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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 22:03
Etant un adepte du twarab de Zanzibar, il est de mon devoir de rendre un Grand Hommage à Bi Kidude (Son vrai nom est Fatuma binti Baraka), une légende du Twarab, qui nous a quittés hier (17 avril 2013) sur son île natale. Originaire de l'île de Zanzibar (TANZANIE), elle serait née en 1910.
Bi Kidude va beaucoup nous manquer mais grâce à son oeuvre et à sa belle voix (voir la vidéo ci-dessous), nous ne l'oublierons pas.
En 2005, elle avait reçu le prestigieux prix World Music Expo (Womex) pour sa contribution extraordinaire à la musique et à la culture de Zanzibar.
Paix à son âme.
Ci-dessous ce qu'on pouvait lire dans une dépêche de l'AFP d'hier :

"Bi Kidude, visage ridé sur une frêle silhouette et voix haut perchée, dépensait une énergie débordante sur scène, frappant un large tambour coincé entre ses jambes, tirant à intervalles réguliers sur une cigarette ou lampant une rasade d'alcool à la bouteille."

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 23:08

HOMMAGE AU BÂTONNIER MARIO STASI /

L’ANCIEN BÂTONNIER DE PARIS MARIO STASI, L’AVOCAT PAR EXCELLENCE ET UN GRAND HOMME DE CŒUR S’EN EST ALLE LE 3 NOVEMBRE 2012

 

 

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Nous sommes mercredi 8 novembre 2012, il est 9h17, je reçois le sms suivant de la part d’un Grand ami : « J’ai lu dans le Figaro le faire-part du décès du Bâtonnier Mario STASI. Amitiés. ». C’est comme cela que j’ai appris avec Grande tristesse le décès du Bâtonnier Mario Stasi à l’âge de 79 ans.


Je n’en reviens pas. Je suis tétanisé. Mes larmes coulent sans le vouloir ! La tristesse m’accapare en douceur et progressivement. Je viens de recevoir un vrai coup sur le visage lequel m’assomme. Le mal m’envahit sérieusement.

 Cinquante minutes, m’a-t-il fallu pour me réveiller, répondre à mon Grand ami et annoncer à mon tour la mauvaise nouvelle à certains proches qui connaissaient l’estime et le Grand respect que j’avais pour le Bâtonnier Mario STASI. L’avocat par excellence et le Grand Homme de cœur que j’ai croisé par hasard un jour de 1997 et qui a beaucoup fait pour moi. J’ai et aurai toujours de l’estime et un Grand respect pour le défunt. J’honorerai sans répit sa mémoire.


Je garde un très bon souvenir de ce Grand Homme de cœur qui avait l’esprit ouvert.  Le Bâtonnier STASI était, en effet, un Homme chaleureux, souriant, disponible et  accessible et ce, en dépit de son emploi du temps très chargé et de ses multiples pérégrinations judiciaires ou culturelles à travers le monde pour défendre des causes nobles et la justice.

 

Le Bâtonnier Mario STASI n’était pas n’importe qui. Il fut, en effet, une des « belles figures du barreau de Paris », Bâtonnier de Paris en 1986 et 1987, Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur*, Ancien Premier Secrétaire de la Conférence des avocats au barreau de Paris et Président puis secrétaire général de la CIB (Conférence International des barreaux de tradition juridique commune) pendant 25 ans. Cette institution  regroupe  les barreaux francophones d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie.

Pourtant il ne sous-estimait ou méprisait personne. Il mettait toujours à l’aise son interlocuteur peu importe son âge ou sa classe sociale. Il le recevait toujours avec un sourire enjôleur et radieux. Il abordait avec aisance les différents sujets avec lui. Après quelques minutes de conversation avec lui, des liens forts se tissaient. L’on avait l’impression de le connaitre depuis très longtemps. Nos rares échanges agréables ont été d’une grande richesse  pour moi. Il m’a beaucoup appris dans un laps de temps. J’aimais l’entendre et l’écouter parler. Comme l’a bien souligné le Président du CNB (Conseil National des Barreaux), le Bâtonnier  Christian CHARRIERE-BOURNAZEL, dans son communiqué en date du 6 novembre 2012, le Bâtonnier STASI « cet éternel jeune homme avait le don d’éclairer les visages les plus fermés et de faire s’ouvrir les cœurs ».


