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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 09:19
Source : Al-watwan N° 1705 du lundi 21 février 2011
COMORES / Mayotte : Refuser les expulsions, le seul langage que comprend la France
 

Par Ahmed Ali Amir

Rédacteur en chef du journal Al-Watwan

 

Mayotte est un sujet complexe, tout le monde le reconnait. Le maillon faible de la question a toujours été, depuis 1975, la complaisance de l’Etat comorien devant les agissements de l’ancienne puissance coloniale. L’Etat comorien ne s’agite qu’à l’approche d’une assemblée générale de l’Onu, pour rassurer l’opinion nationale de l’inscription de la question à l’ordre du jour. Les Assemblées passent et le litige est toujours remis à l’Ag suivante, souvent à la demande des Comores, pendant que le statut de l’île de Mayotte n’a cessé d’évoluer, jusqu’à se transformer en département français.

 

Une étape importante risque encore une fois d’être franchie, celle de transformer Mayotte en région ultrapériphérique, impliquant, cette fois-ci, l’adhésion de l’Europe à la cause néocoloniale, alors que plus d’une vingtaine des pays européens avaient voté la première résolution admettant les Comores au sein des Nations unies et condamnant le référendum français dans l’île et toutes les consultations ultérieures. Le temps a passé, les générations qui sont aux commandes en Afrique et en Europe aussi.

Les Comores n’ont toujours pas de feuille de route connue et aucun kopeck n’est mobilisé pour la cause. Si avec le Ministre Fahamile discours a changé, devenu plus incisif, les déclarations plus claires sur les questions sous-jacentes comme le visa Balladur et les  expulsions,  les décisions courageuses tardent à être prises comme celle de refuser les expulsions qui nous rendent complices de déplacement forcé de populations.

Absence de décisions courageuses 

 

Ce mois-ci, quelques chose est en train de changer à Mayotte. Définitivement peut être. A l’appel de nombreuses associations, une grande manifestation est prévue à Mayotte le mercredi 23 février en mémoire aux milliers des victimes en mer. Il s’agit pour la plupart de français de souche vivant à Mayotte, membres des associations. La manifestation risque de n’être qu’une affaire de blancs, écœurés et révoltés par les drames humanitaires qui se déroulent sous leurs yeux et dont est seul responsable l’Etat français.  

 Personne ne peut dénombrer les accidents de Kwasas chaque année, comme personne

n’a de chiffres exacts du nombre des victimes. Le recensement réalisé en 2002 par un collectif d’associations présentes à Anjouan, chiffrait à 17 accidents et 407 victimes, dont 183 morts ou disparus, 224 rescapés entre juillet 2000 et février 2002.

Depuis, les chiffres pris en compte ne sont relevés que sur les accidents enregistrés près des côtes mahoraises.

 

Silence coupable


En juin 2010, le bilan de la préfecture de Mayotte, dénombre 126 Kwassas interceptés au premier semestre, avec au total 3201 passagers. Triomphalement, la préfecture explique que “ces résultats ont été rendus possibles grâce à l’action conjuguée de la police aux frontières (Paf), de la gendarmerie, de la gendarmerie maritime, des douanes et de la marine nationale’’.

Les contrôles quotidiens effectués par les forces de sécurité sur le territoire de Mayotte ont permis l’interpellation de 7321 Comoriens des trois îles, déclarés “en situation irrégulière“ sur le sol comorien, durant le 2ème trimestre 2010, soit un total de 12.321 personnes. En six mois, la France s’est rendue coupable d’interpellations et de déplacements de 10.010 personnes. Le silence et l’inaction des Comores rendent possible une telle politique. Mayotte couverte de radar, seule la côte sud de l’île en est exemptée. Cet itinéraire particulièrement risqué provoque des naufrages en série. A Kani-Kéli un naufrage avait tué neuf personnes dont cinq bébés. Les Comoriens des quatre îles n’avaient pourtant jamais eu de contrainte pour se rendre à Mayotte.

Depuis l’instauration d’un visa obligatoire, le fameux visa Balladur, du nom de son instigateur, les Comoriens des trois autres îles de l’archipel, empruntent la voie maritime, pour entrer incognito à Mayotte. On dénombre des milliers de comoriens qui ont péri en mer dont de nombreux bébés et des femmes enceintes. Désormais près de 26 000 expulsions sont programmées tous les ans dans des conditions inhumaines, par “la politique du chiffre“ proclamée par le gouvernement français.



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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 09:05

 

Source : Al-watwan N° 1707 du jeudi 24 février 2011

 

 

 

A l’appel du gouvernement de l’Union, de l’assemblée nationale, d’association de la société civile et d’hommes politiques de tout bord et d’autorités religieuses, une foule nombreuse a manifesté, hier mercredi à la place de l’indépendance à Moroni, en mémoire aux victimes en mer de la traversée Anjouan, Mayotte et, à cette occasion, ont affiché leur indignation vis-à-vis du “Visa Balladur”. Une manifestation pour la même cause a eu lieu ce même jour dans l’après-midi à Mayotte et en France avec le soutien de plusieurs associations humanitaires internationales.

