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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 17:52

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores /

Crise institutionnelle :

Le Comité de suivi à pied d’œuvre / Interview

Houmed Msaidié : « S’ils veulent torpiller l’accord, c’est à leurs risques et périls »

 

Moroni, lundi 28 juin 2010 (HZK-Presse) Le comité de suivi, un organe prévu par l’accord sur la gestion de la période intérimaire signé le 16 juin dernier par les parties impliquées dans la crise comorienne, a été mise ne place la semaine dernière. Cet organe composé de deux représentants de l’Union, deux représentants par île autonome ainsi que la communauté internationale s’est aussitôt réuni pour adopter son règlement intérieur et élire son bureau. Les missions assignées à ce comité sont de contrôler, superviser et assurer la mise en œuvre effective de toutes les décisions issues du dialogue et le strict respect du chronogramme. Il sera aussi chargé de suivre et contrôler les actions liées à la passation des services. Pour éclairer l’opinion sur le déroulement des travaux, La Gazette / HZK-Presse a interrogé ce week-end un des membres du Comité, Houmed Msaidié. Interview :

                 

Question : Pouvez-vous nous faire le point sur l’évolution des travaux du comité de suivi de « l’accord sur la gestion de la période intérimaire » dont vous êtes membre ?

 

Houmed Ali Msaidié : Nous nous sommes réunis. Nous avons adopté le règlement intérieur et désigné un bureau provisoire. C’est la communauté internationale qui préside pour le moment. Ndzouani et Ngazidja assurent le rôle de rapporteur. Le bureau va se pencher sur la lettre de mission du ministre d’Etat chargé des élections ainsi que les cas des deux ministres issues des exécutifs de Mwali et Ngazidja qui n’ont pas encore de locaux. Notre prochaine session est prévue pour le 12 juillet prochain.

 

Quelle est la suite du processus en cours ?

 

H.A.M. : Des événements majeurs pour la poursuite du processus en cours doivent intervenir entre le 25 juin et 25 juillet. Il va falloir mettre en place de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les Commissions insulaires (CIE), valider les dates des élections, réviser le code électoral afin qu’il revienne sous le format ancien, c'est-à-dire avant la révision effectuée l’année dernière par le décret du président Sambi. C’est pendant cette période qu’interviendra également l’élaboration de la loi relative aux indemnités, privilèges et traitements protocolaires à accorder aux présidents de l’Union, de la cour constitutionnelle, de l’Assemblée et des gouverneurs des îles après que leur mandat sera définitivement échu.

 

Question : Il parait que vous n’êtes pas arrivés à vous entendre sur le poste du président du Comité ?

 

H.A.M. : C’est classique. Nous représentons des intérêts auparavant divergents. Nous sommes entrain de reconstruire la confiance. Cette période étant stratégique, il est normal que le contrôle du bureau du comité de suivi soit un enjeu. Toutefois, cette situation n’a pas bloqué le déroulement normal des travaux ni le comité.

 

Question : Ne craignez-vous pas que les décisions du comité soient ignorées par le pouvoir en place ?

 

H.A.M. : Personnellement, je considère que c’est un risque. Même, en signant, on savait que la possibilité que l’accord soit torpillé par le pouvoir existe. D’autant plus que l’article publié la semaine dernière au journal Alwatwan par un ancien membre de la CENI qui a eu à occuper le poste de secrétaire Général de cet organe, Monsieur Kassim Zahahe, qui est préfet du nord ainsi que l’intervention radiotélévisée de l’ancien ministre en charge des élections qui est aujourd’hui conseiller du président Sambi vont dans un sens de tentative de mettre en cause cet accord. Il faut ajouter à cela, le discours démagogique sur la souveraineté. D’un côté on critique les actions de la communauté internationale et de l’autre on demande qu’elle garantisse le versement des salaires des agents. Cela étant, nous en tant qu’opposition nous considérons que jusqu’à présent, c’est le régime Sambi qui préside aux destinées du pays. S’ils veulent torpiller l’accord, c’est à leurs risques et périls. Nous rappelons qu’il y a eu un entêtement dans notre pays et l’entêté s’appelle Mohamed Bacar, où est-il maintenant ? Rappelons également que le contrat du président Sambi et le peuple comorien a pris fin le 26 mai dernier et la rallonge de son mandat est une convenance nationale. Alors, s’ils veulent torpiller l’accord qu’ils le fassent ! On aura des adversaires qui ont pillés le pays en moins. La preuve, durant quatre ans de pouvoir, ils n’ont pas été capables de payer ne serait-ce que 8 mois sur fonds propres. Pour revenir à l’accord, le président Sambi a réuni à Mutsamudu, il s’est engagé à le respecter. Nous lui accordons le bénéfice du doute.

 

Question : Vous avez évoqué le cas des deux ministres qui ne disposent pas de locaux qu’est-ce que le comité de suivi envisage de faire ?

 

H.A.M. : Ce problème est entrain d’être résolu. Il parait qu’une solution sera trouvée dès lundi [aujourd’hui, ndlr], cela d’autant plus que le ministre d’Etat chargé des élections doit être opérationnel dès maintenant. Le représentant de l’Union s’est engagé à intervenir. Le bureau intérimaire va suivre ce dossier.

