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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 23:54
ADDIS ABEBA (AFP) — L'Union africaine a décidé mercredi de soutenir militairement le gouvernement de l'Union des Comores qui entend mettre fin à l'aventure de l'homme fort d'Anjouan Mohamed Bacar, dont la réélection en juin 2007 est rejetée par l'organisation continentale et le gouvernement comorien.

De son côté, la France s'est dite prête à transporter des troupes de l'UA jusqu'aux Comores, dans le cadre d'une opération militaire contre l'île d'Anjouan menée par le gouvernement de l'Union.
L'UA "a résolu d'aider et de soutenir le président (de l'Union des Comores Ahmed Abdallah) Sambi à restaurer la paix et la sécurité à Anjouan dès que possible", a déclaré Bernard Kamillius Membe, ministre tanzanien des Affaires étrangères qui présidait avec le commissaire à la Paix et la Sécurité de l'UA, Saïd Djinnit, une réunion ministérielle des Etats membres du groupe de contact sur les Comores.
"Nous sommes prêts à le soutenir militairement et logistiquement (...) D'ici au 30 mars, tout sera terminé", a ajouté M. Membe à l'issue de cette réunion à Addis Abeba, siège de l'UA.
Ce groupe comprend la Tanzanie, la Libye, le Sénégal et le Soudan.
Selon un communiqué de l'UA, les participants à cette réunion "sont tombés d'accord sur des mesures pratiques militaires et sécuritaires visant à soutenir la décision prise par le gouvernement de l'Union des Comores de restaurer son autorité à Anjouan".
"Il a été décidé d'envoyer immédiatement une équipe d'évaluation militaire et sécuritaire aux Comores et une équipe de planification pour finaliser le processus de planification", ajoute le texte.

Le 31 janvier, M. Sambi, excédé par l'inaction de l'UA, avait annoncé son intention d'intervenir "incessamment pour restaurer l'intégrité de l'Etat comorien" par une opération militaire, lors d'une réunion au 10e sommet de l'UA à Addis Abeba.
Anjouan est en crise ouverte avec l'Etat fédéral. M. Bacar, réélu président d'Anjouan le 10 juin 2007 à la suite d'une élection rejetée à la fois par l'UA et l'Etat fédéral, refuse depuis d'organiser de nouvelles élections.
Il semble vouloir se maintenir au pouvoir coûte que coûte, tout en ayant réaffirmé régulièrement ces derniers mois son attachement à l'Union des Comores.
Anjouan avait fait sécession en 1997, avant de rentrer dans le giron des Comores fin 2001.

Selon un participant à la réunion de mercredi à Addis Abeba, cette mission pourrait être sur place avant la fin février pour s'assurer que "les moyens préconisés (...) sont suffisants pour l'appui aux forces comoriennes et plus tard à l'organisation d'élections à Anjouan".
"Parmi les partenaires de l'UA qui ont accepté de nous soutenir, la France a exprimé sa disposition à faciliter le transport de troupes tanzaniennes et sénégalaises à Moroni", a précisé à l'AFP M. Djinnit.
Un diplomate français a confirmé cette information: "Nous avons dit que nous les aiderions pour le transport jusqu'aux Comores, soit à Moroni (capitale de l'Union) soit à Mohéli (île située en face d'Anjouan), mais nous ne les aiderons pas à débarquer à Anjouan".
"Les pays du groupe ont fait des annonces de contribution de troupes très encourageantes", a ajouté M. Djinnit. Il n'a pas précisé le nombre de soldats qui renforceront la Maes (Mission africaine de sécurisation des élections), initialement déployés aux Comores pour assurer la sécurité du scrutin de juin 2007.
Le chef de la délégation des Comores à l'UA et conseiller du ministre comorien des Affaires étrangères, Mohamed Nafion, s'est réjoui de ce "soutien", qui "va se traduire par un apport de troupes, de moyens de transport aériens et maritimes qui va nous permettre de réaliser l'intervention".
Mardi, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA avait déjà décidé de prolonger de deux mois les sanctions (embargo maritime, gel des avoirs finaciers et interdiction de voyager des hauts responsables) contre le régime "illégal" du président Bacar.
(AFP / 20 février 2008, )
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14 février 2008 4 14 /02 /février /2008 17:12
LE MONDE | 14.02.08 | 13h56  •  Mis à jour le 14.02.08 | 13h56
JOHANNESBURG CORRESPONDANTE Le président comorien, Ahmed Abdallah Sambi, le 26 mai 2006 à Moroni.
 
