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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

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DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.

 

MERCI DE VOTRE FIDELITE

 

 

CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 20:28

Ci-dessous la réaction de l'ancien Président de l'Union des Comores, Ahmed Abdallah Sambi après l'organisation du procès rélatif à l'affaire de l'assassinat du Lieutenant Colonel Combo Ayouba .

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 19:13

Ci-dessous le communiqué du Ministère de la Justice d'hier en date du 02 novembre 2012 suite au procès relatif à l'assassinat du Lieutenant-Colonel Combo Ayouba qui a eu lieu à Moroni les 1er et 2 novembre 2012 :

COMMUNIQUE

Le Gouvernement de la République prend acte du verdict prononcé par la Cour d’assises de Moroni en son audience du 1er et 2 novembre 2012 statuant sur l’assassinat du Lieutenant-colonel Combo Ayouba et dont tous les accusés ont été acquittés.

Soucieux du respect de l’indépendance de la Justice mais aussi déterminé à faire tout

pour que la vérité se manifeste et permettre à la famille et aux proches de la victime de faire leur deuil, le Ministère de la justice a donné des instructions fermes aux autorités judiciaires compétentes pour reprendre immédiatement l’enquête afin de rétablir toutes les responsabilités en vue d’élucider l’odieux assassinat du Lieutenant-colonel Combo Ayouba.
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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 22:01

Cher visiteurs du blog,

Vous trouverez ci-dessous un article du journal Alwatwan rélatant le déroulement du procès tant attendu relatif à l'affaire de l'assassinat du Lieutenant Colonel Combo Ayouba qui a eu lieu hier à Moroni ainsi que nos réactions

 

Bonne lecture

 

Halidi Allaoui (HALIDI_BLOG-COMORES

Source : Alwatwan du 02 novembre 2012


La cour d’assise de Moroni a prononcé l’acquittement des quatre accusés poursuivis dans l’affaire de l’assassinat du lieutenant-colonel Combo. Cette décision a été rendue publique à l’issue d’une audience qui a débuté le jeudi 1er novembre pour s’achever tôt dans la matinée de ce vendredi 2. Selon le président, la cour a prononcé l’acquittement de tous les prévenus pour défaut de preuves, irrégularité de procédure et le doute. Le doute bénéficie à l’accusé, a expressément précisé le président de la cour.

Les quatre accusés qui ont bénéficié cet acquittement sont les trois sous-officiers, Mohamed Mahamoud (Babilone), Youssouf Attoumani (Batéri), Maoulida Mlindé et l’ancien chef de l’état-major de l’armée nationale de développement, Salimou Mohamed Amiri. Quant à Faouzia Miradji, la civile citée dans cette affaire et poursuivie pour faux témoignage, la cour l’a purement et simplement relaxée.

Selon l’arrêt de l’accusation, les accusés ont été renvoyés devant la cour d’assise pour assassinat, complicité d’assassinat et faux témoignage. Mohamed Mahamoud a été poursuivi pour avoir tiré sur le lieutenant-colonel Combo, Youssouf Attoumani, complice pour avoir transporté l’auteur sur le lieu du crime et Maoulida Mlindé, pour avoir facilité la commission de l’infraction en prêtant sa voiture. A en croire cet arrêt de mise en accusation, le chef de l’état-major est le commanditaire de cet assassinat en promettant des paiements en numéraire et un stage commandos à la Réunion. Devant la cour, les accusés ont rejeté en bloc les faits qui leur ont été reprochés.

Au terme des débats, sans aucune explication, la veuve du feu lieutenant-colonel Combo et ses avocats de la partie civile, Me Ali Abdou Elaniou et Me Mchindra Abdallah ont quitté l’audience (Voir la réaction de Me ELANIOU en cliquant ICI . Suite à la délibération, la cour et les jurés ont reconnu à la majorité que l’accusé Mohamed Mahmoud est non coupable de l’assassinat du lieutenant-colonel Combo, que Youssouf Assoumani est également non coupable de complicité d’assassinat à l’unanimité de la cour et des jurés. Quant au sort de Maoulida Mlindé et l’ex patron de l’And, lors du réquisitoire de l’avocat général, Mahamoud Soilihi s’est remis à la sagesse de la cour.

Au cour de ce réquisitoire, l’avocat général avait demandé à ce que la peine de mort soit appliqué contre Mohamed Mahamoud et que Youssouf Assoumane soit condamné aux travaux forcés à perpétuité. Les faits sont établis, les déclarations de Mohamed Mahamoud et Youssouf Assoumani sont très cohérents et fournissent des détails très précis qui ne mettent pas de doute sur la culpabilité des deux hommes.

