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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 09:08

Quel plaisir de lire le post ci-dessous de mon ami Ali Mohamed Sinane concernant mon recueil de poèmes ''  Cris d'ici et  d'ailleurs'' publié le 5 septembre 2018  sur son mur Facebook !

 Surtout, venant de toi, homme exigeant et rigoureux dans tout notamment dans tes analyses !

Merci infiniment. 
Comme j'aime dire, pour mieux me connaître il faut lire et relire mes poèmes qui sont aussi les vôtres. Mon recueil '' Cris d'ici et d'ailleurs'' est une sorte de dialogue entre le lecteur et MOI. Et MOI, c'est aussi le lecteur. TOI donc.  Ce recueil appartient en réalité au lecteur.

 Ma nostalgie toute particulière se mélange avec ma belle mélancolie et une sorte d'itinéraire initiatique ainsi que la suppression frontalière comme l'a bien expliqué mon préfacier et foundi Aboubacar Said Salim (Abou).

Oui, mon côté insulaire est aussi très présent dans ce recueil. Ce qui est normal pour Moi, l'enfant lunaire de la pierre de l'eau et de la feuille.

Merci, merci, marahaba, marahaba.....

Ci-dessous le message d'Ali Mohamed Sinane :

J'ai encore relu le recueil ‘’Cris d’ici et d'ailleurs" de Halidi Allaoui publié aux éditions KomEdit en 2008. C’est un excellent recueil, plein de nostalgie, marqué par la sensibilité et la mélancolie de l’auteur -venu d’ailleurs, presque d’ici- et qui exprime ses états d'âme dans un univers envoûtant. Il pose pour son lecteur et sa lectrice, un miroir des Vers et des Rimes de l’insulaire avec ses sensibilités très particulières où chaque strophe rappelle un mouvement de vague venant de la mer. A lire.

Halidi Allaoui

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9 juillet 2018 1 09 /07 /juillet /2018 17:17

Décès de Bweni Amtoir Djabir épouse Abdoulkarim Said Omar alias maha Latufa Abdoulkarim.

Je suis très triste ce soir.

Une grande militante de la cause des Femmes et une dame de fer vient de rendre l'âme, nous rendant ainsi des orphelines desesperées. Il s'agit de Bweni Amtoir Djabir épouse Abdoulkarim Said Omar alias maha Latufa Abdoulkarim. Elle était pour moi un modèle et une inspiration. Son charisme et sa détermination dans ses multiples combats m'ont toujours fascinée.

Ouani vient de perdre une de ses illustres enfants.

Maha Latufa a, en effet, contribué aux débuts des années 80 à la création de l'association féminine mawatwania de Ouani qui joue un rôle important dans l’émancipation de la femme ouanienne, le développement économique et la promotion culturelle de la ville. C'est sous sa présidence que le projet de construction d'une maternité à Ouani a vu le jour. Elle était pendant plusieurs années la présidente charismatique de cette association.

Maha Latufa ne savait pas être passive. Elle prenait toujours position dans les différents combats politiques et électoraux ou autres.

Par ailleurs, comme on dit ''à côté d'un grand homme il y a toujours une grande femme''. Maha Latufa Abdoulkarim était l'épouse d'un Grand Homme, un des hauts administrateurs et fonctionnaires de l'histoire de notre pays : Monsieur Abdoulkarim Said Omar, ancien Préfet à l'époque coloniale, ancien Directeur de cabinet du gouverneur de Ndzuwani, Monsieur Anfane Mohamed (dans les années 80), ancien Conseiller spécial du Président des Comores, Monsieur Said Mohamed Djohar (au début des années 90) et ancien membre de la cour constitutionnelle des Comores.

Enfin, une de ses filles Madame Halima Abdoulkarim est une grande militante de la cause féminine dans notre pays. Elle a même été pendant quelques années Directrice nationale de la promotion du Genre.

Je présente mes condoléances à son époux et à ses enfants.

Que son âme repose en paix !

Le chemin que tu as tracé, bweni maha Latufa Abdoulkarim, est celui que nous suivons.

Au revoir Grande Dame

Sittou Raghadat Mohamed (SRM)
Femme politique comorienne
07 JUILLET 2018

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23 juin 2018 6 23 /06 /juin /2018 16:06

Tout citoyen comorien est en  sursis
 
Il ignore les collèges et lycées vides des  enfants  des  pauvres. L'absence de lits de malades à El Maarouf ne le perturbe pas (On  aura un jour le plus haut immeuble de Moroni, bourré de malades, n'est ce pas ?).  Pour lui, seul importe dans la vie,  de maltraiter l'ennemi politique  du moment.  Qu'une voix s'élève pour revendiquer un droit ou une liberté ou pointer du doigt un dysfonctionnement, et elle est vite accusée d'apostasie et d'intelligence avec L'Ennemi. Un ennemi que l'accusé a peut être combattu en adversaire, quand des messieurs du pouvoir  jouaient à admirer le turban.
Ils doivent se féliciter de diriger un pays  immergé qui ne fait pas de différence entre les innocents qu'on arrête  et/ou matraque. Etudiant, Héros, Chômeur, Mineur, Lettré, Riche, Ivrogne, Elève, Pacifiste, Septuagénaire, Cadre... ils passent tous pour des tarés de citoyens infectés du virus-respect d'une constitution piétinée jusqu'au coma. 

