LE BLOG DE MADAME HALIDI ALLAOUI
MARIAMA
passionnée des Comores
Une comorofrançaise de OUANI
Ma passion, c'est mon pays natal, les Comores et ma ville, Ouani, ma raison d'être
"S'accepter est le sommet de la lacheté, n'existe que celui
qui se refuse"
SONI LABOU TANSI : La Vie et demie (Paris - Seuil 1979)
"Un homme responsable est celui qui assume ses actes et
défend haut et fort ses convictions. Il
reste maître de sa pensée et refuse de devenir un mouton"
Halidi Allaoui
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NOUS VOUS INFORMONS QUE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, VOTRE BLOG CREE PAR ALLAOUI HALIDI, IL Y A QUELQUES ANNEES, EST GERE PAR MADAME MARIAMA HALIDI
MERCI DE VOTRE FIDELITE
Mariama HALIDI
QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?
Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga
NA MKARIBU HARI MWA YI BLOG YANGU
Cet outil va me permettre de vous faire decouvrir mon pays natal et
partager quelques unes de mes passions.......à ma façon !!!!
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Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)
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CI-DESSOUS LES NEWS RECENTES DES COMORES
HOMMAGE AU BÂTONNIER MARIO STASI /
L’ANCIEN BÂTONNIER DE PARIS MARIO STASI, L’AVOCAT PAR EXCELLENCE ET UN GRAND HOMME DE CŒUR S’EN EST ALLE LE 3 NOVEMBRE 2012
Nous sommes mercredi 8 novembre 2012, il est 9h17, je reçois le sms suivant de la part d’un Grand ami : « J’ai lu dans le Figaro le faire-part du décès du Bâtonnier Mario STASI. Amitiés. ». C’est comme cela que j’ai appris avec Grande tristesse le décès du Bâtonnier Mario Stasi à l’âge de 79 ans.
Je n’en reviens pas. Je suis tétanisé. Mes larmes coulent sans le vouloir ! La tristesse m’accapare en douceur et progressivement. Je viens de recevoir un vrai coup sur le visage lequel m’assomme. Le mal m’envahit sérieusement.
Cinquante minutes, m’a-t-il fallu pour me réveiller, répondre à mon Grand ami et annoncer à mon tour la mauvaise nouvelle à certains proches qui connaissaient l’estime et le Grand respect que j’avais pour le Bâtonnier Mario STASI. L’avocat par excellence et le Grand Homme de cœur que j’ai croisé par hasard un jour de 1997 et qui a beaucoup fait pour moi. J’ai et aurai toujours de l’estime et un Grand respect pour le défunt. J’honorerai sans répit sa mémoire.
Je garde un très bon souvenir de ce Grand Homme de cœur qui avait l’esprit ouvert. Le Bâtonnier STASI était, en effet, un Homme chaleureux, souriant, disponible et accessible et ce, en dépit de son emploi du temps très chargé et de ses multiples pérégrinations judiciaires ou culturelles à travers le monde pour défendre des causes nobles et la justice.
Le Bâtonnier Mario STASI n’était pas n’importe qui. Il fut, en effet, une des « belles figures du barreau de Paris », Bâtonnier de Paris en 1986 et 1987, Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur*, Ancien Premier Secrétaire de la Conférence des avocats au barreau de Paris et Président puis secrétaire général de la CIB (Conférence International des barreaux de tradition juridique commune) pendant 25 ans. Cette institution regroupe les barreaux francophones d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie.
Pourtant il ne sous-estimait ou méprisait personne. Il mettait toujours à l’aise son interlocuteur peu importe son âge ou sa classe sociale. Il le recevait toujours avec un sourire enjôleur et radieux. Il abordait avec aisance les différents sujets avec lui. Après quelques minutes de conversation avec lui, des liens forts se tissaient. L’on avait l’impression de le connaitre depuis très longtemps. Nos rares échanges agréables ont été d’une grande richesse pour moi. Il m’a beaucoup appris dans un laps de temps. J’aimais l’entendre et l’écouter parler. Comme l’a bien souligné le Président du CNB (Conseil National des Barreaux), le Bâtonnier Christian CHARRIERE-BOURNAZEL, dans son communiqué en date du 6 novembre 2012, le Bâtonnier STASI « cet éternel jeune homme avait le don d’éclairer les visages les plus fermés et de faire s’ouvrir les cœurs ».