Satisfait de cette décision, à la sortie de l’audience, Me Hugo levy a déclaré que "la justice comorienne est née aujourd’hui." A son tour, Me Harmia Ahmed, a jouté qu’il s’agit "d’une décision magistrale, le président est allé au-delà des attentes de tout le monde. Nous sommes très satisfaits." Du coté du comité de soutient du général Salimou, Saïd Mzé Dafiné a déclaré, " à mon nom et au nom du comité de soutien, nous sommes très satisfaits de l’issue même tardive du procès de Combo. A près l’acquittement des accusés dont le général Salimou nous demanderions que la justice procède à l’arrestation des vrais coupables qui courent toujours."

Mariata Moussa

 

Ci-dessous notre réaction dès que nous avons pris connaissance de l'issue du procès :

 

 

 

Halidi Allaoui : je me rejouis surtout que la justice comorienne soit allée jusqu'au bout. C’était dans l'intérêt de tous. Car certains la dénigraient et préconisaient même le recours à une justice internationale pour régler une affaire exclusivement comorienne. Je constate qu'on commence à saluer cette justice alors qu'il y a quelques mois on la salissait. C'est très bien !!! J'imagine, si la décision était dans l'autre sens, ce qu'on allait lire ce matin. Des horreurs !!! Bravo aux acteurs de la justice comorienne !!! Il est temps que chacun reste à sa place. L'Etat comorien (et non les autorités de l'époque) doit maintenant assumer ses responsabilités. Il faut surtout qu'on sache qui est qui dans cette affaire complexe : un homme est assassiné froidement ; une veuve et des orphelins sont là. Ils ne savent toujours pas qui est qui et qui a fait quoi dans cette affaire. Il n'est jamais bon quand une affaire criminelle reste non élucidée.

 

 

Suite au message suivant d'un ami  publié sur facebook (en bleu), vous trouverez ci-après ma réaction (surlignée en jaune) : 


 

 

" Je n'ai pas toujours été très tendre avec le président Ikililou mais on doit lui être reconnaissant d'avoir su garder le silence sur cette affaire ces derniers jours, ce qui a permis à la Cour d'Assise de travailler sereinement. Il n'en a pas été ainsi depuis 2010. Maintenant, je pense que si nous croyons en la justice, le comité de soutien de Salimou doit devenir le Comité de soutien de la veuve de Combo et de ses enfants qui doivent aussi connaître la vérité sur la mort de leur mari et père. C'est, me semble-t-il, la volonté du gouvernement comorien et tant mieux !"

 

Ci-dessous ma réaction :

 

 

 

Halidi Allaoui Ikililou et Idi Nadhoim, en leur qualité de vice-présidents de Sambi (élus tous les trois en même temps) sont solidairement responsables de tout ce qui s'est passé durant leur mandat. Ils sont, par exemple, plus responsables de ce qui s'est passé puisque ce sont eux qui étaient candidats aux élections présidentielles et ont été élus, notamment dans la défaillance de la justice s'il y en a eu, que les Dossar, Ahmed Djaffar, Mhoumadi Sidi, Fouad Mohadji, Djaffar Mohamed Mansoib, Sounhadj, Mohamed Larifou Oukacha .....des anciens ministres pour ne citer que ceux là. Ces derniers sont moins responsables qu'eux. Ce sera à leur honneur (et ils feront preuve d’honnêteté et d'hommes responsables) d'assumer ensemble avec Sambi le bilan intégral de ce que certains appellent "le sambisme" ou "la tournante anjouannaise". Ce n'est pas parce qu’Ikililou est Président actuellement qu'il faut l'oublier. Que ceux qui ont été élus ou ont gouverné assument leurs responsabilités même s'ils changent de vision aujourd'hui. Un homme responsable et respectueux est celui qui assume ses actes.

 

Si Ikililou a eu raison de garder le silence aujourd'hui pour laisser la justice faire son travail jusqu'au bout dans de bonnes conditions, il a eu, à mon avis, totalement tort de se taire hier s'il avait estimé que la justice ne faisait pas son boulot convenablement. Mais je pense qu'il a, en réalité, adopté la même attitude du début à la fin de cette affaire complexe car il faisait tout simplement confiance à la justice du pays qu'il dirige depuis 2006 (Vice- président et ensuite Président de l'Union des Comores).

 

La justice que nous saluons aujourd’hui est la même que celle qu'on critiquait et dénigrait il y a quelques mois. Le plus important est qu'elle est allée jusqu'au bout. Ce qui est déjà une grande victoire. Maintenant, il ne faut pas effectivement oublier qu'un homme est assassiné. Il y a une veuve et des orphelins. Il faut que les autorités de l'Union fassent tout pour retrouver l'auteur de l'assassinat et les éventuels commanditaires et complices. Ils rendront un grand service au pays.