 

Question : Quel commentaire faites-vous sur les portefeuilles attribués aux exécutifs de Mwali et Ngazidja ? Mwali a parlé d’une « coquille vide » au sujet du ministère en charge des élections…

 

H.A.M. : L’accord prévoyait l’entrée au gouvernement des représentants des exécutifs insulaires. Bien sûr la question des attributions est importante, mais l’esprit c’est la présence des îles pour bien cadrer l’application de l’accord. C’est important d’être au cœur des décisions qui engagent le quotidien du pays. Et c’est au Conseil des ministres où, en principe, tout se décide. Je ne suis pas fâché du fait que le régime garde le ministère des finances, même si, je sais que l’objectif c’est de tenter de biffer tout ce qui s’est passé. Mais leur disons que nous sommes capables de savoir ce qui s’est passé et on le sait déjà. Nous avons toutes les preuves.

 

Propos recueillis par Faissoili Abdou

280610/fa/hzkpresse/9h00

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 08:17

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores / Interview de la semaine

Sortie en librairie :

Coralie Frei : « Ecrire a toujours fait partie de ma vie »

 

Coralie Frei Comorimpact

(Coralie Fréi : Photo archives)

 

 

Moroni, lundi 21 juin 2010 (HZK-Presse) Coralie Frei, de son vrai nom Courachia Ahmed Idarousse vient de sortir son premier roman intitulé La Perle des Comores. Destin d’Anjouanaise aux éditions Le Manuscrit. C’est aussi la première romancière pour les Comores. Voici une interview qu’elle a accordée à La Gazette et HZK-Presse.

 

HZK-La Gazette des Comores - Coralie Frei, vous êtes à notre connaissance la première romancière originaire des Comores, d’où vous est venue l’idée d’écrire ?

Coralie Frei - Écrire a toujours fait partie de ma vie. Depuis ma tendre enfance, l’écriture est pour moi l’unique moyen de m’exprimer. Je me confie plus facilement à une page blanche qui ne me juge ni ne m’oblige à me justifier qu’à une paire d’yeux qui fait des mimiques. L’écriture est ma meilleure amie. Avec elle je suis moi. Je ne mens pas, ne me mens pas et ne triche pas. Je m’épanouis. J’ai toujours aimé écrire. N’importe quoi. Autrefois j’avais une belle écriture et j’admirais mes pages d’écriture scolaire. Je me réjouissais de mes performances, me lançais des défis et applaudissais mes propres exploits. Un peu narcissique certes, mais il n’y avait que moi pour cette tâche.

 

HZK-La Gazette des Comores - Ce roman arrive tard dans votre vie, pourquoi ?

Coralie Frei - Chaque chose en son temps. La gestation de ce bébé a duré très longtemps. Il y avait avant lui des obligations et des satisfactions prioritaires : les études, le travail, les enfants. À présent d’autres occupations sont à l’ordre du jour car les conditions s’y prêtent : la disponibilité, le cadre de vie, et la confiance. La naissance de ce bébé est donc une suite logique des événements qui régissent mon existence. Un journaliste a écrit que ce roman me permet de me réconcilier avec mon pays. C’est peut-être vrai. En tout cas, il constitue une sorte d’auto-psychothérapie pour les frustrations que j’ai dû affronter tout au long de mon existence.

 

HZK-La Gazette des Comores - Coralie Frei, quand vous remontez le plus loin possible dans votre enfance, quelle image trouvez-vous ?

Coralie Frei - Mon père évoquant sa rencontre avec celle qui allait être ma mère. La femme de sa vie. « …dans une horde de petits voyous (les élèves de l’école coranique) piétinant mon champ en criaillant, disait-il, il y avait cette toute petite jeune fille en retrait. Elle était très calme, elle marchait lentement, en regardant le sol comme si elle comptait ses pas, ou comme si elle réfléchissait. Elle ressemblait à une princesse ou une déesse, une fille venue d’ailleurs… » L’émotion et la tendresse que je décelais dans sa voix ne correspondait pas à l’homme qui me terrorisait, rien qu’au souffle. Je compris alors que mon père était un homme très triste.

 

HZK-La Gazette des Comores - Est-ce que vous n’êtes pas trop dure avec les hommes et les traditions des Comores au début de ce roman ?

Coralie Frei - J’ai toujours eu le sentiment que les traditions de notre pays avantageaient l’homme. La fillette du début de ce roman a de l’homme de son entourage l’image d’un être tout puissant qu’elle est amenée à craindre et à fuir. J’étais une petite fille très curieuse (intellectuellement) et j’étais frustrée de ne pas trouver réponse à mes interrogations. Alors, je faisais appel au fantasme et à l’humour pour rire de nos traditions et les aimer ensuite. On aime ce qui fait rire, non ? Je suis peut-être un peu dure avec nos hommes, mais je le suis également avec nos femmes, n’est-ce pas ? Je les bouscule un peu comme on le ferait avec ses enfants, parce que j’aimerais qu’ils changent, que les choses changent. Dieu merci, elles en prennent la voie, même si ce n’est que d’une manière très timide.

 

HZK-La Gazette des Comores - Quels conseils donneriez-vous à la jeunesse de ce pays s’agissant de leurs traditions ?

Coralie Frei - Les traditions sont l’héritage que nous ont laissé nos pères. Et nos mères. Les abandonner serait se renier. La jeunesse doit s’y tenir. S’y tenir mais pas s’y accrocher. Il y a là toute une nuance. On ne doit pas vivre que des traditions, autrement on tombe dans le fanatisme, dangereux pour le progrès. Les jeunes doivent aimer les traditions de notre pays, les exploiter, les faire aimer par autrui et les perpétuer. Cela étant, il est impératif de laisser de côté tout ce qui risque d’y nuire. Le fanatisme bien sûr, la tricherie et le profit… entre autres.