Grand avocat respectueux et respecté, et orateur hors de commun, c’est aussi le souvenir que je garde du Bâtonnier Mario STASI, un Grand professionnel. Un Grand avocat qui défendait des valeurs nobles et était très attaché au respect de la justice à tous les niveaux et un peu partout dans le monde. Malgré sa notoriété, sa médiatisation et son âge, il allait encore plaider même pour des affaires concernant des « clients modestes ». Les formules et mots forts auxquels il avait fait recours , en novembre 2011, pour défendre purement et simplement le respect scrupuleux de la loi qu’elle soit bonne ou mauvaise lors d’une audience devant la cour d'Appel de Versailles à laquelle j’avais assisté raisonnent et raisonneront toujours dans ma tête.   

 

Que votre âme repose en paix ! Amen. J’attends impatiemment ce Grand jour où je penserai fortement à vous. Merci pour tout Monsieur le Bâtonnier.

 

 

 Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

* Ci-dessous un extrait du discours de Madame Michel Alliot Marie, Ancien Ministre de la justice  à l'occasion de la décoration du Bâtonnier Mario STASI des insignes de Commandeur dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur en juin 2010.


 "La Légion d’honneur est la plus haute distinction de la République.
Elle honore des hommes et des femmes qui, par leur action, par leurs talents, ont su rendre d’éminents services à notre pays. Elle exprime la reconnaissance de la Nation à l’égard de celles et de ceux qui contribuent à la fierté et au rayonnement de la France. Mario Stasi a atteint le grade d’officier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur. Sa promotion au grade de commandeur dans l’ordre national de la Légion d’Honneur distingue l’une des figures les plus éminentes du barreau de Paris.   
Permettez-moi, pour commencer, de poser une question, en forme de sujet pour la conférence du stage : à quoi tient le pouvoir des mots ? Chacune de vos plaidoiries apporte une réponse à cette question.
Sans doute, le don de la parole, le talent de l’orateur, l’ingéniosité du rhéteur l’expliquent en partie. Vous portez ces qualités à la perfection. Mais la puissance de votre verbe ne se limite pas à une seule question de technique. « L’éloquence est une peinture de la pensée », écrivait Pascal.
Votre éloquence dépeint une pensée, une réflexion.
Votre maîtrise de l’art oratoire exprime une vision élevée de votre rôle et de votre mission. (…) Partout, vous défendez les droits de l’homme avec la même vigueur, avec la même passion, avec le même talent.
On ne remporte pas les combats que vous avez menés sans une force intérieure hors du commun. Vous vous êtes appuyé sur une vaste culture, nourrie de votre goût pour la littérature et la musique. (…)
A toutes les étapes de votre carrière, vous avez fait le choix de l’excellence.
Pour le barreau de Paris, vous êtes une voix, une figure, une conscience.
Pour tous les avocats de France, vous êtes un modèle et une référence.
Pour la justice française, vous êtes un motif de fierté. Depuis plus d’un demi-siècle, vous placez votre intelligence, votre talent, votre charisme.au service du droit et des libertés. (…)"



 

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 20:59

Mahmoud Soidik est décédé, un pionnier s'en est allé!

Mahmoud Soidik est décédé, un pionnier s'en est allé!

L'homme d'affaires , Salimamoud de son vrai nom Mahmoud Soidik est décédé à Paris. L'homme est connu du monde des affaires pour avoir été pionnier dans beaucoup de domaines. Il fait partie des jeunes entrepreneurs qui ont tenté l'aventure de l'industrie, sortant du sérail traditionnels secteurs de la vanille et girofle, pour faire autre chose et le réussir. Il a commencé par l'ouverture d'une maison de couture, confectionnant les costumes de la place, avant de tenter l'industrie du vêtement avec ses chemises et ses pantalons estampillés "made in comores".

 

Salimamoud se lancera dans la boulangerie et la pâtisserie et le fast food, avant d'ouvrir son magasin d'importation général de quincaillerie.

