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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 21:36

 

 

Source : Le journal Albalad n°464 du 14 mars 2011 

 

Cris d'ici et d'ailleurs de Halidi Allaoui : « Une poésie d’une beauté toute particulière »

 

Le "cris d’ici et d’ailleurs" de  Halidi Allaoui  ne laisse pas indifférent.

Après Aboubacar Salim, Coralie Frei, écrivain d’origine comorienne et auteur de « la perle des Comores, destin d’Anjouannaise » fait une analyse de ce recueil de poèmes  publié par la maison d’édition Komedit en 2008.

 

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Pour Coralie Frei, « Cris d’ici et d’ailleurs » est « une poésie d’une beauté toute particulière » et d’une grande fluidité, et  d’une simplicité qui la met  à la portée de tout un chacun. »

 

« Tantôt gai, tantôt taciturne, nostalgique, révolté, amer mais aussi un peu rêveur, romantique aimant et tendre, le poète passe par toutes les humeurs pour se livrer à son lecteur, déversant sur lui tout son enthousiasme à tel point que celui-ci ne peut s’identifier qu’à lui d’une manière et d’une autre » écrit l’écrivain.

 

« Dans son recueil, Halidi est en perpétuel mouvement, il a la bougeotte. Cet aspect n’est pas passé inaperçu à la plupart de ceux qui ont lu le recueil.  Errances géographique, culturelle, linguistique… voyage initiatique… MM Haled A.Boina et  Aboubacar  Saïd Salim ont su saisir le sens  de l’ouvrage», relève encore Coralie.

Elle note surtout que « le poète ne néglige rien. Ni les rites et les coutumes « n’koma » ni les croyances et les lieux occultes… ».

 

« On ne ressent pas de sa part, au terme de ses voyages géographiques, une grande curiosité, ni un grand émerveillement. Toutefois, l’intérêt de toute autre nature est omniprésent. Constatations, comparaisons … » retient –elle avant de constater que « le poète mène un combat farouche contre l’aliénation », et « qu’il ne cherche pas vraiment,  comme il semblerait le faire croire ».  « Quand il écrit « j’opte pour la comorianité », « je défends avec fougue ma comorianité », il a déjà fait son choix celui de conserver son identité, ses origines », observe-t-elle.

 

Pour elle,  « le poète Halidi est mélancolique pas ce genre de mélancolie qui plombe le moral et empêche d’avancer, c’est tout le contraire. Il crie sa tristesse et sa révolte contre les sévices de son monde à son monde ».

 

Se penchant encore à l’écriture en tant que telle, elle trouve qu’ « il y a une beauté toute particulière à l’écriture. De la rime dans Mwényé, Cri de détresse… à la simple narration, lesquels s’associent pour peindre l’aspect continu de la pensée du poète. Ce qui adoucit le style et  avec le jonglage entre la majuscule et la minuscule dans son portrait, par exemple, donne un côté un peu ludique à l’écriture ».    

 

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 23:05


Source : Albalad n°461 du Mercredi 9 mars 2011

 

maman-bis.JPG(Photo / Archives HALIDI-BLOG-COMORES)

 

Alors que sur le plan mondial, les femmes mènent depuis un siècle un combat pour participer à la société sur un pied d’égalité avec les hommes, aux Comores, se sont engagés dans la bataille depuis environ deux décennies.

Deux décennies donc pour faire de la parité et de l’égalité entre hommes-femmes une réalité.

D’après l’ancienne Ministre madame Sittou Raghadat la bataille a pris un tournant décisif. 

 

L’on célèbre cette année le centième anniversaire de la lutte pour l’égalité des sexes au niveau mondial. Qu’en est-il au niveau du pays ?


Nous nous sommes engagés dans cette bataille il y a un peu plus de deux décennies. Au début le combat a été un peu timide mais au fur et à mesure que le temps passe, les femmes prennent de plus en plus conscience et par conséquent le combat rassemble davantage de femmes et des organisations ont aussi épousé la cause. L’espoir est donc là.