Sur l'île comorienne de Mohéli, les troupes - quelques centaines d'hommes - sont prêtes à l'attaque. A l'horizon : l'île d'Anjouan et son président, le colonel Mohamed Bacar, que le pouvoir central de l'archipel des Comores est décidé à renverser. L'assaut serait imminent. Après des mois de vaines négociations, le président comorien, Ahmed Abdallah Sambi, est déterminé à employer "incessamment" la force pour déloger celui qui le nargue depuis sa réélection contestée, en juin 2007.

L'origine de la crise remonte au dernier scrutin, lorsque Mohamed Bacar, président sortant de l'île d'Anjouan, est entré en dissidence et a organisé le scrutin hors la présence d'observateurs, prenant le pouvoir central de court. L'Union africaine (UA) et la communauté internationale ont condamné le coup de force et exigé la tenue de nouvelles élections à Anjouan. Mohamed Bacar demande de son côté la convocation d'une conférence intercomorienne sur les institutions.
Anjouan, qui avait déjà fait sécession en 1997 et proclamé unilatéralement son rattachement à la France, a la réputation d'une île rebelle. A l'époque, l'UA avait instauré un blocus et la crise s'était dénouée après l'adoption d'une nouvelle Constitution. Celle-ci prévoit l'élection de trois présidents, un par île, et d'un président de l'Union, issu alternativement d'une des trois îles.
Cependant l'origine anjouanaise de l'actuel président de l'Union, Ahmed Adballah Sambi, n'a pas permis d'éviter cette nouvelle crise. Les nouvelles dispositions constitutionnelles ne suffisent pas à assurer la stabilité politique d'un archipel secoué, depuis des années, par les coups d'Etat et les crises politiques à répétition.
Mohamed Bacar est arrivé au pouvoir en 2001 par un coup d'Etat ; il a ensuite été élu une première fois en 2002. Aujourd'hui, il est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir, même à l'affrontement armé. Ses troupes sont équivalentes à celles du pouvoir central.
Déjà autoritaire, il a durci le ton. L'opposition l'accuse de régner par la terreur, de procéder à des détentions arbitraires et à des intimidations. Des récits de tortures alimentent la rumeur et entretiennent un climat de peur.
AIDES EXTÉRIEURES
Jusqu'à récemment, le colonel Bacar a profité de la position ambiguë de la France à son égard. Anjouan est en effet proche du territoire français de Mayotte, quatrième île de l'archipel. Et c'est à Anjouan qu'atterrissent les avions chargés d'immigrés clandestins refoulés. Mayotte, un territoire grand comme deux fois l'île d'Oléron, bat le record d'expulsions : plus de 16 000 en 2007, alors que la métropole affiche un peu plus de 23 000 reconduites à la frontière.
Le président de l'Union, Adballah Sambi, n'est pas aussi bien disposé que Mohamed Bacar à l'égard de la France. Comme d'autres "unionistes", il considère que Mayotte fait partie des Comores et que les Comoriens y sont chez eux.
Il semble cependant que, depuis son élection controversée, le colonel Bacar a été lâché par la France, qui a laissé le dossier aux mains de l'Union africaine.
L'envoyé spécial de l'UA, Francisco Madeira, a essayé pendant plusieurs mois de trouver une solution négociée, proposant notamment l'organisation d'une nouvelle élection à Anjouan, à laquelle le colonel Bacar pourrait être candidat. L'UA avait envisagé puis abandonné l'idée d'organiser elle-même une intervention militaire pour déloger Mohamed Bacar. L'organisation ne voulait pas prendre l'initiative de déclencher un conflit dans une île qui, jusque-là, était certes en crise mais pas en guerre.
Il aura fallu plusieurs mois au président Sambi pour se préparer à une intervention armée. Il menace depuis juin 2007 de lancer l'assaut sur Anjouan, sans avoir les moyens de le faire. A l'époque, l'armée nationale ne disposait ni de bateaux ni d'hélicoptères ou d'avions capables de mener à bien cette mission.
Depuis, le président Sambi a reçu des aides extérieures, notamment de la Libye et de l'Iran. Au moins quatre avions cargos affrétés par Tripoli sont arrivés aux Comores. Coup de bluff ou réelle menace ? Le colonel Sambi s'est dit prêt, lors de son discours du nouvel an, à "prendre l'uniforme pour faire face aux mercenaires envahisseurs".
Fabienne Pompey
Le monde.fr
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12 février 2008 2 12 /02 /février /2008 11:38
Moroni, lundi 11 2008 (HZK-Presse)Pourquoi ne sont-ils toujours pas là et d’où vient cette confusion qui semble entourer l’arrivée à Moroni des membres de la mission de médiation internationale dite « de la dernière chance », annoncée depuis quelques jours ? La question est sur toutes les lèvres, mais au fil des heures, l’information n’a pu être officiellement confirmée, ni démentie par aucune autorité comorienne compétente.
 
