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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 14:12

 

Vous trouverez ci dessous la reflêxion de Monsieur Mohamed Chaher Said Massonde sur l'arrêt rendu par la cour constitutionnelle le 08 mai dernier.

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

J’ACCUSE

 

Depuis toujours j’ai pensé et dit que notre pays avait la grande chance de ne pas connaître les handicaps de races, de langues, de culture et autre religion qui, dans plusieurs autres contrées du monde, causent et entretiennent entre pays, groupes ou communautés, des guerres de tout genre. Cela n’a pourtant jamais suffi pour que le peuple comorien puisse vivre dans la sérénité et que les dirigeants puissent s’occuper des tâches essentielles, nécessaires au bien-être des populations : des troubles plus ou moins sérieux sont à chaque fois entretenus par ceux-là mêmes qui espèrent occuper les rênes du pouvoir. Parce que, pour eux, il faut le plus vite possible renverser celui qui est en place, et vite occuper le trône ! C’est ainsi que, depuis la proclamation de l’Indépendance en 1975, le pays n’a jamais connu la stabilité nécessaire à l’effort et à l’entreprise de son développement, si bien que la seule période où un effort de développement a pu être maintenu fut, qu’on le veuille ou pas, celle malheureusement entachée de la présence de mercenaires.

Cette instabilité chronique a ses raisons d’être, dont la première est le différend de Mayotte. Mais force est de reconnaître qu’est grande la part de responsabilité de nos aspirants dirigeants facilement séduits par l’appât du pouvoir à eux tendu par ceux dont les intérêts sont bien servis par la chienlit à la comorienne…

 

Ce sont eux tous qu’ici J’ACCUSE :

 

D’avoir créé et entretenu de toutes pièces la sécession anjouannaise de 1997. Tout n’a pas encore été dit, mais les difficultés socio-économiques du pays en général, d’Anjouan en particulier, n’expliquent pas toutes les horreurs de ce passé récent, ainsi que sa médiatisation soutenue pour la désinformation (rappelons-nous les centaines de morts annoncées par certains médias suite au débarquement à Anjouan de l’AND alors qu’en réalité, une seule main suffisait pour compter les vrais malheureux victimes).

 

D’avoir, fin 1999 début des années 2000, perturbé les négociations entre l’Etat et, non seulement les sécessionnistes d’Anjouan, mais même de Mayotte, et conduit le pays à une vraie-fausse réconciliation qui ne permit jamais aux putschistes d’asseoir leur pouvoir sur l’île récalcitrante, mais qui fit naître un Etat affaibli avec 3 Constitutions incohérentes et de multiples institutions conflictuelles et ruineuses. Mais ce fut quand même mieux que le Nouvel Ensemble Comorien qu’on a failli flanquer au pays si il n’y eut, Dieu merci,  la vigilance de l’Opposition d’alors .

 

D’avoir semé et d’inviter aujourd’hui le chaos constitutionnel, alors même que le peuple comorien vient d’accepter par référendum une révision de la Constitution pour la rendre, certes pas encore satisfaisante, mais au moins plus cohérente et moins budgétivore.

 

La trouvaille cette fois est dans l’invention de fantômes appelés « prolongation du mandat » et « rétroactivité ». Ces mots furent créés ex nihilo et jetés dans le débat politico-constitutionnel autorisant les pseudo-responsables à appeler en leur nom à tout brûler et tout casser.

 

Pourtant, la question qui se posait était simple à résoudre puisqu’elle consiste à harmoniser les élections du président mohélien de l’Union et des gouverneurs des Iles. Oui, la résolution de cette question était aisée, pourvu que l’on accepte le verdict du peuple souverain qui s’est prononcé pour cette harmonisation. Il suffisait entre politiciens raisonnables de négocier les dates les plus raisonnables possibles pour les faire adopter en Congrès.

 

Qui osera dire que les Comoriens ne sont pas capables de se rencontrer et de convenir entre eux de ces dates ? Avaient-ils besoin de faire le tour de la Terre, de mobiliser LA Communauté Internationale pour leur convenir de dates et de programme de réunion ? Eux (les Comoriens) qui tous les jours se voient, discutent de tout et de rien dans les bagwés, les mashughulis…

 

Je condamne tout ce remue-ménage comme voulu pour distraire des vrais problèmes du pays que sont son Unité et son Développement…

 

Et voilà que saisie, la Cour Constitutionnelle vient ajouter à la confusion dans son Arrêté du 8 mai dernier, sans rien résoudre de l’imbroglio cousu de bric et de broc par nos « politico-juristes-constitutionnalistes ».

 

Que cette honorable Institution statue sur la constitutionnalité de la Loi du Congrès, c’est de son ressort le plus  strict. Mais elle n’a aucun pouvoir pour ouvrir une période intérimaire (imprévue dans notre texte constitutionnel), encore moins pour dire quel gouvernement doit être formé et par quelle démarche gouverner !

 

En se prononçant sur ces points, la Cour offre gratuitement aux extrémistes des deux bords des raisons de ne vouloir rien voir, rien entendre, alors que la sagesse suggère que l’on se rencontre, se concerte en toute indépendance pour avancer la date des élections harmonisées, et pourquoi pas aussi mettre en place un gouvernement d’entente pour « expédier les affaires courantes ».

 

De grâce, que l’on arrête ce charivari ! Que nos politiciens se montrent matures et responsables! Qu’ils se soucient de l’intérêt premier et supérieur de la Nation : les lectures et autres interprétations des mots de la langue de Molière peuvent durer toute l’éternité ; mais elles ne résoudront pas les problèmes de notre pays, de notre peuple qui ont au contraire besoin aujourd’hui d’élections harmonisées du mohélien à la tête de l’Etat et des gouverneurs des Iles.

 

Serait-ce trop de demander à Ahmed A. Sambi, à Abdouloihab Mohamed, à Ali Said et à Moussa Toyib, d’oublier un moment l’orgueil que peut leur conférer leur haute autorité, pour convenir, en simples Comoriens soucieux des problèmes de leur pays et de leur peuple, de convenir d’une nouvelle date pour se rencontrer et décider en toute responsabilité, de nouvelles dates pour ces fameuses élections harmonisées, nouvelles dates qu’un nouveau Congrès ne pourrait que corroborer ?

En agissant ainsi, vous rendriez à votre pays le plus grand des services qu’il puisse attendre de ses enfants. Et tous les Comoriens vous seraient reconnaissants pour toujours !

 

 

 

Fait le 10 Mai 2010.

 

  Mohamed Chaher Said Massonde,

  Ancien ministre.

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 23:44

Opinion : Comment expliquer à ma fille l'évolution de la crise politique tribalo-constitutionnelle aux Comores/ Par Dr Abdou Musbahou

 

Je commence par t'avouer que je n'ai aucune animosité particulière contre notre président et le respecte comme tel, mais je milite sans aucune ambigüité pour son départ pacifique du pouvoir, car il n'a pas honoré ses promesses de campagne et souhaite prolonger son mandat. Par contre, je n'apprécie pas la stratégie maladroite de l'opposition et son amateurisme. Je crains le pire avec une opposition à plusieurs facettes sans leader ni projet commun, mis à part le départ de Sambi.

Il ne faut se voiler la face ; il faut reconnaitre que la stratégie de l'opposition nationale pour faire partir Sambi en mai 2010 a lamentablement échoué pour les raisons suivantes :
-L'opposition n'a pas empêché Sambi de réviser la constitution par voie référendaire.
-L'opposition a considéré à tort que les accords de Fomboni priment sur les 2 constitutions présentées au peuple successivement par Azali et Sambi et votées massivement par les comoriens.
- L'opposition a commis une erreur grave en considérant que la tournante est une affaire Mohélienne qui doit être réglée entre le gouvernement de l'union et les opposants Mohéliens.
-L'opposition Mohélienne a manqué de cohésion et paraît divisée par les calculs politiciens.
-L'opposition Mohélienne a minimisé l'importance capitale de Mohamed Ali Saïd et du président du conseil de Mohéli.
-L'opposition a trop misé sur la communauté internationale.

I-L'opposition n'a pas empêchée Sambi de réviser la constitution par voie référendaire.


La révision de la constitution par sambi est légale, contrairement à ce que raconte l'opposition. L'opposition devrait dissuader Sambi de réviser la constitution sinon se battre pour que le non l'emporte au lieu d'adopter la stratégie d'un boycott mou.

II-L'opposition a considéré à tort que les accords de Fomboni priment sur les 2 constitutions présentées respectivement par Azali et Sambi et votées massivement par les comoriens.


Les accords de Fomboni doivent être considérés comme s'ils n'ont jamais existés à partir du moment où la constitution proposée par Azali, est acceptée par voie référendaire par les comoriens. Elle a automatiquement régularisé la situation des Comores sur le plan constitutionnel. Il est inconcevable d'imaginer que des accords signés entre des séparatistes au pouvoir à Mutsamudu, à Fomboni et Anjouan, sans légitimité des urnes, doivent être au-dessus d'une constitution votée par le peuple. En fait les accords de Fomboni demeurent un argument fragile pour défendre la tournante.

III - L'opposition a commis une erreur grave en considérant la tournante comme une affaire Mohélienne qui doit être réglée entre le gouvernement de l'union et les opposants Mohéliens.


