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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

30 mars 2023 4 30 /03 /mars /2023 15:38

Dr Chifaou Abdallah

Me Nazlie Ainouddine 

Mme Neymat Abou-Jaffar 

 

 

JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME/  8 MARS 2023 :
JE FEMME 

 

Que j'aime les étoiles lunaires qui brillent partout !

 

À l'occasion de la journée internationale de la femme célébrée le 8 mars dernier,  je vous fais découvrir trois jeunes femmes comoriennes talentueuses parmi tant d'autres qui ont attiré mon attention. Elles vont  faire parler d'elles dans quelques années. J'en suis quasiment certain. Elles excellent et impressionnent :

 

- Dr Chifaou Abdallah, Neurologue

Diplômée de différentes universités françaises (Pierre et Marie Curie - Paris, Lille, Lorraine) et bardée de diplômes ( Doctorat en médecine, DIU Clinical neurophysiology, DIU movements discordes, Master's degree, Neuroscience, DIU Epileptology)  elle  a exercé de 2010 à 2018 au CHU de Nancy. Elle travaille actuellement au Canada. Elle est discrète mais très efficace et compétente. Elle excelle dans son domaine professionnel et au-delà des pays où elle exerce. Ses interventions dans les conférences et dans le milieu médical interpellent les spécialistes.

 

- Maître Nazlie Ainouddine, Docteur en droit et Avocate

En 2020, elle a soutenu avec brio une thèse doctorale sur un sujet juridique passionnant ( L'évolution de la contrainte par corps du 16ème au 20ème siècle) à l'université de Poitiers (École doctorale Droit et Sciences politiques Pierre Couvrat). Après l'obtention d'un Master 2 de fiscalité des affaires et de  fiscalité appliquée en 2021 et du CAPA (certificat d'aptitude à la profession d'avocat) en 2022, elle a prêté serment le 18 janvier dernier devant la cour d'appel de Paris pour exercer la profession d'avocat.
Ma Consoeur Nazlie Ainouddine avec qui j'ai eu l'occasion de travailler lors d'un stage effectué  à  mon cabinet est une femme d'une grande intelligence dont les qualités professionnelles,  morales et humaines  ainsi que l'étendue des connaissances juridiques et la rigueur sont incontestables.

 

- Neymat Abou-Jaffar, Senior Meeting Planner evenementiel et communication, Présidente de l'association Ebony Magic Girl et Photographe

Diplômée d'un Master 2 en Gestion des PME UE mention économie et société ( Université Paris X - Nanterre), elle est Senior Meeting Planner evenementiel et communication dans un grand Groupe en France. Elle excelle dans son milieu professionnel et laisse ses marques partout où elle intervient aussi bien en France que dans d'autres pays.
C'est une jeune femme qui aime aussi les combats honorables. Ancienne Présidente de l'association des Tirailleurs comoriens en France, elle est actuellement la présidente de l'association Ebony Magic Girl qui lutte contre l'endométriose ( c'est d'ailleurs grâce à elle que j'ai découvert cette maladie). Elle ne ménage pas ses efforts pour sensibiliser les gens ( intervention dans les médias, conférences, rencontres...), organiser des galas et mobiliser des fonds pour la recherche liée à cette douloureuse maladie gynécologique. 
Elle est aussi Photographe. L'on trouve ses oeuvres photographiques sur les réseaux sociaux et dans des expositions organisées en France et aux Comores ( NAJ PHOTOGRAPHY).

 

Bonne chance et belle réussite Mesdames. J'attends avec impatience les échos sur vous...vos pas.....RDV dans quelques années

 

Halidi Allaoui 

 

 

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29 mars 2023 3 29 /03 /mars /2023 10:47

Abdouroihamane ABASSE alias SABASSE ( photo Archives ) qui était le Président et un des fondateurs de l'AOFFRAC ( Association Ouanienne-Floirac-France-Comores ) est décédé le 29 mars 2021 en Gironde ( FRANCE).

En ma qualité de membre et d'ancien Président de L'AOFFRAC, je m'approprie les termes de la lettre ci-dessous publiée ce jour sur la page Facebook de notre association. 

Nos complicités et relations étaient multiples,  fortes et inextricables. 

Halidi Allaoui 

 

2 AN DÉJÀ !
NOUS NE T'OUBLIONS PAS ET NE T'OUBLIERONS JAMAIS ET MERCI INFINIMENT CHER  PRÉSIDENT SABASSE

 

Cher Président, SABASSE ( Abdouroihamane ABASSE),

 

Tu nous a quittés le 29 mars 2021 à Bordeaux en Gironde ( FRANCE). Cela fait déjà  2 ans aujourd'hui. 

 

Qu'est-ce que tu nous manques ! Quelle grosse perte pour nous toutes et tous et pour ton....notre association qui a du mal à se relever !

 

Aucun membre ou sympathisant de L'AOFFRAC  ( Association Ouanienne de Floirac- France- Comores) ne t'oubliera.

 

Merci infiniment d'avoir contribué à la création de ton... notre association.
Merci infiniment  pour ton apport inestimable à ton...notre association.

 

Tu nous manques et manqueras toujours et profondément.

 

L,'AOFFRAC sans toi n'est plus et ne sera plus l'AOFFRAC. Sans toi, l'ambiance aoffraquienne n'est plus. Helas !

 

Repose en paix cher Président,  ami, papa, papi...SABASSE. Toi qui as été tout simplement le meilleur d'entre nous.

 

 Tu es et seras toujours là tant que nous sommes et serons là. Nos coeurs sont ton tombeau.

 

Aujourd'hui, nous prions toutes et  tous pour toi, chacun à  sa façon et partout.