Volontariste, il tentera de monter des unités industrielle avec "Naziko", un savon local fabriqué avec le coco, et son café local, prisé pour le café mohélien.

 

Salimamoud achètera son premier bateau, Moina Koukouoi, du nom de sa grand mère, et fêtera un an avant, en grande pompe son premier milliard.

Cet homme autodidacte avait un coeur gros, apportera sa contribution, à des causes humanitaires dans la discrétion. Il est connu aussi à Moroni pour la distribution quasi-annuelle de la zakat, à beaucoup de foyers.

Il tentera l'aventure dans la politique, mais ça ne le réussira pas. Ce père de famille était proche de la jeunesse qu'il savait écouter et réspecter.

Sa disparition laissera un vide à Moroni, sa ville natale et dans le milieu des affaires.

 

AAA

 

Source : Alwatwan du 15 février 2012

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 22:07
Une pensée profonde pour une de mes idoles qui est partie aujourd'hui (samedi 17 décembre 2011) à l'âge de 70 ans.
Une grande dame nous a quittés. La Grande CESARIA EVORA n'est plus. mais sa voix fascinante sera toujours là pour nous consoler.
"Petit pays je t'aime beaucoup ; petit, petit je l'aime beaucoup". A chaque fois que j'écoute "Petit pays", cette belle chanson dédiée à son pay le"Cap Vert, ces dix petits morceaux de terre lunaire en cercle sur le bleu foncé de la mer, à 500 km au large des côtes du Sénégal" je scrute ma Lune.
Merci beaucoup pour ce bonheur que tu me procures depuis les années 90. Je t'ai en fait découverte en 1994 grâce à ton album "Sodade". Depuis, je ne t'ai plus lachée. Tes plus belles mornas m'ont toujours bercé.
Repose en paix Césarisa Evora. Je prie et prierai pour toi Grande Dame !
Ci-dessou une vidéo de ma chanson préférée "Petit Pays"
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)
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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 00:11

C'est avec tristesse que nous avons appris le decès de notre ami Abdouroihamane Said Omar surnommé Poupée survenu cette nuit à Paris. Nous présentons nos sincères condoléances à toute sa famille et plus particuliérement à son épouse, la styliste et militante féministe, Latufa.

 

Ayant connu et cotoyé Abdouroihamane en 1997 au sein de l'association Fraternité Anjouannaise (devenue par la suite Fraternité Comorienne) aux côtés de Mohamed Ahmed Chamanga, Salim Combo, Abdallah Mirghane, Abana, Mahmoud Ibrahime et les autres, nous gardons le souvenir d'un vrai combattant et militant sincère pour l'intégrité territoriale de notre pays natal. Ce comorien de  Mutsamudu, a, en effet, fait partie de ces  rares  Anjouanais qui avaient réfusé en 1997, dès le début, de suivre la folie séparatiste. Il affichait avec fierté ses positions unionistes en France. Un Homme très courtois, discret mais fidèle à ses nobles convictions qui était toujours présent aux différentes manifestations et réunions de la diaspora comorienne en région parisienne pour défendre l'unité des Comores et l'amour entre les comoriens.

 

Répose toi en paix cher ami de combat. Nous ne t'oublierons jamais. Ton decès est un grand choc et une Grosse perte pour nous.

 

Comoriennement,

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 23:57

Une pensée pour le Président Ahmed Abdallah Abdérémane, père de l'indépendance des Comores assassiné dans la nuit du 26 au 27 novembre 1989 dans son palais de Beit Salam à Ngazidja, une des îles Comores. Ci-dessous sa biographie :


Hommage au père de l’indépendance des Comores

 

 

Ahmed Abdallah Abdérémane est né le 12 juin 1918 à Domoni d’une famille de riches propriétaires terriens. Après des études primaires passées à Sima, au Nord de l’île, et trois années d’enseignement secondaire passées à l’école régionale de Majunga à Madagascar, il rejoignit son île natale en 1940 et s’associa à l’entreprise commerciale familiale.