 

HZK-La Gazette des Comores - Qu’est-ce que vous voulez prouver avec ce roman ?

Coralie Frei - C’était un défi parmi tant d’autres. Je pouvais le faire. Alors je l’ai fait. Cela m’a pris du temps, des hésitations, des remises en question, puis je me suis libérée. Ce roman est mon œuvre. J’en suis le maître absolu. Aucun compte à rendre. Ni crainte ni tabou. Et il n’y a pas de note au bout. Qu’on me juge à travers lui, c’est dans la logique des choses. La liberté d’expression, c’est ce qui m’a le plus manqué au cours de ma jeune existence. Enfant, il y a avait la crainte de me faire rabrouer. Plus tard, c’était celle d’être jugée ou de blesser, d’être rejetée, de me faire jeter (du travail par exemple)… À présent je suis libre. Et pas à cause de mon nom (marital) actuel, lequel veut dire libre… Ailleurs, je suis à une phase de mon existence où j’éprouve le besoin d’informer ma descendance et de laisser un héritage à la jeunesse de mon pays.

 

Propos recueillis par Mib

210610/mib/hzkpresse/12h00

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 19:52

Source :  HZK-Presse: 03/06/2010

« Les membres du gouvernement d'exil se discréditent » selon Me Fahmi

« Les membres du gouvernement d’exil se discréditent » selon Me Fahmi

 

Six jours après sont entrée au gouvernement Sambi, le nouveau chef de la diplomatie, Me Fahmi Said Ibrahim a accordé hier à La Gazette et HZK-Presse sa première interview, dans laquelle il souhaite que « les parties pourront discuter sereinement afin d’établir un calendrier consensuel acceptable par tous », pour les futures élections harmonisées du président de l’Union et des gouverneurs des îles.

 

Question : Pourquoi, le président Sambi n’a pas fait le déplacement au 25ème sommet Afrique-France qui se tient à Nice (France) ?

 

Fahmi Said Ibrahim : Le président n’est pas parti au sommet Afrique-France parce qu’il y avait d’autres impératifs de dernière minute. Toutefois, il a désigné son vice-président pour le représenter. C’est une représentation de haut niveau.

 

Question : A défaut du chef de l’Etat, certains attendaient que ça soit, plutôt, le ministre des relations extérieures qui aille représenter le pays dans ce sommet…

 

F.S.I. : Ce n’est pas une mission diplomatique. C’est une mission d’Etat. Il y a Ahmed Ben Said Djaffar qui est présent car il a suivi le dossier depuis le début. Vous savez, je ne pourrai pas faire une passation le jeudi et partir le deuxième jour pour aller participer dans une rencontre dont je ne peux pas prétendre maîtriser. Et puis, il  ne faut pas voir en ma nomination une sanction à l’encontre de mon prédécesseur. Il s’agit d’une continuité, rien n’a changé.

 

Question : Quelle est la réaction du gouvernement comorien après la formation d’un gouvernement d’exil en France pour réclamer le départ du président Sambi ?

 

F.S.I. : On n’a pas encore examiné ce dossier au niveau du gouvernement. Je rappelle que ce ne sont pas des exilés. Ils ne remplissent pas les conditions pour être qualifiés ainsi. Exilés voudraient dire qu’il s’agisse de personnes qui ont fui leur pays car ils subissaient des pressions ou des tortures. Or, ce sont des gens établis en France depuis près de 40 ans. Parlons plutôt d’un « gouvernement » de quelques Comoriens de l’étranger. Et encore, ils n’ont pas la qualité de parler au nom des Comoriens de la diaspora. Ils se discréditent pendant que nous sommes entrain de militer pour que la tournante mohélienne ait lieu dans des meilleures conditions. En tout cas, Ngazidja, Anjouan et une grande partie des Mohéliens ne donneront pas de crédit à de telles activités nourries par certaines personnes.

 

Question : Envisagez-vous de saisir les autorités françaises sur ce dossier ?

 

F.S.I. : La question n’a pas encore été abordée par le gouvernement. On ne peut empêcher quelques Comoriens vivant en France de se réunir et former un « gouvernement ». Au moins les « ministres de ce gouvernement » sont sûrs d’être payés tous les mois car ils ont leur travail.

 

Question : Que répondez-vous à l’opposition et les forces vives de Mohéli qui contestent la légitimité du président Sambi et son nouveau gouvernement ?

 

F.S.I. : Ils le contestent parce qu’ils ne sont pas ministres. Ils ne contestent pas la légitimité, c’est le fait qu’ils ne fassent pas partie de ce gouvernement.

 

Question : Quelles sont les priorités du nouveau gouvernement dans lequel vous êtes membres ?

 

F.S.I. : Il y a les mesures importantes à prendre pour capter les engagements qui ont été faits à la conférence de Doha. Il y a également des mesures structurelles à adopter dans la gestion des finances publiques. Prendre tout diligent utile pour permettre la tenue des élections dans les dates souhaitées et notamment les primaires au mois de novembre.

 

Question : Etes-vous favorables à une reprise du dialogue institutionnel ?

 

F.S.I. : Nous attendons la médiation de l’Union africaine (Ua) et la communauté internationale. Le chef de l’Etat a toujours fait montre d’ouverture, de disponibilité. Il est toujours à l’écoute de tous. Nous espérons que toutes les parties pourront discuter sereinement afin d’établir un calendrier consensuel acceptable par tous.