 

MERCI INFINIMENT CHER PRESIDENT SABASSE

 

Tous les membres de l'AOFFRAC

 

Source : page Facebook de L'AOFFRAC / 29 mars 2023

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28 mars 2023 2 28 /03 /mars /2023 12:34

ÉLIMINATOIRES/ FOOTBALL/ CAN 
COMORES C. CÔTE D'IVOIRE 
28 MARS 2023

ALLEZ NOS COELACANTHES 
ALLEZ LES COMORES 

Moi enfant de la Lune,
Moi enfant Coelacanthe, 
Aujourd'hui 
Je suis vert 
Vers la victoire 
Je rêve de vivre
La même émotion
La même  aura
De  notre commentateur fétiche 
Comme l'année dernière 
La même joie aussi
Le même bonheur aussi 
Allez les  VERTS 
Allez les COELACANTHES 
Allez les COMORES 
Que retentisse 
Udzima wa masiwa
Un peu partout 
Que la lune brille 
Gagnons ensemble 
À MORONI
Aux COMORES 
Contre la CÔTE D'IVOIRE 

Halidi Allaoui 

 

#VeriPiya  #Comores

 

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9 mars 2022 3 09 /03 /mars /2022 18:11

PORTRAIT / JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES / 08 MARS 2022

 

NISSOITI ( HASSANATI) KELDI épouse DIABY, UNE  DES PREMIÈRES AUX COMORES 

Nissoiti  c'est son prénom officiel.
Mais, à Ouani, sa ville située sur l'île de Ndzuani aux Comores, on l'appelle  Hassanati KELDI.

Curieusement, elle n'est pas connue dans son pays natal. Pourtant, elle devrait. ... Elle doit être connue. Car elle incarne la réussite, le combat pour le genre et l'excellence. Elle apporte aussi,une aide inestimable à son pays. Son parcours est exemplaire et exceptionnel.

 

L'ADOLESCENTE BATTANTE 

 

Le plus souvent,  quand on parle aux Comores de la ville d'Ouani, on pense surtout à ces enseignants et éducateurs  qui forment les Comoriens ou à ces fonctionnaires ouaniens qui servent avec dévouement leurs pays depuis les années 40.

Il y a pourtant une autre caractéristique de la ville d'Ouani. En effet, dans les années 60-70  des filles- adolescentes - n'ont pas eu peur de mener un combat très difficile et acharné mais juste et honorable dans leur ville pour la défense de leurs droits et libertés ainsi que leur émancipation. Elles se sont, en effet, battues farouchement entre autres pour pouvoir effectuer de longues  études comme leurs frères mais aussi choisir leurs futurs époux. Ouani de l'époque était une société conservatrice comme les autres villes des Comores. Ces adolescentes s'opposaient à cette idée selon laquelle " les filles étaient faites pour l'intérieur et les garçons pour l'extérieur "  Elles ont osé affronter leurs parents, la société.... il était hors de question pour elles de ne pas aller  à l'école comme leurs frères ou d'être contraintes d'abandonner les études après l'école primaire ou le collège pour se marier avec des hommes choisis par leurs parents. Ces filles étaient différentes des autres filles de leur âge. Car elles refusaient purement et simplement l'éducation qu'on leur inculquait : être le modèle idéal de la femme de l'époque avec son caractère d'obéissance,  de soumission, de respect des personnes...

Nissoiti (Hassanati) KELDI née le 18 mai 1950, mariée en 1977 et mère de trois enfants a fait partie de ce groupe d'adolescentes battantes dans lequel se trouvaient d'autres femmes d'Ouani bien connues aux Comores comme Sittou Raghadat Mohamed ( 1ère femme Ministre et élue députée), Coralie Frei ( 1ère écrivaine comorienne), Thanai Abdou Sidi, Anziza Djamal.....

 

UNE DES PREMIÈRES BACHELIÈRES D'OUANI 

 

Ce combat honorable lui a d'ailleurs permis d'obtenir avec brio son baccalauréat A4 en juin 1973 à Moroni et  de devenir, avec l'écrivaine Coralie Frei née Ahmed Idarousse, la première bachelière de la ville d'Ouani.

 

TITULAIRE DE DEUX DOCTORATS 

 

 

Après l'obtention de son baccalauréat Nissoiti KELDI est partie poursuivre ses études supérieures en France et est titulaire de deux doctorats de 3eme cycle  :
- doctorat en relations internationales obtenu en décembre 1983 à l'université Paris I Sorbonne 
- doctorat en sociologie option Développement rural ( Université Paris V )

 Elle a soutenu, en moins d'un an deux thèses doctorales dans différents domaines ( Droit et Sociologie) !

Y a-t-il eu d'autres Comoriens qui ont relevé un tel défi à cette époque ?
Je n'en suis pas certain. En tout cas, s'il y'en a,  elle fait partie des premières...voire même des premiers.

 

CARRIÈRE PROFESSIONNELLE TRÈS RICHE 

 

Nissoiti  KELDI est consultante de partenaires internationaux et/ou bailleurs de fonds, tels que la Coopération Allemande, le FNUAP, le PNUD, etc en Côte d'Ivoire.
Elle est experte en étude de faisabilité et suivi-évaluation de projets. 

Actuellement, elle est chargée du suivi-évaluation d'un Programme National de Microfinance Islamique financé par la Banque Islamique de Développement (BID) et l'Etat de Côte d'Ivoire, projet exécuté par l'union Nationale des Coopératives d'Epargne et de Crédit de Côte d'Ivoire (l’UNACOOPEC-CI), l'équivalent de l'Union des Mecks aux Comores. 

Elle est également la Consule honoraire de l'Union des Comores en Côte d'Ivoire. Et, à ce titre, elle use de ses relations professionnelles et privées pour permettre aux Comores de tisser de partenariats d’affaires avec des structures privées ou publiques ivoiriennes. Pour exemple, elle a initié un projet d’échanges commerciaux entre les entrepreneurs et/ou industriels (hommes et femmes) de Côte d’Ivoire et des Comores, projet qui sera coordonné par les chambres de commerce de l’Union des Comores et de Côte d’Ivoire. Une convention de partenariat est élaborée par les responsables de ces deux chambres. La signature de cette convention interviendra aux Comores courant juin 2022. 

