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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

28 mars 2019 4 28 /03 /mars /2019 11:16

"Petit pays, je t'aime beaucoup 
Petit pays, je l'aime beaucoup "
Cesaria Evora 

Nous n'y sommes pas depuis des années. Pourtant, nous en parlons quasiment tous les jours.
Eh oui, ce pays nous habite même si nous n'y habitons pas. Ce pays m'habite même si je n'y habite pas.

Ce beau pays mystérieux nous hante et hantera toujours. Malgré ce qu'il est et ce qu'il subit,  ce pays est une vraie thérapie pour moi.  À chaque fois que j'y suis, je me sens bien. Pourtant, je n' y reste pas !!!! ????  Ah ! le paradoxe. Nostalgique,  mélancolique...?
 Mes Cris d'ici et d'ailleurs 
Oh, je scrute mes îles lunaires

Halidi Allaoui 

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24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 09:08

Quel plaisir de lire le post ci-dessous de mon ami Ali Mohamed Sinane concernant mon recueil de poèmes ''  Cris d'ici et  d'ailleurs'' publié le 5 septembre 2018  sur son mur Facebook !

 Surtout, venant de toi, homme exigeant et rigoureux dans tout notamment dans tes analyses !

Merci infiniment. 
Comme j'aime dire, pour mieux me connaître il faut lire et relire mes poèmes qui sont aussi les vôtres. Mon recueil '' Cris d'ici et d'ailleurs'' est une sorte de dialogue entre le lecteur et MOI. Et MOI, c'est aussi le lecteur. TOI donc.  Ce recueil appartient en réalité au lecteur.

 Ma nostalgie toute particulière se mélange avec ma belle mélancolie et une sorte d'itinéraire initiatique ainsi que la suppression frontalière comme l'a bien expliqué mon préfacier et foundi Aboubacar Said Salim (Abou).

Oui, mon côté insulaire est aussi très présent dans ce recueil. Ce qui est normal pour Moi, l'enfant lunaire de la pierre de l'eau et de la feuille.

Merci, merci, marahaba, marahaba.....

Ci-dessous le message d'Ali Mohamed Sinane :

J'ai encore relu le recueil ‘’Cris d’ici et d'ailleurs" de Halidi Allaoui publié aux éditions KomEdit en 2008. C’est un excellent recueil, plein de nostalgie, marqué par la sensibilité et la mélancolie de l’auteur -venu d’ailleurs, presque d’ici- et qui exprime ses états d'âme dans un univers envoûtant. Il pose pour son lecteur et sa lectrice, un miroir des Vers et des Rimes de l’insulaire avec ses sensibilités très particulières où chaque strophe rappelle un mouvement de vague venant de la mer. A lire.

Halidi Allaoui

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13 septembre 2018 4 13 /09 /septembre /2018 14:23

 

MA PENSÉE OUANIENNE ET FAMILIALE

MA PENSÉE AMICALE

MA PENSÉE CONFRATERNELLE

MA PENSÉE LUNAIRE

J'ignore le fond de l'affaire. On parle de tentative de coup d'état aux Comores depuis le mois d'août dernier. Certains évoquent une ''affaire serieuse''.  D'autres se posent des questions sur ''les bizarreries de l'affaire''. Je n'en sais rien. Mais vraiment rien. 

La seule chose que je sais est que des personnes sont déjà interpelées et détenues à la maison d'arrêt de Moroni.

 Parmi eux se trouvent :

- le Colonel Ibrahim Salim alias Inzou, le chef d'état major adjoint de l'armée comorienne que je connais et apprécie. C'est ''un enfant de Ouani comme j'aime''. Il contribue à notre fierté ouanienne.

 Un ancien officier de l'armée comorienne qui le connait très bien a écrit ceci pour lui hier sur son mur fb ''Ça serait une lâcheté de ma part si je ne t'ecrivais pas ces quelques lignes pour te réconforter et dire à qui veut l'entendre que l'Ibrahim que je connais ressemble à tout sauf à un putchiste''

- l'écrivain SAST ( Said Ahmed Said Tourqui), un ami d'enfance et de promotion et un frère de plume lunaire. Nous avons, en effet, fréquenté ensemble  les bancs de l'école primaire de Moroni Application et partageons la même passion : l'écriture.

