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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 19:19
Comores / France : Appel aux intellectuels comoriens


 
Comores / France : Appel au intellectuels comoriensPar Ahmed Ali Amir
Rédacteur en chef du journal Alwatwan



Intellectuels : Parler, écrire et agir au nom de ceux qui ne peuvent pas le faire


Les intellectuels comoriens vivent reclus comme des moines. Ils se complaisent dans leur silence et leur méditation et sont même agacés si on tente tant soit peu de les déranger dans leurs rêveries. Ils se posent en innocents, souvent en victimes. Adulés par les pouvoirs, ils en tirent le maximum de profit, en se dissimulant dans les pénombres des palais, pour rédiger discours, préparer les accommodements juridiques qui justifieront les coups tordus, donnant en tout temps un sens presque romantique aux bruits de bottes de Kandani, aux bruis sourds des zodiacs des mercenaires, aux dilapidations criminelles des fonds publics, ou aux dramatiques naufrages quotidiens des Kwassas entre Mayotte et Anjouan.
De fortes personnalités de la place, qui ont, avec le recul, joué par accident, le rôle de gardiens des valeurs morales et communautaires, des socles de l'unité et de l'intégrité du pays quand elles étaient fortement menacées, se sont rangées derrière des causes moins gratifiantes.


“AMITIÉ”, FINANCES, AVANTAGES DIVERS, ETC.


Au nom d'une prétendue amitié entre la France et les Comores, ou de relations éphémères avec les représentants de la France aux Comores, ou plus humiliante encore, en raison d'avantages financiers, de bourses d'études, de voyages culturels, ou d'expertises lucratives, ils lâchent leur pays, violent leurs propres repères, au profit du réalisme politique, avec tout ce que cette expression comporte de concessions, de compromis, de compromissions, voire de trahison.
Nous avons pourtant des noms de sommités nationales qui ont autorité pour s'engager dans la sphère publique. Leurs analyses, leurs points de vue, leurs positions, sur tous les sujets pour défendre les valeurs qui fondent le désir du peuple comorien de partager un destin commun, peuvent entretenir ou provoquer des mouvements d'opinions. Lors de la période sécessionniste, nous avons eu droit aux textes salvateurs de Chamanga, Thabit, Mahamoud Ibrahim, Ali Yachroutu...


A l'université des Comores, comme une fourmilière, des éminences grises se bousculent, têtes baissées, préoccupées à éviter les guets-apens qu'elles se dressent entre eux, dans la conquête des postes de doyens de l'institution...


HAUT LIEU DE LA CONTESTATION ?


Alors que l'université est contestée dans ses programmes et la qualité de ses enseignants, les étudiants et le pays n'ont pas droit à l'éclairage de ceux qui en ont la charge, mais à une bataille de chiffonniers pour le poste de président.
L'université, le haut lieu de la contestation, du savoir et de la culture, a donné lieu à un spectacle qui traduit le malaise interne. Des étudiants n'ont pas hésité à hisser le drapeau français pour revendiquer la tournante mohélienne. Parce que les enseignants pensent qu'il suffit de déballer leurs cours académiques pour en faire une université de référence. Ils risquent, et ils le savent, de former une génération d'automates, qui ne trouveront aucun emploi digne. Elle est loin, très loin l'Ecole nationale supérieure de Nvuni, qui a envahi les rues de Moroni en 1989 pour exiger le départ de Bob Denard après l'assassinat du président Ahmed Abdallah.

Mais où donc se terrent-ils, nos intellectuels? Des Comoriens, jeunes femmes et enfants, près de 16 000 en 16 ans, fuyant la misère, ont péri en mer, entre Mayotte et Anjouan, dans des conditions atroces, avec plein d'espoir dans la tête. Des Comoriens, 30.00 par mois, sont expulsés en terre comorienne par une puissance coloniale pointée du doigt par les Nations-Unies



OÙ SONT-ILS PASSÉS ?


Pendant que des commissions françaises mettent en cause des pratiques de leur gouvernement, notamment les conditions inhumaines du Centre de rétention administrative de Mayotte, pendant que la commission française de déontologie, par une seule enquête, émet des hypothèses graves mettant en cause la responsabilité de la police frontière française, assimilant ses pratiques de surveillance des mers à “homicide involontaire“, aux Comores, nos intellos détournent leur attention de ces drames, se contentent et se vantent de tapes “blanches“ sur leurs épaules.
Il est fort possible, en lisant la missive de l'ambassadeur de France adressée au vice-président de l'assemblée de l'Union, Ahamada Djaé, accusant les Comoriens tous autant qu'ils sont de “double langage“, que certains Français évoluant à Moroni ignorent que dans la continuité de Voltaire défendant Calas, Emile Zola et Octave Mirbeau, se sont engagés pour défendre le capitaine Dreyfus, et que Jean Paul Sartre et Pierre Vidla-Naquet ont dénoncé la torture en Algérie, Michel Foucault s'est bagarré pour les droits des prisonniers et Pierre Bourdieu, des chômeurs, ou encore Nioam Chomky, s'en prenant à une certaine époque à la politique guerrière des grandes puissances.
Ces hommes là ont fait la grandeur de la France tandis que ceux qui ont choisi par le silence, d'être complice des injustices ou des atrocités que perpétue la France dans le monde contribuent à sa décadence.



LA MAIN DE PÉTAIN À MONTOIRE, L'HORREUR DES EAUX À MAYOTTE


Alors, messieurs les franco-comoriens ! A défaut de choisir les Comores par amour pour la France, sachez choisir la France généreuse, de la résistance, des lumières, la France de Sartre et De Gaulle et chassez de vos esprits la France des bombes, de la torture et de la collaboration, encore nostalgique des pratiques coloniales en Afrique. L'image de la France de Pierre Laval et du maréchal Philippe Pétain, serrant la main d'Adolf Hitler à Montoire, n'est pas si différente et éloignée des poignées de main que vos objectifs fixent à longueur de journée, aves des hommes qui justifient l'horreur dans nos eaux territoriales.

Le ministre des Relations extérieures, Fahmi Saïd Ibrahim, porte haut la voix des Comores. Les membres du gouvernement choisissent ce moment de gloire pour signer un document qui restera dans les annales comme la traduction de la médiocrité de l'Etat, l'illustration de la facilité avec laquelle la France piétine l'histoire de notre Nation. Peut-on laisser les Comores entre les seuls soins d'Aboubacar Saïd Salim, Soeuf Elbadawi, Idriss Mohamed, Hassan Moindjié, Nassuf Djailani, etc.

L'intellectuel n'est pas celui qui collectionne les livres ou accumule les diplômes. Dans notre entendement, des hommes et des femmes ont accédé à des positions sociales respectables, disposent de formes variées d'autorité qu'ils doivent mettre à profit pour persuader, proposer, convaincre, débattre, permettre à l'esprit critique de s'émanciper des représentations sociales, de dénoncer les injustices, les abus, les dérives....


ALIBIS?


Certains d'entre eux se cachent ou s'affairent derrière les causes environnementales pour se donner bonne conscience, d'autres s'habillent des oripeaux de la cause du développement communautaire pour exister, la plupart se croisent dans les couloirs des organismes internationaux et attendent tranquillement leur retraire pour venir chez eux mesurer la profondeur de l'abime, le poids de la misère, le fardeau des détresses humaines. Tous ont conscience qu'ils tournent le dos aux Comores, tous savent que d'un moment à un autre, ce pays orphelin risque d'imploser.

Je ne fais pas ici appel à l'intellectuel pour écrire et se transformer en grand penseur réfugié dans l'abstraction, cogitant sur le doute. Le pays n'a pas besoin d'enfants coupés de la réalité ou traitant de sujets qu'ils connaissent approximativement. Il a besoin de ces intellectuels qui peuvent braver les mers tumultueuses pour accompagner les Kwasas jusqu'à destination, des hommes qui oseront enfin défendre les causes justes de leur pays, fût-ce à leurs risques et périls. Camus disait que l'écrivain “ne peut se mettre au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent“.

Votre rôle est de donc de parler, écrire et agir au nom de ceux qui ne peuvent pas le faire.


Ahmed Ali Amir
Source : Al-watwan N° 1731 du jeudi 07 avril 2011
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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 17:25

Vous trouverez ci-dessous une lettre en date du 11 décembre 2010 du "comité de soutien des victimes des exactions de M. Abeid    et ses hommes de main" destinée au Ministre de la justice des Comores    suite à la "demande de liberté provisoire" faite par Monsieur Abeid et qui sera examinée demain (lundi 13 décembre 2010) au tribunal de Mutsamudi . Ledit comité craint ce qu'il appelle "un deni de justice" au cas où Abeid et ses "hommes de main" seraient liberés         et "dénonce  les malversations de certains magistrats du tribunal d’Anjouan"

 

Bonne lecture


                                                  Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)                                                                           

 

 

                                                                                                   Paris le 11 décembre 2010

 

                                                                                                            Monsieur le ministre d’Etat

                                                                                                            chargé de la justice

 

                                                                                                            Union des Comores

                                                                                                            Moroni.

 

 

Ref : jugement correctionnel no313/2010 du 4/11/2010 du tribunal de 1ère instance de Mutsamudu.

 

Monsieur Le Ministre d’état

 

Nous comité de France de soutien aux victimes des exactions de l’ex-président d’Anjouan Monsieur Abeid et de ses exécutants, venons vers vous pour dénoncer les malversations de certains magistrats du tribunal d’Anjouan, et pour vous demander d’intervenir en urgence pour faire barrage au déni de justice qui va avoir lieu lundi 13 décembre prochain au tribunal de Mutsamudu.

 

Voilà plus de 8 ans que sous les ordres  de Monsieur Abeid, et sur fond d’accusations fantaisistes de « coup d’Etat », ses hommes de main ont sauvagement et en toute impunité séquestré et torturé des simples citoyens qui avaient pour seuls tort de « ne pas partager ses opinions politiques ».