 

Dynamique, pugnace et volontaire, il s'intéressa de suite au sort de ses concitoyens, au niveau de son village où il devint écrivain public, puis au niveau de sa région et connut des démêlés avec l’administration coloniale de l’époque à propos des questions agraires concernant l’île d’Anjouan. Sa carrière politique commença en 1945 lorsqu’il s’engagea avec enthousiasme aux côtés du Docteur Said Mohamed Cheikh alors candidat aux élections à l’Assemblée constituante française. Il devint par la suite son disciple et ami, le plus fidèle de tous, tout au long de la longue et éprouvante marche qui allait conduire les Comores, du statut de colonie française érigée en simple province de Madagascar au statut de territoire autonome d’outre­mer.

 

En 1946, Ahmed Abdallah est élu conseiller général puis vice-président en 1947 et Président du Conseil Général en 1950. De 1947 à 1951, il est désigné membre de la commission agraire de l’île d’Anjouan. A ce titre, il rencontre le Président de la République française, Vincent Auriol en 1951, compte tenu de l’acuité du problème, dans cette île déjà surpeuplée. En octobre 1953, il devint représentant des Comores à l’Assemblée de l’Union française où il y resta cinq ans. En effet, de 1945 à 1957, l’organisation du territoire fut réglementée par deux décrets respectivement du 24 septembre et du 25 octobre 1946. Le premier érigeait les Comores en territoire d’outre-mer et conférait à l’administration supérieure, assistée d’un conseil privé, des pouvoirs plus étendus que par le passé. Le second apportait une certaine innovation en créant une assemblée territoriale élue, dénommée à l’époque Conseil Général mais dotée de compétences plus étendues. Durant toute cette période, les deux hommes, Ahmed Abdallah et Said Mohamed Cheikh, le premier en qualité de Conseiller général, le second, comme député au Palais Bourbon, vont façonner le paysage politique des Comores.

« Je ne saurai énumérer toutes les actions qu’ils ont accomplies ensembles et les résultats qu’ils ont obtenus dont la récupération de la quasi - totalité des terres spoliées par les cruels occupants qui étaient deux grandes sociétés coloniales », a commenté à leur sujet, le Président

Said Mohamed Djohar.

La loi cadre du 23 juin 1956 et le décret du 22 juillet 1957, accentuèrent la décentralisation administrative, d’une part en créant un conseil de gouvernement chargé d'exécuter les décisions de l’Assemblée territoriale qui pouvait désormais délibérer sur tous les sujets se rapportant aux intérêts locaux.

 

Lors du référendum du 28 septembre 1958, les Comoriens approuvèrent massivement le projet de constitution de la 5ème république, présenté par le Général de Gaulle et le 11 décembre de la même année, l’Assemblée territoriale, exerçant le choix ouvert par l’article 76 de la nouvelle constitution, opta pour le maintien de l’archipel dans l’ensemble français.

En avril 1959, Ahmed Abdallah est élu à son tour sénateur des Comores au Palais de Luxembourg, poste qu’il occupa jusqu’en 1972, date à laquelle il devint président du conseil de gouvernement.

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En décembre 1961, sur intervention des parlementaires comoriens, les députés Said Mohamed Cheikh et Said Ibrahim et le Sénateur Ahmed Abdallah, une autonomie de gestion est accordée à l’archipel et en janvier 1968, un statut d’autonomie interne, dernière étape avant l’indépendance, fut également octroyé par le Parlement français.

 

En fait, lorsque les Comores demandèrent en 1958, à rester dans la république française, elles pensaient que relevant de Paris depuis 1946 mais tout de même oubliées, elles allaient pouvoir bénéficier par rapport aux autres territoires français d'outre-mer qui avaient opté pour l’indépendance, d’un grand intérêt de la part du gouvernement de la république. Elles espéraient des mesures économiques et sociales qui leur permettraient de se hisser au niveau de leurs voisins immédiats. Mais rien ne fut fait. C’est pourquoi, dès 1960, le problème de l’évolution de l’archipel vers l’indépendance commença à se poser avec acuité.