 

Propos recueillis par Faissoili Abdou

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 08:21
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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 11:41

 

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores /

Dialogue institutionnel :

Mohamed Hassanaly, leader politique de Mohéli

« Nous exigeons une transition sans Sambi »

 

Moroni, jeudi 6 mai 2010 (HZK-Presse) Après la suspension du dialogue des institutions, Mohéli pose un certain nombre de conditions avant de revenir à la table de négociation. Mohamed Hassanaly, leader politique de Mohéli, et un des dirigeants de la Convergence nationale pour mai 2010, évoque ces conditions dans un entretien avec La Gazette et HZK-Presse, et parle de la Cour constitutionnelle en tant qu’ancien membre démissionnaire.

 

Question : Que faites vous après la suspension du dialogue institutionnel ?

 

Mohamed Hassanaly : D’abord, je tiens à préciser que ce n’est pas le gouvernement comorien qui est à l’origine de l’idée du dialogue. C’est après notre passage à Addis-Abeba que l’UA a dépêché un émissaire [Ramatane Lamamra, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, ndlr] pour rencontrer les forces vives du pays. Après être venu à Mohéli, il a proposé l’idée de dialogue et nous l’avons bien accueilli parce qu’on veut la paix dans ce pays. Mais on avait demandé à la communauté internationale de bien réfléchir sur le format. Et la suite nous a surpris. La coordination de l’île et l’opposition sont écartées des discussions alors que c’est une question comorienne qui concerne Mohéli en premier. On découvre avec stupéfaction que le dialogue a pris une autre tournure. On demande aux exécutifs de venir aux discussions avec 4 personnes et pourtant, aucun texte ne prévoit qu’on doit suivre telle ou telle procédure pour résoudre la crise. Mais c’est par consensus comme on avait résolu la crise séparatiste d’Anjouan. Mais tout compte fait, le dialogue a commencé. Nous, on avait refusé au début d’y participer car on savait l’issue de cette rencontre.

 

Question : Maintenant que le dialogue a connu un clash, que proposez-vous comme conditions pour retourner à la table de négociation ?

 

M.H. : D’abord, on doit se mettre d’accord qu’après le 26 mai 2010, Sambi n’est plus président de l’Union des Comores. On exige cela car au regard de la loi, son mandat arrive à terme à cette date. Son prétexte d’harmonisation ne tient pas débout. L’harmonisation concerne uniquement les chefs des exécutifs des îles. Mais, on sait que le pays ne peut pas rester sans président. Donc les comoriens doivent se voir rapidement pour choisir quelqu’un d’autre pour diriger le navire. Cela, en attendant la préparation des élections présidentielles. Et ce n’est pas parce qu’on est contre Sambi. Mais désormais on n’a pas confiance en lui. Ensuite, on exige que l’opposition, surtout celle de Mohéli, soit intégrée dans les discussions. Et on doit choisir un membre de la communauté internationale pour diriger les travaux. Ni le gouvernement, ni l’opposition ne peuvent les diriger. Dans ces conditions, on va revenir car on est convaincu que seul le dialogue peut nous sortir de cette crise.

 

Question : Et comment réagissez-vous par rapport à la nouvelle proposition de Me Mzimba, un opposant qui propose d’autres dates?

 

M.H. : C’est une coalition de l’opposition. Et chaque parti a sa conception des choses. Donc, chacun est libre d’exprimer ses positions. Et si on a trouvé la personne qui doit diriger le pays à partir de mai 2010, on peut faire un gouvernement d’Union national et le calendrier le plus court possible. La transition doit déterminer cette date en fonction des réalités matérielles et financières. Et personne d’autre ne doit proposer de date.

 

Question : Ce jeudi, on attend les arrêts de la cour constitutionnelle sur le mandat de Sambi et la loi issue du congrès. En tant qu’ancien membre de cette juridiction qu’attendez-vous ?

 

M.H. : J’ai quitté la cour car je n’étais pas d’accord de la manière dont les décisions étaient prises dans l’institution. Depuis le référendum, j’ai décidé de jeter l’éponge.  Si  j’étais toujours dans la cour, j’allais exprimer mes points de vue. J’allais notifier au président Sambi qu’à partir du 26 mai 2010 à 00 heures, il n’est plus président. En deuxième lieu, j’allais rappeler que les députés et conseillers réunis en congrès ne peuvent pas prolonger de mandat. Le congrès n’était pas légal car le quorum n’était pas atteint. Toutes ces histoires sont anticonstitutionnelles.

 

Et vous croyez que ceux qui sont restés vont prendre une telle décision ?

 

M.H. : C’est une question de conscience. Ils ont une responsabilité pour l’avenir de ce pays. Chacun doit prendre ses responsabilités. En droit, ce sont des textes et chacun veut interpréter à sa manière. Il faut que ces sages prennent en compte le droit et les enjeux.

 

Propos recueillis par A.A. Mguéni

060510/aam/hzkpresse/6h00

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 12:45

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores / Interview exclusive

Affaire Général Salimou :

Réaction du colonel Bastoi Ahmed Abdou, chef du cabinet militaire à la présidence de la république :

« J’ai été très surpris par les accusations du Général Salimou »

 

Moroni, mardi 4 mai 2010 (HZK-Presse) Accusé dans une lettre du chef d’Etat-major d’avoir fomenté un coup pour l’éliminer physiquement, le colonel Bastoi se défend. Le directeur du cabinet militaire à la présidence nie en bloc toutes ces accusations dans un entretien qu’il nous a accordé deux jours après que la presse ait publié le contenu de la lettre [lire notre dépêche d’hier]. Lire en exclusivité son interview.

