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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 13:52

Source : Alwatwan.net / 29 octobre 2008
 

Sidi Dans son rapport de mission, la délégation parlementaire qui s'est rendue récemment au Koweit pour s'enquérir davantage du programme de citoyenneté économique entre les Comores et l'Emirat pétrolier recommande l'adoption du projet, présenté comme ''une opportunité historique'' pour relancer le développement de l'archipel et ''le remettre au même niveau économique et financier que les pays de la région''.

Entre le 10 et le 13 octobre, une mission parlementaire composée de onze personnes s’est rendue au Koweit pour s’informer davantage des dessous du projet de loi portant naturalisation de plusieurs centaines de ressortissants koweitiens (généralement appelés des Bidouns) dans le cadre d’un programme dit de citoyenneté économique. Ce voyage fait suite à une recommandation de la commission parlementaire chargée du dossier qui, pour lever les zones d’ombre et ‘‘devant la complexité de la problématique’’, avait jugé nécessaire cette mission d’information.

Le rejet du projet de loi le 24 juillet dernier à l’issue d’un débat houleux à l’assemblée nationale a fini par convaincre le gouvernement quant à l’urgence de dépêcher des parlementaires comoriens aussi bien au Koweit que dans les autres pays cités dans le projet afin de ‘‘dissiper tout malentendu’’. C’est la société Comoro-Gulf Holding (Cgh), qui joue le rôle d’interface entre les Comores et le Koweit qui a été donc chargée d’organiser de bout en bout le déplacement de la mission parlementaire.
A en croire le rapport, les principales interrogations de la délégation comorienne ont essentiellement porté sur la sécurité des Comoriens (cohésion sociale, religieuse et culturelle,…) devant la naturalisation d’un nombre aussi important de Bidouns, mais aussi sur la crédibilité de ces investisseurs potentiels, la gestion de la manne financière qui découlera de ce programme, le rôle des opérateurs économiques comoriens dans les projets envisagés, etc.
Le rapport indique que toutes ces inquiétudes ont été levées : ‘‘Il est certain que les enjeux économiques et financiers du programme de citoyenneté économique sont importants et que s’il réussissait, les Comores pourraient bénéficier d’infrastructures viables et fiables qui seraient un atout pour attirer d’autres investisseurs en vue d’un développement de grande envergure’’, y lit-on.

On y apprend aussi que les Bidouns sont des Koweitiens nés et vivant au Koweit mais ne disposant pas d’un état civil officiel. De ce fait, ils n’ont ni accès à l’université, ni droit à un passeport si ce n’est à titre provisoire. Ainsi, pour s’acheter un véhicule, par exemple, le Bidoun doit obligatoirement passer par une tierce personne.
Le rapport renseigne que le programme de citoyenneté économique n’est pas une demande officielle du Koweit, mais plutôt un souhait du gouvernement comorien exprimé aux autorités koweitiennes. Le projet comporte particulièrement deux volets : il y a, d’une part, des investisseurs (toutes nationalités confondues) qui désirent investir aux Comores, mais demandent de ‘‘solides garanties de sécurité de leurs investissements’’. D’autre part, les Bidouns qui veulent, à travers ce projet, pouvoir disposer d’un titre de voyage et d’une carte d’identité. ‘‘Il n’y a aucun lien entre les deux catégories d’investisseurs’’, précise-t-on toujours dans le rapport de mission.
Le docteur Ibrahim Soeuf, membre de la mission parlementaire, ne voit aucun inconvénient à ce que les Comores se dotent de l’arsenal juridique nécessaire pour protéger tous ceux qui souhaitent investir dans notre pays, mais reste toujours ‘‘prudent’’ vis-à-vis de tout projet de naturalisation.

Il faut dire que le projet de citoyenneté économique, revu et corrigé, est actuellement en débat à l’assemblée. Le parlement cherche à recueillir l’avis des différents acteurs de la société, notamment de l’organisation du patronat comorien (Opaco), les hommes politiques et la société civile, avant de passer au vote.