- Maître Bahassane Ahmed, Avocat inscrit au barreau de Moroni. Je ne le connais pas personnellement. Mais c'est un confrère. Donc, je ne peux pas rester indifférent.

En 2005, j'ai été témoin des conditions lamentables et inhumaines  de certains membres de ma famille et des amis qui étaient en détention à la maison d'arrêt de Koki pour des raisons similaires. Je leur rendais visite régulièrement. Je me souviens encore de la grande souffrance par ricochet de ma grand mère maternelle et des autres.

Je n'aime pas les maisons d'arrêt en général. Je n'aime pas les maisons d'arrêt des Comores en particulier. 
Pour ce qui est précisément de la maison d'arrêt de Moroni, ceux qui l'ont fréquentée parlent de " l'état lamentable de la prison'' et des " conditions très difficiles de détention".

Ainsi, j'exprime :
- ma pensée ouanienne et familiale au Colonel Ibrahim Salim
- ma pensée amicale à SAST
-ma pensée confraternelle à Maître Bahassane
- ma pensée lunaire aux autres

Halidi Allaoui 

COMORES / TENTATIVE DE COUP D'ÉTAT : MES PENSÉES
COMORES / TENTATIVE DE COUP D'ÉTAT : MES PENSÉES
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23 juin 2018 6 23 /06 /juin /2018 16:21

'' la démocratie est un beau bébé qui vient de naître aux Comores. Tout le monde peut porter ce bébé.''

'' j'ai accepté le multipartisme dans notre pays.c'est quelque chose de nouveau chez nous. Je comprends l'engouement. Tout le monde peut créer son parti. Même les parents et leurs enfants peuvent créer leur parti. ''

'' Laissez les manifester. Ils peuvent se promener avec leurs banderoles. L'important est qu'ils ne viennent pas ici ( la présidence) ou ne cassent rien. Car moi j'ai autorisé la démocratie et non pas l'anarchie. Laissez les s'exprimer. C'est nouveau chez nous.''

'' je n'ai pas attendu que vous veniez me supplier de le faire. C'était mon devoir. J'ai fait mon devoir. J'ai nommé la première femme Ministre dans l'histoire des Comores. En plus, j'ai choisi une femme de votre ville, une de vos enfants. Comme quoi, j'aime votre ville. Je vous aime. C'est l'histoire que je vous ai offerte aujourd'hui. J'ai fait mon devoir. A vous maintenant de faire le votre. ''

'' Un vieux de mon âge n'a pas peur de mourir mais a peur de l'humiliation. Comme on m'avait chuchoté que certains de vos enfants s'apprêtaient à me lancer des pierres, j'avais préféré ne pas venir à Ouani. Je n'aime pas le bain de sang.''

L'auteur de ces citations est l'ancien Président des Comores, Said Mohamed Djohar (27 novembre 1989 - 25 mars 1996)
Il était vieux (il avait plus de 70  ans quand il était devenu Président des Comores), sage, visionnaire et moderne. A mon sens.
 Mon Président préféré des Comores.

Halidi Allaoui

 

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9 mars 2016 3 09 /03 /mars /2016 17:34
Le clin d'oeil de Me HALIDI à Salwa Mag et la femme comorienne

Source : Salwa Mag 09/03/2016

Me Halidi Allaoui, Avocat

"La femme comorienne doit continuer à s'imposer..."

La journée internationale de la femme se prolonge sur Salwa Mag avec sa semaine spéciale qui consiste à donner la parole aux hommes pour parler de la femme. Aujourd'hui, le tour revient à Halidi Allaoui de nous exposer sa vision de la femme comorienne. Cet avocat dans la région parisienne, nous livre quelques pistes que la femme comorienne doit emprunter pour triompher. Marié et père de famille, Halidi n'a pas manqué de saluer le travail abattu par Salwa Mag. Micro.

"La femme comorienne doit continuer à s'imposer dans tous les domaines surtout dans le domaine politique. Elle ne doit pas faire preuve de passivité ou se sous-estimer. Elle ne doit pas avoir peur d'affronter l'homme politique comorien.
Bref, elle doit être ambitieuse sur le terrain politique et tout faire pour atteindre ses objectifs. Elle ne doit pas attendre qu'on vienne la servir.