On vient de mettre en place « une plate forme de femmes politiques »dont la mission est de former lobbying susceptible de booster le combat pour la représentation de la femme aux postes de décision. Et pourtant, il y a le RENAG et d’autres ONG qui militent déjà dans ce sens, est-ce que ce n’est pas un organe de plus ?


Absolument pas puisque ces organes n’ont pas la même forme ni la même stratégie.

La plate forme a un objectif bien défini et une stratégie de mise en œuvre. Les autres structures ont chacun une mission et une stratégie qui lui sont propres.


Il est vrai qu’aujourd’hui le combat pour l’égalité des  genres a pris une dimension importante au niveau du pays mais au même moment on constate que les jeunes de 25-35 ans ne sont pas très chaudes dans ce combat. Comment expliquez-vous cela ?


Les jeunes femmes d’aujourd’hui s’intéressent à autre chose. Elles  préfèrent évoluer comme technicien, faire des affaires mais ne s’engagent pas dans la politique. Peut être qu’on n’a pas pu les intéresser mais on espère tout de même que cela va changer. Toutefois, il ne faudrait pas confondre occuper un poste de décision et faire de la politique car, parfois on a des femmes qui occupent des postes politiques mais dès qu’elles quittent les affaires, on ne les voit nulle part. Celles-là ne sont pas des femmes politiques. Ce sont des personnes qui obtiennent des promotions par rapport à des critères qui n’ont avoir avec des engagements politiques. Il faut aussi noter que la politique il faut l’aimer et en être convaincu.


C’est tout de même regrettable dans la mesure où ce combat seulement les nominations politiques mais aussi pour faire avancer les droits de la femme de façon générale. Comment entendez- vous faire alors pour intéresser cette génération par intégrer cette bataille ? 


C’est une des  missions du Renag qui met tout en œuvre pour que les femmes s’intéressent à la politique et pour celles qui accèdent à des postes politiques soit à l’aise dans leur fonction. Le Renag sensibilise aussi les partis politiques qui doivent favoriser les militantes à prendre des postes politiques.


Jusqu’ici, les Comores hésitent à prendre une loi favorisant l’accès de la femme aux postes de décision. Comment expliquez-vous cette tergiversation ?


La démarche est engagée et elle est en bonne voie. Les femmes ont pris une résolution et parmi les points de cet acte, l’élaboration des lois favorisant l’accès des femmes aux postes politiques en fixant notamment un quota.


  A votre avis il y a donc lieu de croire, que cette fois c’est bien parti pour le combat pour la représentation de la femme aux postes de décision ?


On a élaboré des accords d’engagement que nous voulons faire signer aux élus, le Président et les gouverneurs qui ont manifesté leur volonté d’accompagner cette démarche. Quant au Président Ikililou Dhoinine, il n’y a pas de doute qu’il s’engage dans la mesure où la promotion de la femme a été un thème majeur durant sa campagne.

 

Saminya Bounou

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 22:16

pancarte-femme.jpgBonne fête à toutes les femmes du monde et une pensée particulière à toutes les femmes qui continuent à souffrir et  à subir les injustices, les maltraitances, les violences et la domination masculine dans tous les sens.

 

Nous sommes le 8 mars 2011. c'est la journée internationale de la femme. 100 ans cette année.

Comme tous les ans, cette journée est fêtée en pompe partout dans le monde. Aux Comores aussi. Ce matin, une cérémonie a eu lieu au palais du peuple. Toutes les Grandes Dames des Comores qui se battent quotidiennement pour la promotion du genre y étaient présentes malgré la forte pluie. Les discours prononcés n'ont pas manqué de rappeler que la femme comorienne est quasi inexistente dans le monde politique. Actuellement aucune femme ne fait partie du gouvernement de l'Union.  Une seule femme est député (Il s'agit d'ailleurs de l'unique femme qui avait réussi à se faire élire Conseillère de l'île à Mwali) et deux femmes seulement sont maires.