“Après l’institution en 1995 à Mayotte du “visa Balladur”, rappelle Me Ali Abdou El-Aniou de l’association des juristes qui a qualifié le visa Balladur de “Visa ya nyafati” (visa de la mort), on estime à plus de 18.000, le nombre de personnes qui ont perdu la vie dans le bras de mer entre Ndzuwani et Maore”. A tel point que ce bras de mer de 70 km est considéré aujourd’hui comme le plus grand cimetière marin du monde.

Au cours de son allocution le vice-président de l’assemblée, député Djaé Ahamada, a tenu à préciser qu’”il n’est pas besoin de rappeler que plus de 20 résolutions ont été votées par l’Onu, réaffirmant, toutes, la souveraineté de l’État comorien sur Mayotte et demandant à la France de se retirer de cette île”. Il a rappelé la résolution N° 31/4 du 21 octobre 1976 “qui condamne énergiquement la présence de la France à Mayotte, qui constitue une violation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République indépendante des Comores”.

“Et pourtant, continue ce représentant du peuple, la France a démontré qu’elle peut impunément fouler au pied le droit international, persuadé qu’il a mis à genoux les gouvernements comoriens successifs, par les aides budgétaires, les pressions politiques, les coups d’Etat, les déstabilisations à partir de Mayotte”. Le député faisait allusion au “référendum” sur la départementalisation de Mayotte, qui a lieu le 29 mars 2009. Une opération qui, on le rappelle, est condamnée par les Nations unies, l’Union africaine, la Ligue des États arabes et déclaré comme “nul et non avenu”.

 

De façon réfléchie et intelligente

 

Le vice-président Djaé Ahamada a, par ailleurs, affirmé son souhait de voir le gouvernement comorien “refuser à jamais que des Comoriens soient expulsés d’une terre comorienne“. Pour sa part, Djanfar Ahmed Mansoib, ministre de la Justice assurant l’intérim de son collègue des Relations extérieures, Fahmi Saïd Ibrahim – depuis quelques temps à la pointe du combat pour l’abrogation du visa Balladur et pour le retour de Mayotte – a soutenu que la question mahoraise à toujours mobilisé les gouvernements des Comores successifs.

Mais “il n’ ya pas assez de patriotisme dans le pays, nous devons enseigner l’éducation civique et privilégier les intérêts supérieurs de la nation. Souvent, reconnait le ministre, c’est l’intérêt particulier qui prime”.

 

Le Comité Maore salut un début de prise de conscience à Maore


 

La cérémonie a été clôturée par l’intervention d’Idriss Mohamed, principal animateur du Comité Maore, qui a commencé par affirmer que “la population mahoraise a pris conscience qu’elle a été dupée par la France mais ne veut pas pour autant, abandonnée les bénéfices économiques de l’aide française”. Idriss rejette, encore une fois, tout recours à la violence, “chaque chose à son temps, il faut se battre de façon réfléchie et intelligente”, professe-t-il. Il s’est ainsi inspiré des révolutions dans le monde arabe pour montrer que ce qu’on croît impossible aujourd’hui ne le sera probablement pas demain, “ces expériences devront nous faire comprendre qu’aucun despote ne peut résister à un soulèvement populaire”.

Il a ainsi, insisté qu’”il ne faut dorénavant rien céder à la France car aucune aide ne peut valoir les pertes humaines que nous subissons en mer chaque année”.

 

La manifestation a été définitivement close par une prière (douan) en la mémoire de tous ces milliers de victimes qui disparaissent en mer. “Que leurs âmes reposent en paix”.

 

Toyb Ahmed


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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 20:35
Centre de soins MdM à Mayotte

 

 

MAYOTTE :
Suite à une saisine appuyée par Médecins du Monde, le tribunal de la Sécurité sociale de Mayotte reconnaît que la France ne respecte pas la Convention Internationale des Droits de l’Enfant

 

En mars 2010, Médecins du Monde a accompagné le dépôt d’un recours en justice de la mère en situation irrégulière d’un enfant suivi par l’association, pour faire valoir son droit à la santé et donc à une couverture médicale. Le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale (TASS) de Mayotte vient de rendre son jugement. Pour la première fois, un tribunal demande l’affiliation directe d’un mineur à une caisse de Sécurité sociale. Surtout, le TASS reconnaît que la France ne respecte pas la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE).

 

A Mayotte, l’Aide médicale d’Etat (AME) n’existant pas, aucune couverture maladie ne garantit l’accès aux soins des enfants de personnes en situation irrégulière ou des mineurs isolés non pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE).

Dans ce contexte, MdM constate de nombreux retards de recours aux soins, aggravés par les arrestations et la peur du déplacement des personnes sans papiers, et pouvant avoir de réels dangers sur la santé des mineurs. Sur les huit premiers mois de l’année 2010, 2790 consultations pédiatriques ont été effectuées par MdM à Mayotte. Un retard de l’accès aux soins a été enregistré pour 40% de ces consultations. 82% des enfants et adolescents n’avaient pas de protection sociale.
 

 

Afin de permettre, à Mayotte, l’accès aux soins des enfants de personnes sans papiers – normalement garanti par les articles 3-1 et 24 de la CIDE que la France a signé, Médecins du Monde s’est engagé depuis plusieurs mois dans un processus d’actions juridiques à Mayotte.

