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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 11:30

Source Alwatwan.net / 04 novembre 2008

Sambi A ceux qui versent dans ‘‘l’amalgame’’, le président Sambi a rappelé que ‘‘la tournante ne signifie pas un pouvoir détenu par une île, c’est plutôt la gestion du pays tout entier confiée à un ressortissant d’une île de l’Union’’.
De même, il a levé le voile sur les reformes qu’il compte proposer, entre autres, le changement d’appellations de certaines autorités, la réduction de la fréquence des élections, l’harmonisation des mandats des élus, ainsi que la possibilité pour le pouvoir exécutif de dissoudre le parlement et pour ce dernier de censurer le gouvernement ‘‘pour l’intérêt supérieur de la nation’’.

Le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a regagné, hier matin, le palais de Beit-Salam, siège du pouvoir central à Moroni, après soixante douze heures passées dans l’île de Mwali. A Fomboni, le chef de l’Etat était allé témoigner, devant la population de l’île, de sa foi de céder le pouvoir suivant le mécanisme de la présidence tournante en 2010.
Depuis qu’il a proposé l’idée de procéder à des aménagements de la constitution, une certaine opinion lui prête, en effet, l’intention de vouloir rester longtemps encore à Beit-Salam et mettre ainsi en péril le prochain mandat de la présidence tournante qui a toutes les chances d’échoir à l’île autonome de Mwali.
Vendredi 31 octobre, dans un discours radiodiffusé en direct de la radio nationale, le président Sambi a dit aux Mohéliens sa volonté de respecter le principe de la tournante conformément aux dispositions constitutionnelles. ‘‘Je n’ai aucunement l’intention de m’éterniser au pouvoir’’, a-t-il déclaré avant d’ajouter : ‘‘La tournante doit tourner afin de désarmer les séparatistes disséminés dans les îles de Ndzuwani, Mwali et Ngazidja’’. A ceux qui versent dans ‘‘l’amalgame’’, le président Sambi a rappelé que ‘‘la tournante ne signifie pas un pouvoir détenu par une île, c’est plutôt la gestion du pays tout entier confiée à un ressortissant d’une île de l’Union’’. Le chef de l’Etat a clairement fait connaître aux habitants de Mwali, pour les rassurer, ses motivations dans cette proposition de révision de la loi fondamentale de la République : la similitude d’appellations des nombreuses institutions de l’Union et des îles entraînant cacophonie et dysfonctionnement des affaires de l’Etat.

Dans le respect de l’autonomie des îles

‘‘Le pays étant gouverné par quatre constitutions, autant de présidents, d’équipes ministérielles et de parlements générant de conflits de compétences permanents entre les différentes entités’’.
Le président Sambi, rappelant que la constitution lui en confère le pouvoir, a annoncé son intention d’organiser un referendum sur la révision de certaines dispositions constitutionnelles en 2009. Dans le respect de l’autonomie des îles, il va proposer le changement d’appellations, notamment des présidents des îles et leurs ministres ainsi que des députés des îles. Il proposera également une formule visant à réduire la fréquence des votes de chaque année dans le pays. ‘‘Des opérations électorales dont le pays n’est pas en mesure de supporter tout seul vu leur poids financier’’. Le président Sambi estime qu’il faudrait harmoniser les mandats des élus, notamment entre les chefs des exécutifs, celui de l’Union et ceux des îles, pour que leurs scrutins se tiennent en même temps sur l’ensemble du territoire national. Il pense la même chose pour les parlementaires et les maires. Sambi s’est montré même disposé à la tenue des présidentielles simultanées avant 2010 ou au-delà, ‘‘s’il on parvient à un consensus compte tenu de l’échéance des mandats des autres’’.

Le président croit nécessaire également d’insérer dans la loi fondamentale des dispositions permettant l’exécutif de pouvoir dissoudre le parlement et ce dernier de censurer le gouvernement pour l’intérêt supérieur de la nation. Dans l’optique d’associer les entités insulaires dans la gestion des affaires de l’Union, le président Sambi a annoncé qu’un cadre de Mohéli sera ‘‘bientôt promu à la tête d’une grande société d’Etat’’.

Manque criant de ressources financières pour le développement

Sur un tout autre registre, il a parlé du retour à un approvisionnement normal du pays en produits pétroliers grâce à un montage financier de partenaires des Comores. Un prêt de 9 millions de dollars qui a permis l’achat de plus de 10.000 tonnes de d’essence, de gazole et de jet (Lire à ce propos, notre édition du jeudi dernier).
Le président annoncera dans la foulée la baisse de 100 francs des prix de l’essence et du gazole, et le maintien de celui du pétrole lampant à 300 francs. Il justifie ce maintien par le fait que ce produit a toujours été vendu, auparavant, à perte par la Sch. Quant à la fourniture de l’électricité par la Mamwe, il a annoncé les recommandations faites à la société d’assurer l’éclairage permanent des villes de Moroni, Fomboni et Mutsamudu, capitales des îles. Cependant, il a exhorté les clients de la Mamwe à s’acquitter de leurs factures pour une remise à flot de la société.