 

L'unique femme qui avait eu le courage de se présenter aux dernières éléctions présidentielles (primaires de Mwali) n'avait même pas pu obtenir 1% des suffrages exprimés. Comme quoi il reste beaucoup à faire pour inverser la tendance et les mentalités. Pourtant c'est au début des années 90 que les Comoriens ont eu leur première femme nommée Ministre et leur première femme élue député. C'est la même femme d'ailleurs !

 

Cette situation n'honore pas les Comores. Il est temps qu'elle change.

 

A l'occasion de NOTRE journée, je vous propose ci-dessous les paroles de quelques  femmes et hommes trouvées ici ou là que j'aime bien :

 

 « Il ne faut jamais perdre de vue que le monde politique est la jungle. On reçoit régulièrement des coups. Il faut aussi être capable d'en donner. C'est le ou la plus fort (e) qui l'emporte »

 Madame Sittou Raghadat Mohamed, 1ère femme Ministre et élue député aux Comores, décembre 1993 et Secrétaire Genérale du Fawecom. 

 

 

 

« La politique comorienne est un domaine réservé aux hommes. Ces derniers du moment qu’ils sont leaders, forment des dauphins. Et ces derniers sont surtout et seulement des hommes. Quant aux femmes, minoritaires en politique, elles sont confinées à des rôles secondaires et sont là seulement pour accompagner les hommes dans leur ascension politique. »

Madame Tachrifa Combo, Candidate aux élections législatives 2003 à Foumbouni

 

 


« Ce que nous attendons de ces hommes politiques, c’est de ne pas prendre la question du genre comme étant une faveur qu’on fait aux femmes mais plutôt comme une manière de faire impliquer l’ensemble de la population pour un meilleur developpement des Comores »

Mme Chouhoura Abdallah, Ancienne Déléguée Générale aux droits de l'Homme et Présidente du RENAG

  

 

 « C’est au niveau des Partis politiques qu’il y a les problèmes. Ces grands Partis disposant des moyens financiers n’investissent pas les candidatures féminines.» Mme Zahara  Toyib,  Candidate aux élections législatives de 1996, Moroni).

 

 

 

« La femme a peur d’un échec électoral. Les élections coûtent très chères. Et à chaque échéance les enchères montent, avec la fameuse demande « Nissitsaha nigomola pare ni vote » (Je veux être convaincu par l’argent pour pouvoir voter). »

Mme THOURAYA Bent Mohadji, (1ère bachelière de Mwali, Membre de FAWECOM à Mwali).

 

 

 

  "Des femmes étaient prêtes à exercer leurs talents au sein des institutions mais en sont empêchées. Ce sont des ressources précieuses que nous gaspillons".  

M. Saindou Djazila, Ministre 

 

 

 

« La femme a toujours sa place en politique. Avant les hommes et les femmes ne pouvaient pas s’asseoir  autour de la même table. Ce qui traduit une révolution des mentalités. Les femmes peuvent  occuper  les mêmes  fonctions que les hommes. Elles doivent mettre fin  à leur complexe d’infériorité »

 Feu Président Said Mohamed Djohar (de 1992 à 1995)

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 13:27
Source : Al-watwan N° 1714 du mardi 08 mars 2011
COMORES / Femmes associées au conflit
 

 

Des études indiquent qu’après la libération de Ndzuwani, une grande partie de la population est devenue vulnérable. Les Comores ont bénéficié de fonds de consolidation de la paix, de la part de l’Onu pour qu’elles mettent en oeuvre ces programmes de réinstaurer la paix dans le pays et particulièrement à Anjouan. En effet, on ne peut pas laisser ces gens continuer à s’appauvrir”.

 

Pourquoi un programme de réintégration destiné spécifiquement aux femmes et filles associées au conflit ?

 

Il s’agit, tout d’abord, d’un projet complémentaire du projet désarmement, démobilisation et réinsertion qui s’occupe des hommes ex-Fga, pendant que celui-ci va s’occuper des femmes et des filles. Nous avons voulu séparer les deux cas puisqu’il existe des domaines spécifiés aux femmes et que l’on cherche à éviter à ce que les besoins des hommes n’inondent ceux des femmes.