 

Question : Quelle est votre réaction après cette lettre qui vous accuse d’avoir voulu assassiner le chef d’Etat-major ?

 

Colonel Bastoi Ahmed Abdou : J’ai été très surpris par la lettre. Je considère que c’est très grave, surtout pour des officiers comme nous. Le chef de l’Etat nous a confié des responsabilités étatiques qu’on devrait assumer avec loyauté. Je pense que ça été très tôt. Dans notre instance, nous avons toutes les cellules pour faire les investigations afin de dégager les preuves capables de culpabiliser quelqu’un. Je ne comprends plus rien sur ce qu’on mijote ici. Je suis gendarme et j’ai prêté serment. Donc, je ne me permets pas de faire n’importe quoi surtout que vous me connaissez, je ne suis pas un type démesuré. Je ne sais pas d’où vient cette histoire.

Quand je lis la lettre, je vois que je manipule tous les services de renseignement de ce pays comme la garde présidentielle. Mais il ne faut pas rester des petits garçons car la DNDPE et la DNST, sont des institutions de la république et je n’ai pas d’autorité directe sur ces institutions. Je suis seulement une autorité qu’on renseigne de ce qui se passe dans le pays parce que j’ai la charge de veiller sur la sécurité du président de la république.

J’ai vu aussi dans le courrier que je veux diviser les anjouanais et les grands comoriens. Cela veut dire quoi ? On a passé 10 ans de séparatisme anjouanais et je suis parmi ceux qui ont tout perdu à Anjouan. Nos biens sont détruits et on était interdit d’aller dans l’île. Si on a fait le débarquement pour rassembler les comoriens, ce n’est pas pour recommencer un autre scénario. Tu me dis qu’on veut te tuer. Pourquoi on veut te tuer ? En principe, c’est le chef de l’Etat qui craint des attentats. Seulement, s’il y a quelque chose, en tant que haut gradé, cela doit être réglé dans nos casernes.

Mais le fait de divulguer des informations qui ne sont pas vérifiées, et permettre aux gens de savoir ce qui se passe dans nos assiettes, est inacceptable. Il faudrait recommencer à réfléchir et à rectifier le tir car ce n’est pas bon ni pour l’armée, ni pour le pays. Cela ne vient pas de moi car je ne suis pas habitué à ce genre de chose. Je suis bien éduqué et je connais mes limites. Je ne suis pas quelqu’un qui peut mettre en péril ce que ma famille et mon entourage ne veulent pas.

Je viens d’une grande école et je sais peser les conséquences d’un tel événement. Je ne suis pas là pour m’engager à des aventures démesurées et surtout pour gagner quoi ? Le chef d’Etat-major, ce n’est pas moi qui l’ai nommé là. C’est le chef de l’Etat. C’est lui seul qui peut le déplacer tout comme moi  d’ailleurs, mais pas moi. Je ne peux pas mener des actions que je qualifie de barbarie. Ce n’est pas dans ma déontologie surtout pour un gendarme qui est un homme de loi.

 

Question : D’après vous, pourquoi, il vous a accusé d’avoir voulu l’assassiner ?

 

Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Je ne sais pas. Il faut aller lui poser la question avec sincérité. Je n’ai pas de réponse à cette question car je n’ai jamais eu cette idée dans ma tête, ni dans ma conscience.

 

Question : On parle d’un antécédent entre vous ?

Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Des antécédents, dans la vie, ils ne manquent jamais surtout quant on occupe des postes pareils. D’ailleurs, c’est regrettable car on nous a mis ici pour nous entendre et travailler pour sauver le pays et l’armée. On n’est pas là pour se chamailler sinon on n’est pas mûrs pour occuper ces postes de responsabilités.

 

Question : Et maintenant que vous êtes accusé, que comptez-vous faire ?

 

Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Que voulez-vous que je fasse. Pour l’instant, cette histoire est restée dans des lettres. Je n’ai pas été convoqué quelque part pour être entendu pour tel ou tel fait. Et cela reste encore une fois un jeu d’enfant entre moi et quelqu’un.

 

Question : Vous avez répondu à la lettre ?

 

Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Je n’ai pas répondu et je réfléchi si cela a un sens de répondre.

 

Propos recueillis par A.A. Mguéni

040510/aam/hzkpresse/21h00

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20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 12:59

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores / Politique & institutions

Interview / Fouad Mhadji, ministre de la fonction publique

« L’exécutif de Mohéli veut le beurre et l’argent du beurre »

 

Moroni, mardi 20 avril 2010 (HZK-Presse) Le ministre de la fonction publique réagit par rapport au dialogue engagé entre la présidence de l’Union et les îles. Originaire de Mohéli, cette île qui devait hériter de la présidence tournante en 2010, il a une autre vision des choses. Il ne partage pas la position des autres hommes politique de l’île de Djoumbé Fatima. Fouad Mhadji répond à La Gazette et HZK-Presse.

 

Question : Quel regard portez-vous sur les négociations engagées entre les exécutifs des îles et l’Union ?