Même le chef de l’Etat semblait quelque peu surpris et même sceptique à l’idée qu’une telle mission puisse réussir à dénouer la crise anjouanaise, en un laps de temps aussi court. Puis, une délégation de haut niveau n’atterrit pas dans un pays sans prévenir, observe un diplomate à Moroni.
 
« Je ne refuse pas la venue de médiateurs, autant de fois qu’ils le souhaiteront, mais je suis au regret de constater qu’ils ne pourront interrompre le processus déjà engagé de libération d’Anjouan, pour lequel notre armée s’est préparée », a répondu sans ambages le président Sambi à un  journaliste de la radio nationale.
 
Le président de l’Union a regagné Moroni ce lundi, en milieu de journée, après une visite de deux jours à Mohéli où il était allé s’enquérir de l’état d’avancement des préparatifs du débarquement dont le plan serait « bouclé dans ses moindres détails ».
 
Accompagné de son directeur de cabinet chargé de la Défense, Mohamed Bacar Dossar, le chef de l’Etat s’est longuement entretenu avec l’état-major de l’armée nationale de développement, dans toutes ses composantes [force comorienne de défense (Fcd), gendarmerie et autres corps auxiliaires, tels que l’unité de santé militaire et le personnel administratif et technique, tous mobilisés dans l’île, pour un même et seul objectif : « la libération d’Anjouan » en proie à une rébellion sécessionniste depuis août 1997.
 
Ce contact direct avec les soldats est devenu si fréquent qu’il se crée presque des liens insoupçonnés entre un président de la république qui n’hésite plus à revêtir l’uniforme, et une institution militaire peu habituée à cet exercice de communication voulu et entretenu par un pouvoir civil lequel a succédé en 2006 au régime du colonel Azali, auteur du putsch militaire de 1999 qui avait renversé le président Tadjiddine pour se faire élire trois ans plus tard premier président de l’Union.
 
A Fomboni, le président Sambi est allé encore tester le moral des troupes, avant de prier avec eux et implorer la bénédiction d’Allah « pour que l’opération se déroule avec le moins de pertes possibles », a-t-il déclaré.
 
De son coté, le chef d’état-major des armées, le colonel Salimou Mohamed Amiri, parlant au nom de ses frères d’arme officiers et sous officiers qui composent le commandement, a tenu à rassurer l’opinion sur leur « détermination sans faille à accomplir loyalement et efficacement la mission » de rétablissement de l’ordre constitutionnel sur l’île d’Anjouan, et qu’à ce jour toutes les conditions étaient presque réunies pour passer à la phase finale, « avec les moyens du bord ».
 
Il est vrai qu’une opération de débarquement de ce genre suppose des moyens logistiques appropriés, aériens et navals, mais tout porte à croire que leur usage peut s’avérer d’une « utilité marginale dans le contexte comorien », où il ne s’agit pas de mener une guerre conventionnelle à proprement parler, nous confiait un ancien officier à la retraite, qui avait suivi de près à Anjouan la première tentative de débarquement de 1997.
 
Selon lui, « les milices de Mohamed Bacar n’ont pas la capacité de résister plus de deux jours à la puissance de feu de l’armée nationale, en effectif et en équipement, et la population anjouanaise semble avoir changé de camp, après 10 ans de séparatisme sans issue ».
 
Coupés du reste du monde, à cause de la suspension des télécommunications, les autorités au pouvoir à Anjouan maintiennent la pression et quadrillent les points stratégiques de l’île, tels que le port de Mutsamudu et l’aéroport de Ouani ainsi que les bâtiments administratives.
 