 

Que veut-on dire dans “femmes et filles associées au conflit?”

 

Il s’agit de femmes qui ont vécu militairement ou politiquement des difficultés pouvant nuire leur vie de tous les jours. Etant dans une phase de révolte et de conflit, ces femmes perdent leur statut après la libération d’Anjouan et se retrouvent avec un autre statut déjà remis en cause. Elles se sentent ainsi frustrées et marginalisées. On cherche donc à les réintégrer dans le cursus socio-économique pour qu’elles puissent s’organiser dans leurs familles et équilibrer aussi le quotient homme/femme.

 

Ne croyez-vous pas que cela puisse susciter des sentiments de frustration chez les autres femmes qui ne sont pas ciblées par ce programme?

 

Un sentiment de frustration c’est humain mais suite à des études et plusieurs consultations, on a constaté qu’après la libération de l’île autonome d’Anjouan, une grande partie de la population est devenue vulnérable. On ne peut pas laisser ces gens continuer à s’appauvrir. C’est pourquoi les Comores ont bénéficié de ces fonds de consolidation de la paix, de la part de l’Onu pour pouvoir mettre en oeuvre ces programmes de réinstaurer la paix dans le pays et particulièrement à Anjouan.


Qu’est-ce qu’on entend concrètement par “réintégration?”

 

Après plusieurs analyses et enquêtes, une base de données est créée pour ces femmes ciblées par le projet. Ces données vont être exploitées en essayant de former ces femmes et de traduire leurs initiatives, parce que chacune aura un ou des objectifs précis dans un domaine productif. Des encadreurs vont les suivre sur le terrain, après la formation, pour transcrire leurs projets et soumettre des rapports en étude. Ensuite, elles vont bénéficier d’un kit d’outils suivant leurs choix de production. Les encadreurs vont les suivre sur le terrain pour relancer leurs projets concrets.

 

Et pourquoi, justement le projet a privilégié beaucoup plus le volet formation de ces femmes bénéficiaires ?

 

En matière de réintégration, on ne peut pas appeler quelqu’un et lui dire qu’on va le réintégrer fictivement. Donc, on va essayer de leur apprendre quelque chose qui pourrait être bénéfique pour une durée illimitée et qu’elles pourront exploiter au bénéfice de leurs familles et de leur pays. Je crois que c’est plus utile que de leur donner de l’argent en espèce.

 

Quels sont les résultats que vous attendez de ce projet ?

 

Tout simplement, on essaye de rendre ces femmes vulnérables autonomes financièrement et les éduquer dans la vie civique. Après avoir été intégrées dans la vie socialement et économiquement, elles pourront s’organiser et, surtout, ne plus se retrouver mise à l’écart de la société.

Propos recueillis par Msa


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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 10:21

Source : Albalad Comores N° 457 -Jeudi 03 Mars 2011

 

Depuis trois jours, les autorités turques organisent, à la demande des Comores, le transfert des ressortissants comoriens en Libye vers la Turquie. C’est ce qu'a indiqué mercredi à Albalad le ministère comorien des Relations extérieures.

Une quarantaine des 150 Comoriens résidant en Libye seraient déjà en Turquie, selon le directeur de cabinet du Mirex.

 

Les autres devraient arriver à Ankara incessamment. « Ce sont principalement des étudiants et des diplomates en poste en Libye », a dit le haut fonctionnaire qui a exprimé la gratitude des autorités comoriennes à l'endroit du gouvernement turc tout en précisant que l’évacuation des Comoriens a démarré dimanche dernier et se poursuivra «jusqu'à sortir tout le monde de la Libye » où les combats auraient fait plus d'un millier de morts.

 

Le ministère des Relations extérieures comorien s'est abstenu de faire un commentaire sur la situation actuelle en Libye, se contentant de dire que les autorités comoriennes respecteront la volonté du peuple libyen et travailleront avec les autorités libyennes quelles qu’elles soient.