 

Parmi leur victime, une jeune femme nommée Antuaba Mohamed de nationalité franco-comorienne actuellement résidante en France. En plus des délits cités ci haut, elle a subi un viol qui, vous l’imaginez a complètement bouleversé sa vie psychique et sociale.

 

Soutenue par des compatriotes dévoués, mais aussi par des associations françaises de défense des droits de l’homme dont « Amnesty International », elle a réussi à faire poursuivre Abeid ici et aux Comores à Mutsamudu Anjouan pour les mêmes délits : séquestration, tortures et viol.

 

Au tribunal de Mutsamudu, après 8 ans de procédure régulièrement alimentée de pressions, de corruptions de fonctionnaires et de sabotages divers par le clan Abeid, certains magistrats de ce tribunal, par leur professionnalisme et leur sens de la justice ont fini par faire traduire en correctionnel le 4 novembre dernier : Abeid, Allaoui dit Ba Pouroukou, Askalane, Amirdine et Kamal soundi.

 

Tous reconnus coupables de faits délictuels ont écopé 13 mois de prison ferme chacun.

Monsieur Abeid se comportant en « lâche de basses besognes » ne s’est pas présenté à son procès ni son avocat. Ses hommes de mains sont immédiatement conduits en prison pendant que lui bénéficiait de certaines complicités pour fuir ses responsabilité devant le tribunal.

 

Conscient des risques d’arrestation qu’il encourt pour les mêmes délits en allant se cacher à Mayotte, il a dû se contenter des compromissions de certaines personnalités et autres courtisans opportunistes pour l’aider à se soustraire de la justice.

 

Pour montrer de manière arrogante son mépris à l’égard de l’institution judiciaire, malgré la condamnation et le mandat d’arrêt qui le visaient, il se permettait de se montrer en train de faire son footing ou de participer à une cérémonie de Barzangué à Mutsamudu.

 

Arrêté et incarcéré le 1er décembre dernier, son comité de soutien via des blogs Internet sur les Comores, n’a cessé de faire des communiqués à contenu diffamatoire pour les victimes et outrageux pour les magistrats qui ont instruit et jugé l’affaire. 

 

Le lundi 6 décembre dernier, quelques jours après l’incarcération de leur chef, Allaoui Ba Pourouk et Askalane ont comparu en audience pour une demande de liberté provisoire  pour des motifs douteux. Une fraction de la partie civile fut convoquée quelques heures avant l’audience et l’autre fraction fut simplement tenue à l’écart dont Madame Antuaba Mohamed et Said Ali Chahalane.

 

Lundi 13 décembre prochain, c’est au tour de leur chef Abeid d’entrer en scène cette fois avec  une demande de liberté provisoire pour raisons de santé nécessitant des soins à l’étranger.

Comment est-ce possible que vos fonctionnaires puissent juger recevable une telle demande pou raison de santé alors que le même Monsieur Abeid avait quelques semaines auparavant suffisamment de souffle et d’énergie pour se porter candidat aux élections de Gouverneur ?

 

Trop c’est trop Monsieur Le Ministre. Le viol est une des violences  destructrices chez une femme. On ne peut pas la souhaiter même pas à son pire ennemi. Même les femmes, filles,..et belles filles de Abeid et de ses hommes demain ne méritent pas un tel supplice.

 

Est-il décent que des malfrats coupables de telles ignominies puissent continuer à bénéficier de complicités et complaisances parmi les fonctionnaires de votre institution pour imposer la tenue d’audiences en demandes de liberté provisoire et de soit disant d’appel du jugement du 4 novembre ?

 

Ont-il interjeté appel dans le respect des délais et formes de procédures prévues par la loi ?

A notre connaissance non. Pourquoi la tenue en catimini d’audiences et de jugement d’appel sans informations préalables à toutes les parties ni donner du temps à ces dernières pour préparer leurs procès ?

 

Nous soupçonnons certains magistrats de compromission avec une « certaine mafia politique » qui est en train de s’installer à Anjouan. C’est là une dérive qui va instituer le crime organisé, son impunité et en conséquences les vengeances criminelles quotidiennes.

 

C’est contre cette perspective de mauvaise augure que nous nous levons et vous demandons de bien vouloir peser de tout votre poids pour faire triompher le droit, la morale et la décence.

La tenue de l’audience de lundi est un camouflet pour l’institution judiciaire. Les droits des parties civiles sont déjà bafoués, aucune expertise sincère ne viendra inquiéter Monsieur Abeid et ses hommes de main.

 

Votre intervention contribuera à mettre fin à cette mascarade et déni de justice. Elle pourra  mettre en échec l’installation d’une mafia politique qui prend racine dans un terreau composé de magistrats et fonctionnaires véreux, repus au despotisme et dans la complaisance à l’égard des barbares et autres violeurs de leur clan.

 

C’est probablement la première fois qu’une personnalité politique Tel Monsieur Abeid est traduit en justice, condamné et réellement incarcéré comme n’importe quel justiciable ayant commis des délits similaires.

 

C’est une victoire pour les magistrats honnêtes qui croient en la loi et qui veulent faire de notre pays un Etat de droit. C’est un espoir pour des milliers de Comoriens qui aspirent vivre dans un pays où la loi du plus fort ne sera pas la norme. C’est aussi un avertissement lancé à ceux qui se croient impunis sous couvert des pouvoirs qui sont les leurs à un moment donné.

 

Comptant sur votre diligence, nous vous prions de bien vouloir agréer Monsieur le Ministre de la justice, l’expression de notre haute considération.

 

                                               le  comité de soutien des victimes des exactions de                                                   Monsieur Abeid et de ses hommes de main.

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 11:31
 


Ci-dessous la lettre publique du Comité Maoré en date du 25 novembre 2010 destinée aux trois candidats (Ikililou, Mohamed Fazul et Abdou Djabir) lesquels participeront aux elections présidentielles qui se tiendront aux Comores le 26 décembre prochain.

Bonnne lecture.

HALIDI-BLOG-COMORES

 

Monsieur le candidat,
Vous avez choisi de briguer la magistrature suprême du pays et vous avez passé avec succès la phase des primaires. Nous vous en félicitons. Il est donc dans la logique des choses que nous vous demandions de vous expliquer, le plus clairement possible, sur la question de l’île comorienne de Mayotte.
L’indépendance de notre pays est inachevée puisqu’une partie de notre territoire nationale demeure encore sous administration étrangère. Pour les analystes les plus avertis, cette question plombe le développement économique et social. C’est donc une question cardinale pour notre pays.
Durant la campagne électorale, un débat s’est instauré sur la question de l’île comorienne de Mayotte. Plusieurs opinions se sont exprimées.
Il y a ceux qui considèrent qu’il faut développer les trois îles indépendantes jusqu’à arriver à un point où les maorais nous envieront, regretteront et reviendront d’eux-mêmes. Un point de vue absurde puisque le maintien de Mayotte sous domination constitue un obstacle sérieux au développement de la partie indépendante, ne serait-ce que par l’instabilité qui est créée et maintenue par la France. Il faut prendre en compte que de 1975 à 1995, le pays vivait au rythme des coups d’états du mercenaire français Bob Denard. Après les putschs nous sommes passés à l’explosion du séparatisme à Anjouan. Et puis, chacun se rappelle bien que jusqu’aux années 1995, Mayotte était bien loin par rapport aux autres îles : ses étudiants et ses malades venaient à Moroni et cela n’a nullement conduit à un renversement des tendances séparatistes.
Il y a ceux qui considèrent qu’il faut partir d’échanges avec les maorais pour faire évoluer leurs positions et ouvrir la voie au retour. Le Président Azali Assoumani y a cru. Malheureusement les échanges économiques, culturels et sportifs qui se sont tissés n’ont rien donné. Au contraire, la situation a empiré, Mayotte est non seulement enfermé par un mur marin érigé par la France mais il est devenu un département français. Il s’agit donc d’une fausse piste. Sans la suppression du visa Balladur, aucun pont ne peut être jeté entre Mayotte et les autres îles.
Et enfin, il y a ceux comme nous, qui considèrent que le pays ne dispose que d’une seule issue : exercer une forte pression internationale pour contraindre la France à reconnaître la vocation de Mayotte à réintégrer l’Etat comorien. Alors et alors seulement pourra se nouer le dialogue fructueux entre toutes les parties pour rechercher les voies les meilleures de la réconciliation nationale indispensable et salutaire.