Leurs apparitions publiques sont rares alors que la psychose continue à gagner la population. Certaines mauvaises langues disent que le principal allié du colonel Bacar était la météo, la persistance des fortes intempéries de ces derniers jours expliquant probablement le retard qu’accuse le débarquement…  
 
El-Had Said Omar
110208/eso/hzkpresse/21h00

 

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9 février 2008 6 09 /02 /février /2008 16:03

Moroni, jeudi 7 février 2008 (HZK-Presse) – Dans un courrier adressé aux autorités comoriennes, l'ambassade de France à Moroni aurait manifesté sa réprobation, suite aux inscriptions murales constatées dans la capitale comorienne ces derniers jours, et hostiles à la France, a révélé le quotidien indépendant La Gazette des Comores, dans son numéro à paraître ce vendredi matin, de sources proches de la présidence de l'Union des Comores.
Peintes à l'encre noire sur la muraille faisant face à la façade de l'ancienne mosquée de vendredi, dans le centre ville de Moroni, ces slogans encore visibles jeudi soir, accusent la France d'être « responsable des exactions à Anjouan ».
Selon la même source, l'ambassade de France aurait demandé, à travers son courrier, aux autorités comoriennes de faire effacer ces graffitis, d'assurer la sécurité des bâtiments français aux Comores et de mener une enquête pour découvrir les auteurs de ces inscriptions et les sanctionner.
Il y a quelques années, sous le régime du colonel Azali, ces types d'inscriptions « non revendiquées » avaient fait leur apparition, dans la capitale, mettant directement en cause des diplomates français en poste à Moroni, soupçonnés de soutenir les thèses séparatistes anjouanaises de l'époque.
Dans les rues de la capitale les observateurs commentent de plus en plus l'éventualité d'un envoi de soldats français aux Comores, comme les bérets rouges en septembre 1995 au lendemain du coup d'Etat de Bob Denard qui a renversé le président Djohar, pour assurer la sécurité des ressortissants français.
Une hypothèse en perspective de l'éventuel débarquement militaire de l'armée nationale de développement (AND), annoncé comme « imminent » par le chef de l'Etat comorien sur l'île d'Anjouan pour mettre fin à la rébellion séparatiste.
La presse mahoraise a déjà fait allusion d'un déploiement inhabituel ces derniers jours de la force navale française stationnée dans la zone du sud ouest de l'Océan indien, en citant la présence de trois navires, dont les frégates Floréal, Nivose et la Boudeuse.
A en croire nos confrères des Nouvelles de Mayotte, la situation aux Comores serait « explosive », ce qui rendrait possible « une intervention » de l'armée française pour venir en aide à ses ressortissants, comme ce fut le cas tout récemment au Tchad.

M.H. 070208/mh/hzkpresse/15h00
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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 13:42
LU POUR VOUS :


COMORES - 8 février 2008 - XINHUA
La libération d'Anjouan est imminente
Le chef d'état-major de l'Armée nationale de développement (And), le lieutenant-colonel Salimou Mohamed Amiri, a déclaré jeudi que tous les préparatifs avaient été bouclés, ce qui signifie l'imminence de l'intervention de l'armée comorienne pour rétablir l'ordre constitutionnel dans l'île autonome de l'Union des Comores, Anjouan.

Depuis plus d'une semaine, l'essentiel des troupes se trouvent à Mohéli, l'autre île de l'Union des Comores la plus proche d'Anjouan à une distance approximative d'une soixantaine de km. Les derniers éléments des troupes sont arrivés à Mohéli jeudi. Selon le chef d'état-major, l'opération sera menée conjointement par la gendarmerie, la Force comorienne de défense ( FCD) et le service de santé militaire. Des sources dignes de foi font croire que quatre pays africains en l'occurrence le Soudan, la Libye, le Sénégal et la Tanzanie, pourraient envoyer des troupes militaires en appui à l'armée nationale. Ils ont déjà fait part de leur disponibilité à accompagner le président Ahmed Abdallah Sambi dans sa volonté de libérer l'île d'Anjouan des griffes du colonel Mohamed Bacar. Des tractations sont actuellement en cours pour déterminer le genre de concours dont l'And a réellement besoin.
Il est admis que l'appui des ces quatre pays amis fait suite à l'intervention du chef de l'Etat au sommet de l'Union Africaine à Addis-Abeba, du 31 janvier au 3 février, où il a justement regretté la non-effectivité des mesures de l'UA et montré sa détermination à recourir à la force pour en finir, une bonne fois pour toutes, avec la crise anjouanaise.
C'est à partir d'Itsamia, une célèbre plage située au sud-est de Mohéli, où stationne une unité de l'armée nationale que partira probablement l'And dans sa croisade contre les autorités séparatistes d'Anjouan.
Reprendre le contrôle de l'île d'Anjouan et neutraliser la milice de Mohamed Bacar c'est une question de jours. Deux jours nous suffiront pour maîtriser la situation. Mais, il y a, après, un long travail à faire pour stabiliser l'île. Cela peut, par contre, prendre des mois a indiqué le chef d'état-major.