 

Fouad Mhadji : Le blocage était prévisible parce que l’exécutif de Mohéli veut le beurre et l’argent du beurre. Il veut à la fois la tournante en 2010 et finir son mandat en 2012 alors que la loi prévoit une harmonisation qui signifie un regroupement de l’élection du chef de l’Etat et des gouverneurs des iles. Mais je salue l’initiative du chef de l’Etat parce que tout consensus est nécessaire. Sambi en dépit de sa légitimité et de sa majorité, reconnait qu’il est avant tout le chef de la nation. Il a montré que toute action qui touche l’intérêt supérieur de la nation doit être prioritaire. Ce dialogue est un geste très positif qui a l’appui de la communauté internationale quoique nous savions que consensus n’est pas synonyme d’unanimité.

 

Question : Le dialogue veut revenir sur la décision du congrès…

 

F.M. : La décision du congrès est la conséquence de la révision constitutionnelle parce que l’objectif de la réforme est d’abord économique en éliminant la multitude d’élections chaque année. Donc en mettant en cause la décision du congrès, cela veut dire qu’il ne faut pas organiser des élections dans ce pays or la volonté du peuple s’exprime par voie électorale. Dans ce sens, nous risquons d’ouvrir une nouvelle page car tous les efforts que ce pays a dépensés pour ce processus de démocratisation seront nuls et non avenus. L’opposition aura gagné mais le pays va perdre.

 

Question : Pourquoi vous êtes désolidarisé avec les hommes politiques de Mohéli ? Parce que vous êtes ministre ou avez un autre point de vue ?

 

F.M. : Il n’y a pas de désolidarisation. Chacun de nous a sa propre façon de voir les choses. Malgré toutes les accusations, Mohamed Ali Saïd s’est conformé à la loi référendaire. L’unique différence entre moi et les autres frères mohéliens, je reste convaincu que sans processus démocratique et sans alternance démocratique la tournante mohélienne n’est pas garantie.

 

Question : Pourquoi ?

 

F.M. Parce que nous avons reformé la constitution comme il y avait plusieurs problèmes, notamment le conflit des compétences. Mais suite à cette reforme, c’est Mohéli qui a le plus gagné. Nous avions deux députés élus au suffrage universel direct, maintenant nous avons 4 élus avec à peine 15 000 inscrits et 9 000 votants. Maintenant, nous espérons diriger le pays avec un président et un vice-président issus de Mohéli. Sur ce, j’estime que cette constitution par le principe de la solidarité, Mohéli a bénéficié et doit bénéficier de beaucoup plus. Donc en créant un climat de trouble et de crise sociale avec le concours de certains avocats de l’opposition, on met en danger la tournante mohélienne.

 

Propos recueillis par A.A. Mguéni

200410/aam/hzkpresse/12h00

 

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 21:26

"Le gouverneur d’Anjouan a déjà consenti des sacrifices"

Moroni, vendredi 16 avril 2010 (HZK-Presse)Ce juriste et membre de la délégation anjouanaise qui accompagne le gouverneur de l’île d’Anjouan dans le cadre des discussions entre le président de l’Union et les trois chefs des exécutifs des îles, nous livre ici, son point de vue par rapport à cette rencontre. Interview accordée à HZK-Presse et La Gazette en marge des discussions de Beit-Salam.

QUESTION
: Vous faites partie de la délégation qui accompagne le gouverneur Moussa Toybou dans le cadre du dialogue entre les chefs des exécutifs des îles et le président de l’Union. Quel est votre avis par rapport à ces rencontres ?

Charkane Chaharane : Nous avons accepté de venir pour répondre à l’invitation du Chef de l’Etat Ahmed Abdallah Sambi. Le gouverneur Moussa Toyibou est toujours ouvert au dialogue dans la perspective de trouver une issue pour parer à l’éventualité d’une crise qui pourrait naître à la suite de la décision du Congrès du 1er mars dernier.

QUESTION : Concernant le calendrier électoral à établir pour l’organisation des prochaines élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles, quelle est la position de la délégation anjouanaise ?

C.C. : Premièrement, c’est de dire que nous sommes respectueux des valeurs républicaines. Nous nous alignons à la décision du Congrès qui a fixé l’harmonisation et la date des prochaines élections du président de l’Union et les gouverneurs des îles au 27 novembre 2011, par rapport aux prérogatives qui lui sont dévolues par la Constitution. Deuxièmement, on pourrait faire des concessions comme on l’a toujours fait parce que le gouverneur Moussa Toybou a consenti des sacrifices pour parvenir cette réforme constitutionnelle notamment l’aboutissement de l’harmonisation des élections du président et des gouverneurs des îles. Il est encore prêt, éventuellement, à le faire si c’est pour préserver la paix et la stabilité du pays. C’est pourquoi, il appelle ses homologues à faire de même, c'est-à-dire, placer les intérêts supérieurs de la nation au-dessus des intérêts particuliers.

QUESTION: Et si les négociations échouaient quelle serait votre réaction ?

C.C. : Je ne pense pas qu’elles échoueront. J’ai parfaitement confiance aux chefs des exécutifs qui aiment beaucoup leur pays. Je pense aussi qu’ils sont conscients que les yeux des Comoriens sont rivés sur eux dans l’espoir qu’ils trouvent une solution afin de préserver la paix et la stabilité du pays. Il faut penser à préserver les retombées de la conférence de Doha qui pourraient être une source de richesse pour le développement socio-économique du pays.