Suite à des rapports, notamment de la Défenseure des enfants et de la HALDE, et compte tenu des analyses juridiques toutes concordantes confirmant le non respect du droit à la santé des mineurs, du fait de l’absence de couverture maladie, MdM a demandé à la Caisse de Sécurité sociale de Mayotte l’affiliation directe de plusieurs des enfants soignés par l’association.

 

Face au refus de la Caisse de Sécurité sociale de Mayotte de procéder à ces affiliations, une procédure contentieuse a été engagée auprès du Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale de Mamoudzou.
Dans son jugement du 17 décembre 2010, ce tribunal reconnait que le droit de la santé en vigueur à Mayotte est contraire à la CIDE. Le tribunal demande donc à la Caisse de Sécurité sociale de Mayotte de procéder à l’affiliation directe de l’enfant, afin que son droit à la santé soit garanti.
 

En conséquence de ce jugement, à Mayotte, tout mineur doit être inscrit à la Caisse de Sécurité sociale pour pouvoir accéder aux soins nécessaires à sa santé.
.
Le 1er mars 2011, Mayotte, collectivité d’outre-mer française, deviendra département d’outre-mer. Cette évolution administrative implique que le droit français devra s’appliquer de la même manière que dans les autres départements français. Cette départementalisation doit être l’occasion pour la France de se mettre rapidement en conformité avec ses obligations issues de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) en créant un réel accès aux soins aux mineurs de Mayotte et en rendant leur droit à la santé effectif.

D’ici là, tous les mineurs doivent être affiliés à la Caisse de Sécurité sociale de Mayotte en application du jugement du TASS du 17 décembre 2010.

 

Source : http://www.medecinsdumonde.org/fr/Presse/Communiques-de-presse/France/Mayotte-un-tribunal-reconnait-que-la-France-ne-respecte-pas-la-Convention-Internationale-des-Droits-de-l-Enfant

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 14:14

 

 Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Source : HZK-Presse du   février 2011

 

 

Contrairement à ce qui s’était passé lors du premier passage de J. Martin à Mayotte, cette fois, il s’est trouvé des gens qui connaissent bien l’histoire de l’archipel pour répondre à sa volonté de reconstruire l’histoire de la région.

 

Anachronismes et contre-vérités

Ces propos ont choqué un grand nombre d’enseignants mais ne sont intervenus que ceux qui avaient des connaissances suffisantes sur l’histoire des Comores en général, et de Mayotte en particulier. Ainsi, après la prise de parole de Daniel Martial-Henry pour faire des rappels sur la généalogie de sa famille, Mohamed Nabhane, professeur agrégé d’arabe a interpellé Jean Martin sur les nombreuses inexactitudes et contre-vérités historiques.

Pour lui, il s’agit encore une fois de faire appel à l’autorité, à l’expert pour accréditer une version officielle de l’histoire de l’archipel, comme on a fait appel au linguiste F. Laroussi pour établir que le shimaore est une langue distincte du shikomori, il y a quelques mois. Seulement, il y a des cas où l’appel à l’autorité est fallacieux : lorsque l’expert se prononce sur un sujet autre que celui pour lequel il est qualifié. Or quand M. Martin aborde le 20e siècle comorien, il sort de sa période historique (18e et 19e siècles) pour parler de la période contemporaine pour laquelle, il n’a quasiment pas fait de recherche.

Isabelle Mohamed a pris la parole pour affirmer que si les propos de J. Martin étaient un peu plus mesurés en conférence que dans le livre, il n’en demeurait pas moins qu’encore une fois l’historien avait oublié son métier, en multipliant les anachronismes (ndr : erreur consistant à juger le passé avec ce qu’on sait aujourd’hui, la faute la plus grave pour un historien) et en multipliant les contre-vérités.

Elle a dénoncé la volonté de présenter au public les Anjouanais comme des envahisseurs de l’extérieur venant spolier les Mahorais, rappelant que si Mohamed Ahmed avait acheté des terres à Mayotte c’était parce qu’homme de pouvoir et d’argent il avait eu les moyens et les connaissances pour le faire mais que l’assistance devait savoir que, comorien polygame, il avait une femme mahoraise, que les terrains étaient au nom de cette femme, que les enfants de ce lit en étaient a priori héritiers et qu’il s’agissait donc d’un fonctionnement de classe ou de caste.

La nation comorienne

L’auteur de ces lignes, historien de formation a d’abord montré sa perplexité car les précédentes recherches de J. Martin sont en total opposition avec ses affirmations d’aujourd’hui. Le dernier livre est loin d’être un livre d’histoire, c’est en fait un livre de commande. Pour lui, J. Martin fait fi de toute méthode historique et ne cite jamais ses sources, à partir du moment où il aborde le 20e siècle. Ainsi, l’historien développe une nouvelle thèse sur la mort de Zakia Madi, elle se serait noyée, aveuglée par les grenades de la garde comorienne alors que, jusque-là, dans la thèse en cours dans l’île (rappelée par Daniel Martial Henry qui a affirmé que c’est son père qui a fait l’autopsie), celle qui est désignée comme la « martyr du MPM » aurait été tuée par les éclats de grenade.