Quelle audace, quelle force pour ce gouvernement qui n'a pas peur d'un grand père d'autrui qui ne pleure pas,  qui ne mendie pas, qui ne flatte pas, mais qui revendique la liberté et la légalité d'un référendum.

Comment faire assimiler à la populace que la matraque, le fusil et la prison sont devenus les symboles de la justice si ce n'est en appliquant à ceux que ces pauvres citoyens  admirent, le traitement d'ordinaire réservé aux délinquants qui fuient les forces de l'ordre ? Comment finir de décrédibiliser la justice si ce n'est en amenant des magistrats, jusqu'ici jouissant d'une certaine notoriété,  à condamner chaque semaine un lot d'innocents respectables ? Après,  chacun comprendra que c'est la jungle, que le gouvernement ketsuhura mwana mdru ulilo. 

Mais cela fait des mois  que le citoyen se doute que yniu tside sirikali-mbaba yaulela mwana na ntsi. 
Quand esiri-nkali ignore le collégien et le lycéen, pourquoi respecterait il, ceux  que  les jeunes aspirent à ressembler ?
Nous avons compris que tout  citoyen de l'Union des Comores, qui n'est pas en mouvance présidentielle d'émergence (MPE),  est, statutairement, en liberté provisoire, en mandat de dépôt ou en sursis.  Le peuple comorien est en liberté provisoire  ou en sursis.
Ce ne sera jamais suffisant pour nous détourner des objectifs de Paix, de Respect de l'autre et de l'Etat de droit. 
Solidarité avec Moustoifa, Rasida et Wadaane et les autres sursitairés et mandadépotés

Said Mchangama

https://m.faceb

ook.com/story.php?story_fbid=10156458813884935&id=570454934

 

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12 février 2018 1 12 /02 /février /2018 18:03

POINT DE VUE :

SI LA TOURNANTE EST UN MEDICAMENT, L’ARRET DU TRAITEMENT VA NOUS RENDRE MALADES

Par Chouhoura Abdallah

Le 06 juillet 1975, un Etat est né : La République Fédérale Islamique des Comores, connu aujourd’hui sous l’appellation  « Union des Comores ».

Jeune Etat, 43 ans bientôt, l’Union des Comores a connu une évolution constitutionnelle constante. Après le système du « Parti Unique », les Comoriens ont découvert la Démocratie - le pouvoir du peuple et pour le peuple – entachée au début, par la « gendocratie », le pouvoir par et pour le gendre du Président. Très vite, le système démocratique fut utilisé pour manipuler le citoyen. A bout de souffle, le système accouchera du « Séparatisme ». Des entités insulaires naquirent pour GARANTIR aux citoyens de chaque île d’exercer le pouvoir à tour de rôle ; ne serait-ce pas plutôt pour en jouir à tour de rôle ?

Restons positifs : Exercer le pouvoir ; mais pour quelle finalité ? Oui, pourquoi cette volonté de donner des garanties constitutionnelles aux entités insulaires ? Le peuple a permis, par le truchement du référendum constitutionnel du 23 décembre 2001, non seulement de briser la chaine d’une instabilité politique chronique, 19 coups d’Etat de 1975-2001, mais aussi mettre fin à une crise institutionnelle: la dislocation de l’Etat.

OUI, LA TOURNANTE, l’exercice du pouvoir à tour de rôle entre les entités insulaires, fut LA solution trouvée. Un « MEDICAMENT », pour emprunter l’expression utilisée par le chef de l’Etat jeudi 08 février 2018, dans son intervention aux Assises Nationales. SAUF que ce traitement de choc n’est pas curatif. Il est « PREVENTIF ». Le système de la tournante ne guérit pas du séparatisme, il prévient les velléités séparatistes, les coups d’Etat ; tous ces maux que connaissent les citoyens comoriens. Les indicateurs socio-économiques décrivent un pays en décroissance.

Il est aisé de convenir que le traitement a produit ses effets : les Comores ont connu 16 ans de stabilité politique. La seule question légitime reste : qu’en est-il du DEVELOPPEMENT ? Qu’avons-nous fait de cet atout tant recherché et défini comme le seul  gage pour un développement durable des Comores ? Une fois la stabilité retrouvée, qu’avez-vous fait Messieurs Azali Assoumani, Ahmed Abdallah Sambi, Iklilou Dhoinine, pour développer des écoles qui instruisent, pour former la jeunesse aux métiers et non pour devenir des chômeurs ; pour permettre  aux citoyens comoriens l’accès aux hôpitaux et non aux mouroirs, l’accès à l’eau potable, au numérique sans se faire spolier par la société d’Etat, l’accès à la justice ? Qu’avez-vous fait pour donner les moyens et l’envie au peuple de se retrousser les manches et se mettre au travail ? Qu’avez-vous fait pour sortir le pays de la corruption, de l’ignorance, de l’insalubrité,  d’une administration médiocre qui ne développe que l’entre soi?