Propos recueillis par Faissoili Abdou

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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 13:38

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mercredi 24 mars 2010 (HZK-Presse) – Depuis dimanche, les membres influents du pouvoir et des leaders de l’opposition sont entrés en négociation. La crise qui peut naitre après le 26 mai est à l’ordre du jour de ces discussions. Rien n’est officiel mais ces négociations poursuivent leur chemin. Houmédi Msaidié et Me Ibrahim Ali Mzimba représentent l’opposition. C’est dans ce sens que ce secrétaire général de la CRC a accepté de répondre à nos questions.

 

Question : Vous avez engagé des négociations avec le pouvoir. Pourrions-nous savoir, il y a quoi au menu de ces discussions ?

 

Houmédi Msaidié : Des membres du pouvoir ont demandé à nous rencontrer et comme nous connaissons les vertus du dialogue, nous avons accepté d’aller les écouter. Ils ont dit qu’ils sont mandatés par le chef de l’Etat pour discuter de la crise qui prévaut dans le pays. Nous avons discuté et nous avons réitéré notre position selon laquelle le 26 mais 2010, c’est la fin du mandat du président Sambi. Par conséquent, on aimerait voir le président prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu’il n’y ait pas de vide institutionnel après le 26 mai. Nous avons compris que pour eux, ce problème est réglé par la fameuse décision du congrès. Nous leur avons fait comprend que cette histoire de prolongation du mandat du chef d’Etat actuel est non seulement illégale mais aussi illégitime car le congrès n’avait pas mandat à prolonger le mandat du président de l’Union. En plus, ce n’est pas une question de l’opposition comorienne. Cette question concerne le monde entier puisque des organisations régionales et internationale, et pas des moindres, à savoir l’Union africaine, l’organisation de la francophonie, l’Union Européenne, des pays comme la France et les Etats Unis disent aussi que le mandat du président Sambi prend fin en mai 2010. Et il ne faut pas oublier que ce dernier a prêté un serment qui a été reçu par la cour constitutionnelle. Maintenant s’il y a lieu de discuter, c’est de discuter sur un calendrier électoral pour sortir d’une crise que le gouvernement a créé de toute pièce.

 

Question : Et ces membres du pouvoir envoyés par Sambi, ils proposent quoi ?

 

H.M. : D’abord, il propose le dialogue, ce qui est positif. De toutes les façons, ces organisations régionales et internationales demandent à ce qu’il y ait un consensus autour d’une question aussi fondamentale qu’est l’harmonisation du calendrier électoral, parce que personne n’est contre l’harmonisation. C’est la manière dont cette question était gérée par le congrès qui pose problème. Le congrès au lieu d’étudier en profondeur cette question, il s’est contenté de fixer des dates loin de la fin du mandat de l’actuel président. Ils proposent donc le dialogue mais on n’est pas preneur de tout dialogue. Le seul dialogue qui vaille, c’est le dialogue qui concerne la fin du mandat du président Sambi. Que fait-on ? Nous sommes le 23 mars et le 26 mai le mandat de Sambi prend fin. A partir du 27, c’est une autre période qui s’ouvre et qui est porteuse de tous les dangers pour le pays.

 

Question : Il va s’ouvrir donc une période de transition. Et s’ils vous proposent un gouvernement d’Union nationale, vous allez y participer ?

 

H.M. : Ce n’est pas un gouvernement d’union nationale qui est important. Le plus important est de savoir quand est-ce que Mohéli va avoir sa tournante le plus tôt possible. Si d’aventure, Mohéli n’a pas sa tournante en mai 2010, ce sera quand ? Parce que de toutes les façons ce ne sera pas en novembre 2011.

Question : Et qu’est ce que vous proposez ?

 

H.M. : Nous proposons à ce que le gouvernement, qui est encore légal, propose un autre calendrier pour qu’ensemble nous le regardions pour trouver un consensus pour aller aux élections au lieu de s’enfermer dans une logique qui ne tient pas la route.

 

Question : Vous croyez toujours au dialogue alors que le président vient de promulguer la loi d’harmonisation voté par le congrès ?

 

H.M. : Ce  n’est pas un problème. A titre d’exemple, on a promulgué la loi sur la cour suprême. Est-ce que la cour suprême existe pour autant. Le fait de promulguer, n’est pas un problème en soit. On peut promulguer et revoir lorsque cette loi comporte des problèmes. Les acteurs qui ont voté cette loi ne sont pas morts même si ils ont des remords. Donc la loi peut être revue.

 

Propos recueillis par A.A. Mguéni

240310/aam/hzkpresse/9h00

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 15:16

Ministre de la fonction publique, Fouad Mhadji ( mohélien ) :
« Le mandat de Sambi est d'office de 5 ans »

Moroni, samedi 20 février 2010 (HZK-Presse)A un moment où l'actualité politique bouillonne, le gouvernement ne manque pas d'expliquer la démarche suivie par le président Sambi. A quelques jours du congrès qui doit déterminer la date des élections présidentielles et des gouverneurs des îles, et une semaine après la célébration du 9ème anniversaire des accords de Fomboni, Fouad Mhadji, ministre de la fonction publique monte au créneau. Cet homme politique originaire de Mohéli, île qui doit hériter de la présidence tournante en 2010, nous interprète la révision constitutionnelle de mai dernier. Lire ci-après l'interview qu'il a accordée à La Gazette et HZK-Presse.

Question : L'opposition et les mohéliens se sont mobilisés en masse le 17 février dernier pour commémorer les accords de Fomboni. Que pensez-vous de cette mobilisation ?

