Ahmed ben Djaffar, Ministre des Relations Extérieures

Propos recueillies par Ahmed Abdallah de La Gazette des Comores numéro 681 du vendredi 22 février 2008
LE BLOG DE MADAME HALIDI ALLAOUI
MARIAMA
passionnée des Comores
Une comorofrançaise de OUANI
Ma passion, c'est mon pays natal, les Comores et ma ville, Ouani, ma raison d'être
"S'accepter est le sommet de la lacheté, n'existe que celui
qui se refuse"
SONI LABOU TANSI : La Vie et demie (Paris - Seuil 1979)
"Un homme responsable est celui qui assume ses actes et
défend haut et fort ses convictions. Il
reste maître de sa pensée et refuse de devenir un mouton"
Halidi Allaoui
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NOUS VOUS INFORMONS QUE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, VOTRE BLOG CREE PAR ALLAOUI HALIDI, IL Y A QUELQUES ANNEES, EST GERE PAR MADAME MARIAMA HALIDI
MERCI DE VOTRE FIDELITE
Mariama HALIDI
QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?
Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga
NA MKARIBU HARI MWA YI BLOG YANGU
Cet outil va me permettre de vous faire decouvrir mon pays natal et
partager quelques unes de mes passions.......à ma façon !!!!
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Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)
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DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.
MERCI DE VOTRE FIDELITE
CI-DESSOUS LES NEWS RECENTES DES COMORES
Libération de Ndzuwani
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Le chef d'Etat-major affirme préparer le débarquement
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Photo : le chef de l'etat-major (à gauche) à côté du Président de l'Union des Comores (le barbu)
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Il y a quelques mois vous sembliez hésiter devant la perspective de devoir envoyer des hommes se battre à
Anjouan. Pensez-vous qu'aujourd'hui, les conditions matérielles et morales d'un succès militaire à Anjouan soient réunies?
Les journalistes aiment pinailler mais je n'ai jamais hésité quant à une intervention militaire à Anjouan. Demandez au niveau de la Maes, je leur avais dit en mai quand
on a lancé l'idée des derniers avertissements et autres sanctions qu'on était en train de perdre du temps au profit de Mohamed Bacar qui n'allait céder devant quoi que ce soit et qui
nous prenait pour des enfants de chœur. Ma dernière intervention télévisée a été on ne peut plus claire : si nous parlions hier d'une éventuelle intervention à Anjouan, nous parlons
maintenant d'une intervention certaine. Comment pouvez-vous voir une incertitude dans une certitude?
Pour les conditions matérielles, le gouvernement comorien est en train de faire des efforts extraordinaires pour relever ce défi. Quant aux conditions morales, l'And
adhère à l'idée. Mais, encore une fois, quant on voit ces déclarations politiques et autres "plans B" qui s'opposent à toute idée d'intervention, on se demande si ces hommes et
femmes ont compris que la patrie est en danger; cela nous déçoit, nous qui croyions naïvement que c'était pour eux un devoir de nous soutenir. Et quand ils mettent la Fga et l'And au
même niveau. Essayez de comprendre le reste. Quels calculs!
Le président de l'Union a affirmé avoir donné à l'armée l'ordre de préparer cette intervention. Cela veut-il dire que l'armée pourrait agir
seule sans la couverture de l'Union africaine?
L'Union des Comores est une nation souveraine. Le gouvernement comorien, il me semble, a le droit de prendre ses responsabilités si personne d'autre ne peut régler ce
problème. La couverture de l'Union Africaine n'a jamais été exclue et sera toujours la bienvenue si elle est obtenue. Mais encore faut-il l'obtenir!
Le départ du général Igotri ne démontre-t-elle pas indirectement que la Tanzanie ne serait pas tout à fait acquise à l'idée d'envoyer des
troupes à Anjouan dans le contexte actuel?
Vous vous trompez, pardonnez moi de le dire. La Tanzanie est prête à participer à toute action militaire à Anjouan sous la bannière de l'Union africaine. Le reste,
naturellement, est une affaire d'arrangements bilatéraux c'est à dire entre les deux Etats. Cela dit, il n'y a que le Général Igotri qui est parti mais les troupes sont là! Et vous
comprendrez qu'un général de Brigade ne peut pas assumer les mêmes responsabilités qu'un colonel. C'est la raison pour laquelle par rapport à son galon et à ses mérites, le général
Igotri va commander une brigade en Tanzanie. J'y vois une logique absolue!
