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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 12:55

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mercredi 9 juillet 2008 (HZK-Presse) – Dans un communiqué publié à Moroni le 7 juillet dernier, l’Organisation patronale des Comores (OPACO) a annoncé l’arrivée prochaine d’une cargaison de 3000 tonnes de riz, dont la commande a été entièrement négociée et conclue par elle, ce qui est une première aux Comores depuis la création de l’Office nationale d’importation et de commercialisation du riz (ONICOR), établissement jouissant d’un monopole d’Etat.

 

A en croire le bureau de l’OPACO, une telle initiative a pu aboutir grâce à un partenariat « gagnant-gagnant » entre l’Etat et le secteur privé dont l’objectif recherché est de sécuriser les approvisionnements du pays face à la rude loi du marché international qui « exige de mieux structurer notre approche ».

 

Pour parer à la prévisible rupture de stock en cette période de grande consommation de riz, et surtout pour maîtriser les coûts suite à la flambée des prix mondiaux des produits alimentaires, les patrons comoriens ont réussi à faire d’une pierre quatre coups, en bouclant l’opération par un tour de table qui a réuni le gouvernement (représenté par le Vice-Président Ikililou Dhoimine qui aurait « fortement encouragé la proposition de l’OPACO », le Ministre de l’économie Hassani Hamadi et celui des finances Mohamed Ali Soilihi), la Direction d’ONICOR qui de s’associer à l’OPACO ainsi que la Banque pour l’industrie et le commerce (BIC-Comores) qui, après un gel de plusieurs mois de ses lignes de crédits, a fini par cautionner l’opération montée par l’OPACO, malgré les ennuis judiciaires que traverse la Banque (affaire du litige l’opposant à son client la société Nicom).

 

Le prochain arrivage de ce riz d’origine vietnamienne dont la date n’a pas été précisée, serait d’une qualité bien supérieure avec un taux de brisure de 5% au lieu de 15 à 25% des précédentes commandes de riz ordinaire passées par la société d’Etat. Ce qui signifie que la structure de prix sera sensiblement révisée à la hausse, même si l’OPACO tente de rassurer l’opinion en expliquant que toutes les parties impliquées dans l’opération ont consenti une forte diminution de leur marge bénéficiaire passant de 10 à 4%.

 

Le consommateur final devra débourser 430 fc pour se procurer 1 kg de riz, au lieu de 300 fc actuellement, soit une hausse de 43%. Mais selon les projections du patronat, l’inflation consécutive au renchérissement des denrées alimentaires ne pourra être maîtrisée que par l’adaptation de notre marché à la réalité du moment, en évoluant vers la « mutualisation des achats des produits de première nécessité ».

 

C’est à cette condition que l’on peut « préserver les intérêts du consommateur », indique le communiqué, qui appelle les pouvoirs publics à engager rapidement une batterie de réformes de nos entreprises publiques, tout en faisant jouer à l’Etat « son rôle premier de régulateur du marché et de garant d’une concurrence loyale ».

 

Il faut savoir que la facture d’importation du riz a atteint en 2007 le chiffre record de 5,871 milliards fc, contre 4,037 milliards l’année précédente, soit une hausse de 45%. Au niveau quantitatif, le volume d’importation du riz aux Comores est passé de 32.137 tonnes en 2006 à 38.281 tonnes en 2007, selon les données de la note de conjoncture de la Banque centrale datée de mars dernier.

 

Il a été constaté par les analystes que la baisse des importations de « riz populaire » a été largement compensée par une hausse de la commande de « riz de luxe » à plus forte valeur.

 

El-Had Said Omar

090708/eso/hzkpresse/15h00

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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 12:48

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, lundi 16 juin 2008 (HZK-Presse)Pendant que maints pays de l’Océan Indien (les Seychelles, Maurice, Madagascar) font fortune grâce à leurs industries thonières, aux Comores le secteur pêche reste le dernier des soucis de l’Etat. Les  pêcheurs  comoriens, bien que, contre vents et marées, triment comme des damnés pour fournir du poisson à l’ensemble des ménages de l’archipel, aucune considération, même pas la moindre- être secouru en cas d’égarement en mer- n’est portée à leurs égards. Aujourd’hui, à bout, et surtout, pour qu’il y ait du changement, ils ont accepté de nous ouvrir les portes de leur vie. Des vies que seuls la misère, le mensonge et le désespoir se côtoient à la fierté de pêcheur.