Le citoyen comorien, la jeunesse comorienne n’a de cesse de réclamer  de meilleures conditions de vie. Aujourd’hui, nous dit-on, on répond à un appel de la société civile. Soit ! Mais alors, admettons qu’il y en a qui savent trouver les mots pour toucher les décideurs. Car, voyez-vous, je suis de ce monde de la société civile. Et croyez-moi, des réclamations, nous en avons fait à l’endroit des mêmes décideurs. Et des acteurs non étatiques ne cessent de réclamer l’accès des citoyens comoriens aux droits fondamentaux de l’homme. En réalité, le peuple comorien réclame le développement depuis 1975.

Le constat est que le gouvernement a encore une fois  raté un rendez-vous avec l’Histoire.

09/02/2018

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8 mars 2016 2 08 /03 /mars /2016 10:59
08 mars 2016 : "Ce que je réclame" par Madame Sittou Raghadat Mohamed*

08 mars 2016 : Ce que je réclame

Par Madame Sittou Raghadat Mohamed*

La journée du 8 mars nous donne l’occasion de célébrer les progrès accomplis dans la promotion des droits des femmes et d’évaluer les difficultés auxquelles elles sont encore confrontées. Elle nous permet aussi de chercher les moyens à mettre en œuvre pour que les femmes et les filles obtiennent leurs droits.

Dans mon pays, même si la situation de la femme s'améliore, il me parait nécessaire d'imposer la parité et la discrimination positive là où c'est nécessaire.

En effet, dans tout pays démocratique, le problème d’intégration des femmes existe. Tous les pays qui sont parvenus à un équilibre entre hommes et femmes ont commencé par appliquer la discrimination positive. Donc, on peut le faire pour aider les femmes aux Comores.

Avant, il y avait peu de femmes cadres alors qu’aujourd’hui, elles sont nombreuses et font de la politique. Tout ce que je souhaite, c’est de voir ces femmes s’asseoir également avec les hommes autour de la table de prise de décisions et qu’elles décident pour le pays parce que nous sommes tous concernés. Nous devons assumer ensemble l’avenir de notre pays.

Les femmes font beaucoup d'efforts. Elles militent, elles font leurs preuves tant dans les organisations que dans leurs emplois respectifs. Je ne vois vraiment pas de différence entre une femme politique et un homme politique. Il n’y a pas de diplômes pour cela ! Je crois que nous avons les mêmes niveaux d’études, nous vivons dans le même pays, nous traversons les mêmes problèmes, nous réfléchissons ensemble.
Pourquoi par exemple la femme comorienne ne pourrait-elle pas être choisie pour être candidat à un poste de vice président de l'Union des Comores ?

Là où les partis ne font pas preuve de bonne volonté pour imposer la femme, nos textes doivent le faire. C'est pourquoi, il me parait nécessaire et urgent de modifier l'article 13 de la constitution de l'Union des Comores et les autres textes nécessaires. En effet, il faut prévoir qu'au moins un des vices présidents doit être une femme. Ainsi, tout candidat aux élections présidentielles sera obligé d'avoir au moins une candidate vice présidente.

Nos textes juridiques doivent aussi imposer la parité au sein des gouvernements et postes de commissaires insulaires.

Les déclarations d'intention et les promesses électorales ne suffisent pas.
SRM

* Ancienne Ministre et député

Secrétaire Générale du parti RDR

Conseillère Municipale de Ouani

Présidente de FEPOI - Com (Plate-forme des Femmes en politique de l'Océan Indien / Antenne des Comores)

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 23:57
Vous trouverez ci-dessous une petite intervention très intéréssante du grand linguiste comorien, Mohamed Ahmed Chamanga (voir sa biographie en cliquant ICI) sur la langue comorienne (le shikomori) : 

Qu'on le veuille ou non, le comorien, dans sa diversité, forme bien une langue unique. Comme toutes les langues du monde, il est composé de variétés régionales appelées "dialectes". C'est ainsi que nous avons le dialecte shiNgazidja, le dialecte shiMwali, le dialecte shiNdzuani et le dialecte shiMaore.

Ces dialectes se subdivisent en deux groupes selon leur degré d'affinités phonologiques (les sons) et morphologiques (les éléments grammaticaux) : le groupe oriental, constitué du shiNdzuani et du shiMaore, et le groupe occidental formé du shiNgazidja et du shiMwali. A l'intérieur d'un même groupe, l'intercompréhension est quasi immédiate. Mais entre locuteurs de groupes différents, un temps d'adaptation, plus ou moins long selon les capacités de chacun, semble nécessaire pour que la communication soit possible.

Dire que tous les Comoriens se comprennent immédiatement et sans difficulté aucune est donc une contre-vérité. Mais cela ne veut pas dire que nous parlons des langues différentes. D'ailleurs, d'une manière générale, les locuteurs du shiNgazidja disent comprendre facilement le shiNdzuani. Cela prouvent que ces deux variétés du comorien ont énormément des choses en commun. Les waNgazidja comprennent souvent mal que les waNdzuani aient beaucoup de difficulté à comprendre le shiNgazidja. Il considèrent cela comme une sorte de refus caractérisé à vouloir comprendre cette variété du comorien.

