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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 17:38

 

 

Le 16 juin est  une date bien connue en Afrique. C’est la journée de l’Enfant africain. Nous devons inculquer cette date et son Histoire à nos enfants. C’est pourquoi j’en parle  même avec quelques jours de retard.  

 

On est le 21 juin, l’été commence en France. Le beau soleil est au rendez vous. Il y a de la musique partout. Mais je refuse de faire la fête aujourd’hui. Je préfère parler du 16 juin. Penser  à l’enfant africain. Saisir cette occasion pour rappeler à mes enfants et aux autres enfants africains qui ne sont pas en Afrique  que le 16 juin est  et doit être une date importante pour eux même s’ils ne sont pas et ne grandissent pas  dans leur continent.

 

 La journée de l’Enfant africain est  un événement  annuel important qui commémore le massacre des enfants de Soweto, en Afrique du Sud, de 1976 par le régime exécrable de l’Apartheid.

 

Cette journée a été commémorée le 16 juin dernier  partout en Afrique, en Afrique du Sud, au Kenya, au Sénégal, au Mali, en Tanzanie….. Des actions simultanées y ont été organisées  pour marquer le coup.  Il y avait eu aussi des discours poignants un peu partout dénonçant la pauvreté extrême qui cause la mort  à un enfant toutes les 3 secondes, en moyenne, les violences infligées aux enfants…..

 

C’était aussi la grande occasion pour rappeler que le sida, le malaria, le paludisme…font toujours des victimes parmi lesquelles beaucoup d’enfants africains et ce dans l’indifférence des dirigeants occidentaux. Des millions d’enfants ne sont pas scolarisés. En Afrique, il est encore courant de voir mourir des femmes pendant leur grossesse ou leur accouchement ou mourir des enfants en bas âge faute de soins élémentaires. Hélas !

 

 Aux Comores,  la journée du 16 juin  a été aussi commémorée avec faste. Des campagnes de mobilisation, des activités sportives et des cérémonies officielles ont été organisées dans les différentes îles

 

A Anjouan la cérémonie officielle a eu lieu  à Vassy, un village situé à l’ouest de l’île. Le thème qui a été choisi est « l’hygiène de l’enfant ».  Plusieurs discours ont été prononcés à cette occasion.

 

Mais c’est surtout le discours – ô combien courageux - de Madame Thanai Bint Abdou Sidi, une militante des droits de la femme et de l’éducation de la fille comorienne  et une des responsables de l’ONG FAWECOM qui a attiré toute l’attention de l’auditoire et des observateurs présents à Vassy. En effet, cette  grande dame native de Ouani, n’a  pas hésité d’aborder un sujet tabou dans la société comorienne à savoir  les agressions sexuelles des filles dont les enseignants sont les principaux accusés. Elle a interpellé  les enseignants face à ces actes honteux, car «  ils sont les premiers acteurs à considérer les jeunes filles comme étant leurs filles et c’est à cet enseignement destiné aux jeunes filles qui les transformerait en femmes citoyenne de demain ».

 

Madame Thanai a aussi appelé la justice  comorienne à assumer pleinement ses responsabilités et lui a demandé de juger sévèrement les coupables d’abus et de viols commis sur des mineurs. C’est le seul moyen de dissuasion.

 

Bravo Madame ! Vous avez tous mes respects.

