Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Presentation

  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
  • Contact

A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

Recherche

BIENVENUE SUR MON BLOG

NA MKARIBU HARI MWA YI BLOG YANGU 
Cet outil va me permettre de vous faire decouvrir mon pays natal  et partager quelques unes de mes passions.......à ma façon !!!!
 

Pour revenir à la page d'accueil  cliquez  ICI

Pour recevoir réguliérement les articles que nous diffusons, merci de vous inscrire à la newsletter (Attention : laissez les deux cases (newsletter et articles) cochées) .

Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

MESSAGE IMPORTANT :

 

DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.

 

MERCI DE VOTRE FIDELITE

 

 

CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

gala_final-_maquette--2-.jpg

A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 09:28

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Fait divers à Mohéli :

 

Fomboni, samedi 16 août 2008 (HZK-Presse) – Un chauffeur de la société d’eau et d’électricité Ma-Mwé du nom d’Abacar Sahiyou a attaqué à coup de pierre son collègue de travail, Mohamed Halide, qui est le chef responsable du service de stockage du carburant, et lui a causé des blessures graves sur le crâne. Le blessé devrait être évacué ce week-end au centre hospitalier d’El-Maarouf, à Moroni.

 

Tout a commencé par une demande de 10 litres d’essence, formulée par Abacar Sahiyou auprès de son collègue de travail. « Je lui avais payé de l’avance pour ces 10 litres de carburant pour la voiture de service et quand je lui demande de me les livrer, il refuse », nous a confié Abacar, qui reconnaît que la discussion a mal tourné, lorsque son camarade a tenté selon lui de le frapper. « Pour me défendre j’ai donc lancé ce caillou » qui l’a touché à la tête, a-t-il précisé, lorsque nous l’avons rencontré à la gendarmerie.

 

Quant à la victime, à qui nous avons pu rendre visite dans la salle des urgences du centre hospitalier régional de Fomboni, il se trouvait encore dans un état inconscient, à peine endormi et la tête bandé. Il ne pouvait nous dire quoi que se soit.

 

D’autres informations provenant du journaliste de l’ORTC Mohamed Halidi, Abacar Sahiyou aurait reçu de son directeur se trouvant à Moroni actuellement, l’ordre d’aller récupérer ces 10 litres d’essence auprès de Mohamed Halide. Celui-ci aurait demandé un papier justifiant cette requête de la part du directeur, en l’absence de quoi, il a refusé la livraison, à l’origine de la discorde.

 

Selon l’anesthésiste du CHR de Fomboni, la victime aurait perdu un œil, suite à ces blessures au niveau du crâne. Abacar Sahiyou a été relâché dès l’après midi du jeudi et nous l’avons croisé vendredi matin. De source officieuse, l’on apprend qu’une note de service venant de Moroni a mis fin à ses fonctions.

 

Si de tels actes tendent à se multiplier ces dernières années force est de constater que les coupables, une fois en prison, retrouvent leur liberté le lendemain.

 

Mouayad Salim

160808/ms/hzkpresse/15h00

 

Partager cet article
Repost0
18 août 2008 1 18 /08 /août /2008 10:49

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, vendredi 15 août 2008 (HZK-Presse) – Le niveau de français, chez certains élèves et étudiants comoriens, ne cesse de régresser, cédant la place à la chasse des diplômes. L’essentiel étant d’obtenir, quelque soit le prix à payer, ce papier cartonné, au détriment du savoir acquis. « La fin justifie les moyens », comme le disait l’autre.

 

« Je pense que ces lacunes sont dues au manque de qualification d’un bon nombre d’enseignants », s’explique le Président de l’Association des Maires, Mohamed Saïd Abdallah Mchangama, selon qui, enseigner, ça s’apprend ; ce qui exige certains critères. Et d’ajouter que tout est lié à la base, notamment, depuis l’enseignement primaire.

 

Il s’avère, en effet, qu’une bonne partie de l’enseignement, surtout au niveau du primaire, est expliquée en comorien. Et par conséquent, nos jeunes élèves issus de certains établissements publics et privés de la place, ont du mal à s’exprimer correctement en français, alors que c’est la langue d’acquisition des connaissances aux Comores, hormis qu’elle soit l’une de nos deux langues officielles, avec l’arabe.

 

« On ne peut pas être meilleur en Mathématiques, sans une bonne base du français », poursuit l’ancien Président de l’Assemblée fédérale des Comores, qui ne cache pas ses regrets de voir certaines de nos jeunes élites, dans l’incapacité de rédiger une lettre administrative dans la langue de Molière. C’est hélas, incroyable, mais vrai. Il n’est plus rare de rencontrer, de nos jours, un diplômé de l’enseignement supérieur, avec une maîtrise en poche ou au-delà, avec d’innombrables lacunes en français, à en croire M. Mchangama.

