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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 23:28

Mardi 3 Février 2009 - 21:33:51  - 

 

Source : Malango - Mayotte

   
   
 

 

 

 

En ce début d’année, la classe politique comorienne ne chôme pas. Le projet de révision constitutionnelle qui vise entre autres à prolonger d’un an le mandat du président de l’Union, n’a pas tardé à faire débat.

Alors que le pouvoir se prépare à l'organisation du référendum -probablement au mois de mars prochain-, l'opposition se mobilise pour faire front contre le projet gouvernemental. Et pour cela elle s'engage à « tout mettre en œuvre pour faire échec à ce projet », lit-on dans une déclaration rendue publique le 30 janvier dernier et signée par vingt formations politiques dont la CRC, le Chuma, le Ridja, ect…

Arguant « des risques » que ferait courir cette échéance sur l'unité nationale, - des hommes politiques de l'île de Mohéli menacent de faire sécession s'ils n'obtiennent pas gain de cause- elle appelle au rejet du référendum constitutionnel. Dans la rue l'opinion reste divisée. D'un côté, il y a ceux qui adhérent entièrement au projet référendaire, d'autre part ceux qui le soutiennent mais qui ne sont pas d'accord pour que le président Sambi prolonge son mandat et enfin ceux qui s'opposent farouchement à toute révision constitutionnelle.

En fait, pour les pourfendeurs du projet de révision constitutionnelle, il s'agit d'un prétexte pour le président Sambi, dont le mandat se termine en mai 2010, de s'éterniser au pouvoir.

À Mwali, île à qui échoit le tour de la tournante en 2010, après Ngazidja (2002-2006) et Ndzouani (2006-2010), un grand rassemblement auquel prenaient part plusieurs personnalités politiques de l'île ainsi que d'autres venant de la Grande-Comore, s'est tenue le week-end dernier à l'appel de la coordination mohélienne pour l'unité nationale (COMUNA) pour dénoncer « toute révision de la constitution ».

Lors de cette réunion, les discours étaient clairs : « Mwali défendra ses droits jusqu'au bout », ont clamé les différents intervenants. « Ne pensez pas que nous allons perdre notre temps à examiner cet avant-projet de loi référendaire proposé par le chef de l'Etat, je vous dis que le référendum n'aura pas lieu à Mwali un point et c'est tout », a déclaré le ministre Abdallah Saïd Sarouma, porte parole du gouvernement de Mohéli à l'assistance.

« Nous disons au président de l'Union Ahmed Abdallah Sambi d'accepter de partir à l'expiration de son mandat. Nous espérons que le 26 mai 2010, il cédera la place à un Mohélien », a poursuivi l'ancien président de l'île Mohamed Saïd Fazul.

Et l'ancien premier ministre et membre de la Crc, Hamada Madi Boléro de rappeler au chef de l'Etat « qu'il lui reste 480 jours » avant la fin de son mandat. Rappelons que cette manifestation intervient quelques jours seulement après le passage dans l'île du président Sambi pour expliquer aux habitants les tenants et aboutissants de son projet. La réunion qui s'est tenue à Fomboni a été précédée d'une prière collective Hitma destinée « à attirer la colère de Dieu sur tout ressortissant de Mwali qui accepterait les propositions de révision constitutionnelle ». Un bœuf a été sacrifié à cette occasion et enterré sur la place de l'indépendance. Une manière originale de défendre des droits politiques. En effet, alors que sous d'autres cieux, la politique signifie confrontation d'idées, aux Comores, les hommes politiques semblent adopter le Hitma comme arme dans la lutte politique.

Bref rappel des faits. Lors des dernières élections présidentielles de l'île autonome de Ngazidja, l'avocat Saïd Larifou avait adopté le même procédé à l'encontre de ceux qui le qualifiaient de « chrétien ». Au début du mois de janvier, le président Sambi confiait aux journalistes qu'il a fait lire un Hitma à Mutsamudu à l'encontre de « tous ceux qui racontent des ragots » à son égard. On se demande d'où vient cette pratique qui visiblement semble adoptée par certains dans le seul but de court-circuiter tout débat politique dans le pays. Traduirait-elle une absence de stratégies politiques et d'idées de la part de nos politiciens ? Le doute est permis….

C'est dans ce contexte plutôt tendu que l'envoyé spécial du président de la commission de l'Union africaine aux Comores, Francisco Madeira, tente de renouer le dialogue entre les différentes parties. Il devrait se rendre ce mardi à Mohéli. À en croire, la Gazette des Comores on s'acheminerait vers une table ronde de toutes les forces vives du pays dans les prochains jours pour trouver un compromis sur l'épineuse question de la révision constitutionnelle initié par le président Sambi.


Faissoili Abdou (Avec la Gazette des Comores et l'Afp).

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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 23:19

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Comores / Politique & institutions

 

Moroni, vendredi 30 janvier 2009 (HZK-Presse) Le ministre de la justice en charge des relations avec le parlement et les institutions des îles, M. Mmadi Ali tient à rappeler que son parti le FNJ, ainsi que d’autres tels que Chuma et Pasoco s’étaient déjà opposés à l’actuelle constitution lors du référendum du 23 décembre 2001, prédisant les difficultés de son application. S’exprimant en qualité de dirigeant du FNJ, il estime que les arguments avancés à l’époque devaient convaincre.

 

« L’architecture institutionnelle en elle-même est budgétivore, rien que pour sa mise en place. La constitution renforce aussi l’esprit séparatiste en permettant la coexistence dans un même pays de quatre constitutions, quatre gouvernements, quatre parlements, autant de drapeaux et d’hymnes… », martèle-t-il.

 

Selon lui, maintenir ce type d’organisation de l’Etat « c’est légitimer le sentiment d’insularité au lieu de renforcer le patriotisme et l’idée d’appartenir à une nation pour partager un destin commun entre nos îles ». Rappelant les faits, depuis les pourparlers inter-comoriens de Fomboni sur la résolution de la crise séparatiste anjouanaise, M. Mmadi Ali garde encore en mémoire les trois commissions chargées chacune séparément de missions précises. Or à ses yeux seule la commission chargée de la réconciliation nationale a donné des résultats à travers l’accord cadre du 17 février 2001 [qui a créé le nouvel ensemble comorien doté d’une très large autonomie des îles, ndlr].

 

Par contre à la place de la commission chargée de rédiger un projet de constitution, des experts étrangers et nationaux y compris Mohamed Abdouloihabi [actuel chef de l’exécutif de l’île de Ngazidja], mandaté à l’époque par la coalition de l’opposition contre Azali, ont rédigé l’actuelle constitution. Pour le ministre, « ce n’est pas réellement le fruit escompté mais l’opposition défendait l’argument selon lequel en votant favorablement, Azali allait quitter le pouvoir aussi vite qu’il avait pris par la force un certain 30 avril 1999 ».

 

Dans l’objectif de rectifier les imperfections, le ministre dira que l’initiative du président vise surtout à harmoniser les élections, et à s’attaquer au caractère budgétivore de nos institutions actuelles. Interrogé sur la concomitance du référendum constitutionnel avec la consultation sur la « départementalisation » de Mayotte, au même mois de mars prochain, le ministre estime qu’il n’y a aucun risque de confusion dans l’opinion. « En tenant un tel scrutin sur cette île reconnue par le droit international comme faisant partie de l’Etat comorien, la France sait qu’elle viole ce droit et les résolutions des Nations Unies », soutient le ministre de la justice.