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 10:37

Source : Alwatwane.net / 12 décembre 2008

declaration-universelle.gif A un moment où le monde célèbre les soixante ans de la déclaration universelle des Droits de l’Homme, de nombreux droits de par le monde sont violemment foulés aux pieds dans plusieurs endroits de la planète où les pays, les peuples, les communautés et les individus les plus faibles, dont fait partie notre pays, subissent la loi du ‘‘Droit du plus fort’’ [/i]notamment dans la partie de son territoire, Maore, occupée par la République française, pourtant une des berceaux de cette Déclaration. Un rapport transmis au président de ce pays, parle de “[i]nombreuses atteintes aux droits fondamentaux des enfants’’ à Maore dont la moitié est âgée selon l’association Tama de moins de 5 ans. En ce qui concerne les Comores, cet anniversaire intervient à un moment où des citoyens comoriens continuent à être transférés de force d’une parte à l’autre de leur territoire et moins de dix jours après qu’une douzaine de corps de ses citoyens ont été enfouis dans une fausse commune dans des conditions humiliantes. Il faut rappeler, à ce sujet, que les commanditaires et les auteurs de ce transfert forcé de Comoriens – le fait de déplacer de force des personnes, en les expulsant ou par d’autres moyens coercitifs, de la région où elles se trouvent légalement, sans motifs admis en droit international – tombent sous le coup de l’article 7-d, chapitre II du Statut de Rome de la Cour pénale internationale qui considère cet acte comme un crime contre l’humanité.

Les Comores s’apprêtent à célébrer le 12 décembre, l’adoption par l’Onu de la déclaration des droits de l’homme. Deux jours de retard par rapport à l’anniversaire du 10 décembre 1948, la date de son adoption à Paris par l’assemblée générale de l’Onu de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (Dudh), le texte fondateur qui a inspiré le droit international. La cérémonie placée cette année sous le haut patronage du président de l’Union des Comores se déroulera à Anjouan.

Dans le monde, plusieurs manifestations sont organisées, notamment en France, au Palais de Chaillot, à Paris, où fut adopté le texte. Soixante ans après son adoption, les Comores continuent toujours de subir la politique du fait accomplie, amputée par l’ancienne puissance coloniale d’une partie de son territoire, en violation du droit international. Plusieurs personnes fuyant la misère à Anjouan, meurent mystérieusement dans les eaux territoriales maoraises.
Traités chez eux comme des clandestins, ils sont parqués dans un centre de rétention administrative qualifié par un rapport français d’‘‘indigne de la République’’[/i], avant d’être ‘‘[i]expulsés’’ dans des conditions inhumaines.
Un rapport transmis depuis le 20 novembre au président français Nicolas Sarkozy, parle de “nombreuses atteintes aux droits fondamentaux des enfants[/i]’’ à Maore. La situation des enfants “abandonnés” est encore plus inquiétante quand on sait que leurs parents ont été pour la plupart ‘‘[i]reconduits à la frontière’’
, pour employer les termes utilisés par les autorités de la force d’occupation.

‘‘755 enfants abandonnés”

Un recensement effectué par l’association Tama dénombre 755 enfants “abandonnés” au 1er semestre 2008, dont la moitié âgée de moins de 5 ans.

Il faut rappeler, à ce sujet, que les auteurs et les commanditaires de ce transfert forcé de Comoriens – le fait de déplacer de force des personnes, en les expulsant ou par d’autres moyens coercitifs, de la région où elles se trouvent légalement, sans motifs admis en droit international – tombent sous le coup de l’article 7-d, chapitre II du Statut de Rome de la Cour pénale internationale qui considère cet acte comme un crime contre l’humanité.

Prenant sa source dans la déclaration française des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et la déclaration d’indépendance américaine de 1776, la Déclaration universelle des droits de l’Homme (Dudh) est engendrée par les traumatismes de la seconde guerre mondiale et le génocide des juifs par les nazis. “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits[/i]”, proclame le premier article de la déclaration. Le texte énumère trente points sur les droits humains, civils, économiques, sociaux et culturels, “[i]inaliénables” et “indivisibles”.

Le secrétaire général des Nations unies adresse un message à l’occasion de la Journée des droits de l’homme, indiquant que ‘‘les défis auxquels nous devons faire face sont tout aussi écrasants que ceux auxquels se heurtaient les auteurs de la Déclaration[/i]’’. Le patron de l’Onu cite ‘‘la crise alimentaire et financière internationale[/i]’’ la destruction de notre ‘‘[i]environnement naturel’’[/i], ‘‘[i]la répression politique sévit dans de trop nombreux pays’’ et le fait que ‘‘[i]les plus vulnérables sont les premières victimes et les plus durement touchés’’.