Au sujet de la situation économique et financière du pays, le chef de l’Etat est revenu sur le manque criant de ressources financières devant supporter le développement. Tout au long des 33 ans d’indépendance, les régimes qui se sont succédé aux Comores n’ont pas manqué de volonté de bien faire, le fonds leur faisait toujours défaut, a-t-il reconnu. Le président Sambi a déclaré que la vie est loin d’être commode sur l’ensemble des îles de l’Union. Difficultés d’accès aux soins de santé, à l’énergie, à l’enseignement et dans bien d’autres domaines vitaux. Près de 70 à 80 % des fonds émanant des contribuables servent au traitement des salaires des agents de l’Etat pour un budget de 24 milliards de francs comoriens. Ceci illustre bien la maigre marge budgétaire dont dispose le gouvernement pour son fonctionnement et les autres services publics, notamment le remboursement de la dette extérieure.

Compte rendu de M. Soilihi Ahmed
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8 octobre 2008 3 08 /10 /octobre /2008 22:15

 

 

APA-Moroni (Comores) La Direction Nationale de la Documentation et de la Protection de l’Etat (DNDPE), qui fait office, aux Comores, de Renseignements Généraux, a démanté une filière d’immigration clandestine impliquant de nombreux étrangers de diverses nationalités, notamment de Sri-lankais, de Malais ou encore de Singapouriens, a appris APA mercredi à Moroni.

Quatre Sri-lankais viennent d’être arrêtés cette semaine au Kenya et à Mayotte puis refoulés à Moroni pour avoir tenté d’entrer frauduleusement en Europe en utilisant de faux documents d’identité.


Ils avaient auparavant réussi à tromper la vigilance des autorités de la PAF (Police de l’Air et de frontières) des Comores avant d’être appréhendés.

«Ces Sri-lankais sont entrés légalement aux Comores et ont essayé de repartir avec de faux passeports en se faisant passer pour des ressortissants de la Communauté Européenne », a expliqué à APA le commissaire Mfoihaya Mohamed, patron de la DNDPE.


Selon lui, les premières enquêtes font état de complicités comoriennes, notamment celle d’un dénommé Hassane Taoufik, un Comoro-djiboutien qui dispose d’un bureau de change ayant pignon sur rue à Moroni.

«Pour l’image des Comores à l’extérieur, nous n’allons jamais tolérer ce genre de pratiques. Notre pays n’est pas une passoire où les trafiquants de tous ordres pourront facilement transiter pour entrer illégalement en Europe », a ajouté M. Mfoihaya.


Un groupe de Sri-lankais a déjà réussi à s’introduire illégalement en Europe à partir des Comores, selon des sources policières.

Cette fois, les contrôles aux frontières comoriennes sont devenus plus rigoureux.

 

MI/mn/APA

08-10-2008

 

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19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 21:51

 

Source : CLICANOO.COM | Publié le 19 septembre 2008

Ils sont encore 18 à arpenter la base aérienne 181. Les gendarmes du colonel Bacar, ex-président de l’île d’Anjouan, ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être mangés. Sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière depuis six mois, ils cherchent encore un pays d’accueil. Leurs conseils dénoncent une situation « intolérable ».

Pour tous, la mauvaise blague n’a que trop duré. Les Anjouanais font plus que trouver le temps long, et il faut toute l’autorité de leurs anciens chefs militaires pour calmer les ardeurs. Les gendarmes français ne le diront pas tout de go, mais ils en ont plus qu’assez de jouer le rôle de moniteurs de colonie de vacances. Idem pour les patrons de la base aérienne, la préfecture, et les avocats.

Pas question d’un titre de séjour

Depuis près de six mois, les hommes du colonel Bacar sont assignés à résidence à la base aérienne 181, à Gillot. Mais, de fait, ils vivent une véritable rétention administrative depuis tout ce temps. Ils ont en effet l’interdiction de quitter la base aérienne. Pour leurs avocates, la situation n’est plus tenable.« La rétention administrative n’est censée durer que 32 jours au maximum. On a largement dépassé le délai. Ils sont retenus en pleine illégalité », argumente Me Cécile Bentolila qui pointe une « situation intolérable ». Leur ancien président, le colonel Mohamed Bacar a pour sa part réussi à quitter le sol français pour rejoindre le Bénin, mais la plupart de ses hommes sont restés sur le quai. Sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, ils cherchent aujourd’hui un pays d’accueil. Aujourd’hui, la préfecture de la Réunion envisage de les sortir de la base, et ce à court terme.