 

Estimant que la riposte du gouvernement de l’Union des Comores est entreprise eu égard aux discours du président Sambi dans le concert des Nations, le ministre rasure que la question de Mayotte sera introduite à l’ordre du jour de l’AG des Nations Unies. Et Mmadi Ali d’ajouter que « toute nouvelle élection à Mayotte est nulle et non avenue ».

 

Quant à la question de la prorogation d’une année du mandat de l’actuel chef de l’Etat, le ministre de la justice ne voit pas d’inconvénient car « la proposition consiste à harmoniser les élections » pour en réduire la fréquence jugée trop rapprochée.

 

A en croire un juriste constitutionnaliste qui a requit l’anonymat, l’initiative du président de l’Union d’organiser un référendum « viole la constitution » au regard de la loi fondamentale dans son chapitre titre IV de la compétence de la Cour Constitutionnelle (article 31) qui s’appuie en même temps sur la loi électorale en vigueur, donnant des compétences aux juges constitutionnels en matière de contentieux électoral, y compris le référendum.

 

C’est ainsi que cet homme de loi se fonde sur lesdites prérogatives de la haute juridiction, dont le chapitre VI intitulé « De la révision de la constitution », qui stipule dans son article 37 « qu’aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’unité du territoire et à l’intégrité des frontières institutionnellement reconnues… ainsi qu’à l’autonomie des îles », pour contester la légalité de l’avant-projet de loi référendaire portant révision de la constitution.

 

Au regard de l’avant-projet du président Sambi, le juriste estime que la Cour constitutionnelle devrait user de ses compétences pour s’autosaisir face à toute violation du processus référendaire. Ses membres ont le devoir d’user de ces prérogatives pour déclarer que le projet en question « porte atteinte à l’autonomie des îles » soutient le juriste. Le président de l’Union aurait mieux fait de retirer son projet pour ne pas être accusé « d’acte de forfaiture » a-t-il laissée entendre.

 

Pour le secrétaire général du parti CRC [Convention pour le renouveau des Comores], Houmed Msaidié, son parti prendra sa position dans le cadre de la coalition de l’opposition, avec les institutions insulaires et l’assemblée de l’Union. Néanmoins, il dira en substance que « le président Sambi doit ouvrir les yeux et observer que le séparatisme a mis ce pays dans une crise née à partir d’Anjouan ». « L’on a vécu cinq ans de conflit de compétence notamment avec Mohamed Bacar et trois ans de fausse promesse avec lui », ajoute-t-il.

 

« En s’entêtant à organiser ce référendum, il risque surtout de compromettre la paix civile avec son intention de proroger son mandat d’une année ». Houmed Msaidié soupçonne aussi le régime actuel de vouloir « criminaliser les délits d’opinion pour mieux réprimer ses opposants ». Elu au suffrage universel, « Sambi chercherait-il à s’installer confortablement au pouvoir ? » s’interroge le leader de l’ancien parti au pouvoir. Et Msaidié d’ajouter que « la loi n’est pas rétroactive ! ». Pour lui le mandat présidentiel demeure de quatre ans.

 

A.Nabahane

300109/an/hzkpresse/6h00

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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 10:41

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Comores / Politique & institutions


Fomboni, vendredi 30 janvier 2009 (HZK-Presse)
Le livre vert à sa main, le président de l’Union Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a préféré descendre lui-même dans l’arène, hier jeudi 29 janvier, journée de travail, pour convaincre les mohéliens de l’impératif de réformer la constitution du 23 décembre 2001. Ceci après les émissaires qu’il avait déjà envoyés il y a quelques jours dans l’île.

 

« Je suis venu aujourd’hui avec ce petit livre vert pour qu’on ne vous trompe pas avec d’autres textes. Ce n’est pas une nouvelle constitution comme d’autres vous le disent, ce sont seulement 19 articles à modifier, et il vous appartient à vous de donner vos suggestions et nous les attendons » a-t-il annoncé.

 

C’est ainsi que le président Sambi a introduit son discourt qu’il a prononcé dans la cour du bâtiment qui abrite les services de la Coordination de l’Union à Mohéli. La foule venant de différentes localités n’a pas pu en tout cas occuper toutes les chaises prévues pour cette occasion.

 

Deux discours ont été prononcés après la lecture du coran. Le premier celui du grand notable, ancien cadi de Fomboni, M. Kambi Nourou, qui s’est contenté de féliciter le président Sambi d’avoir épargné la population comorienne d’une dictature, « vous n’avez pas subitement sorti de votre poche le projet pour le soumette à la population, mais vous avez appelé les trois présidents des îles autonomes pour leur faire part du contenu de l’avant-projet, c’est la démocratie », a soutenu chehou Kambi.

 

Et le chef religieux d’ajouter que « nos présidents des îles ont intérêt à se pencher sur ce texte, voir ce qui ne colle pas très bien dans nos institutions actuelles pour le changer justement, et ce sera la meilleur des choses qu’on puisse faire ».

 

Avant de finir ses propos, l’ancien cadi a voulu rassurer le président que Mohéli réitère sa confiance en lui, mais « n’oubliez pas que nous avons fait un contrat de mariage avec vous, et comme pour des fiançailles il n’y a pas d’offrande, certes, il n’aura pas une dot ; nous vous appelons à venir nous demander en fiançailles », une expression imagée que peu des gens ont compris.

 

Quant au président Sambi c’est pour lui « une urgence » qui l’a conduit à Mohéli. « Je vous ai toujours dit que je pense vous appeler pour modifier certaines choses dans notre constitution. Je suis venus pour vous expliquer pourquoi je veux ce changement » explique-t-il.

 

Le président Sambi a rappelé les relations très tendues, selon lui, qui existaient entre son prédécesseur Azali Assoumani et les trois présidents des îles Mohamed Bacar, Fazul et Elbak. « A mon arrivée, poursuit le chef de l’Etat, j’avais compris que je saurai gouverner en parfaite coopération avec Elbak, dont j’ai gardé le souvenir de la vie estudiantine que nous avons partagé tous les deux à Médine [ville d’Arabie Saoudite], mais hélas ça n’a pas marché », a-t-il déploré.

 

Et de continuer que « lorsque Mohamed Abdouloihabi, qui fut mon directeur de cabinet et qui connaît tout de l’Etat, s’est fait élire à Ngazidja en même temps que Mohamed Ali Said à Mohéli, aujourd’hui rejoints par Moussa Toyibou à Anjouan, je pensais que les choses allaient s’améliorer, or ce n’est toujours pas le cas, j’ai donc tiré la conclusion que l’origine de tout ce conflit c’est cette constitution, à commencer par ces appellations de « président » des îles ».

 

Le président de la république, visiblement déterminé à réviser la constitution de 2001 en mars prochain, se justifie face à la campagne de ses adversaires en déclarant : « je ne peux pas résoudre ce problème comme j’ai eu le faire à Anjouan [allusion au débarquement militaire pour déloger l’ex-chef rebelle séparatiste Mohamed Bacar, ndlr], il appartient à vous la population de trouver la solution ».

 

Après avoir lu quelques articles qu’il envisage de modifier, le président a rassuré l’opinion mohélienne que la tournante ne sera pas touchée, et que son objectif n’est pas de s’éterniser au pouvoir mais plutôt d’harmoniser les mandats.

 

Quant à la date des élections du futur président de l’Union et des « gouverneurs » qui demeure le principal sujet de controverse, pour beaucoup, le président Sambi qui souhaite proroger son mandat jusqu’en 2011, dit vouloir « laisser aux futurs députés le soin de décider » a-t-il précisé.

