Source : HZK Presse du 9 mars 2011
Journée de la femme: Rehausser la représentation de la femme à 50% pour avoir la parité
Ce mardi est célébrée la journée internationale de la femme. L’occasion pour la femme comorienne d’exprimer ses craintes et ses espoirs, dans un monde où la parité, pour ne pas dire l’égalité homme/femme est encore loin de se réaliser, malgré les progrès notoires accomplis ces dernières années. La Gazette / HZK-Presse a interrogé une des militantes de la société civile, Mme Chouhoura Abdallah pour brosser un premier bilan de l’action menée aux Comores pour la promotion du rôle de la femme dans la société et surtout dans la sphère politique.
(Photo : Chouhoura Abdallah / Archives HALIDI-BLOG-COMORES)
Question : Madame Chouhouroi Abdallah, vous êtes la présidente du réseau national des avocats du
Genre (RENAG), vice présidente de la plateforme nationale des femmes en politique ayant joué le rôle de facilitatrice durant les deux jours de travaux, parlez nous entre autres des activités
réalisées de la journée de la femme de ce 8 mars ?
Madame Chouhouroi Abdallah : La journée de ce 8 mars a un parfum particulier. En plus des cérémonies classiques, cette année on procède à un état des lieux sur la participation des femmes et des hommes responsables. Nous estimons que c’est un départ. On est face à une situation où l’ensemble des élus au niveau des exécutifs vont prendre fonction en même temps pour un mandat de 5 ans, et que tous ces élus se sont engagés pendant la campagne pour promouvoir la prestation de la femme au niveau de la prise des décisions.
Question : Et qu’est ce qui a été fait de concret au niveau du RENAG ?
C.A. : Le RENAG a initié et réalisé une enquête qui visait à identifier les postes selon le Genre et a identifié 64 postes politiques aux gouvernorats. Sur ce, 58 postes politiques sont occupés par les hommes, soit 91%, et seulement 6 pour les femmes, soit 9%, au niveau de Ngazidja. Au niveau des postes techniques, on compte 81 postes, avec 59 occupées par des hommes, soit 73% contre 22 par des femmes soit, 27%. Quant au niveau de l’Union, on en a compté 117 postes dont 88 (75%) occupées par des hommes contre 29 (25%) par des femmes. Donc c’est avant tout de montrer la disparité flagrante entre l’homme et la femme.
Question : Comment s’est déroulé l’enquête ?
C.A. : Sur la base de cette enquête qui est aussi au niveau des îles, le RENAG développe des négociations avec les nouveaux élus même si l’on sait qu’ils n’ont pas encore pris fonction, mais d’ici peu, ils vont prendre le relai car ils se sont engagés pendant la campagne en disant que la femme aura sa place qui lui revient. Pour cela on est allé les voir avec ces données là, il y a eu des missions du RENAG dans les îles pour leur présenter les résultats d’enquêtes et aussi le plaidoyer.
Question : Qu’attendez-vous de cette action ?
C.A. : Notre objectif c’est d’arriver d’ici la fin de leur mandat de 5 ans, à au moins un tiers des postes (c’est-à-dire 30%) soient occupées par des femmes. A Ngazidja par exemple on est à 25%, là on voudrait plutôt la parité parce que ça dépend aussi de la situation. On négocie avec les gouvernements des îles pour que d’ici 2015, ils puissent rehausser ce niveau à 50% pour parvenir à la parité souhaitée. Là où on a 9% par exemple au niveau politique, on voudrait arriver à 30%. Cela signifie non seulement que les femmes s’organisent, s’engagent davantage et agissent autrement que ce qu’elles ont fait jusqu’à maintenant, mais cela signifie aussi que les dispositions notamment législatives soient prises pour encourager et faciliter le travail que font les Ongs et aider les gouvernements pour que les femmes soient mieux représentées.
Question : Et qu’avez-vous pris comme engagement?
C.A. : Pour cette activité prévue dans le cadre de la célébration du 8 mars, il faut identifier des femmes selon leur expérience, leur engagement et leur ambition et profession pour faire un répertoire et le présenter aux différents élus. De notre coté on s’engage aussi à accompagner ces femmes parce que généralement les femmes ont peur des responsabilités. Donc le RENAG se donne la mission d’encadrer ces femmes là pour les former afin qu’elles puissent servir de modèles aux autres femmes qui n’osent pas encore s’engager. Tous ces résultats on veut les présenter ce 8 mars à l’occasion de la cérémonie pour prendre à témoin, tous les citoyens comoriens. Il s’agit d’informer l’opinion nationale que la plateforme a vu le jour, et le RENAG présentera aussi les résultats de l’enquête pour montrer la situation actuelle.
Propos recueillis par Fatouma Hamada
Publié le: 09/03/2011 – 11:48:39 Par: HZK-Presse