Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Presentation

  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
  • Contact

A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

Recherche

BIENVENUE SUR MON BLOG

NA MKARIBU HARI MWA YI BLOG YANGU 
Cet outil va me permettre de vous faire decouvrir mon pays natal  et partager quelques unes de mes passions.......à ma façon !!!!
 

Pour revenir à la page d'accueil  cliquez  ICI

Pour recevoir réguliérement les articles que nous diffusons, merci de vous inscrire à la newsletter (Attention : laissez les deux cases (newsletter et articles) cochées) .

Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

MESSAGE IMPORTANT :

 

DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.

 

MERCI DE VOTRE FIDELITE

 

 

CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

gala_final-_maquette--2-.jpg

A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 22:37
HALIDI-BLOG-COMORES

Ci-dessous le discours prononcé par le Président Sambi le 30 octobre 2007 à l'occasion de la tournée des investisseurs saoudiens aux Comores du 30 octobre au 1er novembre 2007 :

Notre commentaire : Ne serait-ce pas une traduction pour faire plaisir à "nos partenaires traditionnels"?
 Car  le Président Sambi aurait parlé le 31 octobre dernier en comorien et en arabe seulement.

UNION DES COMORES
Unité – Solidarité – Développement 
---------------
 
 
Allocution
 
De Son Excellence
Monsieur AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI
 
Président de l’Union des Comores
 
A l’occasion de la tournée des investisseurs saoudiens
Du 30 octobre au 1er novembre 2007
 
 
 
Palais du peuple 31/10/07
 
ﺃﻋﻮﺫ ﺑﺎ ﷲ ﻣﻦﺍﻟﺸﻴﻄﺎ ﻥ ﺍﻟﺮﺟﻴﻢ
 
ﺍﺍﻟﺤﻤﺪﷲ ﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻴﻦ ﺭﺏ ﻭﺍﻟﺼﻼﺓ ﻮﺍﻟﺴﻼﻡ ﻋﻠﻰﺃﺸﺮﻑ ﺍﻷﻧﺒﻴﺂﺀ ﻭﺍﻟﻤﺮﺳﻠﻴﻦﻭﺣﺒﻴﺐ ﺭﺏ ﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻴﻦ ﺳﻴﺪ ﻧﺎﻣﺤﻤﺪ ﻭﻋﻟﻰﺁﻝﺑﻴﺘﻪ ﺍﻟﻃﻴﺒﻴﻦ ﺍﻟﻃﺎﻫﺮﻳﻥ ﻭﺃﺻﺤﺎﺑﻪ ﺍﻷﻭﻓﻴﺂﺀﺍﻟﻤﻨﺘﺠﺒﻴﻦ
 
ﺃﻣﺎﺑﻌﺪ
 
ﺍﻟﺴﻼﻡﻋﻠﻴﻜﻢ ﻭﺭﺣﻤﺔ ﺍﷲ ﻭﺑﺮﻛﺎﺗﻪ
 
-                     Monsieur Chef de la Délégation
-                     Honorables membres de délégation ;
-                     Excellence Messieurs les Vice Présidents
-                     Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée de l’Union
-                     Excellence Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle
-                     Excellences Madame et Messieurs les Ministres,  
-                     Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique
-                     Honorables invités,
-                     Mesdames et Messieurs,
 
J’éprouve un immense et réel plaisir, à accueillir la délégation des investisseurs en provenance du Royaume d’Arabie Saoudite et à lui souhaiter, au nom du peuple et du Gouvernement comorien et en mon nom personnel, une chaleureuse bienvenue et un agréable séjour aux Comores.
 
Moroni, qui fut déjà en 1992, le lieu de rencontre des tous les pays musulmans, à la veille de l’adhésion des Comores à la Ligues des Etats Arabes, vous accueille aujourd’hui avec la même chaleur, la même générosité de coeur et d’esprit et avec la même hospitalité fraternelle, à l’occasion de votre visite pleine d’espoir dans votre seconde patrie, l’Union des Comores.
 
Messieurs, permettez-moi tout d’abord, de vous dire combien votre visite en Union des Comores est un événement important pour nous.
 
Le Gouvernement comorien se félicite de votre visite, parce qu’elle nous donne l’opportunité de renouveler notre reconnaissance et notre gratitude à Sa Majesté le Roi d'Arabie Saoudite, pour sa bienveillance envers notre pays et pour son engagement personnel en faveur du développement des Comores et du bien-être de son peuple.
 
Nous nous réjouissons également de votre venue qui est un des résultats de mes entretiens avec Sa Majesté le Roi ABDALLAH, au travers desquels s’est dégagé le besoin des Comores en investissements productifs publics et privés, afin d’élargir le tissu économique du pays.
 
Notre situation géographique et notre appartenance à des ensembles sous-régionaux et régionaux (C.O.I, COMESA, etc) offre pour nous et pour nos partenaires, un marché considérable qui présente de grandes opportunités.
 
Le secteur privé aux Comores est encore embryonnaire. Je souhaite que vous soyez parmi les pionniers de sa relance dans l’intérêt mutuel de tous.
 
Plusieurs dossiers demandant des financements, vous ont été soumis. La liste n’est pas restrictive. Ainsi, vous avez la possibilité et la latitude de prospecter et d’investir dans d’autres domaines jugés bénéfiques.
 
Votre présence parmi nous, témoigne de l’intérêt que les pays arabes, l’Arabie Saoudite en tête, accordent à un membre de la grande famille arabe, l’Union des Comores et traduit le souci des institutions arabes, de participer au développement socio-économique du pays.
 
Nous sommes heureux de votre venue car votre visite signifie enfin, que l’Union des Comores sort de son isolement et que ses partenaires naturels sont aujourd’hui disposés à se pencher avec elle, sur les conditions socio-économiques difficiles du pays.
 
Nous sommes convaincus que c’est à travers le renforcement de notre coopération avec le monde arabe et avec nos partenaires traditionnels que nous pourrons réaliser les objectifs du Millénaire pour le Développement, à commencer par notre objectif majeur : la lutte contre la pauvreté.
 
La Banque Islamique de Développement, un des partenaire clés de l’Union des Comores, concrétisera, à travers la visite que doit effectuer incessamment son Président, sa volonté de donner une impulsion nouvelle à nos relations et confirmera que le dialogue longtemps interrompu avec notre pays est désormais rétabli.
 
Nous espérons que nos autres partenaires arabes, notamment le Fonds Koweitien, le Fonds Abu Dhabi, le Fonds Saoudien, et l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) qui nous ont déjà donné la preuve de leur bonne disposition à l’égard des Comores, concrétiseront leur engagement en reconsidérant leurs créances envers le pays afin que nous puissions sortir des listes infamantes des pays lourdement endettés.
 
Je tiens à saluer la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique qui, le 15 mars dernier, a accepté un plan de rééchelonnement négocié avec notre pays.
 
Par cet accord, la BADEA nous accorde l'apurement de nos arriérés dont le montant s'élève à 10,5 milliards de francs comoriens sur une période de 17 ans, avec un allègement conséquent au cours de la période 2007-2009.
 
Nous remercions également le Fonds Koweitien qui nous a également accordé un rééchelonnement de l'ensemble de notre dette qui s'élève à 9,8 milliards de francs comoriens sur 40 ans, avec un délai de grâce de 16 ans, au taux de 1%.
 
Mesdames et Messieurs,
 
L’Union des Comores considère votre arrivée comme le signal de la relance de notre économie, qui ne manquera pas d’encourager d’autres investisseurs à venir. Sachez que toutes les portes vous sont largement ouvertes, pour mener à bien votre action et concrétiser votre volonté de nous soutenir et de contribuer au développement socio-économique des Comores.
 
Dors et déjà, des institutions et des acteurs économiques du monde arabe sont présents dans le pays.
 
Ainsi, l'entreprise Al-Marwan qui est porteur d'un projet de près de 4 milliards de nos francs, a repris le port de Moroni.
 
Le système bancaire comorien va connaître un nouvel essor, grâce à l'ouverture prochaine de la Banque Fédérale des Comores, par des investisseurs koweitiens conduits par le Cheik Sabah Al-Jaber Moubarak et d'une succursale de la Banque tanzanienne, EXIM-BANK
 
Je rappelle également que l'Autorité Arabe pour l'Investissement dans le secteur agricole a accordé un crédit de 2 milliards de francs comoriens pour appuyer la filière vanille. L'ensemble de ces investissements contribuera à la relance du secteur qui revêt une importance majeure dans notre économie.
 
Des investisseurs arabes s'intéressent au secteur de la pêche qui offre des potentialités encore sous exploitées.
 