 

Madi Saïd, la quarantaine et père de quatre enfants, quitte sa maison, sise Météo, dès les premiers versets du Coran qui annoncent l’appel à la prière de l’aube. Arrivé à Chezani, pas loin de l’hôtel Le Moroni, en contrebas de la Direction Générale de la Pêche, il va d’abord chercher sa pagaie qu’il avait enfouie sous un tas d’herbes, pour ensuite pousser avec force sa pirogue pour rejoindre la mer.

 

Après avoir passé huit heures d’entre les vagues, il nous rejoint sur la rive. Ereinté. « Vous voyez, seul un pêcheur peut rester à jeun plus longtemps », nous lance-t-il. Et quand on lui demande de nous montrer sa prise, il nous dit « Je peux être fier, parce que, parfois, je rentre bredouille. Je suis sûr d’apporter 10.000 fc à ma femme aujourd’hui ».

 

Depuis trente ans qu’il pêche, il n’a jamais eu une quelconque aide venant de l’Etat, bien qu’il laisse sa pirogue dans la cour du ministère de la pêche. Dans la plupart du temps il a du mal à subvenir aux besoins de sa famille. Il peut aller pendant trois semaines à la mer sans pouvoir pêcher des poissons d’une valeur de 5000 fc. Toutefois les pêcheurs qui sillonnent les côtes de Chezani, et qui sont au nombre de dix, se sont réunis en une association. Ils se cotisent et s’entraident à chaque fois qu’un des leurs à des problèmes.

 

Il voudrait bien, Madi Saïd, s’acheter une vedette motorisée parce que la pêche sur les côtes n’est plus rentable. « Les gens qui utilisent les filets font qu’il n’y ait plus de poissons sur les côtes. Ils pêchent les petits poissons, alors que les gros poissons viennent surtout au littoral  pour assouvir leur faim. Et comme il n’y a plus de petits poissons, les gros restent au large, où seules les vedettes motorisées ont accès » dit-il.

 

Et quand on lui pose la question « aviez-vous déjà parlé de cela au ministère ? », sa réponse est la suivante : « c’est l’Etat qui est à la source de tous ces problèmes. On s’est rendu plusieurs fois au ministère pour leur parler des ces gens qui utilisent des filets et détruisent l’environnement. Jamais il n’a réagi. Des gens se sont tués tout près du port à cause de ce problème de filet. On n’a rien fait. Maintenant, seuls les pêcheurs, à l’instar de ceux d’Iconi et Itsandra protègent leurs côtes. »

 

D’ailleurs, pendant notre entretien avec Madi Saïd, en ce lieu qui se trouve quasiment dans la cour de la Direction Générale de la Pêche, une femme et sont fils extraient du sable destiné à la vente, et six hommes pêchaient avec un filet. Après qu’on lui ait prodigué le conseil d’intégrer le Syndicat National pour le Développement de la  pêche aux Comores, ils nous a répondu : « Le syndicat ne défend que les intérêts de ceux qui font la pêche artisanale. D’ailleurs un jour un des nôtres s’était égaré en mer. On a sollicité leur aide et puis celle de l’Etat. Aucun d’eux n’a voulu nous aider. Il a fallu secourir notre ami en affrétant une vedette. »

 

Mais très pressé d’aller vendre ses poissons, Madi Saïd nous dit : « Revenez si vous voulez encore me voir à la fin de la journée. Puisque je retourne en mer à 17 heures jusqu’à 4 heures. »

 

Que disent le ministère et le syndicat ?

 

A la Direction Nationale de la Pêche, on a pu s’entretenir avec le Directeur national adjoint, M. Youssouf Ali Mohamed. Selon lui, « grâce au ministère de la pêche, le syndicat des pêcheurs est devenu une institution à part entière. Le ministère a mis à la disposition des pêcheurs des chambres froides, des poissonneries, des fabriques de glaces, des vedettes et des matériaux informatiques. Elle assure leur sécurité en mer et leur facilite les crédits dans les banques et microfinances [Sanduk, Meck, AMIE]. De temps en temps, elle fait des suivis et des évaluations par rapport à leurs activités et leurs productions ».