De 1970 à 1972, la situation politique du territoire devint préoccupante. Le 10 septembre 1972, les deux principaux partis politiques de l’archipel, l’Union Démocratique Comorienne (UDC), animé par Mohamed Taki Abdoulkarim et le Rassemblement Démocratique du Peuple Comorien (RDPC) de Mouzaoir Abdallah, réunis en congrès, sous l’impulsion de Ahmed Abdallah, votèrent une résolution demandant l’indépendance dans l’amitié et la coopération avec la France. Le 23 décembre 1972, la Chambre des députés vota une résolution chargeant Ahmed Abdallah, élu Président du conseil de gouvernement, de négocier l’indépendance dans l’amitié et la coopération avec la France.

Avant d’accepter cette nouvelle responsabilité, Ahmed Abdallah se rendit d’abord en France pour rencontrer le président Georges Pompidou afin de sonder ses intentions quant à l’octroi de l’indépendance aux îles Comores. Le Chef de l'état lui aurait alors autorisé de dire au peuple comorien que la république française acceptait d’entamer des pourparlers pour l’accession des Comores à l’indépendance. Le 15 juin, une déclaration commune, affirmant la vocation de l’archipel à l’indépendance, était signée entre le ministre des territoires d’outre­mer et le président des Comores.

Au cours du premier semestre 1974, divers événements surgirent à nouveau dont le décès du Président Georges Pompidou, le 2 avril. Les élections présidentielles qui suivirent, donnèrent lieu à une empoignade intense entre les partis politiques métropolitains, avec des répercussions sur la politique locale. Avant le scrutin du premier tour, le Président Ahmed Abdallah demanda aux principaux candidats en présence, François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing, de lui confirmer leurs positions au sujet de la déclaration du 15 juin. Leurs réponses furent sans équivoque quant à leur détermination à mettre en application le s engagements de la France vis –à-vis des Comores.

Au mois de juin, une forte délégation, composée du président du conseil de gouvernement, des parlementaires, de plusieurs ministres et députés territoriaux, demanda au tout nouveau secrétaire d’Etat aux Dom-tom, Olivier Stirn, de déposer un projet de loi organisant une consultation de la population des Comores, conformément aux accords.

 

Ce projet de loi souleva la protestation du Mouvement Populaire Mahorais qui souhaitait maintenir l’île de Mayotte dans la mouvance française.

 

Malgré tout, et en application de son engagement, le gouvernement français fit voter le 18 octobre 1974, une loi prescrivant une consultation des populations comoriennes. Cette consultation eut lieu le 22 décembre 1974 en présence d’observateurs étrangers et de parlementaires français. Sur 163 037 suffrages exprimés, 154 184 voix se prononcèrent en faveur de l’indépendance et seulement 8 853 voix, pour le maintien dans l’ensemble français, soit 94,56%.

 

 

Cette situation déplaisant un certain nombre de personnalités politiques françaises, nostalgiques de la colonisation, une campagne auprès de l’opinion publique française et comorienne, tendant à dénigrer systématiquement les responsables comoriens et en premier lieu, le Président Abdallah, fut orchestrée à Paris, en vue de faire accréditer l’idée de la vocation de Mayotte à demeurer française.

 

Devant cette situation, le gouvernement français demanda dans un premier temps au Président Abdallah de ne pas réagir et de lui laisser le soin de convaincre le parlement. Mais, sous la pression qui s’accentuait et les pressions internes qui s’exerçaient au sein de la droite majoritaire, il laissa voter la loi du 3 juillet 1975 qui reconnaissait l’indépendance des Comores, sous la condition que le parlement français eut au préalable approuvé la constitution du nouvel état, île par île.

 

Devant l’intransigeance du parlement français, le président Ahmed Abdallah, qui s'est senti à la fois trahi, trompé et blessé dans son orgueil mais qui est resté soutenu par son peuple unanime, décida de réagir immédiatement avec vigueur et détermination. Rentrant précipitamment à Moroni, il fit voter le 6 juillet 1975 l’indépendance de l’archipel par l'Assemblée territoriale par 33 voix sur 40.

 

De leur côté, les cinq députés de Mayotte ayant voté contre la déclaration d’indépendance, adressèrent dès le jour même aux plus hautes autorités de l’Etat français, un télégramme dans lequel ils réaffirmèrent leur appartenance à la république française.