Or, J. Martin ne présente aucune archive pour appuyer sa thèse. Le correspondant de la Gazette lui a donc suggéré un rapport qui se trouve dans les archives françaises et qui bat en brèche les deux thèses présentées. Il est également revenu sur l’affirmation de J. Martin selon laquelle la nation comorienne n’a jamais existé et n’existe pas. Pour lui, même en gardant la définition européenne et française de « nation », J. Martin confond « nation » et « Etat ».

En effet, dans l’histoire européenne, on a eu des nations sans Etats (ainsi l’Allemagne et l’Italie ne recouvrent leur unité nationale et ne forment des Etats qu’en 1870) et l’absence d’Etat, dans le sens occidental, ne veut pas dire qu’il n’y a pas de nation. Et puis, est-ce que le monde entier, notamment l’Afrique, doit se plier à la définition française de la nation, est-ce que les Africains ne pouvaient pas avoir d’autres manières de s’organiser politiquement ?

Le droit des peuples

Pour répondre à l’idée, développée par J. Martin du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » qui doit, selon l’historien, prévaloir sur l’intangibilité des frontières issues de la colonisation (selon l’ONU), l’avocate Fatima Ousseni, a rappelé le cas des habitants de l’île de Sainte-Marie qui au moment de l’indépendance avaient affirmé leur volonté de rester français. Pourquoi, pour ce cas là, la France a refusé de prendre en compte le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? » a-t-elle demandé.

A toutes ces interrogations, Jean Martin n’a eu que quelques mots de réponse, confirmant par le silence les insuffisances du travail présenté et une volonté d’imposer un point de vue colonialiste de l’histoire des Comores en général et de Mayotte en particulier.

 

Pour voir la 1ère partie cliquez ICI

 

Mahmoud Ibrahime (Correspondant à Mayotte)

 

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 15:03

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores / 

Mayotte :

Un nouveau département, une nouvelle histoire (1ère partie)

 

Mamoudzou, lundi 31 Janvier 2011 (HZK-Presse) L’historien spécialiste des 18e et 19e siècles comoriens, Jean Martin, est arrivé à Mayotte pour présenter son nouveau livre et recevoir des mains du préfet le 1er tirage de la couverture du manuel du primaire dont il a suivi la rédaction pour la partie concernant l’histoire de Mayotte. Il a également été invité à donner des conférences par les Naturalistes de Mayotte, l’une dans la salle de cinéma de Mamoudzou et l’autre à Sada ; et par le Vice-Rectorat à l’Institut de Formation des Maîtres (IFM) et au Collège de Mgombani.

 

Lors de la première conférence, comme dans son livre, il se livre à des distorsions de l’histoire et à des affirmations douteuses qui laissent penser à un travail de commande au moment où l’île doit devenir officiellement un département français et où l’Etat français cherche à convaincre ses 35 partenaires européens d’accepter de transformer l’île en Région Ultra-Périphérique (RUP). Même Pierre Pujo, le leader des royalistes de l’Action française n’est jamais allé aussi loin dans les affirmations péremptoires à visées politiques.

 

Comme à l’accoutumée lors des Conférences organisées par l’association des Naturalistes de Mayotte, la salle du cinéma de Mamoudzou était pleine. Comme d’habitude aussi, il y avait très peu de Maorais et d’autres comoriens des trois autres îles. Pourtant, dans cette période de transition vers un département tant souhaité, on pouvait penser que le sujet abordé en attirerait beaucoup. En effet, le professeur Jean Martin, éminent spécialiste de l’histoire comorienne (auteur de Comores, quatre îles entre pirates et planteurs, L’Harmattan, 1983) avait décidé de se lancer, sans avoir vraiment fait de recherches dans ce domaine, sur l’histoire immédiate des Comores. Il avait choisi comme titre de sa conférence : « 1975, comment Mayotte est restée française ?»

 

Une histoire orientée

 

Cette conférence, très suivie par les fonctionnaires français, notamment les enseignants en poste dans l’île ressemblait à une commande institutionnelle au moment où l’île doit devenir un département français en mars. Il était d’ailleurs déjà venu en novembre 2008 pour « éclairer » les mêmes fonctionnaires avant la consultation de mars 2009. Mise à part la partie proprement chronologique, les propos de l’historien sur les choix qui ont été faits, sur la nation comorienne, sur les présidents comoriens et sur les Anjouanais ont surpris une grande partie du public, surtout ceux qui n’avaient pas lu le livre qu’il vient de publier : Histoire de Mayotte, département français, Indes Galantes, 2010.

 

Entre erreurs et mépris

 

Parmi les éléments avancés par Jean Martin lors de la conférence et dans son livre et qui sont l’objet de controverse, on peut noter :

 

-La nation comorienne n’a jamais existé, le shikomori non plus (cela rappelle à certains Comoriens les propos d’un ancien préfet de Mayotte qui pendant le séparatisme anjouanais disait que l’Etat comorien n’avait jamais existé avant la colonisation) ;

 

-En 1966, Saïd Mohamed Cheikh avait été lapidé et poursuivi à Mayotte, à tel point qu’en montant dans son avion il avait perdu sa chaussure ;

 

-Ali Soilihi, qui était fou selon J. Martin, repoussé par les Maorais pendant « la marche rose » avait été contraint de marcher sur le drapeau comorien et lever le drapeau français ;

 

-Ahmed Abdallah était selon Jean Martin un « sot » (l’ancien président des Comores s’est vu attribué de nombreux noms d’oiseaux pendant la conférence, mais aussi dans le livre) ;

 

Les Anjouanais avaient colonisé Mayotte, et pour affirmer cela J. Martin s’appuie sur le fait qu’Ahmed Abdallah, Mohamed Ahmed, Ahmed Abdou et d’autres avaient acheté des terres à Mayotte. Dans le livre la stigmatisation des Anjouanais est encore plus grande et constitue un ramassis de tout ce qu’on entend sur les Anjouanais à Mayotte, sans aucune remise en cause, sans aucun examen sérieux de ces rumeurs, et surtout sans aucune perspective historique.

