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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 22:38

 

 

SOURCE : Al-watwan N° 1074 du 20 mai 2008

 

Le Cnrea, centre national pour la recherche en exploitation agricole, association

à but non lucratif, expérimente la production de riz en Grand-

Comore, après l’expérimentation concluante menée par une équipe chinoise

à Mohéli. Pour cette première phase d’expérimentation, le centre mise sur

la production des semences, en cultivant près de 10 hectares susceptibles de

produire près de 40 tonnes, à raison de 4 tonnes par hectare. Une cérémonie

est prévue le 22 mai pour récolter ce riz qui vient de prouver que le

pays est capable d’inverser la tendance, consommer sa propre production

au lieu d’importer 40.000 tonnes de riz par an.

C’est le 16 janvier 2008, exactement, que le centre a commencé à semer. Un délai de 120 jours est nécessaire avant la récolte. Les semences seront proposées par lesproducteurs au prix de 100 francs le kilo, revendu au transformateur à 125 francs, au commerçant à 150 francs avant de finir au marché au prix de 175 francs. Pour cette première expérience, neuf variétés de semences sont en phase d’expérimentation dont une qualité comorienne, le Irunbe, et des variétés en

provenance d’Asie et d’Amérique latine, du brésil précisément. Le taux de brisure des semences récoltées est de l’ordre de 60%, alors que le coût de production de ces 10 hectares est estimé par le centre à 750.000 francs. Les variétés répondant

au nom de Hawadji, Varsada, Varbe, Mwanbaha, Trewe, Bafou, Deve, et Safina sont de la qualité ‘de riz blanc’’. Le responsable Moutuon Zakoine, initiateur du projet ‘‘promet que les chinois ont accepté de venir installer une décortiqueuse dans les prochains jours’’.

Les deux villages de Simboussa et Ntosralé, situés dans la région de Mboudé, emploient en tout 46 apersonnes. Dans le premier village le  projet a enregistré une perte de l’ordre de 70%, ‘‘à cause du relâchement  de la surveillance de la plantation’’.

 

1488 tonnes de semences

 

Dans le second, Ntosralé, le projet est ‘‘fier des 95% de rendement  honorable enregistré’’. Cette première phase consiste à mettre à la disposition des agriculteurs qui le souhaitent des semences suffisantes  pour cultiver le riz sur l’ensemble du territoire national. Les  projections du centre ciblent près 372 hectares, capables de produire 1488

tonnes de semences. Déjà, trois zones ont été identifiées : le nord, le  sud et le centre de la Grande-comore avec comme village phares,  Dimadjou (Hamahamet), Simboussa (Mbadjini) et Maweni dans la région de Mboude.


Une cérémonie est prévue le 22 mai pour récolter ce riz qui vient de prouver

que le pays est capable d’inverser la tendance, consommer sa propre

production au lieu d’importer 40.000 tonnes de riz par an, et atteindre l’autosuffisance alimentaire. Pour répondre la demande en riz, le pays doit mettre à la disposition des agriculteurs 3333 hectares qui produiront trois fois par an, pour satisfaire la demande intérieure. Les agriculteurs comoriens qui ont atteint

une capacité de production de bananes de 16.000 tonnes l’an, peuvent

aussi diversifier les cultures en adoptant la culture du mais, par exemple,

et changer les habitudes alimentaires des Comoriens. Pour y parvenir, les

appuis financiers doivent leur parvenir directement et des politiques claires,

Cohérentes doivent être élaborées en les impliquant dans leur définition.

C’est la seule alternative viable, pour amortir la crise et préparer l’avenir.

 

Ahmed Ali Amir

Aboubacar Moindjié

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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 19:23

Comores / Diplomatie

Moroni, vendredi 16 mai 2008 (HZK-Presse)Alain Joyandet et Ahmed Ben Saïd Jaffar, respectivement secrétaire d’Etat français à la Coopération et à la Francophonie et ministre des Relations extérieures des Comores, ont signé hier peu après 21 heures, deux conventions de financement dites « post conflit et d’urgence ».

 La première convention, d’un montant de 410.820.000 FC (835.000 €) et la seconde de 147.600.000 FC (300.000 €), doivent permettre « la relance rapide de la coopération ». Très précisément, ce financement servira au paiement des arriérés de salaires des agents de l’Etat et autres fonctionnaires civils à Anjouan et au renforcement de l’administration publique dans l’île par l’achat de mobilier de bureau et de matériel informatique.