Par ailleurs, en tant qu’enseignante-chercheure, elle a toujours soutenu les étudiants comoriens qui se rendent en Côte d’Ivoire pour leur formation dans leurs démarches administratives en vue de leur inscription dans les établissements de leur choix. Elle  a aussi permis à des étudiants comoriens de bénéficier de l’appui du gouvernement ivoirien pour leur formation dans des établissements d’enseignement technique et professionnel.

De 1984 à 2014, Nissoiti KELDI épouse DIABY a été Enseignante- Chercheure et Directrice adjointe du Centre Ivoirien de Recherches et d'Etudes Juridiques ( CIREJ) de l'université Felix Houphouet Boigny de Cocody. 

Son riche CV révèle  aussi que Nissoiti a assuré d'autres responsabilités importantes dans l'administration ivoirienne (par exemple : 1987-1992 : Directrice Adjointe chargée de la recherche et du développement au Ministère de la Famille et de la Promotion de la femme ; 2011-2012 : Directrice nationale de la lutte contre le travail au Ministère de l’Emploi et des Affaires Sociales de Côte d’Ivoire

Elle a aussi été coordinatrice des projets socio-économiques au sein du cabinet d'appui au développement rural (CADER) (2000-2002) mais aussi du  projet de lutte contre la traite et les pires formes du travail des enfants en Côte d'ivoire à la coopération technique allemande (GIZ)

Par ailleurs,  il importe de préciser qu'en 1977, après l'obtention de sa Maîtrise en sociologie (université de Caen - France) elle était retournée aux Comores,  son pays natal pour y travailler. Jusqu'à la destitution du Président de l'époque Ali Soilihi en mai 1978, elle était chargée à la présidence des actions de promotion socioéconomique.  Sa mission consistait à amener les populations (surtout les jeunes et les femmes) en milieu rural et semi urbain à se valoriser à travers les actions qu'elles menaient et à bien s'organiser  pour mieux développer leurs activités dans l'objectif d'accroître leurs revenus et de ce fait améliorer leurs conditions de vie. 

Les combats, le parcours  la modestie et l'investissement pour les Comores de cette inconnue - l'immense Nissoiti ( Hassanati) KELDI épouse DIABY - une des premières aux Comores à plusieurs niveaux, m'ont toujours  marqué.
Je l'admire. Elle m'impressionne.
Il est donc de mon devoir de rendre tout simplement à Nissoiti ( Hassanati) KELDI épouse DIABY ce qui lui est dû : vous la faire découvrir car elle le mérite. 

Halidi Allaoui. 

 

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21 février 2021 7 21 /02 /février /2021 23:18

C'est officiel.
Ce jour ( dimanche 21 février 2021), 26 ans après son assassinat raciste, exécrable et abominable à l'âge de 17ans par des colleurs d'affiches du FN ( Front National), Ibrahim Ali, jeune rappeur marseillais d'origine comorienne a enfin une avenue portant son nom.  En effet, le maire de Marseille Benoit Payan a inauguré l'avenue Ibrahim Ali, l'endroit même de son assassinat. 

Comme je le martèle depuis des années : 
"Ne l'oublions pas il s'appelait Ibrahim Ali.
 Ibrahim Ali était un jeune français de filiation et de naissance même s’il était noir.

Ibrahim Ali était un jeune français de filiation et de naissance même s'il était issu de parents originaires des Comores. Il était fier de l’être et était très attaché à SA Marseille.

Ibrahim Ali est mort d’une mort terrible, exécrable et gratuite.

Cette nuit là du 21 février 1995, souvenons-nous bien, après la fin de leur répétition musicale, Ibrahim Ali et deux de ses amis du groupe B. Vice courraient pour ne pas rater le dernier bus. Hélas ! Des colleurs du

FN étaient là. Ils lui ont tiré une balle dans le dos. Quelques minutes après, il s’est écroulé et ne s’est plus relevé.

Le motif de cet assassinat n’est autre que sa couleur de peau. Il s’agit en fait d’une mort au faciès ; d’un reniement de la différence entre les citoyens français au sein de la république.

 Le racisme, l’intolérance et la haine ont tué ce jour là un jeune qui n’avait pour défense que ses bras ouverts à la vie. Quel gâchis et quelle honte ! Comment peut-on concevoir que des français, même s'ils sont extrémistes, se soient permis d’ôter la vie à un jeune français de 17 ans pour l’unique raison qu’il était noir ?

Pensons à ce jeune; n’oublions pas Ibrahim Ali pour pouvoir lutter avec force contre la montée du racisme."

Halidi Allaoui 

 

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5 février 2021 5 05 /02 /février /2021 08:14

Il était temps  !

L'avenue des Aygalades, située dans le 15eme arrondissement de Marseille, portera,  enfin, officiellement le nom d' Ibrahim ALI

Merci à  la ville de Marseille et à vous Madame Samia Ghali pour cette belle initiative qui vous honore.

Ne l'oublions pas.  Il s'appelait Ibrahim Ali 
 
Ibrahim Ali était un jeune français de filiation et de naissance même s’il était noir.

Ibrahim Ali était un jeune français de filiation et de naissance même s'il était issu de parents originaires des Comores. 

Il était fier de l’être et était très attaché à SA Marseille.

Ibrahim Ali est mort d’une mort terrible, exécrable et gratuite ( http://t.co/P3dg6hNSSL)

En effet,  la nuit du 21 février 1995, souvenons-nous bien, après la fin de leur répétition musicale, Ibrahim Ali et deux de ses amis du groupe B. Vice courraient pour ne pas rater le dernier bus. Hélas ! Des colleurs du FN étaient là. Ils lui ont tiré gratuitement une balle dans le dos. Quelques minutes après, il s’est écroulé et ne s’est plus relevé.
 
