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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 17:00

 

Jeudi 10 Avril 2008- 20:54:06 MALANGO - 
Le Français "Jean-Louis Victor Alexandre Gayout de Falco de Puyraveau-Puybereau de Miglos et Casteldiai, XVe Baron-Seigneur et Roy de Lasbadias", qui revendique la nationalité anjouanaise qui lui a été accordée en 1997 par le régime séparatiste, a été arrête à Anjouan il y a quelques jours.
 

 

Selon une source gouvernementale, "de lourdes charges pèsent contre lui". Arrivé avec son jeune fils en pleine genèse de l'Etat sécessionniste après avoir pris contact avec le docteur Zaïdou, l'un des idéologues du mouvement basé à la Réunion, cet original poursuivait dans l'archipel un vieux rêve séparatiste que sa famille n'avait pu réaliser en Occitanie. Il participera à l'encadrement des miliciens avant d'être nommé "ambassadeur plénipotentiaire extraordinaire itinérant de l'Etat d'Anjouan", puis de prendre durant quelques semaines la direction de la région de Domoni.

Marié dans cette même région, où il vivait avec sa jeune épouse comorienne et leurs enfants, il n'avait pas renoncé à son rêve et s'engageait ponctuellement aux côtés du régime de Mohamed Bacar, à la dernière investiture duquel il n'avait pas manqué d'assister. Récemment, il avait été nommé par le ministre de l'Intérieur du régime rebelle "conseiller juridique des communes du sud" de l'île.

VM

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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 13:19

Nous vous proposons ci-dessous le témoignage du journaliste Mohamed Soilihi, rédacteur en chef du journal alwatwan après une visite de travail d’une semaine  Anjouan.

 

Le journaliste Mohamed Soilihi faisait partie des victimes du système Mohamed Bacar. Il était en effet contraint de fuir en catimini l’île d’Anjouan après le saccage de l’ORTC en avril 2007 (voir ICI) par les milices de Bacar alors qu’il était activement recherché. Il a certainement ressenti un réel plaisir d’être au premier rang de ceux qui ont foulé le sol d’une Anjouan libérée.

 

Cet article vient d’être publié par le journal Alwatwan  N° 1048 du vendredi 11 avril 2008 
 :

 

 

Choses vues, choses entendues dans Anjouan « libérée »

 

« A votre descente à Ouani ou au port de Mutsamudu, vous assisterez à l’émouvante scène de passe des colliers de fleurs à des proches, déplacés, qui reviennent. Ce sont des maris, des frères, des mères, des sœurs, des enfants ou tout simplement des amis qui n’étaient pas en odeur de sainteté auprès des autorités rebelles. Mais il y a aussi ces anjouanais qui s’étaient terrés au fond de l’île. Maintenant, réapparus, ils font le tour des maisons et des quartiers pour savourer l’air de liberté. Derrière cette joie populaire, il y a aussi la tristesse des familles qui ont des enfants, maris, oncles ou autres personnes détenus pour leur part active dans la rébellion de Mohamed Bacar ». Notre reporter a fait le tour de l’île, il raconte.

 

La population de Ndzuwani, cette île de l’Union des Comores dirigée, une décennie durant, par un pouvoir séparatiste de Bacar, se remet progressivement.

Deux semaines se sont écoulées depuis la libération de l’île, le 25 mars dernier, par l’Armée nationale de développement soutenue par la force de la coalition formée par des troupes tanzanienne et soudanaise.

Avec la reprise du trafic aérien et maritime à destination de Ndzuwani, suspendu pour des raisons de sécurité, les gens se croisent dans les aéroports et ports des îles. Tout le monde se rend à Ndzuwani. Certains ont été interdits de séjour dans leur île natale par le régime déchu des rebelles.

A l’aéroport de Hahaya, vous les entendrez louant Dieu pour la libération de l’île qui leur permet, enfin, de s’y rendre en toute quiétude.

A Ouani ou au port de Mutsamudu, vous assisterez à l’émouvante scène de passe des colliers de fleurs à des chers forcés à rester à distance par le régime déchu. Ce sont des maris, des frères, des mères, des sœurs, des enfants ou tout simplement des amis qui n’étaient pas en odeur de sainteté avec les autorités rebelles. Mais il y a aussi ces « exilés » de l’intérieur, qui s’étaient terrés, qu’on ne voyait plus. Maintenant, réapparus, ils font le tour des maisons et des quartiers pour savourer la liberté.