Et c'est là où je voudrais intervenir pour rétablir la vérité, en me fondant sur mon expérience personnelle. J'avoue que lorsque je suis allé pour la première fois à Ngazidja en 1967, je n'entendais rien au shiNgazidja. Il a fallu un séjour de trois ans au lycée de Moroni pour que je me mette à communiquer assez correctement dans ce parler. En 1970, lors d'une visite effectuée dans le village de Panda, dans le Mbadjini, j'étais très mal à l'aise, en dépit d'un accueil très chaleureux que j'avais reçu, à cause de ce problème linguistique. Il a fallu attendre 1994 pour que j'arrive à percer le mystère qu'ont les Anjouanais à rencontrer des difficultés en shiNgazidja.

En effet, après avoir établi une carte dialectologique de l'île de Ndzuani, mon centre de recherche m'envoie cette année-là pour faire la même chose à Ngazidja. Mais une fois sur place, je m'aperçois très vite qu'il ne m'est pas possible de continuer le travail demandé. Car pour ce faire, il me fallait un point de repère, c'est-à-dire une variété sur laquelle je devais m'appuyer, pour pouvoir montrer les différences régionales de Ngazidja et établir la carte dialectologique. Or n'ayant aucune base solide sur aucune d'entre elles, j'avais l'impression que les waNgazidja, du nord au sud et d'est en ouest, en passant par le centre, parlaient tous de la même manière. C'est alors que j'ai décidé de détourner la mission en me mettant à étudier le parler de la région de Bambao.

Et le résultat est sans appel. Des dialectes comoriens, le shiNgazidja, malgré sa finesse, est celui qui présente les règles morpho(phono)logiques (combinaisons d'éléments grammaticaux accompagnées de modifications sonores) les plus complexes qui peuvent dérouter plus d'un. Rappelez-vous le fameux "mkatra sinia" pour "mkatre wa sinia" ou encore "handjo dahoni" pour "handjia hodahoni", etc. Ajouter à cela qu'en shiNgazidja il faut souvent prévoir plusieurs cas pour rendre la même réalité linguistique. C'est par exemple le cas du préfixe nominal que nous avons déjà mentionné dans un message précédent (hiri, itrili, shiNgazidja, kiNgazidja, soit quatre formes différentes pour le même préfixe nominal, alors que dans tous les autres dialectes comoriens on n'a qu'une seule forme : shiri, shitrili, shiNgazidja). La conjugaison des verbes présentent également des formes différentes selon que l'on a affaire à un verbe monosyllabique ou plurisyllabique ou selon son type, ..., etc. C'est cela qui rend l'étude du shiNgazidja très passionnante. En considérant par exemple les verbes urenga "prendre" et ukantsi "s'asseoir", pouvez-vous dire pourquoi on obtient quelque chose comme ceci ngamrengo "je prends" et ngamkontsi "je m'assois", avec l'élément grammatical "o", tantôt à la fin du mot et tantôt au milieu du mot ?

Ceci dit, les dialectes comoriens sont complémentaires. La connaissance de l'un permet de comprendre le fonctionnement de l'autre. Sans cette connaissance globale, on ne pourra pas prétendre construire la langue comorienne standard que nous appelons tous de nos vœux.

 
 
Chamanga
Pour bien écrire le comorien : http://www.palashiyo.org/

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 15:43

Source : Archipel No 243 du 17 décembre 2012

Qu’avons-nous fait ….

La commémoration du 37e anniversaire de l’indépendance a fourni au chef de l’état l’occasion d’évoquer la « fierté » et la « dignité » chèrement acquises par l’accession des Comores à la souveraine nationale « Magnifique couronnement de la lutte pacifique menée par notre peuple valeureux ». La ritournelle de chaque Président à chaque 6 juillet a été respectée.

Acquérir la liberté et la dignité est une chose. Mais qu’avons-nous fait pour les préserver. Ikililou Dhoinine aurait été plutôt mieux inspiré de s’interroger sur la malédiction qui’ s’est abattue sur le pays depuis ce « nouveau départ » pris par l’acte du 6 juillet 1975, et qui a conduit le pays à l’état de délabrement que l’on sait. Par quelle malédiction de l’histoire quel acharnement du destin ont pu ainsi conduite les Comoriens à devenir des architectes de leur propre désastre, selon un schéma planifié de destruction nationale.

Moins visible à l’œil nu et indolente durant les années mercenaires cette décadence s’est accélérée avec le nouvel ensemble comorien (Nec), lequel nous a fait franchir sans trop douleur – mais avec d’énormes dommages l’ultime étape de l’éclatement du pays. Avec la quasi disparition de l’Etat, abandonnant progressivement ses prérogatives régaliennes.

L’administration, confiée à des mains ignares, est devenue un fatras de dossiers derisoires qui alimentent régulièrement les étals de vendeuses de cacahuètes, L’insécurité s’installe à pas de chat. La justice laisse à désirer. Il n y a plus d’école publique. L’hôpital est devenu un mouroir – pour une foulure, c' est l' évacuation, et encore pour les plus chanceux.
Plus aucun ressort national ne fonctionne. Les comoriens adhèrent de moins en moins à l’idée d’un destin commun. Le vivre ensemble ne suscite aucune ferveur particulière. Ceux qui croyaient le séparatisme résorbé se trompent énormément. Le séparatisme s’est mû en une vertu républicaine. Tout se définit, tout se négocie, selon les critères insulaires…Nos autorités ne s’adressent désormais plus au comoriens, mais aux anjouanais, aux Gds Comoriens, aux Moheliens…