 
 
Le secteur du tourisme va connaître un grand essor. En effet, le 11 septembre dernier, un accord de partenariat d’un montant de 70 millions US dollars, a été signé entre l’Union des Comores et Dubaï World, pour la reconstruction du plus grand hôtel du pays, le Galawa Beach, le réaménagement de la façade de la plage qui jouxte l’hôtel, la construction d’une station thermale, de restaurants et de clubs pour enfants.
 
Un centre de sports nautiques avec un club de bateaux, un centre de plongée, des villas sur l’eau, feront également partie intégrante de la remise à niveau et de l’extension de cette station balnéaire.
 
L’ensemble des investissements a été réévalué à 200 millions de dollars.
 
Nos frères koweitiens ont commencé les travaux de l'hôtel Itsandra qui doit passer de 24 à 50 chambres, sur la base d'un investissement estimé à 5 milliards de francs comoriens et à construire le village touristique cinq étoiles "Jannal-kamariyou" au Lac Salé dans le Nord de la Grande-Comore.
 
 Le 9 mai dernier, nous avons procédé avec nos partenaires Koweitiens au lancement de ce projet de 57 milliards de francs comoriens et qui devra générer près de 5000 emplois.
 
Dans le même secteur des infrastructures, et afin de lancer des Travaux de Haute Intensité de Main d'œuvre, l’Emirat d'Abu Dhabi a répondu favorablement à notre requête portant sur des engins des Travaux Publics nommés D8.
 
Au cours de mon dernier séjour au Koweït, nous avons signé un Protocole d’Accord avec la Société KGLP, en vue de l’étude et de la construction d’un port en eau profonde, aux Comores.
 
Je voudrais réserver une mention toute particulière à la générosité de l’Arabie Saoudite, qui nous permis de lancer le projet habitat, en nous accordant un don de 1,9 milliards de francs comorien.
 
Grâce à ce soutien, Le Gardien des Deux Lieux Saints, a permis à l’Union des Comores de construire les usines de production des briques nécessaire au lancement de l’un de ses projets prioritaires.
 
Ainsi, l’environnement économique dans lequel vous allez investir est des plus prometteurs.
 
Je ne peux omettre de vous assurer également que vous bénéficierez de la fraternité et de l’hospitalité légendaire que le peuple Comorien sait réserver à des frères.
 
Avant de terminer mon propos, je voudrais vous rappeler enfin, que les investissements dans le secteur public constituent la base pour toute réussite des investissements dans le secteur privé. Votre concours dans le financement des projets du secteur public sera le bienvenu.
 
Messieurs,
 
Je sais que la brièveté de votre séjour ne vous permettra pas de visiter l’ensemble de ce que les géographes arabes ont appelé l’archipel de la Lune ou les îles aux parfums. Mais votre passage vous donnera l’occasion de découvrir le charme de nos îles où il fait bon vivre afin que vous fassiez l’honneur de revenir.
 
Je terminerai en vous souhaitant, encore une fois, un très bon séjour parmi nous.
 
Je déclare ouverte la Conférence des hommes d’affaires Saoudiens, sur les investissements aux Comores.
 
Vive la coopération interarabe
 
Je vous remercie

Voir l'article sur cette visite en cliquant ICI
 
Partager cet article
Repost0
19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 23:39
HALIDI-BLOG-COMORES
UNION DES COMORES
Unité - Solidarité – Développement
                                                                                   ---------  
 
 
 
ASSEMBLEE DE L’UNION
                ---------
 
Moroni, le 19 octobre 2007
 
 
     
 
Discours d’ouverture de la session Parlementaire Ordinaire d’octobre 2007, prononcé par son Excellence le Président de l’Assemblée de l’Union Monsieur Saïd Dhoifir BOUNOU,
 
- Madame et Messieurs les membres du Gouvernement,
- Madame et Messieurs les Représentants du Corps Diplomatique et des    
 Organismes Internationaux accrédités aux Comores,
- Mes chers collègues députés,
- Honorable assistance. 
 
Assalam Anlaikoum
 
L’Assemblée Nationale tout entière se sent très honorée de votre présence à cette cérémonie d’ouverture de la session ordinaire d’octobre 2007 et elle vous en remercie.
 
Comme vous le savez, l’année 2007 a été pour nous  une année de travail intense.
 
Une session extraordinaire en janvier, une session ordinaire en Avril, suivie de deux sessions extraordinaires l’une de 15 jours en août et l’autre de 3 jours, début septembre.
 
Nous voici encore une fois attelés à l’ouvrage pour la session budgétaire, la 5ème session de l’année.
 
        Chaque ouverture et chaque clôture de session a été pour nous une occasion solennelle de nous exprimer sur les grandes questions nationales et les sujets d’actualité intéressant notre pays et la vie quotidienne de ses habitants.
 
        Nous avons fait beaucoup de suggestions et de propositions qui n’ont jamais été pris en compte.
 
        Comme la situation demeure statique, et les problèmes soulevés toujours actuels, nous sommes contraints d’en reparler même brièvement, au risque de nous répéter.
 
Honorable Assistance,
 
Il est à signaler encore une fois le retard que le gouvernement met à déposer le projet de loi des finances 2008, les délais réglementaires étant de 15 jours avant l’ouverture de la session qui était initialement prévue pour le 5 octobre et qui a été retardée de 2 semaines en raison du ramadan.
 
Jusqu’à présent ce projet n’est pas encore déposé. La conséquence d’un tel manquement va être une pression malsaine sur les députés pour adopter à la hâte la loi des finances 2008, prétextant des exigences du FMI et la Banque Mondiale , pour revenir demander sa rectification quelque semaines plus tard au nom des exigences de ces mêmes institutions. A moins que l’effet recherché ne soit l’adoption par ordonnance du budget après le délai de 60 jours accordé par la Constitution.
 
A ce propos nous prenons à témoins l’assistance ici présente et le peuple tout entier si des dysfonctionnements ou des retards adviennent dans la gestion de cette session consacrée principalement à l’étude du budget.
 
Mesdames et Messieurs,
 
Cette session budgétaire se tient sous les auspices des incertitudes les plus inquiétantes et qui suscitent de nombreuses questions :
 
En effet comment faire adopter un projet de loi sur les finances de l’Etat sans Anjouan, alors que le budget doit être consolidé entre les 4 entités Union et îles autonomes ?
 
Voter un budget sans Anjouan ne revient il pas à conforter les velléités séparatistes des autorités de fait de cette île dont la volonté d’aller vers une confédération des Etats se précise progressivement ?
 
 
 
 
Et puis à quoi sert que l’Assemblée vote un budget dont l’exécution échappe complètement à son contrôle, les mécanismes de contrôle prévues par la loi étant paralysés par la dépendance administrative et financière de l’Assemblée vis-à-vis de l’exécutif de l’Union ?
 
Voter un budget sans la possibilité de contrôle de l’action du gouvernement ne revient-il pas à donner carte blanche au gouvernement pour disposer des deniers publics à sa seule convenance ?
 
Cette incontrôlabilité du gouvernement qui a toujours existé depuis l’avènement de l’union des Comores, parait aujourd’hui plus flagrante dans la mesure où elle rencontre un concours de beaucoup de circonstances complexes.
 
Je n’en rappellerai que 2 exemples pour vous épargner une longue liste.
 
1ère , l’enlisement du problème d’Anjouan dont le rebondissement actuel est né de la décision du gouvernement de l’Union de reporter par voie d’autorité la date des élections présidentielles dans la seule île d’Anjouan, malgré l’avis contraire de l’Assemblée qui avait plaidé pour un report global afin de rester dans les dispositions de la loi électorale.
 
Ce report a donné le prétexte à une rébellion politique des autorités de fait d’Anjouan, qui ont organisé les élections à la date initiale en même temps que les autres îles, prétendant se conformer à la loi.
Bien sûr ces élections organisées à Anjouan ont été illégales puisque entre autres elles n’ont pas été supervisées par la Commission nationale Electorale et leurs résultats n’ont pas été validées et proclamées par la Cour Constitutionnelle..
 
2ème , il s’agit de la persistance du problème de partage de compétences entre l’Union et les îles, problème devenu chronique et  pourtant largement résolu par des lois votées à la régulière par l’Assemblée, certaines en 2ème lecture, validées par la Cour Constitutionnelle et même promulguées mais non appliquées par le gouvernement qui en a la responsabilité.
 
Je précise au passage que la seule loi de ce registre du partage de compétences qui a connu un début d’application est celle relative à la gestion des sociétés d’état et des établissements publics mais elle a été violée dans ses dispositions concernant les nominations des Directeurs Généraux et des Directeurs Régionaux, intervenues avant même la mise en place des Conseils d’administration.
 
Face à un tel constat de blocage, beaucoup de gens ont tendance à se poser ou à nous poser la question suivante : que fait l’Assemblée dans tout ça ?
 