Mais cette joie populaire ne cache pas cette autre réalité : la tristesse des familles qui ont des enfants, maris, oncles ou autres personnes en prison pour leur part active dans la rébellion de Mohamed Bacar. Ce sont des militaires, des politiciens et des commerçants. Certaines familles ont jusqu’à trois enfants qui ont servi comme milices de Bacar. C’est le cas de cette famille de Chiwe, une banlieue de Mutsamudu, dont le père est incarcéré à la maison d’arrêt de l’île à Koki et le fils en détention à la Réunion en compagnie de Mohamed Bacar.

En début de semaine, c’est la mère de Mohamed Bacar, accompagnée d’enfants et petits-fils et des milices, qui a été appréhendée par les militaires de l’And lorsqu’elle s’apprêtait à monter dans un kwasa-kwasa pour Mayotte.

Hier matin, des véhicules de l’And et des militaires avaient pris position dans la localité de Mirontsi pour des fouilles à la recherche d’armes et leurs détenteurs. Une opération qui entre dans le volet du ramassage des armes à Ndzuwani.

Ndzuwani se remet lentement. Les nouvelles autorités de la transition ont du pain sur la planche compte tenu de l’état dans lequel Bacar ont laissé l’île. A commencer par la restructuration de l’enseignement qui a beaucoup souffert. Les principaux animateurs des mouvements syndicaux ont été affectés loin des centres urbains ou tout simplement suspendus de leurs fonctions et remplacés par des jeunes, souvent, sans aucune maîtrise en matière d’enseignement.

Les infrastructures, notamment les routes et les ponts, sont dans un piteux état. C’est tout un vaste chantier qui attend les futures autorités insulaires qui doivent relancer la vie dans toutes ces composantes (politique, société et économie).

Mais attendant, les manifestations de joie pour la libération se multiplient en ces mois anniversaires de la naissance du Prophète à travers lesquelles les anjouanais font des prières de recueillement suite à leur délivrance sans trop de mal.

Samedi 5 avril, après avoir présidé le grand rassemblement national après la libération de Ndzuwani, le chef de l’Etat, profitant de son séjour dans l’île, a participé au barzangue organisé à la mosquée Chababi de Mutsamudu. Ce soir là, le président Ahmed Abdallah Sambi a manifesté sa joie en chantant et reprenant en chœur les kaswida (chants religieux). Il a dansé avec la population après dix mois d’absence à Ndzuwani.

L’autre moment fort de la fête de la libération de Ndzuwani a été le concert populaire de « la victoire de la diplomatie comorienne », dimanche au stade Missiri de Mutsamudu. Des artistes venus des îles de l’Union des Comores ont tenu la population éveillée jusqu’à tard dans la nuit. Ils ont joué le toirab, le folk, la musique moderne ainsi que les danses dites de la nouvelle génération (Coupé décalé et autres). Le ministre des Relations extérieures, Ahmed Ben Said Jaffar, et l’ancien ministre de l’Education de Ngazidja, Mohamed Issimaila, prononceront quelques mots à l’assistance. Ils ont interpellé surtout les jeunes à ne plus jamais accepter de servir des idées séparatistes.

Ndzuwani vit au rythme quotidien des festivités de la libération. Mardi, la population a été conviée à une danse de shigoma et le chef de l’Etat a reçu, de dimanche à mercredi, des délégations venues des différentes régions et localités de l’île pour lui présenter leurs félicitations suite à la libération de l’île sans déplorer des vies humaines et trop de dégâts matériels.