 

Pour voir la 2eme partie cliquez ICI

 

Mahmoud Ibrahime (Correspondant à Mayotte)

310111/mi/hzkpresse/9h00

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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 21:43

 Lu pour vous / Source : Upanga n°23 du 10 mai 2010

La préfecture a été condamnée par le tribunal administratif pour avoir reconduit un mineur à Anjouan et a dû organiser son retour à Mayotte dans les plus brefs délais.

 

Reconduit à Anjouan le 30 mars, Youssouf' a finalement regagné Mayotte le 5 mai. Le tribunal administratif a condamné le 3 mai la préfecture à rapatrier le mineur au motif qu'il n'aurait pas dû être expulsé. C'est grâce notamment à l'acharnement de son professeur de français assistée de l'avocate Fatima Ousséni que l'affaire a pu prendre ce tournant positif
“Les enfants de la classe sont venus me voir un matin pour savoir s'il y allait avoir de nouvelles élections des délégués de classe, raconte Emilie Droit, professeur de français de Youssouf qui était délégué de sa classe. C'est la que j'ai appris qu'il avait été reconduit à Anjouan. ” L'enseignante remue alors ciel et terre pour le faire libérer, assistée de la Cimade et de l'avocate Fatima Ousséni. Ils obtiennent gain de cause le3 mai dernier quand le tribunal administratif reconnaît le caractère urgent de son rapatriement à Mayotte (le jeune homme était livré à lui même sur le territoire, dans un pays qu'il ne connaissait pas et sans famille pour l'héberger). Et oblige la préfecture à ramener l'adolescent dans un délai de 96 heures.
Sur le bateau sans passer par le CRA
« C'est intolérable qu'un mineur soit arrêté, enrage l'enseignante, par ailleurs sympathisante de la Cimade. D'autant que ça presque normal aux yeux de tout le monde. Si je n'avais rien fait, il serait encore là-bas ! Pourtant, les lois doivent être respectées. En théorie, les gendarmes sont là pour nous protéger, mais ici plus qu'ailleurs ils sèment la peur. »
Youssouf, 17 ans (dont onze passés à Mayotte) et son grand frère, majeur, sont arrêtés dans leur banga à 4 heures du matin alors qu'ils dormaient. « Nous l'avons appris le lendemain vers 11h30, mais Youssouf s'est retrouvé dans le bateau de 11h30 sans même transité par le CRA », explique Flore Adrien, militante de la Cimade. Problème : Youssouf est mineur, mais on l'a déclaré être né le 1er janvier 1992. Le jeune a bien tenté de justifier son âge, mais les agents interpellateurs ne lui en ont pas laissé le temps. « Quand il a voulu montrer ses papiers comoriens situés à proximité du lit, les gendarmes ont dit 'nous ce qu'on veut c'est des papiers français' » raconte l'enseignante. Seulement, la bonne date de naissance figurait sur le passeport comorien du collégien.
« Qui dans un état de droit vient chercher les gens à 4 heures du matin dans leur lit ? » s'indigne Flore Adrien. Youssouf n'a pas été autorisé à montrer ses papiers et il n'a même pas transité par le CRA alors que c'est justement le lieu où on peut faire valoir ses droits (prévenir la famille par téléphone, avoir accès à un médecin etc.) Ce jeune-là, entre son arrestation et sa reconduite, n'a vu personne si ce n'est des gendarmes. À ce compte-là, on peut renvoyer 50. 000 personnes. »
Bref, cet affaire résume à elle seule les pratiques qui ont cours aujourd'hui dans la folle course aux chiffres. Et encore, ce n'est pas terminé, puisque les objectifs pour l'année 2010 ont été revus à 25.000 reconduites (lire Upanga n°22). “Cette condamnation révèle des problèmes que la Cimade signale depuis des lustres: interpellations non respectueuses des droits et surtout manque de temps données au traitement des dossiers. Encore plus que les autres, les dossiers de mineurs demandent une attention particulière.”
Selon la pref, il n'a pas voulu appeler sa famille
Seulement, il y a tant de personnes à reconduire que la procédure n'est pas des plus rigoureuses. En témoigne I'APRF qui porte mention d'une autre personne que le jeune mineur, vestige d'un ancien document dont seuls les noms ont été effacés au typez (et manifestement certains oubliés). À d'autres endroits, il manque une lettre au prénom... « Les agents interpellateurs qui signent I'APRF ne prennent pas assez de temps parce qu'on leur demande de faire vite, mais pas forcement bien », poursuit l'ancienne présidente de la Cimade.
Du côté de la préfecture, on estime que l'intégralité des droits ont été respectés.
« Les gens arrêtés sont en mesure de faire appel à leurs droits. Il n'a pas souhaité faire appel à sa famille », explique placidement
De même, la préfecture s'appuie sur un document signé de l'adolescent attestant qu'il est bien majeur. « Mais dans un rapport d'autorité, on peut faire signer n'importe quoi à un gamin de 17 ans. D'autant qu'à Mayotte, les jeunes ont encore beaucoup de respect des règles et de l'autorité », argumente Flore Adrien. Quant à Youssouf; c'est “un garçon très timide, qui ne sait pas se défendre et qui perd ses moyens quand on l'interroge”, ajoute sa prof.
Quant au non-passage par le Centre de rétention, la préfecture explique que c'est un cas rarissime. Mais, habituellement les reconduits n'y passent que quelques heures au motif que les conditions d'attente y sont inhumaines. «C'est un faux prétexte, fulmine Flore Adrien. Ce qui est inhumain, c'est de ne pas pouvoir appeler la famille et de renvoyer un enfant à la va-vite dans un pays qui ne connait pas.”
Dans l'ordonnance qu'il a rendue, le tribunal administratif reconnaît l'urgence. Une grande satisfaction pour la Cimade. «Quand un gamin a passé toute sa vie dans un endroit, qu'il a un examen à passer à la fin de l'année, il y a urgence à le ramener auprès des siens. Exposer un enfant à l'inégalité, ça marque à vie. »
Si l'association ne se réjouit pas de la condamnation de la préfecture, elle estime important qu'il y ait un regard de la justice sur les pratiques préfectorales. Car à Mayotte, les personnes sont reconduites à la frontière extrêmement rapidement, sans qu'il y ait de plus, intervention du juge.
« Quand on a eu connaissance de la décision de tribunal, on a pleuré », raconte Emile Droit. Mais sur un cas défendu avec succès et qui a demandé des heures de mobilisation, combien de jeunes sont ainsi renvoyés au mépris du droit?
Si ce n'est pas la première condamnation de la préfecture par le tribunal administratif; c'est en revanche la première fois qu'il prononce une injonction à faire revenir l'enfant dans les quatre jours et qu'il retient le caractère urgent du retour. L'avocate Fatima Ousséni espère bien que ce cas pourra faire jurisprudence