Voici ma réponse, elle est en fait une autre question :
Que peut faire l’Assemblée ?
        Que peut-elle faire lorsque la constitution lui attribue le seul rôle de voter les lois ? Elle vote les lois, elle en a votées en quantité industrielle.
 
Malgré les mauvaises conditions de vie et de travail qui leur sont imposées par le gouvernement, les députés se sont toujours acquittés de leur mission de législateurs en toute conscience et dans le respect des intérêts du peuple et de la Nation , consentant ainsi à d’importants sacrifices.
 
Mais que peuvent-ils faire d’autre, face à un gouvernement qui n’est pas tenu de faire une déclaration de politique générale, qui n’est pas obligé de dire ce qu’il fait ni de rendre compte comment il le fait et de surcroît un gouvernement qui ne représente pas la majorité parlementaire, qui peut ne pas compter même un seul député à l’Assemblée ; en somme un gouvernement qui jouit de l’irresponsabilité constitutionnelle.
 
Ceci dit je suis tenté de poser à mon tour la question suivante :
 
Que peut faire le peuple souverain devant un Président qui ne peut plus se représenter aux électeurs échappant ainsi à la sanction populaire du suffrage universel ?  
 
La réponse est qu’il ne peut pas grand-chose, tout comme ses représentants élus ont du mal à se faire entendre.
 
Pourtant comme je viens de le rappeler, l’Assemblée ne cesse de s’exprimer, de faire des propositions et des recommandations, et d’offrir sa collaboration sur tous les sujets d’intérêt national et sur des questions intéressant la vie  des citoyens.
 
Qu’il s’agisse de l’occupation de l’île comorienne de Mayotte, du problème du séparatisme dans l’île d’Anjouan, de la cherté de la vie etc…. des sujets qui ont fait l’objet de résolutions votées à l’Assemblée et transmises au gouvernement et qui sont restées lettre morte alors que les problèmes soulevés demeurent la chasse jalousement gardée d’une minorité clanique qui agit dans une totale opacité.
 
Même les dossiers d’investissements qualifiés de prioritaires par le gouvernement connaissent la même opacité.
 
A titre d’exemple, l’année 2007 baptisée par le gouvernement année de l’habitat est sur le point de finir, alors que l’Assemblée ne dispose d’aucune information concernant le projet habitat, dit projet phare du Président ; ni ses objectifs, ni son financement, ni son évolution ; rien.
 
Ceci est valable pour presque tous les dossiers et même ceux qui ont obtenu l’autorisation de signature de l’Assemblée ne sont pas traités avec la transparence requise.
 
Nous n’allons pas continuer cette description obscure de l’Etat de notre nation, même si la tentation est forte étant donné la gravité de la situation qui prévaut dans le pays et qui  suscite en nous beaucoup d’inquiétudes.
 
Nous allons directement déduire que notre pays est confronté à un grave problème de mauvaise gouvernance.
 
Or nous sommes convaincu que seule une bonne gouvernance pourrait nous permettre de gérer de façon apaisée et efficiente le nouveau cadre institutionnel complexe, issu de la constitution de 2001, et gage de la réconciliation nationale comorienne.
 
Nous pensons que ce pays a besoin d’une bonne gouvernance qui commencerait par l’application sans restriction de la Constitution et des lois, une gouvernance qui créerait les conditions permettant à toutes les institutions de fonctionner correctement et de jouer pleinement et sereinement chacune leur rôle, une gouvernance qui empêcherait les exécutifs de l’Union et des îles de rechercher des arrangements au détriment de la loi, et qui obligerait les gouvernements de l’Union et des îles à faire preuve de rigueur et de transparence dans la gestion de la chose publique.
 
C’est enfin la bonne gouvernance qui permettrait au Président de l’Union de veiller à ce que toutes les institutions de l’Union concourent aux objectifs nationaux de paix, de stabilité, de concorde civile et oeuvrent ensemble au recouvrement de l’intégrité territoriale du pays, au respect de la démocratie et de l’Etat de droit.
 
Honorable Assistance, Mesdames et Messieurs 
 
        Comme nous l’avions prévu, la session que nous entamons aujourd’hui risque d’être déterminante pour l’avenir proche des institutions de ce pays car les députés se sont promis d’inaugurer un nouveau type de relation entre l’Assemblée et le Gouvernement.
 
        Cette relation, si elle doit exister, devra être faite de respect réciproque de compréhension mutuelle et de franche collaboration ou elle n’existera pas.
 
        La priorité des députés dans cette session n’est plus le vote des lois. D’ailleurs Cela ne semble pas être celle du gouvernement non plus puisqu’ aucun nouveau projet n’est parvenu à l’Assemblée à l’occasion de l’actuelle session ordinaire.
 
        Certes de part la Constitution le champ d’action de l’Assemblée est limité et son rôle réduit, comme je l’ai évoqué à l’instant.
 
        Il est vrai qu’elle est confrontée à des difficultés permanentes liées à ses relations difficiles avec tous les départements et services placés sous l’autorité du gouvernement tels que la Fonction Publique où ses mesures concernant la gestion de son personnel sont pratiquement ignorées, le Trésor Public où elle ne bénéficie d’aucun plan de décaissement, ses priorités étant toujours reléguées de manière unilatérale et parfois humiliante derrière les besoins toujours croissants et tous primordiaux du gouvernement qui se confond avec l’Etat, ignorant les droits des autres institutions de l’Union.
 
        Il en est de même pour le service logement qui méconnaît l’existence de notre institution et les Affaires Etrangères qui a exclu les députés et les hauts responsables de l’Assemblée de la liste des ayants droit au passeport diplomatique et qui les soumet à rude épreuve avant de leur octroyer éventuellement un passeport de service ; tout ceci par voie d’autorité, sans aucune explication.
        Malgré toutes ces difficultés, et ce n’est là que quelques exemples, notre préoccupation majeure à l’occasion de cette session est de trouver les voies et moyens de faire jouer à l’Assemblée un rôle plus important sur l’échiquier institutionnel national.
 
        Lorsque de plus en plus de voix se lèvent pour dénoncer des irrégularités à la Cour Constitutionnelle et remettre en cause sa crédibilité ; et quand le Président de la République qui avait annoncé il y a quelque temps qu’il était mal servi et parfois trahi, persiste dans son amertume en annonçant qu’il se sent seul dans l’exercice  des ses fonctions et va même jusqu’à parler de l’éventualité d’une démission dans un discours prononcé en public, et que peu de temps après, le Président de l’île Autonome de Ngazidja qu’on dit proche du Président SAMI et de son régime est reçu à grande pompe par les autorités autoproclamées d’Anjouan nous pensons que l’Assemblée doit se constituer en vigie et assumer plus de responsabilité pour pallier les incertitudes et autres interrogations sur l’avenir proche du pays.
 
        Elle doit pouvoir creuser pour trouver un cadre approprié où les échanges permettront de donner des réponses concrètes aux questions pertinentes qui se posent et où les réponses pourront se transformer en actes positifs.
 
        Dieu sait si les sujets de préoccupation sont nombreux et se situent à divers niveaux.
 
        L’Assemblée va devoir se préoccuper plus sérieusement de son autonomie administrative et financière conformément à la loi et aux traditions parlementaires, à la cotisation des députés à la Caisse de retraite, mais aussi et surtout des questions nationales plus importantes de l’occupation de l’île comorienne de Mayotte, du séparatisme dans l’île d’Anjouan, de l’application des lois votées et promulguées, des dossiers d’investissements, de la frénésie des missions gouvernementales effectuées à l’Extérieur etc...
 
        D’autres sujets de non moindre importance concernant à la fois la gouvernance et la démocratie dans notre pays, méritent aussi qu’on s’y attarde.
 
 
 
 
Ce sont entre autres ;
 
-         le rôle des médias publics dans le plurisme politique ;
-         la place des médias privés dans le débat politique ;
-         la place et le rôle des partis politiques dans la vie publique nationale.
 
Le respect de l’état de droit voudrait aussi que le parlement puisse demander des explications sur le cas d’un citoyen et de surcroît un responsable politique et  ancien haut dirigeant de notre pays emprisonné depuis plusieurs mois sans jugement ; n’est-ce pas là également un sérieux sujet de préoccupation où l’arbitraire semble l’emporter sur la présomption d’innocence pourtant garantie par le droit comorien, la déclaration universelle des droits de l’homme et des conventions internationales dont notre pays est signataire ?
 
L’actualité aussi nous impose ses propres éléments qui ont tous leur place dans nos réflexions et nos échanges ;
 
Je pense à l’interdiction faite par les autorités de fait d’Anjouan au vice-président de l’Assemblée le député Mohamed Djaanfari de prendre l’avion à Anjouan pour venir à Moroni participer à cette séance d’ouverture de la session, ce qui l’a obligé à se déplacer par un Kwassa-Kwassa jusqu’à Mwali avant de nous rejoindre ici.
 