Fouad Mhadji
: Je tiens à préciser aux organisateurs et à tous les participants à cette rencontre que les temps sont révolus. D'abord après l'accord cadre de Mohéli, nous avons eu à élaborer une constitution en décembre 2001. Laquelle constitution a été révisée le 17 mai 2009. Donc, je ne sais pas le sens de cette mobilisation d'autant plus que c'est la constitution qui prime. Cette constitution a permis de mettre en place l'assemblée nationale. Et ce qui me blesse le plus dans cette mobilisation, j'ai l'impression que cette constitution de 2001 révisée en 2009 est considérée comme un self-service dans un restaurant anglais pour l'opposition, dans se sens qu'on se sert de ce qu'on veut et on rejette ce qu'on déteste. C'est avec cette constitution notamment en son article 20 qu'ont eu lieu les élections des députés et des conseillers des îles. Mais l'article qui suit, personne ne s'intéresse, le fameux article 21 qui dit que « à titre transitoire et en vue d'harmoniser les échéances électorales, les députés et les conseillers réunis en congrès déterminent la date des élections des exécutifs de l'Union et des îles ». Cet article, personne ne veut en entendre parler. Excusez-moi, mais la constitution comorienne n'est pas un thon qu'on consomme en jetant le reste comme les nageoires.

Question : Par rapport à la nouvelle constitution, on fait beaucoup d'interprétation. D'après vous, le mandat de Sambi est de 4 ou 5 ans ?

F.M. : Conformément à la constitution, le mandat de Sambi est d'office de 5 ans. Mais démocrate qu'il est et c'est ce que les autres refusent, il a laissé entendre que ce sont les élus qui vont déterminer la dates des élections. En posant la question de la prolongation, déjà on fausse par rapport aux réalités qu'on a vécues. Nous sommes un pays et le jour où l'ambassadeur de France, Christian Job a dit que notre souveraineté est incomplète parce que même pour organiser une élection on a besoin d'une aide extérieure, tous les patriotes se sont fâchés. Pourtant, c'est une vérité. Un si petit pays comme le notre ne peut perdre son temps chaque année en organisant des élections. L'objectif de cette révision est l'harmonisation des élections. Si l'opposition n'avait pas opté pour la politique du serpent, elle aurait trouvé la solution depuis puisque c'était clair que ce sont les élus qui devraient décider. Donc elle n'avait qu'à fournir ses efforts pour avoir la majorité parlementaire. Mais d'abord ils ont refusé la loi référendaire. Puis après ils se sont présentés comme candidats et ils ne sont pas élus. Au lieu de faire leur mea culpa, ils continuent la politique du serpent.

Question : Le fait que Sambi reste au pouvoir après mai 2010, ne met pas en péril la tournante de Mohéli ?

F.M. : Au contraire. Je lance un défi à ceux qui croient aimer Mohéli plus que nous qui sommes dans le gouvernement central et en particulier Fouad Mhadji. Contrairement aux autres, le mandat du futur président sera de 5 ans, il sera assisté d'un vice-président et une des devises de notre constitution à savoir la solidarité est bien prise en considération ici. L'aide extérieure, stipule la constitution, ne sera pas partagée en fonction du nombre de la population mais le principe de la solidarité va agir. Cela veut dire que si un pays ami nous aide par exemple dans le domaine de l'énergie, nous savons que Mohéli avec 3 mégas on peut résoudre un problème énergétique, on peut laisser tout ce montant dans le développement de l'île. Donc je ne comprends pas. Des gens peut-être sont pressés. Il y a ceux qui voient une opportunité. Mais dire que l'autre n'aime pas Mohéli parce qu'il ne soutient pas la tournante, non c'est le contraire. Nous soutenons la tournante et ils doivent savoir qu'ils ne seront pas les seuls à être candidats. Pourquoi pas nous ? Mais nous voulons qu'avec l'avènement d'un mohélien comme chef de l'Etat, nous mettions fin aux problèmes de crise permanente de compétence et qu'on s'atèle au développement du pays. L'opposition craint Sambi car il a une politique d'ouverture, de nouveaux capitaux sont attendus, incessamment nous irons à Doha, les grands travaux des infrastructures vont commencer car on est au niveau des appels d'offre. C'est ce que l'opposition craint. Donc la mobilisation du 17 février dévoile qu'il y a des personnes qui pensent toujours au putsch et aux gouvernements de transition alors que cette époque est révolue.

Question : Justement des gens voient des ressemblances avec ce qui s'est passé au Niger...

F.M.
: Je ne pense pas que cette ressemblance est appropriée. Au Niger, le problème était clairement posé. Le président a voulu prolonger son mandat. Ici, il s'agit d'une harmonisation des échéances électorales. Je crois qu'en posant le débat que harmonisation est égale à prolongation, là on fausse le débat. Constitutionnellement, le mandat de Sambi finit en 2010, Abdouloihabi et Mohamed Ali Saïd en 2012 et Moussa Toyb en 2013. Maintenant, il faut les rassembler. Donc le choix est simple. Les uns vont perdre et d'autres vont gagner. Avec la révision constitutionnelle, que les constitutionnalistes disent qu'il y ait ou pas rétroactivité de la loi mais c'est clair que le mandat de Sambi est d'office de 5 ans.

Question : Donc le principe de la non-rétroactivité ne s'applique pas ?

F.M. :
Absolument pas, c'est le choix du peuple.

Propos recueillis par A.A. Mguéni
HZk

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