 

Propos démenti par les membres du Syndicat. Ali Mroimana, conseiller technique du président régional, et Chaoil Ali Abdallah, nous ont confié : « Déjà pour avoir les trois poissonneries construites dans les trois îles, il a fallu qu’on se batte. Le ministère n’a jamais accepté qu’elle ait reçu une enveloppe de 80 millions d’euros du Fed. C’est quand on est parti au siège de l’Union Européenne, saisi les responsables, que le ministère a bien voulu débourser la somme. On a d’abord mené une rude bataille. A part un bateau en mauvais état et deux camions frigorifiques, on n’a rien reçu d’eux. Quant aux crédits, les banques et les microfinances exigent des cautionnaires. Le ministère n’a jamais accepté d’être cautionnaire. Les intérêts de ces instituions sont tellement élevés que beaucoup d’entre nous n’ont jamais pu s’acquitter de leur dettes et ont perdu leurs vedettes, des maisons et  des terres. D’ailleurs, on croyait que Sambi allait faire appel à nous quand il a reçu les deux bateaux de pêches de l’Iran. En effet, depuis que Mohamed Halifa n’est plus à la Direction Nationale de la Pêche, on ne sait vraiment rien de ce qui se passe au ministère. »

 

Dans le monde de la pêche comorienne, les gros poissons mangent les petits, pendant qu’au sein de l’Etat, on  navigue en pleine schizophrénie. « Toutes les recettes perçues par l’Etat servent à payer les fonctionnaires de l’administration. C’est vraiment une absurdité. Il est l’heure d’inverser la tendance ; il faut que l’Etat soit au service de tous les citoyens », exige Mr Assoumani Saandi, Ministre de la Fonction publique de l’île autonome de Ngazidja. Enfin,  en matière de  « gouvernance » et « bonne gouvernance », de réduction de la pauvreté, l’Union des Comores a encore beaucoup de chemin à parcourir.

 

Adjmaël Halidi

160608/ah/hzkpresse/11h00

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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 17:56

HALIDI-BLOG-COMORES

 
 Moroni, mercredi 31 octobre 2007 (HZK-Presse) La forte délégation d’investisseurs en provenance du Royaume d’Arabie saoudite poursuit sa visite dans notre pays en privilégiant le contact direct avec leurs homologues comoriens avec lesquels des perspectives de partenariat stratégiques se dessinent, selon Said Said Salim Dahalani, un ressortissant comorien qui exerce au sein de la Banque islamique de développement (BID) et fait partie de l’équipe chargée de l’organisation technique et protocolaire de la visite.
 
Une visite qualifiée « d’historique » par les plus hautes autorités comoriennes, lors de la cérémonie officielle organisée ce mercredi au Palais du peuple, en l’honneur de l’arrivée à Moroni des 23 hommes d’affaires saoudiens. C’est la concrétisation du souhait exprimé au dernier sommet de Riyad par le président comorien, Ahmed Abdallah Sambi, auprès de son homologue saoudien, qui a accepté l’invitation dans le cadre du renforcement des liens de coopération bilatérale unissant les deux pays frères, nous confie une source autorisée.
 
Pour le ministre des relations extérieures, Ahmed Ben Said Jaffar, interrogé par HZK-Presse, « cette visite réjouit le gouvernement car c’est la preuve d’une action diplomatique qui porte ses fruits, en dépit du blocage politique et institutionnel provoqué par la rébellion anjouanaise », dit-il.
 
C’est ainsi que les préparatifs seront lancés dès mai 2007, selon M. Said Said Salim, qui rappelle que l’objectif de cette mission était d’abord de mettre en contact un groupe de grands investisseurs du Royaume wahabite, avec les milieux d’affaires comoriens sur la base d’une palette de projets d’investissement susceptibles d’obtenir un appui financier.
 
Au total 30 fiches de projets ont été sélectionnés et présentés à la délégation quelques semaines avant leur arrivée, auxquels sont venus s’ajouter 15 autres nouveaux dossiers manant d’opérateurs privés de la place.
 
Ce qui semble démontrer une réelle manifestation d’intérêt de part et d’autre, sachant qu’il ne s’agit encore que d’une première étape dite de « prospection d’opportunités d’affaires », qui sera suivie par une série d’échanges entre Riyad et Moroni, en vue de formaliser ce partenariat économique naissant dont le volume estimatif de l’ensemble des projets d’investissement enregistrés, en termes financier, se chiffre déjà à quelque 12 milliards de francs comoriens (24,3 millions d’euros), tous secteurs confondus.
 
Parmi les membres de la délégation saoudienne, se trouve un important homme d’affaires, Cheikh Abdallah Bukchan, venu avec une équipe de 7 techniciens et experts dans différents domaines, pour aider la partie comorienne à bien ficeler ses projets.
 