Je veux parler aussi de la situation compliquée des étudiants comoriens de Madagascar et même de la rumeur de plus en plus répandue selon laquelle aux derniers jeux des îles de l’Océan Indien, la sélection comorienne de football aurait négocié sa de faite lors du match contre l’équipe malgache.
 
Honorable Assistance, Mesdames et Messieurs,
 
Voila brièvement annoncé l’essentiel du menu de cette session ordinaire d’octobre et l’esprit dans lequel nous comptons l’aborder.
 
Je pense que nous pouvons cette fois compter sur la collaboration franche du gouvernement pour l’intérêt supérieur de la Nation.
 
        Nous en appelons surtout au Président de l’Union qui selon l’article 12 de la Constitution que je cite : « est le symbole de l’Unité Nationale, le garant de l’intangibilité des frontières telles qu’internationalement reconnues ainsi que de la souveraineté de l’Union, l’arbitre et le modérateur du fonctionnement régulier des institutions fin de citation » pour qu’il appuie nos initiatives et encourage concrètement nos démarches qui n’ont d’autre but que d’éviter le pire à notre pays et de l’amener à fonctionner comme un pays normal où les dirigeants se respectent, respectent le peuple et les institutions et se conforment à la Constitution , aux lois et aux engagements internationaux.
 
C’est sur ce que je déclare ouverte la session parlementaire ordinaire d’octobre 2007 et je vous remercie de votre aimable attention.
Partager cet article
Repost0
15 octobre 2007 1 15 /10 /octobre /2007 15:56
LU POUR VOUS

Allocution de SEM le Chef de l’Etat, prononcée en langue nationale, à l’occasion de la présentation des voeux de l’Ide-el-Fitr
Discours en langue nationale
Nous vous proposons cet article publié sur le blog de Inoussa

L'élection, le débarquement ou ma démission

Dans son traditionnel discours à l'occasion de la fête de l'Ide-el-fitr, le chef de l'Etat a abordé plusieurs questions dont certaines relèvent de l'actualité brûlante. Pendant près de deux heures de temps, il s'est livré à un savant exercice d'auto-défense face à la pluie de critiques dont son régime fait aujourd'hui l'objet. Nous classons son discours par thème pour vous permette de mieux saisir ce qui s'est réellement dit au palais de Beit-salam ce jour de la rupture officielle du jeûne.

La dette des Comores et les précédents régimes

Le samedi 13 octobre, le président Sambi a sévèrement critiqué le bilan de ses prédécesseurs. « Personne n'a fait mieux que moi en seize mois » a-t-il dit. Selon lui, aucun chef d'Etat avant lui ne s'est jamais préoccupé de payer la dette extérieure des Comores. « Depuis mon élection j'en ai fait une de mes priorités. Grâce à cette volonté politique d'honorer nos engagements vis-à-vis de nos créanciers, la Banque africaine de développement (BAD) a apuré 70% de notre ardoise. Et la France, lors de mon entretien avec le président Sarkozy, a accepté de réunir ce mois d'octobre à Paris les partenaires des Comores pour voir comment payer les 30% restants » a déclaré le président. Il a signifié à l'assistance que le pays a aujourd'hui les mains liées. Et pour espérer bénéficier d'autres financements, il est urgent de s'acquitter de notre dette extérieure. « Détrompez-vous, sans l'aide internationale, nous ne pourrons rien. Le développement des Comores en dépend. Ce ne sont pas les maigres recettes des douanes et impôts qui vont nous suffire ».

La sécurité nationale et l'armée

« Grâce à l'appui d'un pays ami, nous venons de recevoir des armes, beaucoup d'armes qui mettent l'armée nationale à l'abri de tout besoin pour plusieurs années encore. Notre arsenal de guerre n'a jamais été aussi riche» a-t-il dit. Ces armes, selon lui, pourront aider au renforcement de la sécurité nationale. « S'il est un pays qui veuille bien nous aider, qu'il nous apporte des hélicoptères et autres moyens de transport, mais pas d'armes ».

La situation à Anjouan
« Si la communauté internationale ne parvient toujours pas à organiser une élection à Anjouan et si l'AND n'est pas intervenue à Anjouan, je m'engage ici à présenter ma démission ». La phrase a été suivie d'applaudissements bien nourris. Même s'il n'a donné aucune indication sur le délai au-delà duquel il mettra à exécution sa décision. Le président Sambi a regretté l'intransigeance du colonel Bacar qui nargue en permanence la communauté internationale. Il dit attendre comment l'Union Africaine gère le dossier anjouanais, mais, ajouta-t-il, « s'il arrive que la solution doit forcément être le débarquement militaire, l'armée nationale ira à Anjouan ». Plus loin, le chef de l'Etat a dit qu'il ne souhaite pas « être le destructeur d'Anjouan, c'est une grave responsabilité devant l'histoire ».

Les projets du président Sambi
Eau et électricité pour tous. Tel est le nouveau projet du président Sambi. Lors de ses descentes sur le terrain pendant le mois de ramadan, il a dit avoir constaté le besoin pressant de la population en eau et électricité. Par ailleurs, il a annoncé l'arrivée prochaine des bateaux de pêche promis il y a un an par l'Iran. Des ministres devront se rendre incessamment à Téhéran pour régler les derniers détails de ce projet.
Le président Sambi a, en outre, déclaré qu'il a de nombreux projets en tête, mais il se garde de les citer. « L'île de Mohéli, j'ai un grand projet pour vous. Bientôt, l'avenir vous sourira » a-t-il dit.

Djabal Tv dans le collimateur
Au passage, le président a égratigné la station de télévision Djabal TV qui, selon lui, assure la promotion de Mohamed Bacar moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. « Comment, alors que la liberté d'expression est muselée à Anjouan, Djabal Tv arrive-t-elle à couvrir Anjouan ? » s'est-il posé la question avant de poursuivre : « Certains vous appellent déjà Djabal Mille collines pour le très mauvais service que vous rendez à la nation».

A l'adresse des Anjouanais
« Anjouanais, votre pire ennemi n'est pas seulement Mohamed Bacar, mais vous en avez également à Ngazidja et à Mohéli » a dit le président Sambi, allusion à cette campagne anti-anjouanaise qui commence à inquiéter en haut lieu. « On vous dit d'aller rejoindre vos frères à Anjouan, qui dit qu'on ne me le dira pas demain ? Ces gens-là ne vous veulent pas du bien et travaillent pour la désintégration du pays ». Il a ensuite appelé les Wangazidja à ne pas compromettre les projets en cours de réalisation dans l'île à travers des manœuvres et autres actions susceptibles de faire fuir les investisseurs étrangers.

Une charge contre les fonctionnaires
« J'ai seize mois depuis mon élection, et les fonctionnaires ne me doivent rien pendant tout ce temps. J'ai tout payé, aucun arriéré de salaire » a déclaré le chef de l'Etat, péremptoire. « Vous représentez 2% de la population et tous les efforts que nous faisons, c'est de vous payer régulièrement. Pendant ce temps, vous ne faites aucun effort alors que l'on a sacrifié le reste de la population pour vous. Le montant de la masse salariale nous aurait pourtant permis de faire tant de choses, de donner l'eau à des régions entières par exemple ».

Des prières collectives contre les auteurs de détournement des deniers publics
« Je n'ai détourné aucun rond, aucune pitoussi depuis que je suis là. Mais, je ne peux prendre la défense de personne, je parle de moi et vous pouvez être rassurés » a dit le président Sambi. Aux auteurs de détournements de deniers publics, il propose à la population de faire des prières collectives dans les différentes mosquées pour demander à Dieu de les rendre impuissants, de ne jamais donner d'enfant et de finir dans le dénuement.

Situation des étudiants comoriens à Madagascar
« Nous avons fourni beaucoup d'efforts pour ces étudiants. Grâce à l'aide d'un pays ami, les étudiantes ne paient aujourd'hui ni loyer, ni électricité. Des foyers ont été mis à leur disposition à Tana, Majunga, Tamatave et bientôt à Diego ». S'agissant du problème relatif au visa, il a dit qu'il n'y peut rien, ni même le président malgache. « C'est une loi de l'assemblée. Personne ne peut aller contre. Tout est budgétisé. Et ce problème ne concerne pas que les Comoriens, mais toutes les autres nationalités, des Chinois, des Français ». Selon le président Sambi, les droits de visa des étudiants comoriens représentent une énorme bagatelle à Madagascar, soit des milliards de francs malgaches.