 

« Certains fréquenteraient des établissement de complaisance, en Afrique comme en Europe, en vue de l’obtention facile des diplômes ». A la question de connaître les raisons de ces lacunes, notre interlocuteur avance l’idée selon laquelle la société comorienne privilégie beaucoup plus la quantité à la qualité. C’est, en effet, une société de paraître, au détriment de l’être « personne n’est jugée par rapport à ce qu’il est, mais par rapport à ce qu’il a », se désole-t-il ; ce qui se répercute, selon lui, sur la nouvelle génération qui s’est inscrite, en masse, au royaume de la triche, car seuls les résultats comptent.

 

« La triche a surtout commencé au moment où on a donné à une personne moins qualifiée l’opportunité d’enseigner », poursuit-il, avant d’ajouter que tant qu’il n’y a pas de sanctions sévères, les élèves et étudiants comoriens continueront à tricher.

 

L’importance du savoir dans la vie professionnelle

 

« Il ne s’agit pas seulement d’être bachelier ou d’avoir une Licence en main, pour mieux préparer sa vie professionnelle, mais d’acquérir un certain savoir, en vue d’aller plus loin, en occupant des fonctions internationales », souligne-t-il, prenant l’exemple de plusieurs cadres issus des pays de la région qui ne cessent de s’imposer à l’échelle internationale.

 

Mais, tout doit commencer au niveau national. Pour ce faire, des solutions immédiates s’imposent. L’on peut citer parmi elles, la mise en place des structures de contrôle de qualification qui valident les diplômes obtenus à l’extérieur, l’instauration des concours à la fois au niveau des fonctions publiques, privées et dans les organismes, et pour ce qui est des examens, rendre accessibles le contrôle des épreuves.

 

La transparence doit ainsi, être de mise, pour pouvoir, à la longue, gravir tous les échelons. De ce fait, l’enseignement universitaire des Comores devrait être conçu, selon le Président de l’Association des Maires, en fonction de notre position géographique, en mettant en place, des possibilités de choix pour une discipline donnée, en terme de réponse aux besoins de la société.

 

D’autant plus que notre système éducatif aura beau faire des efforts pour former nos futurs cadres, mais sans une meilleure orientation, les problèmes de niveau, quels qu’ils soient, continueront toujours de se poser. Car, c’est bien de collectionner les diplômes, mais il est encore mieux de comprendre ce qu’on a appris ou tout simplement, acquérir le savoir, le savoir faire et le savoir être.

 

Loulou S.I. Alfeïne

150808/lsia/hzkpresse/6h00

 

Partager cet article
Repost0
15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 15:06

Le président Sambi annonce l'envoi prochain d'une force à Anjouan

Comores : « TOUS LES MALHEURS DU PAYS SONT ARRIVES PAR MAYOTTE » 2A MOHAMED SAMBILe président Sambi annonce l'envoi prochain d'une force à Anjouan
Au cours d'un entretien accordé avant-hier à la télévision nationale, le chef de l'Etat a annoncé son intention de demander aux responsables de l'armée de renforcer la sécurité autour d'Anjouan en même temps, qu'il faudra y renforcer la présence des institutions de l'Union.
« Sous la pression des évènements nous n'avons pas suffisamment pensé l'après débarquement ». Si bien qu'aujourd'hui l'île d'Anjouan est certes rentrée dans le giron national mais « kaya redjeya hawema » (la situation n'y est pas complètement sécurisée). Le président a affirmé être au courant de plusieurs initiatives (hostiles) à partir de Mayotte. « Mipango mengi Maore hoho », a-t-il lancé.


De retour dans la capitale fédérale, le président de l'Union, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, s'est expliqué, lundi soir, au cours d'une brève interview à la télévision nationale, sur les raisons de sa retraite d'une dizaine de jours à Mutsamudu. Il séjournait dans l'île depuis plus d'une semaine peu après son retour d'un déplacement aux Etats-Unis et en France.
Le président, qui était interrogé par Ben Abdou, a estimé que les hautes autorités devraient se préoccuper davantage de la situation à Anjouan. Car, à l'entendre, cette île est loin d'être tout à fait stabilisée après le débarquement du 25 mars.

Dans la foulée, le chef de l'Etat a concédé que sous la pression des événements «nous n'avons pas suffisamment pensé à l'après débarquement ». Si bien qu'aujourd'hui l'île d'Anjouan est certes rentrée dans le giron national mais « kaya redjeya hawema » (la situation n'y est pas complètement sécurisée).