La tournante est un droit constitutionnel qui doit être défendue et respectée par tous les Comoriens y compris le président sambi.
Si Sambi ne veut pas respecter la tournante tous les comoriens respectueux de leur pays doivent s'unir comme un seul homme pour défendre cet article fondamental de la constitution. Il n'est pas question de défendre les Mohéliens ni combattre la personne de Sambi, mais il s'agit de faire respecter la constitution de notre pays. Et parler de la tournante des mohéliens n'est qu'un abus de langage. D'ailleurs si les Mohéliens doivent présenter 3 candidats de leur choix l'élection du nouveau président dépend du vote de Ngazidja et d'Anjouan et à juste raison, compte tenu de l'inégalité démographique en faveur de ces derniers. Il faut se rappeler qu'il s'agit d'une élection d'un président de tous les comoriens par suffrage universel et non pas le président des Mohéliens. Et le bon président originaire de Mohéli sera l'homme ou la femme qui saura le plus rassembler les comoriens de toutes les îles. Et, il serait suicidaire qu'un politicien accepte son élection en tournant le dos à une île. C'est pourquoi il faut éviter le jeu politique malsain consistant à diaboliser une catégorie de la population comme faire pavoiser une opposition composée de femmes en faveur de la tournante excluant de fait les femmes Anjouanaises ou prononcer des propos sectaires. L'opposition nationale a focalisé sa stratégie sur la tournante tout en occultant l'échec politique et économique de sambi par rapport à ses promesses électorales. Cette stratégie n'est pas mobilisatrice car en dehors des intellectuels l'ensemble des Comoriens ne se sentent pas concernés. Ils estiment à tort qu'il s'agit d'une affaire politique, n'ayant pas d'impact direct sur leur vie quotidienne de misère.

IV-L'opposition Mohélienne a manqué de cohésion et paraît divisée par les calculs politiciens.


Si l'opposition Mohélienne mérite des félicitations pour avoir mis en échec Sambi dans les législatives, force est de constater qu'il manque de stratégie commune pour faire plier Sambi.
Au détriment d'une stratégie commune en faveur de la tournante, la politique de petits clans pour la présidentielle s'organise alors que rien ne dit que Sambi quittera le pouvoir le 26 mai. Les alliances contre nature pour l'élection du président du conseil de Mohéli en dit long.

V-L'opposition Mohélienne a minimisé l'importance capitale de Mohamed Ali Saïd et du président du conseil de Mohéli.


La constitution actuelle présentée par Sambi et votée par le peuple y compris les Mohéliens, n'a pas prévu le remplacement du gouverneur d'une île en cas de démission collective entrainant le départ de tous les élus du pouvoir insulaire. En conséquence, en cas de démission collective Sambi sera contraint d'organiser des élections anticipées du gouverneur et des conseillers sans attendre novembre 2011 ou il nommera un gouverneur de son choix en dehors de tout cadre légal. Il s'agit d'une action légale de la part des élus de Mohéli plus est dans ces conditions Sambi se mettra dans l'illégalité et ses arguments en faveur de l'harmonisation seront balayés d'un revers de main. Son masque tombera devant les comoriens et la communauté internationale. Par contre la stratégie selon laquelle, Mohamed Ali Saïd et l'opposition ne doivent plus reconnaitre Sambi après le 26 mai est une grave erreur qui ne profitera qu'à ce dernier. Il s'agit d'une action illégale qui sera qualifié de rébellion à l'égard du pouvoir de l'Union avec tous ses corollaires. Sambi aura les mains libres pour continuer son chemin vers 2011 et la population de Mohéli ne peut pas accepter le prix d'un isolement pour ne pas dire embargo. Menteurs ou naïf tous ceux qui brandissent la menace d'un pouvoir séparatiste à Mohéli tel a été le cas à Anjouan. Par contre Anjouan payera sans doute les pots cassés compte tenu des origines de sambi. La haine contre les Anjouanais innocent véhiculée par des politiciens véreux mettant tous les anjouanais dans le même pot risque de nuire à la stabilité du pays. Ainsi il est grand temps que tous les Anjouanais condamnent sans équivoque la prolongation du mandat de Sambi, surtout que ce dernier n'a rien fait en faveur de cette île depuis son avènement au pouvoir. Aucun projet touristique ou de développement n'est prévu dans cette île alors qu'elle présente les mêmes atouts que ses sœurs. Il ne faut pas aimer une bague pour des raisons excentriques jusqu'à sacrifier son doigt. C'est un suicide donc un pêché.

V-L'opposition a trop misé sur la communauté internationale.


La timidité de l'opposition lors des campagnes pour la révision de la constitution et des 2 dernières consultations tranche avec son agressivité devant les chancelleries à l'étranger et auprès des organismes internationaux. Il est naïf de croire qu'un pays étranger quel qu'il soit sans aucun intérêt particulier s'immiscera dans l'imbroglio politico-constitutionnel comorien en dehors d'un cadre juridique. Les Comores, un pays souverain avec un pouvoir légal reconnu comme tel a le droit de modifier sa constitution comme bon lui semble dans le respect des droits de l'homme. Dans les grandes démocraties il arrive que l'opposition soit hostile à une modification d'un article de la constitution mais elle l'accepte au final, car elle est soumise à la loi de la majorité. L'UA n'a aucune compétence pour demander à Sambi de se soumettre à un accord de 2001 en occultant la constitution actuelle.
L'opposition et le pouvoir ne font que se ridiculiser auprès de la communauté internationale en montrant leur immaturité.

En conclusion, il appartient aux élus de l'opposition en général et de Mohéli en particulier de présenter une démission collective afin de contraindre en toute légalité Sambi à quitter le pouvoir dans les meilleurs délais. Par contre il sera difficile de garder le titre de gouverneur de l'île de Mohéli et ne pas reconnaitre l'autorité du gouvernement de l'Union sans porter l'étiquette de rebelle.

Docteur Abdou Musbahou

 

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21 mars 2010 7 21 /03 /mars /2010 12:50

De la francité à la francophonie : faire la différence
Par  Amroine Darkaoui


Ce 20 mars 2010, date de célébration du 40ème anniversaire de la francophonie - champ de partage de la langue française et de diversité linguistique - est une opportunité, entre autres contributions, de s'interroger sur la différence entre "francité" et "francophonie".

Cette interrogation est suggérée par l'usage dans la presse comorienne du terme "ufarantsa" ou "ufarantsia" pour désigner la francophonie. Or, cette marque de classe "u" appliquée à un nom indique l'appartenance à l’entité ainsi marquée par ce nom.

Ainsi, ufarantsa ou ufarantsia caractériserait ce qui est français, et appartient à la France, dans le sens de la francité de quelqu'un, d'un objet. Ce qui, évidemment, ne signifie pas francophonie, terme qui relève, non pas de l’entité France, mais de celle de la langue française, signifiant par conséquent le partage de la langue française.

Il conviendrait alors, par analogie, d’établir cette différence dans la langue comorienne, en construisant le terme signifiant « francophonie », non pas de l’entité France - « Farantsa » - mais de celle « shiFarantsa » - la langue française. Cela donnerait alors le terme « ushiFarantsa ».

En ce moment marqué par le débat sur l’identité nationale française, cette clarification est sans doute nécessaire.

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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 22:48
Source : Alwatwan du 16 mars 2010

Le récit: Moi Bahia, la Miraculée (Un hymne sentimental à la France)
 
Par Aboubacar ben SAID SALIM
Ecrivain.


Je viens de lire, le récit d'Omar Guendouz et Bahia Bakari , la seule rescapée du crash du 30 juin 2009 de l'Air Bus A 310 de la Yéménia.

J'ai apprécié la clarté du récit écrit dans un style parlé qui sied bien à l'autobiographie d'une petite fille de 13 ans , mais qui malheureusement cache mal le parti pris de l'adulte co-auteur contre les Comores et les comoriens.

On s'attendait à plus de respect pour le peuple comorien en général et plus de compassion en particulier pour les familles des victimes endeuillées par ce terrible accident, mais il n'en est rien.

Le fil conducteur du récit d'après les auteurs, semble être cet engouement de tout comorien pour le visa d'entrée en France et l'obtention de la nationalité Française. Pour Guendouz Omar, et Bahia Bakari, le comorien ne vit, n'agit, ne respire que dans le but d'obtenir un visa pour la France.

Deux exemples sont très parlants à ce propos, celui du sauveteur de Bahia, Libouna Sélémani Matrafi. En effet les autorités françaises n'ont trouvé comme suprême récompense pour ce héros que de lui offrir un visa pour la France et peut être la nationalité Française qui semblent plus recherchés aux Comores que le paradis d'Allah.

Page 232 on peut lire « on est français par le droit du sang, par le droit du sol. Je trouverais normal que Libouna Sélémani Matrafi le devienne, comme il le souhaite, par le mérite. » Déclare l'ambassadeur de France aux Comores Monsieur Luc Hallade,
Mais le plus insultant reste l'interprétation de l'engagement des parents des victimes pour que la lumière soit faite sur ce crash et qui pour les auteurs n'est qu'un simple moyen d'obtenir un visa pour la France.

Je cite p 236 « les associations de victimes se déchirent, comme ce Monsieur Al- Kabir , pour être sur le devant de la scène . Chacun s'improvise « interlocuteur » , pour être reçu par les autorités françaises et tenter d'obtenir un visa pour la France « ( souligné par nous)

Ce que monsieur Guendouz oublie dans son empressement pour défendre la thèse officielle, c'est que ce Monsieur Al-Kabir comme il l'appelle a perdu dans le crash sa sœur, 1 nièce et 2 neveux

Combien de victimes fallait-il avoir dans sa famille pour mériter le titre glorieux «d' interlocuteur » des autorités françaises, Monsieur Guendouz ?