Désaveu de son entourage
« Vous me permettrez d'être un peu long, histoire de bien me défendre parce que personne ne me défend, mon équipe » a-t-il dit. Une pierre dans le jardin du gouvernement après la fameuse phrase : « Je suis mal servi et parfois trahi ».
Partager cet article
Repost0
28 septembre 2007 5 28 /09 /septembre /2007 20:04
 Vous êtes certainement impatients de savoir ce que notre Président a raconté hier à l’ONU.
A-t-il parlé de Mayotte ? A-t-il évoqué la crise séparatiste qui ronge notre pays ? etc
 
Eh bien vous n’avez qu’à cliquer ICIpour avoir une réponse à toutes vos questions.

Bien évidemment
, Vos commentaires nous intéressent.
 
HALIDI-BLOG-COMORES
Partager cet article
Repost0
6 juillet 2007 5 06 /07 /juillet /2007 18:13
06 juillet 1975 - 06 JUILLET 2007 : 32 ans d'INDEPENDANCE DES COMORES : DISCOURS DU PRESIDENT DE L'UNION DES COMORES

A l'occasion de la commémoration du 32 eme anniversaire de l'indépendance des Comores, vous trouverez ci-dessous le discours prononcé cet après midi par le Président de l'Union, Monsieur Ahmed Abdallah Sambi à Moroni

UNION DES COMORES
Unité – Solidarité – Développement 
---------------
 
 
 
 
Message à la Nation
 
De Son Excellence
Monsieur AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI
 
Président de l’Union des Comores
 
A l’occasion de la fête nationale du 06 juillet 2007
 
 
ﺃﻋﻮﺫ ﺑﺎ ﷲﻣﻦﺍﻟﺸﻴﻄﺎ ﻥ ﺍﻟﺮﺟﻴﻢ
 
ﺍﺍﻟﺤﻤﺪﷲﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻴﻦ ﺭﺏ ﻭﺍﻟﺼﻼﺓ ﻮﺍﻟﺴﻼﻡ ﻋﻠﻰﺃﺸﺮﻑ ﺍﻷﻧﺒﻴﺂﺀ ﻭﺍﻟﻤﺮﺳﻠﻴﻦ ﻭﺣﺒﻴﺐ ﺭﺏ ﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻴﻦ ﺳﻴﺪﻧﺎﻣﺤﻤﺪ ﻭﻋﻟﻰﺁﻝ ﺑﻴﺘﻪ ﺍﻟﻃﻴﺒﻴﻦ ﺍﻟﻃﺎﻫﺮﻳﻥ ﻭﺃﺻﺤﺎﺑﻪ ﺍﻷﻭﻓﻴﺂﺀﺍﻟﻤﻨﺘﺠﺒﻴﻦ
 
ﺃﻣﺎﺑﻌﺪ
 
ﺍﻟﺴﻼﻡﻋﻠﻴﻜﻢ ﻭﺭﺣﻤﺔ ﺍﷲ ﻭﺑﺮﻛﺎﺗﻪ
 
Comoriennes et Comoriens,
 
Mes Chers Compatriotes,
 
La commémoration du 32ème anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance, m’offre une nouvelle fois l’occasion de vous souhaiter à toutes et à tous, une bonne et heureuse fête et d’évoquer avec vous, les défis actuels et futurs que nous devons relever ensemble, dans la construction de notre patrie.
 
Permettez-moi tout d’abord, à l’occasion de cette fête nationale, de renouveler en votre nom, toute notre gratitude à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux. Ainsi, je remercie les représentants du corps diplomatique et des organisations internationales, accrédités aux Comores, pour leur présence, leur disponibilité permanente et leur accompagnement de toujours. .
 
Aux comoriennes et comoriens, membres civils et militaires de la commission nationale d’organisation de la fête nationale, ceux des commissions des îles ainsi que les représentants des organisations sociales et des mouvements sportifs, qui, malgré la conjoncture et les circonstances, ont œuvré pour l’organisation de cette célébration, j’adresse toutes mes félicitations et les assure de la gratitude de la patrie.
 
Le 6 juillet 1975, constitue le magnifique couronnement de la lutte pacifique menée par notre peuple valeureux pour la liberté, la dignité et la libre détermination.
 
Je voudrais alors, en ce jour mémorable, ou nous commémorons un événement national aussi glorieux, qui a permis à notre peuple d’affirmer sa fierté et de recouvrer sa souveraineté, saluer, avec un profond respect, le patriotisme sincère dont ont fait preuve les générations, les leaders et les dirigeants de l’indépendance.
 
En décorant ce matin, ceux d’entre eux, qui poursuivent avec nous aujourd'hui, l'œuvre de construction du pays, j’ai voulu leur réaffirmer la considération constante et la sollicitude continue de la Nation, de même que le respect que nous devons, à la place qui est la leur et aux efforts qu'ils ont fournis, au service de la patrie. J’ai voulu ainsi, souligner qu’ils constituent des modèles pour nos jeunes générations.
 
En effet, l’honneur d'appartenir à ces îles généreuses doit être un point commun pour toutes les filles et tous les fils de ce pays, à l'intérieur comme à l'extérieur, quelles que soient leurs tendances et leurs sensibilités.
 
Le désir de se mettre au service de la patrie, de préserver son intégrité et de garder les Comores constamment présentes dans leurs cœurs et dans leurs esprits doit devenir un comportement naturel.
 
Si j’ai pris sur moi, l'engagement de réaliser le changement et de combattre la misère économique dans laquelle se trouve la grande majorité des Comorien, c’est que pour moi, préserver l'intégrité et la dignité de la patrie c’est aussi la promotion de l'économie nationale, afin qu'elle constitue une base solide pour le progrès et la prospérité et donne sa dignité à chaque comorien.
 
Éloigner le pays des danger qui menacent de balayer son entité, d'emporter les acquis de son indépendance, c’est aussi procurer à chaque comorien une nourriture saine, un habitat décent, des soins médicaux accessibles et une éducation exemplaire.
 
La misère économique porte atteinte à la souveraineté des Etats et à la liberté de ses citoyens, et fait, de leur indépendance, une indépendance sans fondements et sans supports.
 
Mes chers compatriotes,
 
La célébration de la fête nationale du 6 juillet, coïncide cette année, avec la prise de fonction des nouveaux présidents des Iles Autonomes de Ngazidja et de Mwali.
 
Je réitère mes chaleureuses félicitations et mes vœux les plus sincères de réussite dans leurs nouvelles fonctions, à mes frères Mohamed Abdouloihabi et Mohamed Ali Saïd respectivement Présidents des Îles Autonomes de Ngazidja et de Mwali.
Je rends hommage à la responsabilité et la dignité avec lesquelles, les autorités et la population de Ngazidja et de Mwali, ont respecté le processus électoral et tenu des élections présidentiels exemplaires, libres, démocratiques et transparentes, les 10 et 24 juin derniers.
 
Je voudrais remercier solennellement les électeurs et électrices de ces deux îles, pour le calme qu’ils ont su garder, leur grande capacité de compréhension et leur rejet ferme du désordre et des appels au soulèvement.
 
Je voudrais également saisir cette occasion pour renouveler la profonde reconnaissance et la gratitude du peuple et du Gouvernement comoriens, pour l’élan de solidarité africaine qui s’est manifestée, une fois encore, en faveur de notre pays, à travers la grande contribution de la République d’Afrique du Sud, dans le cadre de la supervision et de la sécurisation des élections présidentielles des îles.
 
Je remercie enfin nos partenaires du Système des Nations Unies, de l'Union Européenne et de la Ligue des Etats Arabes, pour leur généreuse contribution au financement de ces élections.
 
Mes chers compatriotes,
 
J’ai entendu votre appel sincère et le message que vous m’avez adressé, en élisant Monsieur Mohamed Abdouloihabi à Ngazidja et Mohamed Ali Saïd à Mwali.
 
J’ai compris que vous attendez de ma part et de la part du Gouvernement de l’Union, des solutions urgentes et appropriées, aux problèmes de la vie quotidienne difficile, à laquelle vous êtes confrontés.
 
C’est pourquoi, je voudrais redire à mes frères et amis Présidents des îles Autonomes de Ngazidja et de Mwali, toute ma disponibilité à œuvrer ensemble et en harmonie avec eux, pour que la politique de développement entamée au niveau national puissent compléter celle des îles, leur permettre de parvenir à prospérité et les aider à aller de l’avant. 
 
Je leur renouvelle ma détermination à œuvrer de concert avec eux, pour le renforcement de l’unité nationale dans le respect de l’autonomie de chacune de nos îles sœurs et pour la poursuite des chantiers de développement qui nous avons lancés.
 
Puisque désormais, nous avons enterrés les conflits de compétences, c’est dans l’entente entre les institutions des îles et de l’Union que nous engagerons la bataille du développement socio-économique de nos îles y compris celle d’Anjouan, dès lors que nos frères d’Anjouan, auront à leur tour choisi librement leur dirigeant.
 