La création de SALWA MAG est une aubaine pour les COMORES, en général, et la femme comorienne, en particulier.

- Oui, une aubaine pour les COMORES. Car il véhicule une image très positive et contribue à la découverte de la beauté du pays un peu partout dans le monde.

- Oui, une aubaine aussi et surtout pour la femme comorienne. En effet, SALWA MAG, avec son objectif principal d’assurer la promotion de la femme comorienne, met en valeur, d’une manière régulière les Grandes Dames comoriennes qui illuminent les îles Comores dans des domaines diversifiés. Des Femmes qui peuvent servir de modèle pour les autres !

Eh bien. Moi, qui aime fortement la femme comorienne, je ne peux pas me passer de SALWA MAG. Je consulte quotidiennement sa page Facebook .

Quel régal ! Quel bonheur ! Je ne m’en lasse pas.

A vous l’équipe de COMORES MAG, merci infiniment. Persévérez dans cette belle voie qui vous honore.

Continuez à être la belle voix à forte résonance de la femme comorienne."

Propos recueillis par Salwa Mag

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 01:00

Ikililou et ses VP        (photo : De g à d : Fouad Mohadji, Mohamed Ali Soilih, Ikililou Dhoinine et Nourdine Bourhane)

 

En lisant la lettre en date du 8 octobre 2012 ( voir ICI) que le Vice-président en charge de l’Energie, Fouad Mohadji a adressé à l'autre vice-président en charge du Ministère des finances, Mohamed Ali Soilih alias Mamadou, l’on ne peut pas s’empêcher de déplorer cette pagaille qui existe depuis plusieurs mois au sommet de l’Union des Comores. Un vrai show époustouflant ! 

 

En effet, Fouad Mohadj reproche ouvertement Mamadou d’usurper en cachette ses prérogatives. Nous admettons que ce n’est pas gentil de sa part. Car quand on est issu d’une vraie et de la même famille, on se concerte ; On s’entraide ; On s’explique, On ne pique pas la viande de l’autre. Mais bon.ça sent le pétrole. Attention au feu. 


Oui c’est bien cela. Il n’y a pas d’erreur. Il s’agit bien d’un Vice-président de l’Union qui « expliquerait à un autre Vice-président de l’Union » qu’il empiète sur ses prérogatives et commet « une faute dans le bon fonctionnement de nos institutions ». Ce n’est pas du tout un opposant qui dénonce pour embêter le pouvoir. C’est incroyable ! La république est vraiment malade. Mais de quoi souffre t’elle ? Nous espérons juste qu’il ne s’agit pas d’une maladie incurable. Faisons preuve de courage et allons à son chevet avec nos fatiha…. Toute attitude contraire s’apparenterait à une non-assistance à personne en danger. Eh oui, une personne morale a aussi droit à une assistance quand elle est en danger !!!! C’est peut être la raison pour laquelle, le Président de l’Union des Comores, Ikililou Dhoinine a fait venir son ami d’enfance Bolero pour gérer sa maison et coordonner (c’est mieux que diriger) ses troupes. Il a certainement besoin de lui pour asseoir son autorité qui est en errance et pas seulement pour « contribuer au succès de la tournante mohélienne ». On le saura rapidement. En tout cas, le premier discours de Boléro fait lors de sa prise des fonctions il y a quelques jours en dit long. Au moins,Ikililou bouge et il a raison. Sinon on va continuer à se poser la question suivante : Dans une telle bataille entre ses hommes a-t-on un Chef ? Dans un mrengue (boxe locale), il y a toujours un arbitre qui fait souvent preuve de fermeté. En tout cas, le Vice président Fouad Mohadji a pris le soin de le mettre en copie. Donc, il doit désormais être au courant de la situation. Peut être, il ne l’était pas avant.