Sur place à Anjouan c'est la panique générale depuis quelques jours. La population urbaine déplace massivement vers l'intérieur de l'île surtout des vieilles personnes et des enfants. Cette population qui attend avec impatience l'intervention de l'armée pour la libérer des souffrances du régime Bacar.
Cependant, les communications entre Anjouan et les autres îles sont interrompues depuis des jours et les informations n'arrivent qu'au compte-gouttes.

Source: Jeune Afrique.com
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6 février 2008 3 06 /02 /février /2008 09:50
Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)-

Moroni, lundi 4 février 2008 (HZK-Presse)

A Moroni les observateurs sont dans l'expectative, et scrutent les moindres faits et gestes des hautes autorités civiles et militaires, pouvant indiquer l'imminence du « voyage d'Anjouan », selon la formule couramment utilisée par le président de la République, au sujet de l'intervention militaire envisagée contre la rébellion séparatiste. Et tous cas les préparatifs semblent prendre un tournant décisif, depuis quelques jours, avec le redéploiement des éléments de l'Armée nationale de développement (AND) et de leurs équipements vers l'île Mohéli, après le regroupement préliminaire d'Itsoundzou qui a duré quatre à cinq semaines. Dans les milieux autorisés, l'étape mohélienne est qualifié de « cruciale », car sans doute la plus importante, à en croire le chef de l'Etat lui-même qui, dans une de ses récentes déclarations, considérait que « Mohéli étant l'île la plus proche d'Anjouan, la logique voudrait qu'elle serve de point de départ » à l'action de pacification envisagée. 

« Une fois que nous aurons quitté le camp d'Itsoundzou à Ngazidja pour Mohéli, sachez qu'il ne nous restera plus qu'à atteindre notre objectif final, celui d'accomplir notre mission de rétablissement de l'ordre à Anjouan, sinon notre armée aura perdu sa raison d'être », martelait le chef d'Etat-major sur les ondes de la radio nationale.

Imminent, le débarquement serait probablement « une question de jours », le temps de régler les derniers détails d'un dispositif qui viserait à minimiser les dégâts et les pertes en vies humaines, assure-t-on. L'ancien vice-président de l'assemblée nationale, et ancien officier de l'armée française, Mohamed Djaanfari, déclarait à HZK-Presse qu'il était favorable telle opération, « pour mettre fin aux souffrances de la population anjouanaise », mais estime que l'AND doit disposer d'une logistique adaptée, notamment des hélicoptères de combat opérationnels. A Anjouan la tension est montée d'un cran, et la population vit dans la psychose quotidienne d'un débarquement qui se fait toujours attendre. Il semble que les partisans du colonel Mohamed Bacar se préparent à organiser mercredi 6 février prochain, une manifestation hostile au débarquement et au président Sambi.

El-Had Said Omar 040208/eso/hzkpress e/12h00 
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29 janvier 2008 2 29 /01 /janvier /2008 10:05
Comores / Politique & institutions
 
  Moroni, lundi 28 janvier 2008 (HZK-Presse)L’AND (Armée nationale de développement) ira à Anjouan et s’y installera, tel est la déclaration faite samedi dernier par les responsables de la communication de la cellule nationale chargée de la gestion du dossier du débarquement d’Anjouan, au cours d’une première conférence de presse.
 
A en croire Ibrahim Abdourazak, dit Razida, « toutes les dispositions sont prises pour assurer le bon déroulement de l’opération de libération d’Anjouan et préserver la sécurité des populations civiles ».
 
