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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 22:56

 

Am.jpg« J’ai choisi de servir mon pays. Et jusqu’à maintenant, je l’ai toujours servi avec loyauté même si quelques fois, comme les autres cadres de l’administration, il m’arrive de rencontrer des difficultés ». Cette phrase résume l’engagement indéfectible de Chamsidine Mhadjou en faveur de la partie indépendante des Comores malgré ses origines mahoraises. Si le Cndrs (Centre national de documentation et de recherche scientifique) et le ministère des Relations extérieures (Mirex) disposent aujourd’hui d’un service des archives, c’est grâce à lui.

 

« Ce sont les deux grandes réalisations dont je me sens le plus fier », dit-il. Après son baccalauréat en 1980, Mhadjou a obtenu trois ans plus tard le diplôme d’aptitude aux fonctions d’archiviste à l’Université de Dakar, puis un certificat de fin de stage diplomatique à l’Institut des relations internationales de Cameroun (université de Yaoundé) en 1989. A son retour aux Comores, il occupera divers postes de responsabilités, notamment celui de directeur de cabinet du Secrétaire d’État à l’Information, à la Jeunesse et aux Sports (1990-1991), avant d’être nommé chef du service de la documentation et des archives au ministère des Affaires étrangères et de devenir en 1995 le chargé de l’Onu (Organisation des Nations unies) au département des affaires politiques du même ministère.

 

C’est, en effet, au Mirex que Chamsidinne Mhadjou a passé l’essentiel de sa carrière. Tour à tour conseiller technique du ministre, ambassadeur, puis secrétaire général de 2005 à 2006, il a été inspecteur général et Opl (Officier permanent de liaison) de la Commission de l’océan indien, chargé du dossier Comesa, jusqu’en 2007. Depuis décembre 2012, il occupe le poste de directeur général de la Coopération internationale. Né à Niambadao à Mayotte en 1958 et père de deux enfants (qui sont aujourd’hui à l’université), Chamsidine Mhadjou dit être satisfait de l’évolution de sa carrière.

 

«  Je n’ai jamais eu de difficultés à combiner vie familiale et vie professionnelle. Pendant vingt-six ans de mariage, et avant de devenir veuf, ma femme m’avait toujours soutenu », reconnait-il. La disparition de son épouse fut l’un des moments pénibles de sa vie. « Sans elle, je suis diminué. Mais en bon musulman, je ne peux que m’incliner devant le destin », dit-il. Un souvenir lui est resté en travers de la gorge. C’est lorsque, au bout de seulement quatorze mois, il a été éjecté du secrétariat général du ministère des Affaires étrangères « sans aucune explication ». « On m’a traité comme un moins que rien », peste-t-il.

 

Mhadjou se félicite, cependant, de n’avoir « jamais eu de reproches sur le plan professionnel » et d’avoir eu « une épouse avec qui j’ai partagé vingt-six ans de mariage, en parfaite collaboration et cela, tous les amis peuvent en témoigner ». A ses amis mahorais qui lui conseillent parfois de rentrer à Mayotte, il répond invariablement : « J’assume mon choix. Entre la réussite professionnelle et la réussite matérielle individuelle, j’ai opté pour le premier choix ».

 

Et de poursuivre : « Ce sont plutôt ceux qui sont restés à Mayotte qui ont fait un choix. Moi, j’ai assumé ce que je suis. Je n’ai pas fait le choix d’être Comorien ». Même admis à la retraite, il dit qu’il continuera à servir autrement les Comores. « J’appelle les Comoriens à plus de dignité. Nous avons aujourd’hui tendance à tronquer notre fierté contre des moyens matériels », déplore-t-il. Il constate que « cette fierté d’être Comorien tend peu à peu à disparaître ». Malheureusement.

 

Abouhariat Saïd Abdallah


Huit questions à ...

 

Quelle est la personne qui vous a le plus marqué dans votre vie ?

 

Saïd Kafé (Ndrl : Ministre des Affaires étrangères sous le régime Ahmed Abdallah. Il est d’origine mahoraise). C’était une personnalité intègre qui a servi son pays avec abnégation. Quelquefois, je cherche à lui emboiter le pas.

 

Avez-vous un nom d’une personnalité de référence ?

 

Sans doute le président Ahmed Abdallah, il a aimé ce pays. Je lui reconnais quelques erreurs, mais il a défendu et aimé le pays comme il pouvait.

 

La personne que vous aimez le plus ?

 

Mon père. J’ai aimé mon père parce que malgré la précarité dans laquelle il vivait, il n’avait jamais été complexé.

 

Qu’est ce qui vous fait le plus peur ?

 

Ce qui me fait peur, c’est la balkanisation des Comores. On est arrivé à la conclusion qu’il faut s’identifier à une île pour accéder au pouvoir et cela me fait peur.

 

Quelle est votre devise ?

 

Tous unis, pour le bonheur de nos enfants.

 

Quel est le rêve que vous n’avez pas encore pu réaliser ?

C’est de voir mes enfants entrer dans la vie active, ma femme aurait souhaité voir ses enfants entrer dans la vie active.

 

Qu’est ce que vous détestez dans vie?

 

Le mensonge et la calomnie

 

Le plus mauvais souvenir que vous gardez ?

 

La perte de mon épouse, et comme par hasard, tout comme en 2005 j’ai été bouleversé également sur le plan professionnel. J’ai été injustement sanctionné alors que j’assumais mon travail de façon régulière.

 

Propos recuillis par

Abouhariat Said Abdallah

 

Source : Al-watwan du 04/04/2013 

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 09:37

Source : Alwatwan.net/17 février 2009

Rassemblement-Aac L’Aac est un mouvement qui tend à regrouper les associations, groupements et coordinations à connotation villageoise ou régionale des Anjouanais à Ngazidja et plaide pour une cohésion nationale. Elle veut ‘‘promouvoir la citoyenneté comorienne’’. Selon son président, le cardiologue Sounhadj, il faut des actions sociales et surtout fouiller pour ‘‘trouver les racines du séparatisme et faire comprendre la notion de citoyenneté’’.