Je reste convaincu que c’est ensemble, avec le soutien de tous nos concitoyens, de l’intérieur et de la diaspora, et sous la bénédiction d’Allah, que nous réussirons le redressement de notre pays.
 
Comoriennes et Comoriens,
 
La célébration de la fête nationale du 6 juillet, revêt aussi cette année, un caractère grave et particulier.
 
En effet, notre pays traverse à nouveau, depuis plusieurs semaines, des moments difficiles et dramatiques.
 
 
L’île Autonome d’Anjouan et sa population sont, depuis le 02 mai dernier, pris en otage par une rébellion armée, dirigée par la dictature implacable du Colonel Mohamed Bacar, ancien Chef de l’Exécutif de cette île qui, défiant l’autorité de l’Union et les mises en garde de l’Union Africaine, a organisé une mascarade d’élection le 10 juin dernier et s’est autoproclamé président de l’Ile.
 
A Anjouan, nous assistons à des actes relevant de la criminalité, commis par de prétendues autorités qui, par tous les moyens, veulent précipiter à nouveau les Comores, dans les pires moments du séparatisme.
 
Ce comportement irresponsable, qui menace gravement l’unité national de notre pays, son intégrité territorial, ainsi que sa cohésion sociale, reçoit la complicité de personnes qui, hier encore, occupaient de hautes fonctions dans ce pays, mais qui aujourd’hui ont abandonné le chemin de l’unité et de la réconciliation.
 
En tant que Premier Magistrat de ce pays, je ressens douloureusement et profondément, avec tous les comoriens qui m’ont massivement confié la lourde et exaltante tache de conduire à leur destinée, l’offense ainsi faite à la Nation comorienne.
 
Comme vous le savez, je reviens d’Accra, la capitale de la République du Ghana où se tenait, du 1er au 3 juillet, la 9ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de l’Union Africaine.
 
Devant mes pairs, j’ai pu exprimer la gratitude de notre pays envers la communauté internationale, pour son précieux soutien pour sa détermination à continuer à accompagner le gouvernement comorien dans la recherche d’une solution rapide à la crise anjouanaise.
 
J’y ai particulièrement remercié l’Union Africaine, pour son assistance dans la sécurisation des élections et pour la rapidité avec laquelle elle a réagi aux derniers développements de la situation à Anjouan.
 
La réunion, au Cap, en République d’Afrique du Sud, du Comité Ministériel des Pays de la Région sur les Comores, a fermement exigée la mise en œuvre immédiate et inconditionnelle des mesures prises, notamment l’annulation de la mascarade d’élections d’Anjouan, le déploiement de la Mission de sécurisation de l’Union Africaine dans l’île, la tenue d’élections libres dans l’île avec notamment le cantonnement de la force de gendarmerie d’Anjouan lors de ce scrutin et en vue de son désarmement.
 
Mais la délégation ministérielle, conduite par Son Excellence Dr ZUMA, Ministre des Affaires Etrangères de la République d’Afrique du Sud, et dépêchée aux Comores pour assurer le suivi de cette réunion, a quitté les Comores sans avoir pu s’assurer de la mise en œuvre effective des décisions du Cap, par la partie anjouanaise.
 
Ainsi, l’Union des Comores s’est trouvée dans l’obligation de prendre ses responsabilités car la situation qui prévaut dans l’île d’Anjouan, où les libertés fondamentales et les droits de l’Homme sont bafoués tous les jours, exigeait du gouvernement comorien une réponse ferme et urgente.
 
Aussi, l’Union des Comores, qui a toujours fait preuve de patience et qui a toujours privilégié le dialogue pour trouver des solutions aux défis lancés par les séparatistes anjouanais, depuis plus de 10 ans, doit-elle aujourd’hui trouver les voies appropriées pour que à notre pays retrouve la paix, la stabilité et le développement.
 
C’est pourquoi, au moment où les sollicitations et les exhortations de l’Union Africaine et de nos partenaires tendent vers des mesures d’apaisement, notre Gouvernement a accepté de discuter des dispositions permettant la tenue des élections dans l’île d’Anjouan et de régler définitivement la question des compétences dévolues aux entités autonomes. 
 
Ainsi, je demanderais à tous les comoriennes en général et aux anjouanais en particulier, de rester calmes et vigilants, car leur courage et leur patience, qui méritent la reconnaissance et l’estime de tous, seront récompensés.
 
Je voudrais surtout, en ce jour où nous célébrons l’indépendance des Comores, événement qui il y a 32 ans, a donné aux Comores sa dignité et aux Comoriens leur fierté, dire à mes chers compatriotes de l’Ile d’Anjouan, que dans la terrible épreuve qu’ils traversent et les souffrances qu’ils endurent, je suis avec eux et que rien de ce qui est en mon pouvoir ne sera épargné pour leur apporter au plus tôt le réconfort nécessaire, les soulager et mettre fin le plus vite possible à leur calvaire.
 
Les moments de désarroi et de doute créés par ces événements malheureux que tous les patriotes comoriens ressentent si douloureusement, ont une fin qui, avec l’aide de Dieu n’est pas si loin.
 
Mes chers compatriotes,
 
Depuis mon accession à la magistrature suprême de ce pays, j’ai toujours eu le souci d’inscrire mon action dans la recherche de solutions appropriées à vos préoccupations et à vos problèmes quotidiens.
 
J’ai ainsi confié au Gouvernement que j’ai nommé en mars dernier la tache d’œuvrer pour apporter des solutions durables à la pauvreté et à la précarité.
 
Grâce à Dieu qui nous a gratifié de ses bienfaits durant la première année de mon investiture, tous les signes de reprises et de retour de la confiance et de l'investissement sont là.
 
C’est pourquoi, il convient de se pencher sur la tache qui attend le Gouvernement dans les semaines et les mois à venir et qui s’articulent autour de ces axes :
 
-         L’assainissement des finances de l'Etat et la concrétisation du dialogue engagé avec nos partenaires internationaux;
-         Le démarrage des travaux des chantiers dans le domaine des infrastructures;
-         La poursuite et la consolidation de notre politique d'ouverture envers les investisseurs ;
-         La promotion de l'auto-emploi et la lutte contre le chômage;
-         L’appui aux secteurs sociaux et la solidarité envers les plus démunis;
 
Dors et déjà, je souhaite adresser en votre nom, notre gratitude aux autorité de la BAD qui vient d’envoyer un signal fort à l’ensemble des partenaires de notre pays, en procédant à la remise de 9 milliards de francs, soit 75% de notre dette envers cette institution, et en donnant à l’Union des Comores le statut pays post-conflit.
 
Les prochaines négociations avec le Conseil d’Administration du FMI, ouvrent à nouveau la possibilité d’un effacement total de la dette publique de notre pays
 
Comme vous le savez tous, la réussite de l’ensemble de ces points passe par la consolidation de l'Unité Nationale et le renforcement de la stabilité du pays.
 
Mes chers Compatriotes,
 
A travers la situation qui prévaut à Anjouan, vous avez pu mesurer la fragilité de nos jeunes institutions et du processus de réconciliation nationale qui a permis de les mettre en place.
 
C’est pourquoi, nous devons tous prendre garde, et ne pas laisser prospérer la discorde, la division et les discours de haine ou triompher.
 
Nous devons tous faire preuve de patriotisme et considérer que la crise actuelle, est d’abord et avant tout un problème national.
 
Afin de relever ce défi et me permettre d’accomplir la tâche pour laquelle vous m’avez élu, j’ai besoin de pouvoir compter sur vous et sur notre foi en Dieu qui est aussi notre force essentielle.
 
J’ai besoin de pouvoir m’appuyer sur cette précieuse ressource car plus que jamais notre pays a aujourd’hui besoin de trouver dans ses forces morales et dans sa capacité à mettre ses citoyens à contribution, la volonté de s’unir et d’aller de l’avant, pour le bien de tous les comoriens et dans l’intérêt supérieur de la Nation.
 
J’ai confiance à Allah le TOUT-PUISSANT à qui j’adresse mes louanges pour sa bénédiction, sa protection et son soutien, dans la lutte que je continue de mener contre le désespoir, la pauvreté et le chômage.
 
J’ai confiance envers les Comoriens qui, dans les moments ultimes, savent donner le meilleur d’eux même et fournir l’effort nécessaire pour surmonter les épreuves, afin de s’en sortir plus unis et plus forts.
 
Vive la solidarité internationale,
Vive le peuple comorien, dans la paix, l’unité et la cohésion,
Vive l’Union des Comores,
 
Je vous remercie.
 