On nous avait promis…

Julien Balboni

- « Mais il n’est pas question de leur délivrer un titre de séjour. Ils n’ont pas vocation à rester en France. L’Ofpra a rejeté leur demande d’asile. Ils avaient été assignés à résidence à la base aérienne pour des raisons de sécurité, et celles-ci ne posent plus de problèmes aujourd’hui. Ils seront assignés à résidence dans l’île ou ailleurs, le temps que le Quai d’Orsay leur trouve un pays d’accueil. Nous ferons le point le 29 septembre », explique-t-on en préfecture, d’une manière très ferme. Une situation qui déplaît fortement aux Anjouanais. « Nous avons été innocentés des faits qui nous étaient reprochés. On nous avait promis d’être libérés rapidement après le départ de Mohamed Bacar. On a fait preuve de patience. Aujourd’hui, après six mois, moralement, cela devient difficile. Et nous ne voulons simplement pas être lâchés dans la nature comme des animaux sauvages, sans papiers ni ressources financières », scande Mohamed Doulclin, nouveau « chef » de la communauté, et ancien ministre du gouvernement anjouanais, dont la femme et ses enfants sont français. Aujourd’hui, il ne reste aux réfugiés qu’à communiquer des adresses à la préfecture, afin qu’ils puissent y être assignés à résidence, mais dans une relative liberté de mouvement. Avant d’être amenés à quitter le sol français. L’errance des soldats du colonel Bacar semble ne pas avoir de fin

- Bacar « va bien » Depuis son arrivée au Bénin, Mohamed Bacar, l’ancien président de l’île d’Anjouan semble « bien aller », selon ses proches restés à La Réunion. « Je l’ai eu au téléphone il y a une semaine, et son moral est bon », explique Abdou R., son ancien directeur de cabinet. Le colonel, formé à Brest, envisage toujours de s’installer un jour en métropole, en Loire-Atlantique, où vivent sa femme et ses enfants. Au Bénin, le président déchu dispose d’une voiture avec chauffeur et d’une résidence fournie par les autorités béninoises. L’Ofpra va rendre de nouvelles décisions Le 25 septembre, la Cour nationale du droit d’asile va examiner l’appel déposé par les avocates des hommes de Bacar contre la décision de l’Ofpra. Trois personnes, actuellement assignées à résidence à la BA 181 sont concernées. Vingt autres recours vont suivre dans les semaines qui viennent. Si la Cour infirme la décision de l’Ofpra, alors les Anjouanais pourront alors obtenir le statut de réfugié.

L’ancien directeur de cabinet pointe à l’ANPE

Parmi la garde rapprochée de Mohamed Bacar, Abdou R. est l’un des plus fidèles. Mais lui a eu la chance, ou plutôt l’opportunité de pouvoir rester sur le sol français. La décision de l’Ofpra (Office de protection des réfugiés et apatrides) a été favorable à cet homme de 54 ans, au français parfait, qui fut l’ancien directeur de cabinet de Mohamed Bacar, à Anjouan. Comme les autres, il a pris le kwassa-kwassa pour échapper à l’attaque de l’Union africaine et des Comores, en mars dernier. De notable, Abdou R. est devenu l’un de ceux qui garnissent les files d’attente des agences ANPE. Entre rendez-vous, bilans de compétences, démarches administratives, l’Anjouanais découvre le quotidien des exclus à la française. Ne pas non plus le pleurer : il perçoit depuis peu le RMI, ce qui lui permet d’aider sa famille restée à Anjouan tant que faire se peut. « Aux Comores, l’homme est le chef de famille, il se doit de subvenir aux besoins de ses enfants, je dois pouvoir les aider à faire leurs études », explique-t-il d’une voix posée. Abdou R., réfugié en France, ne peut plus revenir chez lui, sous peine d’être inquiété là-bas, et de ne plus pouvoir revenir sur le sol français. « Je n’ai pas d’autre choix que de rester ici, et je compte tout faire pour m’intégrer. Je me sens déraciné, tout de même. Les Comores restent mon pays, mais je n’ai pas d’autre choix que de l’oublier pendant un certain moment », insiste-il. L’ancien directeur de cabinet cherche un job. Un poste d’enseignant, de formateur ou de traducteur fera l’affaire

 

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16 septembre 2008 2 16 /09 /septembre /2008 12:40

Une cargaison de 8 500 tonnes de riz est arrivée dimanche au port de Moroni en provenance de New Delhi (Inde). Un nouveau chargement de 4 000 t est attendu les semaines à venir. Autrement dit, les Comores ne risquent pas d'être confrontées de si tôt à une rupture de stock.