L’Association d’actions communautaires (Aac) a convié, dimanche 15 février à Moroni, la communauté anjouanaise à Ngazidja à un rassemblement baptisé ‘‘pique-nique de la solidarité et de l’unité’’. Plus de 500 personnes, y compris des invités originaires des autres îles de Ngazidja et de Mwali, ont répondu à cet appel. On y notait la présence, entre autres, du ministre de la Justice chargé des Affaires islamique, des hauts cadres de l’administration, des étudiants et une foule d’anonymes.

L’Aac se définit comme un mouvement de la société civile qui tend à regrouper les associations, groupements et coordinations à connotation villageoise ou régionale des anjouanais à Ngazidja et plaide pour une cohésion nationale. Son but est de ‘‘promouvoir la citoyenneté comorienne’’ car ‘‘le débarquement militaire n’est pas suffisant pour effacer les 11ans de séparatisme vécus’’, selon son président, le cardiologue Sounhadj. Le médecin reste ‘‘convaincu’’ qu’il faut des actions sociales et surtout fouiller pour ‘‘trouver les racines du séparatisme et faire comprendre la notion de citoyenneté’’.

Le président de l’Aac a souligné que son association agit aussi à Ndzuwani où elle fait des propositions aux autorités de l’île et mène des actions de développement communautaire. A propos du débat sur la révision constitutionnelle, il souhaite voir insérer en préambule en termes plus clairs la notion d’‘‘unicité du comorien’’. Sounhadj sollicite aussi que Moroni, la capitale soit dotée d’un statut particulier, que l’on y mette en place une police nationale et une autre police de proximité sans prérogatives judiciaires, au niveau des îles, pour éviter le désordre.

Le secrétaire général de l’association, Saëndou Djazila, a rappelé que l’Aac n’est pas une association uniquement d’Anjouanais et que la prochaine édition ce sont les associations à vocation similaire de Ngazidja et Mwali qui seront conviées pour le dialogue social.
La politique n’a pas sa place dans le cercle initié par l’Aac et aucun ‘‘mot de politique’’ n’est apparu dans les trois thèmes discutés en ateliers dimanche à savoir ‘‘l’Etat et la gouvernance’’, ‘‘la citoyenneté et le patriotisme’’ et ‘‘Le savoir vivre ensemble’’. La devise de sa structure est ‘‘Vivons mieux ensemble’’.

Rencontré dans la foule, Moutui Djamal, natif de Sima (Ndzuwani) a dit être venu pour s’informer de l’action de l’Aac. Mhoudhoir Ousseine, originaire de Komoni dans la région de Nyumakele (Ndzuwani), est vendeur ambulant. Il a rangé ses articles ce dimanche pour venir se renseigner davantage de l’association et se ‘‘réserve de prendre la carte le jour où il aura compris l’objectif de ce regroupement’’. Toutefois, la plupart des participants au rassemblement ont pris une part active aux débats dans les différents ateliers tenus pour la circonstance.

* Photo : Parmis les invités au rassemblement, le ministre Mmadi Ali (en boubou noir et bonnet blanc) et des hauts cadres de l'administration

M. Soilihi Ahmed

 

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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 13:29
Moroni, mardi 06 janvier 2009 (HZK-Presse) – Plusieurs dirigeants politiques viennent de rendre publique ce mardi 6 janvier une « déclaration commune » dans laquelle ils dénoncent et condamnent « avec la plus grande vigueur » la promulgation par le chef de l'Etat de la loi dite de « citoyenneté économique », dont l'adoption reste au centre d'une grande controverse, entre partisans et adversaires du texte.

Réunis dans l'enceinte de l'assemblée de l'île autonome de Ngazidja, une cinquantaine de hautes personnalités de l'Etat et dirigeants d'organisations de la société civile et de partis politiques déclarent « nul et de nul effet le décret de promulgation de ladite loi ainsi que tous les actes » pouvant en découler, notamment « les textes de naturalisation des ressortissants étrangers, les passeports et les autres documents d'identité et d'état-civil qui leur sont éventuellement délivrés ».

Les signataires de la déclaration commune, parmi lesquels se trouvent le président de l'assemblée nationale, Said Dhoifir Bounou, le président de l'assemblée de l'île autonome de Ngazidja, Soudjay Hamadi, le président de l'île de Ngazidja, Mohamed Abdouloihabi, un représentant de l'exécutif de Mohéli, ainsi que des élus et ministres, préviennent les éventuels bénéficiaires, leurs pays de résidence et les organisations auxquelles ils appartiennent que « ces actes seront annulés sans remboursement ni dédommagement et qu'au contraire des compensations leur seront réclamées au profit du peuple comorien désabusé et spolié ».
Cette loi défendue par le gouvernement central et les partis de la mouvance présidentielle, est censée être génératrice d'importants fonds d'investissements extérieurs, estimés entre 200 et 300 millions de dollars US. C'est le groupe privé Comoro Gulf Holding (CGH) de l'homme d'affaire franco-libanais Bashar Kiwan qui est le principal promoteur de ce texte rejeté une première fois en juillet 2008, et déclarée « adoptée » quatre mois plus tard, dans des conditions confuses, sur fond de graves soupçons de corruptions à l'endroit de certains élus.
A les en croire, les auteurs de la déclaration commune du 6 janvier entendent aller jusqu'au bout de leur détermination à agir « de concert, pour que dès la fin de son mandat en mai 2010 », l'actuel président de la république « soit poursuivi et traduit devant les cours et tribunaux compétents pour haute trahison ». Une accusation gravissime qui donne à l'affaire de la loi de citoyenneté économique une dimension politique et juridique jusqu'ici jamais atteinte, depuis l'instauration du nouveau cadre institutionnel issu de la constitution du 23 décembre 2001.