Fin, mars, l'armée comorienne, soutenue par des troupes de l'union africaine, a chassé l'ancien président de l'île, le colonel Mohamed Bacar, actuellement réfugié au Benin. Mais six mois après, le spectre de la déstabilisation plane encore sur l'île d'après le numéro 1 comorien.« Mopango mengi Maoré hoho »

Lundi soir, le président a beaucoup insisté sur la proximité géographique des îles d'Anjouan et de Mayotte qui favoriserait les coups fourrés à l'encontre de l'Union des Comores. « Tous les malheurs du pays sont arrivés par Mayotte », a-t-il affirmé avant de déplorer le fait que « des gens entrent et sortent d'Anjouan comme ils veulent ».Le chef de l'Etat a annoncé son intention de demander aux responsables de l'armée de renforcer la présence des institutions de l'Union.
« Un bateau est entré clandestinement en provenance de Mayotte ». Il a affirmé être au courant de plusieurs initiatives (hostiles) à partir de Mayotte. (Mipango mengi Maore hoho), a-t-il déclaré. « C'est pourquoi je vais demander aux responsables de l'armée de voir comment envoyer une force » en vue de sécuriser l'île et « pour assurer la stabilité du pays ». « Il y a quelques jours des étrangers ont été arrêtés là-bas », dira aussi le premier magistrat du pays.

Il s'est félicité du fait d'entretenir de bons rapports avec les nouvelles autorités d'Anjouan où « les gens sont fatigués des discours et veulent des actes même modestes. Des actes permettant de faire la différence entre l'entourage dans l'Union et le temps (révolu) du séparatisme ». Le président a enfin dit qu'il a besoin dans son action de l'adhérence des responsables religieux des trois îles.
Amj
A-watwan N° 1133 du 13 août 2008
Partager cet article
Repost0
15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 14:58

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Fomboni, mercredi 13 août 2008 (HZK-Presse) – Relâché vendredi dernier après avoir été destitué de ses fonctions et remplacé par un autre, le proviseur du lycée de Fomboni a passé 48 heures dans les locaux de la police. Il est accusé d’être responsable d’une disparition de six millions de nos francs (6.000.000 fc).

 

L’affaire aurait commencé par un fournisseur de tables bancs au lycée, un certain Daniel qui réclamait un million cent mille (1.100.000 fc) au proviseur pour le compte du lycée. Cette somme devait être remise à ce fournisseur depuis très longtemps et tout compte fait, cela n’a pas été le cas.

 

Apres plusieurs tentatives de négociation pour résoudre le problème à l’amiable, Daniel a fini par porter l’affaire à la police. C’est de là qu’il s’est avéré qu’une bonne partie de cette somme d’argent récoltée au titre des frais de dossiers des examens du baccalauréat pour cette année 2007 aurait ainsi disparu.

 

Finalement l’utilisation des quatre millions de francs a pu être justifiée par des factures que l’accusé a pu présenter. Les deux millions restants sont alors portés disparus. D’après les enquêteurs certains agents du personnel de l’établissement scolaire sont aussi impliqués dans cette sombre affaire.

 

Coïncidence ou un coup de balais ?

 

Après avoir été tous entendus par le procureur de la république, un compromis qui a abouti à un contrat de versement par tranche de cet argent détourné, a été trouvé.

 

Ce même jour où le proviseur a été remplacé, une pluie de décrets et arrêtés s’est abattue, mettant fin aux fonctions des trois des cinq secrétaires généraux qui assuraient l’intérim du gouvernement dissout depuis plusieurs jours, et un autre arrêté limogeant le directeur du centre hospitalier régional de Fomboni (CHR) remplacé par un autre. Ce dernier limogeage est lié, pense-t-on, à la grève qui se poursuit jusqu’à maintenant dans le CHR du chef lieu de l’île de Djoumbé Fatima.

 

Mouayad Salim

130808/ms/hzkpresse/15h00

 

 

Partager cet article
Repost0
15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 14:53

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, jeudi 14 août 2008 (HZK-Presse) – Suite à un math de foot qui se déroulait à Wanani dimanche dernier, dans l’après midi, entre l’équipe d’Itsamia et celle de Nkangani, le lendemain matin l’hôpital de Fomboni a reçu des blessés graves et d’autres avec des légères blessures. Les tortues ont été à l’origine de ces affrontements.

 

Itsamia, village dont les tortues demeurent la fierté et le prestige de la localité, accuse leurs voisins de Nkangani d’être les auteurs présumés de plusieurs braconnages des tortues de mer. Ceci après avoir longtemps combattu contre les braconniers venant de Bimbini, un village de Ndzouani qui se trouve en face d’Itsamia.

 

Les jeunes de Nkangani, situé à mi chemin entre Itsamia et Wanani, supportaient mal cette accusation. L’occasion de se laver d’un tel affront fut donc ce match qui sera la première goutte qui va déborder le vase.