 Dans le communiqué conjoint signé par les deux parties, il a été annoncé « la prochaine réouverture de l’antenne consulaire française sur l’île d’Anjouan », les signataires se félicitant « du climat amical ayant présidé à cette rencontre qui ouvre de nouvelles perspectives pour des relations séculaires entre les deux pays », c’est-à-dire les Comores et la France.

 Au sujet des questions brûlantes de l’heure, Mayotte et Mohamed Bacar, le communiqué souligne un examen « de plusieurs sujets d’intérêt commun notamment la question de Mayotte, la circulation des personnes et des biens entre les îles de l’archipel, le traitement réservé aux Comoriens des autres îles à Mayotte ainsi que la demande d’extradition de Mohamed Bacar et ses affidés », prenant bien soin d’omettre l’île comorienne de Mayotte ?

 Ce qui aurait paru, peut-être, aux auteurs du communiqué un peu trop pour la partie comorienne car ce serait une reconnaissance de la partie française de l’appartenance de Mayotte à l’ensemble comorien.

 Alain Joyandet, selon des sources proches du ministère des Relations extérieures des Comores devait reprendre l’avion aussitôt après, tandis que son collègue de l’Outre-Mer, Yves Jégo quittera Moroni avant la fin de la matinée ce vendredi.

 Répondant aux questions des journalistes après la signature des conventions, M. Joyandet a déclaré que la France sait agir dans la durée mais aussi dans l’urgence, non sans rappeler les moments difficiles vécus mais qui relèvent du passé, tandis que son collègue des Relations extérieures comorien, dira que dans l’histoire des relations entre les pays, il arrive des fois qu’on connaisse des hauts et des bas.

 L’un et l’autre, certainement, pensaient aux manifestations d’hostilité contre la France vécues à Moroni, Mutsamudu, Fomboni, Dzaoudzi, La Réunion et dans plusieurs villes françaises à forte concentration comorienne après la fuite ou l’exfiltration de Mohamed Bacar dont la France a été soupçonnée d’avoir contribué.

 Quelques heures avant l’arrivée à Moroni de la délégation française, les parlementaires comoriens, avec à leur tête le président de l’Assemblée de l’Union, Said Dhoifir Bounou, et celui de l’Assemblée de l’île de Ngazidja, Soudjay Hamadi, sont descendus dans la rue de la capitale pour protester « contre la visite du ministre français des colonies », Yves Jégo.

 Dans leur communiqué publié la veille, les élus ont accusé le gouvernement de « haute trahison » pour avoir cédé devant la partie française sur « la question de l’île comorienne de Mayotte » et particulièrement la levée depuis le 1er mai dernier de l’interdiction du transport des ressortissants comoriens expulsés de Mayotte vers les trois îles soeurs.

 M. Hassani 
160508/mh/hzkpresse/15h00

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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 22:26

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 Comores / Politique & institutions

Moroni, vendredi 16 mai 2008 (HZK-Presse)« La Grande-Comore est fatiguée », a dit l’ancien préfet du Sud et notable de Ngazidja, le vénéré Mzé Mouigni Abdallah. C’était hier, jeudi après-midi, au cours d’un meeting appelé par Mohamed Abdouloihabi dans l’enceinte du siège de la présidence de l’île. Le ton est donné et les propos seront assez musclés. Celui qui a pris la parole au nom de Ngazidja a interpellé le chef de l’exécutif, lui demandant jusqu’à quand saura patienter l’île.

 « Hier, on sollicitait notre patience en attendant le retour d’Anjouan », a dit Mzé Mouigni Abdallah qui a poursuivi : « aujourd’hui, Anjouan est revenue. Où est notre part ? ». Et le notable du sud de s’étonner que les autorités de l’Union, qui sembleraient se soucier d’Anjouan seulement, paraîtraient oublier Ngazidja.

 « N’y a-t-il pas d’arriérés, ici ? » s’est interrogé l’orateur. Et de continuer par rappeler que dans un passé récent, un projet financé par la coopération chinoise devait électrifier toute l’île de la Grande-Comore. Mais à sa grande surprise, a-t-il laissé entendre, le projet devait être scindé pour une répartition équitable entre les trois îles.

 C’est sur ce ton que le discours se poursuivra avant que M. Abdallah appelle tous les Wangazidja à militer en faveur des intérêts de l’île. « Nous n’avons qu’un seul parti : Ngazidja. Qu’on ait élu Abdouloihabi ou pas, notre parti à nous tous, Wangazidja s’appelle Ngazidja ».