Le mécanisme financier qui sera utilisé devrait s’adapter au contexte institutionnel et socio-économique du pays, pour mieux répondre aux besoins exprimés par le secteur privé comorien confronté à d’énormes difficultés de financement depuis plusieurs années, explique un membre de la délégation, en marge de la séance de travail organisée hier après-midi, à l’hôtel Le Moroni, entre hommes d’affaires des deux pays.
 
Signe de l’importance qu’accorde le gouvernement saoudien à cette mission, le président de la Banque Islamique de développement Ahmed Mohamed Ali, est attendu ce jeudi à Moroni pour appuyer et accompagner l’initiative de ces hommes d’affaires en faveur du décollage économique des Comores, assure Said Said Salim. Composée de sept membres, la mission de la BID est la deuxième du genre depuis 1984 pour cette institution qui avait contribué au financement de projets d’infrastructures dans l’archipel.
 
El-Had Said Omar
311007/eso/hzkpresse/16h30
Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)
 
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26 septembre 2007 3 26 /09 /septembre /2007 21:29
Moroni, mardi 25 septembre 2007 (HZK-Presse) – Les activités du Programme de codéveloppement en Union des Comores (PCUC) financé par la coopération française entrent dans une phase active avec l'installation prochaine des Comités consultatifs des projets au niveau des îles de Ngazidja et Mwali [les activités sur Ndzouani sont momentanément gelées, compte tenu de la situation politique qui prévaut actuellement dans l'île, ndlr].

Des séminaires d'information se tiennent depuis hier lundi avec la participation des acteurs locaux intéressés, notamment les responsables d'associations communautaires ou de développement et les maires.

Le PCUC constitue un des volets importants de l'aide publique de la France en faveur des Comores, avec une enveloppe de 2 millions d'euros (984 millions francs comoriens) destinée à renforcer l'implication économique de la diaspora dans les actions de développement à caractère collectif ou individuel.

Le programme se décline en trois composantes, l'appui aux associations de migrants, la mobilisation des compétences de la diaspora et l'appui aux porteurs de projets économiques. Il s'agit de favoriser l'émergence d'un nouveau type d'associations de la diaspora, plus entreprenantes et désireuses de réaliser dans leur pays des projets de développement durable, ou à accompagner des initiatives individuelles de migrants « hautement qualifiés » installés en France et qui seraient intéressés par des missions ponctuelles à caractère universitaire, scientifique ou économique. Le programme permet aussi d'encourager l'investissement privé dans des secteurs productifs ou sociaux.

Les concepteurs de ce projet entendent par codéveloppement, « toute action d'aide au développement à laquelle participe des migrants vivant à l'extérieur de leur pays d'origine ».

Les Comores font partie des quatre pays modèles choisis par le gouvernement français pour servir de laboratoire à cette phase pilote du programme, avec le Mali (2,6 millions d'euros), le Maroc (3,8 millions) et le Sénégal (2,6 millions), compte tenu du poids économique que représente leurs diasporas respectives en France.

Au cours des débats qui ont dominé les travaux du premier séminaire tenu à Moroni le 24 septembre dernier, il a été longuement question de la pérennisation du projet au-delà de la période de 36 mois couverte par la subvention.

L'adjointe au chef de projet, Mme Bicarima Ali qui a présenté les critères d'éligibilité et le mécanisme de financement, a insisté sur le respect des procédures établies et des étapes à suivre pour éviter tout rejet de dossier.

Mme Bauer, chef du service de Coopération et d'action culturelle, a tenu à expliquer aux participants que « de la qualité du diagnostic des projets passés dépend la qualité et la pertinence des actions en cours ou à venir ». Elle a surtout appelé les porteurs de projets à privilégier les « projets fédérateurs » et le partage des expériences avec les autres localités ou partenaires.

Pour le chef de projet Daniel Joannes, « il est aussi important que les futurs bénéficiaires du programme puissent se l'approprier efficacement en maîtrisant l'ensemble du processus ».

Dans son mot de clôture, la directrice adjointe au Plan de l'île de Ngazidja a souhaité que la mise en œuvre du PCUC tienne compte des besoins prioritaires et spécifiques aux différentes régions, pour qu'elle soit réellement en conformité avec les orientations fixées dans le cadre du Plan d'action de son département.

Il a été rappelé que le PCUC s'inscrit dans le cadre global des interventions de l'ensemble des partenaires au développement des Comores, tant au niveau bilatéral que multilatéral, à travers le document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (DSRP) présenté en décembre 2005 à la conférence de Maurice. Le programme s'intègre aussi dans le Document cadre de partenariat (DCP) signé le 27 novembre 2006 entre Paris et Moroni, pour les cinq prochaines années.
 