Quant à un passage exprimant un peu de compassion pour les autres familles comoriennes endeuillées, non, il n'y en a pas. Il n'y en a que pour « la miraculée. » et pour sa famille.

Si d'après Monsieur Guendouz le moteur de la vie de tout comorien est d'obtenir un visa pour la France ou la nationalité française, peut on dire alors que la motivation de ce livre est d'obtenir encore plus de reconnaissance de la France pour avoir repris sans honte , ni gêne tous les clichés officiels de la France sur les Comores depuis Mayotte heureuse d'être française , jusqu'aux coups d'états, en passant par les kwassa -kwassa vers le paradis mahorais, et l'obsession du visa et de la nationalité ...française ,une véritable maladie psychiatrique ! C'est à vous dégouter d'être comorien -Mayotte a raison=CQFD-
Devant la peur compréhensible de Bahia de reprendre l'avion pour retourner en France, le Ministre Joyandet ne trouve rien d'autre à dire que : « c'est un avion de la république Française » p190.
Comme si l'avion d'Air France qui a crashé en Amérique Latine, n'était pas un avion de la République Française, comme si l'Air Bus A310 de la Yéménia, n'était pas un avion fabriqué dans la république française !

Mais l'apothéose des idées rétrogrades de Guendouz qui fleurent bon le « harkisme », réside dans l'éloge du « caméléonisme » à travers la description du père de Bahia , qu'il érige en exemple du comportement digne des bons français venus d'ailleurs, lesquels ne doivent jamais rien dire , ni rien faire qui puisse les distinguer ni les faire remarquer , d'autant plus qu'ils ont une identité quelque peu remarquable : un drôle d'accent ou une drôle de couleur !

Le contexte s'y prête en cette période de débat sur l'identité nationale en France et Guendouz semble avouer à travers l'admiration du « caméléon » Kassim , père de Bahia qui se contente d'être un éboueur fier, un point un trait et français , allais-je oublier.

P81 « Papa prend ce travail d'éboueur qu'il ne quittera jamais ....il est fier de travailler en France »

P 83 « Chaque matin, il se réveille à trois heures et demie. Il enfile sa tenue d'éboueur. Il ne manque jamais à son travail. Il le considère comme un devoir et comme une chance. » Comprenez que notre éboueur ne se mêlera jamais de syndicalisme ni d'une quelconque revendication de ses droits.
Et voilà en filigrane la solution à tous les problèmes d'intégration dans la société française.
Soyez « caméléon » vivez en France et mourrez- y , sans vous faire remarquer « pour ne pas déranger les gens. » dirait Brassens.

Page 81 «Papa est un caméléon, il se fond partout, il est partout chez lui. »
On pourrait ajouter à cette solution une autre plus radicale, le blanchissement épidermique par la chirurgie esthétique.

Et vive la France toute blanche, chrétienne, mangeuse de cuisses de grenouilles, de camembert, de baguette, et buveuse de gros rouge !


Références du livre Moi Bahia, la miraculée
Editions Jean Claude Gawsewitch
ISBN 978-2-35013-207-5
Achevé d'imprimé décembre 2009
Dépôt légal janvier 2010
 
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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 20:09
Vous trouverez ci-dessous un article très intéréssant de Mohamed Chaher Said Massonde sur l'actualité institutionnelle des Comores. Il est toujours agréable de lire des articles argumentés. Nous espérons vivement que les réactions des uns et des autres se fonderont aussi sur des arguments solides. A noter que c'est nous qui avons surligné certains passages qui nous conviennent parfaitement.
Bonne lecture.

Halidi allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)


RECONCILIONS LES COMORIENS AVEC L’INTEGRITE ET L’UNITE DE LEUR PAYS

Par Mohamed Chaher Saïd Massonde, ancien Ministre.
Février 2010


Dans quelques jours, le Congrès devra fixer le calendrier des prochains scrutins du président de l’Union et des Gouverneurs des îles. En approuvant par référendum la reforme constitutionnelle qui leur a été soumise à ce sujet notamment, les électeurs ont avalisé à la fois le principe de l’harmonisation proposé par le chef de l’Etat de même que la procédure qui attribue au Congrès, instance prévue à cet effet par la Constitution, la prérogative de déterminer les modalités de cette réforme. La perspective de la convocation de ce Congrès a cependant déclenché une polémique qui mérite que l’on s’y attarde en raison des motivations qui animent les responsables de cette fronde. Qu’une partie de la classe politique comorienne suspecte le président de l’Union de vouloir profiter de la mise en place de cette réforme pour se maintenir au pouvoir à quelques mois de la fin de mandat qui s’achève en mai 2010, est de bonne guerre. Mais ces acteurs politiques ne font pas preuve de mâturié politique lorsque, pour cette unique raison, ils brandissent la menace de bloquer un processus qui s’inscrit dans le droit fil de l’esprit de la réconciliation en œuvre depuis le déclenchement de la crise séparatiste. Ce processus doit plutôt être placé au-delà des clivages partisans.

C’est pour cette noble raison que j’ai choisi de briser le silence et d’interpeller les hommes et les femmes qui ont le souci d’éviter aux Comores le spectre d’une nouvelle instabilité, à refuser l’instrumentalisation de ce débat autant par ceux dont la seule ambition est de (re)conquérir le pouvoir que par ceux qui ne pensent qu’à s’y maintenir. Faut-il démontrer qu’après la neutralisation du séparatisme, l’instauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire de l’Union, l’harmonisation des élections dont le nombre et le rythme imposés par les circonstances de l’époque participent à affaiblir le fonctionnement de l’Etat et à asphyxier son économie, constitue la troisième étape d’un processus dont la finalité demeure la reconstruction nationale qui doit être effective à la fin de la tournante mohélienne ?

Au vu de ces considérations, a-t-on le droit de manquer une telle opportunité au nom de calculs politiciens ou d’intérêts personnels ? N’est-ce pas le moment de renforcer nos institutions, d’inscrire notre Constitution sur le marbre des enseignements tirés de l’histoire et de la pratique, pour que la prochaine tournante, la dernière de la série ( à moins que Mayotte accepte de prendre le relais) , permette aux Comoriens de jeter les bases réelles de l’intégrité et de l’unité de leur pays, d’asseoir les fondements d’une vraie démocratie, celle qui ne s’arrête pas aux frontières insulaires, mais qui donne naissance à des citoyens au service de leur Nation et capables de choisir les meilleurs d’entre eux pour leur confier le destin collectif.

Si c’est vraiment cela qui anime les acteurs politiques de notre pays, et c’est ce qui anime ma prise de position, décortiquons ensemble ce que dit la Constitution sur la fin des mandats des chefs des Exécutifs de l’Union et des îles. Elle stipule en son article 21: « A titre transitoire et en vue de l’harmonisation des élections des chefs des exécutifs des îles et de l’Union, les députés et les conseillers des îles réunis en congrès déterminent à la majorité absolue, la date des élections du président de l’Union et des Gouverneurs. »
Rappelons, en passant, que
l’article 23 de la même Constitution précise que « la présente loi entre en vigueur dès sa promulgation par le président de l’Union, dans les 7 jours suivant la proclamation des résultats du référendum par la Cour Constitutionnelle. »
Que comprendre dans ces énoncés ? Rien de plus clair sinon :
● Qu’il est souhaitable, économiquement et pour laisser le temps aux élus de gouverner, d’élire aux mêmes jours et le président de l’Union et les gouverneurs des îles, comme on vota et votera les députés et les conseillers. Au regard des résultats de la réforme constitutionnelle qui a porté sur ce sujet, la majorité des Comoriens s’est dite favorable à ce principe pour les raisons avancées !
● Qu’il revient au Congrès la prérogative de fixer les dates de ces élections, vu que les échéances des mandats des chefs actuels de ces Exécutifs arrivent à terme à des dates différentes (entre 2010 et 2013). L’harmonisation de ces élections n’est possible que par cette voie, puisque la Constitution n’a pas elle-même fixé cette « disposition transitoire ».

En conséquence, seuls sont conformes à la Constitution, l’acte qui convoque le Congrès et la décision que prendra celui-ci fixant les dates des élections. Que ceux qui prétendent le contraire, démontrent comment ils comptent procéder puisqu’ils affirment être eux aussi d’accord avec la nécessaire harmonisation des élections.

Une récente contribution d’un spécialiste du droit publiée dans les blogs, a nourri le débat d’une réflexion intéressante qui démontre que le report de l’élection du président de l’Union au-delà du terme de quatre ans ne serait pas conforme au texte de la Constitution. Selon cet expert, le respect de la Constitution suppose donc qu’on ramène plutôt la fin des mandats des gouverneurs au terme de celui du président de l’Union au nom de la règle qui stipule que « ce sont toujours les autorités inférieures qui se conforment aux autorités qui leur sont supérieures » et non l’inverse.