 

N’est-ce pas aussi une façon habile pour le vice président de dire au Président ceci : « Mr le Président, faites attention. Vous n'êtes pas informé et donc ne savez pas ce qui se trame. C’est pourquoi vous avez du mal à proposer des réponses appropriées aux problèmes de l’Etat et de la nation : le désordre est total. »

 

Une chose nous parait évidente. En analysant ladite lettre, les termes et formulations utilisés par Fouad Mohadji démontrent que le vrai destinataire n’est pas le Vice-président Mohamed Ali Soilih même s’il lui rappelle qu’en novembre 2011, alors qu’il assurait l’intérim de son ministère  il a signé une convention importante de longue durée avec une société étrangère au nom de son ministère à son insu  et regrette son attitude! C’est en réalité au Président de l’Union qu’il demanderait que « de telles manœuvres cessent afin de ne pas nuire à l’image de notre démocratie et au développement de notre industrie pétrolière » ou rappelle que le comportement de son collègue « constitue une faute grave dans le bon fonctionnement de nos institutions ».  Bref, il invite purement et simplement le Président Ikililou à prendre ses responsabilités. Ni plus ni moins. Sinon bonjour les dégâts. C’est peut être sa façon de contribuer à la réussite de la tournante mohélienne. Donc, il faudrait l’écouter.


Tous ceux qui connaissent Fouad Mohadji savent qu’il n’est pas du genre à se laisser faire. Le lendemain de l’élection de Ikililou, un ami mohélien nous avait confié que le vrai problème que Ikililou allait rencontrer, ce serait Fouad ! Avait-il raison ? En tout cas, entre les deux hommes ce n'est pas le grand amour. Et cela ne date pas d'aujourd'hui.

Ça promet au sommet de l’Etat entre Boléro (nouveau dircab du Président) et Fouad (Vice-Président), tous les deux issus de l'île de Mwali ! Mpaka modja Nguefo ? Même si nous aimons bien cette formule, nous ne le souhaitons pas du tout. D’autant plus que dans cette affaire sérieuse qui dégage l’odeur du pétrole, certains pensent qu’une petite minorité spolie les intérêts des comoriens. Là où il y a du pétrole, il y a trop de saletés. Et le danger guette. Attention au feu. Nous n'avons pas de moyens sophistiqués pour y faire face. Cela n’est pas rigolo.


Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 22:37

Nous sommes le 6 juillet 2010. Les Comoriens fêtent leur indépendance comme tous les ans. Nous aussi, nous la fêtons aussi avec fierté. C’est la fête nationale des Comores. C’est aussi notre fête. Bonne fête à tous les originaires des Comores.

 

35 ans d’indépendance !!!  Pourtant, ce pays, notre  pays de naissance, de filiation et d’éducation, serait toujours « à la recherche de l’Etat » comme l’a expliqué dans une récente étude, l’historien Mahmoud Ibrahime.  

 

Notre pays souffre. Il est confronté depuis le 6 juillet 1975, date de la proclamation de son indépendance à Moroni par  feu Président Ahmed Abdallah Abdérémane en application de la déclaration des députés  comoriens datant du même jour à de multiples crises et fléaux : une décolonisation incomplète avec le maintien illégal de l’île de Mayotte dans le giron français, les coups d’Etat répétitifs, le séparatisme, la mauvaise gouvernance, la corruption, la  gabegie, l’émergence de gouvernants véreux …. Cela a bien évidemment pour conséquence principale une instabilité dramatique et l’entrave à la mise en place dans de bonnes conditions d’un Etat viable et prospère profitable à tous à tel point que certains s’interrogent sur la nécessité et l’utilité de la proclamation de l’indépendance.  Tel n’est pas du tout notre cas. Cette indépendance était à notre sens nécessaire. Grâce à elle, en effet, notre pays pallie lentement et difficilement aux carences flagrantes d’un siècle de gestion coloniale française dans la quasi-totalité des domaines : infrastructures de transports, des communications, d’équipements sanitaires et scolaires formation d’une élite diversifiée…. Cette indépendance nous a beaucoup apporté contrairement à ce qu’on raconte ici ou là. Si le pays, par exemple continue à s’endetter et  s’emploie  très difficilement à améliorer la vie quotidienne de ses citoyens (adduction d’eau, électrification des villes et villages…) et à former les cadres de son administration et du secteur privé voire même des organismes internationaux, c’est tout simplement parce que la colonisation ne l’a pas fait. S’il est vrai que la diaspora comorienne de partout et les différentes associations comoriennes  contribuent beaucoup à cette tâche, il serait malhonnête d’occulter les différentes réalisations de l’Etat comorien depuis le 6  juillet 1975 jusqu’à nos jours. En tout cas, cela ne peut pas venir de nous compte tenu de ce que l’indépendance de ce pays a fait de nous et pour nous. Car si nous sommes ce que nous sommes aujourd’hui c’est tout simplement grâce à lui malgré sa pauvreté et ses difficultés. Alors nous disons haut et fort « MERCI POUR TOUT »