La cohésion nationale retrouvée n’est qu’un équilibre au bord du précipice. Le fameux « à chacun son champ » lancé par Ali Hassanaly lors de la signature de l’accord de Fomboni (17 février 2001) a fait son œuvre. L’identité est désormais insulaire, Au-delà elle s’estompe. A Ngazidja notamment, chaque région se comporte telle une République. – L’Itsandra, élus compris, refusent que les ordures ménagers de Moroni retraversent « ses » terres... sous le NEC, les démons veillent. Le pays est géré selon les codes des us et coutumes. Dans une relation quasi fusionnelle, l’ordre des notables et le sermon religieux régentent désormais la République (…), Des notables qui ne se contentent plus d’étiquettes ou de préservations des mœurs dissolus, mais investissent les entreprises publiques (MA-Mwe, SCH etc…) certains devenant même leurs équipementiers.

Jamais les valeurs régressives ne se sont tant mieux portés. L’ignorance est devenue levier de progrès. Compétences et probité rasent désormais les murs. L’elite se planque. Elle a renoncé à tout idéal. Elle observe… Des ressources d’envergure nationale se dissolvent dans des activités associatives ou de quartier. Les escrocs son portés aux nues. Le héros nouveau est un gabelou. Elevées au rang de références nationales, l’imposture et la médiocrité se pavanent dans l’agora... désormais investie par des nains politiques empapaoutés de morgue sur leurs ergots. La génération qui aspire à assurer la relève pourrait nous réserver des surprises encore plus amères…
Le peuple lui, ne revendique plus rien. Les pratiques scélérates des dirigeants ont fini par déteindre sur les simples gens qui en sont venus à idolâtrer la rapine. Fini le comédien héraldique. Réduit à un quidam chapardeur, il vénère les malfrats. Il en se bat pour avoir une plus grosse sébile, ou guetter l’occasion d’emporter à son tour le tiroir-caisse.

Trente-sept années d’indépendance, Le pays s’effondre. La liberté c’est acquérir une identité. Quelle identité ? Quelle dignité quant « l’Etat» : a fait de l’obole sa politique de développement (…) Quelle dignité quand le pays est incapable de creuser un trou (à Mboueni)… pour évacuer l’eau de ruissellement Trente-sept ans de souveraineté nationale : Quel progrès, quelle réalisation, quelle prouesse, et dans quel domaine, aurait pu vertébrer chez le comorien une quelconque fierté nationale. On pourrait mentionner les détournements des deniers publics qui valent à leurs auteurs estime et considération. C’est d’ailleurs la seule performance accomplie sans l’aide de quiconque. Et s’il existait des « oscars », nul doute qu’on figurerait sur le podium – et d’ailleurs on y figure.

Le pays est devenu une fabrique d’illusions, Un ectoplasme d’insignifiance une singularité exotique parfois attachante, souvent encombrante. Le versement régulier des salaires des fonctionnaires dont se vante tant le Gouvernement dépend du nombre des passeports comoriens vendus – même à des truands, comme un miséreux qui vendrait un rein pour pouvoir se nourrir….

Comme ses prédécesseurs, le président Dhoinine tient un discours inaudible. Beit –salam vit hors du temps (en fait, c’est le pays tout entier qui vit hors du temps), dépassé par les exigences de la fonction. Mais serait-il a ce point si ingénu pour croire qu’un brouet de mots suffit à sauver le pays…

A sa décharge, on oublie que Dhoinine a été présenté comme le « relais » du précèdent régime dont il a fait partie. Il ne faudrait donc pas s’étonner que sa gestion diffère de beaucoup de celui qui l’a enfanté. Il n’empêche que son pouvoir bonheur risque de réveiller des mauvais ulcères. Sinon des échéances dramatiques.

Aboubacar M’Changama
Archipel n° 243 du 17 décembre 2012
 
 
 
 
 
 
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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 20:09

Enseignement au rabais, un danger pour l’avenir des Comores

 

Par amour pour mon pays natal, je ne peux pas rester indifférent, en découvrant par hasard sur une page publicitaire du journal Al-watwan, qu’une école privée forme des médecins aux Comores.

 

 L’idée de former nos médecins  aux Comores est excellente en soi, malheureusement notre pays ne dispose pas encore de  ressources humaines et financières suffisantes pour créer une faculté de médecine digne de ce nom.

 

 Aussi, il faut reconnaître que la formation de médecins est tellement délicate et complexe pour être confiée à des privés dans un pays comme le nôtre où les familles ne pourront  pas financer les études de leurs enfants dans une école de médecine digne de ce nom. Car cela suppose un investissement colossal compte tenu du coût de la formation laquelle nécessite des spécialistes  qualifiés  aussi  bien dans le domaine scientifique pur (mathématiques, physiques- chimie, biophysiques, biochimie...) que médical alors que notre pays ne disposent pas suffisamment  de cadres supérieurs. Et l’invitation des missionnaires étrangers  pour dispenser des cours, en dehors d’une coopération bilatérale ou multilatérale coûterait extrêmement cher, donc insupportable pour une école privée qui cherche des profits dans un pays pauvre comme le nôtre.

 

C’est pourquoi en ma qualité de simple citoyen soucieux de l’avenir de son pays, je ne peux pas m’empêcher de condamner l’indifférence ou la complicité des politiques et des intellectuels Comoriens  qui privilégient les disputes pour le pouvoir avec la complicité d’une notabilité  manipulée, victime des manœuvres politiciennes et sectaires des siens.