M. Soilihi Ahmed

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8 avril 2008 2 08 /04 /avril /2008 12:11
 
APA-Moroni (Comores) 08-04-2008 : Mohamed Bacar menacé par des co-détenus comoriens L'ex-homme fort de l'île d'Anjouan, incarcéré à La Réunion depuis le 1er avril après la demande d'arrestation et d'extradition formulée par le gouvernement comorien aux autorités françaises, vient d'être expressément placé en cellule au centre pénitentiaire du Port, a appris APA de bone source à Moroni.
Des co-détenus de nationalité comorienne l'ont, en effet, menacé de mort.
C'est pour sa sécurité que Mohamed Bacar se trouve, depuis lundi 7 avril, dans une cellule isolée et attend, avec appréhension, la réponse de l'Office français de protection des refugiés et apatrides (Ofpra) à sa demande d'asile politique en France.
En cas de refus, le colonel déchu serait contraint de quitter La Réunion.
Les autorités comoriennes espèrent que la France l'extradera vers Moroni pour être jugé pour crimes et tortures contre la population anjouanaise.
Selon plusieurs témoignages dignes de foi, Paris serait en négociation avec plusieurs pays africains pour trouver à son hôte encombrant un point de chute.
Mohamed Bacar, président de l'île d'Anjouan entre 2001 et 2008, a quitté le pouvoir le 24 mars 2008 à l'issue d'une opération militaire conjointe de l'armée comorienne et des forces de l'Union Africaine.
Après avoir fui vers Mayotte, il avait rejoint l'île de La Réunion.
MI/mn/APA 08-04-2008
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5 avril 2008 6 05 /04 /avril /2008 18:37

 

APA-Moroni(Comores) Pour sa première visite à Anjouan après la libération de l'île par l'armée comorienne et les forces de l'Union Africaine, le président comorien, Ahmed Abdallah Sambi, a eu droit à tous les honneurs.
Le petit aéroport de Ouani, à seulement cinq kilomètres de Mutsamudu, la capitale de l'île, a été pris d'assaut, dès le lever du jour, par une foule très nombreuse. La dernière visite de Sambi sur l'île remonte au mois de mai 2007.
Lorsque le 5 juin de la même, il a voulu se rendre dans son Anjouan natale pour rendre visite à sa famille, l'appareil à bord duquel il avait pris place a été empêché d'atterrir et avait même essuyé des tirs des rebelles de Mohamed Bacar.
C'est dans un stade Missiri plei
n comme un œuf que la population s'est donné rendez-
vous pour accueillir, avec un faste peu habituel, le président de l'Union des Comores, accompagné de son gouvernement au grand complet et des autorités de Ngazidja et de Mohéli, les deux autres îles de l'archipel.
Dans son discours à cette occasion, le président Sambi a dit espérer que la fin du régime Bacar signera l'acte de décès du séparatisme à Anjouan. Il a appelé les Anjouanais à se pardonner et à ouvrir une nouvelle page politique.
« Je sais combien vous avez souffert ; vous avez été torturés. Je vous appelle à faire confiance en la justice. Nul n'a le droit de se faire justice. Gardez-vous des règlements de comptes ! », a lancé le chef de l'Etat comorien dans un élan lyrique dont il a seul le secret.
Il a rendu un vibrant hommage aux présidents tanzanien, soudanais, libyen et sénégalais, mais aussi à la France pour leur appui tant humain que logistique dans l'opération de rétablissement de l'ordre à Anjouan.
Au cours de son discours, le président Sambi a également déclaré que la France est «seulement une amie, non une soeur» faisant ainsi plus ou moins clairement allusion aux mauvaises relations actuelles entre la France et les Comores.

Ceci d'autant qu'après la fuite ou l'exfiltration de Bacar, les autorités de Moroni auraient découvert dans une cave de son domicile privé plusieurs cartons de munitions estampillés "Ambassade de France".
A cela s'ajoute le crash d'un hélicoptère la veille du débarquement du 25 mars, que l'on soupconne d'avoir voulu exfiltrer Bacar.
Dans les principales artères de Moroni et de Mutsamudu, des posters géants du président Sambi sont accrochés aux mûrs, mais aussi des photos de Mouammar Kaddafi, de Abdoulaye Wade, d'Omar El-Bachir ou encore de Jakaya Kikwete.
Le 25 mars dernier, des troupes régulières comoriennes appuyées par des soldats de l'Union Africaine ont chassé du pouvoir le président autoproclamé de l'île d'Anjouan, Mohamed Bacar.