 

Il est vrai que le pays va très mal. Les choses se dégradent. L’éducation, le système sanitaire, le fonctionnement de la justice…laissent à désirer. Le pessimisme gagne du terrain. La génération actuelle parait sacrifiée. De lourdes souffrances accablent les citoyens. Bref une crise de confiance s’instaure. Mais, à notre avis, ce n’est nullement en raison de l’indépendance. C’est plutôt sa gestion désastreuse qui en est le responsable.

 

Nous refusons que  la résignation, le pessimisme et le fatalisme nous habitent. Nous restons convaincus que la situation peut être inversée. Il suffit de le vouloir, de se donner les moyens et de ne pas compter sur les autres. Changer aussi notre état d’esprit et nos mentalités est indispensable.

Oui, la décolonisation doit aussi concerner notre mode de penser et de faire ! Une condition sine qua non pour inverser la tendance. Cela risque d’être long mais c’est faisable.

 

 35 ans ne suffisent pas pour faire le procès des Comores après un siècle de colonisation territoriale et spirituelle. Une colonisation qui a laissé un pays et un esprit à construire. Oublier cela induit en erreur.  Le mal qui ronge l’Etat comorien n’est pas incurable. Nous en sommes convaincus.

Encore une fois « A TOI, COMORES, MERCI POUR TOUT ».

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

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6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 22:44


Nous vous proposons ci-dessous un article sur la langue et l'unité des Comores que nous avons réçu récemment AINSI QUE notre point de vue sur la question.

Bien évidemment, tout le monde peut participer au débat en laissant ses commentaires.




Quelle Langue Unira enfin Les Comores ?

 

Elle se voulait optimiste lorsqu’en 2001, la Constitution actuelle des Kamar a remplacé République Fédérale Islamique des Comores (RFIC) par Union des Comores. Sans vouloir remettre en cause ce nouvel intitulé, en quoi sommes nous unis ? L’Histoire et la réalité quotidienne de l’archipel s’illustrent par d’innombrables amalgames et divisions. Jointe à cela, l’ingérence de la France ne simplifiera pas la tâche car plutôt que d’unir elle tend à diviser.

 

Bien qu’elles soient des sœurs issues d’une même famille Mwali, Ndzuwani, Ngazidja et Maoré sont chacune dotées d’une particularité lui étant propre et la distinguant des autres. Mais comme dans tout cercle familial, bien que les membres soient dissemblables, ces derniers restent liés par leur mère commune. En l’occurrence, il s’agirait ici d’une terre-mère commune mais également d’une langue commune. Cependant cette unité dans la langue n’est guère ressentie ni suffisamment reconnue.

 

Bien que les données de la conjoncture démolinguistique soient flagrantes (96% de la population parle comorien), il nous aura quand même fallu attendre l’élaboration de la constitution actuelle des Comores en 2001 pour enfin voir le shimassiwa (la langue nationale, littéralement la langue des îles) reconnue comme l’une des langues officielles du pays. Certains diront que parler une langue n’est pas une condition pour que celle-ci soit officielle. Néanmoins, lorsque cette langue est vernaculaire, n’est ce pas là une raison suffisante pour qu’elle le devienne?

La reconnaissance du shimassiwa comme étant une langue officielle sous entend qu’on lui reconnait aujourd’hui son caractère utile pour communiquer et échanger avec différents pays. Elle se doit donc d’être enseignée puis parlée dans les administrations. Et considérant que chaque île se veut plus ou moins isolationniste cette langue commune pourrait être le cordon unificateur.