Monsieur le candidat,
Elu, vous serez le garant de l’indépendance et de l’intangibilité des frontières du pays. Vous devez, personnellement de par vos fonctions, tout faire pour le retour de Mayotte dans le giron familial. Vous devez donc éclairer le choix des Comoriens en présentant vos positions et l’orientation que vous envisagez suivre. C’est dans cette perspective que notre Comité vous demande de vous prononcer sur les questions suivantes :
1. Comment envisagez-vous les relations entre l’Union des Comores et la République Française ? Allez-vous continuer à considérer ce pays comme l’ami numéro un des Comores alors qu’il maintient une partie du territoire nationale sous sa domination, qu’il pourchasse les Comoriens non maorais à Mayotte et les déplace manu militari dans des conditions abominables, qu’il est la cause de la disparition en mer de milliers de Comoriens chaque année ?
2. Comment comptez-vous réagir face à la décision du Parlement français de consacrer la départementalisation de Mayotte ? Allez-vous saisir le Conseil de Sécurité de l’ONU et interpeller parallèlement l’Union Européenne ?
3. Allez-vous poursuivre la voie des échanges bilatéraux entre les Comores et la France sur le sillage du GTHN (Groupe de Travail de Haut Niveau) comme le souhaite la France ou bien allez vous opter pour le multilatéralisme (ONU, OUA, Non alignés, etc.)
4. Allez-vous travailler pour la réinscription de la question de l’Ile comorienne de Mayotte à l’ordre du jour des Assemblées Générales de l’ONU avec débat et adoption de résolution ?
5. Envisagez-vous poursuivre Monsieur Balladur et l’Etat français devant la Cour Pénale Internationale pour crime contre l’humanité : morts causés par le visa Balladur et déplacements forcés de population au sein d’un même pays ?
6. Quelle attitude adopterez vous face au visa Balladur et aux expulsions de Comoriens de leur île Mayotte ?
7. Allez-vous vous insurger contre certaines pratiques quotidiennes qui semblent avaliser le fait accompli français à Mayotte tel par exemple :
a. Le visa demandé au Comorien se rendant à Mayotte
b. Le statut des vols en direction de Mayotte : vol domestique ou international !
c. L’existence dans certains bureaux officiels de cartes géographiques sans Mayotte
d. Des rapports officiels ignorants Mayotte
e. Des génériques d’émission de télévision qui donnent l’impression que Mayotte ne fait pas partie des Comores.
8. L’histoire du pays n’est pas suffisamment enseignée dans les écoles du pays, la question de l’île comorienne de Mayotte risque d’être ignorée ou mal connue par les générations futures. Quelles mesures prendrez-vous pour contrer la falsification de l’histoire des Comores par l’Etat français ?
Monsieur le candidat,
La réponse publique à ces questions témoignera de la réalité de vos intentions : servir honnêtement le pays ou se servir du pays comme nombre de vos prédécesseurs l’ont fait avant vous. Nous invitons en tout cas les électeurs à interpeller les candidats, à exiger des réponses claires à ces questions essentielles.
Confiant en l’avenir de notre pays et assurés qu’un jour ou l’autre Mayotte reviendra au pays, nous vous assurons, Monsieur le candidat, de notre détermination à poursuivre notre juste cause jusqu’au bout.

Le Comité Maore
Moroni le 25 novembre 2010

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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 20:50

Lettre ouverte des Associations progressistes, aux Candidats des Présidentielles de l’Union des Comores

SOUVERAINETE, UNITE ET INTEGRITE, POUR EN FINIR AVEC LA GABEGIE…

 

Mesdames et Messieurs les candidats

 

 

Nous sommes un certain nombre d’associations aux multiples desseins divers et variés, avec en partage le triptyque, souveraineté, unité et intégrité des Comores.

 

Parce que la Constitution comorienne en vigueur proclame dans son Article 12, Titre III Des institutions de l’Union 1, Du pouvoir exécutif : « […] Le Président de l'Union est le symbole de l'Unité nationale. Il est le garant de l'intangibilité des frontières telles qu'internationalement reconnues ainsi que de la souveraineté de l'Union. Il est l'arbitre et le modérateur du fonctionnement régulier des institutions. Il assure la plus haute représentation de l'Union dans les relations internationales. Il est le garant du respect des traités et accords internationaux »… nous pensons que le devoir de solidarité et de cohésion entre les îles qui composent l’Union des Comores (Ngazidja, Mwali, Ndzuwani et Maore), commande au futur président, de puiser dorénavant dans la Constitution de l’Union, à l’inverse de ses prédécesseurs, sa conduite et par-dessus tout, son engagement politique.

A partir de là, est-il besoin d’exhorter instamment les candidats à se conformer de façon irréfutable dans leurs professions de foi et dans leurs programmes, à l’esprit et à la lettre de cette Constitution de l’Union des Comores, qui est du reste, leur raison d’être et dont ils se font tous prévaloir ? Une Constitution qui consacre solennellement à longueurs de pages, le triptyque : souveraineté, intégrité et unité des Comores dans leurs frontières intangibles, héritées de la colonisation. Un triptyque non cessible ni négociable, voire même, érigé en casus belli, par certains pays qui, pour beaucoup moins que ça, n’ont guère hésité à aller jusqu’à la rupture diplomatique.

 

Aussi, plus de trois décennies d’échecs, en crises récurrentes induites par l’occupation illégale par la France de l’île comorienne de Mayotte, devraient raisonnablement inciter le futur président de l’Union des Comores à se remémorer, l’Article 7-1 Titre II de la Constitution qui dit : « […] Est nul de plein droit, tout acte ou toute mesure de nature à porter atteinte à l'Unité de la République ou à mettre en péril l'intégrité territoriale nationale, prise par une autorité d'une île autonome ou de l'Union ». Pour ce faire, commencer par monter non un gadget en trompe l’œil, comme par le passé, mais une vraie machine de guerre au sein d’une structure capable de coordonner le travail de fourmis, amassé par les associations depuis des décennies, en y associant les partis et la classe politique, avec la caution et le soutien actif des instances et de la Communauté internationale.

 

Du reste l’Article 37 du Titre IV de la Révision de la Constitution stipule : « […]Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’unité du territoire et à l’intangibilité des frontières internationalement reconnues de l’Union ainsi qu’à l’autonomie des îles ».

 

Les associations signataires de cette lettre ouverte, ne sollicitent auprès des candidats à ces présidentielles de l’Union des Comores, rien moins que le strict respect de la lettre et de l’esprit de la Constitution à laquelle ils se réfèrent en permanence, ainsi que l’application stricto sensu des résolutions des instances internationales, toutes favorables à l’inclusion de Mayotte dans son ensemble naturel.

On ne peut à la fois prétendre d’un côté, être croyant, patriote et citoyen responsable et de l’autre, dormir tranquille, sans remord aucun, ni la moindre compassion pour les milliers de Comoriens morts par « noyade », sans sépulture, depuis l’instauration du tristement célèbre « Visa Balladur » criminogène et mortifère. Un « Visa Balladur » qui n’a pour seule finalité, que de faire entrave à la libre circulation des Comoriens chez eux, dans le sens Anjouan – Mayotte, qualifié par l’Article 7 du Statut de Rome de la CPI (Cour Pénale Internationale), de « crime contre l’humanité », pour « déportation ou transfert forcé de population » . Créature maléfique entre les mains des forces d’occupation françaises, loin d’être un catalyseur pour le rapprochement, l’entente, la solidarité ou pour la solidarité et l’hospitalité légendaires du Comorien, où qu’il se trouve, ce redoutable « Visa Balladur » reste bel et bien pour les Comoriens, un sésame très sélectif, facteur de divisions, porteur de haine et de suspicions et par-dessus tout, semeur de morts…

Sans verser dans le misérabilisme ambiant, ni se complaire dans une posture victimaire, force est de constater que, de quelque côté que l’on se tourne, il subsiste dans cet environnement délétère, malsain et haineux, où règne en maître le jésuitisme, des relents de néocolonialisme d’une France condescendante, à l’affut et prête  à exploiter la crédulité providentielle des autorités comoriennes. Une France de surcroît, premier bailleur de fonds de la partie « non occupée » de l’Archipel des Comores et en même temps, tutrice de l’île comorienne de Mayotte, qu’elle occupe illégalement, au grand dam des instances et de la Communauté internationale.

Il est sans conteste, que l’occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte par la France, avec soit dit en passant, la complicité agissante des gouvernements comoriens successifs, constitue (par barbouses et mercenaires interposés), la clef de voûte de toutes les déstabilisations récurrentes et chroniques qu’ont connu les Comores avec leurs cortèges de malheurs (assassinats notamment de chefs d’Etat comoriens ; pays occupant érigé en faiseur de rois aux Comores, choisis parmi les suppôts les plus fidèles ; ingérences caractérisées, au premier rang desquelles, l’entrave à la libre circulation des femmes, des hommes et mêmes des enfants, qui n’ont de cesse de payer de leurs vies, la traversée périlleuse les 70 km de bras de mer qui relient Anjouan à Mayotte…).

Mesdames et Messieurs les candidats, vous n’êtes pas sans savoir que les limiers de « la coloniale », imités par leurs zélateurs comoriens, n’ont de cesse de souffler sur les braises avec leur discours de haine, qui fait la par belle à la désinformation et à la falsification de l’Histoire comorienne. Tant et si bien, qu’ils arrivent d’une part, à être repris, avec, ô combien de complaisance par plusieurs médias et d’autre part, à faire sans beaucoup de peine, d’une occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte, une affaire « d’immigrés clandestins comoriens ». Et de l’île comorienne de Mayotte, « une île française à décomorianiser ». Non sans faire mine d’ignorer au passage que la résolution de l’ONU N° 31/4 du 21/10/1975, «[…] condamne énergiquement, la présence française à Mayotte, qui constitue, une violation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République indépendante des Comores ».

Mesdames et Messieurs les candidats. Il est de notoriété publique, qu’à Mayotte, les Comoriens des trois autres îles sœurs qui réussissent à passer sous les fourches caudines du redoutable « Visa Balladur », (encore appelé « Visa de la mort » par allusion aux dizaines de milliers de morts noyés, par sa faute et son bon vouloir), font en permanence l’objet de ratonnades et d’expéditions punitives, dictées par la sacro-sainte politique du chiffre, chère au gouvernement français actuel. Cette crispation sécuritaire de l’administration française en terre comorienne de Mayotte, finit tout de même, par attiser sur place, la division, l’ostracisme et la xénophobie… en suscitant consciemment ou non, auprès de certains Maorais, des vocations perverses, induites par le chantage et la délation, qui font des prétendus clandestins comoriens des sortes de boucs émissaires, « réprimables », « emprisonnables », « expulsables » et au mieux taillables et corvéables à merci… Sans oublier les fréquentes atteintes graves aux libertés démocratiques, qui vont des incendies criminels, aux actes de maltraitance infligés aux Comoriens originaires des autres îles,  y compris les enfants, en passant par les manœuvres de discriminations, notamment à l’embauche, auxquelles ne peuvent même pas échapper, les franco-comoriens originaires des autres îles. Mesdames et Messieurs les candidats, vous devez en permanence avoir en tête, l’Article 7 Titre II de la Constitution qui stipule : […] « Les Comoriens ont les mêmes droits, les mêmes libertés et les mêmes obligations dans n'importe quelle partie de l'Union. Aucune autorité ne pourra adopter des mesures qui directement ou indirectement, entraveraient la liberté de circulation et d'établissement des personnes, ainsi que la libre circulation des biens sur tout le territoire de l'Union ».