Au nombre des autres personnalités politiques opposées à la loi de citoyenneté économique présentes à la réunion de ce mardi, l'on peut citer le Dr Mtara Maecha leader du parti RND-Rénovateur, Omar Tamou (Udzima), Houmed Msaidié (CRC), Said Ali Kémal (Chuma), Mzé Soulé Elbak (Dudja, ancien président de l'île de Ngazidja), Mohamed Abdou Soimadou (Ridja), Ibrahim Ali Mzimba (Pari), Kamar-Ezamane (MCUD) et Ali Mohamed Abdallah (Kasiya).
El-Had Said Omar
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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 09:45

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Comores / Politique & institutions


Moroni, jeudi 4 décembre 2008 (HZK-Presse)
Le tollé qu’a provoqué l’adoption controversée de la loi relative à la citoyenneté économique continue. Après avoir partagé les politiques, cette loi vient mettre dos à dos les notables de Ngazidja. Comme pour répondre à la récente initiative de notables de l’île dont une délégation a fait allégeance le mois dernier au président Sambi, en soutenant son projet de naturalisation massive d’investisseurs du Golfe, l’autre groupe s’est réuni sous la houlette de l’opposition ce jeudi, Place de l’Indépendance.

 

Ce rassemblement voulu comme une démonstration de force de dignitaires venus manifester leur indignation par rapport à cette loi. « Il s’agit d’une lettre ouverte au président Sambi. Il doit savoir que pour vendre les Comores il faut d’abord nous enterrer ou nous mettre en prison. Nous vous avons fait élire triomphalement à la magistrature suprême, mais le peuple le regrette amèrement. C’est pourquoi nous nous opposons à la révision de la constitution, car nous constatons que vous vous comportez en monarque, qui voudrait s’éterniser au pouvoir », martèle le notable Mzé Mouigni de Foumbouni, devant près de 2000 personnes, selon les organisateurs.

 

Les politiciens ont aussi marqué de leur présence ce meeting qui a regroupé toutes les couches sociales. Mais la parole était réservée aux notables et chefs religieux. C’est dans ce sens que Oustadh Abdoulkarim s’est adressé à la foule venue des quatre coins de l’île. Faisant allusion à la loi sur la nationalité économique, ce chef religieux estime « qu’il s’agit d’une insulte envers notre pays et notre religion ».

 

« Si le pays a aujourd’hui un minimum de stabilité, c’est grâce l’unité religieuse qui a cimenté notre population. Inversement, si un pays comme Liban souffre encore de la guerre civile, c’est à cause des luttes politico-religieuses que se livrent chiites et sunnites pour contrôler ce pays », ajoute-il, juste avant que le courant ne soit coupé par la société d’eau et d’électricité.

 

A la reprise, c’est Hassane Ahmada, un notable de Ntsaoueni qui est venu mettre à nu les guerres politiques qui ont marqué l’histoire de la société comorienne. Cet orateur s’est évertué à démentir les propos d’un grand notable originaire de Dimani, qui avait parlé au nom de la notabilité de Ngazidja, au sein d’une délégation reçue le mois dernier par le chef de l’Etat. Il suggère même sa « radiation coutumière ».

 

Dans ces assises des notables, un député mohélien a dérogé à la règle. Il a pris la parole au nom des parlementaires qui ont voté contre la loi de citoyenneté économique. Ce député raconte qu’un tel « coup de force à l’assemblée n’est pas étonnant. Le président de l’Union a même violé la constitution, en ajoutant une couleur noire sur le drapeau national, sans y être autorisé. Mais nous mohéliens, l’avons compris. Il entretient l’instabilité pour pouvoir se maintenir au pouvoir… ».

 

Vers la fin du rassemblement, Said Ali Kemal a placé quelques mots en tant que notable. « Sambi a déjà donné la nationalité à plusieurs ressortissants du Golfe moyennant une contrepartie financière considérable. Mais leurs avocats demandent des garanties. C’est pourquoi il veut à tout prix faire passer cette loi, l’argent étant déjà consommé. Si nous sommes ici, c’est pour demander purement et simplement son départ », conclut le leader du parti Chuma, qui est président de la commission des relations extérieures du parlement.

 

Abdallah A.

041208/eso/hzkpresse/15h00

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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 09:20

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

  

Moroni, mardi 2 décembre 2008 (HZK-Presse) – Alors que le gouvernement de l’Union se félicite, par médias publics interposés, de l’adoption du projet de loi relatif à la « citoyenneté économique », par l’Assemblée nationale, les partis d’opposition, l’assemblée de l’île de Ngazidja et des organisations professionnelles considèrent pour leur part que le texte a été rejeté pour « exception d’irrecevabilité » par ladite assemblée.

 

La polémique qui a dominé les travaux de la séance plénière très mouvementé du jeudi 27 novembre est même loin de s’apaiser, car les deux camps continuent à faire prévaloir chacun sa victoire. Le vote dirigé par le président de l’Assemblée, M. Said Dhoifir Bounou, avait donné lieu à un rejet pur et simple du projet de loi pour non-conformité au préambule de la constitution, à la demande du député Youssouf Ali Mchangama qui a soulevé « l’exception d’irrecevabilité », une disposition prévue par le règlement intérieur du parlement.

 

Mais en réaction à ce vote, et profitant de la confusion qui a suivi la levée de la séance, le premier vice-président de l’Assemblée, Ibrahim Mhoumadi Sidi, favorable au projet de loi, a cru devoir s’autoriser de remplacer au perchoir le président Bounou, et procéder à un autre vote en l’absence de plus de la moitié des députés et ce, pour faire adopter cahin-caha le texte, comme l’avait clamé « haut et fort » avant lui, le rapporteur de la commission des finances, Attoumane Allaoui alias Ndoudou, provoquant une vive tension dans l’hémicycle.