 Quant au président de l’île, après avoir fait un bref compte rendu de sa mission aux Etats Unis où il a pris part au Forum des maires et dirigeants municipaux arabes et américains, il a expliqué que ses relations avec le président de l’Union des Comores ne constituent pas « un conflit » mais plutôt des « incompréhensions ». Selon lui, c’est « Foundi qui refuse le dialogue, qui rejette toutes les propositions, jusqu’aux rencontres prévues entre les chefs des exécutifs de l’Union et des îles mais qui demeurent sans suite ».

 Le discours du meeting par les deux orateurs a rappelé au public un passé pas très lointain de conflit entre l’exécutif de l’île et celui de l’Union des Comores, en dépit d’un effort du président Abdoulihabi d’atténuer la virulence des propos de son prédécesseur à la tribune. L’assistance aura retenu que nous sommes revenus à la case départ et tout le monde s’est rappelé le passé conflictuel Elbak/Azali qui n’a rien apporté ni à l’un ni à l’autre et a tout fait perdre au pays tout entier.

 Ce regain de tension dans les rapports entre le pouvoir central et l’exécutif de l’île survient après une série de nominations opérées par le gouvernement de l’Union, en violation des textes en vigueur, notamment au centre hospitalier d’El-Maarouf, où le nouveau directeur nommé par le chef de l’Etat est très contestée par les autorités de l’île.

 « La virulence des propos que je viens d’entendre, confiera un confrère, ne m’a guère surpris. Ils ressemblent à s’y méprendre à ceux que j’ai entendus le matin à Voidjou lors de la cérémonie de passation de service entre la directrice sortante, Mme Ralia Abdou et son successeur, M. Daffar, l’ancien chef du protocole du président Sambi ».

 En effet, selon des participants à cette cérémonie, Mme la présidente de l’île avait donné le ton depuis le matin. Et qui a dit que le séparatisme était derrière nous ?

 M. Hassani
160508/mh/hzkpresse/9h00

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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 14:10
"Non à la visite du ministre français des Colonies" et "Non à l'occupation illégale de l'île comorienne de Mayotte", a t-on lu  sur des banderoles  portées par nos députés à Moroni. Comme quoi l'heure n'est pas à la rigolade !

En effet, comme ils l'avaient promu hier dans un communiqué publié à Moroni (voir ci-dessous le communiqué), certains députés de l'Union des Comores à la tête desquels se trouvait leur président, Monsieur Said Dhoifir ont défilé ce matin de Hamraba, le quartier de Moroni où se trouve leur siège jusqu'à la place symbolique de notre pays, "la place de l'indépendance". C'était pour manifester contre l'arrivée ce jour des secrétaires d'Etat français à l'Outre-mer et à la Coopération. Ces derniers viennent à Moroni pour tenir entre autres la première réunion du Groupe de travail à haut niveau (GTHN) entre la France et les Comores au cours de laquelle seront examinés les questions sur la circulation des personnes entre Mayotte et les autres îles des Comores.

"Le sens de cette manifestation est de montrer à la France et à la communauté internationale que quel que soit le temps passé, l'île de Mayotte est une île comorienne et elle le restera à jamais (...). Nous sommes ici pour l'amour que nous éprouvons pour notre pays", a déclaré à l'AFP le député Moumini Abdou.

Un petit rappel au Président de l'Union, Monsieur Sambi :

c'est vous, Monsieur le Président, qui nous avez dit dans votre discours  lors de la grande manifestation organisée au stade de Missiri de Mutsamudu le mois dernier suite à "la libération d'Anjouan" que "les autorités françaises savent très bien défendre les interêts de leur pays et c'est aux autorités comoriennes de faire la même chose"

c'est vous, Monsieur le Président, qui nous avez rappelé dans votre discours  lors de la grande manifestation organisée au stade de Missiri de Mutsamudu le mois dernier suite à "la libération d'Anjouan" que "Mayotte est et sera une terre comorienne et les autorités françaises ne pourront pas nous empêcher de la reclamer"

L'heure est venue monsieur le Président de montrer le bon exemple. Et ne decevez pas tous ces milliers de comoriens qui vous ont applaudi ce jour là lorsque vous avez tenu ces propos.

Il n'est jamais trop tard pour bien faire.