 

ALI MMADI


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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 18:12

Lors d’un récent voyage  à Mayotte, Monsieur Gérard ETHEVE, le  président de la compagnie aérienne Air Austral, a annoncé qu’à partir du 30 octobre 2011, Air Austral effectuera des  vols directs Mayotte-Paris-Mayotte sans escale.  

 

En basse saison, trois  vols seront effectués par semaine, les lundi, mercredi et samedi au départ de Mayotte (Départ à 11 heures 00 et Arrivée à 19 heures) pour un retour de Paris les mardi, jeudi et dimanche (Départ à 21 heures 00 et Arrivée à 8 heures 00).

 En haute saison, il y aura un vol supplémentaire.

 

Reste maintenant à savoir si la création de cette ligne entrainera aussi une baisse des tarifs importante. D’autant plus que la distance à parcourir est inférieure de 2.000 kilomètres par rapport à l'île de la Réunion.

 

A suivre.


Halidi Allaoui

HALIDI-BLOG-COMORES

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 20:24
Source : Al-watwan N° 1708 du vendredi 25 février 2011
Les Comores n’ont jamais été unies politiquement avant la colonisation. Et alors?
Par Aboubacar Said Salim
 

Si je prends l’histoire de la France, celle-là même qui occupe notre pays à Mayotte, son unité politique ne s’est faite que grâce aux invasions “barbares”, les Normands, les Goths, les Visigoths, les Ostrogoths, les Huns, les Francs sans compter les Romains, et j’en passe. Rappelons également que c’est la religion qui a forgé l’unité de la France à travers le christianisme (contre l’arianisme) et la Papauté et que c’est Charlemagne (un Carolingien) qui fut sacré le premier, Empereur en l’an 800 par le pape Léon III, tout en restant roi des Francs

 

Je m’étonne que des historiens de tous poils, soient préoccupés par le problème de l’unité politique des Comores avant la colonisation et veulent s’en servir pour justifier la présence française à Mayotte. Admettons que les Comores n’aient jamais été unies politiquement avant la colonisation, ce qui reste à démontrer. Soit! Et alors! Je veux seulement qu’on me dise quel pays s’est uni politiquement tout seul sans une colonisation? Si je prends l’histoire de la France, celle-là même qui occupe notre pays à Mayotte, son unité politique ne s’est faite que grâce aux invasions “barbares”, les Normands, les Goths, les Visigoths, les Ostrogoths, les Huns, les Francs sans compter les Romains, et j’en passe.

 

Rappelons également que c’est la religion qui a forgé l’unité de la France à travers le christianisme (contre l’arianisme) et la Papauté et que c’est Charlemagne (un Carolingien) qui fut sacré le premier, Empereur en l’an 800 par le pape Léon III, tout en restant roi des Francs. Il a ainsi régné sur plusieurs régions, esquissant ainsi une première unité de la France et même un début d’union européenne.

 

Il faut aussi se souvenir du fait que c’est la colonisation qui a façonné l’unité de la majorité des pays africains et asiatiques. A part deux ou trois empires africains, tout le reste était uni sous la férule de la colonisation. Parce que l’unité était l’intérêt du colon. Il en est de même pour l’Inde des Maharaja, unie sous la colonisation anglaise.


Les Usa, la France et les autres...


Je ne citerai pas les Usa dont tout le monde connaît l’histoire, ni Israël, deux pays dont l’unité est artificiellement bâtie sur les cadavres de plusieurs millions d’autochtones. En vérité la vraie question reste de savoir si après 150 ans d’unité politique coloniale qui serait fabriquée par la France, cela est une raison suffisante pour que cette dernière défasse cette unité lors de notre indépendance? Sauf à vouloir défendre une thèse collaborationniste comme du temps du pétainisme, il faut reconnaître que la France n’est pas plus forte ni plus intelligente que toutes les Nations unies qui ont édicté la règle de la décolonisation des pays dans les frontières coloniales et que la France a reprise dans ses lois. Il faut maintenant que la France réponde par oui ou non à la question suivante : Mayotte faisait elle-t-partie du Tom Comorien?