 

Une personne qui n'a pas apprécié notre message ci-dessus a écrit ceci :

"

 

"Halidi Ce n'est pas nous somme tous 2 comoriens que je dois être solidaire de tes conneries. Donc de Grâce, décrohez un peu! Suivons le frère X qui propose un noble combat. Que ceux qui se sont battus pour SALIM se ranger du côté de la veuve de COMBO pour réclamer justice et vérité."

 

Notre réponse est la suivante :

 

 

Monsieur, ne mélangez pas les choses. Ce n'est pas du tout une question d'être comoriens. Quand on sollicite les comoriens pour diriger le pays et qu'on n'assume pas après, ce n'est pas "être solidaire de tes conneries" comme vous l'affirmez. Il faut comparer ce qui est comparable. Sinon cela veut dire qu'on prend les comoriens pour des cons et qu'on incite nos autorités à faire preuve de lâcheté là où ils doivent prouver qu'ils sont des hommes responsables.

C’est surtout la justice comorienne qui sort victorieuse dans cette affaire. Et c'est une très bonne chose. Je m'en réjouis.

Pourquoi ""décrochez un peu"" ? Je ne suis pas du genre à m'accrocher surtout aveuglément à quoi que ce soit si cela peut vous rassurer. Débattons juste dans le respect et avançons.

M.I réclame la même chose que beaucoup d'entre nous mais chacun à sa façon. Et cela ne me surprend pas de lui car le plus souvent, il fait preuve d'objectivité et de sincérité dans ses interventions contrairement à d'autres. Mais est-ce une raison de ne pas clarifier les choses ?

En ce qui me concerne je ne me rangerai pas du côté de qui que ce soit étant donné que je ne me suis pas battu pour qui que ce soit dans cette affaire complexe ou dans d'autres affaires. Je me suis surtout battu, me bats et continuerai à me battre pour que la justice comorienne travaille dans la sérénité et qu'on fasse confiance aux magistrats.Qu'on arrête de les sous-estimer ou ridiculiser. Le reste m'importe peu.

 

A vous d'apprécier !!!!!!

 

 

 

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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 20:47

 

DSCI3916A l’occasion de la Fête de l’Aïd Al-Adha (ou Aïd al-Kebir) qui aura lieu ce vendredi 26 octobre 2012 (correspondant au 10 Dhu al-Hija 1433 de l’année  hégirienne, au lendemain du grand rassemblement des pèlerins à La Mecque sur le Mont Arafat), nous vous (votre famille et vous) présentons nos vœux les plus chaleureux et vous souhaitons bonne et heureuse.

 


Cette grande fête de l’Islam, moment de grande spiritualité célébrée par tous les musulmans du monde au même moment, consacre l’obéissance à Dieu Tout Puissant.

 

Fête religieuse de partage, de pardon, de paix et de miséricorde pour tous les musulmans, nous appelons à partager ces moments de bénédiction, de solidarité et de fraternité, avec l'ensemble de la communauté nationale.
 

 

L'Aid el Kabir est en effet une des fêtes importantes pour la communauté musulmane. Elle marque la fin du pélérinage à la mecque et commémore la soumission  d'Abraham à Dieu et est toujours célébrée le 10 du mois du dhoul hedj (mois du pélérinage).

 

Les musulmans, selon leurs moyens, sacrifient ce jour  là un mouton (parfois d'autres animaux, notamment vaches, chameaux ou poulet) en l'égorgeant, couché sur le flanc gauche et la tête tournée vers La Mecque. D'où l'appélation courante de " la fête du mouton".

 

Une belle occasion aussi pour se régaler avec des bons gâteaux locaux "faits maison". Miam miam.


Qu’Allah exauce toutes nos prières ! Qu'il favorise la paix et une  solidarité réelle et sincère dans le monde. Et moins d'hypocrisie aussi. Amen.

 

Indi djema ya baraka, na wunono, na mahaba, na wuvwamoja wa kweli.

Duan zatru zike makbuli. vuke wu salama na udzima na hu sayidiyana wa kweli. Amine.