Expliquant les motivations de ce recours à la force des armes annoncé par le président de la république lui-même comme « imminent », les conférenciers ont mis l’accent sur la nécessité de rétablir dans les meilleurs délais l’autorité de l’Etat sur l’île, car sans cela, « aucun projet de développement ne se réalisera dans un pays où la stabilité politique et institutionnelle n’est pas effective sur l’étendue du territoire nationale ».
 
Un argument déjà développé par le président Sambi dans ses différents discours, et qui semble faire aujourd’hui l’unanimité de toutes les forces politiques constituant la mouvance à la fois du pouvoir de l’Union et de l’exécutif l’île de Ngazidja, à travers la mise en place d’une structure commune chargée de gérer les affaires liées au débarquement.
 
Une cellule instituée par décret, et au sein de laquelle siégent plusieurs personnalités civiles et militaires, notamment des élus, des hauts fonctionnaires et représentants d’institutions publiques. Les soupçons pesant sur le chef de l’exécutif de Ngazidja, Mohamed Abdouloihabi, quant à sa position publiquement affichée contre l’option militaire, ne seraient plus justifiés, affirme M. Djaé, directeur général de la communication, membre de la cellule de crise.
 
Pour rassurer l’opinion publique, Razida n’a pas manqué de confier aux journalistes que l’institution militaire était aujourd’hui « étroitement impliquée à la prise de décision et aux préparatifs », contrairement à l’opération « Goro » de 1997 qui a échoué, car la décision du débarquement, sous le régime du président Mohamed Taki, avait été « prise par une poignée de civils sans l’adhésion du commandement militaire de l’époque ».
 
En tant qu’organe chargé de relayer l’action qu’entend mener le gouvernement pour renverser le pouvoir du colonel Bacar à Anjouan et y rétablir l’autorité de l’Etat, la cellule de communication confirme la mise en place de toutes les dispositions sécuritaires de l’après débarquement, notamment l’ouverture d’un « couloir humanitaire » pour l’évacuation des personnes déplacées ou blessées durant les opérations, et que rien n’a été laissé au hasard.
 
Ils demandent en revanche que les médias observent pendant cette période « un code de bonne conduite », pour éviter toute dérive dans le traitement de l’information. Et un cadre anjouanais, membre de la cellule, de conclure que « l’heure est à la désillusion après 11 ans de mensonges et de promesse jamais tenues par les dirigeants séparatistes ». Le terrain serait à ses yeux « favorable » à toute intervention de l’armée nationale, qui « sera accueillie par la population civile en force de libération ».
 
El-Had Said Omar
280108/eso/hzkpresse/6h00
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29 janvier 2008 2 29 /01 /janvier /2008 09:45
Comores / Politique & institutions
 
Moroni, lundi 28 janvier 2008 (HZK-Presse) – Ira ou n’ira pas ? La question est en tout cas sur toutes les lèvres des comoriens. La question de l’intrusion à Anjouan de l’armée nationale de développement (AND) alimente les discussions de toutes les couches sociales du pays. Les propos tenus régulièrement par le président Sambi et le chef de l’état major des armées, suscitent des réactions contrastées chez la population.
 
Le débarquement est devenu le sujet de prédilection dans toutes nos places publiques. Si le sentiment général est plutôt favorable à toute action qui réglera définitivement la crise séparatiste, l’opinion semble partagé entre ceux qui y croient dur comme fer alors que d’autres attendent les premiers coups de feu pour attester la véracité des propos du chef de l’Etat annonçant l’imminence du débarquement.
 
Pour les uns, « s’agirait-il d’une mise en scène » destinée à faire pression sur les autorités au pouvoir à Anjouan, alors que pour les autres « ce n’est que le signe de la détermination du chef de l’Etat de régler une fois pour toutes la crise anjouanaise ».
 
Au cours des discussions, les avis sont partout partagés entre le « pour » ou le « contre ». A coté des politiciens qui se déclarent majoritairement favorables au recours à la force pour endiguer la rébellion anjouanaise, le comorien de la rue affiche plutôt son impatience à « voir l’issue de cette opération militaire car, il y va de la crédibilité de l’armée, après trente ans d’indépendance ».
 