Grand avocat respectueux et respecté, et orateur hors de commun, c’est aussi le souvenir que je garde du Bâtonnier Mario STASI, un Grand professionnel. Un Grand avocat qui défendait des valeurs nobles et était très attaché au respect de la justice à tous les niveaux et un peu partout dans le monde. Malgré sa notoriété, sa médiatisation et son âge, il allait encore plaider même pour des affaires concernant des « clients modestes ». Les formules et mots forts auxquels il avait fait recours , en novembre 2011, pour défendre purement et simplement le respect scrupuleux de la loi qu’elle soit bonne ou mauvaise lors d’une audience devant la cour d'Appel de Versailles à laquelle j’avais assisté raisonnent et raisonneront toujours dans ma tête.
Que votre âme repose en paix ! Amen. J’attends impatiemment ce Grand jour où je penserai fortement à vous. Merci pour tout Monsieur le Bâtonnier.
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)
* Ci-dessous un extrait du discours de Madame Michel Alliot Marie, Ancien Ministre de la justice à l'occasion de la décoration du Bâtonnier Mario STASI des insignes de Commandeur dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur en juin 2010.
"La Légion d’honneur est la plus haute distinction de
la République.
Elle honore des hommes et des femmes qui, par leur action, par leurs talents, ont su rendre d’éminents services à notre pays. Elle
exprime la reconnaissance de la Nation à l’égard de celles et de ceux qui contribuent à la fierté et au rayonnement de la France. Mario Stasi a atteint le grade d’officier dans l’Ordre national
de la Légion d’Honneur. Sa promotion au grade de commandeur dans l’ordre national de la Légion d’Honneur distingue l’une des figures les plus éminentes du barreau de Paris.
Permettez-moi, pour commencer, de poser une question, en forme de sujet pour la conférence du stage : à quoi tient le pouvoir des mots ?
Chacune de vos plaidoiries apporte une réponse à cette question.
Sans doute, le don de la parole, le talent de l’orateur, l’ingéniosité du rhéteur l’expliquent en partie. Vous portez ces qualités à la
perfection. Mais la puissance de votre verbe ne se limite pas à une seule question de technique. « L’éloquence est une peinture de la pensée », écrivait Pascal.
Votre éloquence dépeint une pensée, une réflexion.
Votre maîtrise de l’art oratoire exprime une vision élevée de votre rôle et de votre mission. (…) Partout, vous défendez les droits de
l’homme avec la même vigueur, avec la même passion, avec le même talent.
On ne remporte pas les combats que vous avez menés sans une force intérieure hors du commun. Vous vous êtes appuyé sur une vaste
culture, nourrie de votre goût pour la littérature et la musique. (…)
A toutes les étapes de votre carrière, vous avez fait le choix de l’excellence.
Pour le barreau de Paris, vous êtes une voix, une figure, une conscience.
Pour tous les avocats de France, vous êtes un modèle et une référence.
Pour la justice française, vous êtes un motif de fierté. Depuis plus d’un demi-siècle, vous placez votre intelligence, votre talent,
votre charisme.au service du droit et des libertés. (…)"
L'homme d'affaires , Salimamoud de son vrai nom Mahmoud Soidik est décédé à Paris. L'homme est connu du monde des affaires pour avoir été pionnier dans beaucoup de domaines. Il fait partie des jeunes entrepreneurs qui ont tenté l'aventure de l'industrie, sortant du sérail traditionnels secteurs de la vanille et girofle, pour faire autre chose et le réussir. Il a commencé par l'ouverture d'une maison de couture, confectionnant les costumes de la place, avant de tenter l'industrie du vêtement avec ses chemises et ses pantalons estampillés "made in comores".
Salimamoud se lancera dans la boulangerie et la pâtisserie et le fast food, avant d'ouvrir son magasin d'importation général de quincaillerie.
Volontariste, il tentera de monter des unités industrielle avec "Naziko", un savon local fabriqué avec le coco, et son café local, prisé pour le café mohélien.