Selon le directeur technique de l'Onicor, M. Amerdine Mohamed, les meilleures conditions dans lesquelles cette cargaison a été achetée pourraient favoriser une baisse substantielle du prix au kilogramme.

La nouvelle cargaison de 8 500 tonnes de riz pourrait couvrir deux mois, selon les prévisions du directeur technique de l'Onicor, M. Amerdine Mohamed qui annonce, dans la foulée, l'arrivée d'un nouveau chargement de 4000 t les semaines à venir. ''Nous avons passé une commande totale de 25 000 tonnes pour une consommation semestrielle. Cependant, pour des raisons liées à notre capacité de stockage, il était difficile de tout recevoir en même temps et nous avons dû, à cet effet, échelonner l'arrivée du bateau » nous a-t-il dit. De quoi rassurer la population quant à la disponibilité de la première denrée alimentaire des Comoriens !

Selon lui, le traitement de faveur dont ils ont pu bénéficier lors de la commande de la présente cargaison pourrait être pris en compte dans la nouvelle structure de prix. ''La tonne nous a été vendue à 640 dollars alors que le prix était de 900 sur le marché'' a poursuivi Amerdine. Il explique cette bienveillance par des considérations diplomatiques. S'il hésite encore sur le prix exact du kilogramme de riz en renvoyant la balle au ministère de l'Economie, il n'en assure pas moins qu'il sera beaucoup plus attractif que celui actuellement en cours. Selon des sources dignes de foi, le kilo pourrait revenir au consommateur à 370 fc. Une information à prendre avec des pincettes, en attendant la publication de l'arrêté ministériel.

Il faut dire que la dernière cargaison de riz commandée par l'Onicor remonte à neuf mois. Entre temps, la société a piloté plusieurs opérations de dépannage avec des sociétés ou groupements privés dont l'Opaco (Organisation patronale des Comores). Selon toujours Amerdine Mohamed, les difficultés de la Bic, empêtrée dans une crise avec Nicom, n'avaient pas permis à l'établissement de renouveler ses stocks de riz. ''Nous étions sérieusement handicapés. Il a fallu qu'Eximbak accepte finalement de nous accompagner pour relancer encore la machine'' a-t-il dit.

L'Onicor a fait l'objet, ces derniers temps, de plusieurs critiques, parfois acerbes, de la part aussi bien de la population que des milieux économiques. Certaines voix officielles sont allées jusqu'à réclamer la libéralisation du secteur d'importation de riz pour cantonner l'Etat dans son strict rôle de régulateur de prix. Dans une récente conférence de presse, le ministre des Finances de l'île de Ngazidja, M. Youssouf Said, avait soutenu cette thèse pour, dit-il, « en finir avec les ruptures de stock à répétition ».
M. Inoussa
Al-watwan 16 septembre 2008

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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 17:22
Moroni, Comores – Une société de recherche et d'exploration des fonds marins, Indian Ocean Exploration (IOE) basée à Maurice, a signé avec le gouvernement des Comores, une convention de recherche d'épaves de navires dans les eaux comoriennes, a indiqué vendredi à la PANA une source officielle comorienne.

La convention signée par le vice-président comorien, Idi Nadhoim, et le représentant de l'IOE, Alexis Resenfeld, autorise la société indienne à prospecter les fonds sous-marins comoriens supposés regorger de nombreuses épaves des navires qui circulaient sur cette partie de la route des Indes.
Elle prévoit, selon Alexis Resenfeld, "la recherche autour de l'archipel des Comores de navires qui auraient disparu dans les eaux de l'archipel, leur fouille et leur exploration au cours des XV, XVI et XVII èmes siècles".
"Il n'est pas exclu que des navires anciens aient fait naufrage dans cette partie nord du canal de Mozambique", a indiqué un fonctionnaire du ministère des Transports, soulignant la possibilité de découvrir d'énormes "richesses pour l'histoire" si l'exploration s'avérait concluante.
Pour lui, c'est l'occasion de connaître un peu plus sur la route des Indes ouverte par Vasco de Gama en 1498.

La société Indian Ocean Exploration qui aurait identifié près d'une dizaine de navires naufragés dans sa zone d'intérêt, compte trouver d'importants matériaux pour l'histoire et entend partager "à égalité" avec le gouvernement des Comores le résultat de ses recherches.

