Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
Comores / Politique & institutions
Fomboni, mardi 18 novembre 2008 (HZK-Presse) – Selon des sources bien informées, le gouvernement de l’île autonome de Mwali aurait, à plusieurs reprises, demandé en vain l’ex-président Mohamed Said Fazul, qui vient de regagner l’île après un long séjour à Ngazidja, de se joindre à son ancien adversaire Mohamed Ali Said, pour former une véritable coalition.
Ceci après qu’on ait constaté que le courant ne passe plus entre ceux qui sont censés représenter l’UCP (parti du président Fazul) au sein de la COMUNAT (Coordination mohélienne pour l’unité nationale et la tournante) et leurs dirigeants. « Tous les rassemblements qu’ils essaient d’organiser sont voués à l’échec, parce que Mohamed Ali Said n’a pas le soutien populaire qu’il espérait », a conclu un proche de Fazul qui a requis l’anonymat.
Et ce dernier de se demander à quoi cela servirait de s’allier à un gouvernement qualifié de « dictatorial, sans armes ni argent » et qui plus est n’a aucun respect envers ses alliés. « Pour la même cause de l’autonomie et la tournante, nous pensons à l’Est qu’ils passent à l’Ouest, on va se retrouver au nord » a-t-il précisé.
Ce qui est à remarquer c’est que le premier rassemblement de la COMUNAT tenu le mois dernier n’a pas répondu aux attentes des organisateurs. Moins de personne que prévu (lire nos précédents articles).
Quant au deuxième meeting organisé à Fomboni lundi dernier, que les organisateurs qualifiaient de « démonstration de force » contre le pouvoir central, il avait mobilisé moins de participants comparé à celui du président Sambi tenu sur la même place de l’indépendance tout récemment.
Ceci après que la conférence de presse, annoncée en grande pompe par le gouvernement de l’île pour le samedi 15 novembre, n’ait pas pu avoir lieu à cause de l’annulation de l’arrivée de la délégation venant de Ngazidja. S’agirait-il d’un acte de sabotage ?
Toujours est-il que des rumeurs courraient de partout que le lieutenant Moussa a mis en garde une grande partie de la population contre ce rassemblement de lundi, car il y aurait un risque d’atteinte à l’ordre public, en cas d’appel à un soulèvement populaire, comme semblait le craindre le détachement régional de l’Armée nationale.
L’AND avait pris toutes les dispositions pour parer à toute éventualité. Le nouveau procureur de la république, nommé par les autorités de l’Union, en la personne de Soudjaidine Adinane, sur les ondes d’une radio locale a même appelé les organisateurs de ce meeting de suivre les procédures normales pour l’organisation d’un tel rassemblement non autorisé, à savoir prévoir le préfet et ne pas aller au-delà des objectifs fixés si non, le parquet avec l’AND ne vont pas laisser faire.
Une délégation venant de Moroni, représentant une vingtaine de partis politiques, vient de séjourner à Mohéli. Elle était composée de plusieurs personnalités et dirigeants politiques, notamment Soudjay Ahamadi (président de l’assemblée de l’île de Ngazidja), Kamar-Ezamane Mohamed (ministre des finances de Ngazidja), Dr Mtara Maecha (opposition), Houmed Msaidié (opposition), Choitoi (premier vice président de l’assemblée de Ngazidja), Said Madi Ali (opposition) et Abdou Dafiné (opposition).
Le président de l’île de Mwali entouré de son gouvernement et de son cabinet était présent à la tribune du rassemblement. « Nous sommes venus vous soutenir et partager les mêmes émotions suite au coup d’Etat de Sambi » a déclaré Kamar-Ezamane Mohamed, au nom de la délégation.
Et le ministre des finances, ancien député, d’ajouter que « la tournante et l’autonomie des îles ne sont pas un cadeau pour les mohéliens, c’est ce à quoi nous les comoriens, sommes convenus, après le déchirement du séparatisme anjouanais ». S’il y a modification, ce sera après le tour de Mwali », poursuit-il, sous les applaudissements de la foule.
Avant de quitter la Place de l’indépendance avec sa délégation, au milieu de la cérémonie, pour regagner Moroni, Kamar-Ezamane a déploré la politisation de nos forces armées depuis l’indépendance jusqu’à nos jours.
Le président de l’Assemblée de l’Union, Said Dhoifir Bounou qui était le dernier à intervenir, n’a pas manqué de diriger ses attaques envers le chef de l’Etat accusé de vouloir « instaurer un régime dictatorial » qui selon Dhoifir, « n’ira pas loin ».
Le jeune Aboulhairi (ambargo) limogé de son poste de directeur régional de la société des hydrocarbures par le gouvernement de l’Union, a laissé éclater sa colère en s’adressant aux militaires à qui il demande de rester neutres dans ce conflit de compétence. Et Aboulhair d’ajouter en s’adressant indirectement à l’ancien chef de l’exécutif de l’île, qui semble prendre quelques distances, que « nous sommes dans le même bateau, s’il coule nous coulons tous ».
Mouayad Salim
181108/ms/hzkpresse/12h00