Salimamoud achètera son premier bateau, Moina Koukouoi, du nom de sa grand mère, et fêtera un an avant, en grande pompe son premier milliard.
Cet homme autodidacte avait un coeur gros, apportera sa contribution, à des causes humanitaires dans la discrétion. Il est connu aussi à Moroni pour la distribution quasi-annuelle de la zakat, à beaucoup de foyers.
Il tentera l'aventure dans la politique, mais ça ne le réussira pas. Ce père de famille était proche de la jeunesse qu'il savait écouter et réspecter.
Sa disparition laissera un vide à Moroni, sa ville natale et dans le milieu des affaires.
AAA
Source : Alwatwan du 15 février 2012
C'est avec tristesse que nous avons appris le decès de notre ami Abdouroihamane Said Omar surnommé Poupée survenu cette nuit à Paris. Nous présentons nos sincères condoléances à toute sa famille et plus particuliérement à son épouse, la styliste et militante féministe, Latufa.
Ayant connu et cotoyé Abdouroihamane en 1997 au sein de l'association Fraternité Anjouannaise (devenue par la suite Fraternité Comorienne) aux côtés de Mohamed Ahmed Chamanga, Salim Combo, Abdallah Mirghane, Abana, Mahmoud Ibrahime et les autres, nous gardons le souvenir d'un vrai combattant et militant sincère pour l'intégrité territoriale de notre pays natal. Ce comorien de Mutsamudu, a, en effet, fait partie de ces rares Anjouanais qui avaient réfusé en 1997, dès le début, de suivre la folie séparatiste. Il affichait avec fierté ses positions unionistes en France. Un Homme très courtois, discret mais fidèle à ses nobles convictions qui était toujours présent aux différentes manifestations et réunions de la diaspora comorienne en région parisienne pour défendre l'unité des Comores et l'amour entre les comoriens.
Répose toi en paix cher ami de combat. Nous ne t'oublierons jamais. Ton decès est un grand choc et une Grosse perte pour nous.
Comoriennement,
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)
Une pensée pour le Président Ahmed Abdallah Abdérémane, père de l'indépendance des Comores assassiné dans la nuit du 26 au 27 novembre 1989 dans son palais de Beit Salam à Ngazidja, une des îles Comores. Ci-dessous sa biographie :
Ahmed Abdallah Abdérémane est né le 12 juin 1918 à Domoni d’une famille de riches propriétaires terriens. Après des études primaires passées à Sima, au Nord de l’île, et trois années d’enseignement secondaire passées à l’école régionale de Majunga à Madagascar, il rejoignit son île natale en 1940 et s’associa à l’entreprise commerciale familiale.
Dynamique, pugnace et volontaire, il s'intéressa de suite au sort de ses concitoyens, au niveau de son village où il devint écrivain public, puis au niveau de sa région et connut des démêlés avec l’administration coloniale de l’époque à propos des questions agraires concernant l’île d’Anjouan. Sa carrière politique commença en 1945 lorsqu’il s’engagea avec enthousiasme aux côtés du Docteur Said Mohamed Cheikh alors candidat aux élections à l’Assemblée constituante française. Il devint par la suite son disciple et ami, le plus fidèle de tous, tout au long de la longue et éprouvante marche qui allait conduire les Comores, du statut de colonie française érigée en simple province de Madagascar au statut de territoire autonome d’outremer.
En 1946, Ahmed Abdallah est élu conseiller général puis vice-président en 1947 et Président du Conseil Général en 1950. De 1947 à 1951, il est désigné membre de la commission agraire de l’île d’Anjouan. A ce titre, il rencontre le Président de la République française, Vincent Auriol en 1951, compte tenu de l’acuité du problème, dans cette île déjà surpeuplée. En octobre 1953, il devint représentant des Comores à l’Assemblée de l’Union française où il y resta cinq ans. En effet, de 1945 à 1957, l’organisation du territoire fut réglementée par deux décrets respectivement du 24 septembre et du 25 octobre 1946. Le premier érigeait les Comores en territoire d’outre-mer et conférait à l’administration supérieure, assistée d’un conseil privé, des pouvoirs plus étendus que par le passé. Le second apportait une certaine innovation en créant une assemblée territoriale élue, dénommée à l’époque Conseil Général mais dotée de compétences plus étendues. Durant toute cette période, les deux hommes, Ahmed Abdallah et Said Mohamed Cheikh, le premier en qualité de Conseiller général, le second, comme député au Palais Bourbon, vont façonner le paysage politique des Comores.