 

Le Garde des sceaux, ministre de la justice, M. Mmadi Ali, s’adressant aux élus pour l’exposé des motifs, avait tenté de convaincre les élus, en leur assurant de la volonté du gouvernement « d’entourer le projet de loi, de plus de garanties et de garde-fous, qui écartent désormais les inconvénients qui auraient pu découler de son adoption ».

 

Et M. Mmadi Ali de conclure en estimant que « la citoyenneté particulière que nous voulons accorder à des frères du Golfe, désireux et capables d'investir massivement dans notre pays, constitue alors une chance que nous ne pouvons pas laisser échapper ».

 

Dès le lendemain, vendredi 28 novembre, le bureau de l’Assemblée a transmis le procès-verbal de la séance, à la présidence de l’Union et à la Cour constitutionnelle, pour signifier que le projet de loi « a été rejeté par la majorité des députés, à savoir 20 dont 2 procurations ».

 

Signé par les deux secrétaires Ibrahim Souef Mdahoma et Mohamed Abdou Ali, qui avaient entouré le président Bounou durant les travaux, le document précise que « après des débats houleux, le président de l’Assemblée a soumis la question d’exception d’irrecevabilité du texte au vote ». Il est indiqué aussi que c’est conformément à la loi n°05-006/AU du 7 mai 2005 invoquée par le député Ben Cheikh, que 4 des 6 procurations présentées lors de cette séance « n’étaient pas conformes ». 

 

L’on apprendra lundi matin, 72 heures après, qu’un deuxième Procès-verbal a été établi par les soins du Vice-président Mhoumadi Sidi, pour attester le vote du projet de loi par 18 députés.

 

Interrogé par HZK-Presse sur cette duplicité de procédure, le député Youssouf Ali Mchangama, qui assure les fonctions de questeur du parlement, répond : « que je sache, il n’y a ici qu’une seule administration de l’Assemblée, celle dirigée par le bureau légalement élu et présidé par M. Said Dhoifir Bounou… »

 

Pour ce député il est clair que le Vice-président Sidi « n’avait pas à présider une séance plénière alors que le président était physiquement présent à l’intérieur du pays et dans l’enceinte du parlement et qu’il n’était pas en situation d’empêchement ».

 

Ce que reconnaît M. Sidi lui-même, qui nous a déclaré qu’effectivement « aucune disposition ne m’y autorisait », avoue-t-il, mais qu’à cela ne tienne, le député persiste et signe : « j’assume la responsabilité de mon acte et si cela était à refaire je le referais ».

 

Pour lui le règlement intérieur de l’Assemblée « n’est pas fait pour être respecté par certains et être violé par d’autres », martèle celui-là même qui s’était illustré en juillet dernier par son opposition farouche à la loi de citoyenneté économique avant d’opérer son revirement spectaculaire, au lendemain d’une mission d’information qu’il avait effectuée 3 mois plus tard (du 10 au 13 octobre) au Koweit à la tête d’une délégation parlementaire chargée de s’enquérir des tenants et des aboutissants de cette affaire politico-financière impliquant Comoro Gulf Holding, présenté comme le principal instigateur du dossier.

 

Dans un communiqué publié samedi 29 novembre, la Convention pour le renouveau des Comores (CRC) a annoncé la décision de sanctionner le député Sidi, en lui infligeant une « exclusion immédiate et définitive » de ses rangs, après avoir constaté de la part de cet élu « un acte de trahison d’une gravité exceptionnelle ».

 

A en croire le communiqué, signé par le secrétariat national, M. Ibrahim Mhoumadi Sidi, qui était jusque là secrétaire fédéral de la CRC à Ngazidja, se serait « ouvertement désolidarisé de la ligne politique de son parti », pour avoir changé de position sur le projet de loi de citoyenneté économique, dont il est devenu le « principal défenseur » après l’avoir combattu à la session de juillet dernier.

 

La direction du parti de l’ancien régime du colonel Azali en conclut que leur député a bafoué « sa propre dignité d’élu » et qu’il a « entaché la moralité de l’institution parlementaire » au sein de laquelle il assume la fonction de premier vice-président.

 

Reste à savoir si le président de la république se paiera le luxe de promulguer une loi dont le vote soulève plus de questions qu’il n’en résout, au risque de créer une nouvelle impasse politique, en plus du conflit des compétences et du débat de la révision constitutionnelle, s’interrogent de nombreux observateurs à Moroni.

 

L’on apprend déjà qu’une manifestation populaire est en préparation pour demain jeudi dans la capitale, à l’initiative de l’opposition, pour dénoncer le projet de loi.          

 

El-Had Said Omar

021208/eso/hzkpresse/15h00

 

 

 

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1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 15:06
Source : Alwatwan du 1er décembre 2008 + notre point de vue
Les risques existent d'une dualité de pouvoir qui peut nuire à l'image d'une institution législative qui a jusqu'ici brillé par ses prises de postions claires et tranchées sur les questions d'intérêt national, notamment sur l'Unité, la souveraineté et l'intégrité nationale.

La loi sur la citoyenneté continue de diviser l'assemblée de l'Union, entre les opposants à la loi, qui estiment l'avoir rejeté a l'issue du premier vote sur l'exception d'irrecevabilité, dirigé par le président de l'assemblée lui-même, et les partisans de la loi affirmant, de leur coté, l'avoir adopté lors d'un second vote intervenu et présidé par le vice président Sidi. Les deux logiques vont droit à un affrontement et risquent dans l'immédiat de bloquer le fonctionnement de l'assemblée si la Cour constitutionnelle n'est pas saisie par l'un des deux parties pour interpréter les textes liés au fonctionnement interne de l'assemblée et aux conditions dans lesquelles les deux votes sont intervenus.

D'abord les faits : La loi sur la citoyenneté économique, en plénière, voyait deux camps opposés. Un premier camp, les partisans de la loi, disposant de quatorze députés présents et de quatre procurations et les députés hostiles à son examen et à son adoption disposant de treize députés présents et deux procurations.