Le thème retenu par l’Onu est ‘‘justice et dignité pour tous[/i]’’, mais les Comores célèbrent cet anniversaire sous le signe du ‘‘[i]renforcement de l’unité nationale et de la cohésion sociale
’’.

 

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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 13:59

SOURCE : ALWATWAN.NET 17 octobre 2008

forum171008 A Anjouan, les concernés semblent ne rien laisser au hasard. La commission de sensibilisation mise en œuvre conjointement par la Jeune chambre et la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture d’Anjouan vient d’organiser mercredi une marche à Mutsamudu. Plus de cent cinquante affiches ont été distribuées aux élèves de l’école primaire de Misiri à Mutsamudu qui ont fait le tour de la capitale rejoints par d’autres personnes.

Selon les organisateurs, cette marche vient clôturer presque un mois de sensibilisation ponctué par des affiches, des banderoles, la distribution de dépliants, les spots publicitaires et des plateaux de télévision dans le but d’accroitre la participation des opérateurs anjouanais au 4e Forum économique des îles de l’Océan Indien, qui se tiendra les 21, 22 et 23 octobre à Moroni.

Faridine Rachade, à la fois président de la Jeune Chambre, section anjouanaise, et de la commission de sensibilisation du forum, ne cache pas sa satisfaction : ‘‘Cette marche est une réussite’’. ‘‘Au départ j’étais inquiet, compte tenu des réalités qui prévalent à Anjouan actuellement, mais avec quatorze opérateurs économiques inscrits et qui ont payés tous les droits, il y a quand même de quoi sortir la tête haute’’, a-t-il conclu.

Abidhar Abdallah

 

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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 00:11

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)


Moroni, mardi 29 juillet 2008 (HZK-Presse)
– Le cameraman de RFO-Mayotte à Moroni s’est vu confisquer deux cassettes contenant des reportages destinés à être diffusés sur la chaîne française de l’outremer émettant à partir de Mayotte. Cela s’est produit ce mardi matin, à l’aéroport international prince Said Ibrahim, lorsque le journaliste Ibrahim Youssouf s’est présenté, comme il a l’habitude de le faire, au sein de l’aérogare pour confier ses reportages à un passager prenant le vol régulier à destination de Dzaoudzi, qui le remettra sur place à un représentant de RFO-Mayotte.

 

C’est à ce moment là qu’un agent de la Direction nationale de la sûreté du territoire (DNST) est intervenu pour saisir les deux cassettes. « Quand j’ai demandé à l’agent de la DNST pourquoi il a confisqué mes reportages, il m’a répondu que c’est un ordre venant d’en haut », nous a déclaré le journaliste, qui est aussi photographe correspondant de l’AFP à Moroni.

 

Et lorsqu’il a tenté d’obtenir une explication auprès du directeur de la DNST, Abou Achiraf, qu’il a joint par téléphone, le journaliste n’en saura pas davantage. Ils seront préalablement visionnés par les services de la police nationale, avant toute restitution, lui aurait-on signifié.

 

Mais selon le photographe reporter, qui est aussi accrédité au journal gouvernemental Al-Watwan, la confiscation de ces documents audiovisuels « pourrait avoir un lien avec l’actualité brûlante de ces derniers jours, notamment le rejet par l’assemblée nationale du projet de loi de citoyenneté économique, et la crise énergétique », qui s’amplifie dans le pays suite à la pénurie des hydrocarbures.      

 

El-Had Said Omar

290708/eso/hzkpresse/12h00

 

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 22:10

SOURCE : Alwatwan n° 1051 DU 16 AVRIL 2008

 Mohamed Nansuri  Riziki, Kaled Saïd, Ahmed Mohamed Allaoui, Echati Chadhouli et Fatima Bacar-ce n’est pas la soeur de l’autre-ont présenté, hier devant la presse, le rapport de la Fondation comorienne des droits de l’Homme (fcdh) sur les exactions du régime du colonel Mohamed Bacar.