  
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 13:51

LE PRÉSIDENT
Réf: 468/12/PT/VP

Monsieur Manuel Valls
Ministre de l'Intérieur
Place Beauvau
75800 Paris cedex 08

 
Monsieur Victorin Lurel
Ministre des Outre-Mer
27 rue Oudinot
75007 Paris

 
Paris, le 17 octobre 2012

Monsieur le Ministre de l'Intérieur,
Monsieur le Ministre des Outre-Mer,

A Mayotte, les informations funèbres se succèdent et se ressemblent : 16 juillet, 7 morts dont 4 enfants ; 16 aout, décès d'un nourrisson au CRA après interception d'un kwassa ; le 8 septembre, 6 morts et 26 disparus ; le 8 octobre, 3 morts et 13 disparus dans un naufrage... Devant une telle accumulation, le porte-parole du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a réagi lors d'une conférence de presse à Genève, en constatant que ce deuxième naufrage de kwassa porte à 109 le nombre de victimes en un mois, dont 69 décès par noyade lors de naufrages au large des côtes de Mayotte pour 2012. Une telle intervention est sans précédent.

C'est que pour le HCR « ce naufrage rappelle les risques encourus par des personnes désespérées qui fuient la pauvreté, les conflits et la persécution. Comme en Méditerranée et dans le golfe d'Aden, la mer entourant les îles de Mayotte est le théâtre de traversées clandestines entreprises par des migrants et des réfugiés en quête de vie meilleure ou de protection ». Et de rappeler que l'année dernière, parmi ces pauvres à la recherche d'un endroit pour vivre, environ 1 200 demandes d'asile ont été déposées à Mayotte, soit 41 % de plus qu'en 2010, 90 % des demandeurs d'asile étant originaires des Comores.

Pourtant l'espoir existait d'un changement de politique, suscité par le rapport des sénateurs M. Sueur, M. Cointat et M. Deplan, en juillet dernier, qui proposaient entre autre une modification du visa dit « Balladur », dont l'effet sur les dangereux embarquements clandestins est avéré. Mais cet espoir a été contredit quelques mois plus tard par les déclarations de M. Christnacht, avant même qu'il ait déposé son rapport d'expertise. Il semble, Monsieur le Ministre de l'Intérieur, Monsieur le Ministre des Outre-Mer, que vous ayez fait vôtre son seul point de vue et n'ayez accordé aucun crédit au rapport des sénateurs.

Les naufrages vont donc continuer et les victimes s'ajouter aux victimes, puisque contrairement à ce que semble avoir perçu M. Christnacht, il s'agit de survie pour certains de ces migrants, ou pour d'autres de coutume ancrée dans des rapports anciens de géographie et de culture.

Ce faisant, le gouvernement va maintenir Mayotte dans une situation où ne règne pas la loi commune de la République et les droits, un lieu où les pratiques sont dérogatoires. Il en découle que les mesures adoptées par votre gouvernement – telle la circulaire sur l'interdiction de retenir des familles dans les CRA et la fin du délit de solidarité – n'y seront pas appliquées.

La Ligue des droits de l'Homme, qui a comme responsabilité politique et morale de défendre l'effectivité des droits, ne peut se satisfaire de l'existence de parcelles de la République où ne s'applique pas le droit commun. Plus largement, nous refusons cette contradiction insupportable qui consisterait pour la France à défendre l'universalité des droits partout dans le monde, sauf dans certaines zones d'exception aux conséquences mortelles sur son propre territoire.

Nous souhaitons, Monsieur le Ministre de l'Intérieur, Monsieur le Ministre des Outre-Mer, que vous preniez la mesure d'une situation aussi singulière, aussi dégradante pour notre pays, et que vous acceptiez l'hypothèse qu'elle ne relève en rien d'une quelconque fatalité ou d'un effet des risques encourus par toute personne qui « prend la mer ». C'est pourquoi nous vous demandons la mise en place de solutions respectueuses de la légitimité républicaine et des droits des personnes. Ces solutions existent et les organisations et associations de défense de tous les droits seraient à même de vous en exposer les logiques, pour peu que vous acceptiez de les entendre.

Cette lettre sera rendue publique le vendredi 19 octobre 2012.

Veuillez croire, Monsieur le Ministre de l'Intérieur, Monsieur le Ministre des Outre-Mer, en ma haute considération.


Pierre Tartakowsky
Président de la Ligue des droits de l'Homme

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 01:00

Ikililou et ses VP        (photo : De g à d : Fouad Mohadji, Mohamed Ali Soilih, Ikililou Dhoinine et Nourdine Bourhane)

 

En lisant la lettre en date du 8 octobre 2012 ( voir ICI) que le Vice-président en charge de l’Energie, Fouad Mohadji a adressé à l'autre vice-président en charge du Ministère des finances, Mohamed Ali Soilih alias Mamadou, l’on ne peut pas s’empêcher de déplorer cette pagaille qui existe depuis plusieurs mois au sommet de l’Union des Comores. Un vrai show époustouflant ! 