 

Source: IM/aft/APA 05-04-2008

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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 19:17

Source : Panapress
Moroni - 02/04/2008

Aucune agence de voyages, maritime ou aérienne, n'a désormais le droit de transporter des Comoriens dits "clandestins" en provenance de l'île de Mayotte, a annoncé la vice-présidence comorienne chargée du ministère des Transports, dans une note parvenue mercredi à la PANA à la Moroni.

"C'est pour des raisons de sécurité que nous avons pris cette mesure", a expliqué le secrétaire général au département des Transports à la vice-présidence, M. Abdillah Mouigni, qui a prévenu que les contrevenants s'exposeront à des sanctions, dont le refoulement des passagers vers le lieu de leur embarquement.
Après l'intervention de l'armée comorienne à Anjouan le 25 mars dernier et la fuite du colonel Mohamed Bacar, le lendemain, vers Mayotte, les autorités comoriennes avaient mis en place un certain nombre de mesures de sécurité aux frontières, notamment pour les passagers en provenance de Mayotte.
Plusieurs tentatives de déstabilisation, réussies ou déjouées, ont souvent eu comme point de départ Mayotte, l'île comorienne sous tutelle française depuis l'indépendance de l'archipel en 1975.
Pour l'opinion publique comorienne, cette note serait prise en représailles à l'endroit des autorités françaises de Mayotte accusées, à tort ou à raison à Moroni, d'avoir contribué à l'évasion du colonel déchu.
Sous son règne à Anjouan, souligne-t-on, l'ancien homme fort de l'île aurait passé un accord secret avec les autorités françaises de Mayotte, leur laissant débarquer les Comoriens refoulés de Mayotte où ils étaient considérés comme des "clandestins".
Selon une source anjouanaise qui a requis l'anonymat, Mohamed Bacar et Jaffar Salim, son ministre de l'Intérieur de l'île arrêté samedi dernier par l'armée, auraient perçu 30 euros par "passager" dit clandestin débarqué à Anjouan.

Moroni - 02/04/2008
Source: Panapress

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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 13:31

Comores / Politique & institutions

 

Moroni, le lundi 31 mars 2008 (HZK-Press)Une douzaine de caisses chargées de munitions a été trouvé dans les sous sols de la résidence privée de l'ex-chef de la rébellion anjouanaise, le colonel Mohamed Bacar, par les forces d'intervention de l'armée nationale lors des perquisitions opérées entre mercredi et jeudi dernier.

 Cette découverte présentée comme un « butin de guerre » n'aurait jusque là rien d'anormal s'il n'avait pas la particularité de porter une identification jugée « suspecte », par les nom et adresse du destinataire : « M. l'attaché militaire Forces armées Ambassade France Moroni Comores » inscrits sur chacun des caissons en bois.

 Une adresse présentée comme « suspecte » par l'état-major, en présence de la presse nationale et internationale et qui soulève des interrogations quant à l'origine exacte des cartons en question, et les conditions dans quelles ils ont pu parvenir jusqu'aux autorités anjouanaises.

 Après la diffusion vendredi soir des premières images à la télévision nationale, il semble que l'ambassade de France à Moroni, qui n’a pas encore apporté un démenti officiel, aurait demandé au gouvernement comorien des éléments d'information précis devant permettre aux services français compétents de mener leurs propres enquêtes pour déterminer « la traçabilité » de ces munitions qui pourraient provenir d'un don de la France accordé aux Comores depuis 2001, indiquait à HZK-Presse une source indépendante.

 Selon une source proche du dossier, et qui a requis l'anonymat, même le poste d'attaché militaire à l'ambassade de France inscrit sur les cartons n'existerait plus depuis cette époque là. Depuis deux ou trois ans la France a affecté un « attaché de défense » non résident pour les Comores.

 Dans tous les cas, seule une enquête indépendante permettrait de lever les suspicions qui pèsent sur l'ambassade de France, soupçonné d'avoir aidé le colonel Bacar à préparer sa résistance à l'opération militaire de l'AND, à travers ces caisses de munitions découvertes la semaine dernière au domicile de l’ex-chef de l’exécutif d’Anjouan déchu le 25 mars dernier.