Depuis son accession aux affaires dans l’île, les droits de l’Homme à Anjouan ont été au plus bas. Les informations recueillies, ont averti les militants des droits de l’Homme, ne sont pas exhaustives et bien de cas peuvent leur avoir échappé en dépit des enquêtes minutieuses menées dans l’île tant sous le règne du dictateur  qu’après son départ après  l’intervention militaire du 25 mars dernier.

«  Il faut dire que sous le régime, a dit Mohamed Nansuri  Riziki, le président de la Fcdh, il était très difficile d’obtenir des informations. Les gens avaient peur de parler ».

Les viols et les violences sexuelles étaient devenus pour les milices, comme la méthode pour tenir en laisse une population qui en avait assez du pillage des potentats au pouvoir.  « A Sima, une jeune fille de 16 ans, violée, n’a pas eu peur de témoigner », raconte Kaled Saïd, secrétaire général de la Fcdh. Arrêté le 15 mars, c’est à dire dix jour avant le débarquement, Mlle J. a été détenue pendant trois jours ; trois jours d’enfer indescriptible. Trois autres femmes du même village ont vécu le même calvaire. Arrêtées en même temps pour servir d’appât à leurs maris recherchés, elles finiront violées sur la plage ». Un professeur de collège B.B.K. n’échappera pas aux tortures des miliciens. Originaire de Bimbini, il est arraché du sommeil, pour être traîné dans une brigade de la Fga. Il sera soumis à plusieurs séances de sodomie à l’instar de  ses trois compagnons d’infortune.

« La situation s’est beaucoup aggravée depuis mai 2007 »

Sodomiser les détenus pour les miliciens de Bacar était une distraction. Ensuite, ils obligeaient leurs prisonniers à se sodomiser sous leurs regards amusés de voyeurs malsains. «  La violation des droits de l’homme, de tout temps, depuis l’avènement  du séparatisme était une pratique courante mais depuis l’arrivée en scène du colonel  Bacar, les choses étaient devenues plus graves.

« La situation s’est beaucoup aggravée depuis mai 2007lorsque Mohamed Bacar après son simulacre d’élection s’est accroché au pouvoir envers et contre tous », a déclaré Ahmed M. Allaoui. Les miliciens avaient une technique bien ciselée, propre à eux pour «briser de l’anjouanais ». L’abus sexuel en fait toujours partie, quelque soit ce qu’allait subir le prisonnier.

L’une des brigades à éviter, c’était la brigade « tant pis » ou le groupe de choc dit kalanourou était impitoyable. Mais  plus loin, à Domoni, ce n’était pas le paradis. Et si à ce cocktail de lieux de tortures, de violences de toutes sortes, on ajoute le camp de Mirontsi, le fameux « Pentagone », toutes les conditions sont réunies pour comprendre les craintes de Mohamed Bacar à venir faire face à la justice de son pays.

« Tous ceux qui sortaient de ces lieux étaient sans infirmité. Les plus chanceux furent ceux qu’on amenait à la prison de Koki », a ajouté Ahmed Mohamed Allaoui. Là-bas, selon l’ancien Président de la FCDH, les conditions de détention étaient un peu plus clémentes. Pas de viol, de brûlures de cigarettes, les prisonniers ne se faisaient pas casser les reins ou les membres comme ailleurs. « Des fois, les prisonniers pouvaient voir un médecin et bénéficier de soins », a indiqué Mohamed Allaoui.

Selon la FCDH, il suffisait d’un rêve de Mohamed Bacar pour provoquer des arrestations. Et parfois même des sacrifices humains. Car « l’homme était superstitieux ».

Les noms les plus célèbres parmi les tortionnaires qui ne reculaient devant rien sont Koudé, Kamardine, Hassanali, Charlsdine, Adé et bien d’autres encore.

Certains sont partis avec  Mohamed BAcar, d’autres courent encore alors que la plupart sont en détention. En attendant leur jugement.