 

Je ne peux  ni sous estimer  mon pays, ni mépriser les gens, mais je voudrais savoir, en dehors de considérations légales ou juridiques,  le lieu de stages  des étudiants  de cette école privée et le profil des  praticiens susceptibles d’encadrer ces jeunes carabins.

 

Néanmoins, je ne souhaiterais pas qu’on forme aux Comores des médecins et des para-médicaux au rabais, et qu’on abuse des familles soucieuses de l’avenir de leurs enfants. En fait, ces familles font  naïvement confiance aux gens venus d’ailleurs et aux autorités Comoriennes. Un enseignement au rabais, un danger pour l’avenir des Comores, sans aucun doute.

 

Je pèse mes mots et assume toutes mes responsabilités en qualifiant respectivement de bandits les propriétaires  de cette école privée et d’irresponsables tous ceux qui ont autorisé des  étrangers à former des médecins et des dentistes aux Comores sans se soucier de la qualité de la formation et du risque d’un enrichissement illicite sur le dos des Comoriens qui seraient tenter d’inscrire leurs enfants  dans les filières médicales et para-médicales.

 

Des  Africains  avec un niveau de vie très élevé par rapport à celui des Comoriens  n’ont pas encore tenté cette aventure de confier  à des boîtes privées la formation de leurs médecins.

Dans des  pays Européens comme la France où l’enseignement est au cœur des priorités  des autorités, la formation des médecins reste l’apanage des universités publiques, par contre certaines grandes écoles d’ingénieurs et de commerce aussi  prestigieuses sont dans les mains des sociétés privées.

 

 Il appartient aux autorités de prendre la mesure de la gravité de cette affaire afin de mettre un terme à ce scandale en interdisant aux sociétés privées de former des médecins, et des para-médicaux dans leurs établissements.

 

 La politique ne doit pas s’immiscer dans une affaire privée compromettant les intérêts de notre pays. En effet, il ne s’agit ni plus ni moins que  d’une tromperie de la part des individus qui veulent s’enrichir au dépens des Comoriens en échange d’une illusion.  Par conséquent,  la  responsabilité  des autorités compétentes sera engagée en cas de complaisance.

 

 

Docteur Abdou Ada Musbahou

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 21:03
Source : Al-watwan N° 1878 du vendredi 30 décembre 2011
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Notre société, caractérisée par une trop grande proximité des gens, tend à réagir émotionnellement. Elle peut passer d'un sentiment extrême à l'autre, car elle ne prend pas le temps, ni la peine d'examiner les faits au prisme de la raison.
L'affaire Rifki, qui occupe actuellement le devant de la scène médiatique et judiciaire, vient faire oublier les affaires toutes récentes de corruption, de détournement de deniers publics dans certaines sociétés d'Etat et services publics. Elle va jeter aux oubliettes des affaires de mœurs autrement plus graves, telles et que les viols de fillettes et garçonnets de moins de dix ans, les affaires d'inceste avec sa propre fille, et la célèbre affaire désormais connue sous le nom de “bonbon au miel de fundi“.
Ces affaires-là ont, à mon sens, fait plus de dégâts à notre économie, aux fondements de notre morale et de notre religion, que le fait de vouloir plaider, argent à l'appui pour l'ouverture de débit de boissons alcoolisées. Ustadh Rifki n'a pas pris l'argent de l'Etat, privant les enfants de soins à l'hôpital ou les fonctionnaires de leur paye!
Il est vrai que la stature sociale et religieuse de Ustadh Rifki a de quoi alarmer, dégoûter même, l'opinion publique.
Haro sur le baudet

Néanmoins, il ne faut pas oublier que beaucoup de véritables corrompus et corrupteurs, enrichis à cause de leurs hautes fonctions présidentielles, ministérielles ou directoriales dans des sociétés d'Etat ou des services publics à sous, roulent impunément dans le luxe et narguent les pauvres gens à qui ils ont pris leur argent et cela ne semble choquer personne. Comme je le dit souvent, ils sont devenus des “wedzi watukufu wa dawla“ !
Au lieu de crier Haro sur le baudet, il faut que nos Uléma promptes à s'indigner, nos cadres aux discours incendiaires quand il s'agit de la paille qui est dans l'œil d'autrui, devrait s'entendre pour condamner certaines pratiques sociales qui sont, comment dirais-je, “corruptogènes“, qui portent en elles les germes de la corruption. 
Nos respectables notables, avec leur système de Mawu, taxe pour manquement aux règles du Mila nantsi qu'ils peuvent pour le besoin étendre à la gouvernance et obliger le gouvernement à payer une forte somme d'argent en réparation d'une broutille qui ailleurs aurait été sans conséquences, poussent à la corruption.
En effet, comment un fonctionnaire normalement constitué, peut-il rester honnête et intègre, lorsque après plusieurs mois d'arriérés de salaires, une certaine pression multiformes de la société notabiliaire vous oblige à être riche brusquement pour exécuter un Grand mariage onéreux en quelques jours?