Voilà qui tomba bien pour alimenter d’un discours juridique les entêtés qui ne juraient que par leurs menaces de tout faire sauter si l’actuel chef de l’Etat dépassait d’une seconde le terme fixé. Mais quel homme politique, quel groupe de pression a eu le courage, au nom de cette même logique constitutionnelle, de demander, haut et fort, la fin des mandats des gouverneurs en 2010 ? Aucun, à notre connaissance !
Pour les raisons que j’ai avancées plus haut, je lance cet appel à la responsabilité et au nom de l’intérêt suprême, même si cette hypothèse paraît objectivement difficile à réaliser à quatre mois du terme du mandat présidentiel. A défaut, pourquoi alors ne pas saisir le Congrès de ce débat, pour exiger un calendrier raisonnable et acceptable par toutes les parties ?

Quant à la tournante, le président de l’Union n’a pas à ma connaissance, mis en cause le principe, bien que la décision que prendra le Congrès laisse la possibilité d’une prolongation de son mandat. L’argumentaire de l’expert en droit est contestable, qui accorde la primauté à la « règle fondamentale de la tournante issue d’un consensus national ». Rien ne peut en effet primer en démocratie, l’expression du peuple qui est souverain surtout quand il s’est prononcé directement par référendum.
Ayons le courage aujourd’hui de reconnaitre que l’Accord de Fomboni porte les germes du démantèlement de la Nation comorienne, en privilégiant les parties au tout, si bien que l’architecture inspirée (mais jamais mentionnée) par cet Accord s’avère dès lors non démocratique et dangereuse.

Non démocratique parce qu’elle empêche le peuple de choisir parmi tous les citoyens, le plus apte à conduire sa destinée à un moment donné. En démocratie en effet, on n’affecte pas un poste électif : on élit, on choisit, librement.
Dangereuse, parce qu’elle risque d’envoyer au deuxième tour, voire à la magistrature suprême du pays quelqu’un qui n’est pas forcément le meilleur dans le pays, mais simplement celui qui, par défaut comme en informatique, est le moins impopulaire, au mieux, le moins mauvais des 3 mauvais.

Dans un pays où la tradition électoraliste est de choisir sur des considérations familiales, claniques ou régionales, (mwana wahatru), le système de la Tournante ne fait que favoriser ce sectarisme. L’élection de 2006 l’a bien montré à Anjouan où chaque région a élu massivement « son enfant » et l’a propulsé au 2e tour, lorsque la Région a eu l’intelligence de réduire en son sein le nombre de candidats. Ce régionalisme exacerbé n’est pas ce dont a besoin notre pays, alors même que le combat pour l’intégrité de son territoire et l’unité de son peuple est loin d’être achevé.

En 1978, nous avons doté notre jeune Etat d’une Constitution plusieurs fois révisée par Congrès ou par voie référendaire. Jusqu’en 1989, j’ai eu personnellement, le privilège et la chance de prendre part à ces différents travaux d’élaboration et de modification. A chaque fois, l’esprit qui anima les acteurs politiques fut la sauvegarde de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale, mais aussi de l’autonomie des îles et de l’équilibre dans la répartition des pouvoirs. Ce dernier point ne figura jamais expressément sur les textes fondamentaux, mais son respect fut permanent dans l’esprit des décisions. Le résultat fut que, malgré les tentations, les velléités sécessionnistes ne trouvèrent jamais de soutien auprès des « populations » de nos 3 îles « libérées ». Ce fut là, la victoire de la philosophie UDZIMA.
Rendu nécessaire par les circonstances des négociations de l’époque, le principe de la Tournante tel qu’il est en oeuvre, ne renforce pas la Nation. La Tournante n’a pas non plus amélioré le quotidien des Comoriens, ni instauré la bonne gouvernance.
Il faut cependant aller jusqu’à son terme au nom du consensus et permettre à Mohéli de jouer sa partition. Nul n’a le droit de priver cette île de cette prérogative. Mais il ne faudrait pas non plus laisser la voie libre à ceux qui, au nom de la défense de cette tournante mohélienne, n’ont que l’unique dessein de reconquérir le pouvoir par tous les moyens et quel que soit l’état du pays.

Pour l’équité et la stabilité, la présidence mohélienne doit donc succéder à celle d’Anjouan et de la Grande Comore. Mais cette expérience n’attestera sa validité que si elle permet effectivement d’éteindre les torches du séparatisme et du chauvinisme, de renforcer l’unité des Comoriens et l’intégrité du pays et d’enraciner les vraies valeurs citoyennes et démocratiques.

C’est pourquoi, j’en appelle à la responsabilité de tous pour créer les conditions de la reconstruction nationale. Cela passe par l’élimination des obstacles à l’harmonisation des élections en conformité avec la Constitution, par la capacité des élus du peuple à assumer leur mission, par le bannissement des pratiques politiciennes qui ne font que réveiller les vieux démons du séparatisme et des coups d’état et qui mettent en péril le processus de renforcement des Institutions, divisent le pays et soumettent le peuple aux pires souffrances.

Pour l’avoir déjà dit en 2001 lors de la campagne pour le référendum constitutionnel, je maintiens aujourd’hui encore que nous avons suffisamment d’expérience pour tirer le meilleur et mettre fin à une architecture institutionnelle circonstancielle qui ne garantit pas l’Intégrité et l’Unité de notre pays, sans être pour autant, un gage de démocratie.
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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 22:22

Vous trouverez, chers visiteurs du blog, un point de vue intéréssant de Maître Fahmi Said Ibrahim sur la question de l'harmonisation des mandats aux Comores. Contrairement à d'autres personnes, il a le mérite de faire recours à un raisonnement juridique dans son opinion. Chose agréable !

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)  

Source :
Al-watwan N° 1506 du 17 février 2010

 

COMORES : DE L’HARMONISATION DES MANDATS

Opinion

Fahami-Said-Ibrahim2.jpgLe débat sur l’harmonisation des mandats des gouverneurs des Îles et celui du président de l’Union fait autant couler beaucoup d’encre qu’il laisse prospérer l’imposture. A la veille de la convocation du Congrès, auquel la loi référendaire du 17 mai 2009 donne compétence pour trancher la question, une certaine opposition mène campagne tambour battant, entre cymbales et sous-fifres – autant dire beaucoup de bruit pour étouffer les casseroles qu’elle traîne - , pour exploiter la crédulité des dupes.

De quoi cette campagne est-elle le nom? De la tentative de faire accroire que la réconciliation nationale est en train de voler en éclats parce que la tournante est bafouée ! Que la démocratie elle-même est en danger parce que le président Ahmed Abdallah Sambi a l’intention de s’éterniser au pouvoir !

Après avoir transformé blogs et autres sites de désinformation en déversoir d’insultes calomnieuses d’une violence inouïe – il y a chez certains comme un bonheur à être dépouillé de la pénible tâche de penser -, ces porte-parole autoproclamés de la cause du peuple ont battu pêle-mêle le rappel des grands principes : à leurs yeux, le Congrès n’est pas habilité à voter la loi constitutionnelle d’harmonisation des élections parce que d’une part, si d’aventure celle-ci impliquait une prorogation ne serait-ce que de quelques jours du mandat du président de l’Union, il reviendrait à porter atteinte au principe de non rétroactivité des lois ; et que, d’autre part, de toutes les façons les accords de réconciliation nationale dits de Fomboni du 17 février 2001 lui interdisent d’y toucher parce que, si tel était le cas, ce serait porter atteinte à la tournante !


A propos d’atteinte au principe de non rétroactivité


Vous avez dit atteinte au principe de non rétroactivité des lois? Relevons simplement que ce principe n’est invoqué qu’en ce qui concerne le mandat du président de l’Union, mais que ces scrupules à géométrie variable, faut-il le souligner, sont noyés dans un silence de plomb lorsqu’on évoque les mandats des gouverneurs !

Mais minute papillon, voyons ça de plus près. Ecartons d’emblée insultes et calomnies, pour ma part je ne peux m’abaisser à les répondre, c’est déjà une première différence, et tentons de dissiper le brouillard de l’indistinct. Le principe de non rétroactivité constitue certes un principe fondamental de droit commun, réglant la question du conflit de lois dans le temps et assurant la sécurité juridique ; il souffre cependant d’exceptions : en matière pénale par exemple, l’exception est la règle lorsqu’une loi plus douce vient à entrer en vigueur ; c’est la rétroactivité in mitius.


Plus généralement, la doctrine s’accorde à dire que le législateur peut adopter des lois rétroactives à condition que l’intérêt général le justifie. Il en est ainsi en matière de lois de validation ou de lois interprétatives. Reste que la controverse a trait non pas à une loi ordinaire mais à une loi constitutionnelle dont l’objet se trouve être l’harmonisation des mandats des principaux organes exécutifs, de telle sorte que le pays se relève du bourbier actuel que représentent ces perpétuelles et coûteuses élections !


Mais d’où vient que ces belles âmes en arrivent jusqu’à contester la légitimité du peuple souverain dans sa volonté exprimée d’améliorer le fonctionnement régulier de nos institutions?

Nous touchons là à la question fondamentale de la souveraineté. Outre que l’article 3 de la Constitution dispose : La souveraineté appartient au peuple qui l’exerce, dans chaque île et dans l’ensemble de l’Union, par ses représentants élus ou par la voie du référendum. Aucun groupement ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.


Une question fondamentale : la souveraineté


Cette règle sans équivoque affirme de manière explicite que la souveraineté nationale appartient au peuple. Aussi dans l’exercice de cette prérogative, le peuple souverain a chargé expressément ses élus réunis en congrès de traiter le problème de la disparité des mandats lors du référendum du 17mai 2009 ! N’en déplaise à ceux qui veulent s’en attribuer abusivement et malicieusement l’exercice. Il se présente, certes, une difficulté évidente dans le choix du calendrier à arrêter : à quelle date faudra-t-il en effet regrouper ces élections générales?