Le motif de cet assassinat n’est autre que sa couleur de peau. Une mort au faciès ; un reniement de la différence entre les citoyens français au sein de la république.
 
 Le racisme, l’intolérance et la haine ont tué ce jour là un jeune âgé de 17 ans qui n’avait pour défense que ses bras ouverts à la vie. 

Quel gâchis et quelle honte ! Comment peut-on concevoir que des français, même s'ils sont extrémistes, se soient permis d’ôter la vie à un jeune français de 17 ans pour l’unique raison qu’il était noir ?
 
Pensons à ce jeune ; n’oublions pas Ibrahim Ali pour pouvoir lutter avec force contre la montée du racisme.
 
Sur l’avenue des AYGALADES dans le 15ème arrondissement, à MARSEILLE où il est lâchement abattu, une plaque commémorative nous le rappelle « ICI EST MORT IBRAHIM ALI A L’ÂGE DE 17 ANS, VICTIME DE L’INTOLERANCE ET DE LA HAINE EN SORTANT D’UNE REPETITION DE THEATRE ET DE MUSIQUE LE 21 FEVRIER 1995."

Dans les prochains jours,  l'avenue deviendra tout simplement " AVENUE IBRAHIM ALI "

L'histoire et la reconnaissance se tiennent enfin  la main !

Halidi Allaoui 

 

 

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 23:02

LU SUR LE NET POUR VOUS :

WEEKEND CULTUREL COMORIEN A NANTES, UNE VRAIE RÉUSSITE, BIEN PARTAGÉE.

IMAG0078-1.JPGUn weekend culturel très jovial. C’est comme ça que je nomme les trois jours de partage, de convivialité et de joie, du vendredi 7 au Dimanche 9 juin 2013. Tout a commencé à 20h, lorsque le président de la CCLA Ahamed Ali Chahid assisté par le secrétaire général de la communauté, M. Abdou Radjab et les autres membres du bureau, a déclaré ce weekend ouvert. A part l’allocution de Mohamed Ali, fondateur de l’association, nos amis du mémoire de l’outre-mer ont intervenu brièvement pour témoigner leur sympathie envers la communauté comorienne de Loire Atlantique. Et une détente de Sambé, shigoma sha ki masiwa… au centre desquels, tous les comoriens des quatre îles et amis des Comores se distraient. Des femmes habillées en tenue traditionnelle, des hommes en kandu et kofia… A part les danses, la sympathie des comoriens de Nantes. Femmes très actives ayant l’esprit de solidarité, des hommes bien hospitaliers et responsables, tous charmaient ces instants de plaisir.

 

Photo1849.jpgEt voilà, le samedi, en suivant le programme bien établi, plusieurs intervenants d’origine comorienne, ont activé l’audience. Commençant par l’exposé de l’historien Docteur Mahamoud Ibrahim, assisté à sa gauche par l’ami Said Yassine. Son exposé ayant comme thème « Le peuplement des Comores – une histoire plurielle», a fait que le weekend commençait à obtenir de sens. Oui, un weekend sans pareil, en beauté et en bonté. Après la présentation du thème, plusieurs questions allaient dans le sens du Docteur Mahmoud Ibrahim. Sans gène, un homme expérimenté, les fruits de l’exposé sont tombés à foison. Une heure et quarante cinq minutes sont écoulées. L’exposé a pris fin.IMAG0032.JPG


Par la suite il s’impose le tour de l’écrivain, poète SAID YASSINE Said Ahmed. Assisté à son tour par Dr Mahmoud Ibrahim à sa droite, Said Yassine a mis ses exploits dans la langue qui a vu grandir nos aïeux. Le thème « Origine de la langue comorienne, le Shi-komori » se promenait sur son apex. Pareil, des questions tombaient comme un fleuve et tout le monde a pris part sans complexe. Des exposés enrichissants et plein de valeur.


L’activité perpétue. Le comédien, artiste… Soeuf El-Badawi a mis son ancre. Son livre qui porte le Titre de « Un Dhikr pour nos morts », était entre sa main et sa langue. Des textes émouvants ont été récités par l’auteur, donc voilà le sort subi par nos compatriotes en pleine mer entre Mayotte et les autres îles, demeure dans les connaissances.IMAG0024.JPG


Car c’est un weekend culturel de la communauté comorienne, car ce n’est pas uniquement livre, les Daniel, Abdou et Halid, deux frères auteurs compositeurs… ont chauffé la salle avec une série de concert. Qui n’a pas aimé ce jour ? Et là la célèbre chanson, « Asiliya umwana… » tombait des lèvres. Tout le monde gigotait. Des migodro, des musiques des tous genres… les comoriens de Nantes, les amis des Comores, l’Association Mémoire de l’Outre-mer… baignaient dans une joie très immense.


Enfin, Dimanche, le weekend est fermé avec de l’émotion et la nostalgie. Mais d’abord le poète comorien Halidi Allaoui a fait lecture de ses poèmes, pleins de magnificence. Un poète plein de talent. Après lecture de trois poèmes, l’assistance a tout transformé en débat. Mais à l’aise qu’il était, Halidi a rendu tout ce qu’il devait au public.Photo1925.jpg


Une fin finie. Celle-ci se traduit par la présentation du film « Le dernier Boutre des Comores » de Wadjih Said Mohamed. Cet artiste de grand talent, écrivain, dramaturge, a pu soutirer des larmes engendrées par la nostalgie. Le film des derniers boutres aux Comores, écrit et réalisé par lui-même marquait le positif absolu dans cette fin de weekend spécial culture comorienne. Les intervenants qui venaient de différents coins de France, les participants formant l’audience… rentraient avec la joie et le souvenir impérissable du Vendredi 7 au Dimanche 9 juin 2013.