 

Les associations signataires de cette lettre ouverte, conscientes des atouts dont disposent les autorités comoriennes et face à une administration française à Mayotte, acculée et au pied du mur, invitent les candidats aux Présidentielles de l’Union des Comores, à tirer les leçons du passé et :

         a\ à se poser des questions sur les trésors d’imaginations déployés des années durant, par les autorités comoriennes successives pour couvrir en notre nom, les infractions et autres manquements des autorités françaises, aux droits et aux règles internationales en vigueur, aussi bien en France qu’aux Comores, en passant par les instances internationales (ONU, UA, UE, COI, Ligue Arabe etc.).

         b\ à s’interroger sur les raisons qui ont amené les autorités comoriennes à collaborer avec leurs homologues français, dans le cadre de leur politique illégale d’expulsions et de reconduites aux prétendues frontières, de Comoriens, au moyen de flottes et d’aéronefs, souvent immatriculés en Union des Comores. Qu’est ce qui pousse les autorités comoriennes à se rendre complices d’un acte qualifié de crime contre l’humanité par la CPI (Cour Pénale Internationale), s’agissant de déplacements forcés d’une population sur son territoire, par de surcroît, les autorités occupantes.

         c\ à réagir face au silence coupable des autorités comoriennes, en dépit des souffrances et des persécutions endurées à Mayotte, par les Comoriens originaires des trois autres îles sœurs. Et par dessus tout, le silence impardonnable des autorités comoriennes, face au décompte macabre des Comoriens victimes du « Visa Balladur », qui tapissent sans sépultures les abysses du Canal de Mozambique.

         d\ à faire en sorte que le triptyque souveraineté, unité et intégrité des Comores, devienne un leitmotiv pour le bien être, le développement et la prospérité de nos îles. Un triptyque sans cesse mis à mal, par la récurrente ingérence française, qui se décline d’un côté, sous la forme d’une occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte et de l’autre, sous forme de manœuvres de déstabilisation des autres îles sœurs. Le tout sans réaction aucune des autorités comoriennes. Car il faut bien l’avouer, jusqu’ici, les présidents qui se sont succédés à Beiti-Salam, ont plus brillé par leurs allégeances à la France que par leur patriotisme.

         e\ à opposer enfin, une fin de non recevoir, à la politique française aux Comores, du fait accompli, de chantage et de la loi du plus fort.

 

Compte tenu du pouvoir de nuisance de l’occupation illégale par la France de l’île comorienne de Mayotte, sur les autres îles sœurs, il est du devoir de chaque Comorien et à fortiori de tous les candidats aux Présidentielles de l’Union des Comores, d’avoir toujours dans l’esprit, le caractère inaliénable et non négociable de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité des Comores, garanties d’une part, par notre Constitution et d’autre part, par les différentes résolutions et prises de positions des instances et de la Communauté internationales.

Le prochain président de l’Union, doit impérativement sortir le contentieux franco-comorien sur Mayotte, du huis-clos improductif et mortifère dans lequel les autorités comoriennes n’ont de cesse de se ridiculiser, en se faisant passer pour le dindon de la farce. L’intérêt supérieur de la nation commende de sortir des sentiers battus de la « Françafrique » en optant résolument, pour un arbitrage international. La France ne pouvant à la fois, s’ériger en juge et partie dans ce contentieux.

 

Le Président que nous appelons de tous nos vœux, ne peut se complaire dans un système d’assistanat et de mendicité, qui n’a de cesse de maintenir notre pays, dans un état d’incurie, d’aliénation politique et de délabrement avancé, si peu propices au bien être et au développement.

 

Eu égard à toutes ces considérations et en espérant un engagement citoyen de tous les candidats aux Présidentielles de l’Union des Comores, les associations signataires de cette lettre ouverte : 

         1) lancent un appel pour un sursaut national contre les déstabilisations à répétitions des Comores, induites par la puissance occupante de l'île comorienne de Mayotte

         2) conjurent le futur président de marquer, une fois élu, sa législature du sceau du courage et de l'honneur et de la morale, en s'engageant quelque en soit le prix, dans une logique de reconquête de notre souveraineté, de notre dignité et de notre intégrité :

                   - en mettant fin aux marchés de dupes et aux actes d'humiliations et de provocations que sont les accords de coopération  actuels entre la France et les Comores, qui n'ont de coopération que le nom,

                   - en veillant dorénavant à ce que tout accord touchant à notre constitution, fasse l'objet d'une discussion préalable avec la représentation nationale, sous le couvert de la Cour constitutionnelle..

                   -en extirpant le contentieux franco-comorien, sur l'occupation illégale de l'île comorienne de Mayotte, du huis clos maléfique franco-comorien, pour un arbitrage régional et international

                   - en exigeant de la France des gages d’assistance et de sécurité pour nos compatriotes pourchassés et malmenés à Mayotte par l'administration française

                   - en se conformant aux règles et lois régies par les instances internationales et la Constitution comorienne qui consacrent le triptyque "souveraineté, dignité et intégrité", en aucun cas cessible, ni négociable. Cela passe par le rétablissement de "l'interdiction signifiée aux autorités françaises d'expulser des Comoriens, de la terre comorienne de Mayotte vers les autres îles sœurs" Et la levée du criminogène "Visa Balladur" est un préalable.

                   -  en faisant en sorte que l’île comorienne de Mayotte jouisse, autant que faire se peut, de toutes ses prérogatives au sein de l’Union des Comores, notamment du siège du vice-président. Et ce, en attendant une réintégration réfléchie et négociée de l’île comorienne de Mayotte dans son ensemble naturel, au mieux des intérêts de tous, sous arbitrage international.

 

 

 

 

Ont signé ce 24 septembre 2010 :

 

- ACDH (Association Comorienne des Droits de l’Homme) <acdh-france@wanadoo.fr>

- AFAC (Association Française des Amis des Comores) <afaccomores@yahoo.fr>

- CAAC (Collectif des Associations des Amis des Comores) <caac.comores@gmail.com>

- GAC (Guilde des Artistes Comoriens) <guilde_des_artistes_comoriens_gac@hotmail.com>

- GRITAC (Groupe de Réflexion pour l'Intégrité Territoriale de l'Archipel des Comores) gritac_2000@yahoo.fr>

- MUSC (Mouvement pour l’Unité et la Souveraineté des Comores) <muscom13@yahoo.fr>

- SOS Démocratie Comores <sosdemocratiecomores@wanadoo.fr>

- WATWANIYA <watwaniya@gmail.com>

 

 

 

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 22:20

Union des Comores
Unité – Solidarité – Développement

Ministère des Relations Extérieures et de la Coopération chargée de la Diaspora, de la Francophonie et du Monde Arabe

No 10-115/MIREX/SGA

Moroni, le 6 septembre 2010

A Monsieur Bachar KIWAN
Président Directeur Général de la Société Comoro Gulf Holding
Moroni

C’est un fait avéré que le mensonge le plus fallacieux et le plus délirant, mais assené méthodiquement et avec insistance finit, trop souvent hélas, par tromper les esprits même les plus avertis et les moins susceptibles de tomber dans ce piège bien connu des spécialistes de l’intoxication et de la désinformation.

Et, quand nous voyons ceux de nos amis tomber dans ce genre de traquenard, c’est pour nous plus qu’un devoir que de les inviter á sortir rapidement de l’erreur dans laquelle ils sont plongés.

En effet, Monsieur le Président Directeur Général, il nous a été donné de constater avec beaucoup de regret que depuis que depuis quelques temps déjà, dans votre presse comme dans votre communication, vous avez adopté le langage de ceux qui s’appliquent á saper l’unité et l’intégrité de notre pays en tentant de faire croire que l’Ile Comorienne de Mayotte n’appartiendrait paa à l’Union des Comores. La parution récente d’une édition mahoraise de votre quotidien Al Balad, distincte de l’édition comorienne est, à cet effet, un dangereux et inquiétant révélateur.

C’est pourquoi, afin de ne pas vous placer dans la situation de ceux qui s’appliquent à brouiller les cartes, nous vous demandons instamment de traiter désormais l’information relative á nos îles dans une édition unique. A moins que vous n’en jugiez autrement, en proposant une édition pour chaque île, y compris Mayotte.

Si vous venez à décider á persévérer dans cette erreur, celle-ci risque d’être considérée comme un acte inamical á son égard.

J’espère que ce rappel amical pour vous sensibiliser sur une question qui préoccupe profondément les Autorités et le peuple comorien tout entier permettre de lever un malentendu qui risquerait de compromettre les excellentes relations qui existent entre votre Société et notre pays.

En vous renouvelant mes vœux pour toujours plus de compréhension et d’efficacité dans le partenariat qui lie votre société et les Comores, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président Directeur Général, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Le Secrétaire Général Adjoint


Kamariddine Abdou

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 22:53

Elections du Président de l'Union des Comores, Novembre et Décembre 2010

 

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Abdou Djabir (photo Archives)

 

 

Mes chers compatriotes de la diaspora



Vous comme moi, nous aimons notre cher pays des Comores, parce qu’il est unique dans son genre : la tranquillité de la vie, la beauté de la nature et la chaleur des relations humaines. L’agriculture, la pêche et le tourisme attendent que les Comoriens se mettent enfin au travail pour la création des richesses et pour lutter contre la pauvreté.
Vous comme moi, nous voulons le plus grand bien à notre pays (la paix sociale, la stabilité politique et le développement dans la démocratie). Nous voulons que les Comoriens trouvent une vie meilleure chez eux, et que nos enfants cessent de braver le cimetière marin vers Mayotte comme perspective d’avenir. Nous voulons que nos enfants trouvent dans l’héritage de leurs parents, non pas les ravages de l’égoïsme insulaire et de la corruption, mais la preuve de notre amour pour les générations futures et pour la nation à construire.
Vous comme moi, nous avons l’âme en peine, et nous souffrons qu’après 35 ans d’indépendance, le spectre de l’instabilité politique et du séparatisme continue à compromettre le destin commun des Comoriens. Cette instabilité est engendrée entre autre, par le mépris des dirigeants à l’égard des institutions et des règles de gouvernance, convenues d’un commun accord. L’argent de la communauté internationale, l’instruction et l’intelligence des Comoriens tournent dans le vide du pouvoir personnalisé, clanique, et la mégalomanie des hommes : conserver le pouvoir par la force (nationale ou étrangère), contre la constitution, contre les décisions de la haute cour de justice qui a constaté la fin de leurs mandats.