La solution viendra sans doute de la mise en pratique de la théorie de l’interprétation réaliste du droit. Elle considère en effet que face à des contraintes juridiques qui se présentent concomitamment, exemple d’un principe général du droit dont la mise en pratique risque de compromettre un autre principe d’égale importance - songez que dans notre cas les mandats des gouverneurs eux-mêmes ne prennent pas fin la même année -, le choix d’une décision mette en balance plusieurs éléments, l’intérêt général ou le coût financier par exemple, de sorte que l’on puisse raisonnablement anticiper sur le bilan et en prenant garde que les conséquences ne soient pas disproportionnées à l’objectif poursuivi. En réalité, cette réflexion là n’intéresse pas messires les censeurs. Ils feignent même d’oublier que le principe de l’effet utile qui en découle a été récemment appliqué à certains actes maintenus à juste titre malgré qu’ils aient été pris sur le fondement d’une ordonnance par la suite partiellement censurée par la Cour constitutionnelle !


Apporter des clarifications dans ce qui était alors la jungle


Mais comment le serait-il autrement quand on sait qu’ils ont déserté le terrain des propositions lors du débat sur la réforme constitutionnelle, réforme qui, faut-il le rappeler, a eu au moins le mérite d’apporter des clarifications dans ce qui était alors la jungle des compétences partagées, et que ces soi-disant non démagogues, après n’avoir pas eu non plus le courage de solliciter le suffrage du peuple lors des dernières législatives, donc acquérir une légitimité certaine, labourent aujourd’hui le champ qu’ils maîtrisent le mieux, c’est-à-dire la démagogie ? On ne s’en laissera d’autant moins conter que nous autres, autre différence, sommes très à l’aise sur ces sujets : souvenez-vous en, nous avons été un certain nombre, vous les compterez sur les doigts d’une seule main, à avoir combattu le projet de Constitution soumis à référendum le 23 décembre 2001. Il nous avait semblé à l’époque que tel quel, non seulement ce projet était d’une risible ou pathétique complexité – c’est selon -, mais qu’il portait déjà en lui les germes des discordes futures ; et, plus grave, en diluant par trop l’unité nationale dans une espèce de machin à satisfaire les ambitions médiocres des uns et des autres sous couvert d’autonomie des îles, le remède proposé s’avérerait pire que le mal. Que disait à l’époque une certaine opposition? Que peu importait le texte proposé par Assoumani Azali, l’essentiel n’était pas là et que nous autres n’y entendions strictement rien ! L’essentiel était donc ailleurs. L’essentiel était de faire déguerpir au premier tocsin le colonel putschiste Azali grâce à la nouvelle et implacable mécanique que ce texte allait instituer, et qu’on verrait la suite après ! La suite, on la connaît. Les intérêts supérieurs de la nation ont été sacrifiés sur l’autel des petits calculs partisans.


A propos d’accord de Fomboni


Aujourd’hui, c’est la même personnalisation du débat et la même combinazzione qui sont à l’œuvre, sauf que dans ces nouvelles noces entre carpe et lapin, ambitions claudicantes cherchant à s’appuyer sur le bras (déjà armé?) du coup d’Etat permanent, ce sont les accords de Fomboni qu’on utilise comme d’un faux nez, leur donnant une place dans notre hiérarchie des normes - le sommet de la pyramide disent-ils - qu’ils n’ont pas, et occultant le fait que même s’ils ont eu la vertu d’initier une dynamique de réconciliation, c’est bien la détermination du président Ahmed Abdallah Sambi et l’intervention militaire qui rendirent effective la présence de l’Etat à Anjouan.

 
Mais à propos de l’accord de Fomboni, quelle place occupe t-il au juste dans la hiérarchie des normes ? Est-il inférieur ou supérieur à la constitution ? Il eut peut être fallu le qualifier de traité de Fomboni si à leurs yeux l’accord de Fomboni prime sur la constitution de l’Union adoptée par le peuple.


La tournante serait-elle donc en danger ? Soyons sérieux ! Qui peut réellement croire que le Congrès a un quelconque intérêt à toucher au cycle des primaires ouvert par les élections présidentielles de 2002 avant que l’île de Mohéli ne le ferme ? La mission assignée par le peuple au Congrès est claire : concilier cette tournante avec la nécessaire harmonisation des mandats des uns et des autres.


Le paradoxe de cette histoire est que ce soit l’île à laquelle échoient les prochaines primaires et dont la mandature bénéficiera à la fois de la dernière loi référendaire et de l’apaisement des rapports entre les différents exécutifs, qui fasse l’objet de toute cette mystification politicienne.


L’autre paradoxe est que ceux qui par le passé ont eu à faire les frais de cette même politique du pire n’ont pas tiré les leçons ; mais peut-être qu’entre carpe et lapin festoyant, l’un veut faire de son nouveau compère le lièvre ! Doit-on pour autant dire que tout est bien dans le meilleur des mondes ? Assurément non et la critique objective de l’opposition sur la gestion du pouvoir par la majorité participe du jeu démocratique. Mais là où elle est moins légitime, c’est lorsque d’aucuns privilégient la pose politicienne et la personnalisation des enjeux au détriment des intérêts supérieurs de la nation.


Le Parti de l’Entente Comorienne, alliant une éthique de conviction avec, aujourd’hui dans la majorité présidentielle, une éthique de responsabilité, entend prendre toute sa part dans la volonté de redressement national conduite par le président Ahmed Abdallah Sambi. Mais libre et fidèle à ses principes, il y participera avec d’autant plus de loyauté qu’il exigera que la gouvernance de l’Etat soit la plus exemplaire.


Fahmi SAÏD IBRAHIM,
Avocat et Député à l’Assemblée de l’Union

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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 22:36

Depuis quelques semaines aux Comores, on parle de la prochaine privatisation de Comores Télécom "un des des plus beaux fleurons des entreprises publiques comoriennes".

Quel gachis ! quelle connerie !  Encore et encore. A quand alors la "privatisation pure et simple du pays" ?  Franchement, quand est ce que nous comprendrons que nous ne devrons plus continuer à suivre à l'aveuglette ce que "ces machins internationaux" nous dictent ?

Vous trouverez ci-dessous, cher visiteur du blog, le point de vue de mon ami Chaher Chaharane sur ce projet triste et ridicule de privatisation de Comores Telecom que je partage sans reserves.

Que mon ami chaher m'autorise à m'approprier  purement et simplement son texte !

Bonne lecture.

Halidi Allaoui
HALIDI-BLOG-COMORES

L’ouverture du capital de Comores Télécom annonce-t-elle le parachèvement  de la privatisation de la maison Comores ?

 

 Le processus engagé depuis la fin des années 80 avec la privatisation progressive et insidieuse de l’école, de la santé, du social et le désengagement total de l’Etat de l’investissement public marquera-t-il avec cette opération un point de non retour? En effet,  je crois que céder l’un des plus beaux fleurons des entreprises publiques comoriennes, que des managers responsables et compétents pourraient aisément garantir une rentabilité  et une viabilité à long terme,   et en faire une source de financement sûre et pérenne pour le  budget de l’Etat, ne ferait qu’accréditer l’idée répandue dans l’opinion publique comorienne et  dans les institutions financières internationales que  les comoriens sont des incompétents et ouvrirait certainement le bal à la liquidation du patrimoine nationale (hydrocarbures, Aéroport, Ports ….) au profit de marchands étrangers sans scrupules.

 

Comores Télécom constitue incontestablement un outil formidable à la disposition de nos gouvernants dans leur stratégie de développement de la cohésion nationale et d’aménagement du territoire. Elle reste aujourd’hui l’une des seules entreprises publiques,  reconnue, en bien ou en mal, sur toute l’étendue du territoire national, et  pourvoyeuse de fonds pour les caisses de l’Etat, ce en dépit des contraintes politiques, des problèmes de management et  de gouvernance récurrents. En bien, parce qu’elle permet de rapprocher, sur l’ensemble du territoire national, les citoyens à travers le téléphone fixe et le téléphone mobile, et en mal, à cause de ses tarifs prohibitifs. Mais ces tarifs si prohibitifs soient-ils, les revenus qui en découlent restent aujourd’hui au pays et ne partent pas enrichir davantage  les multinationales étrangères. D’aucuns diront que le peuple comorien n’en profite  pas, mais on revient là au débat fondamental et  récurent de la gestion de la chose publique par ceux qui  en ont la charge…

 

J’ai cru comprendre que  les liaisons inter-îles et internationales, par câble sous-marin,  prévues pour être opérationnelles à partir de mi-2010, et pour lesquelles l’Etat s’est endetté à hauteur de plusieurs milliards de FC auprès de la Chine, devraient sensiblement modifier la structure de coûts et l’économie générale des télécommunications aux Comores, et autoriser une tarification proche de ce qui se pratique dans d’autres pays. Or c’est précisément ce moment là que nos dirigeants ont choisi pour  brandir le spectre de la privatisation ! Alors qu’on aurait pu plutôt  penser que la relative bonne santé de cette entreprise et son formidable développement durant ces dix dernières leur donneraient des arguments suffisamment  solides pour renvoyer  les funambules de la Banque mondiale dans leurs buildings dorés  de Washington cuver les bons plats de crustacés et le trewbo ingurgités sous nos cocotiers.  Ou peut-être que l’argument massue des recommandations de la Banque mondiale n’est-il qu’un leurre qu’ils ont trouvé pour des buts moins inavouables ?  Nous préparent-ils alors  d’autres fiascos  du type Air Comores/Ashley, EEDC/Lyonnaise des eaux, Galawa Beach/Dubai World ?