 

La CCLA se réjouit de la réussite de sa journée, bien partagée… car la vraie réussite est celle que l’on partage. Une occasion que profite la communauté comorienne de Nantes : Hommes, femme, jeune et enfant, de formuler ses remerciements aux intervenants, Mahmoud Ibrahim, Halidi Allaoui, Said Yassine Said Ahmed, Soeuf El-badawi, Wadjih Said Mohamed et les Daniel dont Abdou et Halid.


Abdou Radjab

COMORESplus

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 13:56
LU POUR VOUS
Source :
http://www.sudouest.fr/2013/05/04/abdouroihamane-des-comores-a-floirac-1044090-2780.php
Par dominique andrieux
 
Abdouroihamane, des Comores à Floirac
« La retraite c’est le repos après le dur labeur ».|| photo. D. A.
(photo. D. A.)
1 sur 2
« La retraite c’est le repos après le dur labeur ».
 
«Je ne vous donne pas mon prénom. » Manquait plus que ça M. Abasse ! Allez ! Et d’épeler : « Bon, notez! A-b-d-o-u- r-o-i-h-a-m-a-n-e. » Trop facile. Traduit du shikomor (langue officielle parlée au Comores), Esclave de dieu. « Faut bien être l’esclave de quelqu’un », glisse le Floiracais, un brin pince sans rire. Il raconte être parti de son île avec madame et leurs six enfants, il y a trente ans - la petite dernière - naîtra dans l’Hexagone.
Pour la métropole, Paris où il découvre le plaisir de bosser dans le métro, puis Bordeaux, avec un job au palais des Congrès.
Que retient-il de son arrivée : « Chez nous, on dit bonjour aux grandes personnes, enfin à tout le monde. Ce que j’ai fait ici tout naturellement jusqu’au jour où un monsieur m’a dit assez sèchement ‘‘tu me dis bonjour mais tu ne me connais pas’’ ». « Après, j’ai ri et je n’ai plus dit bonjour », raconte M. Abasse lequel décrit les Comoriens comme « des gens chaleureux, généreux ». Nous confirmons.
« Nous sommes des gens pauvres mais riches humainement », lâche celui qui est arrivé avec sa famille à Floirac, en 1991. Les Abasse font partie de ces familles concernées par la rénovation urbaine du quartier Libération. Eux ne regrettent rien, ravis d’occuper un appartement dans un immeuble neuf, « plus calme, moins bruyant », rue Jules-Guesde.
Abdouroihamane est à la retraite depuis un an. Il se consacre à sa famille et à l’association ouanienne de Floirac France Comores dont il est président.

RENDEZ-VOUS La rive droite est un territoire riche de ses diversités culturelles. Chaque samedi dans notre édition, un ou une habitant(e) nous présente un plat et son histoire.

Le zilo (poisson au coco) ntchari
 
Couper les têtes des poissons. Dans un grand récipient, ajouter à l’eau les têtes, le sel, le poivre et l’oignon.
Laisser cuire une dizaine de minutes.
Sortir les têtes.
Faire revenir les poissons dans de l’huile à raison de 2 minutes maximum par côté.
Chauffer le lait de coco à part, avec le piment. L’incorporer au court bouillon, ajouter le curcuma, le citron, la cannelle, les poissons. Porter à ébullition et laisser cuire entre 5 et 6 minutes.
Pour le ntchari, émincer la tomate et l’oignon et ajouter un zeste de citron.Servir frais.
ingrédients
Pour 4 personnes
Un poisson environ 500 g (au choix, par exemple le tilapia)
- curcuma
- 1 berlingot de lait de coco
- 1 oignon
- 1 citron
- cannelle
- sel

 

 

 
 

 
|| photo D. A.
(photo D. A.)
Publié le 04/05/2013 à 06h00
Par dominique andrieux
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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 13:37
Non. Nous n'avons pas le droit d'oublier les évenements douloureux de Madagascar de décembre 1976. On n'en parle moins pour ne pas dire qu'on n'en parle pas du tout. 
 
En décembre, on pense plutôt aux fêtes de fin d'année. Pourtant beaucoup de comoriens doivent detester cette période.
   
En effet, en décembre 1976, ils étaient des enfants, voire même des bébés et avaient assisté en direct au massacre de leurs parents.....Ils sont traumatisés.....
Beaucoup de comoriens ont été massacrés dans la ville de Mahajanga à MADAGASCAR.
 
Curieusement, aux Comores, on fête en ce moment, soi-disant un effacement de la dette par les bailleurs internationaux. Ou encore le fait de figurer sur la liste des pays les plus pauvres.
Oh que c'est ridicule. Fort heureusement, le ridicule ne tue pas.
Vas y le con, mords. Chante, danse, pas de boulot. Plus de dette  aujourd'hui car à la banque c'est l'équilibre : Débit 0 et crédit :0. , c'est la fête lunaire. . wachalboooooooooooo wahidakummmmmmm. yoooooooooo.
 
Moi je pleure comme le ciel parisien  et cet ami d'enfance né à Madagascar qui pense certainement aujourd'hui à ses parents qu'il n'a jamais connus!
   
Quand j'étais enfant, je jouais au ballon dans la poussière de Ouani, ma ville natale, aux Comores, avec lui et d'autres enfants. Des orphelins dont certains ont vu couler le sang de leurs parents. D'autres ont appris tout plus tard. Ils jouaient avec nous mais ils avaient rarement le sourire. Ils n'avaient pas notre chance : rentrer à la maison et retrouver leurs parents. Ils étaient arrivés en catastrophe aux Comores.  
 