Pratiques ostentatoires

Pire encore, à Ngazidja surtout qui est le nid de la corruption, cette même société notabiliaire vous oblige toujours par des pressions sournoises et des remarques désobligeantes à enterrer, en grande pompe et à coup de millions, un proche parent qui ne vous a pas téléphoné pour annoncer la date de sa mort! Comment des gens, qui n'ont aucune fonction déclarée à part être notables, peuvent-ils rouler dans des voitures luxueuses, vendre des marchandises à des sociétés d'Etat et privées sans que cela n'inquiète ni le fisc ni la fameuse commission anti-corruption!
Les Comores sont passées très rapidement du troc à l'argent comme monnaie d'échange. De part les pratiques ostentatoires de la société, surtout à Ngazidja qui donne le la aux autres îles, l'argent est vite devenu, non plus un moyen de se procurer des bien nécessaires, mais une fin en soi, une façon de “respectabilité“.
Pour pouvoir garder un soi-disant rang dans la société, il faut avoir beaucoup d'argent, c'est ce que certains ont compris qui n'ont plus de scrupules et qui ont gravi sans honte ni remords, les échelons de la hiérarchie notabiliaire grâce à l'argent détourné dans des institutions étatiques. Ce sont ces “wedzi watukufu wadawla“ qui peuvent inciter les ustadh Rifki et autres à tenter leur chance, eux aussi, pour “être dja wadru“ dans les bangwe de leurs villages et dans le pays aux cérémonies officielles avec le Djoho doré devenu un uniforme national ou le Mharuma sur l'épaule qui donne tous les droits et les passe-droits.
Comment les Uléma, qui sont tous devenus à Ngazidja du moins, des prêcheurs radiophoniques sur les ondes de l'Ortc et d'autres radios et télévisions locales; il faut signaler sans chauvinisme aucun qu'il n'y a pas d'Ustadh de Ndzuwani ou Mwali qui tiennent un Darsa à l'Ortc ou une autre radio locale de Ngazidja.

Uléma et notables

En effet, la plupart de ces Usdath, je ne dis pas tous, préparent par leurs prestations télévisées et leurs multiples conférences itinérantes, la réussite de leur Mashuhuli en se faisant connaitre par tous et partout ou encore mieux, leur candidature à des postes politiques ou à d'autres postes de responsabilité, tels des ambassades dans les pays arabes etc...
En tout cas, ils visent tous à faire leur Anda s'ils ne l'ont déjà fait ou celui de leurs enfants ou de leurs neveux et nièces. Telle est faite la société à Ngazidja. Nos Uléma et nos notables sont donc autant que nos cadres exposés à la corruption car ils visent à vivre au-dessus de leurs moyens ou pour être juste on les pousse à vivre au-dessus de leurs moyens!
Il ne faut donc pas que l'arbre de l'affaire de Ustadh Rifki vienne cacher la forêt très dense de corruption, de détournements de deniers publics, de dégradation accélérée des mœurs, j'en passe et des meilleurs. Il ne faut pas que nos Uléma montent toute une camarilla contre Ustadh Rifki parce qu'il voulait intervenir pour que l'alcool soit vendu de nouveau et accepter en même temps que l'argent de ce même alcool soit budgétisé et serve à payer les fonctionnaires musulmans, c'est de l'hypocrisie!
On ne peut pas jeter la pierre à Ustadh Rifki parce qu'il voulait intervenir pour que l'alcool soit libéré et garder le silence sur le Mluka nationale, “Maysir“ pour nos arabisants gardiens uniques de la morale, dont la publicité s'étale sur des kilomètres carrés de panneaux publicitaire et dans une certaine presse écrite et audio.
Je ne suis pas un Uléma pour un sous, mais dans mes souvenirs du Shioni, il me semble que le Aya qui condamne le vin, condamne en même temps le jeu de hasard “Mysir“, la viande de porc, “Lahmi l'hinzir“, et la consommation de sang “Dam“. Alors pourquoi s'acharner seulement sur l'alcool!
Par ailleurs, j'invite nos dirigeants, nos décideurs et nos leaders d'opinion, à prendre conscience que l'équation comorien = musulman, n'est plus vraie. Depuis un certain temps, des jeunes comoriens, d'ici et d'ailleurs, ont opté pour maintes raisons pour d'autres religions, chrétiennes notamment.

Jeter la pierre

Par peur de la vindicte populaire et peur de la répression, l'Islam étant une religion d'Etat aux Comores, ces Comoriens non musulmans, pratiquent en cachette leur religion. C'est entre autre le résultat du débat débridé entre Wahabisme, Shiisme, Sunnisme et le maque d'autorité du Mufti dans l'arbitrage de ces débats religieux et de société. Pour finir, je dirai, comme Al Massih, Nabi Insa Bnou Mariam, Jésus, lorsque la foule voulait lapider Marie Madeleine, une femme aux mœurs légères: “que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre“. Moi je dis: que celui qui n'a jamais été corrompu ou qui n'a jamais corrompu quelqu'un jette la première pierre sur Ustadh Rifki.
Messieurs les notables, messieurs les Uléma-notables, messieurs les cadres gouvernants, pour lutter véritablement contre la corruption et de façon pérenne condamnez en les causes inhérentes à nos pratiques sociales, faites en sorte que chacun puisse vivre décemment de son travail et ne vive plus au crochet d'un Directeur de société d'Etat, d'un homme politique ou d'un riche notable. Surtout qu'on ne lie plus “l'honneur“ et “la respectabilité“ des individus à des cérémonies ruineuses et ostentatoires, vous aurez ainsi fait un grand pas dans la lutte contre la corruption et de façon globale.