« Je ne saurai énumérer toutes les actions qu’ils ont accomplies ensembles et les résultats qu’ils ont obtenus dont la récupération de la quasi - totalité des terres spoliées par les cruels occupants qui étaient deux grandes sociétés coloniales », a commenté à leur sujet, le Président
Said Mohamed Djohar.
La loi cadre du 23 juin 1956 et le décret du 22 juillet 1957, accentuèrent la décentralisation administrative, d’une part en créant un conseil de gouvernement chargé d'exécuter les décisions de l’Assemblée territoriale qui pouvait désormais délibérer sur tous les sujets se rapportant aux intérêts locaux.
Lors du référendum du 28 septembre 1958, les Comoriens approuvèrent massivement le projet de constitution de la 5ème république, présenté par le Général de Gaulle et le 11 décembre de la même année, l’Assemblée territoriale, exerçant le choix ouvert par l’article 76 de la nouvelle constitution, opta pour le maintien de l’archipel dans l’ensemble français.
En avril 1959, Ahmed Abdallah est élu à son tour sénateur des Comores au Palais de Luxembourg, poste qu’il occupa jusqu’en 1972, date à laquelle il devint président du conseil de gouvernement.
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En décembre 1961, sur intervention des parlementaires comoriens, les députés Said Mohamed Cheikh et Said Ibrahim et le Sénateur Ahmed Abdallah, une autonomie de gestion est accordée à l’archipel et en janvier 1968, un statut d’autonomie interne, dernière étape avant l’indépendance, fut également octroyé par le Parlement français.
En fait, lorsque les Comores demandèrent en 1958, à rester dans la république française, elles pensaient que relevant de Paris depuis 1946 mais tout de même oubliées, elles allaient pouvoir bénéficier par rapport aux autres territoires français d'outre-mer qui avaient opté pour l’indépendance, d’un grand intérêt de la part du gouvernement de la république. Elles espéraient des mesures économiques et sociales qui leur permettraient de se hisser au niveau de leurs voisins immédiats. Mais rien ne fut fait. C’est pourquoi, dès 1960, le problème de l’évolution de l’archipel vers l’indépendance commença à se poser avec acuité.
De 1970 à 1972, la situation politique du territoire devint préoccupante. Le 10 septembre 1972, les deux principaux partis politiques de l’archipel, l’Union Démocratique Comorienne (UDC), animé par Mohamed Taki Abdoulkarim et le Rassemblement Démocratique du Peuple Comorien (RDPC) de Mouzaoir Abdallah, réunis en congrès, sous l’impulsion de Ahmed Abdallah, votèrent une résolution demandant l’indépendance dans l’amitié et la coopération avec la France. Le 23 décembre 1972, la Chambre des députés vota une résolution chargeant Ahmed Abdallah, élu Président du conseil de gouvernement, de négocier l’indépendance dans l’amitié et la coopération avec la France.
Avant d’accepter cette nouvelle responsabilité, Ahmed Abdallah se rendit d’abord en France pour rencontrer le président Georges Pompidou afin de sonder ses intentions quant à l’octroi de l’indépendance aux îles Comores. Le Chef de l'état lui aurait alors autorisé de dire au peuple comorien que la république française acceptait d’entamer des pourparlers pour l’accession des Comores à l’indépendance. Le 15 juin, une déclaration commune, affirmant la vocation de l’archipel à l’indépendance, était signée entre le ministre des territoires d’outremer et le président des Comores.
Au cours du premier semestre 1974, divers événements surgirent à nouveau dont le décès du Président Georges Pompidou, le 2 avril. Les élections présidentielles qui suivirent, donnèrent lieu à une empoignade intense entre les partis politiques métropolitains, avec des répercussions sur la politique locale. Avant le scrutin du premier tour, le Président Ahmed Abdallah demanda aux principaux candidats en présence, François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing, de lui confirmer leurs positions au sujet de la déclaration du 15 juin. Leurs réponses furent sans équivoque quant à leur détermination à mettre en application le s engagements de la France vis –à-vis des Comores.