Dans une note d'information, l'IOE a estimé qu'un navire sur cinq perdu sur la route des Indes est englouti par les eaux de l'archipel des Comores.
Moroni - 05/09/2008
Pana
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26 août 2008 2 26 /08 /août /2008 15:55
 
LU POUR VOUS : COMORES : Inquiétudes face à de possibles troubles sociaux
 
PORT-LOUIS, 25 août 2008 (IRIN)
En raison des prix élevés des vivres et des carburants, les Comores risquent d’être bientôt le théâtre de « troubles sociaux », selon un haut responsable des Nations Unies.
Le renversement du dirigeant rebelle Mohammed Bacar par le gouvernement au cours d’une opération militaire menée en mars 2008 pour reprendre le contrôle de l’île d’Anjouan avait redonné une lueur d’espoir aux [populations des] Comores, et les autorités avaient promis que cette opération permettrait d’établir la stabilité tant attendue dans les trois îles de cet archipel de l’océan Indien.

Mais au lieu de voir la fin de la série de coups d’Etats, de chamailleries politiques et de la pauvreté qui caractérisent son histoire douloureuse, l’archipel, dont la population est en colère, déçue et toujours extrêmement pauvre, se trouve de nouveau plongé dans la crise.

« Les espoirs étaient grands après la prise d’assaut d’Anjouan », a déclaré Opiah Kumah, représentant du Programme des Nations Unies pour le développement aux Comores. « En réalité, la situation est peut-être même pire aujourd’hui, et il y a un malaise général dans l’ensemble du pays. La situation est grave, et nous craignons, si cela continue, que le pays ne soit plongé de nouveau dans l’instabilité politique ; nous avons peur [que cela déclenche] des troubles sociaux ».

Les Etats-Unis ont également publié, à l’attention de leurs ressortissants, un avertissement aux voyageurs expliquant que des troubles sociaux risquaient d’avoir lieu dans le pays.

L’archipel des Comores est un des pays les plus pauvres et les plus endettés du monde. Les revenus de ses 700 000 habitants diminuent en termes réels depuis 20 ans ; ils étaient de 633 dollars par habitant, en moyenne, en 2004. Plusieurs années de conflit ont causé de graves problèmes dans presque tous les secteurs clés de l’économie.

La solution militaire choisie pour mettre fin aux troubles à Anjouan a parfois été vue comme une solution au reste des problèmes de l’archipel, et la possibilité d’établir une certaine stabilité politique était bien réelle.

Ces derniers mois, toutefois, le pays a été accablé par des pénuries de vivres, d’essence et de diesel, depuis que l’unique contrat régissant l’approvisionnement en carburant a été résilié en juillet 2008, selon les avertissements aux voyageurs publiés par le gouvernement américain. Aucun nouveau contrat n’a été conclu jusqu’ici.

« Tous les secteurs sont touchés (les transports, l’électricité et l’alimentation) ; les produits alimentaires sont devenus tellement chers que plus personne n’a les moyens d’acheter quoi que ce soit. Nous nous trouvons dans une situation de crise permanente ; les gens sont très en colère et déçus », a déclaré El-had Saïd Omar, journaliste d’une agence de presse indépendante, depuis Moroni, au cours d’un entretien téléphonique.

« Des manifestations de rue contre la pénurie de carburant ont eu lieu à Moroni, la capitale des Comores, [située sur l’île de la Grande-Comore] et sur l’île d’Anjouan. D’autres manifestations risquent d’avoir lieu dans l’attente d’une résolution des pénuries de carburant [...] La situation politique et de sécurité est tendue à Moroni », pouvait-on lire dans l’alerte publiée par les autorités américaines.

De nombreux Comoriens ont exigé la démission d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, le président de l’Union des Comores, et presque tous les travailleurs des secteurs clés tels que la santé et l’éducation sont en grève. Les hôpitaux sont presque entièrement paralysés et les examens des étudiants ont dû être reportés.

M. Kumah a dit s’attendre à ce que les Nations Unies allouent jusque cinq millions de dollars à la consolidation de la paix aux Comores ; les fonds pourraient être reçus dans deux mois.
               L'IRIN (Integrated Regional Information Networks )     
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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 15:06

Le président Sambi annonce l'envoi prochain d'une force à Anjouan

Comores : « TOUS LES MALHEURS DU PAYS SONT ARRIVES PAR MAYOTTE » 2A MOHAMED SAMBILe président Sambi annonce l'envoi prochain d'une force à Anjouan
Au cours d'un entretien accordé avant-hier à la télévision nationale, le chef de l'Etat a annoncé son intention de demander aux responsables de l'armée de renforcer la sécurité autour d'Anjouan en même temps, qu'il faudra y renforcer la présence des institutions de l'Union.
« Sous la pression des évènements nous n'avons pas suffisamment pensé l'après débarquement ». Si bien qu'aujourd'hui l'île d'Anjouan est certes rentrée dans le giron national mais « kaya redjeya hawema » (la situation n'y est pas complètement sécurisée). Le président a affirmé être au courant de plusieurs initiatives (hostiles) à partir de Mayotte. « Mipango mengi Maore hoho », a-t-il lancé.