Les détracteurs du débarquement, souvent hostiles à la politique du président Sambi, ne cessent d’avancer « les conséquences humanitaires » de l’opération, ce qui semble expliquer la durée que l’AND met à se préparer, pour en limiter les éventuels « dégâts collatéraux » et épargner les populations civiles.
 
Ceux qui ne s’intéressent pas à la question, préfèrent garder le silence et une certaine neutralité, parfois déconcertante. Des attroupements se forment un peu partout dans la capitale à la moindre information touchant le débarquement.
 
Les rencontres habituelles des milieux intellectuels dans les cafés de Gobadjou ou chez Nassib, ne manquent pas de sujets à polémique, relatifs au débarquement. La question est au centre de tous les débats, souvent alimentés par les rumeurs. Des rumeurs les plus folles circulent parfois, toujours difficiles à vérifier. Il ne se passe pas une journée sans qu’une nouvelle parfois totalement fausse du débarquement ne soit répandue aux quatre coins de l’archipel.
 
L’on s’amuse à donner des dates de l’opération, décrire le type d’armement, etc. Les nouvelles venant d’Anjouan même si elles sont accueillies avec réserve, participent à la surenchère et la « guerre psychologique », par médias interposés.
 
Tout comme est diversement interprété la permission ce week-end de plusieurs militaires, quelques jours après leur regroupement d’Itsoundzou [camp d’entraînement militaire au nord-est de Ngazidja]. Les hommes en tenue n’hésitent pas à distiller des bribes d’informations, souvent erronées mais considérées comme argent comptant par la rue.
 
Les fausses rumeurs du débarquement qui mettent en exergue un sérieux problème de communication. A Ngazidja, le colonel Bacar bénéficie encore d’une certaine couverture médiatique, très controversée… alors qu’à Anjouan le pluralisme de l’information n’est pas respecté.
 
Ahmed Abdallah
280108/ah/hzkpresse/7h00
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25 janvier 2008 5 25 /01 /janvier /2008 16:31
Comores / Politique & institutions
Crise anjouanaise :
Entre visite de l’Envoyé spécial de l’UA et préparatifs d’un probable débarquement  
 
Moroni, vendredi 25 janvier 2008 (HZK-Presse)Alors que le débarquement devient le premier sujet de conversation sur les places publiques, le président Sambi multiplie ses contacts avec la classe politique, la société civile et la communauté internationale, pour clarifier et défendre sa position.
 
Hier jeudi, après avoir reçu une délégation des notables de l’île de Ngazidja dans la matinée, le président de l’Union s’est longuement entretenu en début de soirée avec l’envoyé spécial du président de la Commission africaine, Francisco Madeira, venu s’enquérir de l’évolution du dossier de la crise anjouanaise, quelques heures avant l’expiration [ce jeudi 24 janvier] de la période de 60 jours accordée aux autorités au pouvoir à Anjouan, pour organiser de nouvelles élections présidentielles.
 
Une visite qui intervient au lendemain de la décision Conseil de paix et de sécurité (CPS) d’accorder aux rebelles anjouanais un nouveau délai additionnel de 30 jours, alors que le gouvernement central se prépare à recourir à l’option militaire, pour rétablir l’ordre constitutionnel dans l’île.
 
A sa sortie de l’audience que lui a accordée le chef de l’Etat, le diplomate mozambicain n’a fait aucune révélation importante. M. Madeira est venu surtout confirmer une invitation faite aux autorités comoriennes de se rendre à la prochaine réunion ministérielle de l’Union africaine, le 28 janvier prochain, laquelle rencontre examinera entre autres dossiers à l’ordre du jour, celui de la crise anjouanaise.
 
Pour sa part, le président comorien aurait réitéré à l’envoyé spécial de l’UA sa position qui « n’a pas varié », estimant que toutes les voies pacifiques sont épuisées, et qu’il a déjà donné à l’armée nationale de développement « l’ordre d’intervenir dans l’île pour mettre un terme aux souffrances de toute une population prise en otage par les autorités rebelles », nous a confié une source de la présidence de l’Union.
 
Signe que l’opération annoncée n’est pas lointaine, les forces d’intervention rapide de l’AND devraient procéder ce week-end à l’installation de leur grand QG sur l’île de Mwali, deuxième étape importante après celle du regroupement préliminaire d’Itsoundzou, au nord-est de Ngazidja.
 