 

Et pour finir Sambi a conclu que ce sont les mohéliens qui seront les premiers bénéficiaires de ces réformes avec prochainement un troisième poste de vice-président [qui n’existait pas, ndlr] et un président de l’Union dans un Etat fort. Dans son bref séjour dans l’île de Djoumbé Fatima, le chef de l’Etat était accompagné de deux personnalités mohéliennes membres du gouvernement, son Vice-président Ikililou Dhoinine et son Ministre de l’aménagement du territoire, Mohamed Elarif Oukacha.   

 

Mouayad Salim

300109/ms/hzkpresse/15h00

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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 15:04
 
Moroni, mercredi 28 janvier 2009 (HZK-Presse) – Quelques jours seulement après la publication de l'avant projet de loi de révision constitutionnelle qui doit être soumis à référendum en mars prochain, les politiques sortent de leur mutisme. Ce mercredi, le leader du parti Ridja est monté au créneau pour protester contre ce projet de loi préparé par le gouvernement Sambi. Me Said Larifou qualifie « d'anticonstitutionnelle » cette future consultation populaire, car cela « risque de provoquer une sécession d'une île, Mwali ».
Et l'avocat politicien d'ajouter que « ce référendum viole l'esprit des accords de Fomboni qui ont inspiré la constitution du 23 décembre 2001. L'autonomie et l'unité, qui étaient les maitres mots de cette constitution, sont remises en cause. Cette loi comporte même des dispositions dangereuses qui peuvent se retourner contre Sambi lui-même », prévient ce juriste, président de l'un des partis les plus actifs de l'opposition.
Le Ridja refuse d'entrer dans un débat de fond de cette loi car « il n'y a pas lieu de faire un débat. Ce référendum est purement et simplement illégal », déclare Soimadou un des responsables du parti. Cette formation politique rejette donc en bloc le projet de loi. Le Ridja annonce qu'il va même saisir la Cour constitutionnelle pour l'annulation de la consultation.

Pourtant, le parti est, semble-t-il, convaincu de l'utilité de réviser la constitution, mais le hic se trouve dans le temps. « Ce n'est pas à 14 mois de la fin de son mandat que le président Sambi doit faire un référendum pour demander à se maintenir au pouvoir. En cette période, le chef de l'Etat doit au contraire préparer le terrain à ceux qui prétendent être candidats aux élections de 2010 », estime l'ancien candidat à la présidentielle de l'île de Ngazidja.
« Avant toute révision, il faudrait d'abord l'expérience mohélienne [île à qui échoit le tour de la présidence tournante de l'Union en 2010] et les difficultés que va rencontrer le successeur de Sambi, car nous somme toujours en période transitoire », lance Me Larifou, devant la presse.
« Les comoriens ont d'autres préoccupations auxquelles le président de la république doit répondre au lieu de s'occuper de la révision constitutionnelle. Il y a une situation économique et sociale qui est préoccupante dans le pays. Cela a fait que le contrat social qui avait uni le peuple au président est rompu. On n'a plus confiance en lui. C'est sur quoi le chef de l'Etat doit s'atteler au lieu de chercher à changer une constitution qu'il n'a jamais appliqué », poursuit le leader du parti Ridja.
Cet avocat basé à la Réunion est aussi revenu sur la consultation sur la départementalisation de l'île comorienne de Mayotte qui se tient au même moment que le référendum du président Sambi. Le parti parle de « coïncidence troublante », entre les deux consultations. Pour cela le Ridja demande au président Sambi « de prendre ses responsabilité car il est le garant de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale des Comores ».

Dans cette rencontre avec les journalistes, le leader du parti Ridja a aussi évoqué les autres questions qui ont défrayé l'actualité nationale. Larifou a une fois de plus fustigé la loi controversée sur la citoyenneté économique, censée générer 200 millions de dollars d'investissement direct, par le biais de la Comoro Gulf Holding.
Ahmed Abdallah
Agence comorienne de presse (HZK-Presse
)
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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 13:24

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, jeudi 29 janvier 2009 (HZK-Presse) Le débat sur la réforme des institutions initié par le chef de l’Etat se focalise sur la question de la prorogation du mandat présidentiel et celle de l’autonomie des îles. La majorité des hommes politiques et personnalités de la société civile que nous avons interviewés jusqu’ici, se montrent plutôt réticents, voire hostiles à une révision de la constitution avant 2010, année d’expiration du mandat du président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, élu en 2006 pour 4 ans.

 

Interrogé pour donner son avis par rapport au projet de révision de la constitution annoncé par le président de l’Union, M. Miftahou Ali, secrétaire général du ministère de la justice chargé des droits de l’homme dira en substance que « le président est dans l’obligation d’agir aussi vite que possible ». Il justifie cet impératif de réviser la constitution de l’Union des Comores par le souci de sortir des blocages auxquels est confrontée l’administration sur tous les plans, indexant les conflits de compétences qui ne sont, selon lui, que le résultat de l’actuelle constitution.

 

Avec ces conflits permanents la population souffre en plus de la cherté de la vie. Le FNJ son parti politique et la coalition gouvernementale soutiennent donc l’initiative du président Sambi, qui agit selon lui dans son plein droit reconnu par la constitution.

 

Par rapport à la prorogation du mandat présidentiel, au centre d’une vive controverse, ce haut fonctionnaire et collaborateur du ministre Mmadi Ali [que nous avons par ailleurs tenté vainement de joindre au téléphone], soutient que « ce n’est pas seulement l’actuel chef de l’Etat qui en bénéficiera, mais surtout ses futurs successeurs qui gouverneront dans un cadre plus apaisé et stable ».

 

Cinq ans, c’est la moyenne dans un pays comme le notre pour qu’un président puisse mettre en œuvre un programme économique et social d’envergure nationale. Sambi a d’ores et déjà conquis la confiance et la crédibilité des institutions et pays amis, notamment du monde arabe, disposés à soutenir ses initiatives de développement pour le pays.

 

A la question de savoir pourquoi le président n’a pas pensé préparer son successeur Mohélien pour conduire ses projets sans avoir à toucher à la durée de « quatre ans » fixée et le principe du respect de la tournante, M. Miftahou estime qu’en réalité « la continuité de l’Etat sera assurée mais au regard des réalités, cinq ans est la moyenne pour un pays comme les Comores sans ressources ».

 

Pour Maître Fahmi Said Ibrahim, leader du parti PEC, il rappelle que son parti a été toujours favorable à la révision de l’actuelle constitution depuis 2007. Maintenant, il y a lieu de distinguer deux choses selon lui : la forme et le fond de cet avant-projet de loi référendaire. Sur le plan de la forme, il est incontestable que « le président a toute la latitude d’user de son droit constitutionnel de demander une révision par voie de référendum ».

 

« Personne, je dis bien personne, insiste Maitre Fahmi, aussi bien physique que parti politique, n’est au-dessus de la volonté du peuple comorien souverain ». Sur le plan de la légalité le dernier mot appartient à ce dernier et on doit tous se soumettre au verdict des urnes.

 

Sur le fond, en revanche, le leader du PEC comprend « que chacun soit libre d’apporter sa contribution en approuvant ou en critiquant le contenu de la réforme envisagée, c’est la démocratie qui l’exige ». Son souhait étant que tout en restant fidèle à ses convictions, chacun respecte l’autre. Le débat contradictoire dans la vie politique est, à ses yeux, « essentiel », c’est ce qui donne vie à la démocratie, soutient-il. Le PEC, fera savoir sa position et ses propositions en temps opportun.