Partager cet article
Repost0
3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 10:53
Vous trouverez ci-dessous :

ALLOCUTION

du Président de l'Union des Comores, Monsieur Ahmed Abdallah Mohamed SAMBI,
Au neuvième Sommet de l'Union Africaine
A Accra (Ghana)

Du 1er au 3 juillet 2007
______


Excellence Monsieur Le Président ;
Excellences Messieurs les Chefs d'Etats et de Gouvernement ;
Excellences Messieurs les Chefs de délégation,
Honorable assistance ;
Mesdames et Messieurs,

Ma délégation et moi-même sommes heureux de nous retrouver en République du Ghana, ce pays qui est une démocratie stable en plein essor économique et qui fut le premier pays, au Sud du Sahara, à se défaire du joug colonial.

Permettez-moi, Monsieur le Président KUFUOR de vous remercier, au nom de ma délégation et en mon nom propre et de remercier le peuple et le Gouvernement ghanéens pour la chaleur de l'hospitalité dont nous bénéficions ici, dans cette belle ville et pour les bonnes dispositions prises pour assurer la réussite de notre Sommet.

Je saisis également cette opportunité pour exprimer nos félicitations les plus chaleureuses au Président de la Commission, Son Excellence Alpha Omar Konaré, pour la sagesse et le professionnalisme avec lesquels il assume ses fonctions, à la tête de notre Commission ainsi que nos sincères remerciements pour la grande disponibilité dont il a toujours manifestée à l'égard de mon pays

Monsieur le Président,
Excellences Mesdames et Messieurs

Notre continent est confronté à diverses difficultés dont la résolution conditionne la stabilité de chacun de nos pays.

Le Gouvernement de l'Union, thème central de notre Sommet est, dans ce sens, pertinent et judicieux.

La création d'un Gouvernement de l'Union devant aboutir à la concrétisation des Etats-Unis d'Afrique reste pour mon pays, non seulement le prolongement naturel du mouvement panafricaniste né de l'héritage historique et du besoin impératif pour les peuples du continent et la diaspora de retrouver leur dignité après des siècles d'esclavage et de domination, mais aussi la seule et unique opportunité de parvenir à un salut durable de l'Afrique.

En effet, si nous réussissons à promouvoir l'unité et la solidarité de nos Etats africains, nous donnerons une formidable occasion à nos nations de s'exprimer d'une seule voix et nous ferons, ainsi, de notre Organisation, plus qu'un outil de coopération, un outil d'intégration, avec de réels pouvoirs.

Seul un Gouvernement fort et solidaire pourra s'imprégner des problèmes du continent, leur apporter des solutions rapides et durables et faire entendre la voix de l'Afrique face aux défis de la mondialisation.

Il est évident que le travail réalisé au sein des groupements régionaux est hautement appréciable et mérite notre reconnaissance.

Toutefois, seule une unité beaucoup plus renforcée nous permettra d'affronter la concurrence des grands ensembles économiques mondiaux, et de réaliser une réelle intégration économique soutenue.

C'est dans le souci de pouvoir surmonter efficacement tous les problèmes que connaissent nos pays que six Ministères pourraient constituer l'ossature de notre Gouvernement à savoir, les Ministères de la Défense, des Finances et de l'Economie, des Infrastructures, de l'Agriculture, de l'Habitat et bien entendu le Ministère des Affaires Etrangères, qui se ferait le porte-parole de nos pays à chaque fois qu'un consensus serait trouvé sur un thème commun à défendre ou à promouvoir.

Le choix des secteurs suscités traduit l'urgence de trouver des solutions appropriées notamment en ce qui concerne le règlement rapide et durable des conflits et la lutte contre le terrorisme et les trafics illicites, le renforcement de l'intégration économique régionale et le combat en faveur de l'annulation de la dette, l'éradication de la famine et la lutte contre la précarité qui crée un grand sentiment d'infériorité chez nos populations.

Ainsi, l'Afrique qui dans dix ans, aura un milliard d'habitants sera capable de se faire une place sur la scène politique et économique mondiale en parvenant dès maintenant, à former un bloc uni et à accélérer la création d'une gouvernance politique et économique intégrée.

Certes l'on peut se réjouir des avancées significatives enregistrées dans certains pays frères en matière économique et sécuritaire.

Certes de nombreux foyers de conflits sont en voie de règlement pacifique.

Toutefois, c'est à travers la mise en place d'un Gouvernement de l'Union que nous serions capables d'apporter des réponses communes, rapides mais aussi et surtout durables aux conflits persistants et à leurs effets dévastateurs sur le continent.

Excellences ;
Honorable Assistance ;

Mon pays, l'Union des Comores avait su, avec l'appui et l'accompagnement de pays et d'organisations amis et principalement l'Union Africaine, prendre le chemin de l'unité et de la réconciliation. Aujourd'hui, il connaît à nouveau des moments dramatiques.

En effet, la population anjouanaise est depuis le 02 mai dernier, aux mains d'une rébellion armée caractérisée, dirigée de main de fer par le Colonel Mohamed Bacar, ancien Exécutif de cette île qui, s'emploie par tous les moyens, à faire revenir les Comores dans les heures sombres du séparatisme.

Alors que les deux îles de Grande-Comore et de Mohéli ont dignement respecté le processus électoral et tenu des élections présidentiels sécurisées et supervisées par la Communauté internationale et plus particulièrement l'Union Africaine les 10 et 24 juin derniers, la rébellion anjouanaise a défié l'autorité de l'Union et les mises en garde de l'Union Africaine, en organisant une mascarade d'élection le 10 juin dernier.

Le Président de l'Union des Comores que je suis, reste aujourd'hui sous interdiction de fouler le sol anjouanais, une partie intégrante du territoire national où le peuple comorien m'a massivement investi de la noble mais difficile tâche de veiller à sa destinée.

Ainsi, je voudrais exprimer notre vive gratitude à l'endroit de la communauté internationale pour son précieux soutien et notamment la France, notre partenaire séculaire, qui vient de nous renouveler sa détermination à continuer à accompagner le gouvernement comorien dans la recherche d'une solution rapide à la crise anjouanaise.

Je voudrais plus particulièrement remercier notre Organisation, l'Union Africaine, pour la promptitude avec laquelle elle a réagi à ces derniers développements de la situation dans mon pays.

C'est en effet à son instigation, que s'est réunie au Cap, en République d'Afrique du Sud, le Comité Ministériel des Pays de la Région sur les Comores, pour discuter de la situation à Anjouan.

La fermeté du communiqué émis à l'issue de cette réunion du Cap, avait fait renaître l'espoir dans mon pays puisqu'il exigeait la mise en œuvre immédiate et inconditionnelle de ses mesures notamment l'annulation de la mascarade d'élections d'Anjouan, le déploiement de la Mission de sécurisation de l'Union Africaine dans l'île, la tenue d'élections libres dans l'île avec notamment le cantonnement de la force de gendarmerie d'Anjouan lors de ce scrutin.

Une délégation ministérielle, conduite par Son Excellence Dr ZUMA, Ministre des Affaires Etrangères de la République d'Afrique du Sud, a été dépêchée aux Comores pour assurer le suivi de cette réunion.

Malheureusement elle a quitté les Comores sans avoir pu s'assurer de la mise en œuvre effective des décisions du Cap, par la partie anjouanaise.

Profitant des excellentes conditions de travail qui nous sont offertes à Accra, j'ai demandé à mon Ministre des Relations Extérieures de consulter ses homologues de la Région, pour accélérer le respect des décisions arrêtées au Cap, d'autant plus que le mandat de la Mission d'Assistance Electorale et Sécuritaire de l'Union Africaine arrive à terme, dans les prochains jours.

Monsieur le Président ;
Auguste Assemblée ;

L'Union des Comores a toujours eu recours à notre Organisation chaque fois que de besoin, pour trouver des solutions aux défis lancés par les séparatistes anjouanais, depuis plus de 10 ans maintenant.

Mon Gouvernement a toujours fait preuve de patience, sachant pouvoir compter sur notre Organisation, qui s'est toujours montrée très attachée à la résolution des conflits en Afrique et de la crise comorienne.

Je saisis d'ailleurs cette opportunité qui m'est offerte ici, pour réitérer, au nom du peuple et du Gouvernement comoriens, notre profonde reconnaissance et notre gratitude, pour l'élan de solidarité africaine, qui cette fois encore, s'est exprimé en faveur de notre pays, sous la coordination de la République d'Afrique du Sud, dans le cadre de la supervision et de la sécurisation des élections présidentielles des îles.

Toutefois, la situation qui prévaut dans l'île d'Anjouan, où les libertés fondamentales et les droits de l'Homme sont bafoués tous les jours, exige du gouvernement comorien mais aussi de notre Organisation, une réponse ferme et urgente.

Ainsi, nous lançons un appel solennel à tous les pays membres de notre Organisation, vous qui avez toujours partagé avec nous, le souci de bâtir un pays prospère, dans la paix, la démocratie et l'Etat de droit, à nous aider, à parachever le processus démocratique engagé, afin de mettre un terme définitif aux souffrances créés par la rébellion anjouanaise à travers la tenue, dans les meilleurs délais possibles, des élections présidentielles des îles à Anjouan.