Malgré tout, je crois profondément à l’alternance démocratique de 2010. Je conserve cette obsession qui m’habite depuis des années : servir notre pays commun des Comores, avec une équipe de réformateurs soudés autour d’un projet de société, et capables d’écrire une nouvelle page dans l’histoire des Comores, sous la présidence tournante de 2010-2015.
J’ai donc renoncé avant la retraite en France, à la sécurité de ma carrière, de ma famille et de mes enfants, afin de m’impliquer dans le destin controversé de notre pays, pour partager avec vous, ses heurts, malheurs et bonheur, peines, joies et ses espoirs.
Nous devons réapprendre à vivre ensemble, à dépasser la peur de l’autre, la méfiance réciproque, les rancœurs hérités de l’histoire commune et l’échec d’une gestion publique partagée. L’Etat et son autorité doivent être renforcés ; et la justice se doit d’être ferme, s’agissant de la sécurité des hommes et de leurs biens.

Je demande votre aide, votre soutien. Mobilisons-nous pour sensibiliser et pour renforcer l’équipe du changement et son projet d’avenir : changer les choses, gouverner autrement et vivre mieux : tel est mon engagement sur l’avenir des Comores de demain (2010-2015).

Abdou DJABIR
Juriste de formation
Député à l ’Assemblée de l’Union des Comores

                                    

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 22:19

UNION DES COMORES
Ile Autonome de Mwali


Coordination des Forces Vives
dans l'Ile Autonome de Mwali
 

 

Fomboni, le 02 juin 2010 

 

 

 A


Monsieur Jean PING, Président de la Commission de l'Union Africaine
Et
Monsieur Abdou DIOUF, Secrétaire Général de l'Organisation Internationale de la Francophonie    

 

 

Monsieur le Président,


Monsieur le Secrétaire Général,


Au nom de la Coordination des Forces Vives dans l'Ile Autonome de Mwali et à mon nom personnel, je voudrais vous adresser les remerciements de toute la population de la petite île des Comores, pour les efforts inlassables que vos organisations déploient depuis le déclenchement de la crise séparatiste dans l'Ile d'Anjouan jusqu'à leur concrétisation par la signature par toutes les parties comoriennes, en présence de la communauté internationale, de l'Accord cadre pour la Réconciliation Nationale aux Comores le 17 février 2001 à Fomboni.

 

Votre engagement personnel en tant garants de l'application dudit accord ainsi que votre accompagnement dans la mise en place du nouveau cadre institutionnel répondant aux aspirations légitimes des populations des îles des Comores, a été déterminant parce qu'il a permis entre autres, l'organisation des élections des Chefs des Exécutifs de l'Union et des Iles Autonomes comme celles des Assemblées tant au niveau national qu' au niveau insulaire, par deux fois.

Aussi, la mise en place des autres institutions à l'exemple de la Cour Constitutionnelle ainsi que l'accompagnement de celle-ci dans son fonctionnement technique et administratif, sont autant d'actes déterminants qui prouvent encore une fois que les organisations dont vous avez la charge de présider, sont déterminés à ne rien laisser au hasard afin d'aider les comoriens à vivre dans un état de droit et dans la paix.

Grâce à ces efforts, les Comores, depuis 2002, ont réintégré la communauté des nations et le cap vers la promotion de l'état de droit, le respect des principes démocratiques pour la bonne gouvernance ainsi que la consolidation de l'unité nationale et la sauvegarde de l'intégrité territoriale, sont désormais ancrés dans les mœurs politiques dans l'Union des Comores.

Monsieur le Président de la Commission de l'Union Africaine,

Monsieur le Secrétaire Général de la Francophonie,

La population de l'Ile Autonome de Mwali n'a ménagé aucun effort dès le début du processus dit de Fomboni pour la recherche d'une solution juste, équitable et durable devant permettre aux Iles de l'archipel des Comores de gérer leurs affaires propres sans entraves, mais aussi de consolider la cohésion et la solidarité nationales, pour apporter sa très modeste contribution à l'enclenchement d'un sursaut national dans un nouveau cadre institutionnel qui mettrait de côté nos divisions.

Ce sursaut national tant souhaité par nous pousserait à converger en vers l'idéal commun des comoriens qu'est le développement socio-économique équilibré de nos îles pour l'épanouissement des comoriens.

En apposant sa signature au bas de l'accord de Fomboni du 17 février 2001 ainsi que de l'accord de Beït-Salam de décembre 2003, les autorités de Mwali ont, avant toute chose, privilégié l'intérêt supérieur de la nation parce que telle a toujours été la conviction de la population de Mwali en dépit du mépris souvent ostensiblement affiché par ceux qui ont eu à présider les Comores jusqu'à nos jours.

La mise en place des nouvelles institutions issues du nouveau cadre institutionnel, lui-même inspiré de l'accord cadre pour la Réconciliation Nationale aux Comores, n'a pas toujours été facile. D'embûches en heurts, l'Union des Comores a fini par triomphé, du moins dans les apparences.

Dans un premier temps, ce fut le débat sur l'organisations des législatives; ensuite, ce fut celui d'adoption des lois organiques relatives aux compétences partagées entre l'Union et les Iles Autonomes et enfin leur mise en vigueur.

Promulguées, lesdites lois organiques ne seront jamais appliquées; pire, les autorités nationales ont fini par les mettre de côté pour imposer d'autres mécanismes en violation de l'esprit et de la lettre du processus de Réconciliation Nationale, enterrant du coup le principe cher aux comoriens, à savoir l'autonomie des Iles de l'archipel.

Dans l'Ile Autonome de Mwali, cela s'est traduit par la révocation par les autorités nationales des responsables locaux, nommés conformément à la législation par l'autorité légale de l'Ile. Ce sont les forces de l'ordre obéissant non à la loi mais à des diktats des autorités nationales, qui ont exécuté manu militari ce coup de force dans l'Ile Autonome de Mwali.

Ces mesures illégales ont eu pour conséquence directe, l'arrêt immédiat du début des réalisations socio-économiques dans l'Ile de Mwali, au détriment de sa population qui appréciait cette nouvelle gouvernance qui tenait compte des intérêts de la population et non de ceux qui la gouvernent.

Les autorités légales, les forces politiques et la société civile dans l'Ile de Mwali ont alerté les autorités nationales et la communauté internationale des conséquences graves pouvant découler de ce mépris persistant à l'égard des populations qui ont pourtant fait des choix délibérés, clairs et conformes à leurs aspirations légitimes pour une vie meilleure.

Depuis, la population de Mwali s'est rendu à l'évidence: l'un des principes phares du processus de Fomboni est enterré. L'autonomie des Iles, base du nouveau cadre institutionnel, est désormais morte.

Monsieur le Président de la Commission de l'Union Africaine,

Monsieur le Secrétaire Général de la Francophonie,

L'accord de Fomboni, comme vous le savez, constitue le ciment sans lequel l'Union des Comores composée des Iles Autonomes tel que stipulé dans l'article premier de la constitution du 23 décembre 2001, serait un nouveau "machin".

Cet Accord ciment comporte deux éléments essentiels constituants le fondement du contrat entre les îles de l'archipel: il s'agit de l'autonomie large accordée aux Entités insulaires et bien sûr de la Présidence tournante entre elles tous les quatre ans.

L'histoire récente de notre pays nous enseigne qu'à chaque fois qu'une solution juste et équitable est trouvée pour que les Comores soient un Etat moderne en harmonie avec les aspirations légitimes du pays réel, certains qui, après avoir profité du système et même de l'état d'esprit d'apaisement qui accompagnât cette période généralement transitoire, font tout pour mettre fin à cela et le pays refait un retard difficilement rattrapable avec comme conséquence immédiate le réveil des vieux démons tel le séparatisme, le repli sur soi et le chauvinisme qui engendrent des conflits inter populations.

Alors, après avoir détruit systématiquement l'autonomie dans une vitesse inouïe, l'ancien Président de l'Union Ahmed Abdallah Mohamed Sambi s'est attaqué au second élément constitutif du nouveau cadre institutionnel agréé par toutes les parties comoriennes et garantis par vos deux organisations. Le faisant, l'ancien Président de l'Union est conscient du fait seules les deux grandes îles ont exercé leur droit. Il s'agit, et vous l'avez deviné, de la Présidence tournante tous les quatre ans.

Vous conviendrez avec moi, j'en suis certain, que si le stratagème évoqué est éloquent, il est très facile de démontrer que les auteurs nous ont pris pour des bons à rien.

Oui, Monsieur le Président de la Commission et Monsieur le Secrétaire Général, l'ancien Président de l'Union a, dans un premier temps, pour mieux cacher ses desseins, quelques jours après son investiture, pris l'engagement de ne pas toucher à la constitution du 23 décembre 2001 parce que, je le cite "les problèmes comoriens sont des problèmes économiques et non constitutionnels" et que par conséquent "il faudra laisser les Mohéliens exercer leur tour" avant de tirer toutes leçons du nouveau cadre institutionnel.