 

Régissant sur la concomitance avec l’organisation d’un référendum à Mayotte, Fahmi dira : « je crains qu’il ne soit trop tard pour s’y opposer, il fallait réagir dès 2003 quand le législateur français se réunit à Versailles en congrès pour modifier la constitution en y insérant l’île comorienne de Mayotte ». En tout état de cause le PEC est disposé à participer à un débat pour défendre ses positions.

 

Son confrère et ancien président de la table ronde de 1991, Maître Ali Abdou Elaniou, déclare pour sa part que le projet de révision : « est une initiative inopportune en ce sens que ce n’est pas le moment de poser une telle question aux comoriens ». Dans son argumentation, Maitre Elaniou soutient que cela soulève immédiatement la question de la tournante et sur le tour de Mohéli.

 

A l’en croire, c’est « une menace pour la paix civile ». Au point de se demander « si nous n’avions pas mieux à faire que de créer de faux conflits », au lieu de s’unir face au défi de la question de Mayotte. Le débat est ouvert, il faut aller jusqu’au bout, ajoute-t-il. Car selon lui « tout sujet qui nous détourne de la résolution de la question de Mayotte est un piège qui ne servira que les intérêts de la France ».

 

Et ce n’est qu’après, poursuit l’avocat, qu’on doit en tirer les conséquences. Concluant ses propos il dit être « convaincu que les français s’amusent de nous voir se quereller en ce moment précis sur des sujets de politique intérieure ». Et le doyen des avocats du barreau de Moroni de regretter « que l’intégrité territoriale de ce pays soit reléguée au second plan ».

 

Dr Sounhadj Attoumane, personnalité de la société civile, manifestera spontanément sa réaction et affirmant en substance avoir depuis toujours soutenu la révision de cette constitution de 2001 : « c’est déjà un pas ». A ses yeux, c’est tout à fait honorable que le président Sambi agisse en vertu de ses prérogatives constitutionnelles.

 

Le texte actuel renferme selon lui « un tas de problèmes qui, au fil des jours, conduit le pays à des impasses ». Sur la période choisie le médecin estime qu’il n’y a pas de choix au regard des multiples problèmes et défis à relever : élections des présidents des îles, débarquement à Anjouan… pour enfin retrouver une stabilité.

 

La question qu’on doit se poser, dit-t-il, est de savoir « que doit-on gagner de cette réforme ? ». Pour la prolongation du mandat d’une année, il pense qu’il appartient aux partis politiques, à la société civile et aux citoyens de voir comment préserver la continuité de l’Etat et rassurer nos partenaires au développement.

 

M. Said Abbas Dahalani, président du parti MOUROI, considère que « le principe de la révision en elle-même est salutaire », toutefois la procédure doit surtout se faire à deux niveaux : institutionnel et économique au travers d’une conférence inter-îles. Par contre, ce n’est pas encore le moment, ajoute-t-il, « le mieux serait d’attendre 2010 ». Organiser un tel référendum en cette période, et vouloir s’appliquer à soi-même la réforme, cela soulève des doutes, et le président Sambi commettrait ainsi « un délit d’initié ». Les prochains candidats à la candidature auraient été associés dans le débat, afin de préserver la stabilité et la paix sociale. Car selon le leader du « Mouroi » l’instabilité permanente qu’a connue le pays est liée à la fois à l’économie et aux institutions.

 

Le député Mhoumadi Sidi soutient quant à lui que le président de l’Union puisse user de ses attributions. La révision de la constitution est une chose aisée sachant bien que régler une question d’ordre constitutionnel et d’intégrité est nécessaire. Mais force est de nous interroger : « est ce que cette intégrité est acquise au niveau des îles ? Et se demander encore s’il n’y a pas de risque de revenir à la case départ ? » 

 

A.Nabahane

290109/an/hzkpresse/6h00

 

 

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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 13:09

 

Moroni, Comores – Le chef de l’Etat comorien, Ahmed Abdallah Sambi, a remis aux chefs des exécutifs des trois îles autonomes de l'archipel, l’avant- projet de révision de la constitution qui sera soumis à l’approbation populaire en mars prochain, au cours d'une audience vendredi après-midi avec ces derniers.

A l’issue de l’audience, le président de l’île d’Anjouan, Moussa Toybou, a déclaré que l’entretien s’est déroulé dans un climat "de grande sérénité", se refusant de faire le moindre commentaire sur le document qui lui a été remis.

"Le président Sambi s’est dit très satisfait de nous voir répondre tous à son invitation", s'est contenté de dire M. Toybou, dont les relations avec M. Sambi ont toujours été au beau fixe depuis son élection en juin 2008.

"Nous n’avons pas de commentaire, aucune déclaration à faire", a dit de son côté, le président de Mohéli, Mohamed Ali Saïd, rejoint dans cette position par Youssouf Boina, le ministre de la Justice de l’île de la Grande, représentant le président Mohamed Abdouloihabi (en visite à l’étranger).

L’entourage des deux présidents qui, dès le départ s'étaient prononcés contre toute révision constitutionnelle, a informé les journalistes d’une rencontre des gouvernements des deux îles à l’issue de laquelle une déclaration pourrait être faite.

Il faut noter que le président de Mohéli rejette tout projet de révision de la constitution, craignant que le président Sambi veuille prolonger son mandat aux dépens de l'île Mohéli à laquelle échoit la présidence au terme du mandat de M. Sambi.

Moroni - 23/01/2009
Pana


 

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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 13:27


Vous trouverez ci-dessous l'avant-projet de référendaire portant révision de la constitution de l'Union des Comores du 23 décembre 2001 que vient de rendre public la Présidence de l'Union des Comores


Avant-projet de loi référendaire portant révision de la ,Constitution de l’Union des Comores


ARTICLE 1er : L’alinéa 1 du préambule de la Constitution de l’Union des Comores du 23 Décembre 2001 qui stipule, « -puiser dans l’Islam, l’inspiration permanente des principes et règles qui régissent l’Union, », est modifié comme suit : « -puiser dans l’Islam, religion d’Etat, l’inspiration permanente des principes et règles qui régissent l’Union, »


ARTICLE 2 : L’article deux de la Constitution qui stipule, « Art 2- Une loi organique détermine les îles où siègent les institutions de l’Union », est ainsi modifié : « Article 2 : Moroni est la capitale de l’Union. Une loi organique porte statut de cette ville et détermine les îles où siègent les institutions de l’Union. »


ARTICLE 3 : L’alinéa 2 de l’article 7 de la Constitution qui stipule, « Chaque île établit librement sa loi fondamentale dans le respect de la Constitution de l’Union », est ainsi rédigé :

« Dans le respect de la constitution de l’Union, chaque île autonome établit librement sa loi statutaire. Une loi organique détermine les principes fondamentaux du statut ».


ARTICLE 4 : L’alinéa 5 de l’article 7 de la Constitution qui stipule, « Les îles comprennent un Exécutif et une assemblée élus ainsi que des collectivités territoriales dotées d’un organe délibérant et d’un exécutif élus », est supprimé.


Il est inséré après l’article 7 de la Constitution, les articles 7-1, 7-2, 7-3 et 7-4 ainsi rédigés :

« Article 7-1 : Toute sécession ou tentative de sécession d’une ou plusieurs îles autonomes est interdite.

Est qualifié de sécession tout acte ou propos de nature à porter atteinte à l’intégrité territoriale et à l’Unité Nationale. Les auteurs de tels actes ou propos, qualifiés de crime contre la Nation, sont passibles de la peine criminelle maximale prévue par le code pénal.