A quoi sert finalement l'armée comorienne si un seul homme peut prendre en otage une île de l'Union et se jouer de la nation pendant autant de
temps sans que l'armée réagisse? Ne faudrait-il pas envisager de la reformer? Si oui dans quel sens?
Elle sert à assurer l'unité et l'intégrité du territoire ainsi que la vie des populations et c'est dans ce sens que vous et toutes les âmes éprises d'unité et de
stabilité devez vous mobiliser pour m'aider. Croyez bien que j'ai mal à mon pays et à mon armée et que ma détermination est totale pour libérer Anjouan. Tout le monde nous regarde
aujourd'hui et je conviens qu'il est temps que nous prenions nos responsabilités. Mais les autres aussi, politiciens, société civile, ulémas, intellectuels, hommes de presse, doivent
prendre les leurs. Car la défense d'un pays est globale, elle n'est pas que militaire. Tout ce monde a un rôle important à jouer. Ne tombons pas dans l'erreur de n'y voir qu'une affaire
militaire. Rappelez-vous ce que disait l'autre : ''la défense est une affaire trop sérieuse pour être confiée aux seuls militaires''. Cela dit, nous saurons une fois sur place à Anjouan
si comme vous le dites, c'est une seule personne qui tient en otage Anjouan ou tout ou partie d'Anjouan. Tout dépendra de leur comportement et de leur réaction. J'ai des raisons
d'espérer que la population nous sera favorable ce qui déterminera tout le reste.
Un colonel de l'armée a été condamné à la prison ferme par un tribunal civil. Pourquoi l'Etat-major a laissé un officier en fonction comparaître
devant un tribunal civil dans le cadre de ses activités militaires? Quel est maintenant l'avenir du colonel Chaharane dans l'armée?
Evitons les polémiques! Dès lors que nous n'avons pas de tribunaux militaires, quel autre tribunal devait le juger? Je voudrais vous rappeler que la justice est
indépendante, que nul n'est censé ignorer la loi et que tout citoyen est justiciable. Même moi, chef d'Etat-major, je ne suis pas au-dessus de la loi. Je ne me déroberai pas à la
justice lorsqu'elle doit m'entendre, je n'ai pas ce droit et personne d'autre n'a le droit de s'y opposer! Pour le reste, faisons quand même confiance à notre justice!
Propos recueillis par Ali Moindjié
Alwatwan |
HALIDI-BLOG-COMORES
Vous trouverez ci-dessous l'interview accordée il y a quelques jours par le Ministre de la justice de l'Union des Comores au journal
Alwatwan
Interview du ministre de la Justice
Quatre projets de loi pour crédibiliser la justice
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Le garde des Sceaux s’apprête à déposer au parlement qui ouvre une session extraordinaire ce 17 Août des projets de loi sensés bousculer de mauvaises
habitudes. Il explique dans l’interview qui suit en quoi consistent ces textes.
Juge d'instruction au palais de justice de Moroni il y a longtemps, vous avez abandonné vos fonctions pour devenir avocat avant d'être nommé ministre
de la Justice depuis peu. La justice ayant été au cœur de la campagne du président Sambi en 2006, vous semblez abonder dans ce sens en soumettant
au Parlement
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qui siège dès ce 17 août, une série de projets de loi sur la justice. Sur quoi portent précisément ces projets ?
J'ai exposé largement au cours de ma dernière conférence de presse à Voidjou, les projets de loi que je vais soumettre au Parlement qui ouvre ses travaux, vous l'avez dit,
ce 17 août. Le but de ces projets est d'apporter des améliorations devenues nécessaires pour la qualité de la justice. Il nous faut redonner à notre justice la crédibilité dont elle a
besoin tant auprès des citoyens qu'auprès de nos partenaires étrangers. Nous visons la crédibilité et la transparence parce qu'ils sont des piliers de bonne gouvernance. Nos projets, au
nombre de quatre, portent modification de certaines dispositions de certains textes qui ne répondent plus aux besoins du pays et de ses habitants.
Pourriez-vous nous dévoiler ici le contenu de vos projets ?
Notre premier projet de loi porte modification et abrogation de certaines dispositions de la loi sur le statut de la magistrature. Nous devons assurer aux justiciables la
garantie que les affaires les concernant puissent être traitées dans des délais raisonnables. Les procédures actuelles ont la fâcheuse tendance d'allonger les délais de façon indéfinie.
Il nous faudrait mettre un terme à cela. Il y a donc nécessité à ce que nous adaptions les règles de procédures aux réalités du pays.