HALIDI-BLOG-COMORES

Ci-dessous le communiqué de l'Assemblée de l'Union des Comores publié hier à Moroni :




UNION DES COMORES

Unité -  Solidarité -  Développement

                                                                   ---------------

 

ASSEMBLEE DE L’UNION

-------

 

          Moroni le 14 mai 2008

 

COMMUNIQUE

 

L’Assemblée de l’Union des Comores, réunie en assemblée générale extraordinaire ce mercredi 14 mai 2008, à partir de 15h 30, en son siège au Palais du peuple de Hamramba, Moroni, a examiné avec toute l’attention qui s’impose la situation nationale relative à la question de l’intégrité et de la souveraineté de l’Etat comorien sur l’île comorienne de Mayotte. Après un débat riche et animé des députés, il a été décidé de porter à la connaissance des gouvernements comoriens et français et de la communauté nationale et internationale ce qui suit :

 

·        L’Assemblée de l’Union des Comores condamne énergiquement la décision du gouvernement comorien de lever l’interdiction de refoulement des Comoriens se trouvant à Mayotte. L’Assemblée considère que cette mesure a renforcé la position du gouvernement français qui continue à refuser de reconnaître la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Union des Comores sur l’île comorienne de Mayotte. L’assemblée demande donc au gouvernement comorien de revenir sur cette décision.

 

·        Par ailleurs, l’Assemblée de l’Union des Comores considère que l’arrivée d’une délégation française de « haut niveau », attendue à Moroni, demain jeudi, 15 mai par le gouvernement comorien, n’est pas opportune et qu’elle constitue une provocation pour notre peuple, surtout lorsqu’elle comprend en son sein le Ministre des Colonies, Yves Jego qui ne cesse de tenir des propos désobligeants contre notre peuple et contre sa revendication légitime sur Mayotte. Cette deuxième mission en un mois constitue aussi une concession de plus des autorités gouvernementales des Comores à la politique et au programme coloniales du gouvernement français à Mayotte, notamment, à son projet de faire de cette île comorienne un département français en avril-mai 2009, en échange d’une  convention de financement de projets de coopération, d’une aide budgétaire pour éponger les arriérés de salaires des fonctionnaires comoriens et l’octroi de visas français pour V.I.P se rendant à Mayotte 

·        Pour l’Assemblée, il s’agit encore une fois, d’une grave compromission faite de concessions inacceptables du gouvernement de l’Union des Comores au gouvernement français.

 

Il s’agit, pour les représentants du peuple comorien, d’un acte de Haute trahison nationale dont les commanditaires devront répondre devant la justice du  peuple comorien. L’Assemblée dénonce cette visite et demande en conséquence son annulation pure et simple. Elle recommande aux autorités gouvernementales comoriennes de ne pas recevoir cette délégation. Le faire serait un acte contre la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de notre pays, les Comores ; ceci est une violation grave de notre Constitution actuelle, notamment en ses articles 1,3,10 et 12  et contre la résolution n°3385 du 12 novembre 1975 de l’A.G des Nations Unies.

 

·        L’Assemblée de l’Union des Comores appelle le peuple comorien à rester vigilent et à se mobiliser pour parachever sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale bafouées. Elle informe l’opinion publique nationale et internationale du vote prochain d’une résolution suivie d’actions contre le projet du gouvernement français d’organiser un référendum à Mayotte pour la départementalisation de notre île et contre le gouvernement comorien qui fait preuve ces derniers temps de beaucoup de légèretés  et d’insouciance dans les négociations des conventions qu’il signe avec la France, bradant ainsi l’intégrité de notre pays et de sa souveraineté sur l’île comorienne de Mayotte. Elle appelle les partis politiques, la société civile, les forces vives du pays et la communauté internationale, notamment l’U.A pour une implication active contre la départementalisation de Mayotte et contre l’occupation illégale de cette partie de notre territoire par la France.

 

Elle informe enfin que dès demain jeudi 15 mai, elle va mener une série de manifestation contre l’arrivée à Moroni du Ministre français des Colonies, Yves Jego et contre les décisions de renonciation de notre souveraineté nationale par le gouvernement comorien.

 

 

 

Fait et publié à Moroni le 14 mai 2008.