 

Un supporteur de l’équipe de Nkangani, originaire de Wanani avait lancé au cours du math « Vous ne pouvez pas vaincre cette équipe d’Itsamia car ce sont des mangeures de tortues, donc très forts ». Un jeune d’Itsamia a immédiatement répondu « nous sommes les éleveurs mais les mangeures sont les gens de Nkangani ».

 

Le lendemain matin, un taxi venant comme d’habitude d’Itsamia pour se rendre à Fomboni la capitale, à son arrivé près de Nkangani, surprit par des barrages, il est pris d’assaut par des jeunes armés de bâtons et de coupes coupes.

 

Ils ont passé à tabac tous ceux qui se trouvaient à l’arrière la voiture. Le correspondant du journal Kashkazi, Daanouni Msoili, originaire d’Itsamia qui venait en moto, a reçu des coups de bâtons à la tête, son appareil numérique, sa clé USB, son téléphone portable seront détruits sur le champs, sous ses yeux.

 

La gendarmerie et la police ne font qu’interpeller, jusqu’à la mi-journée de ce lundi des jeunes de Nkangani. Nous avons pu rencontrer à l’hôpital de Fomboni un blessé par grenade lacrymogène, originaire de Nkangani mais il a refusé de nous livrer des informations.

 

Mouayad Salim

140808/ms/hzkpresse/16h00

 

Partager cet article
Repost0
14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 17:19

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

 Moroni, mercredi 13 août 2008 (HZK-Presse) – Soeuf Elbadawi, connu pour son implication dans la promotion des arts et des lettres comoriens, vient de publier aux éditions Komedit un recueil de poèmes en hommage à sa mère décédée le 3 décembre 2007 à Moroni. Travail de mémoire. Une œuvre de 63 pages écrites en deux temps, et que malgré l’émotion qui sort de sa plume, se lit en moins d’une cinquantaine de minutes.

 

Tout simplement parce que dès la première phrase, la lecture vous emporte jusqu’à la dernière ligne sans que l’on s’aperçoive du temps qui passe. Un compte rendu en deux parties : l’une portant sur le sentiment du poète pour sa défunte mère, et l’autre sur l’aspect littéraire de l’œuvre.

 

L’œuvre commence par un récit d’une vingtaine de pages au travers duquel l’auteur de « Moroni Blues » et sa suite, fidèle à lui-même, n’en démord pas avec sa franchise, et  se remet en question, en posant un regard interrogateur sur les principes originels de l’éducation et des valeurs acquises vis-à-vis de l’évolution du temps et des mœurs. Il illustre avec des mots sincères, si simples et une écriture d’une fluidité émouvante l’incompréhension entre les générations qui se suivent et ne se ressemblent pas.

 

Dans la deuxième partie il relate l’amour qu’un fils porte à l’endroit de sa défunte mère, comme en réponse au dévouement que celle-ci a su apporter à son entourage, mais aussi au bonheur qu’elle a su rendre à celles et ceux qu’elle a côtoyé.    

 

« Un poème pour ma mère, une rose entre les dents » deux phrases toutes simples mais qui en disent long, en guise de titre pour ce recueil dont la page de garde annonce la couleur de la douleur « Noir » comme le deuil, à l’endroit d’une mère que l’auteur s’approprie parce qu’elle l’a mis au monde, mais qui en réalité fut la mère de toute une génération, porte flambeau de la ville de Moroni, qu’elle a aimée jusqu’à son dernier souffle.

 

Connue pour son activisme social, son honnêteté intellectuelle, son sens du dévouement envers les causes qu’elle a toujours défendues, Mme Zahara Ibrahim puisqu’il faut la nommer, a donné le meilleur d’elle-même pour l’épanouissement de la condition féminine et le respect des droits de l’enfant.

 

Anciennement secrétaire à la Banque des Comores et de Madagascar, Zahara Ibrahim est devenue fonctionnaire de l'Etat comorien, et a travaillé comme assistante au gouvernorat de Ngazidja, puis archiviste documentaliste au ministère de l'intérieur et de la décentralisation, avant de finir sa carrière au Haut Commissariat chargé de la promotion féminine.

 

Mme Zahara s’est justement investie pour le bien-être de la communauté que ce soit pour la création de ces banques communautaires du réseau « Meck » dont elle a été l’une des membres fondatrices en 1998, ou pour la gestion du patrimoine familial, d’où sa qualité de  Chef d'entreprise durant les années 80, à la tête de la Boulangerie Mchinda.