De retour dans la capitale fédérale, le président de l'Union, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, s'est expliqué, lundi soir, au cours d'une brève interview à la télévision nationale, sur les raisons de sa retraite d'une dizaine de jours à Mutsamudu. Il séjournait dans l'île depuis plus d'une semaine peu après son retour d'un déplacement aux Etats-Unis et en France.
Le président, qui était interrogé par Ben Abdou, a estimé que les hautes autorités devraient se préoccuper davantage de la situation à Anjouan. Car, à l'entendre, cette île est loin d'être tout à fait stabilisée après le débarquement du 25 mars.

Dans la foulée, le chef de l'Etat a concédé que sous la pression des événements «nous n'avons pas suffisamment pensé à l'après débarquement ». Si bien qu'aujourd'hui l'île d'Anjouan est certes rentrée dans le giron national mais « kaya redjeya hawema » (la situation n'y est pas complètement sécurisée).

Fin, mars, l'armée comorienne, soutenue par des troupes de l'union africaine, a chassé l'ancien président de l'île, le colonel Mohamed Bacar, actuellement réfugié au Benin. Mais six mois après, le spectre de la déstabilisation plane encore sur l'île d'après le numéro 1 comorien.« Mopango mengi Maoré hoho »

Lundi soir, le président a beaucoup insisté sur la proximité géographique des îles d'Anjouan et de Mayotte qui favoriserait les coups fourrés à l'encontre de l'Union des Comores. « Tous les malheurs du pays sont arrivés par Mayotte », a-t-il affirmé avant de déplorer le fait que « des gens entrent et sortent d'Anjouan comme ils veulent ».Le chef de l'Etat a annoncé son intention de demander aux responsables de l'armée de renforcer la présence des institutions de l'Union.
« Un bateau est entré clandestinement en provenance de Mayotte ». Il a affirmé être au courant de plusieurs initiatives (hostiles) à partir de Mayotte. (Mipango mengi Maore hoho), a-t-il déclaré. « C'est pourquoi je vais demander aux responsables de l'armée de voir comment envoyer une force » en vue de sécuriser l'île et « pour assurer la stabilité du pays ». « Il y a quelques jours des étrangers ont été arrêtés là-bas », dira aussi le premier magistrat du pays.

Il s'est félicité du fait d'entretenir de bons rapports avec les nouvelles autorités d'Anjouan où « les gens sont fatigués des discours et veulent des actes même modestes. Des actes permettant de faire la différence entre l'entourage dans l'Union et le temps (révolu) du séparatisme ». Le président a enfin dit qu'il a besoin dans son action de l'adhérence des responsables religieux des trois îles.
Amj
A-watwan N° 1133 du 13 août 2008
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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 16:39
Comores - Le concombre de mer: objets de malentendus (Photo : Anissi Chamsiddine, ministre en charge de la pêche de l'Union)

Alors que le gouvernement de Mohéli reproche à la société qui exploite les concombres de mer de ne pas payer correctement les droits, l'Union et les milieux écologistes fustigent une ''activité illégale''.


L
e gouvernement de Mohéli autorise de nouveau une société malgacho-chinoise implantée dans l'île à reprendre l'exploitation des concombres de mer et cela après avoir saisi un moment ses équipements. Le dénouement de ce malentendu est intervenu la semaine dernière peu après le retour dans l'île de l'entrepreneur malgache. Bonovo, la présidence mohélienne, reprochait à l'entreprise de ne pas avoir payé ses droits estimés à 15 millions de francs au trésor de l'île ''trente jours après l'autorisation d'exportation''comme stipulé dans l'accord. L'homme d'affaires malgache a-t-il versé les 15 millions de francs exigés jusque là?

Tout laisse croire que oui. ''J'ai pu récupérer mon matériel. Il n'y a plus de problème. Je ne voudrais pas que vous mentionniez cette affaire dans votre journal. Ma femme est hospitalisée. La batterie de mon téléphone portable est déchargée excusez-moi de ne pas pouvoir vous aider'', s'estil esquivé, au téléphone depuis Mohéli. Il était manifestement peu enclin à parler de son bisness.

Ce ''malentendu'' vient rappeler que malgré l'interdiction de la pêche des holothuries décidé en 2004 par le gouvernement de l'Union, elle se poursuit à Mohéli et cela après leur quasi-disparition des eaux d'Anjouan. Pendant ce temps, les milieux écologiste, l'Ong-Ulanga en tête, n'ont jamais cessé de prêcher la prudence face à une activité qu'ils qualifient ''d'illégale'', voire dangereuse.