Le décompte des voix laissait supposer une adoption sans difficulté de la loi. Le député Ben Cheikh, soulève la question de la conformité des procurations et demande un examen par le président des lettres de motivation présentées. Le président de l'assemblée invalidera quatre procurations, tous émanant des partisans de la loi, en raison de ''non respect des motifs invoqués par le règlement intérieur''. Le député Maarouf criant presque '' je refuse qu'on insulte mon intelligence'' demandant au président ''pourquoi cette procédure exceptionnelle aujourd'hui, alors que durant quatre ans de législature, personne n'a jugé bon d'être regardant sur la conformité des procurations''.
Bounou maintenant sa décision. Malgré les contestations, la majorité se retrouve en minorité de moins d'une voix et le débat parlementaire tombe dans une cacophonie indéfinissable. Le président demande une suspension pour revenir quinze minutes plus tard, avec le même argumentaire, invalidant les quatre procurations. C'est à ce moment précis que le président ordonne le vote pour exception d'irrecevabilité, annonçant quinze voix contre quatorze, ne comptant pas bien évidemment les quatre procurations.

Le groupe de l'opposition, ayant à leur tête le député Maarouf, Andoudou et Sidi, refuse de quitter la salle. Le vice-président Sidi, s'autosaisit, dirige les travaux et supervise le vote qui finira par dix huit voix pour, soit les quatorze députés présents et quatre procurations.
Athoumane Mondoha estime que ''la loi a été adoptée selon les normes'', et dénonce ''une attitude de blocage du président de l'assemblée ». Selon lui, « la loi suivra le cours normal et sera transmis au gouvernement qui transmettra au président de l'Union pour promulgation''.
Le président Dhoifir Bounou, élu pour la durée de la législature, a le pouvoir de bloquer l'administration, qui doit selon le député Ibrahim Soeuf, ''établir un procès verbal du rejet de la loi pour irrecevabilité et qui sera transmis aux élus et au gouvernement''.
Le gouvernement risque de se retrouver avec deux décisions émanant d'une même institution.
Une dualité de pouvoir qui risque de nuire à l'image d'une institution législative qui a jusqu'ici brillé par ses prises de postions claires et tranchées sur les questions d'intérêt national, notamment sur l'Unité, la souveraineté et l'intégrité nationale.

Des députés proches du pouvoir n'écartent pas l'idée de déposer le président Bounou, alors qu'il est élu pour la durée de la législature, sans éventualité de quitter le perchoir, autre, que par la démission. ''Les exemples africains de présidents déposés sont légions'' soutient un député.
On n'en est pas encore là, mais on n'en est pas loin.
AAA
Al-Watwan, 01 décembre 2008
Notre point de vue :
Nous pensons qu'il faut maintenant mettre fin à ce blabla politicien et lancer un vrai débat juridique sur la situation. Car le sujet, vu ce que l'on raconte dans les articles et communiqués des partis, est surtout juridique.
Avons nous des constitutionnalistes ou des publicistes dignes de ce nom (J'entends par là des juristes spécialisés en droit constitutionnel ou dans le pire des cas en droit public d'une manière générale) ?
Avons nous des enseignants du droit constitutionnel à l'Université des Comores (UDC) ?
C'est à eux qu'il faut poser la question pour clarifier la question. Leurs argumentaires juridiques nous interessent. Il faut qu'ils fassent un peu leur travail doctrinal.
Que dit réellement le reglément intérieur qui régit l'Assemblée des députés de l'Union des Comores ?
Ce qui importe dans cette affaire ce n'est pas le fait qu'un député réfuse qu'on insulte son intélligence - après tout c'est son problème - mais c'est de savoir si la procédure de "l'exception d'irrécévabilité " est bien prévue par nos textes juridiques même si à priori ce serait la première fois qu'on l'utilise. Et si elle est prévue quels sont ses effets juridiques ?
Il est aussi important pour nos constitutionnalistes de nous dire si le vice Président était bien fondé juridiquement de s'autosaisir pour organiser le vote de la loi en dépit du premier vote concernant "l'exception d'irrécévabilité".
C'est comme cela que nous pourrons mieux appréhender et comprendre la question et surtout savoir si vraiment " la loi est votée selon les normes" avant que la cour constitutionnelle se prononce.
Il est temps qu'on apprenne à appliquer et à respecter les textes juridiques que nous nous donnons même s'ils sont mauvais ou complexes ou de reconnaitre purement et simplement que les textes juridiques appliqués ailleurs ne sont pas forcément adaptés à notre pays et d'en tirer les conséquences.
HALIDI-BLOG-COMORES
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28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 13:35

Ci-dessous le compte rendu de HZK Presse sur le déroulement de la séance parlémentaire d'hier au cours de laquelle le projet de loi sur la citoyenneté économique a été adopté (voir notre précédent billet de ce jour en cliquant ICI)

 

 

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, jeudi 27 novembre 2008 (HZK-Presse) – C’est dans un climat confus et tendu qu’a débuté ce jeudi 27 novembre l’examen en séance plénière du projet de loi relatif à la citoyenneté économique, dont une première mouture avait été rejetée en juillet dernier, avant d’être de nouveau soumis aux députés pour adoption.

 

Comme nous l’écrivions dans nos précédentes dépêches, ce projet de loi présenté et défendu par le gouvernement de l’Union, fait l’objet d’une vive controverse au sein de l’opinion, et même la classe politique reste très divisée sur ce dossier aux multiples ramifications politico-financières.

 

Si la séance plénière ouverte vers 16 heures, en présence de plusieurs membres du gouvernement, s’est déroulée sans incident jusqu’à l’adoption sans débat d’un premier projet de loi relatif à la ratification d’une convention internationale sur la biodiversité, ce ne sera pas le cas pour celui de la citoyenneté économique, qui en a suivi.

