Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
Moroni, mardi 9 décembre 2008 (HZK-Presse) – Alors que l’on attendait l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement, plus réduite, comme il l’avait promis le mois dernier en recevant une forte délégation de la notabilité de Ngazidja, le président de la république a préféré évoquer les dossiers économiques et financiers, ce mardi 9 décembre lors de sa traditionnelle allocution à l’occasion de la Ide Elkabir.
D’emblée, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi s’est félicité de « l’adoption du projet de loi de citoyenneté économique, dont les retombées seront palpables dès début 2009 ». A en croire le chef de l’Etat cette nouvelle législation aurait déjà donné ses fruits, car « dès janvier prochain, le Koweït va débloquer 200 millions de dollars pour deux ans », soit près de 77 milliards de francs comoriens.
Une bouffée d’oxygène inespérée qui constituerait la « première tranche » d’un fonds d’investissement arrivant à point nommé, quelques semaines seulement après l’adoption controversée de cette fameuse loi de citoyenneté économique, si l’on en croit les propos du président de l’Union qui n’a pas dit s’il l’a déjà promulguée ou non.
Il faut rappeler que ce texte a fait l’objet le 27 novembre dernier de deux votes contradictoires, organisés le même jour au sein de l’assemblée nationale, à une demi heure d’intervalle, dans des conditions pour le moins confuses, avec deux procès-verbaux différents dont l’un signifiait le rejet de la loi et l’autre son adoption. Dans le premier cas la séance plénière fut présidée par le président de l’Assemblée lui-même, Said Dhoifir Bounou, tandis que pour l’adoption c’est le vice-président Ibrahim Mhoumadi Sidi qui a dirigé le scrutin.
Le président de la république invitera par ailleurs les vice-présidents et le chef de l’exécutif de Ndzouani de « réunir les forces vives de chaque île pour étudier les projets que ces fonds doivent financer ».
Au cours de cette rencontre du jour de l’Ide tenue à Dar Najah [siège de la présidence de l’Union à Anjouan], le président Sambi s’est employé à défendre cette loi qui serait à ses yeux « une grande chance pour les Comores ».
« Je vous assure qu’il n’y a aucun inconvénient à accepter d’offrir à ces investisseurs étrangers la nationalité comorienne. Au contraire, le pays va obtenir de quoi financer ses projets d’infrastructures, car chez nous c’est l’argent qui nous manque », martèle-t-il avant de se justifier en citant « l’exemple d’un grand pays développé comme la France où 200.000 comoriens sont naturalisés Français ».
« Des députés n’avaient pas compris selon lui tous les enjeux de cette loi, mais désormais tout est rentré dans l’ordre », se gratifie Ahmed Abdallah Sambi devant la notabilité anjouanaise venue lui présenter les vœux de la fête du sacrifice.
Le chef de l’Etat convaincu que le principal problème de ce pays est le manque de ressources financières de l’Etat, son discours était plus axé sur les progrès réalisés par son gouvernement depuis selon élection à la magistrature suprême. L’éventualité d’un accord avec le Fonds monétaire international pour l’allégement ou l’effacement de la dette comorienne était aussi à l’ordre du jour.
« Depuis 1993 sous le régime de Djohar l’on attendait ce moment en vain. Nous l’avons décroché. Grâce à nos efforts, nous serons comme un nouveau pays qui vient de naître. Notre dette extérieure sera épongée. Peut être jusqu’en 2009, il n’y aura plus d’arriérés de salaire » pour les agents de l’Etat, exulte le président Sambi.
Au cours de cette réception, le locataire de Beit Salam est allé de révélation en révélation. Après avoir annoncé que « les enseignants anjouanais bénéficieront eux aussi du reliquat de l’aide budgétaire de l’Union Européenne » au même titre que ceux des autres îles, Ahmed Abdallah Sambi révèle « qu’un congrès international sur l’habitat comorien aura lieu dans le courant de janvier 2009 ».
Le président estime « qu’une partie des fonds nécessaires à ce grand chantier sont disponibles mais il manque le savoir-faire ». Cette conférence censée mobiliser l’expertise internationale en bâtiment et architecture devrait proposer la technique la mieux adaptée à notre pays, pour éradiquer l’habitat insalubre. Il s’agit d’un des projets phares du chef de l’Etat qui traîne depuis plus deux ans.
Devant le chef de l’exécutif et de la notabilité de l’île, Sambi livre une autre nouvelle qui va sans doute plaire aux habitants de Nyumakélé. « Une étude pour l’utilisation de l’énergie éolienne est en cours dans cette région la plus pauvre de l’île. Deux hélices qui vont servir sont déjà arrivées. Ils vont produire en 24 KW par heure », lance le chef de l’Etat.
Abdallah A.
091208/aa/hzkpresse/12h00