Est nul de plein droit, tout acte ou toute mesure de nature à porter atteinte à l’Unité de la République ou de mettre en péril l’intégrité territoriale nationale prise par une autorité d’une île autonome ou de l’Union. La nullité est constatée par la Cour Suprême, saisie par le Président de l’Union ou par le Président de l’Assemblée de l’Union ou par cinq Députés de l’Assemblée de l’Union ou par tout citoyen ».


« Article 7-2 : Dans les îles autonomes les fonctions, exécutives et délibératives sont exercées par des organes distincts :

La Fonction exécutive est exercée par un Gouverneur assisté de Commissaires.

Le Gouverneur est élu au suffrage universel direct à un tour, pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.

Le Gouverneur est le Chef de l’île autonome.

Il exerce par voie d’Arrêté les compétences qui lui sont attribuées par la Constitution de l’Union et la loi statutaire de l’île autonome.

Il est le Chef de l’Administration relevant de l’île autonome.

Le Gouverneur nomme les Commissaires dont le nombre ne saurait dépasser 6, et met fin à leurs fonctions.

La Fonction délibérative est exercée par un Conseil de l’île.

Le Conseil de l’île règle par ses délibérations les affaires de l’île autonome.

Les Conseillers de l’île sont élus avec leur suppléant au scrutin uninominal majoritaire à un tour pour un mandat de cinq ans. Une loi de l’Union détermine le nombre de circonscriptions et les modalités du scrutin.

Le nombre des Conseillers de l’île ne saurait dépasser :

 pour Mwali, neuf (09)  pour Maoré, onze (11)  pour N’dzuwani, dix neuf (19)  pour Ngazidja, vingt trois (23)

Le mandat de Conseiller de l’île est gratuit. Toutefois des indemnités de déplacement et de présence pourront lui être attribuées par arrêté du Gouverneur dans la limite fixé par la loi statutaire.

La composition, l’organisation et le fonctionnement du Conseil de l’île ainsi que les modalités et conditions d’élection de ses membres sont fixés par la loi statutaire. Les conditions relatives aux attributions et au fonctionnement du Gouvernorat ainsi que les rapports entre le Gouvernorat et le Conseil de l’île sont fixés par la loi statutaire. »

« Article 7-3 : L’île autonome comprend des collectivités territoriales qui s’administrent librement par des organes, exécutif et délibératif élus, selon les modalités et conditions fixées par la loi de l’Union. »

« Article 7-4 : L’Union est représentée auprès des îles autonomes par un haut fonctionnaire dénommé Délégué Général de l’Union nommé par le Président de l’Union, après consultation du Gouverneur de l’île autonome concernée.

Le Délégué Général, dépositaire dans l’île autonome de l’autorité de l’Union, veille à l’exécution des lois et des règlements de l’Union.

Il est délégué et représentant direct de chacun des Ministres et autres membres du Gouvernement de l’Union. Sous l’autorité des Ministres et autres membres du Gouvernement, il anime et coordonne les services administratifs déconcentrés de l’Union et assure la direction générale de l’activité des fonctionnaires et agents de ces services.

Il est en outre chargé de veiller au respect, par les autorités de l’île autonome, de la répartition des compétences entre l’Union et l’île ainsi que toutes dispositions législatives et réglementaires ; à cet effet, au nom et pour le compte de l’Etat, il défère aux juridictions compétentes les textes législatifs et réglementaires ainsi que tous actes des organes de l’île de son ressort qu’il estime contraire à la légalité. »


ARTICLE 5 : L’article 9 de la Constitution qui stipule « Art 9- Relèvent de la compétence exclusive de l’Union les matières suivantes : Religion, Nationalité, Monnaie, Relations Extérieures, Défense Extérieure, Symboles Nationaux. Une loi organique détermine en tant que de besoin les conditions d’application et les modalités de mise en œuvre des compétences exclusives. Dans les matières de la compétence partagée de l’Union et des îles, les îles ont le pouvoir d’agir aussi longtemps et pour autant que l’Union ne fasse pas usage de son droit d’agir. L’Union n’intervient que si elle peut le faire plus efficacement que les îles parce que : a)le règlement d’une question par une île pourrait affecter les intérêts des autres îles ; b) une question ne peut être réglée par une île isolement ; c) la sauvegarde de l’unité juridique, économique et sociale de l’Union l’exige. En ce cas, les îles disposent, selon les matières, du pouvoir de prendre les mesures nécessaires à l’exécution des principes fondamentaux et des règles définies par l’Union ou à la réalisation des objectifs arrêtés par l’Union. Une loi organique détermine, en tant que de besoin, les matières relevant de la compétence partagée de l’Union et des îles et les modalités de son exercice. Relèvent de la compétence exclusive des îles : les matières ne relevant pas de la compétence exclusive de l’Union ou de la compétence partagée des îles et de l’Union. », est remplacé par les dispositions suivantes :

« Article 9 : Relèvent de la compétence des îles autonomes, les matières suivantes :

-   L’administration des collectivités locales ;
-   L’organisation des établissements et organismes à caractère administratif ou industriel et commercial d’intérêt insulaire autres que les sociétés d’Etat
-   La police urbaine et rurale
-   Les foires et marchés
-   Les allocations d’études et bourses insulaires
-   La voirie
-   L’aménagement des routes secondaires
-   L’aménagement du territoire de l’île
-   La construction, l’équipement et l’entretien ainsi que la gestion des établissements d’enseignement et des personnels, préscolaires, primaires et secondaires
-   La formation professionnelle locale de base.
-   La pêche artisanale
-   La santé de base

Les matières autres que celles mentionnées à l’alinéa précédent relèvent de l’Union. »


ARTICLE 6 : Après la dernière phrase de l’alinéa 4 de l’article 12 de la Constitution qui stipule, « Il assure la plus haute représentation de l’Union dans les relations internationales », il est inséré les dispositions ainsi rédigées :

« Une loi organique détermine les emplois nommés en Conseil des Ministres et pour lesquels en raison de leur importance, pour la garantie des droits et libertés ou la vie économique et sociale de la Nation, le pouvoir de nomination du Président de l’Union s’exerce après avis d’une commission spéciale de l’Assemblée de l’Union dont la composition ainsi que les modalités selon lesquelles l’avis est donné sont déterminés par le règlement de l’Assemblée de l’Union. »


ARTICLE 7 : Il est inséré après l’alinéa 5 de l’article 12 de la Constitution qui stipule, « Il est le garant du respect des traités et accords internationaux. », les articles 12-1, 12-2 et 12-3, ainsi rédigés :


« Article 12-1 : Le Président de l’Union peut, après consultation du Président de l’Assemblée de l’Union, prononcer la dissolution de l’Assemblée de l’Union.

Les élections générales des représentants de l’Union ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution.

Dans ce cas, l’île désigne de nouveaux représentants à l’Assemblée de l’Union issus de son Conseil.

Les anciens représentants des îles désignés à l’Assemblée de l’Union ne peuvent l’être à nouveau que s’il y a renouvellement du Conseil de l’île concerné.

L’Assemblée de l’Union se réunit de plein droit le deuxième jeudi qui suit l’élection. Si cette réunion a lieu en dehors de la période prévue pour la session ordinaire, une session est ouverte de droit pour une durée de quinze jours.

Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit ces élections. »

« Article 12-2 : Le Président de l’Union peut déléguer certains de ses pouvoirs aux Vice-Présidents. »

« Article 12-3 : Lorsque les institutions constitutionnelles, l’indépendance de la nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des institutions constitutionnelles est interrompu le Président de l’Union, après consultation officielle du Conseil des Ministres, du Président de l’Assemblée de l’Union et de la Cour Suprême prend les mesures exceptionnelles exigées par les circonstances.

Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d’assurer aux institutions constitutionnelles, dans les moindres délais, les moyens d’accomplir leur mission.

Le Président de l’Union en informe la Nation par message. L’Assemblée de l’Union se réunit de plein droit. Elle ne peut être dissoute pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels. Elle peut mettre fin à ces pouvoirs exceptionnels par un vote à la majorité des deux tiers des membres qui la composent. »


ARTICLE 8 : Le nombre « quatre (4) » mentionné à la deuxième phrase de l’article 13 de la Constitution qui stipule, « Le Président et les Vice-Présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de quatre (4) ans renouvelable dans le respect de la tournante entre les îles », est remplacé par le nombre « cinq (5). Le terme « renouvelable » est supprimé.


ARTICLE 9 : La première phrase du premier alinéa de l’article 16 de la Constitution qui stipule, « Le Président de l’Union, assisté des deux Vice-présidents, nomme les Ministres de l’Union et met fin à leurs fonctions. », est ainsi rédigée : « Le Président de l’Union, assisté de trois Vice-présidents nomme les Ministres et, les autres membres du Gouvernement et dont le nombre ne saurait dépasser dix (10). »


ARTICLE 10 : La deuxième phrase de l’alinéa premier de l’article 19 qui stipule, « Elle vote les lois et adopte le budget », est ainsi rédigé : « Elle vote les lois, y compris les lois de règlement, adopte le budget et contrôle l’action des Ministres et des autres membres du Gouvernement ».

Le deuxième alinéa dudit article est abrogé.


ARTICLE 11 : Les alinéas 1 et 2 de l’article 20 de la Constitution qui stipule, « Art 20- L’Assemblée de l’Union est composée de représentants désignés par les Assemblées des îles, à raison de cinq députés par île et dix-huit représentants élus au suffrage universel direct dans le cadre d’un scrutin majoritaire uninominal à deux tour. La loi électorale précise les modalités du mode de scrutin ainsi que les circonscriptions électorales dont le nombre ne peut être inférieur à deux par île », sont ainsi rédigés :

« L’Assemblée de l’Union est composée de :
-   de vingt quatre (24) représentants de la Nation, élus au suffrage universel dans le cadre d’un scrutin majoritaire uninominal à deux tours ;
-   des représentants des îles autonomes désignés par les Conseils insulaires en leur sein, à raison de trois (3) par île autonome ;

Les membres de l’Assemblée de l’Union portent le titre de Député de l’Union.

L’Assemblée de l’Union se renouvelle intégralement.

Les pouvoirs de l’Assemblée de l’Union expirent à l’ouverture de la session ordinaire d’Avril, de la cinquième année qui suit l’élection des représentants la nation.

Sauf le cas de dissolution, les élections des représentants de la Nation ont lieu dans les soixante (60) jours précédant l’expiration des pouvoirs de l’Assemblée de l’Union.

Une loi électorale précise les modalités de scrutin ainsi que la circonscription électorale, dont le nombre ne peut être inférieur à trois par île.

Les modalités et les conditions de désignation des représentants des îles autonomes à l’Assemblée de l’Union sont déterminées par le règlement intérieur du Conseil de l’île concerné. Dans tous les cas leur désignation est renouvelable annuellement.

Après chaque renouvellement de l’Assemblée de l’Union, les Conseils insulaires désignent leurs représentants à l’Assemblée de l’Union selon les modalités et conditions fixées par leur règlement intérieur.

Les fonctions de Député à l’Assemblée de l’Union d’un représentant d’une île autonome, prennent fin en même temps que les pouvoirs du Conseil de cette île.

Tout Député qui cesse d’appartenir au Conseil de l’île, dont il est issu, cesse en même temps d’appartenir à l’Assemblée de l’Union. Il est pourvu à son remplacement. »


ARTICLE 12 : L’article 28 de la Constitution qui stipule, « Art 28- Le Pouvoir Judiciaire est indépendant du Pouvoir Législatif et du Pouvoir Exécutif. Les juges ne sont soumis, dans l’exercice de leurs fonctions, qu’à l’autorité de la loi. Les magistrats du siège sont inamovibles. Le Président de l’Union est garant de l’indépendance de la Justice. Il est assisté par le Conseil Supérieur de la Magistrature. Une loi organique porte organisation de la justice dans l’Union et les îles. », est modifié ainsi qu’il suit : Il est ajouté à la deuxième phrase de son premier alinéa, après les termes, « Conseil supérieur de la Magistrature » les mots, « dont la composition, l’organisation, le fonctionnement et la procédure suivie devant lui sont déterminé par une loi organique. »

Il est ajouté après son alinéa premier les dispositions suivantes : « Une loi organique porte statut des magistrats ».

Les mots « dans l’Union et les îles » contenus dans son deuxième alinéa sont supprimés.


ARTICLE 13 : Il est inséré dans la Constitution un nouveau titre IV et les articles 31, 32 et 33 » ainsi rédigés :

« Titre IV » Des rapports entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.

« Article 31 : Outre les matières qui lui sont renvoyées par d’autres articles de la Constitution, la loi de l’Union fixe les règles concernant.

-   Les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques ; les sujétions imposées aux citoyens en leur personne et en leurs biens ;
-   La nationalité, l’état et la capacité des personnes, le régime matrimonial, les successions et libéralités ;
-   La détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables ; la procédure pénale ; l’amnistie : la création de nouveaux ordres de juridiction ;

-   Le droit du travail, le droit syndical, de droit de la sécurité et protection sociale ;
-   L’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ; le régime d’émission de la monnaie ;

La loi fixe également les règles concernant ;

-   le régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales
-   Le régime électoral de l’Assemblée de l’Union ;
-   La création de catégorie d’établissements publics ;
-   Les statuts des fonctionnaires et des militaires ainsi que les garanties qui leur sont accordées ;
-   Les nationalisations d’entreprises et les transferts de propriété d’entreprises du secteur public au secteur privé ;
-   Les expropriations pour cause d’utilité publique ;

La loi détermine les principes fondamentaux ;

-   De l’organisation générale de la défense et de la sécurité nationale ;
-   De l’organisation générale des inspections administrative, sociales et financières ;
-   De l’enseignement et des diplômes publics nationaux ;
-   De l’information et des Nouvelles Technologie de l’Information ; »

« Article 32 : Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire. »

« Article 33 : L’Assemblée de l’Union met en cause la responsabilité d‘un ou plusieurs Ministres, d’autres membres du Gouvernement par l’adresse au président de l’Union d’une pétition. Une telle pétition n’est recevable que si elle est signée par un tiers au moins des membres de l’Assemblée de l’Union.

Le vote ne peut avoir lieu que quarante huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la pétition, qui ne peut être adoptée qu’à la majorité de deux tiers des membres composant l’Assemblée de l’Union.

L’Assemblée de l’Union ne peut voter plus de deux pétitions par an et aucune pétition ne peut être déposée au cours d’une session extraordinaire.

Le Président est tenu de mettre fin aux fonctions du ou plusieurs ministres, autres membres du Gouvernement visés par la pétition. Il ne peut de le/les nommer, à nouveau des fonctions ministérielles, dans les six mois suivant la date de leur limogeage. »


ARTICLE 14 : Il est inséré dans la Constitution après Titre IV un nouveau Titre V et les articles 36, 37 et 38 :

« Titre V : De la Coopération Interinstitutionnelle et Décentralisée

« Article 36 : Dans le respect de la Constitution de l’Union, en vue de l’examen des questions intéressant la vie, politique, sociale ou économique, nationale, le Président de l’Union peut réunir et présider une Conférence à laquelle participent les Vice-présidents, le Président de l’Assemblée de l’Union, les Gouverneurs et les Présidents des Conseils insulaires.