 

Elle a par ailleurs su s’illustrer par son militantisme au sein des associations féminines telles que Mawunati, l’AFEC [Association Féminines des Comores] ou elle a été l’une des champions de la fameuse reforme « Katiba » du grand mariage traditionnel de Moroni. Son engagement ne se limitait pas à cela, mais s’était engagé dans des Organisations Non Gouvernementales comme le Croissant Rouge pour s’investir dans le développement et l’humanitaire. C’est comme cela que je l’ai vue à l’œuvre mener des combats pour le respect de la dignité humaine, contre l’égocentrisme, au cours de différentes occasions comme lors de l’épidémie de cholera de 1978 ; où elle avait pris le devant comme pour motiver les très jeunes volontaires que nous fument, pour l’accompagner œuvrer dans les villages du Sud de la grande île des Comores, en distribuant comprimés et lait à base de Soja, dont nous, jeunes d’antan, nous nous amusions à nommer « Néjambé ».

 

Et je ne vous parlerais pas de ces moments que nous avons passé ensemble au Haut Commissariat chargé de la promotion de la femme, aux cours des réunions passées à la réflexion et la conception de l’actuel Code de la famille, ou encore pour l'évolution du statut de la femme comorienne, aux côtés de Moinaéchat Cheikh, Zahara Toyib, le Muftorat, et j’en passe des meilleurs moments qu’elle savait réserver aux conseils d’une mère, entre deux séances de travail ! Partout où elle a travaillé, Mme Zahara a su laisser des traces de son utilité envers la nation comorienne au travers de laquelle elle s’est en effet toujours distinguée.

 

En fermant le livre, le lecteur ressent un sentiment de respect envers « mère courage » et de nostalgie, à l’endroit d’une époque révolue qui était caractérisée par l’entraide et la préparation du pain au feu de bois – époques postmodernes. Un florilège au goût morose, mais d’une écriture à la portée salvatrice.

 

Haled A. Boina

130808/hab/hzkpresse/12h00

 

Partager cet article
Repost0
13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 16:39
Comores - Le concombre de mer: objets de malentendus (Photo : Anissi Chamsiddine, ministre en charge de la pêche de l'Union)

Alors que le gouvernement de Mohéli reproche à la société qui exploite les concombres de mer de ne pas payer correctement les droits, l'Union et les milieux écologistes fustigent une ''activité illégale''.


L
e gouvernement de Mohéli autorise de nouveau une société malgacho-chinoise implantée dans l'île à reprendre l'exploitation des concombres de mer et cela après avoir saisi un moment ses équipements. Le dénouement de ce malentendu est intervenu la semaine dernière peu après le retour dans l'île de l'entrepreneur malgache. Bonovo, la présidence mohélienne, reprochait à l'entreprise de ne pas avoir payé ses droits estimés à 15 millions de francs au trésor de l'île ''trente jours après l'autorisation d'exportation''comme stipulé dans l'accord. L'homme d'affaires malgache a-t-il versé les 15 millions de francs exigés jusque là?

Tout laisse croire que oui. ''J'ai pu récupérer mon matériel. Il n'y a plus de problème. Je ne voudrais pas que vous mentionniez cette affaire dans votre journal. Ma femme est hospitalisée. La batterie de mon téléphone portable est déchargée excusez-moi de ne pas pouvoir vous aider'', s'estil esquivé, au téléphone depuis Mohéli. Il était manifestement peu enclin à parler de son bisness.

Ce ''malentendu'' vient rappeler que malgré l'interdiction de la pêche des holothuries décidé en 2004 par le gouvernement de l'Union, elle se poursuit à Mohéli et cela après leur quasi-disparition des eaux d'Anjouan. Pendant ce temps, les milieux écologiste, l'Ong-Ulanga en tête, n'ont jamais cessé de prêcher la prudence face à une activité qu'ils qualifient ''d'illégale'', voire dangereuse.

''L'exploitation de cet animal marin est un sujet de préoccupation majeure qui interpelle les autorités nationales et la communauté scientifique internationale'', plaide Said Hassane, enseignant chercheur à l'Université et membre actif d'Ulanga. Ce docteur en chimie craint le développement d'une forme de braconnage à l'intérieur même du Parc marin de Mohéli. Même si, en théorie, l'exploitation en cours est censée épargner cette aire protégée qui avait été sélectionnée lors du sommet de la terre à Johannesburg parmi les projets phares de développement durable.

De plus en plus de scientifiques soulignent la nécessité de se conformer à l'interdiction de ramasser les holothuries, en attendant de pouvoir disposer d'un état des lieux fiable.
C'est par exemple l'avis de Didier van Despiel, du musée royal d'Afrique centrale (Belgique) qui a participé à une première étude sur le sujet dans l'archipel. ''Le plus urgent, dit-il, serait de faire respecter l'interdiction de pêche dans toute l'Union afin de permettre aux populations de se reformer. Ce n'est qu'en présence de données scientifiques complètes que l'exploitation des holothuries serait envisageable et pour être durable elle doit impérativement se faire par les populations locales qui, si elles en sont bénéficiaires, verraient un intérêt dans la protection de cet espèce à long terme''.