 

Alors mesdames et messieurs les nouveaux historiens! Trêves de débats. Choisissez votre camp et tenez-vous en vos thèses anachroniques et nous nous en tiendront aux nôtres. Mais de grâce ne nous rebattez plus les oreilles avec vos thèses révisionnistes et collaborationnistes pour avoir les faveurs de la France et quelques visas de complaisances.

Si vous pensez que l’unité politique avant la colonisation est une condition sine qua non pour l’indépendance, alors refaite l’histoire, remontez le temps et faites revenir les Romains en Gaulle, la guillotine sur la place de Grève et les jacobins au pouvoir!


Aboubacar Ben Said Salim

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 09:19
Source : Al-watwan N° 1705 du lundi 21 février 2011
COMORES / Mayotte : Refuser les expulsions, le seul langage que comprend la France
 

Par Ahmed Ali Amir

Rédacteur en chef du journal Al-Watwan

 

Mayotte est un sujet complexe, tout le monde le reconnait. Le maillon faible de la question a toujours été, depuis 1975, la complaisance de l’Etat comorien devant les agissements de l’ancienne puissance coloniale. L’Etat comorien ne s’agite qu’à l’approche d’une assemblée générale de l’Onu, pour rassurer l’opinion nationale de l’inscription de la question à l’ordre du jour. Les Assemblées passent et le litige est toujours remis à l’Ag suivante, souvent à la demande des Comores, pendant que le statut de l’île de Mayotte n’a cessé d’évoluer, jusqu’à se transformer en département français.

 

Une étape importante risque encore une fois d’être franchie, celle de transformer Mayotte en région ultrapériphérique, impliquant, cette fois-ci, l’adhésion de l’Europe à la cause néocoloniale, alors que plus d’une vingtaine des pays européens avaient voté la première résolution admettant les Comores au sein des Nations unies et condamnant le référendum français dans l’île et toutes les consultations ultérieures. Le temps a passé, les générations qui sont aux commandes en Afrique et en Europe aussi.

Les Comores n’ont toujours pas de feuille de route connue et aucun kopeck n’est mobilisé pour la cause. Si avec le Ministre Fahamile discours a changé, devenu plus incisif, les déclarations plus claires sur les questions sous-jacentes comme le visa Balladur et les  expulsions,  les décisions courageuses tardent à être prises comme celle de refuser les expulsions qui nous rendent complices de déplacement forcé de populations.

Absence de décisions courageuses 

 

Ce mois-ci, quelques chose est en train de changer à Mayotte. Définitivement peut être. A l’appel de nombreuses associations, une grande manifestation est prévue à Mayotte le mercredi 23 février en mémoire aux milliers des victimes en mer. Il s’agit pour la plupart de français de souche vivant à Mayotte, membres des associations. La manifestation risque de n’être qu’une affaire de blancs, écœurés et révoltés par les drames humanitaires qui se déroulent sous leurs yeux et dont est seul responsable l’Etat français.  

 Personne ne peut dénombrer les accidents de Kwasas chaque année, comme personne

n’a de chiffres exacts du nombre des victimes. Le recensement réalisé en 2002 par un collectif d’associations présentes à Anjouan, chiffrait à 17 accidents et 407 victimes, dont 183 morts ou disparus, 224 rescapés entre juillet 2000 et février 2002.

Depuis, les chiffres pris en compte ne sont relevés que sur les accidents enregistrés près des côtes mahoraises.

 

Silence coupable


En juin 2010, le bilan de la préfecture de Mayotte, dénombre 126 Kwassas interceptés au premier semestre, avec au total 3201 passagers. Triomphalement, la préfecture explique que “ces résultats ont été rendus possibles grâce à l’action conjuguée de la police aux frontières (Paf), de la gendarmerie, de la gendarmerie maritime, des douanes et de la marine nationale’’.