Le chef d’Etat-major de l’armée, le colonel Salimou Mohamed Amiri, affirmait la semaine dernière que le processus engagé à la demande du président de la république, « a atteint son point de non retour » et que l’institution militaire qu’il dirige depuis 9 mois, « ne se dérobera pas de sa mission de défense de l’intégrité territoriale et de rétablissement de l’ordre constitutionnel à Anjouan ». 
 
El-Had Said Omar
250108/eso/hzkpresse/10h00
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25 janvier 2008 5 25 /01 /janvier /2008 16:25
Comores / Politique & institutions
Crise anjouanaise :
L’île de Ngazidja se prépare à l’après débarquement
 
Moroni, jeudi 24 janvier 2008 (HZK-Presse)Moroni est certes loin de Ndzouani mais les autorités de la capitale fédérales sont conscientes que Ngazidja ne sera pas épargné par les conséquences d’un éventuel débarquement de l’armée comorienne dans l’île rebelle. Depuis une semaine, le gouvernement conduit par Abdouloihabi mobilise les ressources nécessaires, humaines et financières pour faire face aux flux de déplacés et de blessés que pourrait occasionner une intrusion de force de l’Armée comorienne de développement (AND).
 
Un comité de secours est mis en place pour la circonstance et mène des actions de sur le terrain. Cette initiative intervient à contre gré quand on sait les réserves émises par la présidence de Ngazidja par rapport à un débarquement militaire. « Nous estimons qu’un débarquement n’est approprié (…), mais on se prépare en conséquence. Après le discours du président de l’île du 10 janvier dernier, nous avons décidé de se mettre en action pour une étude approfondie sur les conséquences humanitaires qui peuvent se prolonger jusqu’à Ngazidja », déclare Said Soilih Ahmed (Bruce), conseiller spécial du chef de l’exécutif de l’île de Ngazidja et président du comité de secours.
 
Ce comité en place depuis une semaine vise à évaluer et identifier les besoins relatifs aux secours des blessés et déplacés et assurer le fonctionnement des centres de soin et des lieux d’accueil. Cette organisation composée par des membres de la présidence de l’île et des ministères et institutions concernées a établi un plan en 7 points qui va de la logistique en passant par les personnes ressources et les lieux d’accueil et d’hébergement.
 
Ce schéma prévoit que le centre de secours et la protection civile (Cosep) sera le point de chute des opérations, mais d’autres lieux publics peuvent être réquisitionnés pour accueillir les déplacés et blessé provenant d’Anjouan. « Le Cosep et l’Injs seront mis à disposition du comité, ainsi que le lycée de Moroni et l’Université, si nécessaire. Et si les déplacés sont en plus grand nombre, nous seront obligés de fermer certaines écoles dans une durée déterminée », explique le conseiller privé du président Abdouloihabi.
 
Le plan prévoit d’accueillir ente 1000 et 1500 déplacés ou blessés sur une durée de 15 jours. « Au delà de 15 jours, nous allons nous revoir pour prendre d’autres mesures », ajoute t-il. Le plus dure dans cette affaire reste le coût financier de cette opération. Pour subvenir aux besoins alimentaires des « réfugiés », se procurer du gasoil…, la facture s’élève à plus de 67 millions.
 
« Les fonds proviendront d’abord du gouvernement de l’île, et seront complétés par l’appui d’institution partenaires que nous avons commencé à les contacter. Les bonnes volontés seront aussi les bienvenues. Nous allons ouvrir un compte qui sera rendu public pour recueillir les dons en toute transparence. Pour la collecte, nous sommes sur le point de voir comment mettre à contribution les fonctionnaire », soutient Bruce, président du comité de secours.
 
Alors que le débarquement a atteint « un point de non retour » selon le gouvernement de l’Union, les rencontres avec les personnes ressources se poursuivent sur le terrain. « Nous avons rencontré le directeur de cabinet du président de la république chargé de la défense. Il a pris en considération notre document et nous a mis en contact avec d’autres structures concernées par la situation. Une collaboration est envisagée avec le ministère de la santé de l’Union qui a apprécié notre plan », poursuit-il.
 
Ce plan prévoit aussi des axes de communication en cas de débarquement. Les ministres chargés de la communication de l’île et de l’Union vont se rencontrer pour étudier quelle est la conduite à tenir durant cette période cruciale.
 
Ahmed Abdallah
240108/aa/hzkpresse/15h00
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