.

JULIETTE CAMUZARD


 

 

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 22:45

LU POUR VOUS : Source / http://www.humanite.fr/2010-01-19_Politique-_-Social-Economie_Mayotte-La-visite-du-gouverneur


En visite dans l’océan Indien, le président de la République a confirmé son intention d’ancrer l’île de Mayotte 
dans la France. Au mépris des résolutions de l’ONU.


Nicolas Sarkozy en VRP de la mère patrie. Voilà l’impression que laisse le discours prononcé hier, à Mayotte, par le président de la République, en visite éclair dans l’océan Indien pour exalter l’appartenance de cette île des Comores à la France, après le référendum de mars dernier consacrant sa départementalisation.

effroyable cimetière marin


Mayotte, c’est la France », a martelé Nicolas Sarkozy devant la foule rassemblée sur la place du marché de Mamoudzou et priée de « respecter les devoirs » qui lui incombent désormais. « Je ne laisserai à aucune puissance étrangère le droit de décider qui serait français et qui ne le resterait pas. (…) Mayotte restera française », a-t-il lancé. Une allusion claire à la revendication des Comores, qui souhaitent voir cette île rendue à l’archipel. Le récent changement de statut de Mayotte, située à 9 000 kilomètres de Paris, a en effet ravivé un lourd contentieux lié à la décolonisation des Comores. Après son accession à l’indépendance, le jeune État a été admis comme membre de l’ONU en vertu de la résolution 3385 du 12 novembre 1975, qui réaffirme « la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale des Comores, composé des îles d’Anjouan, de Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli ». Une résolution que la France n’a jamais respectée, érigeant même un mur invisible pour empêcher la circulation entre l’île et ses voisines. Au point que des milliers de Comoriens périssent chaque année noyés dans le bras de mer qui sépare Anjouan de Mayotte, devenu, depuis l’instauration du visa Balladur en 1995, un effroyable cimetière marin.

politique de déstabilisation


« La France n’a jamais accepté l’indépendance des Comores, d’où la séparation de Mayotte, son occupation illégale et la politique de déstabilisation de l’archipel, de coups d’État en assassinats politiques supervisés par des barbouzes, au premier rang desquelles le tristement célèbre Bob Denard », nous expliquait Mabadi Ahmed Ali, du Collectif des associations comoriennes, au moment de la consultation sur la départementalisation de Mayotte. Une politique de déstabilisation destinée, selon lui, à démontrer que seul le maintien dans la France serait synonyme de stabilité et de prospérité. Prospérité  ? Alors que le « oui » à la départementalisation a été obtenu à coups de promesses d’égalité sociale, Nicolas Sarkozy a fustigé, hier, les manifestations du mois dernier contre la vie chère, marquées par des violences envers les gendarmes. « Dans un département de France, on utilise les mots, pas les coups, le débat, pas la violence, le dialogue, pas l’affrontement, les élections, pas la loi du plus fort », a-t-il assené, en assurant que les « responsables et organisateurs de ces débordements » seraient « recherchés, jugés et punis ». L’égalité républicaine pour la répression, pas pour les droits sociaux.