Dans un second temps, il s'est attaqué à l'autonomie des îles et aux institutions républicaines. L'ancienne Assemblée de l'Union en a fait les frais.

Ensuite, quelques mois avant la fin de son mandat, il proposa une réforme constitutionnelle non concertée dont l'unique objectif est de torpiller les dispositions constitutionnelles pour se succéder à lui-même de la manière la plus vile qui soit, c'est-à-dire sans passer par les urnes.

Il est quand même curieux et vous pouvez le constater comme nous, qu'un Président de l'Union originaire d'Anjouan puisse justifier le prolongement de son mandat sous le prétexte mensonger que son prédécesseur de la Grande Comores aurait exercé les mêmes fonctions sept ans!

Soit, mais oublie-t-il que les trois années d'avant l'adoption du nouveau cadre institutionnel, le régime putschiste ne gérait que les deux autres îles (Grande Comores et Mohéli), Anjouan ayant déclaré son "indépendance" et que même après la mise en place des institutions l'ancien régime n'a jamais pu imposer même les symboles de l'Union à Anjouan?

Cédant à la pression de la communauté internationale et de l'opinion publique, l'ancien Président de l'Union accepta l'organisation d'un dialogue avec les forces vives nationales afin de débattre de l'opportunité de modifier la constitution quelques mois avant la fin de son mandat et avant que l'Ile de Mwali ait exercé à son tour, dans les mêmes conditions que les deux autres îles, son droit consacré par la constitution, celui d'organiser les primaires à Mwali pour l'élection du Président de l'Union.

Vos organisations furent témoins du refus des autorités de l'Union à se propulser vers l'avenir si l'objectif affiché pour cette modification était véritablement de gagner en efficacité.

Dire que l'harmonisation des mandats et des scrutins serait une autre manière de renflouer les caisses de l'Etat sans que l'on présente une étude comparative des scrutins organisés déjà, c'est quelque part improviser sur un sujet qui semblait pourtant faire l'unanimité de la classe politique et de la société civile. D'ailleurs, cette dernière a présenté une proposition d'harmonisation qui conservait à la fois les mandats en cours et permettait aux institutions républicaines de respecter le droit.

Ensuite, créer le doute, permettre à ce qu'aujourd'hui dans notre continent il soit possible de terminer un mandat électif mais jouer au jeu dangereux de prolongation en prolongation alors qu'on commence enfin à imposer le respect de l'alternance politique en Afrique, ça n'est pas rendre service ni au continent, ni à la démocratie et à l'état de droit. D'ailleurs, il serait intéressant que nos Chefs d'Etat et de Gouvernement, lors du prochain Sommet de l'Union Africaine, prennent une résolution pour l'autoriser ou l'interdire. Une chose est sûre, si cela se réalise aux Comores sous un silence coupable de la communauté internationale, la promotion de la démocratie si chère aux organisations que vous présidez prendra un coup sérieux.

La Coordination des Forces Vives dans l'Ile Autonome de Mwali et d'autres forces politiques au niveau national ont alerté la communauté internationale sur cet autre aspect qui risquait déjà de porter atteinte à l'unité et à la concorde nationale.

En effet, c'est une mascarade d'un référendum jamais organisé dans notre pays et jusqu'ici jamais vécue, un 17 mai 2009. A Mwali, ce fut tout simplement un déni de démocratie et non un scrutin régulier alors que le destin de l'Union des Comores, le processus de Fomboni et la Réconciliation Nationale si fragile, allaient être mis à mal.

Cette indifférence affichée par les anciennes autorités de l'Union, ne pouvait tromper personne puisque l'objectif maintes fois exprimé par l'ancien Président de l'Union fut clair : rester au pouvoir par un coup de force inédit après la fin de son mandat constitutionnel.

Il est vrai que notre pays a connu plusieurs formes de coup d'Etat mais celle qui fut méthodiquement imaginée et mise en pratique par les anciennes autorités de l'Union, constitue un véritable chef d'œuvre. Sinon, comment comprendre que comme par magie, l'on puisse trouver, sans scrupule, en droit ou en politique, un procédé par lequel un mandat électif qui a pris fin, se proroge tandis qu'au même moment d'autres, qui ne sont pas arrivés à leur terme, se rétrécissent tout bonnement?

Tout ceci n'aurait pas été si grave dès lors que l'unité du pays, l'intégrité du territoire, la paix civile ainsi que la concorde nationale n'étaient pas menacées. Elles le sont parce que la population de Mwali ne transigera jamais sur ses droits acquis. Advienne qui pourra, mais elle est déterminée à défendre sa dignité et son appartenance à cette nation que certains veulent s'en approprier seuls le droit d'en être issu.

Oui, la paix civile et la concorde nationale sont en jeu. Pourquoi depuis l'indépendance, certains responsables politiques de ce pays ont-t-ils le droit exclusif d'exercer, et de quelle manière, certaines responsabilités liées à notre destin commun tandis que d'autres n'ont que le devoir de défendre nos valeurs communes?

D'autant que les Forces politiques dans l'Ile Autonome de Mwali ont toujours su défendre ces valeurs malgré la présence des forces extrémistes dans l'île qui n'ont jamais cessé de cultiver le séparatisme. La victoire de la raison sur l'aventure nous a permis de rester comoriens, de le réclamer haut et fort et de s'enorgueillir.

Monsieur le Président de la Commission,

Monsieur le Secrétaire Général,

Lorsque l'ancien Président de l'Union a volontairement attendu le moment qui lui convienne pour renouveler le parlement national et les conseils des îles dont le mandat a expiré presque une année avant, tout en croyant que les résultats lui seraient favorables pour réaliser son coup de force, la population de Mwali a compris que le moment était suffisamment grave et s'est interdite de céder aux provocations aussi bien verbales que dans les faits.

Les élections législatives furent une occasion rêvée des anciennes autorités pour user de toute forme de corruption comme l'achat de conscience dans le seul but de contourner le droit pour ravir à l'Ile de Mwali son droit constitutionnel.

Cependant, les résultats ont montré que les Mwaliens sont déterminés à barrer la route à la dictature annoncée: pour les élections locales, 7 élus sur 9 et pour les élections nationales 3 sur 4 élus appartiennent à ce qu'on appelle aujourd'hui à Mwali "les vrais Mwaliens". Une très large majorité des Mwaliens donc a dit "non" à la prorogation du mandat de l'ancien Président de l'Union.

Qu'au niveau national, une majorité d'élus des deux grandes îles décident de l'avenir d'un pays à système fédéral, cela prouve combien l'exercice de se considérer membre à part entière d'une nation constituée d'Entités autonomes, est difficile. Et de toute façon, raisonner en nombre dans ce cas précis où notre destin commun est mis en jeu, serait chose aisée. Notre divorce avec l'île comorienne de Mayotte est passé par là.

Monsieur le Président de la Commission,

Monsieur le Secrétaire Général,

Le 03 mars 2010 et le 10 mars 2010, par communiqués respectivement, vous avez vite réagi suite à la décision honteuse du Congrès des élus d'exclure l'Ile de Mwali de l'Union des Comores avec un mépris inégalé jusqu'alors; et le 01 mars 2010 date à laquelle ledit Congrès a pris cette décision, restera dans les annales de l'histoire des Comores et dans la conscience de la population de Mwali comme un jour noir.

Malgré ce choc psychologique qui consterna toute une population qui s'apprêtait pourtant avec assurance, et contre les ennemis du peuple comorien, à effacer dans sa mémoire trente cinq ans d'humiliation de tout genre, elle a apprécié vos prises de positions ainsi que celles des autres organisations et pays amis des Comores.

Aussi, nous nous sommes conformés à la législation en vigueur en dépit du sentiment que nous avons tous de nous sentir seuls et abandonnés par nos frères et sœurs qui avaient la charge de conduire les affaires de l'Etat sans partialité et dans l'équité. Nous croyions fort que la communauté internationale resterait au côté des victimes de cet hégémonisme qui n'a nullement pas besoin d'être démontré.

Nous avons saisi la Cour Constitutionnelle sans beaucoup d'espoir, il est vrai. Simultanément, nous avons fini par accepter de nous asseoir sur la table de négociations pour trouver un compromis dans le seul objectif de sauver notre pays d'une énième aventure qui porterait atteinte à ce qui nous est très cher: l'unité nationale. Quel autre sujet puisse être débattu à cette occasion dans un dialogue où avaient part les Exécutifs de l'Union et des Iles Autonomes que celui de doter le plus rapidement possible l'Union des Comores d'un interlocuteur légal et légitime pour pallier à toute éventualité ? Malheureusement les anciennes autorités nationales ont fait de ce forum le lieu où ils allaient encore une fois jouer sur notre destin pour l'intérêt d'une personne et nous le regrettons fortement.

Entre temps, la Cour Constitutionnelle a tranché.

En effet, par l'Arrêt N°10-05/CC du 08 mai 2010, la Cour Constitutionnelle "déclare qu'à compter du 26 mai 2010 à 00h, s'ouvre une période intérimaire...". Elle suspend même des dispositions constitutionnelles liées aux fonctions du Président de l'Union notamment, celles relatives à la dissolution de l'Assemblée de l'Union, au changement du Gouvernement et de la composition actuelle de la Cour Constitutionnelle et aux mesures exceptionnelles. La Cour a placé l'Etat comorien dans une situation où les mécanismes de son fonctionnement doivent obéir à une démarche consensuelle.

Et pourtant, l'ancien Président de l'Union, dans son entreprise destructrice de toute tentative d'arriver à un compromis pour la gestion même de la période intérimaire déclarée par la Cour, a mis en place un Gouvernement illégitime qui continue comme si de rien n'était, à gérer l'Etat sans même se soucier des conséquences de ses actions.

Monsieur le Président de la Commission,

Monsieur le Secrétaire Général,

La délégation du Chef de l'Exécutif de l'Ile Autonome de Mwali au dialogue inter comorien ouvert à Moroni le 25 mai dernier comme la communauté internationale, fut témoin des manipulations de l'ancien Président de l'Union qui porte seul la responsabilité de l'échec.