 

Un coup de théâtre s’est produit juste après la lecture du rapport sur les travaux de la commission des finances, qui était chargée de l’examen du texte. Le député Youssouf Ali Mchangama a immédiatement soulevé une « exception d’irrecevabilité » du projet, au motif qu’il n’était pas conforme au préambule de la constitution qui dispose que tous les citoyens comoriens sont égaux, alors que le projet proposé au vote des élus déroge à cette disposition en stipulant que les bénéficiaires de la citoyenneté économique ne peuvent jouir entre autres du statut de militaire et ne peuvent être ni électeurs, ni éligibles.

 

Des échanges très nourris et même parfois virulents entre députés, ont vite transformé l’hémicycle en camp retranché entre partisans et adversaires de la loi, avant même que le texte n’ait donné lieu au débat général visiblement très attendu par un public venu nombreux assister au vote. Mais un autre député de l’opposition, Said Ali Kémal, enfoncera le clou en demandant l’invalidation de quatre procurations de députés absents, au motif qu’elles ne mentionnent « aucun motif de l’empêchement », conformément au règlement intérieur.

 

Le député Sidi, rejoint par Mondoha rejette cette invalidation qui, à leurs yeux, est injustifiée car n’ayant jamais été utilisée dans les précédentes délibérations de l’assemblée. Et le rapporteur d’insister pour passer immédiatement aux voix, ce qui a provoqué une confusion générale dans l’hémicycle obligeant le président de l’assemblée, Said Dhoifir Bounou de suspendre la séance.

 

Au moment où nous bouclions cet article, nous apprenions que la séance avait repris vers 19h sous la présidence de M. Bounou, et que 22 députés auraient voté pour « l’exception d’irrecevabilité » du projet de loi, ce qui équivaut à un rejet du texte.

 

Joint au téléphone, le vice-président Mhoumadi Sidi nous a déclaré avoir à son tour convoqué une autre séance plénière en lieu et place du président Bounou, et d’avoir soumis aux voix ledit projet de loi, en présence de 14 députés dont 4 munis des fameuses procurations contestées. Le texte serait ainsi « adopté » par 18 voix.

 

C’est la première fois dans l’histoire parlementaire de notre pays qu’un même projet de loi ait donné lieu à deux votes distincts au sein d’un même hémicycle. Reste à savoir quelle suite juridique réservera la Cour constitutionnelle à cette affaire inédite.

 

Les quatre députés absents dont les procurations sont contestées sont Anrifidine Aboubacar, Ali Bacar Moirab Mohamed Abdourahmane et Moumini Abdou qui est le président de la Commission des finances chargée de l’examen du projet de loi. Lors d’une conférence de presse tenue hier à Moroni, l’opposition a porté de graves accusations de corruption contre certains parlementaires. Des allégations reprises dans l’hémicycle par des députés qui se déclarent « scandalisés » par ces pratiques qui déshonorent leur institution.

 

L’Assemblée de l’Union compte 33 élus, pour un mandat de cinq ans. L’actuelle législature s’achève en avril 2009.  

 

El-Had Said Omar

271108/eso/hzkpresse/19h00

 

 

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27 novembre 2008 4 27 /11 /novembre /2008 13:27

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, jeudi 27 novembre 2008 (HZK-Presse) – Le projet de loi sur la citoyenneté économique n’a pas fini de livrer tous ses secrets. A la veille du vote, prévu pour ce jeudi après-midi, les partis d’opposition sont montés au créneau pour dénoncer une corruption dont sont soupçonnés certains membres de l’assemblée nationale.

 

« Une plainte est déjà déposée au tribunal contre le ou les députés présumés corrompus. Le président de la commission des finances a reçu des avantages pour voter pour cette loi. Les preuves sont rassemblées et mises à la disposition de la justice », martèle le député Ibrahim Soeuf lors d’une conférence de presse organisée par l’opposition, hier mercredi, au restaurant Le Select.

 

C’est une opposition au grand complet qui a pris part à cette rencontre avec les journalistes. Mtara Maecha, Mohamed Said A. Mchangama, Mahamoud Mradabi, Said Ali Kémal, Omar Tamou, Houmed Msaidié… à la même table, pour défendre la même cause, cela fait longtemps qu’on n’a pas vu cette image. On se croirait aux années 1990 avec un Tamou qui rompt le silence après tant d’années de mutisme, dont une partie passée à l’extérieur.

 

« Ce n’est pas la première fois que cette affaire des « bédouins » est proposée à l’Etat comorien. Je ne crois pas à mes yeux et mes oreilles que des riches supplient des pauvres pour acheter leur nationalité. S’ils persistent après un premier refus, c’est parce qu’il y a anguille sous roche. Il se cache quelque chose derrière cette prétendue loi de citoyenneté économique », lance Tamou, cet ancien ministre de l’intérieur du régime Abdallah [1978-1989].

 

Cette conférence marque aussi le revirement d’Ibrahim Soeuf, un des membres de la commission parlementaire qui a fait le voyage du Kuweit. Cette commission avait même donné « un avis favorable » d’après la lecture de leur rapport. « La mission parlementaire n’a pas rencontré les autorités koweïtiennes qu’elle avait pourtant souhaité voir. C’est l’un des membres de la famille royale [Cheikh Jaber Al Moubarak] qui n’est autre que le patron de Comores Golf Holding qui a reçu notre délégation. Mais à travers lui, on a compris que c’est une histoire qui n’a rien à avoir avec le gouvernement koweitien », soutient le député Soeuf.

 

Ironie de l’histoire, ce voyage de nos parlementaires au Koweït était financé et dirigé par Comoro Golf Holding, cette société privée appartenant au franco-syrien Bashar Kiwan, à l’origine de cette loi. Ce voyage devait permettre au gouvernement de recadrer le projet de loi après un premier rejet de l’assemblée nationale en juillet dernier.