 Des munitions de guerre dont la quantité est considérée comme très importante, estimée à quelques dizaines de milliers de balles et autres grenades, indique-t-on de source proche de l’AND.

 El-Had Said Omar

310308/eso/hzkpresse/12h00

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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 20:13
Comores / Politique & institutions

Moroni, vendredi 28 mars 2008 (HZK-Presse) « L’opération est plus que bien passée. On s’attendait qu’ils tiennent un peu plus, mais ils n’ont pas fait le poids ». Cette phrase du Colonel Salimou, chef d’état major de l’armée nationale de développement montre combien l’assaut a été facile pour les forces loyalistes.

Débuté dans la nuit du lundi 24 mars le débarquement s’est soldé en moins de 48 heures par une victoire nette et sans bavure, face à une résistance était très molle. A part quelques échanges de tirs dans certaines villes et lieux stratégiques, les hommes de Bacar n’ont pas beaucoup tenu. Seul le « Pentagone », le quartier général de la Force de Gendarmerie Anjouanaise (FGA) a traîné l’avancée des troupes de la coalition. C’est jusqu’à mardi 11 heures que les éléments de l’AND appuyés par leurs alliés tanzaniens et soudanais sous mandat de l’UA, sont venus à bout des tirs rebelles.

« Il a fallu que le bateau envoie un obus pour mettre fin à la résistance de Mirontsy. Les militaires de la FGA ont riposté mais nous étions en position de force par rapport à eux. Lorsque cet obus est tombé, ils ont pris la fuite », se souvient un soldat membre de l’équipe qui a attaqué la caserne. Une dame est décédée lors des affrontements.

Les opposants de Bacar vont se souvenir longtemps de cet endroit situé au sud de Mutsamudu. Les hommes politiques hostiles au régime et les pro Sambi sont passés par ce lieu de détention réputé pour sa terreur. Certains prisonniers sont libérés après 3 mois de détention dans la torture et l’humiliation.

Après cette résistance, plus rien n’était aux mains des rebelles. L’aéroport et le port étaient les premiers lieux stratégiques tombés aux mains des militaires de la coalition. Mardi, les bateaux civils réquisitionnés pour l’opération ont pu accoster au port. Dans l’après-midi de mardi, la situation revient presque à la normale. Les bruits et la terreur des milices de Bacar ont laissé place à la liesse d’une population qui a passé des mois dans l’oppression.

Les forces de l’opération « Démocratie aux Comores » sont accueillies en héros. Tout le long de la route qui mène de l’aéroport jusqu’en ville, la population applaudissait au moindre passage d’un camion de la coalition. Les militaires loyalistes ont reçu des cadeaux de la part des habitants de Mutsamudu. Eau minérale, cigarettes et du repas sont offerts à volonté aux forces tanzaniennes, soudanaises et de l’AND.

« Ce sont des libérateurs et ils méritent cet accueil triomphal. On leur offre tout ce dont ils ont besoin », lance une femme en short et tricot installée à l’entrée du port. Pendant que les habitants de l’île savourent les premières heures de la libération, les rebelles sont traqués un par un et conduits au port et à l’aéroport.

Au port de Mutsamudu sont placés sous surveillance militaire plus d’une centaine de milices capturés ou qui se sont rendus de leur gré. A l’aéroport de Ouani, la gendarmerie nationale détenait les responsables politiques à proximité de la piste. A l’intérieur de l’île, les opérations de ratissage se sont poursuivies en vain pour trouver le colonel rebelle. Vers 17 heures, le gouvernement de l’Union a foulé le sol anjouanais.

« Le gouvernement et le peuple comorien sont reconnaissants des efforts déployés par les militaires. C’est la joie dans tous les cœurs. Nous sommes venus préparer le terrain pour la prochaine équipe qui va diriger l’île en attendant les élections », déclare le vice-président Ikililou Dhoinine, désigné administrateur provisoire d’Anjouan par le chef de l’Etat, jusqu’à la nomination du président intérimaire.

La nuit tombée, seuls le ministre des transports et l’ancien premier ministre Caabi Elyachourtu Mohamed étaient les gros poissons encore dans les filets de l’AND. Malgré les alertes de localisation de Bacar, l’ancien homme fort de l’île est passé entre les mailles du filet. C’est ce mercredi que la population apprendra sa fuite vers Mayotte.