Mohamed Inoussa
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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 00:16

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

 

 

Moroni, mercredi 30 juillet 2008 (HZK-Presse) – Alors qu’un grand tapage médiatique est fait à Moroni autour d’un accord supposé conclu entre les autorités comoriennes et celles de certains Etats du Golfe, sur l’engagement à offrir la nationalité comorienne à des apatrides de ces pays [appelés « Bidoon », ndlr], en contre partie d’un important effort d’investissement estimé à quelques 100 millions de dollars américains [28 milliards francs comoriens], l’on vient d’apprendre par voie de presse, qu’un diplomate Koweitien en poste au Caire (Egypte) a apporté un démenti formel sur cette affaire.

 

Déjà l’on commence à s’interroger à Moroni sur les tenants et les aboutissants d’une telle démarche, initié par le chef de l’Etat Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, quand on sait que la délivrance d’un premier lot de 25 passeports comorien a été effectuée par la partie comorienne, au profit de Bidoon résidant à Dubaï, sans que les responsables aient pris la précaution d’attendre l’issue du vote du projet de loi déposé par le gouvernement relatif à la citoyenneté économique. Un texte rejeté jeudi dernier par la majorité des élus, mais que le gouvernement persiste à vouloir faire adopter à la prochaine session ordinaire d’octobre.

 

Le porte parole du gouvernement et ministre des télécommunications, M. Abdourahim Said Bakar, avait déclaré prendre acte de ce vote négatif du parlement, tout en indiquant que le texte sera de nouveau soumis à un large débat, car il offre à ses yeux « une réelle opportunité pour le développement des Comores ».

 

Et M. Said Bakar de poursuivre : « Si nous avons opté pour la voie législative, c’est pour prouver notre attachement à la démocratie et prendre ainsi les comoriens à témoin ».

 

Le gouvernement devra surtout avoir le courage d’expliquer en toute transparence, pourquoi il s'est engagé dans cette voie sur la base d'accords passés avec des entités privées [Comoros Gulf Holding, possédant actuellement un portefeuille de 9 projets d’investissement aux Comores, financés sur fonds koweitiens], sans consulter le Koweït, un pays pourtant officiellement engagé à investir dans notre pays, notamment dans le secteur hôtelier et où réside une partie des Bidoons bénéficiaires potentiels de la nationalité comorienne.

 

Dans les colonnes du journal Arab Times paru le lundi 28 juillet dernier, l'Ambassadeur du Koweït en Egypte, qui est accrédité auprès de l'Union des Comores, a déclaré qu'aucun officiel koweitien n'a discuté avec des responsables Comoriens sur le statut des Bidoons. Cette question n'a pas été soulevée ni par le Ministre des Affaires Etrangères koweitien Sheikh Mohammed Sabah Al-Sabah, lors de sa visite en février, ni par l'ambassadeur quand il a récemment présenté ses lettres de créances.

 

La presse koweitienne a déjà relaté le rejet par les députés comoriens de la loi visant à octroyer la citoyenneté comorienne aux apatrides du Golfe, présentés comme investisseurs, pour 25000 US $ par famille. L’on apprend même que l'opposition koweitienne s’est emparée de l’affaire en interpellant le gouvernement pour des explications. A Moroni, aussi bien la classe politique que les milieux d’affaires ont émis de sérieuses réserves, pour ne pas dire une réprobation, quant à la gestion pour le moins controversée de ce dossier par le pouvoir du président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi.       

 

El-Had Said Omar

300708/eso/hzkpresse/9h00

 

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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 23:58

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, lundi 28 juillet 2008 (HZK-Presse) – Nous parlons depuis quelques semaines de la « citoyenneté économique », c’est-à-dire de la possibilité pour l’Etat de vendre la nationalité comorienne et obtenir des fonds pour investir, notamment dans un des projets phares du candidat Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, l’habitat.