Un Vice-Président ou le Président de l’Assemblée de l’Union, peut sur délégation du Président de l’Union présider la conférence. »

« Article 37 : Dans le respect de la Constitution et dans la limite de leurs compétences respectives, l’Union et les îles autonomes ou les îles autonomes entre elles peuvent conclure des conventions à caractère social, économique ou financier. »

« Article 38 : Dans la limite de leurs compétences respectives et dans le respect de la Constitution de l’Union des Comores et des engagements internationaux de l’Union, les îles autonomes peuvent nouer et entretenir des relations de coopération avec des collectivités locales ou des organismes non gouvernementaux étrangers.

Aucune convention conclue au titre du présent article ne peut être passée entre une île autonome et un Etat étranger ou une organisation internationale. »


ARTICLE 15 : Les Titres V à VII de la Constitution deviennent Titre VI à VIII.

Les articles 36 à 40 deviennent article 39 à 43.


ARTICLE 16 : Les termes « loi fondamentale », « Président de l’Ile » et « Assemblée de l’Ile » contenus dans les autres dispositions de la Constitution de l’Union sont remplacés par « loi statutaire », « Gouverneur » « Conseil de l’île. ».


ARTICLE 17 : La présente loi s’applique au Président de l’Union actuellement en fonction. L’élection du nouveau Président de l’Union se déroulera en même temps que celle des Gouverneurs. Une proposition de calendrier sera soumise au vote de l’Assemblée de l’Union.

L’élection du nouveau Président de l’Union, se déroulera dans les conditions et modalités déterminées par la loi organique N°05-009/AU du 4 Juin 2005.


ARTICLE 18 : Les élections des Conseillers des îles de Mwali, Ngazidja et Ndzuwani auront lieu à la même date que celle de l’Assemblée de l’Union.


ARTICLE 19 : La présente loi, entre en vigueur dès sa promulgation.


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2 janvier 2009 5 02 /01 /janvier /2009 10:15

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Comores / Politique & institutions

 

Moroni, mardi 30 décembre 2008 (HZK-Presse) – Dans un discours prononcé dimanche soir, à l’occasion de la célébration du nouvel an musulman, le président de la république a annoncé son intention de demander une prorogation de son mandat de quatre ans qui s’achève en avril 2010. « Je demande à mes concitoyens de m’accorder encore 12 mois de plus à la tête de l’Etat, pour que je puisse parachever les projets que je vous ai promis de réaliser », dit-il en substance. Et Ahmed Abdallah Sambi d’annoncer avec force et conviction que l’année 2009 sera celle de la concrétisation des projets phares de son mandat, malgré tous les obstacles auxquels ses gouvernements successifs ont eu à surmonter. On devrait commencer à voir très bientôt la couleur de « l’argent frais » promis et tant attendu de la « citoyenneté économique », a-t-il laissé entendre.

 

Sambi veut-il revenir à la constitution de 1978 ?

 

Après avoir annoncé à maintes reprises son intention de réviser la constitution, le président de la république vient de clarifier un peu plus le débat, lors de son adresse à la nation le 28 décembre dernier, à l’occasion du nouvel an musulman 1430. Ahmed Abdallah Mohamed Sambi dit vouloir alléger le calendrier électoral qu’il juge « trop lourd » pour un petit pays pauvre comme les Comores, ce qui suppose une astucieuse « harmonisation » des mandats électifs des différentes institutions.

 

Cette toute première réforme vise à réduire la fréquence quasi annuelle des scrutins au suffrage universel, ce qui se traduira par une réduction sensible du cout financier [une élection nationale peut couter au budget de l’Etat entre 500 et 700 millions de francs comoriens]. La révision consistera sans doute à fixer la même durée pour le mandat du président de l’Union et celui des chefs des exécutifs des iles [4 ou 5 ans], qui seront alors élus le même jour, contrairement au système actuel qui sépare les deux types d’élections.

 

Dans sa démarche, le chef de l’Etat n’a pas totalement tort, vu l’expérience de 2002 où les électeurs ont d’abord élu le président de l’Union (mars) et ensuite les présidents des iles autonomes (avril), ce qui a provoqué un chevauchement entre scrutins, et entretenu un climat de confusion politique d’une ile à l’autre.

 

Il est vrai aussi que cette situation anachronique s’est reproduite en 2007 et 2008, le président d’Anjouan n’étant élu que 12 mois après ses homologues de Mwali et Ngazidja alors qu’il s’agit de la même élection.

 

Mais le président Sambi entend aller plus loin encore en changeant les appellations des « présidents » des iles qui redeviendront des « gouverneurs » comme à l’époque de la défunte « république fédérale islamique » [1978-2001]. Quant aux députés des iles, ils prendront le titre de « conseiller régionaux », si la future révision est adoptée par voie référendaire dans le courant du premier semestre 2009.

 

Autre modification prévue, il sera également demandé aux comoriens d’approuver l’introduction dans la constitution de la possibilité pour le Président de l’Union de dissoudre l’Assemblée nationale, une prérogative qui existait dans les précédentes constitutions mais qui sera supprimée en 2001 pour satisfaire les désidératas de séparatistes anjouanais, déterminés à réduire la fonction de chef de l’Etat à sa plus simple expression, ne jouant qu’un « rôle symbolique ».

 

Et comme le principe de l’équilibre des institutions se fonde sur l’existence de contre pouvoirs, il est normal qu’il soit aussi accordé au parlement la possibilité de pouvoir sanctionner à tout moment le gouvernement central, par le jeu démocratique de la motion de censure, cette épée de Damoclès suspendue sur la tête des gouvernements pour mieux contrôler l’action du pouvoir exécutif.

 

Le chef de l’Etat qui semble décidé à être l’initiateur de la première réforme institutionnelle, 8 ans après l’adoption de la constitution du 23 décembre 2001, envisage de tenir le référendum constitutionnel à la même date que les élections législatives de l’Union, le mandat des élus actuels arrivant à expiration en avril prochain.

 

Le projet de révision constitutionnelle du président Sambi est loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique qui craint qu’elle ne cache des arrières pensées politiques, notamment l’idée de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà de mai 2010, lorsque son mandat arrivera à sa fin, et qu’il devra passer le témoin à son successeur mohélien, en vertu du principe de la présidence tournante, qu’il a promis « de ne pas y toucher ».

 

Pourtant le locataire de Beit-Salam n’exclut pas cette option de rallonger son mandat au moins jusqu’en 2011, et pourquoi pas 2013, afin de mettre en œuvre les nouvelles réformes, en regroupant les présidentielles de l’Union et des iles, dans l’espoir surtout de quitter le pouvoir après avoir réalisé quelques grands projets d’infrastructures qu’il peine à démarrer, tel que le projet Habitat. 

 

El-Had Said Omar

301208/eso/hzkpresse/6h00

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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 14:35

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mardi 25 novembre 2008 (HZK-Presse) – Le chef de l’Etat vient de recevoir une importante délégation de notables de Ngazidja, qui sont venus lui témoigner leur « soutien indéfectible », dans sa volonté affichée de réformer les institutions actuelles. Près de 200 personnes représentant les différentes régions de l’île, ont assisté hier lundi, en début d’après-midi, à une rencontre présentée comme « préparatoire » à un grand rassemblement populaire, prévu à une date ultérieure selon Ismael Abdou, chargé d’exprimer au président de la République les doléances des notables.