 

C’est cette position dictée par les Mahorais qui sera finalement retenue par le gouvernement français à l’issue du conseil des ministres, tenu trois jours plus tard

 

Le 7 juillet 1975, l’Assemblée territoriale, devenue Assemblée constituante désigne à l’unanimité, Ahmed Abdallah comme Premier chef de l’Etat comorien. Un mois plus tard, le dimanche 3 août 1975, alors que celui-ci se trouvait sur son île natale, Ali Soilihi, chef du parti « Mranda », à la tête d’une poignée de militants armés de fusils et de manchettes, s’empara du pouvoir, en plein milieu de la journée. Le président Abdallah qui, dans un premier temps chercha à organiser une résistance des Anjouanais contre les putschistes, est capturé le 23 septembre par les « mapidouzi » avec l’aide de Bob Denard. Ramené à Moroni, il est immédiatement placé en résidence surveillée, à son domicile de « Djoumdjou », situé sur les hauts de Moroni. Il sera autorisé quelques temps plus tard à s’exiler en France où il n’y restera que deux ans.

 

 Fait à Paris, le 26 novembre 2000

Extrait un destin lié à l'histoire

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 15:58

le 21 février 1997 : le racisme, l’intolérance et la haine ont tué ce jour là un jeune qui n’avait pour défense que ses bras ouverts à la vie. Quel gâchis et quelle honte ! Il s'appelait Ibrahim Ali. Ne l'oublions pas. Ibrahim1.jpg

 

Cliquez ICI pour voir notre  article de février 2007 et qui a été publié dans le journal Kashkazi (Numéro 61 mars 2007).

 

Halidi Allaoui

HALIDI-BLOG-COMORES  

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 22:09

Ali-Ahamada-dit-Nakib1.JPG(Ali Ahmada alias Nakib/ Photo archives)

 

Nous sommes le 30 juin 2010. Un an passé. Mais la souffrance et l'incompréhension sont toujours là.

Aucun originaire des îles Comores n'oubliera la date du 30 juin 2009. Ce jour là nous avons tous été reveillés soit par un coup de fil soit par un sms nous annonçant le crash de l' A 320 de Yemenia Arways en provénance de Paris via Marseille et Sanaa  au large des Comores. Le bilan est lourd : A l'exception de Bahia Bacar, une adoléscente, tout le monde est mort. 152 personnes nous ont quitté dans des conditions exécrables.  Mais ce sont tous les originaires des Comores qui sont touchés. Un pays est en deuil ; un peuple, une communauté, une population.... en pleurs. Un peu partout dans le monde.

Impossible d'oublier ce drame aujourd'hui. Impossible de ne ne pas avoir une GRANDE pensée ce jour pour nos morts.

 

A toi, mon cousin Ali Ahmada alias NAkib (Photo), à vous tous, nous ne vous oublions pas. Que votre âme répose en paix !

 

Mais, ce jour, nous avons aussi une GRANDE pensée pour tous nos autres morts - des milliers d'hommes, femmes, bébés et enfants - qui ont perdu ou perdent réguliérement la vie  dans le bras de mer qui sépare Mayotte à Anjouan depuis l'instauration du fameux visa Balladur - un visa de la honte - en 1994. Ceux là n'ont pas de date de commémoration, de monuments de plaques... même pas d'obsèques  officielles aux Comores ou ailleurs. Pourtant ce sont aussi des Comoriens ! Ils méritent aussi notre attention et notre pensée.

Que votre âme répose aussi en paix ! Nous ne vous oublions pas aussi. Ce jour, c'est aussi votre date pour nous. Car il en faut une aussi. Vous méritez aussi notre hommage.

 

UNE GRANDE PENSEE POUR TOUS NOS MORTS !

 

HAlidi Allaoui

HALIDI-BLOG-COMORES

 

 

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 00:12

A ma rose du bonheur,
A mes étoiles étincelantes,
A ma femme grue cendrée,
A toutes mes femmes et surtout à toutes celles qui me sont très chères y compris ma femme "lune",
 j'ai une pensée particulière pour vous toutes ce jour (08/03/2010). Mais sachez que je pense tous les jours à vous et je vous aime !!!!