 

Mais selon le député Soeuf, « à part l’intitulé, rien n’a changé au fond. Avant, il s’agissait d’un projet de loi portant modification de certaines dispositions du code de la nationalité et aujourd’hui, le texte est devenu un projet de loi sur la citoyenneté économique. On a même proposé quelques amendements mais le gouvernement a refusé », déplore-t-il.

 

En tout état de cause, l’opposition rejette en bloc cette loi au centre d’une longue controverse y compris dans les milieux d’affaires. « Il n’y a pas lieu de changer notre législation. Si c’est pour sécuriser leurs investissements, il y a suffisamment de garde-fous. Nous avons le même code des investissements que Maurice et Seychelles et dans ces pays les vrais investisseurs injectent leurs capitaux chaque jour sans poser des préalables… », s’exclame Houmedi Msaidié, un des barrons de la CRC.

 

La journée de jeudi n’est qu’une étape à en croire l’opposition. « Des recours seront déposées à la Cour constitutionnelle pour attaquer la légalité de cette loi », assure-t-elle.

 

Abdallah A.

271108/aa/hzkpresse/6h00

 

 

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20 novembre 2008 4 20 /11 /novembre /2008 10:05

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Comores / Economie


Moroni, mercredi 19 novembre 2008 (HZK-Presse)
– Rejetée le 24 juillet dernier en séance plénière par 21 députés parmi les 33 élus constituant l’assemblée de l’Union des Comores, le projet de loi relatif à la « citoyenneté économique » a été de nouveau réintroduit en seconde lecture au parlement, par le gouvernement de l’Union  pour adoption.

 

Confié à la commission des finances, le texte fera l’objet d’intenses discussions parfois houleuses, au point que les travaux ont été momentanément suspendus pour des « raisons d’ordre technique », croit-on savoir dans les couloir du Palais du peuple. Ibrahim Soefou député à l’Union de surcroît membre du parti CRC de l’ancien président Azali, nous confiera que le gouvernement a été contraint de modifier juste le titre du projet qui prêterait à confusion.

 

Le projet de loi, au centre d’un débat parlementaire le plus « contradictoire » de cette législature, aurait assimilé deux projets diamétralement opposés : celui relatif au code de la nationalité et du code des investissements. Appelé au secours par le gouvernement pour apporter son expertise, le doyen des juristes de la place en l’occurrence Nordine Abodo a mis la main à la pâte en essayant d’apporter un éclairage nouveau sur le texte au sein de la commission des finances.

 

L’OPACO (organisation du patronat Comorien) a été reçue par la commission au même titre que les partis politiques de l’opposition pour donner leur avis. Tout de même, les députés de l’île de Ngazidja, des cadres de l’administration centrale, des notables ont été à leur tour sondés pour le même motif et ce, pour apporter leur contribution sur un sujet aussi important que le programme de citoyenneté économique.

 

Le projet lit-on dans le rapport consiste à « attirer aux Comores des hommes d’affaires ayant de l’expérience pour promouvoir le développement et la construction d’une économie forte et prospère ». Au terme de 12 séances de travail tenues entre le 25  octobre et le 13 novembre dernier, la commission a eu à établir le calendrier des travaux d’examen du projet de loi en apportant des propositions d’amendement aux dispositions du code de la nationalité comorienne.

 

A la lecture du rapport général, dont La Gazette s’est procurée une copie, la commission se dit « avoir largement et profondément tenu compte des craintes, des peurs, des appréhensions et des doutes ô combien justes et légitimes de notre peuple quant à la naturalisation massive de 4000 familles bidouns dont nous ignorons tout… ». Force est de constater que l’actuel projet de loi a exclu quelques passages controversés qui figuraient dans la version précédente : « il n’est plus question ni de bidouns ni de 100 ou 300 millions de dollars américains à gagner par récompense », comme ce fut le cas dans le 1er projet de loi du gouvernement, qui a été rejeté.

 

Autant dire que le gouvernement comorien et les députés du moins ceux de la commission des finances se sont mis d’accord pour refuser la possibilité d’acquérir la nationalité comorienne pour cette catégorie de population considérée comme des apatrides installés dans certains pays du Golfe dont le Koweit et les Emirats Arabes Unies. Pourtant, selon nos sources, des décrets ont déjà été signés depuis le 27 juin 2008 par les autorités comoriennes, portant naturalisation de quelques étrangers résidant aux Emirats, leur permettant l’obtention de passeports comoriens actuellement en circulation.

 

Si le gouvernement comorien exerce une prérogative exclusive, au regard de la constitution en matière de nationalité, il est permis de s’interroger sur l’urgence et la nécessité d’un projet de loi spécifique, alors que dans le domaine économique le code des investissement reste un cadre de référence incontournable dans tous les pays.

 

Certes, plusieurs pays émergeant ont fait recours à des investissements étrangers. La commission des finances citera le Brésil, les Etats-Unis, le Mexique, l’île Maurice….et bien d’autres pour convaincre les élus à voter en faveur de la loi. Oubliant de citer les instruments utilisés pour la réussite des uns et les conséquences enregistrés par les autres notamment l’effondrement du tissu de l’entreprenariat locale (Zimbabwe, Madagascar, Algérie, Côte d’Ivoire…) de par l’insécurité juridique, l’insuffisance des subventions de l’Etat pour accompagner les entreprises locales ou de l’impossibilité des nationaux à s’associer aux capitaux étrangers attendus.

 

La commission des finances émettra le vœu de voir l’Etat comorien respecter la loi une fois adoptée et promulguée, en soulignant ceci : « le reste est une question de confiance au gouvernement pour respecter scrupuleusement cette loi » !

 

Notons au passage que parmi les articles amendés (1er et 2) il a été retenu que « l’acquisition de la citoyenneté économique par décision de l’autorité publique résulte d’une décision accordée à la demande d’une personne majeure ayant la qualité de partenaire économique du gouvernement des Comores ». Ainsi, une Commission Nationale Indépendante sera instituée par décret présidentiel pour statuer sur les demandes de la citoyenneté économique à toute personne qui répond aux articles 2, 3, 4 de la loi.