 

« C’est à notre propre initiative », que se tient cette rencontre de Beit-Salam, a tenu à préciser cet orateur originaire de Mtsangadjou dans la région de Dimani. Comme pour couper court aux rumeurs, ce dernier a choisi d’aller droit au but en mettant le président Sambi devant ses responsabilités.

 

« C’est nous qui vous avons porté à la magistrature suprême de ce pays », dit-il avant de lui rappeler que c’est lui-même qui leur a demandé de voter pour Mohamed Abdouloihabi, parmi les 17 candidats à la présidentielle de l’île de Ngazidja de juin 2007, en estimant qu’il fallait choisir l’homme avec lequel il pouvait s’entendre dans la marche des affaires de l’Etat, en mettant fin au conflit des compétences qui paralyse le fonctionnement normal des institutions.

 

« Permettez-nous de constater que vous vous êtes piégé vous-même et vous nous avez mis dans l’embarras », lance l’orateur à l’endroit du chef de l’Etat, entouré de son gouvernement et de son cabinet. Et Ismael Abdou de citer les grandes priorités qui pourraient permettre au président de « terminer en beauté » son mandat en réalisant les actions qu’attend la population, à savoir les infrastructures routières, l’énergie et l’eau.

 

Quant au projet de loi de citoyenneté économique qui fait tant de bruit, le notable de Dimani estime qu’il appartient au chef de l’Etat d’attribuer la nationalité comorienne à « tout investisseur sérieux et non un clochard », avec la faculté de la lui retirer « s’il ne remplit pas ses obligations ».

 

Sur la question de la révision constitutionnelle, ce représentant de la notabilité a affirmé « l’adhésion » de beaucoup de comoriens à cette idée, « sans que cela ne porte atteinte à l’unité nationale du pays, comme le font croire les détracteurs du régime », et d’appeler les mohéliens à la retenue à propos de la tournante.

 

Cette rencontre de Beit-Salam à laquelle était conviée la presse, a eu le mérite de clarifier un peu plus le débat, en permettant au président de l’Union de dévoiler son agenda, en annonçant son projet de référendum constitutionnel qui pourrait se dérouler simultanément avec les législatives de l’Union, en principe en avril 2009.

 

« Si je suis le président de tous les comoriens et non d’une île quelconque, cela suppose une clarification des niveaux de responsabilité qui me distingue des présidents des îles autonomes », martèle Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, en réponse aux doléances des notables.

 

Et le chef de l’Etat d’ajouter qu’il n’a « aucune arrière pensée visant à étouffer une île ou à privilégier une autre ». Revenant sur son discours prononcé le jour de la Ide Elfitr, le président Sambi estime « qu’un petit pays comme les Comores n’a pas les moyens de supporter la charge de quatre présidents, 38 ministres, 80 députés », et toute cette superstructure politique que nous reprochent nos partenaires, dont le Fonds monétaire international (FMI).

 

« C’est un des maux qui empêche le développement du pays », déplore-t-il, avant d’énumérer les trois grandes réformes constitutionnelles qu’il envisage de mettre en chantier. Il s’agit de réduire la superstructure politique, harmonier les mandats de nos élus pour assouplir le calendrier électoral pour « en finir avec les élections à répétition », et instaurer de nouvelles relations entre les pouvoirs législatif et exécutif, fondées sur le principe de la responsabilité du gouvernement devant le parlement (motion de censure) et la prérogative accordée au président de l’Union de dissoudre l’assemblée.

 

Le locataire de Beit-Salam se dit déterminé aussi à poursuivre son action de « moralisation des mœurs politiques » par une éducation citoyenne qui « mettra fin à la culture de l’impunité des gouvernants ». Il promet « une réduction drastique » de l’effectif de son gouvernement dans les jours à venir, et non un remaniement technique.

 

Au chapitre économique et social, le président Sambi ne désespère toujours pas de voir enfin se réaliser son « projet Habitat » qui fera l’objet en janvier prochain d’un « congrès mondial », où seront invités à participer de nombreux ingénieurs et architectes internationaux dont l’expertise servira à lancer ce vaste chantier destiné selon lui à éradiquer l’habitat insalubre dans l’archipel.

 

El-Had Said Omar

251108/eso/hzkpresse/6h00

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2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 22:21

 

Comme à l’accoutumée, le Président de l’Union des Comores s’est adressé aux comoriens le mercredi 1er octobre 2008 lors de ses traditionnelles réceptions organisées dans les différents palais présidentiels du pays à l’occasion de l’Aïd El fitr. Le matin, il était à Dar najah à Ndzuwani avant de se rendre à Mwali. Et l’après midi, c’était à Beit Salam à Ngazidja. Mais le discours qui fait l’objet de plusieurs commentaires est celui de Beit salam. En effet, le Président Sambi en a profité pour dévoiler les trois points principaux  qui nécessiteraient, à ses yeux, une réforme constitutionnelle.

 

Il s’agit de :

-mettre fin aux multiples institutions politiques qui sont inadaptées dans un petit pays comme le notre (4 présidents, 4 gouvernements, 4 parlements, 4 constitutions…)


-
faire en sorte que les élections aient lieu en même temps pour des raisons économiques.


-
restaurer le système de la responsabilité réciproque entre le pouvoir exécutif et le parlement c’est à dire instaurer les droits de dissolution de l’assemblée des députés et de destitution de président de l’Union


Comme il fallait s’y attendre, le Président Sambi n’écarte pas l’hypothèse de recourir au référendum pour savoir si les comoriens veulent ou non une révision constitutionnelle sur ces trois points. « Au cas où vous, les comoriens, jugerez ma proposition de révision constitutionnelle inutile, vous pourrez voter NON. Le dernier mot vous appartient. Et contrairement à ce qu’on propage, je n’ai aucunement l’intention d’imposer une révision constitutionnelle. Mais mon souci, c’est l’intérêt de ce pays » a t-il précisé.


Il a aussi clairement affirmé (en tout cas c’est notre avis) qu’il n’a pas du tout l’intention de s’accrocher au pouvoir. « Ceux qui veulent le pouvoir n’ont qu’à attendre la fin de mon mandat au lieu de vouloir tout faire pour m’empêcher de concrétiser mes projets (…). Ceux qui ne m’aiment pas peuvent ne pas m’aimer mais je leur demande juste d’aimer le pays et de faire preuve de patriotisme »


Par ailleurs, le Président Sambi est revenu sur la question de Mayotte. Il a rappelé encore une fois que Mayotte reste un territoire comorien. Aucun comorien n’acceptera le contraire même si la France envisage d'organiser un référendum pour légitimer sa présence. « Même si, comme on dit les Comores sont la viande et la France, le couteau, il est du devoir des comoriens de revendiquer l’appartenance de Mayotte aux Comores et personne ne peut nous l’empêcher» a t-il martelé à juste titre.


En s’adressant directement aux mahorais il a dit ceci « vous les mahorais, comme les autres comoriens qui veulent être français de papier, vous pouvez l’être sans problème mais nous n’accepterons jamais que Mayotte ne soit pas un territoire comorien. Mayotte est un patrimoine commun pour tous les comoriens comme les autres îles des Comores »


Pour vous permettre de porter vous même votre jugement avec objectivité sur le discours du président Sambi (car nous avons l’impression que les comptes rendus publiés  ici ou là induisent en erreur), nous vous suggérons vivement d’écouter la version comorienne diffusée sur le site de kweli-magazine.info en cliquant ICI. Ensuite cliquez sur le 2eme bouton vert (play) à la fin de l'article
 


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