Il y a bien un ''malentendu''

En droite ligne de l'interminable conflit de compétence entre les îles et l'Union, les autorités mohéliennes ne voient pas pourquoi il leur serait interdit de faire exploiter ce produit.
''Ce que l'Union devrait faire, c'est réglementer l'exploitation afin de savoir à quelle période l'année on peut pécher et quelle taille prélever. Mais, elle ne peut pas en interdire l'exploitation'', affirme un ancien ministre de la production de Mohéli, Darousse Bacar.
Le tout nouveau ministre en charge de la pêche de l'Union, Anissi Chamsiddine, (photo) admet qu'il y a ''malentendu'' entre l'île et l'Union et promet, rapidement, de rechercher ''un cadre de concertation appropriée''. Il confirme que l'interdiction est toujours en vigueur.
''Il faut savoir que la situation actuelle à Mohéli aura été inspirée par le cas de l'île d'Anjouan qui avait autorisé la pêche du concombre de mer après l'arrêté de 2004 au nom de l'autonomie des îles'', se souvient l'ancien vice-président, Ben Massoundi Rachid, actuel directeur national des ressources halieutiques. Dar-Najah avait alors accordé une licence d'exploitation de six mois à un opérateur. Ces six mois lui ont suffi pour tout prendre, au point que le produit a disparu quasiment des côtes d'Anjouan. Et lorsque l'exploitant s'est tournés vers les gisements de Mohéli, un ancien ministre de Fazul a estimé que cette île ne pouvait pas être tenue de respecter l'interdiction que le gouvernement d'Anjouan avait violée, d'après Ben Massoundi qui déplore par ailleurs le caractère ''opaque de l'accord comme si il y avait des choses à cacher''.

Par ailleurs des accidents ont été signalés. Au moins deux travailleurs sont morts noyés, ce qui amène à se demander si les règles de sécurité des plongeurs – qui descendent jusqu'à 40 et même 50 mètres de profondeurs– ont toujours été respectées.
Signalons, enfin, que la population d'holothuries ou concombres de mer disparait des côtes malgaches à vue d'oeil. D'où l'intérêt des exploitants pour les Comores.
La grande île et Maurice expérimentent des techniques d'élevage en captivité qui ne sont pas encore au point alors que la demande de ce produit en Asie, notamment, en Chine augmente de manière exponentielle.
C'est dire que si l'Union des Comores laisse faire sans contrôle, le ''bosera'' (nom comorien des concombres de mer) pourrait disparaître des eaux de l'archipel, plus rapidement qu'on ne le pense, ce qui priverai le sable d'un nettoyeur naturel (il le débarrasse de la vase) et la population d'un produit d'exportation prometteur.
Ali Moindjié
Al-watwan N° 1132 du 12 août 2008
Partager cet article
Repost0
13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 16:24

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

  

Moroni, mercredi 13 août 2008 (HZK-Presse) – C’est suite à son premier congrès, dont les travaux se sont déroulés à Itsandra du vendredi 8 au lundi 11 août, que le parti PEC (Parti pour l’entente comorienne), a tenu hier une conférence de presse au Select. Le PEC, créé officiellement en janvier 2008, a au cours du congrès, nommé son bureau exécutif, une équipe dont la plupart des membres avait provisoirement tenu les mêmes postes.

 

Après avoir brièvement présenté l’ensemble de son bureau composé d’une dizaine de personnalités dont une femme et quatre représentants venant des quatre îles de la lune, y compris Mayotte, et passé en revue les orientations politiques, sociales et économiques du PEC, l’un des objets du congrès, dont les  résolutions seront bientôt rendues publiques,  maître Fahmi Said Ibrahim, président du parti, a porté une brève analyse critique de la situation nationale actuelle.

 

Abordant l’exemple de la crise énergétique actuelle le leader du PEC condamne « l’incompétence de la SCH » et blâme « l’inacceptable mécanisme de gestion » dont sont coupables les gestionnaires de la société nationale d’hydrocarbures. Pour ce qui est d’une probable privatisation de ladite société, le parti s’est dit « favorable à une économie libérale,  à l’ouverture des portes à ceux qui sauront apporter leurs savoir faire et plus précisément ceux qui investiront dans les domaines où l’Etat est incapable d’assurer ses missions de service public ».

 

Si l’Etat doit se désengager dans certains secteurs, en acceptant l’ouverture aux capitaux privés, le parti soutient l’économie de marché, mais avec « un libéralisme à visage humain », qui garantira un revenu minimum décent à tout citoyen.

 

Répondant à la question d’une reforme constitutionnelle vraisemblable selon l’opinion publique, le PEC approuve toute initiative visant à changer les institutions actuelles, dont le fonctionnement est jugé « trop onéreux, inefficace et source de confusions » entre les différentes structures de l’Union et des îles autonomes. Il faut privilégier selon lui « un Etat fort, mais fortement décentralisé ».