 

Mais quelle langue choisir? Plusieurs options s’offrent à nous :


La première des options serait de choisir le dialecte le plus adapté à la situation. N’en déplaise à certains, le shimwali (le mohélien) semble le plus approprié. En effet, de part son vocabulaire et sa structure linguistique, il est un bel assortiment des deux dialectes influentes de l’archipel : le shindzuani (l’anjouanais) et le shingazidja (le grand-comorien). Mais indubitablement certains se sentiront lésés.

La seconde option nous permettrait de minimiser les "accusations" de favoritisme. Il s’agirait de procéder à l’élaboration d’une langue standard. Du temps ainsi qu’un investissement humain et financier devront être au rendez-vous, cependant nous ne serions pas les premiers et très certainement pas les derniers à avoir recours à ce procédé. Mais l’idée effarante et dispendieuse engendrerait des controverses qui feraient reculer les choses alors que nous voulons avancer.

Faisons donc preuve de pertinence et choisissons l’option la plus convenable. Quelle langue pourrions-nous "adopter" afin de pouvoir échanger avec nos voisins et alliés? Là aussi plusieurs réponses sont possibles. Mais d’un point de vue historique, économique et stratégique, le kiswahili semble être la bonne réponse. Le shimassiwa étant un dérivé de ce dernier, l’idée n’est ni insolite ni insoluble.

Le kiswahili serait la langue véhiculaire et commune aux quatre îles. Et comme cela va de soi, elle serait enseignée à l’école, sans pour autant délaisser les autres langues officielles du pays : l’arabe, la langue religieuse dont nous utilisons les caractères pour transcrire le comorien et le français, la langue du colon que nous ne pouvons ou plutôt nous ne voulons nous défaire. Et puisque cela est ainsi, à l’instar de l’un de nos pays voisins le Royaume du Lesotho, nous pourrions appliquer une politique de partenariat de langue. Le kiswahili, l’arabe et le français se relayant selon les circonstances et "aucune transaction ou document ne serait déclaré illégal pour l'unique raison qu'il est rédigé ou mené dans l'une de ces langues."

 

Oui, que de prétentions, que de convoitises, mais peut être est-ce tout simplement de l’ambition accompagnée d’une prise de conscience personnelle à l’égard des Kamar. Notre vécu fait qu’aujourd’hui nous ne pouvons qu’aspirer à un meilleur avenir pour ce pays. Nous nous devons de forger et ensuite préserver notre identité ainsi que notre appartenance à une mère commune. Indéniablement, il est plus que temps d’oser investir en ce cordon unificateur : la langue commune. Ensemble choisissons-en une qui sera conforme à notre analogie, une que nous maitriserons assez vite et qui sera enseignée car "il n'existe pas de forme plus haute d'appartenance à un peuple que d'écrire dans sa langue…" et dans un futur plus ou moins proche "s’octroyer" également celle de Shakespeare qui se mondialise. Nombreux témoigneront que ne pas la parler devient très vite un handicap…

 

 

Mary,

Le Port, Ile de La Réunion.

maryjo26@msn.com




NOTRE POINT DE VUE :

 

Commençons par ce rectificatif : Ce n'est pas depuis 2001 que le shikomor est consacré constitutionnellement comme étant une des langues officielles de notre pays. Cela est devenu réalité depuis 1992 : voir par exemple les constitutions de 1992(sous Djohar) et de 1996 (sous Taki). De plus, il a été démontré scientifiquement par les grands spécialistes de notre langue notamment le linguiste, Mohamed Ahmed Chamanga que le shikomor n'est pas un dérivé du swahili, mais une langue qui fait partie du groupe linguistique bantou au même titre que le kiswahili, le lingala, le tswana, le kikongo, le zulu, le shona et les autres.  Du coup toutes ces langues ont beaucoup de points communs dans la structure des mots

 

Par ailleurs, je pense que si nous voulons vraiment régler ce problème de langue vernaculaire, la solution se trouve aux Comores même. Je ne vois pas du tout pourquoi on irait chercher une autre langue étrangère quand bien même elle serait proche de la nôtre alors que nous pouvons bien opter pour un de nos parlers qui forment le shikomor. Contrairement à ce que certains véhiculent ici ou là les comoriens ne comprennent pas le Kiswahili.  De plus, l’argument selon lequel certains comoriens se sentiront lésés si l’on ne choisit pas leur parler ne nous parait pas du tout convaincant. En réalité, c'est surtout une question de volonté politique dont doivent faire preuve nos gouvernants. Car quand on regarde bien l'histoire de beaucoup de pays, la langue vernaculaire a été choisie parmi les parlers existants dans le pays et imposées (la Tanzanie, la France, Madagascar, les pays arabes...) à  ses populations.