Le second projet va porter, lui aussi, modification et abrogation de certaines dispositions du code pénal. Par les temps qui courent, la proportion des viols et des
agressions sexuelles ne cesse de monter en flèche. Pour y remédier, nous avons intérêt à revoir nos textes. Cet intérêt est d'autant plus grand qu'il va de la protection de notre
population toute entière à commencer par ceux de citoyens les plus vulnérables ; je veux parler des enfants, des scolaires souvent victimes d'abus sexuels de la part de ceux qui ont
autorité sur eux. Notre objectif est de permettre à la justice comorienne de réprimer le viol dans sa forme réelle qui est criminelle alors qu'il n'était considéré, jusqu'ici, que comme
délit. Ce qui n'est pas très rassurant pour les Comoriens et pas suffisamment dissuasif au regard de ce que nous vivons presque tous les jours.
Quant au troisième projet, il s'agit d'un projet de loi organique modifiant et abrogeant une loi de septembre 2006 relative à l'organisation judiciaire sur l'ensemble du
territoire aussi bien au niveau de l'île qu'au niveau de l'Union. Le quatrième, c'est le dernier, certes, mais pas le moins important, est un projet de loi relatif à la lutte contre la
corruption, et au sein de l'administration publique, en particulier. Le projet vise à inverser la charge de la preuve. Ce qui permettra d'enrayer la délinquance en col blanc dès lors
qu'il sera donné aux prévenus de justifier du contraire de ce dont on les reproche.
Dans les nouvelles dispositions que vous avez soumis aux députés, on retrouve certaines qui ne feront pas la joie de …
Oui ; je pense que vous voulez parler, peut-être de l'imprescriptibilité des délits pour ce qui est des détournements des deniers publics. C'est vrai, cela n'est pas du
goût à plaire à tout le monde. Mais nous sommes guidés par l'intérêt général. Il est plus facile pour un citoyen lambda de s'emparer du bien collectif et se mettre au vert pendant un
certain moment pour réapparaître quelques années pour se moquer de tout un peuple. Nous devons mettre un terme à cela. L'impunité ne doit plus avoir cours dans notre pays.
Je vais, peut-être, vous surprendre mais je dois vous dire que parmi les nouveautés, le texte que nous soumettons au Parlement, prévoit la rétroactivité pour les
détournements des deniers publics.
Quelles sont les conséquences de tout cela ?
Il n'y en a qu'une, à mon avis : le pays va redorer son blason sérieusement terni. Le citoyen comorien aura confiance en sa justice, mais il n'y aura pas que lui. Nos
partenaires sauront nous faire confiance également dès lors que ceux d'entre eux qui veulent s'installer ici et investir sauront qu'ils seront protégés par la loi.
Avec une justice juste, crédible, saine et transparente, nous engageons le pays sur la voie de la bonne gouvernance qui conduit inexorablement vers le développement. Il
faut savoir que sans justice, pas de développement et pas de développement sans bonne gouvernance.
On parle aussi de réformes dans les cours d'assises. Quelle est la nouveauté ?
En matière d'assises, notre souhait est la suppression du jury populaire. Nous estimons que le justiciable a tout à gagner à faire face à des magistrats professionnels car
avec ces derniers plutôt qu'à un jury populaire, de nombreuses erreurs sauraient être évitées. Nous ne voulons pas donner la moindre possibilité à l'erreur surtout en matière d'assises.
C'est important !
Ce sera tout ?
Non. Les modifications que nous proposons portent également sur la possibilité que le pays doit offrir à nos juridictions de faire appel à des magistrats étrangers. Cela
contribuera grandement à l'amélioration de la justice comorienne.
La présence de magistrats étrangers dans nos instances judicaires comblera des lacunes en même temps qu'elle stimulera nos propres magistrats qui auront là l'occasion de se
mettre en compétition avec leurs collègues étrangers. L'autre mérite demeure encore dans la plus grande crédibilité qu'aura notre justice aux yeux de l'opinion tant nationale
qu'internationale. J'espère que les élus du peuple sauraient faire écho au gouvernement pour le bien de nos concitoyens, leurs électeurs.
Propos recueillis par M. Hassani
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Ahmed B. S. Jaffar, ministre des Relations extérieures
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''Nous ne céderons pas sur les principes''
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Je veux bien pour des raisons politiques qu'on affecte des personnes qui ne relèvent pas de la diplomatie, mais je ne peux pas non plus admettre que ces ambassades là soient complètement dépourvues de véritables diplomates.