 

 

  

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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 08:10

La décision de l’OFPRA (l'Office français de protection des réfugiés et apatrides) est bien tombée le mercredi dernier. La demande d’asile politique de Mohamed Bacar et la plupart de ses hommes a été rejetée. En effet, parmi ses 22 hommes, 4 se sont vus finalement accorder le  statut de réfugié politique en France. Toutefois, il est fort probable que Mohamed Bacar et les autre recalés saisissent  la commission de recours des réfugiés, à Paris, pour un réexamen de leur dossier. Affaire à suivre.

Néanmoins, l’OFPRA a évoqué dans sa décision des risques “réels et dangereux” qui pèseraient sur Mohamed Bacar s’il devait être renvoyer aux Comores. Ce qui signifie logiquement que celui ci sera peut être expulsé un jour mais vers un autre pays qui accepterait de l’accueillir.  
La préfecture de La Réunion a aussitôt publié un nouvel arrêté de reconduite à la frontière à l’encontre de MOhamed Bacar et consorts tout en excluant une reconduite vers les Comores.

 

Les autorités comoriennes espèrent tout de même son extradition vers notre pays. « Nous espérons qu'il ne sera pas envoyé ailleurs.  La France doit mesurer l'importance de l'enjeu qui, en tout état de cause, ne pourra compromettre les relations entre les deux pays » a déclaré le ministre de l’éducation nationale de l’Union des Comores et porte parole du gouvernement, Monsieur Abdouroihim  Said Bacar.

 

HALIDI-BLOG-COMORES 15 mai 2008

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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 19:40
SOURCE : APA-Moroni (Comores) 14 mai 2008

Dans un communiqué publié ce mercredi 14 mai, l'assemblée nationale des Comores « dénonce » la venue aux Comores du secrétaire d'Etat français à l'Outre-mer, Yves Jego, et demande « l'annulation pure et simple » de sa visite.


Ces derniers temps, les députés comoriens ne cessent de critiquer le gouvernement comorien après sa récente décision de lever l'interdiction relative au refoulement des Comoriens résidant à Mayotte.
Ils accusent ouvertement le président Sambi d'avoir levé le pied sur une revendication aussi capitale que celle du retour de Mayotte dans le giron comorien.
Pour le parlement, il s'agit d'«un acte de haute trahison nationale dont les commanditaires devront répondre devant la justice de notre pays ».
« L'arrivée de cette délégation est une provocation, surtout qu'elle comprend en son sein le ministre des colonies », lit-on dans le même communiqué.
L'assemblée dit regretter que le gouvernement comorien ait « bradé » l'île de Mayotte « en échange d'une convention de financement de projets, d'une aide budgétaire pour éponger les arriérés de salaires des fonctionnaires comoriens et de l'octroi de visas français pour VIP voulant se rendre à Mayotte ».
Les députés comoriens n'excluent pas la possibilité de descendre, demain (ndlr : jeudi), dans la rue pour protester conte l'arrivée de la délégation française aux Comores.
Ce mercredi 14 mai, une manifestation contre la France s'est déroulée à Paris devant l'ambassade des Comores en France, a appris APA.
IM/aft/APA 14-05-2008
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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 15:09

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

  Moroni, mercredi 14 mai 2008 (HZK-Presse)C’est ce mercredi après-midi qu’est attendue à Moroni la délégation ministérielle française, conduite par le secrétaire d’Etat à la Coopération Alain Joyandet, qui sera accompagné par son collègue de l’Outre-mer, Yves Jégo.

 Les deux secrétaires d’Etat auront des discussions à Moroni dès demain jeudi 15 mai, avec la partie comorienne, dans le cadre de la tenue de la première réunion du Groupe de travail à haut niveau (GTHN) dont la création a été décidée lors de l’entretien qu’a eu à Paris le 28 septembre 2007, le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi avec son homologue Nicolas Sarkozy.

 Selon le Quai d’Orsay, le gouvernement français s’en tient à un « commun accord » obtenu avec les Comores de « maintenir le dialogue sur la question de Mayotte dans un cadre strictement bilatéral ». Au menu des discussions franco-comoriennes il existe un certain nombre de questions qui fâchent, notamment celle relative à la participation de Mayotte en tant qu’entité aux jeux des îles de l’Océan indien, ou celle concernant la numérotation téléphonique, suite à l’opposition des Comores à l’attribution d’un indicatif international pour Mayotte, autre que le 269 utilisé pour l’ensemble des 4 îles de l’archipel. Paris espérait rendre dès 2007 cette option « inévitable pour des raisons techniques (passage à des numéros à 10 chiffres, développement de la téléphonie mobile et de l’internet) ».