 Dans cette période charnière du développement des télécommunications dans le pays, le bon sens ne serait-il pas d’imaginer des montages innovants permettant de s’associer l’expertise technique de partenaires mondialement reconnus pour nous aider à  développer et  consolider les compétences nationales en vue de  rentabiliser les lourds investissements engagés, au lieu de brader le patrimoine national à des capitalistes étrangers, obnubilés par le seul  profit court terme. Car ne nous voilons pas la face,  ce ne seront pas eux qui  vont payer les milliards de dettes contractées pour financer ces investissements mais bel et bien le contribuable comorien

 

Mais dans un pays où les seules valeurs qui comptent se résument à l’argent-roi, aux 4x4 flambants neufs, aux exhibitions à « Disneyland Beach Itsandra », où les convictions, la solidarité, le sens de l’intérêt général et du collectif s’érodent, où des gens sans le sou sont idolâtrés du jour au lendemain, parce que par la ruse, le népotisme, la corruption, la magouille ou la tromperie, ils accèdent à des charges publiques leur permettant de puiser impunément dans les caisses de l’Etat, où tout le monde, des ainés aux  jeunes en passant les élites,  se vend au plus offrant  pour pouvoir  tout simplement survivre, où les plus faibles meurent de faim ou de maladies bénignes à l’entrée de nos hôpitaux faute de soins , rien n’est impossible. 

Car qui d’autre peut croire aux potions magiques de ces  partisans de la terre brûlée des temps modernes, de ces fanatiques de l’ultralibéralisme,  à part  ceux qui y trouvent là le moyen inespéré de continuer à  tromper et duper le peuple. Le Professeur Joseph E. Stiglitz, ancien Economiste en chef et Vice-président de la Banque mondiale, ancien Conseiller économique de Clinton et Prix Nobel d’économie, n’a-t-il pas dénoncé avec vigueur dans « La grande désillusion », Ed. Fayard 2003, le caractère inopérant et surtout néfaste de ces remèdes ultralibéraux  sur nos faibles économies. Qui d’autre que l’un des leurs pouvait-il mieux s’attaquer à la toute puissance de ces pyromanes,  qui ne connaissent de nos pays que les artères qui mènent des aéroports aux hôtels de Luxe, où ils passent la majeur partie de leurs missions, généreusement bien payées, chez nous , aux bords de la  piscine   à jouer aux copier-coller sous Microsoft office, et prétendent pourtant dans leurs rapports, recommandations et diktats mieux les connaître que nous.

 

Mais à qui la faute ? Si ce n’est à ces intellectuels  de bas étages que nous sommes, qui n’avons d’intellectuel que le nom, passés maîtres dans l’art d’aligner les faux diplômes et autres titres ronflants,  qui au lieu d’éduquer le peuple et l’aider à sortir de la misère,  nous nous fourvoyons dans la compromission, le déni de soi et l’art du caméléon – le seul qu’un certain nombre d’entre nous maîtrise d’ailleurs - laissant ainsi le champs libre aux politicards de tous bords dépecer et brader le pays. Car quel est le plus grand mal que nous avons fait  à ce pays   qu’en laissant ce tumeur qu’est  le « privé » s’installer insidieusement dans les esprits et  dans le pays,  dans des secteurs  relevant pourtant des prérogatives  de l’Etat tels que l’école, la santé, le développement des infrastructures économiques et sociales ?   Qu’en laissant ce venin du «  chacun pour soi, dieu pour tous » s’enraciner dans nos villes et villages, à travers les actions de développement communautaire engagées partout dans le pays,  qui permettent de désamorcer  l’explosion sociale et assurent une certaine tranquillité à nos politicards dans leurs plans machiavéliques de mise en coupes réglées du pays.

 

Alors  après tout le mal que nous avons fait et/laisser faire à ce pays, le temps n’est-il pas  venu de se réveiller, de dire stop aux diktats  des Pétrodollars, des multinationales, des ultralibéraux … de montrer que dans ce pays il y a  des hommes et des femmes responsables,   dignes, consciencieux et compétents,   capables de prendre en main et de gérer, en bon père de famille,  notre patrimoine national.

 

 

Chaharane Chaher,
 Contrôleur financier dans l’industrie pharmaceutique, France

Email : cchaher@gmail.com

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 00:05
Source : Alwatwan n°1480 du 12 janvier 2010

Vœux de Sarkozy à Mayotte, Un affront à la mémoire des milliers de morts en mer et au droit international

Par Ahmed Ali Amir | Al-watwan

Le président français manquerait une occasion historique de demander, au nom de la France, “pardon” au peuple comorien, pour tous les drames humains, que son pays s’est rendu responsable en voulant forcer la marche à reculons de l’histoire d’une nation et d’un peuple. Au nom de cette France, qui se réclame généreuse, respectueuse du droit, le président français manquerait une opportunité de faire au monde le mea culpa de la République française, pour avoir sciemment violé les résolutions pertinentes des Nations unies, demandant le retrait de la France de Mayotte et admettant les Comores en tant que nation composée de quatre îles dont Maore.


Sarkozy s’apprête à se rendre à Maore pour présenter ses vœux à nos frères mahorais pour 2010. La courtoisie républicaine voudrait qu’il présente ses condoléances pour les centaines d’hommes, de femmes et d’enfants péris dans les eaux comoriennes, à cause d’un visa “illégal” imposé par le premier ministre français Edouard Balladur en 1995. Au nom de la France, le président manquerait une occasion historique de demander Pardon au peuple comorien, pour tous les drames humains, que son pays s’est rendu responsable en voulant forcer la marche à reculons de l’histoire d’une nation et d’un peuple. Au nom de cette France qui se réclame généreuse, respectueuse du droit, le président français manquerait une opportunité de faire au monde le mea culpa de la République française, pour avoir sciemment violé les résolutions pertinentes des Nations unies, demandant le retrait de la France de Mayotte et admettant les Comores en tant que nation composée de quatre îles dont Maore.

Seule puissance coloniale de la planète Car ces vœux n’auront de sens, si la France maintient cette politique honteuse de déplacement de population à Mayotte au nom d’une prétendue lutte contre l’immigration, donnant à la France ce chiffre macabre de 26.000 expulsions par an, dont 16.000 à partir de la seule Maore, décidée en violation des lois internationales, mais aussi conduites dans la brutalité, au mépris des lois même de la République française. Depuis que les Comores sont devenues indépendantes, elles ont vécu une instabilité chronique, marquée par des coups d’Etat et des assassinats de présidents. Mayotte, maintenue sous administration française, est transformée en base arrière de toutes les manœuvres de déstabilisation, jusqu’aux préparatifs de la sécession de l’île d’Anjouan en 1997, inspirés par les nostalgiques d’un passé colonial, que la France – aujourd’hui la seule puissance coloniale de la planète – refuse de tourner le dos, de faire le deuil. Le président Sarkozy ne peut prétendre ne pas savoir. Les rapports qu’il a lui-même commandé et qui lui ont été remis personnellement, révèlent, les violations les plus flagrantes des droits de l’homme et des droits de l’enfant. Ils dénoncent certaines pratiques employées par la Police aux frontières, notamment la navigation prohibée tous feux éteints pour intercepter les embarcations dites “clandestines”, provoquant naufrages et disparitions de plusieurs passagers. Ces rapports ont dénoncé également le caractère inhumain et “indigne” des conditions d’accueil et le surpeuplement au sein du Centre de rétention administrative de Pamandzi.

Sarkozy ne peut ignorer la transformation de Mayotte en “zone de non droit”, à l’exemple de la rétention trop fréquente des mineurs et les pratiques des forces de l’ordre de son pays installées sur cette île visant à changer leurs âges pour les rendre majeurs. Pour tous ces actes indignes de laRépublique, la France doit changer de politique et faire face à la réalité.

Mayotte, la comorienne, poursuit le chemin tracé par la force des armes, de la manipulation et du mensonge. De statut en statut, elle s’achemine vers un statut définitif qui prétend lui faire tout oublier, faire table rase de son histoire, de ses racines et même de sa géographie. Mais la culture est réputée être plus forte que toutes les vertus. Les muezzins interdits d’appeler à la prière, les cadis écartés, les terres des ancêtres saignés jusqu’à changer de mains, Mayotte se réveillera d’elle même, pour rechercher son identité et son espace.

La culture est plus forte que la force et la désinvolture


Pour ce déplacement à Mayotte, Sarkozy avait prévu de se rendre à Moroni pour signer un accord global de coopération, préparé dans le cadre du Groupe de Travailde Haut Niveau, mis en place par les deux présidents comoriens et français. Les discussions bilatérales engagées par les deux hommes au palais de l’Elysée, sur le contentieux territorial, n’ont jamais eu de suite.