![]() L'accord politique parrainé par l'Union Africaine n'est toujours pas appliqué dans sa totalité. Les forces de la gendarmerie de Ndzuwani continuent les mêmes pratiques. Qu'attendez-vous pour faire respecter cet accord?
Tout le monde convient en effet que cet accord n'est pas appliqué dans sa totalité. Des manquements dans son application son constatés. C'est pourquoi, une initiative a été prise par le ministère des Relations extérieures de mettre en place, en collaboration avec la communauté internationale, un comité de suivi qui permette d'évaluer sa mise en œuvre.
Ce comité devra être composé de représentants de l'Union, de la communauté internationale et de la partie anjouanaise. Il devra avoir pour mission notamment de saisir les autorités compétentes pour statuer sur la non-application d'un certain nombre de clauses de cet accord. Il sera installé à Ndzuwani jusqu'à la tenue des élections. Il est mis en place, il reste de petits problèmes techniques liés à la disponibilité des personnes désignées.
En ce qui concerne la sécurisation des élections, estimez-vous qu'avec des effectifs réduits, cette force puisse être à la hauteur des enjeux à un moment où l'on craint un rebondissement du colonel Bacar?
Suite à la tenue du conseil de paix et sécurité à Durban, il est prévu que cette force de sécurisation séjourne aux Comores du 13 mai au 31 juillet et pourra être prolongée jusqu'à l'installation définitive et effective de l'autorité de l'Union sur l'ensemble du territoire comorien et en particulier à Ndzuwani.
Cette date a été retenue par principe, car lors de cette réunion, nous avons rappelé à l'Union Africaine ce qui est arrivé après le départ rapide de l'Amisec (à l'issue de la dernière présidentielle de l'Union, ndlr). A cette occasion, on a raté un certain nombre d'opportunités qui auraient pu être réalisées avec la présence de l'Amisec.
Il y aura certainement une réduction d'effectif, mais nous espérons qu'après les élections, une partie de cette force de sécurisation restera jusqu'à l'installation effective de l'Union sur l'ensemble du territoire.
Vous avez eu des échanges plutôt houleux avec l'ambassadeur de France à Moroni..
… Il n'y a pas vraiment eu des échanges houleux comme vous dites. L'ambassadeur a exprimé un certain nombre de choses. Je suis arrivé aux Comores, à la suite d'un rendez-vous que j'avais pris deux semaines bien avant que j'intervienne à la télévision. Le hasard a fait que mon intervention a eu lieu juste après les propos de l'ambassadeur. Il était de mon devoir de souligner un certain nombre de propos choquants tenus par le diplomate français et reçus comme tel par l'opinion et les autorités comoriennes.
Nous avons saisi l'occasion pour attirer l'attention sur certains écarts de langages qui ne sont pas de nature à apaiser les esprits aux Comores. De tels propos ne doivent pas être tenus. J'ai tenu à rappeler le droit de réserve qui sied aux diplomates et je pense qu'il l'a très bien compris.
Quels sont les grands dossiers que votre prédécesseur vous a légués et dans quel état?
J'ai toujours dit qu'il y a la continuité de l'Etat. Au niveau bilatéral, il y a, bien entendu, la question de Maore que l'on a repris. Vous savez, les orientations que l'on nous a données. Nous y sommes attelés dès le départ, car, la vision si elle était la même, en tout cas les orientations ne le sont pas.
C'est un dossier important, nous essayons de régler cela de notre manière et par rapport aux orientations qui sont les nôtres. L'on notera le dossier de suivi de la conférence des bailleurs de Maurice, qui est un dossier très important. Nous le travaillons en étroite collaboration avec les ministères concernés, le commissariat au plan. Il y a également la commission mixte franco-comorienne, le document cadre de partenariat avec la France.
Qu'en est-il de la participation annoncée de Maore aux prochains Jeux des îles de l'Océan indien?
Les choses sont très claires. La position du gouvernement comorien a été d'ailleurs exprimée par son porte-parole : ''Si les Maorais participent à ces jeux des îles de l'Océan Indien en tant qu'entité à part, l'Union des Comores n'y participer pas''. Il reviendra à nous, maintenant, d'assumer.
C'est-à-dire…
… de poser la question sur notre raison d'être au sein de la Commission de l'Océan indien. Je sais, bien entendu il y a un comité d'organisation de ces jeux, mais la Coi devra également se sentir concernée par cette question, puisque la Coi a toujours respecté les résolutions de l'Onu ou de l'Union africaine qui considèrent que les Comores sont composées de quatre îles dont Maore.