« On nous a averti vers18 heures du départ de Bacar à Mayotte. Rapidement, on a saisi toutes personnalités compétentes pour qu’il soit extradé le plus rapidement possible. Rappelez-vous que des mandats d’arrêt étaient déjà lancé contre lui et ses hommes », martèle Mohamed Dossar, ministre de la défense le matin du mercredi.

A la mi-journée, son garde du corps est attrapé. Il révèle que « Bacar est sorti par la région de Hajoho avec une dizaine de ses hommes armés. Pour prendre une vedette en passant par la forêt ». La nouvelle provoque la colère d’une population qui n’a pas tardé à descendre jeudi après midi dans la rue, à travers une marche de protestation qui a rallié les villes de Mutsamudu et Ouani par une marrée humaine.

Ahmed Abdallah
280308/aa/hzkpresse/6h00

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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 12:05

MORONI - Environ 200 personnes manifestaient jeudi matin près de l'ambassade de France à Moroni, capitale des Comores, pour protester contre la fuite mercredi dans l'île française de Mayotte de Mohamed Bacar, président renversé de l'île comorienne d'Anjouan, selon un journaliste de l'AFP.

De nombreux jeunes participaient à cette manifestation aux alentours de l'ambassade.

Une source diplomatique jointe par l'AFP de Mutsamudu, la capitale d'Anjouan, a confirmé qu'une "manifestation spontanée" se déroulait "devant l'ambassade de France à Moroni", capitale de l'Union des Comores. Ces manifestants "protestent contre le fait que M. Bacar soit en France, à Mayotte".

"Un ressortissant français, directeur d'une école primaire à Moroni, a été pris à partie ce (jeudi) matin à Moroni alors qu'il se rendait à son travail", a ajouté cette source contactée à Moroni.

Sur une affichette brandie par un manifestant à Moroni, on pouvait lire: "La France, libérez Mohamed Bacar".

"Nous sommes ici pour dire à la France que nous ne sommes pas prêts à avaler la nouvelle couleuvre qu'elle veut nous faire avaler", a lancé à l'AFP l'un des manifestants, Idriss Mohamed, la soixantaine.

M. Bacar, renversé par une opération lancée mardi par l'armée comorienne soutenue par des troupes mandatées par l'Union africaine (UA), a fui mercredi avec plusieurs personnes de son entourage pour l'île française de Mayotte où il a demandé l'asile politique. M. Bacar était activement recherché depuis le début de cette opération.

En outre, des manifestations d'Anjouanais étaient en cours jeudi à Mayotte (France) pour protester contre la présence de M. Bacar sur cette île. L'aéroport de Pamandzi (bien: Pamandzi) était jeudi matin protégé par les forces de l'ordre, selon le correspondant de l'AFP à Mayotte. Des pavés ont été lancés contre des automobiles et deux personnes originaires de France métropolitaine ont été blessés.

Il est question de transférer Mohamed Bacar à l'île française de La Réunion à bord d'un avion militaire, selon des sources proches de la préfecture de Mayotte, île française de l'archipel des Comores, dans l'Océan indien.

La France "étudie la demande d'asile politique" de Mohamed Bacar, "qui est sous la surveillance de la gendarmerie à Mayotte", a déclaré jeudi à La Réunion le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo.

Nicolas Desforges, directeur de cabinet de M. Jégo, avait confirmé mercredi que Mohamed Bacar était arrivé à Mayotte.

La France a soutenu l'opération militaire contre M. Bacar en transportant des troupes africaines vers les Comores.

Mayotte avait décidé de rester française alors que le reste des Comores devenait indépendant en 1975. Elle est devenue un Eldorado dans la région attirant les clandestins, dont de nombreux Comoriens.

(©AFP / 27 mars 2008 09h02)

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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 12:02
MUTSAMUDU (Comores) - Le ministre comorien de la Défense Mohamed Bacar Dossar a annoncé jeudi qu'il "ferait tout" pour que l'ex-président renversé d'Anjouan Mohamed Bacar, qui a fui à Mayotte (France), soit jugé aux Comores, appelant la France à donner suite à la demande de Moroni pour son retour.