 

Ainsi, le kiswahili était un des parlers de la Tanzanie avant de devenir sa langue officielle.

 

En réalité, il n’y a pas vraiment de problème d’incompréhension linguistique aux Comores. A titre d’illustration, quand un journaliste comorien présente le journal à la radio ou à la télévision, il le fait en son parler insulaire et pourtant cela n'a jamais posé problème. Idem pour nos présidents, ministres... quand ils font leur discours en shikomor. Lors des interviews, il arrive souvent que le journaliste et l'interviewé n'usent pas  du même parler pourtant cela se passe bien. J’ai aussi le souvenir de tous ces jeunes wagazidja, wandzuwani, wamwali et wa maoré qui ont vécu et grandi ensemble à la coulée de laves, un quartier de Moroni dans les années 80.  Chacun s’exprimait en son parler local. Pourtant, il n’y avait pas eu de contraintes de communication ou de blocage quelconque.

 

C’est pourquoi, il est de notre devoir de réfuter catégoriquement cette idée qui veut nous faire croire que nous ne nous comprenons pas. Celle-ci n’a qu’un seul objectif : nous enfoncer dans des divisions stériles et nous faire croire que l'unité de notre pays est artificielle.

 

Non, notre pays n’a pas besoin d’une autre langue pour l’unir. Cela est déjà fait depuis des siècles. En effet, comme le professeur  Pierre Verin (Les Comores, Editions Karthala 1994 p 45) nous pensons profondément que nous avons  une véritable unité de langue grâce au shikomor composé de ses quatre variétés (shingazidja, shimwali, shindzuwani, shimahoré). D’ailleurs quelle langue a été homogène ou uniforme ?

 

 Le problème relatif à l’unité de notre pays n’est pas du tout linguistique. Toutefois, nous admettons que pour des raisons pratiques, de commodités, de coût … il est nécessaire d’imposer à un moment donné un des parlers.

 

A mon avis pour renforcer l’unité de notre pays et notre cohésion sociale, il faut surtout favoriser  la circulation et les échanges inter iles et inter régionales des Comoriens comme était entrain de le faire le Président Ali Swalih dans les années 70 et enseigner le shikomor, notre histoire et notre culture dans nos écoles. Si j'ai bien compris c'est ce qu'on est entrain de tenter de faire (voir l’interview du linguiste Chamanga en cliquant ICI).

 

 En ce qui concerne le cas  des « je viens » nés ou grandis en France ou dans d'autres pays, puisque dès fois c’est l’exemple cité pour expliquer qu’il y aurait une incompréhension linguistique entre les comoriens,  il faut reconnaitre que le plus souvent, ils ne comprennent pas déjà bien le parler de l'île de leurs parents étant donné qu'en réalité ils comprennent juste quelques phrases et des mots. Ils ne parlent pas et ne comprennent pas correctement le shikomor. Donc c'est tout à fait normal qu'ils aient du mal à comprendre les parlers des autres îles.

 

 Encore une fois, quand on regarde l'histoire de toutes les langues il n'y a pas eu de langue uniforme dans les pays. Mais à un moment donné on a imposé un des parlers du pays. Et dans d'autres pays le colonisateur a tout simplement imposé sa langue.

 

Comme dans d’autres domaines, la solution est entre les mains de nos gouvernants : il faut une réelle volonté politique pour imposer le parler vernaculaire. « yes we can »

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)


 

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29 mars 2008 6 29 /03 /mars /2008 12:03

 En réponse à ceux qui se demandent si la France peut accorder l’extradition de Mohamed Bacar du fait de l’inexistence d’une convention d’extradition entre la France et les Comores ci-dessous mon bref point de vue juridique :

 

L'inexistence d'une convention d'extradition entre la France et les Comores ne peut pas être un obstacle à l'extradition des malfaiteurs, tortionnaires et que sais-je encore vers le pays où les infractions graves sont commises. L'existence d'une convention d'extradition n'est pas une condition indispensable au déclenchement de la procédure d'extradition.
 