Comment peut-on accepter à ce que l'île comorienne de Maore participe à ces jeux en tant qu'entité à part entière? Que les Maorais participent sans aucun signe d'appartenance à la France, le problème n'est pas là. Il s'agit d'un problème de principe, de souveraineté. Aujourd'hui, imaginez si les athlètes Maorais sont amenés à s'affronter aux athlètes des autres îles des Comores. Est-ce normal? Je ne le pense pas.
Maintenant s'ils participent avec les Réunionnais dans la même délégation, c'est leur problème. Et nous ne pouvons pas admettre que, sous quelque forme que ce soit, les Maorais participent en tant qu'entité à part à ces jeux.
Les Comores sont membre de la Ligue des Etats arabes depuis plus d'une décennie. Certains estiment qu'elles ne tirent pas assez des retombées de cette adhésion…
Je ne sais pas pourquoi vous considérez que le pays ne tire pas l'essentiel des retombées. Avec la Ligue des Etats arabes, un fonds de dix millions de dollars a été retenu en faveur de notre pays. C'est vrai que jusqu'alors nous n'en avons bénéficié que 4. Pour le reste, à chaque réunion, à chaque sommet, la Ligue ne rate pas l'occasion d'interpeller le reste des pays de donner leurs contributions.
Au delà de ces questions financières, vous pouvez déjà constater qu'à chaque fois qu'on a besoin de l'accompagnement ou de la présence de la Ligue des Etats arabes aux Comores elle est présente. Des missions, des délégations arrivent aux Comores pour soutenir nos efforts de réconciliation nationale et de développement.
La Ligue doit participer au financement des prochaines élections à hauteur de près de 300 000 dollars. Il y a trois semaines, une mission de la Ligue a tenu à Moroni des séances de travail avec un certain nombre de ministères sur des projets de développement. Nous attendons maintenant la réaction des experts qui étaient venus aux Comores. Avec la Ligue tout se passe bien.
Les Comores n'arrivent pas à entretenir leurs huit représentations diplomatiques à l'extérieur. Que préconisez-vous à cour terme pour trouver solution à cette question qui met à mal l'image du pays à l'étranger?
La tendance actuelle dans le monde c'est de réduire un certain nombre de missions diplomatiques. L'ouverture d'une mission diplomatique est fonction de l'intérêt réciproque que deux pays s'accordent. Nous essayons, tant bien que mal, d'entretenir les nôtres. Ces derniers temps, nous avons réglé un certain nombre de problèmes d'ordre matériel et pratique. De même, les loyers sont payés jusqu'au 31 décembre prochain.
C'est dire que notre préoccupation est de bien maintenir nos représentations. Maintenant, pour redorer l'image de notre pays à l'extérieur, j'ai décidé personnellement d'accorder l'attention et le mérite qu'il faut aux cadres du ministère des relations Extérieures.
C'est, pour moi, une manière de rehausser l'image de nos ambassades à l'extérieur qui sont la vitrine du pays. Il est inadmissible que nous y affections des personnes qui n'ont pas le profil de diplomate requis. Je veux bien pour des raisons politiques qu'on affecte des personnes qui ne relèvent pas du domaine de la Diplomatie dans les ambassades, mais je ne peux pas non plus admettre que ces ambassades là soient complètement dépourvues de véritables diplomates.
Quel commentaire faites-vous de la situation qui prévaut à Ndzuwani à moins de vingt jours des présidentielles?
Sur cette île, les difficultés perdurent depuis dix ans. A un moment donné, on a cru avoir fini avec le séparatisme. Malheureusement, certains veulent nous ramener dix ans en arrière, à ce moment le plus sombre de notre histoire.
Les Comoriens savent pour l'avoir vécu qu'à, chaque fois qu'il y a une tentative de décollage économique, les esprits maléfiques reviennent. Quand nous initions des projets porteurs, comme en ce moment, nous voyons resurgir le spectre du séparatisme. Mais nous avons confiance aux Comoriens. Nous comptons sur le sursaut national, sur cette veine nationaliste que possèdent les comoriens pour ne pas céder enfin à toutes ces manœuvres que Mohamed Bacar et sa clique cherche pour déstabiliser ce pays.
Nous sommes conscients que toute la stratégie de Mohamed Bacar, c'est de faire en sorte que ces élections n'aient pas lieu. Car, il sait très bien que si elles se passent dans la transparence, dans la sécurité, dans la démocratie et en toute liberté, il les perdra.
Propos recueillis par
Mohamed Youssouf Kaiva
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