 

Le Président de l’Union avait décidé de s’en remettre aux représentants du peuple et, dans cet objectif, un projet de loi a été transmis par le gouvernement à l’Assemblée de l’Union. Les députés se sont prononcés d’une manière claire sur ce projet. Ils ne veulent pas donner la nationalité comorienne à 4000 familles originaires des Emirats Arabes Unis (Voir ICI).

 

On pourrait croire que les représentants du peuple s’étant prononcés, l’affaire est classée une bonne fois pour toutes. Ce serait mal connaître les intentions du Président et surtout des gens qui l’entourent, qui dans cette deuxième partie du mandat, tiennent à montrer qu’ils n’ont pas fait des promesses en l’air. Il faudrait même se demander si le Président lui-même ne s’est pas trop engagé auprès de dirigeants arabes pour pouvoir reculer.

 

Le gouvernement a peu évoqué ce projet de loi, alors qu’ayant mis à la tête de la Radio et Télévision nationale, ainsi qu’à la direction d’Al-Watwan, deux militants qui ont été très actifs pendant sa campagne électorale, le Président de l’Union possède les moyens de faire prévaloir son point de vue en toutes circonstances. Mais, c’est par un simple communiqué daté du 16 juillet 2008 que le gouvernement explique aux Comoriens l’origine et les objectifs du projet de loi.

 

C’est un communiqué des plus sibyllins, qui n’est signé ni par le Ministre chargé des relations avec le Parlement, ni par le porte parole du Gouvernement, ni même par le Ministre d’Etat et non moins Directeur de Cabinet du Président qui, en cette qualité, a dû, au moins, le viser (Voir ICI).

 

Bien qu’il dénonce au début de ce communiqué les pratiques des prédécesseurs, le gouvernement actuel aurait déjà, avant même la présentation du projet de loi à l’Assemblée, accordé des passeports et donc donné la nationalité à « vingt-cinq agents apatrides du Ministère de l’Intérieur » si on en croit le Général Nasser Al Nuaimi, Directeur de cabinet du Ministre de l’Intérieur des Emirats, cité par le Gulf News du 22 juillet 2008.

 

Que nous apprend-on dans ce communiqué ? D’abord que le Président Sambi a négocié avec l’émir du Koweït et qu’il a l’intention de naturaliser « 4000 familles des Emirats Arabes Unis » pour environ 28 milliards de francs comoriens. Pourquoi le Président discute-t-il avec le Koweit pour des gens qui vivent aux Emirats ? Pourquoi des citoyens des Emirats veulent avoir la nationalité comorienne ?

 

En réalité le gouvernement cherche à cacher ce que tout le monde a appris depuis : ce sont des familles qui vivent aux Emirats, parfois depuis des siècles, mais dont on ne veut pas accorder la nationalité de leur pays. Pourquoi ? Parce que chaque pays a ses propres complications dans ses textes constitutionnels. Sauf que par leurs pratiques ancestrales les Emirats contreviennent à plusieurs textes de l’ONU et s’opposent par exemple à l’application chez eux de l’article 7 de la Convention relative aux droits de l’enfant qui prévoit que tout enfant doit avoir une nationalité à sa naissance.

 

Mais au lieu d’agir sur les émirs pour qu’ils mettent en adéquation leurs lois et les principes les plus élémentaires de l’humanité ou même les principes islamiques de justice et d’égalité en intégrant leurs propres citoyens, quelles que soient leurs origines familiales, le Président Sambi et ses conseillers préfèrent, au nom du fait que la planète soit devenu un village, que ce soit les Comoriens qui changent les leurs.

 

De plus, il faut rappeler que 4000 familles, cela veut dire (si on prend une moyenne – très basse- de cinq enfants par famille, famille supposée monogame) qu’on naturaliserait, au bas mot, près de 28 000 personnes d’un coup.