 Avant de quitter Paris hier mardi, M. Jégo a tenu à préciser l’objectif de cette mission, en déclarant en substance la volonté de Paris d’aller vers « une coopération renforcée » avec les Comores, tout en maintenant une position de « fermeté » sur l’épineuse question de Mayotte.

 C’est en tous cas ce que rapportait hier soir une chaîne de télévision française, qui a interrogé M. Jégo. Pour ce dernier une coopération franco-comorienne renforcée suppose que les deux pays doivent « éviter que bon nombre de Comoriens n'éprouvent le besoin de venir à Mayotte », l’île comorienne restée sous occupation de l’ancienne puissance coloniale, en dépit de la revendication de l’Etat comorien.

 Invité de Canal+, le secrétaire d’Etat ne s’est pas empêché d’évoquer le dossier sensible de ce qu’il appelle « la pression migratoire sur Mayotte », s’agissant des mouvements de population entre Mayotte et ses trois îles sœurs, comme si la France attendait des autorités comoriennes une reconnaissance de fait de ces expulsions massives dénoncées par l’ensemble de la classe politique comorienne et la société civile.

 Or depuis la levée controversée par le gouvernement comorien de l’interdiction du transport de ses ressortissants expulsés de Mayotte, l’on se remet déjà à citer des chiffres, comme d’un résultat de la « fermeté » française de faire appliquer dans l’île cette logique de quotas préalablement fixés depuis Paris des « reconduites aux frontières », qui ont pris une ampleur sans précédent depuis l’instauration en 1994 du visa Balladur exigé à tout comorien désirant se rendre à l’île au lagon.

 « Depuis le 1er mai, nous avons déjà renvoyé 500 personnes », se targue le secrétaire d’Etat, qui rappelle que l’objectif fixé pour l’année dernière était de « 14.000 reconduites », et qu’aujourd'hui l’administration française estime à « plusieurs milliers ceux qui doivent rentrer dans leur pays d'origine [l’Union des Comores, ndlr] » .

 Après un mois d’interdiction formelle d’accueillir ses ressortissant expulsés de Mayotte, le gouvernement comorien est revenu sur sa décision fin avril dernier, en contre partie de l’engagement de la France d’assouplir les procédures de délivrance de ce visa. Une décision qui a suscité une controverse aussi bien à Moroni qu’au sein de la diaspora, notamment à Paris où une manifestation doit se dérouler ce mercredi à 9 heures, devant l’ambassade des Comores.

 El-Had Said Omar
140508/eso/hzkpresse/6h00

 

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 11:53

 

Le Palais des Sultans à Mutsamudu, Ujumbe, s’est écroulé le jeudi dernier, vers deux heures du matin. D’importants dégâts matériels et un blessé grave sont à déplorer. Heureusement, ces dégâts sont limités uniquement au niveau supérieur  du Palais. C’est la toiture qui cède, emportant avec elle la façade latérale droite. Celle-ci a entraîné à son tour la maison d’en face. Sous deux mètres de hauteur, les gravats et les décombres occupent une quinzaine de mètres de longueur. Quatre boutiques et une pharmacie sont privées d’accès. C’est au milieu de ces décombres qu’on a extirpé Saïd Ali Saïd Omar quelques minutes après la catastrophe. Ce sexagénaire se trouvait au premier étage de sa maison quand celle-ci a accompagné le Palais dans son effondrement.


 
De facto, la ruelle qui longe le Palais en direction de la Mosquée de vendredi est restée coupée. De plus, toute la partie supérieure de l’édifice menace de céder. La façade principale, pourtant visiblement intacte, la façade arrière, la deuxième moitié de la façade droite aussi, toutes, peuvent tomber à tout moment. Elles menacent même la mosquée de vendredi. Aussi, aucune mesure de police n’est prise pour protéger les passants ou les habitations avoisinantes. A Mutsamudu, la population est sous le choc. ‘‘C’est en quelque sorte une bibliothèque qui part en feu’’, se désole le maire de la ville. Il n’a pas tort. Ujumbe, 850 m2 repartis à deux niveaux, est un joyau architectural construit sous le règne du Sultan Abdallah 1er (1792-1803). Avec ses poutres en bois, il est célèbre par ses plafonds en coffre, sa calligraphie arabo-islamique rouge et noire et les moucharabiehs qui ornent ses fenêtres.