Le Gthn mis en place s’est transformé en instrument de validation de la politique française à Mayotte, une caisse d’enregistrement des consultations de l’île et d’acquiescement des stratégies coloniales qui se traduisent dans les faits par les séparations forcées, douloureuses, des comoriens des trois îles avec leurs frères de Mayotte. Le président comorien a eu le courage de tirer les conclusions qui s’imposaient et de faire revenir la question à l’ordre du jour de l’assemblée générale des Nations Unies, se refusant de cautionner un document cadre de partenariat qui passerait sous silence le contentieux territorial. Le pays en a connu trop de présidents qui ont signé les yeux fermés pour apprécier à sa juste valeur la position de l’actuel. Si ce geste du président Sambi est encore insuffisant, il est aux antipodes des courbettes que les régimes précédents nous avaient habitués.

Sarkozy à Mayotte? Ses vœux seront perçus comme une insulte à la mémoire des centaines de morts en mer, emportés par une politique coloniale, contestée par les Nations Unies et contredite par le droit international.

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 23:00

A propos des Comores, de tout et de rien

et pour un 2010 de tous les possibles sous le volcan

 

Avis à ceux qui n’étaient pas au courant ! On réhabilite Humblot et Pobéguin dans nos îles avec la complicité des hommes de science. A force, la colonisation devient une affaire positive. Nos cadres se ruent à Mamoudzou, sur le lagon, en quête d’un boulot, prétextant le manque de considération, ailleurs, en France ou aux Comores indépendantes. A Moroni, on crée des associations d’indigènes, du type France-Comores Echange, pour protéger les intérêts français. On salue même la générosité de Monsieur l’Ambassadeur, sollicitée sur la Place de France, pour des projets sans réelle portée dans l’économie nationale. Sans doute pour contrer l’offensive arabe que le président Sambi est seul à prétendre contrôler. Des « arabes » qui paient avec une monnaie de singe, le sieur Bachar Kiwan n’étant en réalité qu’un rabatteur pour des investissements en eaux profondes, un rabatteur sachant cependant compter sur ses rétro-commissions pour tenir bien droit sur ses pattes. Raison pour laquelle on multiplie les promesses du lendemain. Car il va sans dire que demain nous serons mieux qu’aujourd’hui…

Cela n’a l’air de rien, mais le constat est là, bien là. Nous vivons dans une bulle, à l’intérieur de laquelle nous feignons de pouvoir gommer, par un simple jeu d’évitement, la complexité d’un monde qui se refuse à notre droit à l’existence. Nous fermons les yeux sur la réalité rampante, et à chaque mauvais coup reçu, de petits malins s’en ébaubissent comme au premier jour de leur vie, oubliant qu’ils sont complices d’une opération de déstructuration d’archipel à grande échelle. Que la France continue à déconstruire le pays en profondeur, à le miner de l’intérieur, bien qu’elle n’affiche plus son gros appétit, nous le savions. Nous le savions d’autant plus qu’ils sont encore nombreux parmi nous à lui tendre la main dans l’indignité et le déni. Une suite à l’inconvenable situation fabriquée en ces îles par la patrie de Humblot depuis plus d’un siècle. Situation due aux multiples renoncements de l’élite comorienne. Un ramassis d’hommes de mains  de seconde zone, à double discours, et pour qui mentir aux compatriotes, et agir contre leurs intérêts, est synonyme de fortune personnelle. A se demander, parfois, si ces hommes, choisis ou autoproclamés parmi les meilleurs d’entre nous, se rendent bien compte de ce qu’ils sont devenus, des fossoyeurs ambulants.

Certes, Dieu lui-même ne nous dégringole pas encore sur le paletot, mais cela ne saurait tarder. Ce qui ne nous interdit nullement de parler de ces autres fronts sur lequel l’élite comorienne brille par son absence, sauf lorsqu’il s’agit de brosser le poil d’un nouveau maître sur nos terres. En short-list, au bout de la ligne d’horizon, il y aurait ces richesses minières, récemment annoncées par le président Sambi. Il y aurait les hôtels en développement, du groupe Gulf Holding, et le contrôle des marchés portuaires, validé par l’Etat de l’Union. Il y aurait cette emprise financière, sur les médias et les esprits, qui se concrétise chaque jour, un peu plus. Il y aurait le blanchiment d’argent que l’on supputerait, dans les coulisses de la coopération entretenue avec nos cousins d’Orient. Il y aurait cette affaire de citoyenneté, revendue à plus offrant, au Koweït, à on ne sait qui. Il y aurait ensuite la revente d’une partie des télécoms nationales pour trois fois six sous, avec plus value pour un homme du sérail présidentiel, ou encore ces négociations en cours pour le contrôle des dessertes aériennes pour le compte du vice-président. Se renier n’est pas chose simple, mais nos derniers gestes en politique, contraires au destin d’un peuple aspirant à sa liberté, n’auraient pas que Mayotte française comme instrument de mesure, désormais. Il y aurait aussi le facteur dit « arabe ».

L’ennemi, et ses visages multiples, ne manquera pas, en nous écoutant, d’affirmer que nous sommes d’éternels mauvais esprits. Car nous sommes parmi ces rares comoriens qui s’oppose, au progrès, promis par des représentants de fonds d’investissement dont nous ne maîtrisons pas les courbes ascendantes. Comme nous avons toujours été retors à la générosité d’un pays ami, déconstruisant l’archipel depuis plus de 150 ans, sans la moindre concession. Dans nos délires, nous rejetons jusqu’à cette idée, nettement répandue dans l’opinion, d’une communauté d’étrangers, qui nous aimeraient plus que nous-mêmes. C’est vous dire ce qui choque dans nos attitudes au grand jour. Nous ne savons guère apprécier la valeur d’une main tendue, surtout lorsqu’elle se pique de perversité au quotidien. Ce qui n’échappe pas à notre ministre des affaires étrangères, qui aurait insisté récemment sur le mauvais esprit de ses concitoyens. Des concitoyens qui ne savent pas dire merci, y compris à Sambi, qui a tellement fait pour protéger la souveraineté menacée de son pays depuis sa prise de Beït-Salam. A en croire ce bienheureux ministre, nous passerions notre temps à lister nos petits malheurs, en rejetant la faute aux autres, à la France, à Bachar et à sa clique, en n’oubliant d’interroger la nôtre, de responsabilité. Qu’avons-nous fait qui nous autorise à dispenser telle ou telle autre leçon à ceux qui trahissent l’intérêt général dans ce pays ? Il n’a pas tort, Monsieur Djaffar. Nous n’avons absolument rien fait. Mais promis, Monsieur le ministre, une fois n’étant pas coutume, nous allons nous livrer séance tenante à un rituel d’auto-flagellation dans les règles. Encore faut-il savoir ce que cache ce « nous » à visée fantasmatique. Qui est ce « nous » possiblement affabulateur ? Une difficile question, à laquelle nous répondrons traîtreusement, en nous camouflant derrière une bannière unique. Une bannière qui, grâce à nos tours de passe-passe honnêtes, n’exposera le nom d’aucune personnalité en particulier. Une bannière qui, néanmoins, concernera tous ceux en qui le peuple espère ou espérait pour sa survie. Nous parlons là de cette fameuse élite comorienne en panne de projets depuis le temps de feu Mbae Trambwe.

Etat des lieux consternant, c’est le moins qu’on puisse dire, nos faiblesses, nos incapacités, nos manquements, remplissent plusieurs pages d’écriture dans l’histoire de la renonciation. Renonciation à la dignité, s’entend ! Rappelons-nous de la période la plus récente. Celle qui se situe avant le 6 juillet 1975. L’élite, cette élite, à laquelle nous nous devons d’appartenir pour la circonstance, ne travaillait alors que pour celui qui l’avait formé, nourri au fouet et au mépris, c’est-à-dire pour le colon. On ne pouvait rien n’attendre d’elle, ce qu’on peut aisément comprendre en notre époque néolibérale. Nous faisions alors amis-amis avec l’ennemi, et ne fabriquions pas de cachoteries. Après le 6 juillet 1975, examen de conscience aidant, nous dûmes par moments jouer aux patriotes intermittents, avant de montrer assez vite que nous pouvions œuvrer contre nous-mêmes. Si l’on excepte la période soilihiste, un accident de l’histoire avec un grand « A », le tableau reste noir de monde. La faute à nos présidents qui se sont fourvoyés, avec l’ennemi sans prendre la moindre précaution d’usage. A nos intellectuels, qui ont cessé de penser, en croyant réussir une ascension sociale au royaume des traîtres. A nos cadres, qui ont déserté l’intérêt général, en voulant se transformer en winner à cercle restreint. La faute à « nous » ! L’élite ! Car nous avons failli à tous les étages. Mais aurions-nous eu envie de lutter contre le désastre engendré dans ce paysage insulaire que l’on nous aurait déjà tous abattu. Nous ne ferons d’ailleurs la leçon à personne, pas même au ministre Djaffar des Affaires Etranges, qui, fidèle à la tradition, fléchit sans compter son opinion sur l’intégrité physique de l’archipel dans cette guerre sans nom, et à la suite de laquelle le peuple comorien se morfond dans une cage. En deux mots, notre destin privatisé, au nom d’intérêts qui échappent à l’entendement du peuple, pose clairement la question de la responsabilité, non pas collective, mais de l’élite.