"Nous avons été saisis par les autorités françaises hier soir (mercredi) pour nous prévenir de l'arrivée de M. Bacar à Mayotte, accompagné d'une dizaine de personnes", a-t-il dit à la presse à Mutsamudu, capitale d'Anjouan.

"Il a quitté Anjouan à bord d'une vedette rapide, il a un frère à Mayotte et nous savons qu'il a eu des contacts (avec son frère)". "La justice a émis un mandat d'arrêt international contre M. Bacar, notamment pour tortures".

"Nous espérons donc que la France prendra en considération la requête émise par la partie comorienne demandant le retour de M. Bacar aux Comores pour y être jugé".

"Nous comprenons la déception et la colère des Comoriens, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que Bacar et ses collaborateurs reviennent et soient jugés aux Comores", a insisté le ministre.

Le gouvernement comorien a transmis jeudi cette demande à l'ambassadeur de France à Moroni.

"J'ai rencontré l'ambassadeur de France ce (jeudi) matin. Nous avons demandé à la France l'extradition du colonel Mohamed Bacar conformément aux mandats d'arrêt internationaux qui ont été lancés contre lui", a déclaré lors d'une conférence de presse le ministre comorien de l'Energie, Houmadi Abdallah, qui assure l'intérim du ministre des Affaires étrangères.

"Le débarquement avait deux objectifs: libérer Anjouan et faire juger les chefs séparatistes. Or, Mohamed Bacar est l'un de ces chefs séparatistes", a ajouté M. Houmadi.

Interrogé jeudi par l'AFP à Moroni, capitale des Comores, le procureur de la République Mzé Azad a dit que la France et les Comores n'avaient pas conclu d'accord d'extradition.

"M. Bacar s'est présenté à Mayotte les armes à la main, cela devrait être pris en compte par rapport à la demande d'asile politique qu'il a formulée", a déclaré M. Dossar. "Nous attendons maintenant les explications du gouvernement français pour clarifier les circonstances de ce départ et avons demandé aux autorités françaises la liste des personnes qui accompagnent M. Bacar".

A propos de l'existence de la peine capitale qui pourrait faire obstacle au retour de M. Bacar, le ministre a répliqué: "la peine de mort existe aux Comores, mais n'a été appliquée que deux fois depuis l'indépendance (en 1975). Donc, on ne peut pas dire que nous sommes réputés comme un pays où les criminels sont systématiquement exécutés".

M. Bacar était activement recherché depuis le début mardi à l'aube de l'opération lancée par l'armée comorienne et les troupes de l'Union africaine pour le renverser.

La France a soutenu cette opération en transportant des troupes africaines.

Mayotte avait décidé de rester française alors que le reste des Comores devenait indépendant en 1975. Elle est devenue un Eldorado dans la région attirant les clandestins, dont de nombreux Comoriens.

(©AFP / 27 mars 2008 09h52)

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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 21:47
MUTSAMUDU (Comores) - L'ex-président renversé de l'île comorienne d'Anjouan, le colonel Mohamed Bacar, est arrivé mercredi après-midi dans l'île française de Mayotte et a demandé le droit d'asile, a déclaré à l'AFP une source proche du dossier sous couvert d'anonymat.

"Le colonel Mohamed Bacar est arrivé à 15h00 locales (12h00 GMT) à Mayotte mercredi à bord d'un bateau rapide. Il était accompagné d'une dizaine de personnes, dont certaines armées", a indiqué cette source.
"M. Bacar est actuellement en zone de rétention ainsi que les personnes qui l'accompagnaient. Ils ont tous fait une demande d'asile politique en France suite aux évènements intervenus à Anjouan", a précisé cette source.
De son côté, le ministre de la Défense comorien et directeur de cabinet du président de l'Union des Comores, Mohamed Bacar Dossar, s'est refusé mercredi soir à commenter ces informations.
"Ce n'est pas à moi de confirmer cela, voyez avec les autorités françaises", a-t-il déclaré à l'AFP depuis Mutsamudu, capitale de l'île d'Anjouan.

Source: Romandie News(AFP / 26 mars 2008 21h22)

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