 

 Palais royal jusqu’à la fin du Sultanat en 1912, Ujumbe a vu défiler l’essentiel de l’histoire politique de Ndzuani voire de tout l’archipel : c’est dans ce palais que le Sultan Salim reconnaît la présence française à Mayotte en 1846 ; c’est également là qu’Abdallah III est contraint de signer l’accord de protectorat de son Île avec la France en 1887. Durant tout le XXème siècle, Ujumbe servira à tout. Pêle-mêle, il a été siège du Canton, dispensaire, école primaire publique, bureau du cadi, école privée, dojo, musée, salle de répétition théâtrale.

 Inscription à l’Unesco

 Il a même servi de prison sous le séparatisme : les éléments de l’Armée nationale du développement capturés lors du débarquement de 1997 y ont passé quelques jours.

Aujourd’hui, Ujumbe héberge une pharmacie  et deux petits commerces. L’effondrement du niveau supérieur du  palais royal relance le débat sur la préservation et la conservation du patrimoine culturel de ce pays. La catastrophe du jeudi dernier n’est pas une surprise. Selon Houmadi Halifa,chercheur en archéologie au Cndrs- Ndzuani, ‘‘la sonnette d’alarme avait été tirée dès 2004’’. Conscient des menaces qui pèsent sur le patrimoine culturel comorien, Msaanda, une association comorienne basée en France, se mobilise pour l’inscription de la vielle ville de Mutsamudu sur le patrimoine mondial de l’Unesco. Le palais est le premier édifice que Msaanda projette de sauver. Afin de soutenir cette demande, une étude est menée par Pierre Blondin, un architecte urbaniste lillois. Le rapport, adressé à l’Unesco et aux autorités comoriennes, décrit l’état catastrophique du palais. Des mesures urgentes de conservation s’imposent. Mais rien ne sera fait. Plus étonnant encore, Ujumbe est resté un palais royal abandonné. Personne ne s’occupe de l’entretien de ce bâtiment vieux de deux siècles et demi : ni le gouvernement fédéral, ni celui de Ndzuani, ni même la municipalité. Pourtant, ‘‘chaque jour nous voyions les poutres de la toiture céder une à une’’, fait remarquer une dame qui tient un commerce au rez de-chaussée. Saïd Mansoib, voisin du palais et proche parent du seul blessé de ce triste évènement, est très remonté.

 ‘‘J’accuse Shama Sha Ounono de l’état de délabrement d’Ujumbe’’, réagit-t-il. Shama Sha Ounono est une association de promotion de la santé qui a son siège au rez-de-chaussée du palais.

 Un pan de notre histoire qui disparaît

 

 Il y a ouvert une pharmacie et a mis en location deux petites chambres. Il ajoute : ‘‘J’ai dit aux responsables de l’association de prendre les recettes de leurs activités et de les allouer à l’entretien du bâtiment. Il y avait 920 poutres à remplacer. On ne m’a pas écouté’’. A l’association, on s’en défend. ‘‘Il faut beaucoup de moyens pour entretenir un tel ouvrage’’,avance Salim Djaha. ‘‘Cela fait longtemps que le Palais se porte mal, poursuit-il. Nous avons alerté les autorités qu’Ujumbé finira par tomber. Nous n’avons jamais reçu de subvention de la part des pouvoirs publics. D’ailleurs, nous avons dû, nous-même, aménager le rez-dechaussée lorsque nous voulions ouvrir la pharmacie’’. Localement, seule la Jeune chambre internationale Mutsamudu semble avoir essayé de faire quelque chose pour sauver Ujumbe. Imrane Miftahou, ex-président de cette association, en est convaincu. L’année dernière, elle a organisé une soirée de levée de fond avec comme objectif de gagner un million de francs afin de financer l’édification d’un échafaud de soutien de la toiture. Mais l’opération n’avait pas rapporté grande chose. Aujourd’hui, la population se rend compte de la gravité de la situation. ‘‘Si on ne parvient pas à restaurer ce palais, ce sera une partie importante de notre histoire qui disparaîtra’’, conclut Djounaïd Abdou, un enseignant d’Histoire Géographie.


 
SOURCE : Anzaouir Ben Alioiou

Al-watwan N° 1068 du 12 mai 2008

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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 09:14

C'est officiel maintenant. Le decret du Président de l'Union des Comores est publié hier à Moroni. Les élections tendant à élire le chef de l'exécutif d'Anjouan seront organisées les 15 et 29 juin( au cas où aucun candidat ne sera élu dès le 1er tour).  