A quoi auront servi en effet les années de privations de nos vieux parents, si nous, nous continuons à insulter l’avenir ? Ils nous avaient envoyé sur les bancs d’école, en espérant nourrir des lendemains meilleurs. Mais des années de rouerie politique, en faveur du plus fort, nous ont appris à nous assoir sur leur destin. La loi de la jungle, qui est la seule qui donne tort au plus faible, sans discuter, a permis d’établir une oppression sans fin, qui a aliéné jusqu’aux lignes de défense de nos cerveaux. Notre fragilité au combat est manifeste. L’élite comorienne dans son ensemble s’est désengagée de sa réalité depuis le 19ème siècle, parce qu’elle a eu peur de la complexité d’une guerre, menée d’abord à coup de ruses, ensuite avec des armes d’une rare efficacité, allant du kalash de chien de guerre au visa de Consul pour Marseille. Au passage, l’économie du plus fort nous aura brisé jusqu’à l’échine, non pas parce que nos adversaires, au visage terriblement changeant, savaient battre leurs cartes mieux que personne, mais plutôt (et surtout) parce que nous leur avons servi de petites mains. Comment appelle-t-on un homme politique qui se met au service d’intérêts contraires à son peuple ? Il est facile de parler de Bachar ou de pointer du doigt sur Humblot & Cie, qui ne sont que des vilains protagonistes d’une histoire autrement plus complexe, dans laquelle notre pays est programmé pour servir de paille à des puissances d’argent constituées dans l’ombre. Mais si nous retournions, ne serait-ce qu’une fois, le miroir dans l’autre sens, nous verrions bien que nous héritons d’une place de choix dans l’échelle des responsabilités. Nous y avons largement contribué, aux rêves de défaite finale.

Dans le rapport de force, de fait institué, ne s’en sortent que ceux, parmi nous, qui ont compris que la main qui étreint, mieux vaut la baiser, pour ne pas succomber, au front. Le président Abdallah, en se coltinant les chiens de la France sous les tropiques, s’est ramassé sous un tombeau. Avant lui, le sultan Said Ali, jouant au marathon avec l’ennemi, contre le sultan M’safumu notamment, s’est mordu les doigts sous la terre de Tamatave. Ayant pris conscience de la complexité de cette bataille, la majorité des membres de notre élite nationale a su raison garder depuis, en se mettant d’office (et toujours) au service du plus fort, et en faisant sienne les efforts de l’usurpateur Andriantsouli. Voulant paraître plus docile aux yeux de l’ennemi, ce dernier, qui s’est retrouvé à Mayotte par hasard, a cédé la quatrième île contre une rente de 1.000 piastres. Ton bonheur immédiat, même s’il est usurpé, contre celui de tout un peuple. Plus tard, nous verrons que pour construire l’alternative, Ali Soilihi choisira de miser sur le petit peuple, plutôt que sur l’élite. Il était, conscient, lui, du fait que cette élite n’était instruite que pour servir de petits intérêts, avec la bénédiction de ceux qui tirent la grosse ficelle du pouvoir dans nos îles. C’est devenu une vérité scellée dans le marbre : ceux qui devraient nous montrer le chemin vers l’espérance, sont ceux qui traficotent avec l’ennemi aux multiples visages ou qui l’ont soutenu dans son entreprise. « C’est l’habitude qu’à le peuple de la servitude qui explique que la domination du maître perdure » écrivait La Boétie. Nous, nous reprenons sa phrase, mais en mettant le mot « élite » à la place de « peuple ». Car toute notre intelligentsia est passée maitre en compromissions de toutes sortes, au contact d’intérêts extérieurs au pays. Elle manque surtout de se projeter dans une destinée commune, à l’inverse du mongozi, qui avait le culot de dire « non » à l’écrasement, en prenant l’histoire, la grande, à témoin.

Il y a comme qui dirait un malaise. L’élite corrompue, oublieuse de l’intérêt général, incapable de formuler un projet de société complexe, est prête à brader les bijoux de famille, tant qu’elle arrive à s’en sortir, au détriment du grand nombre. Il arrive que ça dégénère, bien sûr. Les plus ingénieux paniquent et quittent le pays, à la manière des rats sur le navire. Ils affirment alors, et contre toute attente, que la situation économique est insoutenable, avouant préférer un destin de migrant fragilisé aux misères faites à ce peuple, leur peuple. Les moins ingénieux, eux, restent sur place, et construisent des villas de carton pâte. Tapant le basmati du grand-mariage, sur des 4x4 rutilantes neuves, ils deviennent pour la plupart consultants, soit pour des ONG au cahier de charge improbable, soit pour des bailleurs de fond sans scrupules. Si vous en connaissez quelques-uns qui n’entrent pas dans ce schéma, nous serions ravis et honorés de les connaître. Vous n’oublierez pas, s’il vous plaît, de nous passer leurs coordonnées. Car tout le monde nous donne l’impression à présent de baisser les bras. Nous, comme les autres. Nous trouvons qu’il est plus facile de pactiser avec l’inacceptable que de vouloir imaginer un projet de société complexe, hors domination, et au travers duquel les Comoriens dans leur ensemble pourraient et voudraient se projeter. Est-ce parce que nous manquons d’adresse au combat, d’audace ou d’intelligence ? La mise sous contrôle permanent du peuple comorien est un fait qui ne se raconte plus sans détails affligeants. Nous, hommes politiques, cadres et intellectuels ne nous amusons plus qu’à détruire toute espérance en ces îles, jusqu’à la bouffonnerie. Cependant, il est une légende qui circule ! Lorsqu’un peuple abdique, il importe que l’acte de décès soit diffusé aux frontières, placardé sur les murs, et n’ayant pas encore vu le nôtre, de publié, nous nous inquiétons sérieusement. Comme si ce peuple, pour lequel nous nous interrogeons ici, se donnerait encore les moyens d’être de ce monde, d’être vivant. Une bonne nouvelle pour une décennie qui s’achève difficilement, nous direz-vous. Mais peut-être que 2010 n’est pas cette année de tous les possibles que vous essayez d’imaginer, en nous souriant. Qui sait ?

Collectif Komornet

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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 15:53

CRASH DE L'A310 : LES COMORES ENFIN REVEILLEES.

Sur le site RFI Afrique de ce 2 décembre 2009, le journaliste Cyril Bensimon, cite de source comorienne, que "le gouvernement comorien vient de désavouer la commission d'enquête française sur le crash de l'avion de la compagnie Yemenia, le 30 juin dernier."
Ce revirement de position n'est aucunement lié à des pressions qu'aurait exercées le Yémen sur les Comores. Dès le premier jour, le gouvernement comorien doutait sur les raisons de cette catastrophe. C'est son ministre de la justice M. Madi ALI, qui était le premier à donner la piste d'une bavure militaire au journal al Shark. Il a depuis été révoqué. Ensuite ce fut le tour de la polémique entre le gouvernement français, par le biais de ses ministres de transport et des Affaires étrangères, de monter au créneau contre les propos du ministre comorien Idi NIDHOIME. Il a, lui aussi, perdu depuis son ministère.

Au fil du temps, la presse française, n'a cessé d'indexer la compagnie Yemenia d'être responsable d l'accident, sans pour autant avancer des arguments crédibles. Le comble fut l'article publié sur le site "le point.fr" du 29 octobre 2009, où le journaliste affirme : "Les deux bâtiments les plus proches, la frégate Nivôse et le patrouilleur La Rieuse se trouvaient chacun à plus de 800 km. Dépêchés par Paris pour participer aux recherches, les deux navires sont arrivés au large des Comores les 1er et 2 juillet. Aucun de ces bateaux ne dispose d'armement antiaérien. Les trois autres navires présents dans la zone sud de l'océan Indien - patrouilleurs Albatros et La Boudeuse, frégate Floréal - n'ont pas quitté leur port d'attache à La Réunion."
Si, cette information a trouvé d'échos favorables auprès des étrangers, elle constitue pour les Comoriens, qui savaient que cela faisait 3 jours que "la Boudeuse" mouillait au port de Moroni, et qu'il n'a quitté le port qu'à 18h, heure des Comores, le 29 juin 2009, et qu'il se trouvait ce soir là, à 22h00, heure des Comores, non loin de l'Aéroport de Moroni-Hahaya, un demi-aveu.
A cela, il faut ajouter les contradictions sur les propos de Bahia, la seule rescapée du crash, depuis qu'elle est rentrée en France, par rapport à la version consignée par les gendarmes comoriens qui l'ont interrogé à l'hôpital de Moroni, où elle était admise, avant son rapatriement en France, et celle qu'elle a donné au commandant du remorqueur "Al Haramayin" qui l'a repêchée.

Mais, le point principal de la discorde, est la différence constatée entre les enregistreurs de Hahaya où la liaison entre le pilote et le contrôleur aérien est rompue par un bruit, pendant que l'avion était à 15000 pieds, mais que dans le rapport sur les boites noires, remis par la commission d'enquête française, il n'en est fait aucune mention.

Il va donc de soi, que dès lors, que le gouvernement comorien sait que les manœuvres militaires avaient eu lieu, et qu'il y a tentative, d'écarter certains faits avérés, de faire appel à un tiers, en l'occurrence les autorités américaines, qui, il ne fallait pas oublier, ont, eux aussi, participé aux recherches dès les premières heures.

Par ailleurs, accident ou bavure, la compagnie Yemenia ne gagnera ou ne perdra que le prestige de ses équipages, mais les indemnités de son appareil resteront les mêmes. Par contre, les Comores ont tout intérêt à rechercher toute la vérité, car, selon la version qui sera retenue, les indemnités des victimes peuvent aller de cent mille $US, pour la convention de Montréal à un million $US, selon la jurisprudence de Lookerbie.


Par Mohamed Chanfiou Mohamed.

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