Au mois de juin, une forte délégation, composée du président du conseil de gouvernement, des parlementaires, de plusieurs ministres et députés territoriaux, demanda au tout nouveau secrétaire d’Etat aux Dom-tom, Olivier Stirn, de déposer un projet de loi organisant une consultation de la population des Comores, conformément aux accords.
Ce projet de loi souleva la protestation du Mouvement Populaire Mahorais qui souhaitait maintenir l’île de Mayotte dans la mouvance française.
Malgré tout, et en application de son engagement, le gouvernement français fit voter le 18 octobre 1974, une loi prescrivant une consultation des populations comoriennes. Cette consultation eut lieu le 22 décembre 1974 en présence d’observateurs étrangers et de parlementaires français. Sur 163 037 suffrages exprimés, 154 184 voix se prononcèrent en faveur de l’indépendance et seulement 8 853 voix, pour le maintien dans l’ensemble français, soit 94,56%.
Cette situation déplaisant un certain nombre de personnalités politiques françaises, nostalgiques de la colonisation, une campagne auprès de l’opinion publique française et comorienne, tendant à dénigrer systématiquement les responsables comoriens et en premier lieu, le Président Abdallah, fut orchestrée à Paris, en vue de faire accréditer l’idée de la vocation de Mayotte à demeurer française.
Devant cette situation, le gouvernement français demanda dans un premier temps au Président Abdallah de ne pas réagir et de lui laisser le soin de convaincre le parlement. Mais, sous la pression qui s’accentuait et les pressions internes qui s’exerçaient au sein de la droite majoritaire, il laissa voter la loi du 3 juillet 1975 qui reconnaissait l’indépendance des Comores, sous la condition que le parlement français eut au préalable approuvé la constitution du nouvel état, île par île.
Devant l’intransigeance du parlement français, le président Ahmed Abdallah, qui s'est senti à la fois trahi, trompé et blessé dans son orgueil mais qui est resté soutenu par son peuple unanime, décida de réagir immédiatement avec vigueur et détermination. Rentrant précipitamment à Moroni, il fit voter le 6 juillet 1975 l’indépendance de l’archipel par l'Assemblée territoriale par 33 voix sur 40.
De leur côté, les cinq députés de Mayotte ayant voté contre la déclaration d’indépendance, adressèrent dès le jour même aux plus hautes autorités de l’Etat français, un télégramme dans lequel ils réaffirmèrent leur appartenance à la république française.
C’est cette position dictée par les Mahorais qui sera finalement retenue par le gouvernement français à l’issue du conseil des ministres, tenu trois jours plus tard
Le 7 juillet 1975, l’Assemblée territoriale, devenue Assemblée constituante désigne à l’unanimité, Ahmed Abdallah comme Premier chef de l’Etat comorien. Un mois plus tard, le dimanche 3 août 1975, alors que celui-ci se trouvait sur son île natale, Ali Soilihi, chef du parti « Mranda », à la tête d’une poignée de militants armés de fusils et de manchettes, s’empara du pouvoir, en plein milieu de la journée. Le président Abdallah qui, dans un premier temps chercha à organiser une résistance des Anjouanais contre les putschistes, est capturé le 23 septembre par les « mapidouzi » avec l’aide de Bob Denard. Ramené à Moroni, il est immédiatement placé en résidence surveillée, à son domicile de « Djoumdjou », situé sur les hauts de Moroni. Il sera autorisé quelques temps plus tard à s’exiler en France où il n’y restera que deux ans.
Fait à Paris, le 26 novembre 2000
Extrait un destin lié à l'histoire
le 21 février 1997 : le racisme, l’intolérance et la haine ont tué ce jour là un jeune qui n’avait pour défense que ses bras ouverts à la vie. Quel gâchis et quelle honte ! Il s'appelait Ibrahim Ali. Ne l'oublions pas.
Cliquez ICI pour voir notre article de février 2007 et qui a été publié dans le journal Kashkazi (Numéro 61 mars 2007).
Halidi Allaoui
HALIDI-BLOG-COMORES
(Ali Ahmada alias Nakib/ Photo archives)
Nous sommes le 30 juin 2010. Un an passé. Mais la souffrance et l'incompréhension sont toujours là.