''L'exploitation de cet animal marin est un sujet de préoccupation majeure qui interpelle les autorités nationales et la communauté scientifique internationale'', plaide Said Hassane, enseignant chercheur à l'Université et membre actif d'Ulanga. Ce docteur en chimie craint le développement d'une forme de braconnage à l'intérieur même du Parc marin de Mohéli. Même si, en théorie, l'exploitation en cours est censée épargner cette aire protégée qui avait été sélectionnée lors du sommet de la terre à Johannesburg parmi les projets phares de développement durable.

De plus en plus de scientifiques soulignent la nécessité de se conformer à l'interdiction de ramasser les holothuries, en attendant de pouvoir disposer d'un état des lieux fiable.
C'est par exemple l'avis de Didier van Despiel, du musée royal d'Afrique centrale (Belgique) qui a participé à une première étude sur le sujet dans l'archipel. ''Le plus urgent, dit-il, serait de faire respecter l'interdiction de pêche dans toute l'Union afin de permettre aux populations de se reformer. Ce n'est qu'en présence de données scientifiques complètes que l'exploitation des holothuries serait envisageable et pour être durable elle doit impérativement se faire par les populations locales qui, si elles en sont bénéficiaires, verraient un intérêt dans la protection de cet espèce à long terme''.

Il y a bien un ''malentendu''

En droite ligne de l'interminable conflit de compétence entre les îles et l'Union, les autorités mohéliennes ne voient pas pourquoi il leur serait interdit de faire exploiter ce produit.
''Ce que l'Union devrait faire, c'est réglementer l'exploitation afin de savoir à quelle période l'année on peut pécher et quelle taille prélever. Mais, elle ne peut pas en interdire l'exploitation'', affirme un ancien ministre de la production de Mohéli, Darousse Bacar.
Le tout nouveau ministre en charge de la pêche de l'Union, Anissi Chamsiddine, (photo) admet qu'il y a ''malentendu'' entre l'île et l'Union et promet, rapidement, de rechercher ''un cadre de concertation appropriée''. Il confirme que l'interdiction est toujours en vigueur.
''Il faut savoir que la situation actuelle à Mohéli aura été inspirée par le cas de l'île d'Anjouan qui avait autorisé la pêche du concombre de mer après l'arrêté de 2004 au nom de l'autonomie des îles'', se souvient l'ancien vice-président, Ben Massoundi Rachid, actuel directeur national des ressources halieutiques. Dar-Najah avait alors accordé une licence d'exploitation de six mois à un opérateur. Ces six mois lui ont suffi pour tout prendre, au point que le produit a disparu quasiment des côtes d'Anjouan. Et lorsque l'exploitant s'est tournés vers les gisements de Mohéli, un ancien ministre de Fazul a estimé que cette île ne pouvait pas être tenue de respecter l'interdiction que le gouvernement d'Anjouan avait violée, d'après Ben Massoundi qui déplore par ailleurs le caractère ''opaque de l'accord comme si il y avait des choses à cacher''.

Par ailleurs des accidents ont été signalés. Au moins deux travailleurs sont morts noyés, ce qui amène à se demander si les règles de sécurité des plongeurs – qui descendent jusqu'à 40 et même 50 mètres de profondeurs– ont toujours été respectées.
Signalons, enfin, que la population d'holothuries ou concombres de mer disparait des côtes malgaches à vue d'oeil. D'où l'intérêt des exploitants pour les Comores.
La grande île et Maurice expérimentent des techniques d'élevage en captivité qui ne sont pas encore au point alors que la demande de ce produit en Asie, notamment, en Chine augmente de manière exponentielle.
C'est dire que si l'Union des Comores laisse faire sans contrôle, le ''bosera'' (nom comorien des concombres de mer) pourrait disparaître des eaux de l'archipel, plus rapidement qu'on ne le pense, ce qui priverai le sable d'un nettoyeur naturel (il le débarrasse de la vase) et la population d'un produit d'exportation prometteur.
Ali Moindjié
Al-watwan N° 1132 du 12 août 2008
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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 10:56
Moroni, Comores – A l'appel de plusieurs syndicats, près de 600 manifestants sont descendus lundi dans la rue à Moroni pour réclamer des conditions de vie décentes et appeler le gouvernement à réagir contre la vie chère et la montée des prix des denrées de première nécessité.
Les manifestants, partis de la Place Karthala, dans le sud de la ville, se sont arrêtés Place de l'Indépendance où les responsables syndicaux se sont adressés à la foule, dénonçant la pénurie de carburant qui dure depuis des semaines, le silence du ministère des Finances face à la montée des prix et les arriérés de six mois de salaires.
"Nous voici à la seconde manifestation pour les mêmes raisons en moins de deux mois, a déclaré Chabane Mohamed, chef du Syndicat des enseignants du secondaire, qui a dit espérer que le gouvernement donnera un signal fort avant la fin de la semaine pour ne pas compromettre les examens scolaires.