El-Had Said Omar 250907/eso/hzkpresse/7h00
 
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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 03:30
Economie : Une délégation de l'Opaco chez le président Sambi : Enrichissez vous, pour rendre le pays plus riche

Moroni, mardi 17 juillet 2007 (HZK-Presse) – C'est dans un contexte marqué par la crise des importations et la chute des recettes publiques qui en découle, qu'une forte délégation de l'Organisation patronale des Comores (OPACO), conduite par son président Chamsouddine Ahmed, a été reçue ce mardi 17 juillet par le président de la république. C'est Ahmed Abdallah Sambi lui-même issu des milieux d'affaires, qui a tenu à rencontrer les représentants des opérateurs économiques du pays, pour la première fois depuis son élection en mai 2006.

A sa sortie du palais de Beit-Salam, le jeune patron des patrons s'est déclaré satisfait du déroulement des entretiens. Pour lui le message du chef de l'Etat est clair, « il nous a fait part de son vœu de faire émerger dans notre pays de plus en plus d'hommes et de femmes riches, dans la légalité », dit-il.

« Un signal fort adressé au secteur privé », poursuit le président de l'Opaco, qui estime que ce dernier constitue aujourd'hui « le pilier de toute stratégie de développement » capable de créer les conditions de lutte contre la pauvreté dans un environnement sain et sécurisé.

Dans un communiqué rendu public après l'audience chez le président de l'Union, le bureau de l'Opaco se félicite de l'engagement pris au plus haut sommet de l'Etat en faveur d'une « vraie politique de réforme » en matière d'investissement privés notamment.

Pour la principale organisation représentative de la communauté des hommes d'affaires comoriens, il s'agit maintenant de passer du discours aux actes, car le slogan « des hommes et des femmes riches contribuent à enrichir un pays » devra s'accompagner de mesures concrètes qui vont dans le sens du renforcement des entreprises comoriennes afin de mieux répondre au défi de la lutte contre la pauvreté que ne cesse de clamer le président Sambi comme une des priorités de son mandat.

L'Opaco a saisi l'opportunité pour présenter au chef de l'Etat ses doléances et particulièrement les attentes du secteur privé dans son ensemble face à la grave crise économique et financière que traverse actuellement le pays. Une crise caractérisée par une série de pénuries de produits de première nécessité, notamment le ciment et le riz dont le volume total représente plus de la moitié des importations en 2006, avec respectivement 30 934 tonnes et 66 823 tonnes.

La délégation du patronat a réaffirmé « la disponibilité du secteur privé pour un dialogue honnête et constructif » avec l'Etat, en suggérant la tenue rapide d'une table ronde entre les deux secteurs pour se pencher sur la question du système d'importation qui mérite d'être amélioré, indique le communiqué.

C'est un des cinq objectifs intégrés dans l'agenda que l'Opaco proposé au président Sambi pour délimiter le cadre du dialogue, en se fixant 6 mois pour parvenir à l'application effective du code des marchés publics, la création d'une agence d'aménagement du territoire, la tenue de discussions sur la fiscalité ainsi que la restauration de l'Union des chambres de commerce dans ses prérogatives par l'abrogation de l'ordonnance prise en 2000 par le président Azali.

L'organisation patronale tiendra une conférence de presse demain jeudi pour dévoiler le contenu du mémorandum qu'il ont remis au président de la république.

El-Had Said Omar
160707/eso/hzkpress e/11h00
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20 octobre 2006 5 20 /10 /octobre /2006 21:01
Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
 
Comores / Economie
Importation de riz ordinaire par un opérateur privé :
Le patron de l’Onicor dénonce une violation de la loi
 
Moroni, jeudi 19 octobre 2006 (HZK-Presse) – Le directeur général de l’Office national d’importation et de commercialisation du riz ordinaire (Onicor) a saisi le gouvernement de l’Union sur la mise sur le marché d’une cargaison de riz (800 tonnes), par un opérateur privé, en violation de la loi de 1982.
 
Cette dérogation spéciale accordée par le ministre des Finances à un homme d’affaires de la place « risque d’être préjudiciable à l’Onicor » qui jouit depuis 25 ans d’un monopole d’Etat, prévient Youssouf Ali Mliva.
 
La transaction a été menée à un moment où l’Onicor était entrain de finaliser une commande de 700 tonnes de dépannage en provenance de la Tanzanie [déclaré de même qualité que celui de General Negoce, à un prix plus élevé autour de 430 dollars], en attendant la grosse cargaison actuellement en négociation avec des partenaires iraniens (20.000 t).
 