 

En effet, Fouad Mohadj reproche ouvertement Mamadou d’usurper en cachette ses prérogatives. Nous admettons que ce n’est pas gentil de sa part. Car quand on est issu d’une vraie et de la même famille, on se concerte ; On s’entraide ; On s’explique, On ne pique pas la viande de l’autre. Mais bon.ça sent le pétrole. Attention au feu. 


Oui c’est bien cela. Il n’y a pas d’erreur. Il s’agit bien d’un Vice-président de l’Union qui « expliquerait à un autre Vice-président de l’Union » qu’il empiète sur ses prérogatives et commet « une faute dans le bon fonctionnement de nos institutions ». Ce n’est pas du tout un opposant qui dénonce pour embêter le pouvoir. C’est incroyable ! La république est vraiment malade. Mais de quoi souffre t’elle ? Nous espérons juste qu’il ne s’agit pas d’une maladie incurable. Faisons preuve de courage et allons à son chevet avec nos fatiha…. Toute attitude contraire s’apparenterait à une non-assistance à personne en danger. Eh oui, une personne morale a aussi droit à une assistance quand elle est en danger !!!! C’est peut être la raison pour laquelle, le Président de l’Union des Comores, Ikililou Dhoinine a fait venir son ami d’enfance Bolero pour gérer sa maison et coordonner (c’est mieux que diriger) ses troupes. Il a certainement besoin de lui pour asseoir son autorité qui est en errance et pas seulement pour « contribuer au succès de la tournante mohélienne ». On le saura rapidement. En tout cas, le premier discours de Boléro fait lors de sa prise des fonctions il y a quelques jours en dit long. Au moins,Ikililou bouge et il a raison. Sinon on va continuer à se poser la question suivante : Dans une telle bataille entre ses hommes a-t-on un Chef ? Dans un mrengue (boxe locale), il y a toujours un arbitre qui fait souvent preuve de fermeté. En tout cas, le Vice président Fouad Mohadji a pris le soin de le mettre en copie. Donc, il doit désormais être au courant de la situation. Peut être, il ne l’était pas avant.

 

N’est-ce pas aussi une façon habile pour le vice président de dire au Président ceci : « Mr le Président, faites attention. Vous n'êtes pas informé et donc ne savez pas ce qui se trame. C’est pourquoi vous avez du mal à proposer des réponses appropriées aux problèmes de l’Etat et de la nation : le désordre est total. »

 

Une chose nous parait évidente. En analysant ladite lettre, les termes et formulations utilisés par Fouad Mohadji démontrent que le vrai destinataire n’est pas le Vice-président Mohamed Ali Soilih même s’il lui rappelle qu’en novembre 2011, alors qu’il assurait l’intérim de son ministère  il a signé une convention importante de longue durée avec une société étrangère au nom de son ministère à son insu  et regrette son attitude! C’est en réalité au Président de l’Union qu’il demanderait que « de telles manœuvres cessent afin de ne pas nuire à l’image de notre démocratie et au développement de notre industrie pétrolière » ou rappelle que le comportement de son collègue « constitue une faute grave dans le bon fonctionnement de nos institutions ».  Bref, il invite purement et simplement le Président Ikililou à prendre ses responsabilités. Ni plus ni moins. Sinon bonjour les dégâts. C’est peut être sa façon de contribuer à la réussite de la tournante mohélienne. Donc, il faudrait l’écouter.


Tous ceux qui connaissent Fouad Mohadji savent qu’il n’est pas du genre à se laisser faire. Le lendemain de l’élection de Ikililou, un ami mohélien nous avait confié que le vrai problème que Ikililou allait rencontrer, ce serait Fouad ! Avait-il raison ? En tout cas, entre les deux hommes ce n'est pas le grand amour. Et cela ne date pas d'aujourd'hui.

Ça promet au sommet de l’Etat entre Boléro (nouveau dircab du Président) et Fouad (Vice-Président), tous les deux issus de l'île de Mwali ! Mpaka modja Nguefo ? Même si nous aimons bien cette formule, nous ne le souhaitons pas du tout. D’autant plus que dans cette affaire sérieuse qui dégage l’odeur du pétrole, certains pensent qu’une petite minorité spolie les intérêts des comoriens. Là où il y a du pétrole, il y a trop de saletés. Et le danger guette. Attention au feu. Nous n'avons pas de moyens sophistiqués pour y faire face. Cela n’est pas rigolo.


Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 11:59

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores /  Interview

Houmed M’saidié, secrétaire général de la CRC :

« La CRC a donné congé à Bolero pour accomplir une mission d’intérêt général »

        

 

Moroni, vendredi 12 Octobre 2012 (HZK-Presse) Quelques heures après la nomination de Boléro comme directeur de cabinet en charge de la défense, les réactions tombent de partout. Pour la CRC, Bolero n’est pas au gouvernement sous l’étiquette du parti, mais ils l’appuieront pour accomplir sa mission. Pour en parler Houmed M’saidié, secrétaire général de la CRC répond aux questions de La Gazette/HZK. Interview

 

Question : Quelle est votre réaction par rapport à la nomination de Bolero comme directeur de cabinet en charge de la défense?

 

Houmed M’saidié : D’abord on le félicite à deux titres. En 2010, ensemble avec la convergence et la grande majorité de la population mohélienne se sont battus pour que la tournante mohélienne ait lieu. Il ne faut pas quand même oublier que l’ancien président Sambi et la plupart des élus voulaient s’éterniser au pouvoir. Il y a eu un combat et Bolero faisait partie des leaders de ce combat. Ensuite, j’ai noté dans mes discussions avec beaucoup de dirigeants politiques de Mohéli, plus particulièrement ceux de l’opposition que tous ont envie que la tournante mohélienne réussisse. Et à ce titre, je crois qu’il fait partie de ceux qui peuvent apporter leur pierre pour que cette tournante réussisse. On en a discuté et il m’a dit de parler en tant que secrétaire général du parti et on a parlé lorsqu’il a été reçu par le chef de l’Etat. J’ai compris la démarche et le parti lui a donné congé pour accomplir une mission d’intérêt général. Puisque vous savez très bien que les partis sont des organisations partisanes et là on lui a demandé d’accomplir une mission d’intérêt général et on a accepté. Ce qui ne veut pas dire que la CRC est au pouvoir. Non, ce monsieur Bolero, ancien secrétaire fédéral actuellement en congé qui a été sollicité par le chef d’Etat pour accomplir une mission et bien sûr nous appuierons cette mission si elle va dans le bon sens effectivement de l’intérêt général. Si cette mission va dans le sens du développement socio-économique du pays. Mais nous gardons notre statut de parti de l’opposition.

 

Question : A vous entendre, la CRC ne fait pas son entrée dans le gouvernement Ikililou ?

 

H.M : On n’a pas discuté avec le chef de l’Etat et on ne sait pas quand cela viendra. En tous cas le président nous avait sollicités pour la commission anti-corruption, on a donné notre accord et on a désigné un des nôtres. Mais ce Bolero lorsqu’il s’est entretenu avec le chef de l’Etat, il est venu nous en parler. On a donné notre accord à Bolero mais le parti en tant que tel n’a pas eu de discussion avec le chef de l’Etat sur ses orientations immédiates et futures. Donc on ne peut pas parler d’une entrée de la CRC au sein du pouvoir actuel.

 

Question : Cette nomination peut-on la considérer comme une rupture avec de l’époque Sambi ?

 

H.M : Attendons voir. Nous le souhaitons parce qu’il y a eu des pratiques particulièrement répréhensibles qui relèvent des délits et qui jusqu’à preuve du contraire n’ont pas connu de suite judiciaire alors que la justice en est saisie. Donc ce n’est pas par une nomination que nous allons dire que les choses ont changé. Nous attendons à voir des actes concrets. C’est vrai que quelque part c’est un coup de semonce.

 

Question : Sa nomination a-t-elle une couleur insulaire ?

H.M : Bolero a dépassé ce cadre. C’est vrai qu’en tant qu’originaire de Mohéli, il était dans le combat pour la tournante mohelienne et il était aussi candidat à Mohéli pour la présidentielle. Mais il a dépassé largement ce cadre. C’est pourquoi j’ai dit : attendons voir la prochaine semaine ce qui va se passer et après on pourra apprécier. Mais je sais que sa nomination répond à une mission par rapport au devenir immédiat du pays et au programme affiché par le président de la République. Mais maintenant, c’est l’affaire de Bolero et avec le président qui l’a nommé mais la CRC a toujours sa position et le maintient jusqu’à preuve du contraire.

 

Propos recueillis par Mohamed Youssouf

121012/my/hzkpresse/06h00

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 11:56

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores /

Coopération entre Paris et Moroni :

Philipe Lacoste prône l’instauration de nouvelles bases sur la question de Mayotte

        

 

Moroni, vendredi 12 Octobre 2012 (HZK-Presse) L’ambassadeur de France à Moroni M. Philipe Lacoste s’est entretenu durant 38 minutes avec deux journalistes de l’ORTC dans une émission diffusée le vendredi 05 Octobre. Le diplomate français a passé en revue la coopération bilatérale entre Paris et Moroni. Sur la question de l’île comorienne de Mayotte, l’ambassadeur estime qu’il serait bien de « partir sur des nouvelles bases ». L’ambassadeur est revenu sur les problèmes de délivrance des visas depuis le mois d’août dernier.