Pour connaitre ce qui s'est vraiment passé à partir du 20 décembre 1976 à Mahajanga, je vous propose ci-dessous un article du journaliste comorien Kamal Eddine Saindou   en date de décembre 2006 :
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)
 
   
Mémoires/ Décembre 1976 : Massacre de Mahajanga, la vérité enfouie 
La déchirure provoquée par les massacres de plus de mille Comoriens en décembre 1976 à Mahajanga, entache aujourd'hui encore les relations entre Comoriens et Malgaches. Une chape de silence empêche ces deux communautés d'en faire le deuil. Une enquête réalisée à Mahajanga par Kamal'Eddine Saindou.
 
20 décembre 1976, 20 décembre 2006. Cela fera exactement 30 ans que se sont déroulés dans la ville de Mahajanga, ce que la presse de l'époque et les déclarations officielles nomment les "événements de 1976". Incorrectement, car il s'agit bien d'un massacre tant par le nombre de victimes que par la rapidité avec laquelle cette tuerie a été exécutée. Deux éléments qui font croire plutôt à une opération planifiée qu'à un simple excès de colère d'une famille bafouée dans son honneur.

Bien qu'aucun bilan officiel n'ait été établi ni par les autorités comoriennes, ni par celles de Madagascar, les chiffres avancés par diverses sources font état de près de 2.000 Comoriens tués en trois jours, entre le 20 et le 22 décembre. Des viols ont été également perpétrés, sans compter les centaines de maisons incendiées ou pillées. Les autorités comoriennes de l'époque ont dû rapatrier dans l'urgence les survivants. Plus de 16.000 Comoriens ont ainsi regagné Moroni en quelques semaines. 1.200 ont rejoint Maore au cours des premiers mois de 1977.
 
Gorille, un Comorien natif de Mahajanga, avait 26 ans en 1976 et se souvient de ces trois jours de folie. "Au départ, il s'agissait d'une altercation entre un Grand-comorien et un Betsiberaka à Fifio, à côté de Mandzarsoa. A l'époque, c'était un petit quartier, un petit terrain de foot." Des versions concordantes attestent la cause immédiate du drame. Un enfant Betsiberaka fait à deux reprises ses excréments dans la cour d'une famille comorienne. Excédé, un membre de celle-ci barbouille l'enfant de ses excréments. Nous sommes le 19 décembre. "On ne joue pas avec les excréments. Ça ne plairait à personne" reconnaît Gorille. Au-delà de l'indélicatesse de cet individu, un tel geste constitue une souillure dans la coutume des Betsiberaka, une ethnie issue du sud de la grande île. Informés de l'incident, "les Comoriens ont eux aussi compris la gravité de l'acte et ont accepté de réparer l'affront par un zébu et de l'argent" selon la coutume betsiberaka. Mais à la surprise générale, l'arrangement est refusé. "Les Betsiberaka ayant monté les enchères à 10 zébus, les Comoriens n'étaient pas d'accord" se rappelle Gorille.
 
Pourquoi cet arrangement coutumier n'a-t-il pas fonctionné ? Pour les témoins des événements, c'est là que se joue l'enjeu et les raisons cachées du drame qu'aucun signe précurseur ne laissait envisager. La partie comorienne se disait d'autant plus surprise "qu'elle était tout à fait disposée à ce que l'auteur de ce geste, arrêté le même jour par la police, soit traduit en justice", ajoute Mohamed Hachimo, un vieux Comorien de Mahajanga qui a fait partie des conciliateurs.
TOUJOURS EST-IL QUE les événements se sont précipités. Les Betsirebaka qui voulaient sans doute venger l'affront par le sang, ont investi le poste de police de Mahabibo, demandant qu'on leur livre le malfaiteur. Ce qu'a refusé la brigade de police. Ce refus a-t-il décidé ce groupe à se faire justice lui-même ? C'est en tout cas ce qui est arrivé le 20 décembre avec l'attaque de la mosquée de Mahabibo. "Les Betsirebaka ont jeté des pierres à l'intérieur de la mosquée, les Comoriens présents ont répliqué, il y a eu deux morts" raconte Gorille. Cette première altercation est prise au sérieux par la partie comorienne, mais pas par les autorités. "Nous avons décidé d'organiser des patrouilles [des comités de défense, ndlr] pour nous protéger et empêcher les Betsirebaka de pénétrer dans certains quartiers, notamment à Labattoir, où vivait une grande partie de la communauté. C'est à partir de ce moment-là que les autorités de Mahajanga ont déployé les forces de l'ordre, qui curieusement au lieu de calmer les choses, ont ouvert le feu sur nous. Pendant ce temps, les Betsirebaka ont mis en place un plan d'occupation de la ville par Mourafine, Manga, Tsararano, Labattoir et profité pour mettre à exécution leur stratégie de la terre brûlée en incendiant les maisons, obligeant les gens à sortir et pouvoir ainsi les attaquer."
D'autres groupes ont investi les entreprises où travaillaient les Comoriens et les parcours de passage des bus.
On a compté les premières victimes dans la communauté anjouanaise, dont les membres habitaient dans les quartiers où vivaient les Betsirebaka, et pensaient qu'ils seraient épargnés en se désolidarisant des Grand-comoriens montrés comme les responsables de ces événements. C'est seulement le 22 décembre que le pouvoir malgache a décrété l'état de siège et dépêché les forces stationnées à Diego-Suarez pour instaurer le calme. Les rescapés ont trouvé refuge au camp militaire, pendant que les corps chargés dans des camions étaient jetés dans une fosse commune au cimetière d'Antanimasaja.
Trente ans après, seul le souvenir des événements est intact dans la mémoire de ceux qui les ont vécus, comme Sergent, un autre Comorien natif de Mahajanga Mais personne ne veut vraiment en parler. "Bof, c'est vieux maintenant, ce n'est pas la peine de ressasser", lance un jeune homme adossé à la mosquée du vendredi de Mahabibou, entièrement reconstruite. "De toute façon, les auteurs de ces crimes sont morts ou devenus fous, frappés par le mauvais sort grâce aux prières des musulmans [à Mahajanga, le Comorien est synonyme de musulman, ndlr]. Tous les Betsiberaka ont depuis ces événements déserté la ville" explique Kadhafi, un ami malgache converti à l'Islam.
TOUT SE PASSE COMME s'il fallait effacer toute trace de ces massacres. "Avant, on commémorait ces événements par une cérémonie religieuse, maintenant, on ne fait rien" souligne M. Hachimo. A Antanimasaja, rien ne signale la fosse commune dans laquelle sont ensevelis les victimes de ces massacres. Après plusieurs minutes passées à tourner dans ce géant cimetière, un habitant du coin nous dirige vers un terrain vague. "C'est là qu'ils ont été enterrés." Aucune trace de sépulture. Juste quelques morceaux de roche jonchant la terre rouge sous une herbe sèche. Des roches qui pourraient aussi bien être posées là par hasard... "Il est trop tard pour construire quelque chose à la mémoire des victimes. Les Malgaches le prendraient mal", pense Gorille.
 