Rosa Moussaoui

Joël Saget/AFP


Contrôle de la douane française. La France est en contradiction avec la résolution de l’ONU sur « le respect 
de l’intégrité territoriale des Comores, composé des îles d’Anjouan, Grande-Comore, Mayotte et Mohéli ».

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 22:31

Les  manifestations organisées ce jour (mercredi 02 décembre 2009) à Mayotte, une des îles des Comores sous administration française,  à l'appel du "collectif des citoyens perdus de Labattoir et de Pamandzi", contre la vie chère et la mauvaise gestion des autorités sur l'île ont tourné à un affrontement sérieux avec les gendarmes français.

 Le bilan est lourd et la situation reste inquietante : Trois blessés graves parmi les forces de l'ordre et douze blessés légers  et plusieurs arrestations parmi les manifestants. Des passagers ont raté leur vol à cause des barrages des manifestants.

Selon
 la ministre française de l'Outre-Mer, Marie-Luce Penchard, des forces de l'ordre se trouvant sur l'île de la Réunion sont même appelées en renfort et devront arriver, si ce n'est pas déjà fait, dans les heures à venir, à Mayotte. Apparamment, les affrontements se poursuivaient  dans la soirée selon certains journalistes qui se trouvent sur place.

L'île, très mal gérée, frôle la faillite avec au moins  90 millions d'euros de déficit.

A suivre.

Halidi allaoui
HALIDI-BLOG-COMORES

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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 22:18

Lu pour vous / Source : Al-watwan N° 1451 du 26 novembre 2009

Mayotte à l’ordre du jour définitif de la 64e session de l’Onu

Le coup de maitre de Mohamed Toihiri

Depuis le retrait en 1995 de la question de Maore, pour des négociations bilatérales entre la France et les Comores, le différend territorial n'a jamais été discuté en séance plénière. Les discours prononcés par les différents représentants des Comores, ne faisaient qu'amuser la galerie et calmer la population.

L'ambassadeur de l'Union des Comores aux Usa et représentant permanent à l'Onu, l'écrivain Mohamed Toihiri, est parvenu à convaincre le bureau de l'assemblée générale de réintroduire définitivement la question de Mayotte dans l'agenda définitif de la 64e session de l'assemblée générale de l'Onu. Une première en quatorze ans.

Dans sa plaidoirie somme toute classique, l'écrivain a dit ne pas s'étendre sur le sujet “
car les causes justes n'ont pas besoin de longs discours pour être comprises et défendues, surtout que vous êtes tous au courant des différentes résolutions prises dans cette enceinte depuis trente quatre ans”.
“Je fais appel à votre sens de la liberté, de la justice, de l'équité mais aussi et surtout à celle de la défense de l'intégrité territoriale des peuples pour nous apporter votre soutien et inscrire la question numéro 19, celle de l'Ile comorienne de Mayotte dans l'agenda définitif de la 64e session de l'assemblée générale”.
C'est par cette phrase que le représentant des Comores aux Nations unies, l'écrivain Mohamed Toihiri, a conclu sa plaidoirie devant les membres du bureau de l'ag fondé sur la réintroduction de la question de Mayotte.

 Il rappelle que “des accords signés entre la France et les Comores en juin 1973 disposaient que les résultats du référendum d'autodétermination seraient comptabilisés globalement et non pas île par île” précisant : “c'est ainsi que la population, je dis bien la population comorienne au singulier, car la France ne serait pas d'accord qu'on parle de population bretonne, de population alsacienne ou de population corse, la population comorienne donc dans sa grande majorité a voté le 22 décembre 1974 pour l'indépendance des Comores, bien entendu entendu dans ses frontières coloniales”.

Les Nations Unies ayant admis les Comores en leur sein depuis le 12 novembre 1975 par la résolution 3385 qui a réaffirmé la nécessité de respecter l'Unité et l'intégrité des Comores composées des îles d'Anjouan, de la Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli, Toihiri rappelle qu'”en réponse au référendum organisé par la France à Mayotte en octobre 1976, les Nations Unies, toujours elles, ont adopté légitimement la résolution A/31/4 condamnant ce référendum et toute autre consultation future organisée sur cette Ile par la France”.

Toihiri a rappelé que “c'es la France en 1995 qui a demandé à la fois des négociations bilatérales avec les Comores, mais aussi la non-introduction de la question de l'île comorienne de Mayotte dans l'ordre du jour définitif de l'assemblée générale, chose, qu'en signe de bonne volonté et de sincère esprit de négociation, mon pays a accepté”.Malgré la bonne volonté affichée par les autorités comoriennes successives depuis notre indépendance, pour engager de sincères, profondes et fructueuses négociations avec la France pouvant aboutir à une solution juste et équitable sur la question de l'île comorienne de Mayotte, la France a décidé de franchir un pas irréversible en organisant un référendum ce 29 mars 2009, pour transformer le statut de Mayotte en département français d'Outre-mer”.Il conclut son argumentaire en affirmant : “ce référendum légitimement condamné par l'Union africaine, par le Mouvement des non-alignés, par l'Organisation de la Conférence islamique ainsi que par la Ligue des Etats arabes, se heurte encore une fois contre la fameuse résolution 31/4 du 21 octobre 1976 qui “rejette toute autre forme de référendums ou consultations qui pourraient être organisés en territoire comorien de Mayotte par la France”.