 

Aboubacar Ben Saïd Salim
Ecrivain
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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 22:04
Source : Alwatwan du mardi 15 novembre 2011

Tentative de coup d'Etat” : le temps des manip

 

“Tentative de coup d’Etat” : le temps des manip’

Un média étranger n'arrête pas de faire part, de “tentative“ de coup d'Etat contre le très jeune pouvoir comorien en place. Il est vrai que, de tentative de coup d'Etat, cela fait bien longtemps qu'on n'en parle pas par ici. Il fallait donc, de toute urgence, en remettre une couche. D'autant plus que, devant un pouvoir composé, pour l'essentiel, de personnes plutôt nouvelles en matière de gestion des affaires au plus haut niveau de l'Etat et, historiquement de format inédit, l'“affaire“ ou, plus exactement, la thèse du coup de force, peut vite séduire et prendre. Ce qui est sûr, c'est que dans cette très malheureuse affaire, dans ce très méchant coup qu'on veut porter, encore une fois, à notre image et à notre crédibilité, la manip' sent à des années-lumière à la ronde.

La leçon de Mayotte

En effet, en cette période de notre histoire, la perche est trop bonne pour ne pas être saisie par certains qui, décidemment, ne nous veulent pas que du bien, et c'est un euphémisme. C'est qu'avec les évènements inédits à plusieurs égards qui ont lieu à Mayotte – surtout avec leur charge anticoloniale – l'occasion est trop opportune pour ne pas être saisie au bond. Le colonialisme français qui, avec ces troubles, se rend compte que son nouveau coup contre nous, à savoir sa “départementalisation” de Mayotte, connait des ratés, préfère la solution de la fuite en avant : mettre à mal plus encore l'image du pays en en faisant, plus encore, un repoussoir vis-à-vis de nos compatriotes de Mayotte. A cet égard, le message à ces compatriotes est clair : “il y a peut-être des inquiétudes ici, mais là-bas, c'est l'enfer absolu, la malédiction adviternam aeternam“.

Pépinière

Cette réaction des autorités coloniales d'occupation était d'autant prévisible que – avec ces manifestations et l'intervention poignante du Comité Maore Section de Maore à la célébration de la Journée nationale Maore, le 12 novembre – les leçons de patriotisme nous sont venues, cette fois-ci, de Mayotte. D'autant plus que pour mener à bien son coup, la pépinière de renégats prêts à foncer sur la Nation au moindre coup de sifflet du maître depuis Mayotte mais, de plus en plus, également, à partir les autres îles – est plutôt florissante.

Garde rapprochée

Mais ce n'est pas en cela, seulement, que s'inscrit, ce désormais “autre” “tentative de coups d'Etat”. En effet, après avoir mis la peur au ventre à nos très jeunes plus hauts responsables de l'Etat, on peut venir leur proposer une “infaillible” “Sécurité rapprochée” comme, de sources sûres, on s'apprête à le faire. Cette “Sécurité rapprochée” qui, comme les accords d'assistance militaire, nous a permis par le passé, d'éviter l'assassinat de Ali wa Swalihi, celui de Ahmed Abdallah Abdérémane, la déportation de Saïd Mohamed Djohar, l'exfiltration des chefs rebelles à Anjouan, etc., etc., et etc. A bon entendeur !

“Salissez, salissez, il restera toujours quelque chose”

Mais ce n'est pas, non plus, en cela, seulement, que s'inscrit, ce désormais “autre” “tentative de coups d'Etat“ que certains médias se chargeront, rapidement, de donner un nombre ordinal encore plus stellaire. Ce serait trop peu pour une si belle occasion... En effet, à un moment où avec les précédentes autorités, nos trop récents et trop courts efforts pour nous ouvrir à d'autres pays – et, ainsi, nous constituer des créneaux de respiration – ont quelques chances de porter des fruits, la configuration est toute trouvée pour amplifier la méfiance des autres pays à notre égard quant à notre capacité à nous prendre en charge, à être un pays fréquentable, à être un pays sérieux et, surtout, stable.

La République absente

Il faut dire qu'à cet égard, certains leur tendent la perche. En effet, alors que la République fêtait, le samedi 12 novembre, sa plus grande date de gloire, les plus hauts représentants de la République ont préféré prolonger la grasse matinée ou, à l'instar de ce gouverneur de l'île, partir en vadrouille et, à l'occasion, inaugurer aux côtés de monsieur l'ambassadeur de France – s'il vous paît ! –, un poste de santé. Un ambassadeur de France qui, soit dit en passant, vingt quatre heures auparavant, a pris soins, lui, en bon patriote français, de fêter, comme il se doit, sa fête du 11 novembre dans sa chancellerie.

Pour nos plus hauts représentants de la République, c'est, sans doute, une grande Première dans toute l'histoire des pays, des peuples et de la terre. Un manquement à inscrire dans les annales de l'histoire de la planète, adviternam aeternam.

Madjuwani hasani
madjuwani@gmail.com
madjuwanihasani@yahoo.fr
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