En effet, en l'absence d'une convention d'extradition, Les autorités françaises peuvent accorder l'extradition sur le fondement de la loi française du 10 mars 1927 relative à l'extradition des étrangers (toujours en vigueur). Il appartient juste aux autorités comoriennes de faire preuve d'efficacité juridique et diplomatique pour obtenir l'extradition de Mohamed Bacar et certains de ses compagnons (quelques uns auraient aussi la nationalité française. Si c'est le cas ils ne peuvent pas être extradés) notamment en respectant scrupuleusement les conditions procédurales de la demande de l'extradition (article 9 et s) sous peine de nullité.
 
Les Comores peuvent par exemple rappeler aux autorités françaises qu'en dépit de la non signature d'une convention d'extradition entre les deux pays Bob Denard et ses amis européens ont été livrés à la France après leur tentative de coup d'Etat qui avait entrainé la déportation du Président Djohar à la Réunion. A mon avis, c'est un argument diplomatique qui peut produire ses fruits.
 
Par ailleurs, la procédure judiciaire en cours à l’île de la Réunion à l’encontre de Mohamed Bacar et consorts doit logiquement aboutir à leur reconduite à la frontière sauf pour ceux qui sont français (il y en aurait au moins un).
 
Ce qui serait aussi intéressant dans cet imbroglio juridico-diplomatique, est de voir aussi ce qui est prévu dans les accords judiciaires qui existeraient entre les deux pays.
 
Les Comores ne doivent rien négliger car ces voyous doivent être jugés par les juridictions comoriennes
 
Halidi (HALIDI-BLOG-COMORES)

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14 mars 2008 5 14 /03 /mars /2008 09:39
International 13/03/2008 - 10:18
Comores: Mbeki opposé à une intervention
Comores: Mbeki opposé à une interventionLe président sud-africain Thabo Mbeki (Photo ci-contre) a dit jeudi son opposition à une intervention armée de l'Union africaine sur l'île comorienne d'Anjouan, qui défie le pouvoir central de Moroni, et a défendu l'idée de nouvelles élections dans ce territoire. Il a précisé que le dirigeant de l'île rebelle, Mohamed Bacar, avait écrit au ministère sud-africain des Affaires étrangères en se disant prêt à organiser un scrutin libre et impartial. "Ils sont tout à fait prêts à organiser cette élection dès le mois de mai", a dit le président Mbeki à l'issue d'une visite de deux jours à l'île Maurice. "Je pense vraiment que c'est la voie à suivre", a-t-il ajouté. L'armée comorienne a mené mardi une brève incursion à Anjouan, capturant trois miliciens fidèles à Bacar.

Source : lejdd.fr

Réponse des autorités de l'union des Comores à la Proposition de Mohamed Bacar du 13 mars 2008 :  

 "Mohamed Bacar est resté sourd à toutes les propositions de négociation qui lui ont été faites. Nous ne pensons pas qu'après avoir défié tout le monde, il dispose d'un minimum de crédibilité pour proposer des négociations», a déclaré hier le porte-parole du gouvernement comorien, Abdourahim Saïd Bacar.

Notre point de vue :

Nous pensons que les autorités de l'Union des Comores ont raison de rejeter cette proposition. Le temps des négociations est périmé. Ces voyous  et preneurs d'otages doivent maintenant répondre de leus actes et comportement odieux devant notre justice. Ils ne sont plus des interlocuteurs crédibles. Nous espérons que le Président Sambi et le chef de l'Etat major de l'AND resteront fermes et iront jusqu'au bout de leur logique afin de rendre un grand service à notre cher pays qui en a tant besoin. Les éléctions d'Anjouan doivent être organisées san eux.

Des responsables d'Etat dignes de ce nom ont le devoir de recourir à tous les moyens appropriés afin de mettre hors d'état de nuire des preneurs d'otage. Ils doivent aussi tout faire pour sauver un pays en voie de disparition et redonner la dignité à son peuple.

HALIDI-BLOG-COMORES
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