DANS CETTE ATMOSPHÈRE lourde de suspicion, ce pacte de silence est plus pesant que les blessures enfouies. Dans un article paru dans la revue Tarehi de décembre 2001, Ali Mohamed Gou, chercheur au Cndrs (Centre national de la recherche scientifique), qui parle de "génocide", égrène une liste interminable de questions sans réponses. Les mêmes que tout le monde se pose depuis trente ans. Pourquoi ? A qui profite ce crime ? Du côté comorien, aucune enquête sérieuse n'a été menée pour tenter d'élucider les vrais mobiles de ce massacre.
La délégation officielle dépêchée à l'époque sur place pour organiser l'évacuation des rescapés s'est arrêtée à Antananarivo. Du côté malgache, 150 inculpés ont comparu devant un tribunal militaire spécial. "Après une audience de plusieurs jours, ce dernier a prononcé à l'encontre des personnes impliquées dans cette affaire 54 condamnations aux travaux forcés, 54 peines d'emprisonnement et 29 peines d'emprisonnement avec sursis.
Seize personnes ont été acquittées", révèle Océan Indien actuel dans son édition de février 1978. Le magazine ne précise à aucun moment les chefs d'inculpation retenus contre les condamnés. Faute d'un rapport circonstancié sur ce drame, chacun spécule.
Beaucoup de Comoriens soupçonnent encore aujourd'hui le président de l'époque, Ali Soilihi, d'avoir comploté pour provoquer un retour massif aux Comores et construire le pays. "Ali Soilihi a grandi à Mahajanga, il savait que les Comoriens d'ici avaient un savoir-faire et une habitude de travail qui pourraient aider le pays. Je me demande par contre s'il savait que les choses allaient tourner au drame", commente un groupe de Zanatani (les Comoriens nés à Mahajanga ou de parents mixtes). Une thèse démentie par Mouzawar Abdallah, ministre des Affaires étrangères d'Ali Soilihi, qui avait conduit la délégation comorienne dépêchée sur place à l'époque. "Le jour où cette ampleur sera mieux cernée, je vous assure que ceux qui ont jeté la responsabilité de ces massacres sur Ali Soilihi, ont commis un crime au niveau national", rapporte M. Gou dans son article sur ces événements.
 
Une possible implication du pouvoir malgache de l'époque est également avancée par des témoins. Plusieurs personnes ont prononcé le nom d'un Comorien que nous appellerons A.C., dont le rôle dans ce dossier est pour le moins équivoque. "Il était un des représentants du parti de Didier Ratsiraka [alors président, ndlr], et nous attestons qu'il était pour quelque chose. Il informait les tueurs et leur montrait les maisons où habitaient les Comoriens. C'est d'ailleurs après qu'il soit parti pour Antananarivo, sans doute pour rencontrer les autorités, que l'armée est intervenue pour limiter les dégâts. Etait-il dépassé par les événements ?" s'interrogent ses accusateurs.
 
L'hypothèse d'une opération politique orchestrée par le pouvoir de l'époque est également celle de M. Hachimo. Cet engagé militaire de 85 ans, impliqué dans la vie malgache depuis 1943, estime que "ces événements sont la conséquence de la connivence entre les Comoriens et le régime de Tsiranana [ancien président évincé du pourvoir en 1972, ndlr] et d'une certaine façon, le prix du rôle ambigu que certains ont joué durant l'insurrection [contre la puissance coloniale française, ndlr] de 1947". Ces événements, démontre t-il, "se sont produits au tout début du régime de Ratsiraka. Un régime révolutionnaire qui se méfiait de tout ce qui pouvait contrecarrer la révolution. Or, pour Ratsiraka, les Comoriens, de par le rôle politique et l'influence qu'ils avaient sur Mahajanga, pouvaient constituer une menace pour son régime".
 