Mais en attendant, n’humilions pas les prisonniers d’aujourd’hui. Ne les faisons pas danser. Gardons-les dignement et attendons leur procès.

Droit de l’homme oblige…

M.H.

 

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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 17:37

MORONI (AFP) - 05/03/2008 09h47
  
Sur son lit de l'hôpital El-Maarouf de Moroni, Atoumane Mohamedi, opposant au président de l'île comorienne d'Anjouan Mohamed Bacar, agite ses deux bras plâtrés en racontant son calvaire: arrêté à Anjouan, il a été violemment passé à tabac et enfermé quinze jours sans procès.
 
"Ce sont les hommes de la garde présidentielle de Mohamed Bacar qui sont venus m'arrêter chez ma mère (le 15 février), ils étaient plus de 25 en uniforme et armés jusqu'aux dents", relate cet ancien candidat aux législatives d'Anjouan, arrivé à Moroni il y a deux jours.
 
L'escouade l'a conduit de force dans une voiture en dehors de la ville et violemment battu.
 
"Ils m'ont cassé les bras à coup de bâtons, m'ont fracturé des orteils et frappé sur la plante des pieds, aujourd'hui je peux à peine marcher. Après ils m'ont jeté en prison et ce n'est qu'après le versement par mon père à un proche de Bacar 200.000 francs comoriens (435 euros) qu'ils m'ont libéré", confie-t-il à l'AFP.
 
Les témoignages de ce genre sont répandus parmi les déplacés qui ont fui Anjouan pour se réfugier à Moroni, capitale de l'Union des Comores, archipel de l'océan Indien.
 
Selon le gouvernement, plus de 2.500 personnes on fui récemment en Grande-Comore et à Mohéli, les deux autres îles de l'archipel.
 
Anjouan est en crise ouverte avec l'Etat fédéral. M. Bacar, réélu président d'Anjouan le 10 juin 2007 à la suite d'une élection rejetée à la fois par l'UA et l'Etat fédéral, refuse depuis d'organiser de nouvelles élections et semble vouloir se maintenir au pouvoir à tout prix.
 
Anjouan avait fait sécession en 1997, avant de rentrer dans le giron des Comores fin 2001.
 
Le gouvernement fédéral a décidé de rétablir l'ordre à Anjouan en montant une opération militaire notamment soutenue par l'UA et la France.
 
Arrêté le 18 février à Anjouan, Abidi Ben Chaihane, 29 ans, ancien membre d'une cellule de campagne du président de l'Union des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, n'a pas perdu son sens de l'humour malgré son passage à tabac.
 
Il explique que ses tortionnaires qui "portaient des cagoules et des uniformes", lui ont "demandé de danser et de chanter (...) après ils m'ont attaché, bâilloné et ont recommencé à frapper, surtout la plante des pieds". "J'ai réussi à fuir, observe-t-il fièrement, mais j'espère que j'arriverai à nouveau à danser", ajoute-t-il dans un sourire.
 
Avec lui, dans son cachot, six hommes avaient subi le même sort, avant d'être libérés et de quitter Anjouan pour recevoir des soins.
 
Lahidin Abdallah a eu moins de chance: hospitalisé lundi, il est à demi conscient et ne peut plus parler. Selon une source médicale, "les coups reçus dans l'abdomen provoquent des vomissements, ses pieds sont tuméfiés et il porte des écorchures sur tout le corps".
 
Farouche opposant du colonel Bacar et candidat à l'élection de 2007 à Anjouan, Mohamed Djaanfari fait état "de centaines de personnes arrêtées arbitrairement, détenues sans jugement et torturées (...) ou violées, de gens décédés après les sévices des gardes du corps de Bacar".
 
"Tous mes parents, tous les opposants à Bacar sont visés depuis que l'on parle du débarquement, soit plus de deux mois", affirme ce député.
 
Le Croissant-Rouge comorien n'a pas souhaité s'exprimer sur ces violations des droits de l'Homme, expliquant craindre pour la sécurité de ses agents travaillant à Anjouan.
 