 

A en croire Fahmi Said Ibrahim, son parti préconisera « un régime semi parlementaire et semi présidentiel, pour plus d’équilibre et de contrôle de l’exécutif par le législatif », car poursuit-il, jusqu’ici les législateurs n’ont aucun contrôle sur les décisions du gouvernement, tout comme le président de la république n’a aucun de contrôle, ou de dissolution de l’assemblée ».

 

Le parti PEC prône le respect et la préservation de l’identité comorienne. C’est ainsi qu’il appuie fermement le rejet du projet de loi de « citoyenneté économique » par l’assemblée, estimant qu’il serait plutôt judicieux d’élaborer les projet pour absorber les 300 millions de dollars promis à notre pays par les bailleurs de fonds lors de la conférence de Maurice tenue en décembre 2005, soit le triple de « l’investissement dérisoire » annoncé des 4000 familles du Golfe en échange de la nationalité comorienne.

 

Pour ce qui est de la gestion de la Fonction publique, le conférencier se dit favorable à la formule d’un départ volontaire d’une partie des agents de l’Etat, dont le poids de la masse salariale pourrait alors être réduite à 30% du budget de la nation, contre 70% actuellement.

 

« Des négociations doivent être menées avec les institutions de Brettons Wood afin que les fonctionnaires qui se reconvertiront dans le secteur privé puissent bénéficier d’un appui financier leur permettant de réaliser leur propres projets d’investissement, dans des secteurs productifs, générateurs de richesses », soutient-il, notamment dans l’agroalimentaire, en cette période de crise alimentaire.

 

Le jeune parti n’attend pas la conquête du pouvoir pour exercer et diffuser ces idées politiques. Mais « La politique autrement » phrase si cher à son leader, est décrit comme étant  le fait de « s’opposer au pouvoir tout comme il est possible de s’opposer à l’opposition. C’est l’honnêteté intellectuelle, car on ne peut réfuter ce qui est bien, ni approuver ce qui est mauvais pour le pays ». Une autre manière de faire la politique qui ne peut être mis en œuvre sans « l’ouverture d’un débat démocratique ».

 

Alhamdi Abdillah

130808/aa/hzkpresse/6h00

 

Partager cet article
Repost0
13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 16:19

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mardi 12 août 2008 (HZK-Presse) – La regrettable barbarie perpétrée, spontanément ou avec préméditation, par des éléments criminels après le match du championnat qui avait opposé, au terrain de Vouvouni, l'équipe locale, Enfants des Comores à Ngaya de Mdé, tend à compromettre l'avenir du football comorien. L’Union des Comores doit honorer des engagements contractés auprès de la Fifa, sinon notre football, par le biais de la Fcp, paiera les pots cassés. Est-ce assurer son avenir ?

 

De retour de l'Afrique du Sud, à l'occasion du tournoi international du Cosafa, les joueurs des Coelacanthes, équipe nationale des Comores, espéraient mettre en oeuvre les enseignements positifs, vécus et tirés de Johannesburg, par l'amorce du championnat des Comores, surtout la phase régionale. Les atrocités perpétrées, par des éléments criminels après le match Enfants des Comores contre Ngaya, ont contraint la commission de discipline de la Fédération Comorienne de Football (FCF), à assener des mesures radicales : ''aux grands maux, les grands remèdes''.

 

Soulignons que les deux localités déplorent des morts, vont devoir entretenir des orphelins et subvenir aux besoins des veuves. Parmi les mesures radicales et sportives décidées par la FCF figurent : (i) la radiation totale des équipes de football du village de Vouvouni : football féminin, des jeunes et des adultes, dont Cosmos, Karthala et Enfants des Comores, source de cette regrettable situation, (ii) l'arrêt total de toute compétition footballistique sur l'île entière de Ngazidja, toutes divisions confondues, enfin (iii), l'interdiction d'organiser des matches de football sur le terrain de Vouvouni jusqu'à nouvel ordre.

 

Ministres gèlent les matches jusqu'à nouvel ordre

 

Le délai des dix jours a expiré. Pour reprendre la compétition, la Fédération Comorienne de Football devrait adresser une lettre de levée des sanctions aux districts et à la ligue opérant à Ngazidja. Mais le problème de carburant qui secoue l'île, la tenue des examens, Bac et Bepc et éventuellement la période de ramadan qui s’approche, constituent un autre obstacle. ''Actuellement, une note ministérielle cosignée par les ministres de l’île autonome de Ngazidja en charge de la Justice, M. Abdousalam et des Sports M. Adabi, a gelé les matches jusqu'à nouvel ordre'' nous murmure une proche de la FCF.