Les contrôles quotidiens effectués par les forces de sécurité sur le territoire de Mayotte ont permis l’interpellation de 7321 Comoriens des trois îles, déclarés “en situation irrégulière“ sur le sol comorien, durant le 2ème trimestre 2010, soit un total de 12.321 personnes. En six mois, la France s’est rendue coupable d’interpellations et de déplacements de 10.010 personnes. Le silence et l’inaction des Comores rendent possible une telle politique. Mayotte couverte de radar, seule la côte sud de l’île en est exemptée. Cet itinéraire particulièrement risqué provoque des naufrages en série. A Kani-Kéli un naufrage avait tué neuf personnes dont cinq bébés. Les Comoriens des quatre îles n’avaient pourtant jamais eu de contrainte pour se rendre à Mayotte.

Depuis l’instauration d’un visa obligatoire, le fameux visa Balladur, du nom de son instigateur, les Comoriens des trois autres îles de l’archipel, empruntent la voie maritime, pour entrer incognito à Mayotte. On dénombre des milliers de comoriens qui ont péri en mer dont de nombreux bébés et des femmes enceintes. Désormais près de 26 000 expulsions sont programmées tous les ans dans des conditions inhumaines, par “la politique du chiffre“ proclamée par le gouvernement français.



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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 09:12

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Mutsamudu, lundi 21 Février 2011 (HZK-Presse) Les fortes pluies et le vent furieux qui ont marqué le climat à Anjouan ces derniers temps n’ont pas cessé de faire des dégâts au niveau des infrastructures routières, mais surtout des victimes parmi les habitants de l’île. En l’espace de quelques jours, trois personnes ont péri sous les intempéries.

 

Il y a deux semaines en  effet, dans les environs du quartier Mbuyuju à Ouani, un enfant d’une dizaine d’années était emporté par les eaux impétueuses d’une rivière en crue, alors qu’il s’amusait avec un camarade. Son corps sera retrouvé inerte à cinq cent mètres plus loin de l’endroit où il s’amusait. Son père, informé peu après du sort de sa progéniture, sera pris d’un violent malaise et admis aux urgences. Le même scénario s’est répété six jours plus tard, cette fois à Bazimini.

 

Ici, c’est Abdel, un enfant de six ans, qui a été trainé et tué par le torrent. Son cadavre ne sera retrouvé que le lendemain à Ouani, soit à quelques sept kilomètres de l’endroit où l’accident s’est produit ! Mais la malédiction des fortes précipitations accompagnées des vents fous ne s’arrêtera pas avec ce drame. Jeudi dernier, en milieu de journée, Mohamed Nyélé, un pêcheur qui tentait une manœuvre désespérée de rejoindre la rive de Mjihari (un quartier riverain de Mutsamudu) a été renversé dans sa barque par les vagues et resté depuis introuvable.

 

Il faut dire que les pluies de l’actuelle saison de la mousson [Kash-kazi, qui s’étale entre novembre et avril] à Anjouan sont particulières. Au point de précipiter les climatologues dans des spéculations déroutantes pour le citoyen lambda, car quelque peu contradictoire avec les préceptes climatologiques véhiculés d’ordinaire par les mêmes scientifiques.

 

Ainsi, au cours d’une récente émission télévisée de la Radio Télévision de Ndzouani -RTN-, un de ces « visionnaires » du climat expliquait que « les fortes précipitations sont dues à l’intense déforestation ». Ce qui ramène une femme qui suivait l’émission à se poser la question suivante : « Mais qu’impute-t-on au juste à la déforestation ? Tantôt elle est la cause de la sécheresse, tantôt celle des pluies qui tombent en trombes ! C’est tout de même bizarre ! »

 

Fidel Adami (Correspondant à Anjouan)

210211/fa/hzkpresse/6h00

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 09:05

 

Source : Al-watwan N° 1707 du jeudi 24 février 2011

 

 

 

A l’appel du gouvernement de l’Union, de l’assemblée nationale, d’association de la société civile et d’hommes politiques de tout bord et d’autorités religieuses, une foule nombreuse a manifesté, hier mercredi à la place de l’indépendance à Moroni, en mémoire aux victimes en mer de la traversée Anjouan, Mayotte et, à cette occasion, ont affiché leur indignation vis-à-vis du “Visa Balladur”. Une manifestation pour la même cause a eu lieu ce même jour dans l’après-midi à Mayotte et en France avec le soutien de plusieurs associations humanitaires internationales.