Après que la délégation de l'Union ait proposé l'organisation des élections harmonisées et consensuelles en juillet 2010 et que toutes les autres délégations aient accepté cette proposition en signant un engagement officiel, elle a fini par se rétracter avant de proposer une autre période, novembre 2010.

Notre délégation a beaucoup hésité avant de décider sans beaucoup de convictions d'ailleurs à ce que les élections consensuelles et harmonisées soient organisées en novembre 2010. C'était sans compter avec la volonté manifeste de l'ancien Président de l'Union à rester au pouvoir jusqu'aux dates qui lui conviendraient.

En vérité, l'ancien Président de l'Union, a décidé de mettre toute son énergie pour détruire tout le processus de Fomboni afin de justifier son maintien au pouvoir.

Peine perdue car la population de Mwali l'a compris depuis fort longtemps.

En effet, la Présidence tournante comme l'autonomie des îles, sont deux éléments fondateurs et indissociables du pacte entre les îles de l'archipel. Si l'autonomie devrait permettre aux Entités insulaires de gérer sans entrave leurs propres affaires, la Présidence tournante fut conçue pour répondre à un besoin maintes fois exprimé par les populations des îles, celui de prendre part à la gestion du pays.

Puisque la situation économique, financière et sociale dans laquelle se trouvent les Comores, est une conséquence directe de la gestion de trente cinq ans d'indépendance, la responsabilité bien que partagée dans une certaine mesure, incombe à ceux qui ont eu l'honneur d'assumer la magistrature suprême du pays tout au long de la période des Comores indépendantes.

En effet, il fut constaté lors de la Conférence internationale sur les Comores en 1997 à Addis Abeba que durant cette période des Comores indépendantes, certains dirigeants ont profité de l'Etat pour mener une vie aisée loin de celle que mène la majorité de nos concitoyens.

Aussi, certaines parties du territoire ont bénéficié des politiques mises en place par les autorités d'alors, ce qui a créé un déséquilibre palpable et des inégalités criantes entre les différentes parties du territoire national.

Pour y remédier, les parties comoriennes ont pris l'engagement de créer toutes les conditions nécessaires à l'épanouissement des régions et à la promotion de la démocratie.

Il est vrai que l'Union des Comores a des véritables difficultés pour s'imposer partout comme il se doit, mais il n'en demeure pas moins qu'en 2002, un Président originaire de la Grande Comores a plus ou moins accompli sa mission et de 2006 à 2010, c'est un originaire d'Anjouan qui a pris le relais.

Depuis fort longtemps l'équilibre des pouvoirs entre les îles était devenu réalité. Toutefois, depuis la fin de la législature passée avec à la tête un originaire de Mwali, les autorités nationales de fait ont tout simplement abandonné ce principe. Aujourd'hui, pendant qu'un originaire de la Grande Comores préside l'Assemblée de l'Union, qu'un autre préside la Cour Constitutionnelle, l'ancien Président de l'Union, originaire d'Anjouan, refuse de céder la place à un ressortissant de l'Ile Autonome de Mwali.

L'on pourra tout nous expliquer sauf que la population de Mwali est lassée d'être toujours la cible privilégiée de ceux qui considèrent que la gestion des affaires de l'Etat comorien serait un privilège de droits divins.

Aujourd'hui, il nous semble curieux qu'avant même que le tour soit complété par l'exercice de la magistrature suprême par un originaire de Mwali, les anciennes autorités nationales ont entrepris d'ores et déjà et dans l'opacité totale, une politique de bradage du patrimoine national.

Monsieur le Président de la Commission,

Monsieur le Secrétaire Général,

Toutes les entreprises nationales sont aujourd'hui, au mieux bradées, au pire, elles sont détruites. C'est le cas de la prestigieuse Société Comorienne des Hydrocarbures ou encore de la Société comorienne des télécommunications.

Une augmentation vertigineuse de la masse salariale aussi bien au niveau des entreprises publiques qu'au niveau de la fonction publique, font craindre une faillite certaine de l'Etat en tant que garant de la stabilité sociale.

Il n'est pas certain que certaines pratiques observées depuis longtemps dans les administrations de recouvrement des taxes douanières et impôts directs dans certaines parties du territoire national, qui consistent à défier les services publics de recouvrement, ont changé; pire, nous sommes persuadés qu'elles risquent de s'accentuer lorsque l'Ile de Mwali aura enfin eu son droit constitutionnel de présider à la destinée du pays après tant de débats et d'exercices.

Les provocations, le mépris et même les injures faites à l'endroit des comoriens originaires de la petite île, nous inquiètent et nous obligent d'ores et déjà à chercher une protection.


Par exemple, et contrairement à ce qui se passe sur les autres parties du territoire, il est interdit dans l'Ile Autonome de Mwali, de manifester même si l'on a toutes les autorisations légales; sous les ordres des autorités nationales de fait, les forces de sécurité violent les domiciles des personnes dont la seule reproche qu'on leur faite est d'avoir manifesté leur colère et demandé que l'équité soit observée partout.

Dans la capitale fédérale, les originaires de Mwali sont constamment menacés par des milices pro-gouvernementales contre lesquelles aucune mesure même de dissuasion n'a jamais été prise.

Les organes de propagande des autorités de fait (Radio et Télévisions nationales) diffusent à la queue-leu-leu, jours et nuits, des provocations tout en désinformant la réalité de ce qui se passe dans l'Ile Autonome de Mwali.

Comment des dirigeants censés représentés le pays à l'extérieur, ont la double nationalité, comorienne et française par exemple, se permettent-t-ils de donner des leçons de patriotisme à ceux qui sont restés comoriens et réclament le droit de l'être? Quel moral ont certains dirigeants de fait du pays qui n'ont pas hésité de mettre en vente la nationalité comorienne, mais qui osent nous regarder en face et nous donner de leçons de patriotisme?

Monsieur le Président de la Commission,

Monsieur le Secrétaire Général,

La Présidence tournante à son tour comme l'autonomie des îles, a perdu son sens et son intérêt ou en tous les cas il est détourné de son véritable objectif.

Pour préserver l'unité de notre pays, mais surtout la cohésion et la solidarité des populations de nos îles, la population de l'Ile Autonome de Mwali n'a plus les moyens d'imposer par la force son droit d'être comorien. En 2002 et 2006, les populations de la Grande Comores et d'Anjouan, n'ont livré aucun combat, n'ont pris part à aucun autre dialogue, n'ont subi aucune pression de quelque nature que ce soit, pour bénéficier de leur droit d'organiser au moment convenu les primaires pour la présidence de l'Union.

Elle refuse donc de passer cet examen où les notes de toute façon sont connues: accepter le diktat. Non. Il n'en est plus question.

Si l'ancien Président de l'Union qui a fomenté un coup de force contre les institutions républicaines, estime qu'il est dans son droit de ravir à l'Ile de Mwali son droit et que la Communauté internationale est prête à l'accompagner dans cette aventure aux conséquences dramatiques, l'Ile de Mwali est prête pour une refonte totale de l'Union des Comores et pour la mise en place d'une Confédération comorienne.

Celle-ci nous permettrait d'éviter au pays et au peuple comorien d'autres rudes épreuves à l'issue desquelles des familles entières disparaîtraient ou seraient disloquées. Une telle nouvelle forme de l'Etat comorien aurait l'avantage de permettre aux Entités de se forger un avenir conforme aux aspirations de leur population tout en sauvegardant l'unité du pays. Elle permettrait surtout à ceux qui doutent de la volonté et de la capacité des Mwaliens à se frayer d'autres options pour le développement socio-économique de l'Ile d'être rassurés.

Monsieur le Président de la Commission,

Monsieur le Secrétaire Général,


La population de Mwali a, à l'instar des populations des autres îles, cru aux principes directeurs de l'Accord de Fomboni. Elle a tout donné pour que l'Ile d'Anjouan retrouve la place qui est la sienne dans la famille comorienne. Elle a toujours répondu présente lorsque l'unité du pays est menacée pour apporter sa très modeste contribution dans le but d'être considérée dignement avec ses spécificités. Elle n'a rien à se reprocher contrairement à certaines autres.

La seule raison qui pourrait la ramener à la table des négociations serait l'engagement clair et sans condition des autorités nationales de fait et sous l'observation des autres institutions républicaines (Cour Constitutionnelle, Assemblée de l'Union et Institution militaire) ainsi qu'en présence de la communauté internationale, à mettre toutes les cartes sur la table parce que les autorités de fait ne sont plus ni légales ni légitimes, pour que les comoriens retrouvent la sérénité requise en vue d'organiser le plus vite l'alternance démocratique conformément à notre législation en vigueur.

Un mandat électif fini doit, sans aucune condition, être renouvelée par l'organisation d'élections libres, démocratiques et transparentes. Comme l'a décidé la Cour Constitutionnelle, seule une démarche consensuelle sur la gestion de la période intérimaire pourra aider les Comores à retrouver la normalité constitutionnelle.

L'Ile de Mwali, sa population, ses élus, son Exécutif, ses Forces Vives, ne reconnaissent plus l'autorité politique des autorités nationales de fait à Mwali. Ensemble, ils continueront à combattre la dictature jusqu'à ce que justice soit rendue.

En tous les cas, nous sommes convaincus que l'ancien Président de l'Union ne cherche qu'à rester et demeurer aux commandes du pays quelque soit le prix. Voilà pourquoi, nous pensons qu'une autre démarche qui préserverait l'unité du pays laissant le libre choix aux Entités d'un Nouvel Etat Comorien débarrassé de toute possibilité qui permette à une quelconque Entité d'imposer sa vision institutionnelle et de prendre en otage les autres Entités pour une quelconque aventure, sauverait les Comores d'une aventure aux conséquences désastreuses.