 

A fortiori, le projet de loi aurait des chances d’être voté une fois que la conférence des présidents aura accepté les mandements intervenus sur l’intitulé et fixé la date de la plénière, probablement avant la fin du mois. Mais la guerre n’est pas gagnée d’avance. Les autorités des îles en l’occurrence le chef de l’exécutif de Ngazidja et le président de l’Assemblée auraient sollicité être associés.

 

Hier, une lettre signée par 9 partis d’opposition (dont l’UNDC, RIJA, PEC) est adressée aux députés pour leur demander de voter contre la loi qui, selon les signataires, constituera « un scandale politico-financier sans précèdent » aux Comores, en citant à titre d’exemple l’affaire Aschley… Question d’intimidation ou de méfiance ? En tout cas seuls les élus auront le dernier mot dans quelques jours seulement.  (Vous pouvez aussi voir ce que pense Abdou Djabir, le président du parti MSADA et de la COMUNA en cliquant ICI )

 

A. Nabahane

191108/an/hzkpresse/6h00

 

 

 

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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 22:51

Source : alwatwan.net / 14 novembre 2008
 

Deputes Le projet de loi sur la citoyenneté économique qui doit être bientôt présenté en plénière a beaucoup plus de chance d’être voté par les parlementaires. D’autant plus que le vice-président de l’assemblée de l’Union parle d’une ‘‘nouvelle version qui diffère très largement de celui qui a été présentée aux députés en juillet dernier’’. Le texte actuellement à l’étude ‘‘ne concerne plus des familles particulières’’ mais pose un cadre général, ‘‘ouvrant la possibilité à toute personne étrangère remplissant les conditions exigées et qui le souhaite de devenir un ‘partenaire économique’ de l’Etat comorien’’.

L’étude en commission du projet de loi concernant le programme de citoyenneté économique devait prendre fin hier jeudi 13 novembre. C’est du moins le souhait du ministre de la Justice qui le défendait devant les membres de la Commission des Finances de l’assemblée de l’Union. Interrogé par Al-Watwan, un député nous a confirmé que le rapport de la commission sera fin prêt aujourd’hui pour être présenté à la prochaine séance plénière.

Ce projet, qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive, semble bénéficier aujourd’hui d’un avis favorable. La mission parlementaire d’informations qui s’est rendue en octobre dernier au Koweït et à Dubaï aura permis de lever les ‘‘nombreuses zones d’ombres qui entouraient le projet et la complexité de la problématique du thème de citoyenneté économique’’, comme le souligne le rapport de la mission.
Le vice-président de l’assemblé et chef de la mission parlementaire, Ibrahim Mhoumadi Sidi, parle d’une ‘‘nouvelle version qui diffère très largement de celle qui a été présentée aux députés en juillet dernier’’. Selon lui, le texte actuellement à l’étude ‘‘ne concerne plus des familles particulières’’. Il pose un cadre général, ouvrant la possibilité à toute personne étrangère remplissant les conditions exigées et qui le souhaite de devenir un ‘‘partenaire économique’’ de l’Etat comorien.
Cependant, le texte à l’étude demande des modifications pour certaines dispositions du code de la nationalité comorienne, en ‘‘introduisant la possibilité de naturalisation pour des partenaires économiques qui, au nombre des conditions posées figure celle d’être musulman, de justifier sa capacité à investir, de ne pas faire l’objet d’une condamnation pour acte qualifié de crime ou de délit contre la sûreté de l’Etat, vol, escroquerie, crime contre les personnes ou d’attentats aux mœurs et à la pudeur, etc.’’.
A l’assemblée, avec un optimisme contenu, on pense que le projet a toutes les chances d’être adopté.
C’est que les parlementaires et cadres de l’assemblée de l’Union qui ont fait le déplacement pour s’enquérir des tenants et aboutissants de ce programme sont revenus avec de meilleurs sentiments sur le dossier, même s’ils ont pris le soin de préciser qu’ils ne sont pas ‘‘des spécialistes des questions économiques, ni de projets ni d’affaires’’. Ils disent avoir, cependant, ‘‘rencontré des hommes expérimentés dans ces domaines, disposés et déterminés à venir investir dans le développement multiforme des Comores’’. Les membres de la délégation soulignent également avoir noté qu’il ‘‘existe à Kuweit City et à Dubaï des opportunités à saisir pour lancer le train de notre développement’’.
Ils restent convaincus que ‘‘les enjeux économiques et financiers du programme de citoyenneté économique sont importants et que s’il réussissait, les Comores pourraient bénéficier d’infrastructures viables et fiables qui seraient un atout pour attirer d’autres investissements pour un développement de grande envergure’’, notent-ils dans leur rapport de mission.
Pour eux, ‘‘une fois les gardes fous nécessaires contre les craintes et les appréhensions légitimes de nos concitoyens insérés dans le projet de loi, son adoption serait plutôt une opportunité historique saisie pour notre développement’’. Ils soulignent la nécessité de savoir saisir les bonnes opportunités qui se présenteraient à notre pays. La mission a recommandé que ce projet de loi ‘‘fasse l’objet d’une lecture attentive, de débats objectifs, argumentés, dépassionnés et sereins afin de ne pas faire manquer à notre pays une opportunité historique de développement’’.
La conclusion de la mission est sans équivoque : ‘‘Il nous faut un nouveau regard du monde qui transcende notre perception spatiale qui va du village à l’île en passant par la région dont on est originaire. De nouvelles approches des questions de développement qui tiennent compte de la mondialisation, des impératifs économiques et de l’aspiration de la population comorienne au mieux-être et au mieux-vivre, qui tiennent compte aussi de la spécificité de la culture, de la religion et des traditions positives des Comoriens, sont à trouver’’.

Petan Mognihazi
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