“Ce face-à-face entre la France et les Comores a largement montré ses limites”, a soutenu le diplomate comorien en revenant sur la nouvelle proposition de son pays pour sortir de cette crise “Un Etat, deux administrations” et en regrettant que la France soit restée “au mieux, sourde, au pire méprisante à cette proposition courageuse”. Et pourtant, insiste-t-il, “cette proposition aurait permis à la France de continuer à administrer Mayotte mais en reconnaissant son appartenance à son ensemble naturel, son appartenance à l'archipel des Comores”.

En guise de conclusion, Toihiri lance : “Devons-nous oser conclure, que la Grande France, la France de la Révolution française, la France des droits de l'homme dont tout l'univers enviait le passé, en est réduite à écraser les petits, à ne respecter que les résolutions des nations Unies qui lui sont favorables?”

AAA
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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 22:08

 Lu pour vous / source : http://www.malango-actualite.com/

« Le mur invisible érigé entre Anjouan et Mayotte tombera autant qu'est tombé le mur de Berlin »

Une cérémonie sobre mais significative. C’est ainsi qu’on peut qualifier la célébration de la journée maore, ce jeudi à Moroni, où les administrations étaient fermées pour cette occasion.

C’est qu’en fait, depuis trois ans, le 12 Novembre est férié dans l’archipel. Cette journée est dédiée à la revendication de Mayotte, cette île de l’archipel des Comores qui est resté sous administration française depuis 1975. « Le 12 novembre 2009 se trouve à la croisée des chemins », ont estimé les membres du comité maoré, une structure de la société civile comorienne qui milite pour la réintégration de Mayotte dans l'ensemble comorien, dans un communiqué publié à Moroni depuis le 3 novembre.

C’est presque cette même déclaration qui sera lue par Idriss Mohamed, ce jeudi, lors de son discours au palais du peuple où s’était réunis plus de 300 personnes pour cette célébration. « Au delà des apparences qui ferait croire à un blocage, voire à une intégration définitive de Mayotte dans la France, une solution de la question de l’île comorienne de Mayotte s’esquisse dans une lame de fond qui devient de plus en plus perceptible pour les plus avertis », indique le comité Maoré dans sa déclaration.

« Il est temps de mettre un terme aux drames presque quotidiens qui se déroulent, devant nos yeux, dans le bras de mer qui sépare Anjouan de sa soeur Mayotte », a déclaré Idi Nadhoim, le vice président comorien en charge de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et de l'artisanat, assurant l'intérim du président Sambi qui se trouve à l'étranger, lors de son discours.

Faisant le parallèle entre la chute du mur de Berlin dont on commémore cette année le 20 ème anniversaire et le visa Balladur, ce « mur invisible érigé entre Anjouan et Mayotte », cette haute autorité comorienne a estimé que celui-ci « tombera autant qu’est tombé le mur de Berlin ». Il a d’ailleurs repris un passage du discours du président Sarkozy à l’occasion des cérémonies commémoratives dont voici la teneur : « La chute du mur de Berlin sonne aujourd'hui comme un appel, un appel à nous tous à combattre les oppressions, à abattre les murs qui, à travers le monde divisent encore des villes, des territoires, des peuples ». Des propos qui ont été vivement applaudi par l’assistance.

« Le peuple de l'Union des Comores espère que cet appel résonnera de tous son poids sur tous les dirigeants du monde et que son écho transpercera tous les murs de l'oppression », a mentionné le vice président Idi. « Nous osons croire que le mur invisible érigé entre Anjouan et Mayotte, sous lequel reposent les restes de dizaines de milliers d'innocents et qui forme aujourd'hui le plus grand cimetière marin au monde, tombera autant qu'est tombé le mur de Berlin », a-t-il encore lancé. La célébration de la journée Maore, cette année, intervient après l’échec des négociations engagées au sein du Gthn, le référendum sur la départementalisation de Mayotte et la proposition du président Sambi du système « Un pays, deux administrations ». Lancée lors d’un récent discours prononcé par le chef de l’Etat comorien à la tribune des Nation unies, cette offre se veut être un début de solution à cette épineuse question qui obère les relations entre les Comores et son ancienne puissance colonisatrice, la France.

Par cette annonce, le président Sambi propose à la France de reconnaître la souveraineté entière de l'Union des Comores sur l'ensemble de son territoire tout en continuant à administrer Mayotte. Cette proposition "traduit une haute perception des rapports de force, des concessions inévitables et une solution progressive qui permettra une véritable réconciliation nationale des îles comoriennes et une page nouvelle dans les relations amicales entre les Comores et la France", estime le comité Maore, dans un communiqué. Cette organisation propose, d’ailleurs, un débat national sur le sujet.La cérémonie qui s'est déroulée hier jeudi au palais du peuple de Moroni a été marquée par un hommage rendu au patriote maorais Kamar Eddine Ahamada, un militant de l'unité nationale décédé en France le 29 octobre 2009. Cet homme part "sans la reconnaissance des représentants officiels de la partie pour laquelle il s'est tant sacrifié", ont déploré ses amis du front démocratique.

Faissoili Abdou

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