“Après l’institution en 1995 à Mayotte du “visa Balladur”, rappelle Me Ali Abdou El-Aniou de l’association des juristes qui a qualifié le visa Balladur de “Visa ya nyafati” (visa de la mort), on estime à plus de 18.000, le nombre de personnes qui ont perdu la vie dans le bras de mer entre Ndzuwani et Maore”. A tel point que ce bras de mer de 70 km est considéré aujourd’hui comme le plus grand cimetière marin du monde.

Au cours de son allocution le vice-président de l’assemblée, député Djaé Ahamada, a tenu à préciser qu’”il n’est pas besoin de rappeler que plus de 20 résolutions ont été votées par l’Onu, réaffirmant, toutes, la souveraineté de l’État comorien sur Mayotte et demandant à la France de se retirer de cette île”. Il a rappelé la résolution N° 31/4 du 21 octobre 1976 “qui condamne énergiquement la présence de la France à Mayotte, qui constitue une violation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République indépendante des Comores”.

“Et pourtant, continue ce représentant du peuple, la France a démontré qu’elle peut impunément fouler au pied le droit international, persuadé qu’il a mis à genoux les gouvernements comoriens successifs, par les aides budgétaires, les pressions politiques, les coups d’Etat, les déstabilisations à partir de Mayotte”. Le député faisait allusion au “référendum” sur la départementalisation de Mayotte, qui a lieu le 29 mars 2009. Une opération qui, on le rappelle, est condamnée par les Nations unies, l’Union africaine, la Ligue des États arabes et déclaré comme “nul et non avenu”.

 

De façon réfléchie et intelligente

 

Le vice-président Djaé Ahamada a, par ailleurs, affirmé son souhait de voir le gouvernement comorien “refuser à jamais que des Comoriens soient expulsés d’une terre comorienne“. Pour sa part, Djanfar Ahmed Mansoib, ministre de la Justice assurant l’intérim de son collègue des Relations extérieures, Fahmi Saïd Ibrahim – depuis quelques temps à la pointe du combat pour l’abrogation du visa Balladur et pour le retour de Mayotte – a soutenu que la question mahoraise à toujours mobilisé les gouvernements des Comores successifs.

Mais “il n’ ya pas assez de patriotisme dans le pays, nous devons enseigner l’éducation civique et privilégier les intérêts supérieurs de la nation. Souvent, reconnait le ministre, c’est l’intérêt particulier qui prime”.

 

Le Comité Maore salut un début de prise de conscience à Maore


 

La cérémonie a été clôturée par l’intervention d’Idriss Mohamed, principal animateur du Comité Maore, qui a commencé par affirmer que “la population mahoraise a pris conscience qu’elle a été dupée par la France mais ne veut pas pour autant, abandonnée les bénéfices économiques de l’aide française”. Idriss rejette, encore une fois, tout recours à la violence, “chaque chose à son temps, il faut se battre de façon réfléchie et intelligente”, professe-t-il. Il s’est ainsi inspiré des révolutions dans le monde arabe pour montrer que ce qu’on croît impossible aujourd’hui ne le sera probablement pas demain, “ces expériences devront nous faire comprendre qu’aucun despote ne peut résister à un soulèvement populaire”.

Il a ainsi, insisté qu’”il ne faut dorénavant rien céder à la France car aucune aide ne peut valoir les pertes humaines que nous subissons en mer chaque année”.

 

La manifestation a été définitivement close par une prière (douan) en la mémoire de tous ces milliers de victimes qui disparaissent en mer. “Que leurs âmes reposent en paix”.

 

Toyb Ahmed


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