Ce n'est pas ce que soutient le journal malgache L'Eclair dans son édition de mars-avril 1977.
Ce bimestriel favorable au régime de Ratsiraka, le seul journal à notre disposition qui consacre un article à ces "événements", ne lève pas complètement le voile. Latimer Rangers parle cependant de "forces de la réaction" qui "tentent maintenant de rééditer au niveau des ethnies les événements des 20, 21, et 22 décembre 1976". Le journaliste ne laisse pas de doute sur le fait que ces troubles étaient prévisibles.
LE PRÉSIDENT DIDIER RATSIRAKA y avait lui-même fait allusion. Dans un discours de clôture de la campagne électorale de mars 1977, que publie le journal, les propos suivants sont très révélateurs : "C'était une provocation grossière, une action criminelle perpétrée contre nous et le peuple frère comorien. Nous en avons été avertis dès le mois d'octobre [deux mois avant les massacres de décembre 1976, ndlr] par une lettre qu'un étranger nous a adressée. Dans cette lettre, il nous faisait part de ses idées sur les différentes actions qui pourraient se manifester pour abattre le régime malgache. Il soulignait, en particulier, que l'Ouest malgache pourrait servir de cadre à une telle action. Une preuve que certaines personnes résidant en Europe sont plus qu'intéressées par une éventuelle chute du régime." Pour contrer ces actions, le président malgache lance cet appel : "Tous les militants des fokotany [comités de quartier, ndlr] doivent veiller en permanence pour mettre en échec toutes les manoeuvres de sape et de sabotage."
Cet aveu du président Ratsiraka, affirmant savoir deux mois avant les événements qu'il se tramait quelque chose sur la côte ouest, rend plus suspect encore le laisser-faire de la police de Mahajanga et l'intervention tardive des troupes malgaches pour arrêter ces massacres.
L'incident entre les deux familles comorienne et malgache, serait donc l'étincelle qui a mis le feu aux poudres. Cependant, pour Hachimo, on ne peut pas exclure le fait que certains éléments aient pu profiter de ces troubles pour exprimer leurs rancoeurs. "Les Comoriens n'étaient pas très évolués, ni très riches, mais c'étaient des gros travailleurs et ils savaient économiser leur argent, qu'ils dépensaient dans des manifestations de prestige comme leur Grand mariage. Ils menaient aux yeux de certains Malgaches, une vie de pachas en quelque sorte, et affichaient dans leur comportement, un air de supériorité et de prétention qui agaçait certaines franges de la population locale. Je pense aussi que le fait qu'ils constituaient la plus grosse communauté musulmane, a contribué à ce sentiment de supériorité, estimant que leur religion était au dessus des autres. Particulièrement les gens de Grande Comore, semblaient oublier qu'ils n'étaient pas chez eux." Thany Youssouf, un rescapé des massacres qui vit aujourd'hui à Maore, confirme cette attitude : "A Mahajanga, on était chez nous. Moi je me sentais malgache, j'avais toujours vécu là-bas, nous n'étions pas des étrangers. Les Betsimisaraka étaient plus étrangers que nous à Mahajanga Nous étions là depuis des siècles. Mahajanga est une ville comorienne. Pour beaucoup d'entre nous, la nuit est tombée en décembre 1976 : on s'est rendu compte que nous étions des Comoriens, qu'on le veuille ou non."

CETTE DERNIÈRE EXPLICATION rejoint en partie celle du seul Malgache de la ville qui a accepté de livrer son sentiment sur la cohabitation entre les Comoriens et les Malgaches à cette période. Professeur de philosophie, poète et actuel président de l'Alliance française de Mahajanga, Roger Rakotondrasoa se définit comme un humaniste. "Comme j'ai grandi avec les Comoriens, je peux dire qu'ils ont un défaut. Ils croyaient que Mahajanga leur appartenait, était à eux et de fait ne s'intégraient pas. Ils manifestaient un esprit de vanité, d'orgueil. Un peu vantards." S'il ne peut pas approuver les "incidents" de 1976, Roger pense toutefois que "les choses sont revenues à la normale" après...
KAMAL'EDDINE SAINDOU
Kashkazi n°58 décembre 2006

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 22:51

 

gouverneur-Anissi.jpggouverneur-Anissi-et-Yves-Olivier.jpgEn visite officielle en France depuis le 09 mars 2012, le gouverneur nouvellement élu de l’ile autonome d’Anjouan (Ndzuwani), Anissi Chamsidine, à la tête d’une forte délégation composée notamment du secrétaire général du conseil des Commissaires de l’île, Chamsidine Achirafi, du directeur de la coopération décentralisée et de la promotion des communes, Abdallah Mohamed et du président de l’Association des Maires des Communes d’Anjouan, a rencontré la diaspora comorienne d’Anjouan dans les villes de Marseille et du Mans après Montreuil en île de France. Marseille et le Mans sont deux villes où se trouve une forte communauté Comorienne d’Anjouan.

Gouverneur-Anissi-et-Mme-Rivron.jpgAinsi, le successeur de Moussa Toybou, qui a pris officiellement ses fonctions le 23 mai dernier, a été accueilli en masse par la diaspora au cours des cérémonies organisées dans ces deux villes. L’objectif affiché du Gouverneur Anissi est d’inciter la diaspora comorienne de France issue de l’île dont il est l’administrateur à soutenir le développement communautaire de l’ile. Le locataire de Dar Nadjah a notamment appelé tous les anjouanais à s’unir pour vaincre les difficultés auxquelles est confronté l’archipel des Comores en général et l’ile de Ndzouani en particulier.

 

gouverneur-Anissi-et-sa-delegation.jpgLe gouverneur Anissi Chamsidine a également appelé les cadres de l’ile qui se trouvent dans l’hexagone à s’investir pour le développement de leur île.

 

Dans son mot de bienvenue, Arbabidine Mohamed, Ancien gouverneur de l’ile de Ndzouani a rappelé que la diaspora Anjouanaise est partie prenante du développement dont elle contribue à la mise en place. Il a aussi demandé à la diaspora  à soutenir le nouveau gouverneur de l’île, car selon lui, c’est un homme de bonne volonté qui s’est battu pour l’intégrité du territoire nationale pendant plusieurs années. 

 

gouverneur-anissi-et-assistance.jpgPar ailleurs, lors de son passage dans le département de la Sarthe, Anissi Chamsidine s’est entretenu avec la vice-présidente du conseil général Madame Rivron Véronique et le deuxième adjoint au Maire du Mans Monsieur Yves Olivier.

 

Le 20 mars 2012
Mohamed Elhad
Pour HALIDI-BLOG-COMORES

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