Le secrétaire général du gouvernement, Mohamed Bacar Dossar a déclaré à HZK-Presse que le pays est confronté à « une situation d’urgence », lié à l’épuisement du stock à Ngazidja et Mwali, d’ici la fin du ramadan, et qu’il fallait anticiper pour éviter la pénurie, dit-il. 
 
Mais le patron de l’entreprise publique considère qu’une telle dérogation à la loi a pour conséquence immédiate de mettre l’Onicor en concurrence directe avec un opérateur privé, qui, au regard de l’arrêté n°2000-009 du 28 février 2000, n’avait pas le droit d’importer et de mettre en vente du riz dont le taux de brisure est supérieur à 5%.
 
Le gouvernement aurait été informé à tort d’un arrivage de riz de luxe. Est classé dans la catégorie « riz de luxe », en vertu de l’arrêté portant règlement de l’importation du riz et classification des qualités, « tout riz dont le pourcentage de brisures est inférieur ou égale à 5% ».
 
L’opérateur privé quant à lui se défend en affirmant que la transaction a été réalisée en toute légalité. « En ma qualité d’importateur et d’attributaire de l’Onicor depuis 17 ans, je suis mieux placé pour connaître les difficultés du secteur », affirme Aboubacar Wadaane, patron de General Negoce, qui a obtenu le marché.
 
La dernière cargaison de 10.000 tonnes arrivée fin mai, est pratiquement consommée en trois mois, sous l’effet conjugué de l’arrivée massive des « je viens » [vacanciers de la diaspora] et des festivités du grand-mariage. Il est actuellement difficile de s’approvisionnement en raison de la baisse de la production dans les pays asiatiques suite aux récentes intempéries, d’où la flambée des prix sur le marché international, fait-il observer.       
 
General Negoce qui avait obtenu en septembre dernier une offre de 4000 tonnes au prix de 295 dollars, avec l’accord de principe du ministre des finances, s’était désisté lorsque l’Onicor a prétendu avoir trouvé une offre moins disante de 280 dollars, qui s’est avérée entre temps infructueuse.  
 
A la demande du ministre, le jeune homme d’affaires a réussi à conclure une nouvelle opération, pour la livraison de 800 tonnes de riz « semi-luxe » de 15% de brisures, en provenance du Viet-Nam, au prix Caf de 390 dollars. La structure de prix homologuée par le ministre des finances et de l’économie fixe à 225 fc le kg vendu au consommateur.
 
Selon Aboubacar Wadaane, il s’agit d’une transaction commerciale en bonne et due forme, qui a obtenu une « autorisation exceptionnelle » du ministre. « Je ne gagne que 350 fc de marge sur un sac vendu, soit 7 fc par kg. Ce riz blanc est déjà commercialisé à 12.000 fc le sac à Ngazidja, et à 14.000 fc à Mwali (il serait vendu à Ndzouani autour de 15.000 fc).
 
Et de préciser qu’il a bénéficié d’une ligne de crédit bancaire classique à la Banque pour l’industrie et le Commerce (Bic-Comores), sur la base de la fiche statistique d’importation du ministère de l’économie, garantissant le transfert par la Banque centrale.
 
Le patron de General Negoce confie à HZK-Presse avoir même réglé la taxe unique exigée par le gouvernement, soit l’équivalent de 32 millions fc. Il dément catégoriquement les accusations selon lesquelles le ministre des finances lui aurait accordé une exonération en douane.
 
Aboubacar Wadaane souhaite la création d’un « GIE » (groupement d’intérêt économique) comme à Ndzouani, « pour mettre un peu plus d’ordre et de transparence dans les opérations d’importation et de distribution du riz », dit-il.  
 
Il s’étonne de la réaction exagérée du directeur général de l’Onicor qui a été tenu informé de la procédure engagée par le ministre des finances dans le but d’éviter le risque de pénurie. Pour le parton de General Negoce, l’arrivage de ce riz est une « opération plus sociale que commerciale ».
 
Interrogé par HZK-Presse, Toilha Roumli, dit Boinapa, un opérateur privé de l’île de Mwali, considère que « les problèmes récurrents d’approvisionnement en riz et en ciment ne seront résolus qu’à travers l’implication des importateurs privés dans le circuit ».             
 
El-Had Said Omar
181006/eso/hzkpresse/7h00
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