Je profite aussi de cette occasion pour rendre un hommage mérité à une de mes mamies décédée il y a quelques jours à Ouani - Anjouan - Comores.
Elle s'appelait Maha Moegné, originaire de Hajoho sur l'île d'Anjouan. Elle était arrivée à Ouani depuis plusieurs decennies. Accueillie par mes grands parents maternels, elle avait à son tour élévé certains de mes oncles. Elle rendait beaucoup service aux jeunes qui jouaient au ballon dans les années 80 et 90 au stade de football. Car elle servait gentiment de ramasseuse des ballons qui attérissaient dans la cour de mes grands parents. 
Tous les soirs, elle nous racontaient des contes ; elle jouait aux devinettes avec nous ; elle nous faisait rire ; ....elle nous préparait à manger.

On s'était adopté : elle, notre mamie et nous, ses petis enfants. Elle était aussi une de mes femmes.

Ouf ! Voilà le devoir est accompli. Je suis soulagé. Car elle méritait ces quelques mots de ma part. Elle vient de nous quitter - je ne sais plus à quel âge - même elle, ne le savait pas. Ce qui est sûr elle avait au moins 90 ans. Ce qui est certain, elle nous a inculqués beaucoup de choses.

Oui, je réitère : elle était une de mes femmes. Paix à son âme ! 


Halidi allaoui

HALIDI-BLOG-COMORES

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21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 19:45

 

Sœur Colette a quitté « définitivement » les Comores ce mercredi 21 octobre. « Cette religieuse française âgée de 80 ans, n’a plus, aujourd’hui, la force physique et morale, pour continuer sa mission et la congrégation Saint Thomas de Villeneuve (France), dont elle relève, a décidé de la rapatrier ». Voilà le motif officiel de son départ.

 

Qui ne connaît pas ou n’a pas entendu parler de Sœur Colette a ux Comores et surtout à Ngazidja ? Cette petite et grande dame religieuse qui courrait dans tous les sens et  partout avec son foulard blanc sur la tête ! Petite par la taille mais grande par tout ce qu’elle a fait pour les Comores et les comoriens. Elle a 80 ans dont 44 ans passés dans notre pays au milieu des plus démunis. Elle a beaucoup offert aux Comoriens ; les soins, l’éducation, le soutien moral…

L’histoire d’amour incroyable entre sœur Colette, une religieuse chrétienne et les comoriens et les Comores, un peuple et un pays musulmans, est forte et digne d’un conte de fée.

Elle est arrivée aux Comores, une colonie française,  en 1965 pour enseigner à l’école de la mission catholique fréquentée par beaucoup de comoriens dont des personnalités politiques.

En 1975, Les Comores deviennent indépendantes et un conflit politique et diplomatique  oppose les nouvelles autorités comoriennes aux autorités françaises. Plusieurs Français installés dans le pays dont les membres de la mission catholique quittent les Comores. Sœur Colette, elle, décide de rester. Elle se trouve de facto « la dame à tout faire de la mission catholique » : enseignante, infirmière, administrateur…. tout en continuant de pratiquer  librement sa réligion sans prosélytisme à l’église catholique de Moroni ni s’immiscer dans la vie politique locale.  Bref, les comoriens ont eu affaire à une grande dame utile et respectueuse ! Elle a enseigné beaucoup de choses aux Comores : le calcul, le français…la broderie, la cuisine mais surtout être au service d’autrui, la générosité et le respect des humains. Elle se dévoue et se bat pour les Comoriens surtout les plus défavorisés, les enfants et les vulnérables. Et tout cela « elle l’a fait avec le cœur » comme l’a bien souligné un Ministre du gouvernement de l’Union des Comores

En guise de reconnaissance,  le pays entier a tenu à juste titre  à lui rendre l’hommage qu’elle mérite. Les pots « d’adieu » auxquels des autorités, des dignitaires religieux, des notables du pays ainsi que des simples citoyens qu’elle a aidés ont participé se sont multipliés ces derniers jours un peu partout .