 

L’ambassadeur de France à Moroni a répondu aux questions des journalistes de la télévision nationale dans une émission diffusée vendredi soir à 19h 45mn. Sur la question de l’île comorienne de Mayotte, pomme de discorde entre la France et l’Union des Comores, « de nouvelles bases devront être instaurées dans l’intérêt des deux parties ».

 

Selon lui, intensifier la coopération bilatérale dans le domaine de l’économie serait « une option intéressante ». D’ailleurs, le diplomate a précisé, que la France reste toujours le premier partenaire économique des Comores, en s’appuyant sur les projets conjoints de développement tels que le Co-développement et le Programme d’appui au secteur de la santé aux Comores pour ne citer que ces ceux-là.

 

A propos des visas d’entrée dans l’espace Schengen, le diplomate français a signifié « qu’un dossier bien ficelé bénéficie d’une délivrance de visa ». Il s’agit selon lui d’un dossier qui « ne présente aucune falsification et qui répond parfaitement aux conditions requises ». Le cas des demandeurs de visa désirant se rendre en France, à la Réunion ou à Mayotte pour des raisons médicales refusé, a été posé.  « Malheureusement, ces cas sont enregistrés, a reconnu l’ambassadeur tout en précisant qu’il s’agit là des conséquences de plusieurs réseaux de fraudeurs démantelé ».

 

Du coup la moindre défaillance constatée sur un dossier, le décrédibilise. M. Philipe Lacoste a même donné  un exemple des femmes enceintes désirant accoucher à l’Hexagone qui prétendent vouloir rendre visite à des familles au lieu de présenter un certificat médical précisant la raison de ce choix, telle une complication de la grossesse.

 

Sur la question des nouveaux passeports biométriques comoriens, l’ambassadeur a expliqué qu’ils ont finalement décidé de délivrer des visas d’entrée en France mais pas dans l’espace Schengen. « La raison est simple, les polices de la zone n’ont pas été informées des nouvelles mesures de sécurité incrustées dans les ces nouveaux passeports ».

 

A propos de la place de la France dans le développement  de l’Union des Comores, l’ambassadeur a estimé que son pays  joue le rôle d’avocat dans le dossier des Comores aux instances internationales dans le cadre de l’Initiative pays pauvre très endetté (IPPTE), dont l’archipel converge vers le point d’achèvement. Avant de finir l’entretien, l’ambassadeur de France à Moroni a fait part de sa confiance quant à un avenir meilleur de ce vieux couple franco-comorien.

 

Liyassian Iliasse Mohamed

121012/lim/hzkpresse/09h00

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 22:44

Le Président de l'Union des Comores, Ikililou, avant de prendre l'avion ce jour (mercredi 10 octobre 2012) pour la RDC (le Congo Kinshasa) afin de participer au sommet de la francophonie a promulgué deux décrets relatifs à deux nominations importantes. D'autant plus qu'elles touchent à la défense et à la sécurité du pays. Ces deux décrets concernent Hamada Madi Boléro, un cadre influent de la CRC, le parti politique de l'ancien Président de l'Union, le colonel Azali et ancien premier ministre (justement sous Azali) qui est désormais le Directeur de Cabinet à la Présidence de l'Union, chargé aussi de la Défense  en remplacement de Mmadi Ali et le Colonel Youssouf Idjihadi qui devient le nouveau Chef d'Etat Major de l'AND (Armée Nationale de Développement).

En réalité, pour Boléro, ce n'est pas du tout une surprise car il était attendu à ce poste depuis longtemps. En effet, même si Boléro faisait semblant de s'opposer à Ikililou, il y a toujours eu une certaine connivence entre les deux hommes. Non seulement, ils sont tous les deux issus de la même région, Mdjoiezi sur l'île de Mwali mais avant de devenir Vice-Président de Sambi en 2006, Ikililou faisait partie de ces cadres de Mwali qui soutenaient Bolero. Il était même son Directeur de  campagne il ya quelques années quand il était candidat à des élections législatives. Ce n'était pas pour rien que Boléro, candidat malheureux aux primaires insulaires lors des dernières présidentielles, avait préféré garder le silence au lieu de soutenir un des deux candidats de l'opposition ! Boléro a toujours été un conseiller officieux du Président de l'Union.