La population de Mwali refuse de toujours servir de laboratoire d'étude de faisabilité des institutions comoriennes.

Le combat pour la dignité et le respect de la population de Mwali dans l'Union des Comores, est une lutte que nous avons tous engagée et que nous mènerons sans complaisance et sans concession.

Veuillez croire, Monsieur le Président de la Commission de l'Union Africaine, Monsieur le Secrétaire Général de la Francophonie, en l'assurance de notre Très Haute Considération.


Le Président de la Coordination.

Ali Hassanaly

 

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 22:05

Suite à la lettre du Chef d'Etat major , le Genéral Salimou du 27 avril dernier, vous trouverez ci dessous la réponse de Mohamed Dossar, Directeur de Cabinet du Chef de l'Etat chargé de la défense (lettre n° 10-147/PR/PR-Dir-Cab, en date du 29 avril 2010)

Au général de brigade, Salimou Mohamed
Amiri, chef d'état major de l'And, Moroni



Monsieur le Chef d'Etat Major,

Vous m'avez fait parvenir copie d'une lettre que vous venez d'adresser au Colonel Abdoulbatsoi Ahmed Abdou, chef du cabinet militaire de la présidence, au sujet de ce que vous appelez “atteintes à ma personne”. Cette lettre est une accusation d'une extrême gravité et les plus grandes réserves doivent être émises quant au fondement des allégations qu'elle avance. J'ignore les raisons réelles de cette soudaine aversion vis-à-vis de personnes qui vous ont tendu la main lorsque vous traversiez des moments difficiles.

Dans un pays fragile comme le nôtre, suite à la grave crise séparatiste qui a affecté les Comoriens pendant plus de dix ans, il est extrêmement dangereux de vouloir réveiller les démons du chauvinisme insulaire.Il s'agit là dufonds de commerce de certains politiciens passéistes et rétrogrades, qui ne sied pas à un intellectuel tel que vous. Pour ma part, je suis indigné que vous me mettiez implicitement en cause dans ce prétendu “complot visant votre personne”. Pour ce qui concerne le travail des services de renseignement, je suis désolé que vous puissiez faire l'objet de surveillance. Si c'est bien le cas, peut-être est-ce à cause de certaines des relations que vous entretenez.

En effet, c'est bien votre droit de voir qui vous voulez, votre vie privée ne regarde que vous, et vous avez tout à fait le droit d'avoir de la sympathie envers qui vous voulez, mais si parmi ces relations il s'en trouve qui menacent l'Etat et la stabilité de ce pays, les services de renseignements manqueraient au plus élémentaire de leur devoir de protection de l'Etat, s'ils ne cherchaient pas à y voir plus clair. Par contre, permettez moi de m'étonner de l'étalage que vous faites de “renseignements” qui à priori ne vous étaient pas destinés.

Comment ces “informations” vous sont-elles parvenues? Faut-il croire que vous surveillez les services de renseignements? Si c'est le cas, ça serait à la fois suspect et inquiétant. J'ose espérer que vous saurez revenir à des relations apaisées sur le plan professionnel et mettre fin à ce climat malsain qui n'a que trop duré et qui nuit à la sérénité de l'institution dont vous avez la charge.

Veuillez agréer, monsieur le chef d'état-major,l 'expression de mes salutations distinguées.

 

Mohamed Bacar Dossar



Ampliations :
SE.Monsieur le président de l'Union, monsieur le procureur de la République,
Monsieur le Commandant de la gendarmerie,
Monsieur le Chef de cabinet militaire

 

 

En cliquant ici vous pouvez lire notre commentaire sur ce deballage éhonté des hauts responsables de l'armée comorienne

  

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 20:55

 

Le lundi 3 mai 2010, nous avons publié une depêche concernant une lettre du Genéral Salimou, chef d'Etat major de l'armée comorienne. Vous pouvez voir la lettre en question en cliquant ICI. (fichier en pdf). Et aujourd'hui, une interview du colonel Abdoulbastu Ahmed Abdou, chef du cabinet militaire.

 

Ce qui est sur, ce déballage très médiatisé n'honore ni les hauts responsables de l'armée comorienne concernés ni notre pays. En tout cas, il ressemble fort à un jeu d'enfants dans une cour de recréation d'une école primaire. C'en est pas sérieux, c'est ridicule et c'est honteux. Attendons maintenant le coup de sifflet du Directeur de l'école pour mettre fin à la recréation. Et là les coups de poing se poursuivront ailleurs. 

 

Je ne supporte pas cette odeur nauséabonde que dégage en ce moment notre pays. Une puanteur de cadavre. hélas ! Vivement qu'on retrouve très rapidement NOTRE odeur agréable du jasmin, de l'ylang ylang et des clous de girofle.

 

 Bonne lecture

 

Halidi Allaoui

HALIDI-BLOG-COMORES

 

 

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 20:35
Monsieur le directeur,

Le samedi 6 février à 13h35, TF1 a diffusé un reportage sur Mayotte, pour présenter aux téléspectateurs français cette île qui va devenir dès 2011 le 101e département de la France.
Je vous transmets ici mes vifs remerciements car j’espère que ce reportage va contribuer à lever le voile sur un des scandales les plus dramatiques de la France dans l'Océan Indien
Cela me donne également l'occasion de corriger les contrevérités colportées par votre reportage.

En effet, votre reportage a mis le doigt sur une tragédie humaine qui éclabousse directement le gouvernement de l'Union des Comores, mais également les autorités de la République Française à Mayotte et en Métropole: le bras de mer d'une centaine de kilomètres qui sépare Mayotte d'Anjouan et des autres îles des Comores, dans le canal de Mozambique se trouve être le plus grand cimetière marin du monde entier.

Des centaines de Comoriens dont de nombreux enfants et femmes à bord de frêles esquifs du nom de Kwasakwasa y font naufrage, et s'y noient chaque année.
Ils quittent leur île, ils quittent tout pour fuir la pauvreté et la misère, le manque de soin, le désespoir à la recherche d'une meilleure vie: ces boat people qui meurent chaque jour dans l'indifférence des autorités de cette région et du monde sont avant tout des migrants économiques, des migrants de la faim.
C'est donc une contre-vérité que d'affirmer comme dans votre reportage que les femmes s'embarquent pour Mayotte pour y accoucher afin de permettre à leurs enfants nés dans cette île d'y acquérir la citoyenneté française; c'est là ignorer complètement la réalité sociale qui prévaut à Mayotte.
L'acquisition de la nationalité française pour les enfants issus de parents en situation illégale est tout simplement une chose impossible à cause de l'ostracisme, l'exclusion et la haine dont ces parias font l'objet dans tous les domaines de la société et en particulier à la préfecture de Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte.
Cela même du temps où le droit du sol avait encore quelque signification en France.
Combien des ressortissants des autres îles vivent à Mayotte de nombreuses années, y travaillent, y ont du bien et se trouvent toujours acculés à l'illégalité sans possibilité d'acquérir de titre de séjour: huit ans, dix ans, vingt ans, peu importe ?
Sans compter que leurs enfants sont eux aussi souvent pourchassés des écoles, avant leur seizième année au grand dam des lois de la République.
Les immigrés à Mayotte sont des êtres sans aucun droit et cela constitue une honte pour la République Française, le pays des droits de l'homme et du citoyen.

Pour les Anjouanais, l'immigration illégale à Mayotte n'est qu'un réflexe de survie: affronter la mort à la mer pour fuir une mort lente annoncée des enfants et de la famille dans un pays exsangue complètement vampirisé par des dirigeants sans foi ni loi de la trempe de Sambi.
Le scandale de la France dans cette région éloignée de l'Océan Indien n'est pas seulement d'avoir décolonisé un petit pays placé sous sa responsabilité historique, en lui infligeant comme héritage en plus de sa pauvreté ce lourd fardeau de la désunion.

Le scandale de la République française c'est aussi de maintenir ce déséquilibre économique et de provoquer indirectement une telle tragédie sans rien faire d'autre que la pure démagogie.
En effet qui peut croire que la lutte contre l'immigration clandestine passe seulement dans la répression, la reconduite hors de Mayotte à coups de millions jetés à la mer?
Sans compter que ces reconduites sont encore une fois faites hors la loi française, conduites à la hussarde par le préfet, sans aucune considération pour ces êtres humains qui sont parfois pourchassés, arrêtés à l'insu de leur famille et sans aucun bien et renvoyés parfois dans une île qui n'est pas la leur.
Des millions mis dans des moyens de surveillance et de traque pour faire des chiffres, alors que les expulsés reviennent le lendemain et le phénomène ne fait que perdurer et s'amplifier.

Le scandale de la République c'est aussi que ces fonds perdus pourraient être investis dans une coopération régionale intelligente qui contribuerait à doter l'île d'Anjouan, d'où proviennent la majorité des immigrés, des moyens sanitaires fiables pour soigner ses citoyens et qui faciliterait les échanges commerciaux et humains normaux entre les îles: cela permettrait à Mayotte de bénéficier des fruits d'une agriculture dynamique en provenance d'Anjouan et aux paysans de pouvoir vivre de leur travail en restant à Anjouan.
Sans une telle politique d'aide intelligente aux autres îles des Comores, Mayotte créera toujours un appel d'air que nulle répression, nulle démagogie ne pourra juguler.

C'est une telle politique qui ferait honneur à la République et non une politique aveugle qui voudrait faire d'un coin des Iles des Comores, un îlot de prospérité dans un océan de misère.

Les milliers de morts au large de Mayotte sont de la responsabilité du gouvernement des Comores et de la République Française, c'est une tragédie qui devrait révolter les Français et le monde entier.
C'est une tragédie qui justifierait une enquête internationale pour situer les responsabilités des uns et des autres.
La France en tant que puissance colonisatrice a une responsabilité dont elle ne peut se dédire.

ZAROUKI BOUCHRANE
Résidence le palais des doges
930, avenue Léonard de Vinci
34970 Lattes
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