 

Ensuite, pour nous rassurer, on nous apprend que ces familles « ne cherchent pas à s’installer en permanence aux Comores ». Toute est dans la nuance, pour ne pas dire dans l’hypocrisie. Une fois que l’Etat Comorien aura naturalisé une famille arabe, la logique (et la loi) veut que les membres de cette famille (au sens large : les femmes du bénéficiaire et leurs enfants) deviennent des citoyens comoriens et par conséquent, ils peuvent s’installer où ils veulent, voter et se faire élire, comme tout citoyen comorien, sauf qu’ils auront plus de moyens financiers.

 

Supposons que ces émirs, rassurés que ces gens aient enfin une nationalité décident de les chasser de leur pays, ce qui n’est pas inimaginable. Où iraient tous ces gens avec leurs familles ? Certains peuvent penser qu’on aura qu’à revenir en arrière, mais, à moins d’avoir un gouvernement raciste, nous ne pourrons pas revenir en arrière. Certains textes internationaux et notre propre Code de la nationalité en son article 3 nous l’interdisent, sauf dans des cas particuliers où un individu peut-être déchu de sa nationalité.

 

Le comble de l’hypocrisie c’est quand le gouvernement cherche à faire croire que nous devons accepter ces naturalisations au nom « de notre sens de l’hospitalité ». Quelle est donc cette étrange hospitalité comorienne qui demande à celui qu’on accueille de verser d’abord 7 000 000 de francs et si possible de ne jamais mettre les pieds chez nous ? Cela n’a rien à voir avec l’hospitalité comorienne. Cela s’appelle l’attrait du gain, de l’argent.

 

C’est cette cupidité qui fait qu’on accepte de transformer ses concitoyens en « clandestins » parce que la puissance coloniale qui occupe une partie du territoire verse de temps en temps quelques subsides à travers des accords de coopération. Cette cupidité qui se moque des principes et de la morale, le Président de l’Union, l’a en quelque sorte avoué aux quelques notables qu’il a reçus récemment dans les appartements de l’Ambassadeur des Comores à Paris, en leur apprenant qu’il avait proposé aux Français de leur louer l’île de Mayotte.

 

Enfin, le communiqué du 16 juillet annonce dès le premier paragraphe la suite des réjouissances, ce que pourrait être la démarche du Président de la République après le rejet du projet de loi. En effet, on nous apprend, d’une manière vague et imprécise que « le code de la nationalité donne le droit au gouvernement d’accorder la nationalité comorienne à des étrangers ». Pourquoi alors faire une nouvelle loi ? Souci de transparence ? Si le sujet n’était pas aussi grave, on pourrait fermer les portes et en rire.

 

Dans de nombreux domaines, en particulier en ce qui concerne la souveraineté de l’Etat comorien, l’Assemblée de l’Union et les associations de la société civile ne cessent de demander plus de transparence au gouvernement, et ce dernier n’a que le mépris comme seule réponse. Et je ne parle même pas de la demande légitime, plusieurs fois exprimée par les partis d’opposition, à ce que les sommes rapportées de l’extérieur par le Président pour le projet habitat soient effectivement budgétisées. Si la transparence était un souci pour ce gouvernement, nous l’aurions remarqué.

 

En fait, le gouvernement évoque l’alinéa 5 de l’article 31 du code de la nationalité qui dit : « Peut-être naturalisé, sans condition de stage : (…) 5° - l’étranger qui a rendu des services exceptionnels aux Comores ou celui dont la naturalisation présente pour les Comores un intérêt exceptionnel. » Le communiqué du gouvernement donne l’impression que les conseillers du Président ont interprété cet article comme une autorisation, pour ce dernier, de faire ce qu’il veut en matière de naturalisation, or la répétition du mot « exceptionnel » dans cet alinéa a un sens pour le Législateur.

 

Il s’agit de la naturalisation exceptionnelle d’un individu qui a rendu ou pourrait rendre de grands services à l’Etat, il ne s’agit nullement de la naturalisation de 30 000 personnes d’un coup parce qu’ils peuvent débourser des sommes colossales, sinon le caractère exceptionnel se perd. Mais, l’expérience des détournements de la loi auxquels nous avons assisté ces derniers temps, nous laisse présager de la suite.