Quant au Colonel Youssouf  Idjihadi, depuis mai dernier il était le Commandant de la Gendarmerie. il remplace un autre Colonel, Abdallah Gamil en mission actuellement au Maroc.

Le limogeage du Colonel Gamil n'est pas aussi une surprise. On en parlait beaucoup ces derniers temps. On comptait même les jours. Mais ce qui est maladroit et ridicule c'est de l'avoir fait alors qu'il est en mission importante jusqu'au 12 courant à l'étranger. Pourquoi il était impossible d'attendre la fin de sa mission ? Quelle image piteuse le Président de l'Union donne des Comores à l'extérieur !!!!!

 Halidi Allaoui

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 20:09

Enseignement au rabais, un danger pour l’avenir des Comores

 

Par amour pour mon pays natal, je ne peux pas rester indifférent, en découvrant par hasard sur une page publicitaire du journal Al-watwan, qu’une école privée forme des médecins aux Comores.

 

 L’idée de former nos médecins  aux Comores est excellente en soi, malheureusement notre pays ne dispose pas encore de  ressources humaines et financières suffisantes pour créer une faculté de médecine digne de ce nom.

 

 Aussi, il faut reconnaître que la formation de médecins est tellement délicate et complexe pour être confiée à des privés dans un pays comme le nôtre où les familles ne pourront  pas financer les études de leurs enfants dans une école de médecine digne de ce nom. Car cela suppose un investissement colossal compte tenu du coût de la formation laquelle nécessite des spécialistes  qualifiés  aussi  bien dans le domaine scientifique pur (mathématiques, physiques- chimie, biophysiques, biochimie...) que médical alors que notre pays ne disposent pas suffisamment  de cadres supérieurs. Et l’invitation des missionnaires étrangers  pour dispenser des cours, en dehors d’une coopération bilatérale ou multilatérale coûterait extrêmement cher, donc insupportable pour une école privée qui cherche des profits dans un pays pauvre comme le nôtre.

 

C’est pourquoi en ma qualité de simple citoyen soucieux de l’avenir de son pays, je ne peux pas m’empêcher de condamner l’indifférence ou la complicité des politiques et des intellectuels Comoriens  qui privilégient les disputes pour le pouvoir avec la complicité d’une notabilité  manipulée, victime des manœuvres politiciennes et sectaires des siens.

 

Je ne peux  ni sous estimer  mon pays, ni mépriser les gens, mais je voudrais savoir, en dehors de considérations légales ou juridiques,  le lieu de stages  des étudiants  de cette école privée et le profil des  praticiens susceptibles d’encadrer ces jeunes carabins.

 

Néanmoins, je ne souhaiterais pas qu’on forme aux Comores des médecins et des para-médicaux au rabais, et qu’on abuse des familles soucieuses de l’avenir de leurs enfants. En fait, ces familles font  naïvement confiance aux gens venus d’ailleurs et aux autorités Comoriennes. Un enseignement au rabais, un danger pour l’avenir des Comores, sans aucun doute.

 

Je pèse mes mots et assume toutes mes responsabilités en qualifiant respectivement de bandits les propriétaires  de cette école privée et d’irresponsables tous ceux qui ont autorisé des  étrangers à former des médecins et des dentistes aux Comores sans se soucier de la qualité de la formation et du risque d’un enrichissement illicite sur le dos des Comoriens qui seraient tenter d’inscrire leurs enfants  dans les filières médicales et para-médicales.

 

Des  Africains  avec un niveau de vie très élevé par rapport à celui des Comoriens  n’ont pas encore tenté cette aventure de confier  à des boîtes privées la formation de leurs médecins.

Dans des  pays Européens comme la France où l’enseignement est au cœur des priorités  des autorités, la formation des médecins reste l’apanage des universités publiques, par contre certaines grandes écoles d’ingénieurs et de commerce aussi  prestigieuses sont dans les mains des sociétés privées.

 

 Il appartient aux autorités de prendre la mesure de la gravité de cette affaire afin de mettre un terme à ce scandale en interdisant aux sociétés privées de former des médecins, et des para-médicaux dans leurs établissements.

 

 La politique ne doit pas s’immiscer dans une affaire privée compromettant les intérêts de notre pays. En effet, il ne s’agit ni plus ni moins que  d’une tromperie de la part des individus qui veulent s’enrichir au dépens des Comoriens en échange d’une illusion.  Par conséquent,  la  responsabilité  des autorités compétentes sera engagée en cas de complaisance.

 

 

Docteur Abdou Ada Musbahou

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