Les enseignants ont déjà menacé de ne pas prendre part aux examens du Baccalauréat prévus du 5 au 8 août et ceux du Brevet élémentaire à partir du 15 août si leurs arriérés de salaires ne sont pas versés avant ces dates.

"Les propos désobligeants, désagréables et méprisants que le chef de l'Etat a tenus récemment à Mdé sont incompatibles avec ses devoirs", a souligné le chef syndicaliste, qui a dit ne pouvoir tolérer que le président ait osé déclarer publiquement n'avoir aucun souci pour les salaires des agents de l'Etat.
Avant son départ pour les Etats-Unis la semaine dernière, le président comorien, Ahmed Abdallah Sambi avait déclaré que l'argent du pays ne pourrait pas servir à payer des salaires de fonctionnaires.

Certains manifestants avaient porté un faux cercueil pour symboliser, selon l'un des porteurs, "la mort du pays" que le gouvernement est accusé de tuer. Pour d'autres, le faux cercueil serait celui du régime de M. Sambi.

Moroni - 28/07/2008 Pana

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9 juillet 2008 3 09 /07 /juillet /2008 14:48

Encore une  connerie à 200% !!! Pauvre pays. lisez l'article ci-dessous et vous comprendrez.
HALIDI-BLOG-COMORES



Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Comores / Fait divers

Fête de l’indépendance :

Courroucée, la première Dame de Ngazidja a quitté la tribune officielle

 

Moroni, mardi 8 juillet 2008 (HZK-Presse)Dimanche 6 juillet. Place de l’indépendance à Moroni. Le président de l’Union des Comores arrive pour le défilé militaire, l’une des principales festivités du jour. C’est le vice-président Idi Nadhoim qui va l’accueillir et l’accompagner jusqu’au siège présidentiel sur la tribune officielle.

 

Aussitôt le chef de l’Etat installé, la foule sera surprise de voir se lever instantanément Madame Ralia Abdou, la Première Dame de l’île autonome de Ngazidja qui s’en va en toute tranquillité.

 

Renseignements pris, l’on apprendra que l’épouse du chef de l’exécutif insulaire n’avait pas approuvé que ce soit un autre et non son président de mari, Mohamed Abdouloihabi, chef de l’Exécutif de Ngazidja, qui accueille et installe le président de la république.

 

« Le protocole avait pourtant prévu que c’était le président de l’île qui allait accueillir le chef de l’Etat », a indiqué un proche de ce denier. Pourquoi le vice-président de Ngazidja a donc agi en lieu et place du président de l’île ? La réponse à cette question relève du domaine des mystères protocolaires dont les descendants des sultans batailleurs ont le secret.

 

« Il n’y a pas de quoi fouetter un chat », a estimé de son côté un officiel grand-comorien. « Première Dame ou pas, l’épouse du président Abdouloihabi est un être humain comme les autres. Nous n’avons pas à nous interroger sur les raisons de son départ », a jouté ce fonctionnaire qui minimise la portée de ce geste.

 

« Dans tous les cas, ce geste ne peut tuer personne. En revanche, six mois sans salaire pour les Comoriens constituent une affaire autrement plus grave qui pourrait tuer de faim bien des centaines de nos familles », a poursuivi notre interlocuteur. Et le même d’interpeller : « messieurs les journalistes, occupez-vous plutôt de ceci que de cela », sur le ton de « taisez-vous, il n’y a rien à dire ».

 

Le courroux de Madame la Première Dame de Ngazidja, si son fondement se trouvait dans le fait que, contre toute attente, son mari de président n’a pas été accueillir le chef de l’Etat, ne se justifie pas. Libre au président de l’île de protester ou de laisser faire. Pas à un autre, fut-il son épouse. Et ceci pour une raison bien simple : les Grand-comoriens n’ont pas élu Abdouloihabi et son épouse. Il appartient donc au premier et non à la seconde d’élever des protestations quand c’est nécessaire car c’est lui qui est investi de la souveraineté populaire.

 

Toutefois, point n’est besoin de s’étonner de cette énième frasque de la première Dame si l’on se souvient du jour où, conviés place Ajao par le président de Ngazidja, les notables trouveront en lieu et place son épouse. Ils étaient surpris mais se sont tus pour ne pas blesser le président.

 

Lors d’une assise du MCJP, tendance Abdouloihabi au Club des Amis, Madame protestera contre le fait que dans le nouveau bureau élu par le mouvement, il n’y avait pas de femme. Tout le monde est resté sans réaction.

 

Place de l’Indépendance, le 6 juillet dernier, l’incident n’est pas passé inaperçu. C’est à croire que la notabilité de Ngazidja n’est plus là.

 

M. Hassani

080708/mh/hzkpresse/12h00

 

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