Aucun originaire des îles Comores n'oubliera la date du 30 juin 2009. Ce jour là nous avons tous été reveillés soit par un coup de fil soit par un sms nous annonçant le crash de l' A 320 de Yemenia Arways en provénance de Paris via Marseille et Sanaa au large des Comores. Le bilan est lourd : A l'exception de Bahia Bacar, une adoléscente, tout le monde est mort. 152 personnes nous ont quitté dans des conditions exécrables. Mais ce sont tous les originaires des Comores qui sont touchés. Un pays est en deuil ; un peuple, une communauté, une population.... en pleurs. Un peu partout dans le monde.
Impossible d'oublier ce drame aujourd'hui. Impossible de ne ne pas avoir une GRANDE pensée ce jour pour nos morts.
A toi, mon cousin Ali Ahmada alias NAkib (Photo), à vous tous, nous ne vous oublions pas. Que votre âme répose en paix !
Mais, ce jour, nous avons aussi une GRANDE pensée pour tous nos autres morts - des milliers d'hommes, femmes, bébés et enfants - qui ont perdu ou perdent réguliérement la vie dans le bras de mer qui sépare Mayotte à Anjouan depuis l'instauration du fameux visa Balladur - un visa de la honte - en 1994. Ceux là n'ont pas de date de commémoration, de monuments de plaques... même pas d'obsèques officielles aux Comores ou ailleurs. Pourtant ce sont aussi des Comoriens ! Ils méritent aussi notre attention et notre pensée.
Que votre âme répose aussi en paix ! Nous ne vous oublions pas aussi. Ce jour, c'est aussi votre date pour nous. Car il en faut une aussi. Vous méritez aussi notre hommage.
UNE GRANDE PENSEE POUR TOUS NOS MORTS !
HAlidi Allaoui
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Sœur Colette a quitté « définitivement » les Comores ce mercredi 21 octobre. « Cette religieuse française âgée de 80 ans, n’a plus, aujourd’hui, la force physique et morale, pour continuer sa mission et la congrégation Saint Thomas de Villeneuve (France), dont elle relève, a décidé de la rapatrier ». Voilà le motif officiel de son départ.
Qui ne connaît pas ou n’a pas entendu parler de Sœur Colette a ux Comores et surtout à Ngazidja ? Cette petite et grande dame religieuse qui courrait dans tous les sens et partout avec son foulard blanc sur la tête ! Petite par la taille mais grande par tout ce qu’elle a fait pour les Comores et les comoriens. Elle a 80 ans dont 44 ans passés dans notre pays au milieu des plus démunis. Elle a beaucoup offert aux Comoriens ; les soins, l’éducation, le soutien moral… L’histoire d’amour incroyable entre sœur Colette, une religieuse chrétienne et les comoriens et les Comores, un peuple et un pays musulmans, est forte et digne d’un conte de fée. Elle est arrivée aux Comores, une colonie française, en 1965 pour enseigner à l’école de la mission catholique fréquentée par beaucoup de comoriens dont des personnalités politiques. En 1975, Les Comores deviennent indépendantes et un conflit politique et diplomatique oppose les nouvelles autorités comoriennes aux autorités françaises. Plusieurs Français installés dans le pays dont les membres de la mission catholique quittent les Comores. Sœur Colette, elle, décide de rester. Elle se trouve de facto « la dame à tout faire de la mission catholique » : enseignante, infirmière, administrateur…. tout en continuant de pratiquer librement sa réligion sans prosélytisme à l’église catholique de Moroni ni s’immiscer dans la vie politique locale. Bref, les comoriens ont eu affaire à une grande dame utile et respectueuse ! Elle a enseigné beaucoup de choses aux Comores : le calcul, le français…la broderie, la cuisine mais surtout être au service d’autrui, la générosité et le respect des humains. Elle se dévoue et se bat pour les Comoriens surtout les plus défavorisés, les enfants et les vulnérables. Et tout cela « elle l’a fait avec le cœur » comme l’a bien souligné un Ministre du gouvernement de l’Union des Comores En guise de reconnaissance, le pays entier a tenu à juste titre à lui rendre l’hommage qu’elle mérite. Les pots « d’adieu » auxquels des autorités, des dignitaires religieux, des notables du pays ainsi que des simples citoyens qu’elle a aidés ont participé se sont multipliés ces derniers jours un peu partout .