 

Comores : Caf et Fifa

 

Cette situation paralysera le football national. Rappelons qu'après la tenue des coupes des Comores et des championnats régionaux, la FCF organise des phases nationales, qui mettent en lice Anjouan, Mohéli et Ngazidja et, pour la coupe et, pour le championnat. Ces phases déterminent les équipes qui défendront le flambeau national dans les compétitions internationales continentales (Caf et Fifa).

 

Sans Ngazidja, les phases nationales sont compromises. Une conquête nationale se mérite, mais ne se décrète pas, et moins encore, ne s'achète pas. Dans les règlements en vigueur de la Fifa et de la Caf, les équipes absentes dans les tournois internationaux et officiels encourent inévitablement des sanctions graduelles. Une 1ère défaillance entraîne la suspension des votes de la fédération nationale concernée pendant les forums. Ses membres pourront assister aux réunions internationales, mais sans voix délibératives. Ils peuvent enrichir les débats. Une deuxième défaillance sera sujette à une amende. Une troisième expose la Fédération Comoriennes de Football à un risque de radiation. Comme disait Corneille dans Le Cid : ''Oeuvre da tant de jours en un jour effacé''. Nous entrons à peine dans la Fifa et la Caf par la grande porte. Nous risquons d’en sortir immédiatement par les fenêtres.

 

Les vrais criminels seraient toujours en cavale

 

Cette discipline (football) est prise en otage. Elle est victime des rivalités villageoises. Le sport devient le bouc émissaire des hooligans, assoiffés de troubles, d’accrochages gratuits. L'acte sanguinaire perpétré le mois dernier a été unanimement condamné. Hélas, les vrais criminels sont toujours en cavale, et curieusement bénéficieraient de la complicité des autres. Ce geste enlise le dossier de l'instruction, et ne milite pas en faveur de la promotion du football. C'est un geste négatif. Les auteurs encourent de lourdes peines pour connivence active. Comment s'en sortir, quand on a raison, et que l'autre ignore qu'il a tord ?

 

BM Gondet

120808/bmg/hzkpresse/15h00

 

Partager cet article
Repost0
13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 15:49

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, lundi 11 août 2008 (HZK-Presse) – Reportés pour ce mardi 12 août, pour cause de pénurie de carburant, les examens du baccalauréat risquaient d’être boycottés par les enseignants, qui menaçaient de déserter les centres d’examen, et de durcir leur grève, si leurs revendications salariales n’étaient pas satisfaites.

 

Finalement tout semble rentrer dans l’ordre, à la satisfaction des candidats et de leurs parents, qui doivent ce matin pousser un ouf de soulagement, après un suspense qui a duré presque un mois. Cela a été surtout possible, suite à une ultime séance de négociation qui a duré plus de trois heures, et réunissant autour de la table les ministres de l’éducation de l’Union et de l’île, entourés de leurs cabinets respectifs, ainsi que les représentants des principaux syndicats concernés, notamment le syndicat national des professeurs, celui du primaire et celui de l’université.

 

Les discussions qui se sont déroulées dans un climat assez tendu, ont accouché d’un protocole d’accord signé entre toutes les parties, permettant de suspendre la grève et poursuivre les épreuves interrompues depuis trois semaines.

 

Les gouvernements de l’Union et de l’île ont pris l’engagement de payer les reliquats des salaires de février, et de verser le mois de mars avant le 31 août. Quant aux organisations syndicales, elles se sont engagées en contre partie à terminer les examens du BAC et du BEPC aux dates convenues.

 

En revanche, la négociation n’a abouti à aucun accord sur la rentrée scolaire 2008-2009, dont le calendrier fera l’objet d’autres réunions de concertation entre gouvernement et syndicats. Une rentrée qui sera sans doute dominée par les problèmes sociaux liés aux hausses en cascade des produits de première nécessité et des services, dont l’impact sur le pouvoir d’achat ne manquera pas d’influer sur l’évolution des futures négociations.

 

Le secrétaire général du syndicat national des professeurs (SNPC), Chabane Mohamed nous a déclaré qu’il s’agit d’un compromis permettant de sauver le calendrier des examens, avant d’ajouter qu’un durcissement de leur mouvement n’est pas à exclure pour la prochaine rentrée scolaire.

 

Les enseignants continuent en effet à réclamer cinq mois d’arriéré de salaire pour la seule année 2008, auxquels s’ajoute les deux autres mois de 2006, au titre de la deuxième tranche de l’aide budgétaire consentie par l’Union Européenne au secteur de l’éducation. Ils revendiquent aussi une revalorisation de leur indice salarial, tenant compte de l’inflation.  

 

El-Had Said Omar

120808/eso/hzkpresse/6h00

 

Partager cet article
Repost0

Pages