 

Ainsi, le communiqué du 16 juillet 2008 présente bien des incohérences, des ambiguïtés, des dissimulations qui justifient à elles seules la méfiance dont ont témoigné les représentants de la nation en rejetant le projet de loi du Président. Maintenant, comme récemment dans toutes les affaires qui ont entouré la Cour Constitutionnelle, il est certain que le cabinet du Président trouvera les arguments nécessaires pour fouler aux pieds les lois, les principes et surtout les décisions des parlementaires. Jusqu’à quand ?

 

Mahmoud Ibrahime (Docteur en Histoire, auteur de Saïd Mohamed Cheikh (1904-1970). Parcours d’un conservateur, KomEdit, 2008)

280708/mi/hzkpresse/18h00

 

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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 23:56

 MORONI - Les députés comoriens ont rejeté jeudi un projet de loi visant à accorder la nationalité comorienne à 4.000 familles habitant aux Emirats, au Koweït et en Arabie saoudite mais considérées officiellement comme apatrides, a-t-on appris vendredi de sources parlementaires.
Le gouvernement avait appelé les députés à voter le projet de loi accordant la citoyenneté comorienne à ces personnes contre des avantages financiers.
"Il s'agit d'un programme visant à attirer des investisseurs étrangers dans le domaine de l'immobilier" selon le communiqué officiel du gouvernement publié au moment du dépôt du projet de loi (voir ICI).
"La naturalisation par exemple de 4.000 familles des Emirats arabes unis (rapportera) environ 100 millions de dollars américains" aux Comores explique le communiqué.

Selon le gouvernement comorien, ce projet "a été initié suite à des rencontres au plus haut niveau entre l'émir du Koweit et le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi".
Le texte, qui aurait permis d'accorder la nationalité comorienne à ces familles "sans obligation de résidence habituelle aux Comores", a été rejeté tard jeudi soir lors d'une séance houleuse à l'Assemblée, convoquée spécialement en session extraordinaire.

L'opposition comorienne a vigoureusement protesté contre le projet, estimant qu'il équivalait à "une mise aux enchères de notre nationalité".
L'un des vice-présidents du Parlement, le député Ibrahim Mohamed Sidi, a dénoncé la "gourmandise" du gouvernement prêt à "vendre la citoyenneté comorienne aux pays du Golfe" qui veulent "se débarrasser de ces familles encombrantes".

Plusieurs députés ont de leur côté affirmé que ces familles, en majorité des nomades "bidun" (sans nationalité), se trouveraient en situation irrégulière dans leurs propres pays.En revanche, pour le rapporteur du projet, Assoumani Yousouf Mondoha, le texte était un "programme de citoyenneté économique visant à naturaliser des personnes majeures ayant la qualité d'investisseurs" et aurait permis à l'archipel comorien de recevoir près de 200 millions de dollars (127,5 millions d'euros).
Les trois pays concernes sont parmi les trois principaux partenaires économiques et alliés politiques des Comores depuis l'arrivée de M. Sambi au pouvoir en 2006.
Les Comores - composées des îles de Grande-Comores, Anjouan et Mohéli - sont un archipel très pauvre de l'océan Indien, où les fonctionnaires totalisent cinq mois d'arriérés de salaires en 2008 et où les pénuries de carburant et d'électricité sont récurrentes.

Un islamiste modéré, Ahmed Abdallah Sambi, est à la tête des Comores depuis mai 2006. M. Sambi est également un guide religieux islamiste modéré formé en Arabie saoudite, au Soudan et en Iran.
Le gouvernement comorien, ministre des Affaires islamiques en tête, a opéré ces dernières semaines un durcissement des mesures pour "la sauvegarde des bonnes moeurs", pour les mettre en adéquation avec les "valeurs" de l'islam, suscitant l'inquiétude de milieux intellectuels et de femmes.

AFP / 25 juillet 2008 21h09
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