La campagne électorale débutera le 30 mai et sera close le 13 juin 2008 pour le 1er tour et du 18 au 27 juin 2008 pour le second tour.

A titre de rappel, il y aura 5 candidats effectifs  qui se présenteront à ces élections.  Il s'agit de :

Bacari Abdou ( Député de l'Assemblée de l'île, originaire de Mutsamudu)
Bastoine Soulaimane (Magistrat et ancien Président  de la commission d’homologation des élections présidentielles de 2002, originaire de Ouani)
 Mohamed Djanffari (Député de l'Union, retraité de l'armée française, Homme d'affaires et candidat malheureux aux dernières élections présidentielles de l'Union, originaire de Sima)
Moussa Toybou (Ancien Ministre de l'époque Djohar, originaire de Ongojou - Gnoumakelé. Il serait le candidat soutenu par le Président de l'Union des Comores, Monsieur Sambi)
Sondi Abdoullatuf (Entrepreneur, originaire de Domoni)

Selon certains analystes politiques, tout se jouera entre les candidats Mohamed Djanffari et Moussa Toybou.

En vérité,  nous risquons d'assister à Anjouan à un véritable affrontement politico-électoral entre Mohamed Djanffari et le Président de l'Union des Comores, Monsieur Sambi par Moussa Toybou interposé. D'ailleurs ce combat est déjà engagé avant l'heure (voir ICI). Car avec tout le respect que nous  devons à Moussa Toybou, nous ne pensons pas un seul instant qu'il a le gabarit politique et populaire de s'y opposer à son adversaire. Et croyez  moi quand j'affirme que je m'éfforce juste de rester objectif ne serait ce qu'un petit peu. 

L'année dernière, le premier était déjà considéré par les analystes politiques comme étant le favori (voir ICI).

 Est ce toujours le cas compte tenu du contexte actuel ? That is the question. Nous espérons qu'on  laissera surtout les Comoriens résidant à Anjouan choisir librement et proprement leur chef de l'exécutif et ce dans l'interêt de tous !

HALIDI-BLOG-COMORES

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8 mai 2008 4 08 /05 /mai /2008 19:02
 
 
 

APA-Moroni (Comores) Le Comité de soutien de Mohamed Djanfari, l’un des cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle à Anjouan, a accusé dimanche le président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, de vouloir influencer le vote des Anjouanais.

Dans une lettre ouverte publiée à Moroni le 3 mai, le Comité de soutien fustige l’attitude du président des Comores qui a pris "fait et cause" pour Moussa Toyb.

«Nous assistons ces derniers jours à Anjouan au début d’une campagne de violation de la démocratie. Cela est d’autant plus inquiétant qu’elle est menée par celui la même qui nous promettait des élections libres et démocratiques » lit-on dans la lettre.

Dans son dernier passage sur l’île, le président Sambi mettait en garde tout Anjouanais qui voudrait s’opposer à ses choix politiques.

«Je n’ai pas libéré l’île pour laisser quiconque faire ce qu’il veut à Anjouan »* avait-il déclaré, faisant allusion à certains actes administratifs du président intérimaire, Lailizamane Abdou Cheik.

Les partisans du candidat Mohamed Djafari dénoncent aussi « une campagne d’intimidation contre ceux qui soutiendraient un autre candidat que celui qu’il a décidé de porter à bout de bras ».

SOURCE : APA NEWS 04/05/2008



NOTRE ANNOTATION :


*Selon le journal Alwatwan (n° 1065 du 07 mai 2008 page 3), le président Sambi aurait tenu les propos suivant " je n'ai pas libéré Anjouan pour laisser quiconque foutre la m... et faire ce qu'il veut". Pour des proches du président,  le souci de celui ci est d'éviter que l'île "ne rétombe pas dans les errements du passé".

Quant à la date de l'élection présidentielle, elle n'est toujours pas officielle. Selon le calendrier convenu entre les différentes parties prenantes, elle devrait normalement avoir lieu les 15 et 22 juin 2008 pour les deux tours du scrutin. Mais on prête au Président Sambi de chercher à racourcir ces délais. "Il veut que le premier tour ait lieu le 8 juin" selon une source parlementaire citée par Alwatwan.

HALIDI-BLOG-COMORES




 
 
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