Elle a même été élevée par le chef de l’état  Comorien au rang d'Officier de l'Ordre du Croissant Vert des Comores
au cours d'une cérémonie organisée hier après midi (mardi 20 octobre 2009) au Palais présidentiel de Beit-Salam.

Comme beaucoup de comoriens, nous pensons fortement que sœur Colette est une grande dame de l’Humanité et «  part mais elle restera toujours dans nos cœurs ».

Et comme notre Président, nous ne lui dirons pas « adieu mais plutôt au revoir et à bientôt »

Vous trouverez ci-dessous le discours prononcée par le Président de la République à l’occasion de la décoration de Sœur Colette

 

 

 

 

.Allocution de Son Excellence Monsieur AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI, Président de l'Union des Comores à l'occasion de la décoration de Sœur Colette AYME

Palais De Beit-Salam, le mardi 20 octobre 2009


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Honorable Assistance,

Nous sommes réunis ici pour nous acquitter d'un devoir de reconnaissance envers Sœur Colette Aymé que les Comoriens appellent affectueusement « Mdzadze », ce terme qui chez nous désigne à la fois la mère, la nourrice et la protectrice de ses enfants.

Soeur Colette,

Lorsque vous avez débarqué en terre comorienne le 16 août 1965, alors que j'avais personnellement 7 ans, vous réalisiez le rêve que avez toujours eu, de vous mettre au service des plus nécessiteux.

Depuis cette date, vous avez servi dans l'éducation des enfants comoriens dont plusieurs aujourd'hui occupent des responsabilités dans ce pays.

Depuis cette époque, vous vous êtes consacrées aux enfants malnutris, aux brûlés et aux malades les plus démunis. Depuis, que de soins vous avez prodigués de vos mains, que de blessures vous avez calmées, que de cœurs vous avez soulagés !

Durant toute cette période, vous avez su gagner le cœur de chaque comorienne et de chaque comorien, ainsi que l'amitié de tous nos Amis.

Plus de quatre décennies plus tard, vous vous efforciez de servir encore, malgré l'âge et la maladie et en dépit du besoin que vous avez vous-même d'être soignée à votre tour. Aujourd'hui, alors que vous vous apprêtez à quitter votre seconde patrie, je me sens le devoir de vous vous exprimer, au nom de toute la Nation, toute notre reconnaissance et vous dire, chère sœur, que vous pouvez partir très satisfaite, parce que votre mission ici a été accomplie. Nous garderons en nous, le souvenir d'une personne de conviction et de principe, celle d'une religieuse qui a toujours eu un sens très élevé de son devoir, mais aussi et surtout le souvenir d'une grande Dame, franche, attentionnée, sincère, courtoise et disponible avec tout le monde, une grande Dame très respectueuse des valeurs des autres.

Sachez qu'en partant, Chère Sœur, vous laissez derrière vous, une œuvre riche, multiple et pérenne qui, nous en sommes convaincus, se poursuivra.

Sœur Colette,

Il est très difficile, dans nos traditions, de dire adieu à une personne dont on a de l'affection, lorsqu'elle s'en va. Dans les mœurs de chez nous, l'on considère que l'Ami qui vous quitte ne fait que s'absenter physiquement et que sa mémoire, elle, reste à jamais en votre compagnie.

Aussi, ne vous dirons-nous pas adieu, mais plutôt au revoir et à bientôt !

En effet, nous savons que partout où la destinée vous conduira, votre cœur battra au rythme des cœurs des enfants comoriens, avec la même vivacité et le même amour, que pendant votre long et oh ! combien fructueux séjour aux Comores.

Je vous souhaite, au nom de tous les Comoriennes et Comoriens, et au nom de tous les Amis ici réunis, un excellent retour auprès des vôtres, les Sœurs de la Congrégation de Saint Thomas de Villeneuve et , pour la vie qui continue, une santé toujours prospère, et beaucoup de bonheur.

Sœur Colette Aymé,

Au nom du peuple comorien et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Officier de l'Ordre du Croissant Vert des Comores.

Je vous remercie.

Source : Beit Salam

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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