Un défenseur des droits de l'Homme sous couvert d'anonymat a indiqué de son côté à l'AFP: "nous avons recueilli les mêmes témoignages (...) les violations et violences sont quotidiennes à Anjouan et se sont agravées dernièrement".
 
 
© 2008 AFP
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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 01:00
 
  Moroni, lundi 3 mars 2008 (HZK-Presse) Les jours se suivent et se ressemblent pour les anjouanais soumis depuis plusieurs semaines à une accentuation des exactions du colonel Bacar et ses hommes. Chaque minute dans la vie des habitants de l'île, c'est une dose de souffrance qui s'ajoute à leur quotidien.

Comme si la faim et les pénuries des produits pétroliers ne suffisaient pas, la population de l'île rebelle doit subir régulièrement les arrestations arbitraires et les bastonnades des milices du président autoproclamé de l'île, qui semble supporter de moins en moins la contestation.
Le dernier en date, est un professeur d'éducation physique originaire de la ville de Domoni. A l'hôpital El-Maarouf où il est admis depuis le matin de ce dimanche dans un état jugé lamentable. Deux bras et une jambe sont fracturés. Les traces laissées sur son dos témoignent de la cruauté des fouets qu'il a reçu lors de son séjour dans les geôles de Bacar.
Alors que ses deux bras sont plâtrés, sa jambe trop enflée est enroulée d'une bande alcoolisée. Pour passer aux toilettes, quatre ou cinq personnes sont nécessaires pour le soulever à défaut de faire ses besoins sur le lit.
« Mes bras sont cassés au moment où je protégeais ma tête. Des hommes en cagoules entraient régulièrement dans le lieu de détention pour me tabasser », raconte les larmes aux yeux, Attoumani Mohamed Mdéré, ce professeur d'éducation physique.
L'homme est admis à l'hôpital de Domoni après 6 jours de détention et de tortures. Alors qu'il a obtenu les premiers soins depuis ce centre hospitalier de la deuxième ville de l'île, les médecins d'El-Maarouf proposent de tout recommencer.
« On va probablement enlever les plâtres pour effectuer d'autres radiographies. On veut s'assurer de l'état du patient. Il croyait qu'il avait une entorse au niveau de la jambe alors qu'il peut avoir une fracture », affirme une infirmière qui suit le malade à l'hôpital El-Maarouf.
Ce père de deux enfants paie pour ses activités politiques. Aux dernières élections législatives, Attoumane Mohamed s'était présenté comme un adversaire du candidat de Bacar. Depuis, « il est considéré comme un ennemi au régime séparatiste ».
« J'étais chez moi avec mes enfants au retour du travail lorsqu'ils m'ont arrêté. 25 soldats sont arrivés chez moi, armés jusqu'aux dents pour m'embarquer », dit-il depuis le lit de l'hôpital après un passage par Mohéli.
« On était trois à être arrêtés mais c'est moi qu'ils ont gardé le plus longtemps. Dans la voiture même, ils ont commencé à nous battre. On était à moitié fini en arrivant dans le centre de détention. On a subi des tortures que je ne peux pas décrire. C'est du jamais vu. Il fallait que je fasse semblant d'être mort pour qu'ils m'abandonne », témoigne Attoumani, la quarantaine, qui ressent un soulagement de se retrouver à Moroni.
Blessé mortellement et affaibli, personnes ne de sa famille ne savait là où il est était détenu. Son père, un ancien a dû batailler et même négocier au prix fort avec la force de gendarmerie anjouanaise (FGA) en versant la somme de 200 000 francs, pour obtenir sa libération.
Mais étant laissé en liberté provisoire, il ne pouvait pas quitter l'île pour venir se soigner à Moroni. « Les responsables politiques de la ville avaient donné des consignes pour que personne ne m'accepte à bord de sa pirogue sous peine de voir son embarcation confisquée. J'ai alors payé 60 000 fc et le pétrole au passeur pour pouvoir monter à 3 heures du matin », déclare Attoumani qui a pu quitter clandestinement l'île avec l'aide de son frère.