Elle a même été élevée par le chef de l’état Comorien au rang d'Officier de l'Ordre du Croissant Vert des Comores Comme beaucoup de comoriens, nous pensons fortement que sœur Colette est une grande dame de l’Humanité et « part mais elle restera toujours dans nos cœurs ». Et comme notre Président, nous ne lui dirons pas « adieu mais plutôt au revoir et à bientôt » Vous trouverez ci-dessous le discours prononcée par le Président de la République à l’occasion de la décoration de Sœur Colette |
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.Allocution de Son Excellence Monsieur AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI, Président de l'Union des Comores à l'occasion de la décoration de Sœur Colette
AYME
Palais De Beit-Salam, le mardi 20 octobre 2009
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Honorable Assistance,
Nous sommes réunis ici pour nous acquitter d'un devoir de reconnaissance envers Sœur Colette Aymé que les Comoriens appellent affectueusement « Mdzadze », ce terme qui chez nous désigne à la fois
la mère, la nourrice et la protectrice de ses enfants.
Soeur Colette,
Lorsque vous avez débarqué en terre comorienne le 16 août 1965, alors que j'avais personnellement 7 ans, vous réalisiez le rêve que avez toujours eu, de vous mettre au service des plus
nécessiteux.
Depuis cette date, vous avez servi dans l'éducation des enfants comoriens dont plusieurs aujourd'hui occupent des responsabilités dans ce pays.
Depuis cette époque, vous vous êtes consacrées aux enfants malnutris, aux brûlés et aux malades les plus démunis. Depuis, que de soins vous avez prodigués de vos mains, que de blessures vous avez
calmées, que de cœurs vous avez soulagés !
Durant toute cette période, vous avez su gagner le cœur de chaque comorienne et de chaque comorien, ainsi que l'amitié de tous nos Amis.
Plus de quatre décennies plus tard, vous vous efforciez de servir encore, malgré l'âge et la maladie et en dépit du besoin que vous avez vous-même d'être soignée à votre tour. Aujourd'hui, alors
que vous vous apprêtez à quitter votre seconde patrie, je me sens le devoir de vous vous exprimer, au nom de toute la Nation, toute notre reconnaissance et vous dire, chère sœur, que vous pouvez
partir très satisfaite, parce que votre mission ici a été accomplie. Nous garderons en nous, le souvenir d'une personne de conviction et de principe, celle d'une religieuse qui a toujours eu un
sens très élevé de son devoir, mais aussi et surtout le souvenir d'une grande Dame, franche, attentionnée, sincère, courtoise et disponible avec tout le monde, une grande Dame très respectueuse
des valeurs des autres.
Sachez qu'en partant, Chère Sœur, vous laissez derrière vous, une œuvre riche, multiple et pérenne qui, nous en sommes convaincus, se poursuivra.
Sœur Colette,
Il est très difficile, dans nos traditions, de dire adieu à une personne dont on a de l'affection, lorsqu'elle s'en va. Dans les mœurs de chez nous, l'on considère que l'Ami qui vous quitte ne
fait que s'absenter physiquement et que sa mémoire, elle, reste à jamais en votre compagnie.
Aussi, ne vous dirons-nous pas adieu, mais plutôt au revoir et à bientôt !
En effet, nous savons que partout où la destinée vous conduira, votre cœur battra au rythme des cœurs des enfants comoriens, avec la même vivacité et le même amour, que pendant votre long et oh !
combien fructueux séjour aux Comores.
Je vous souhaite, au nom de tous les Comoriennes et Comoriens, et au nom de tous les Amis ici réunis, un excellent retour auprès des vôtres, les Sœurs de la Congrégation de Saint Thomas de
Villeneuve et , pour la vie qui continue, une santé toujours prospère, et beaucoup de bonheur.
Sœur Colette Aymé,
Au nom du peuple comorien et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Officier de l'Ordre du Croissant Vert des Comores.
Je vous remercie.
Source : Beit Salam
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)