 
Source : Ahmed Abdallah - 030308/aa/hzkpresse/7h00
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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 22:58
HALIDI-BLOG-COMORES

LU POUR VOUS
 : Un journaliste de la radiotélévision publique entre en clandestinité après avoir échappé à une arrestation par la gendarmerie d’Anjouan
 
Article publié par http://www.rsf.org/
Comores13.12.2007
Reporters sans frontières exprime son inquiétude pour la sécurité de Kamal Ali Yahoudha, chef du bureau d’Anjouan de l’Office de radio et télévision des Comores (ORTC, radiotélévision publique), entré en clandestinité le 1er décembre 2007 après avoir échappé de justesse à une arrestation par les forces de sécurité du gouvernement rebelle de l’île.
"Le face-à-face entre le gouvernement rebelle d’Anjouan et les autorités de l’Union des Comores faisant craindre l’éclatement de nouvelles violences, nous sommes particulièrement préoccupés par la sécurité des personnalités les plus sensibles de l’île. Or, Kamal Ali Yahoudha est un témoin embarrassant pour le président autoproclamé Mohamed Bacar. C’est sans doute pourquoi les autorités ont tenté de le faire taire. S’il lui arrivait quoi que ce soit, celles-ci seraient tenues pour responsables", a déclaré l’organisation.
Une quinzaine de soldats des Forces de gendarmerie d’Anjouan (FGA) se sont présentés devant le domicile de Kamal Ali Yahoudha, le 1er décembre à 17 heures 30, afin de procéder à son arrestation. Le journaliste, absent à ce moment-là, avait été alerté quelques heures auparavant et vit caché depuis cette date.
Interrogé au téléphone par Reporters sans frontières, le journaliste a affirmé qu’il craignait d’avoir été "placé sur une liste de personnes à arrêter" en raison de leur hostilité présumée au gouvernement rebelle de l’île d’Anjouan et à son président autoproclamé, Mohamed Bacar. Il a affirmé que la tension avait grandi dans l’île, après la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), le 28 novembre, prolongeant de soixante jours les sanctions frappant les autorités autoproclamées. Des rumeurs de débarquement prochain de l’armée du gouvernement de l’Union des Comores ont contribué à augmenter la crainte d’un affrontement armé imminent.
Kamal Ali Yahoudha était le chef de l’antenne anjouanaise de l’ORTC, la station publique de l’Union des Comores, jusqu’à sa fermeture, début mai. Deux journalistes, un cameraman, un animateur et un chauffeur de la chaîne avait été détenus pendant vingt-quatre heures et frappés par des gendarmes anjouanais, après que le gouvernement de Mohamed Bacar avait procédé au démantèlement d’un émetteur de l’ORTC. Pigiste du mensuel privé Kashkazi, il contribue également à un blog sur l’actualité politique de l’île.
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4 décembre 2007 2 04 /12 /décembre /2007 09:55
HALIDI-BLOG-COMORES

Article publié par : http://www.afriquenligne.fr

 

Moroni, Comores – Le Comité de suivi des sa<nctions contre les autorités illégales d'Anjouan s'est déclaré, lundi, "profondément préoccupé" par la répression et les nombreuses violations des droits de l'Homme commises dans l'île ces derniers jours.

Qualifiant le pouvoir en place dans l'île autonome d'Anjouan de "régime illégal du colonel Mohamed Bacar", le bureau de liaison de l'Union africaine aux Comores invite ce dernier, dans un communiqué remis à la PANA, à Moroni, "à se conformer aux décisions du Conseil de paix et de sécurité de l'organisation panafricaine sur la tenue d'élections libres et transparentes".

Le Comité de suivi de l'UA dénonce, par ailleurs, les arrestations et exactions commises par des éléments de la Gendarmerie anjouanaise contre de nombreuses personnes, dont la plupart seraient dans un état grave.

Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine avait pris à l'encontre des autorités d'Anjouan des mesures leur interdisant notamment de voyager et gelant leurs avoirs bancaires pour les contraindre à organiser l'élection du président de l'île à l'instar des îles de Mohéli et de la Grande-Comore où cette élection a eu lieu en mai dernier.

Refusant de se soumettre au décret du président de l'Union des Comores reportant d'une semaine la tenue de cette élection à Anjouan pour des raisons d'insécurité, le colonel Mohamed Bacar s'est fait élire à plus de 98%, ses quatre adversaires ayant refusé de cautionner "la mascarade qu'il avait préparée pour leur jouer une farce".

Sa réélection à la tête de l'île, unanimement condamnée par la communauté internationale, son pouvoir est, depuis, qualifié d'illégal et lui-même de rebelle par l'Union africaine.
 
Moroni - 03/12/2007
Panapress

Article publié par :
http://www.afriquenligne.fr
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29 juin 2007 5 29 /06 /juin /2007 10:55
Liberté de presse à Anjouan : Libération du journaliste de radio Ngazidja
 
Mutsamudu, mercredi 27 juin 2007 (HZK-Presse) - Le journaliste de la Radio Ngazidja, radio officielle du gouvernement de l’île autonome de la Grande Comore qui a été arrêté dimanche 24 dernier à Ouani par la Gendarmerie d’Anjouan, a retrouvé sa liberté depuis mardi après avoir été detenu quarante huit heures durant dans une brigade de la gendarmerie anjouanaise.
 
Transféré à la brigade du port de Mutsamudu en début d’après midi, Elarif Minhadji, journaliste et membre de l’association comorienne des Droits de l’Homme (ACDH) est embarqué dans le bateau « Hishma » qui partait mardi soir à destination de Moroni, a constaté HZK-Presse.
 
Interrogé au port de Mutsamudu par HZK-Presse quelques minutes avant son embarquement, le journaliste a confié qu’il a été « torturé. »
 
« J’étais détenu dans la même cellule avec cinq enseignants et nous avons été bien torturés, même si j’étais traité de manière un peu plus souple par rapport à mes codétenus », a-t-il déclaré.
 
« Je ne suis pas étonné par ce qui m’est arrivé car un journaliste ou un défenseur des Droits de l’Homme peut s’attendre toujours au pire », a-t-il ajouté, avant de conclure : « ils sont nombreux [les journalistes : ndlr] à travers le monde ceux qui ont perdu la vie, dans l’exercice de leur métier. »
 
Cette libération a été rendue possible grâce à une intervention des membres de la fondation comorienne des Droits de l’Homme (FCDH) à Mutsamudu.
 
« Depuis que nous avons appris la nouvelle hier lundi, nous n’avons pas cessé de courir, un peu partout, entre Ouani et Mutsamudu pour contacter le maire de Mutsamudu et les responsables de la brigade », a affirmé un membre de la FCDH.
 
Elarif Minhadji était arrêté dimanche dernier au moment où il s’apprêtait à couvrir l’arrivée à l’aéroport de Ouani de la délégation de l’Union africaine conduite par Madame Dlamini Zuma, ministre sud africaine des affaires étrangères qui venait s’entretenir avec les autorités de l’île autonome d’Anjouan, suite à la réunion tenue au CAP en Afrique du Sud le 19 juin dernier.
 
La délégation de l’UA demande aux autorités de l’île autonome d’Anjouan d’organiser des nouvelles élections « libres et équitables », le scrutin qu’elles ont organisé le 10 juin dernier étant « rejeté » par la communauté internationale et le gouvernement central.
 
[C’est la deuxième fois en mois de deux mois qu’on assiste à des graves violations de la liberté de la presse à Anjouan. Les derniers actes commis par le pouvoir du colonel Mohamed Bacar remontent au mois d’avril, avec l’arrestation arbitraire de deux journalistes et deux techniciens de l’Office de radio et télévision des Comores (Ortc), à la veille de l’ouverture de la campagne des présidentielles des îles].
 
Source : Hamid Ahmed - 270607/hn/hzkpresse/15h00
 
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