Excellences ;

La persistance des conflits en Afrique, l'insécurité, les maladies et le sous-développement en général sont autant d'éléments qui justifient la nécessité de trouver une nouvelle approche pour sortir nos pays de l'incertitude.

L'Afrique toute entière attend de ce Sommet d'Accra un signal fort de l'engagement de nos pays à défendre l'idéal du panafricanisme qui reste la seule alternative capable d'ouvrir la voie à un meilleur avenir, fondé sur la paix, la stabilité et le développement durable.

Il est donc de notre devoir de répondre, sans passion et avec enthousiasme, aux attentes légitimes de ces peuples que nous avons l'honneur de représenter devant cette auguste Assemblée.

Je vous remercie.
Partager cet article
Repost0
29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 11:18
LE PRESIDENT DE L’UNION DES COMORES, MONSIEUR AHMED ABDALLAH SAMBI FAIT SON BILAN APRES UN AN DE POUVOIR
 
Le Président de l'Union des Comores A.A.SAMBI s'est adressé le 26 mai 2007 à la Nation à l'occasion du premier anniversaire à la tête de la magistrature suprême
 
Ci-dessous son discours :
 

Comoriennes et Comoriens
Mes chers compatriotes,

Assalam Alaïkoum Oiroihmatoullahi Oibarakatouh.

Ce jour du 26 mai 2007, marque une année depuis que vous m'avez investi de la charge de la Magistrature Suprême de notre pays. Cette date anniversaire est la concrétisation de votre volonté, vous, peuple comorien, de me voir présider à la destinée des Comores.

En ce moment mémorable, marquant ce premier anniversaire, j'éprouve un immense plaisir de partager avec vous, la joie qui m'anime, à l'occasion de cet anniversaire.

Je voudrais saisir également cette opportunité pour vous exprimer toute ma reconnaissance et mes remerciements les plus fraternels, pour votre soutien indéfectible et votre solidarité, en faveur de la politique de développement que j'ai mise en œuvre au service de notre pays.

Permettez-moi, avant toute chose, de réaffirmer toute ma confiance à Allah le TOUT-PUISSANT, et de lui exprimer humblement mes remerciements les plus sincères pour sa bénédiction et sa protection dans la noble cause de la lutte que je continue de mener contre le désespoir, la pauvreté et le chômage.

Comme je l'ai toujours mentionné dans mes discours, mon souhait est de devenir le meilleur serviteur de mon peuple, le constructeur de ce pays, Père du développement et de la modernisation des Comores.

Grâce à votre appui, à votre sens de responsabilité, à votre patriotisme et à votre détermination, nous parviendrons à construire un pays fort et solide. Le développement de ce pays n'est pas l'affaire d'une seule personne, mais de chacun de nous tous.


Mes Chers compatriotes,

Mon rêve de toujours servir fidèlement mon peuple reste ma préoccupation majeure et je suis bien déterminé à aller de l'avant, et quels que soient le prix et les obstacles de toute nature, nous allons triompher dans ce combat pour le bien-être de notre nation.

Un an après, il convient de jeter un regard sur le chemin parcouru et également de nous projeter sur l'avenir. Globalement, le pays se porte beaucoup mieux. Tous les indicateurs montrent que nous sommes entrain de sortir du gouffre dans lequel nous étions plongés. Ces derniers mois ont été marqués par le retour de la confiance et de l'investissement. Notre pays a gagné en crédibilité, au delà des espoirs les plus optimistes.

Nous avons hérité d'une situation financière dégradée marquée par l'accumulation des arriérés des salaires des agents de l'Etat. Les mesures d'assainissement des finances publiques ont permis au Gouvernement, depuis le mois de septembre 2006, de mettre en place un mécanisme de sécurisation des salaires, grâce auquel les agents de l'Etat perçoivent leurs salaires régulièrement à la fin du mois.

Les mesures de redressement des finances publiques ont porté des fruits au-delà de nos espérances, car comme vous avez pu le suivre, nos partenaires financiers ont reconnu la volonté du gouvernement d'assainir les finances de l'Etat. C'est pourquoi le Fonds Monétaire International (FMI) s'est montré disposé à aller, très prochainement, vers la signature d'un Programme.

Ce dernier ouvre la voie à l'admission des Comores à l'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE) conduisant à la réduction du poids de la dette extérieure, estimée à plus de 108 milliards de francs comoriens. Vous savez qu'un tel Programme est soutenu financièrement par cette institution, à hauteur de 4,5 milliards de francs comoriens sur trois ans.

Il est aussi et surtout un signal fort donné aux autres partenaires financiers et marque le retour de la confiance.

Des contacts ont été établis avec le Club de Paris, qui a donné son accord pour un rééchelonnement de notre dette vis-à-vis de la France et de l'Italie, et l'organisation prochaine d'une réunion de tous nos créanciers bilatéraux.

Le dialogue rompu avec la plupart de nos créanciers a été renoué. C'est ainsi que le Fonds Koweitien, le Fonds Abu Dhabi, le Fonds Saoudien, la Banque Islamique de Développement (BID) et l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) se montrent disposés à reconsidérer notre dette envers eux et à nous sortir des listes noires dans lesquelles nous étions relégués.


Un plan de rééchelonnement a d'ores et déjà été négocié avec la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), le 15 mars dernier.

Par cet accord, la BADEA nous accorde l'apurement de nos arriérés dont le montant s'élève à 10,5 milliards de francs comoriens sur une période de 17 ans, avec un allègement conséquent au cours de la période 2007-2009. Le Fonds Koweitien nous a également accordé un rééchelonnement de l'ensemble de notre dette qui s'élève à 9,8 milliards de francs comoriens sur 40 ans, avec un délai de grâce de 16 ans, au taux de 1%.

La Banque Africaine de Développement (BAD) a pour la première fois dépêché une mission d'administrateurs à Moroni, qui a remis un rapport très favorable à notre pays.

C'est pourquoi, à la suite de son Assemblée Annuelle qui s'est tenue à Shanghai, au cours de ce mois de mai, nous avons reçu l'assurance que l'admission des Comores, comme un pays post conflit, sera examinée lors du prochain Conseil d'Administration de la BAD. Ce qui nous permettra de mettre en application un dispositif de remboursement des arriérés de la dette des Comores envers cette institution, qui s'élèvent à 11,8 milliards de nos francs, et nous autorisera l'accès à de nouveaux crédits.

La diminution du service de la dette envers nos créanciers se traduira par une plus grande disponibilité de nos recettes pour soutenir, en particulier, les secteurs sociaux que sont la Santé et l'Education.

La reprise du dialogue avec nos partenaires et l'effacement des Comores des listes des pays non solvables nous permettront d'accéder à de nouveaux crédits afin de relancer l'investissement public et engager un programme de grands travaux. Un tel programme soutiendra la croissance économique.

Nos partenaires de premier plan tels que la France, la République Populaire de Chine, l'Union Européenne, la Banque Mondiale et le Système des Nations Unies n'ont pas manqué de nous apporter leur appui.

Ainsi la France nous a accordé un appui budgétaire de 750 millions de francs comoriens et a commencé à concrétiser ses engagements pris lors de la Conférence de Maurice, par la signature du Document Cadre de Partenariat de plus de 43 milliards de francs comoriens, pour la période 2006 – 2010.

Nous avons signé avec la République Populaire de Chine un accord portant sur un don de 30 millions de Yuans correspondant à 1,5 milliard de francs comoriens. J'ai décidé de consacrer la totalité de ce don aux secteurs Eau et Electricité.

Ce même pays nous a accordé l'ouverture d'une ligne de crédit de 12 milliards de francs comoriens qui sont consacrés au branchement des Comores sur le câble de fibre optique sous marin, passant dans le canal de Mozambique. Ce qui nous permettra de rentrer de plein pied dans le monde des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication.

L'Union Européenne nous a accordé un appui de 1,9 milliard de francs pour le paiement d'arriérés de salaire des agents du secteur éducatif. L'Union Européenne continue aussi à nous apporter un appui à travers les programmes du Fonds Européen de Développement. Le dixième FED qui couvrira la période 2008 – 2013 sera financé à hauteur de 18 milliards de nos francs.

La Banque Mondiale, nous a accordé un don de deux milliards de francs comoriens dans le cadre du FADC qui ne tardera pas à être décaissé. Enfin, le Système des Nations Unies nous apporte un appui, dans le cadre de ses Programmes, de l'ordre de 4 milliards de nos francs, pour les années 2007 et 2008.

Mes chers compatriotes

Sur le plan de la relance de notre économie par l'arrivée d'investisseurs crédibles, il convient de noter la reprise du port de Moroni par l'entreprise Al Marwan porteur d'un projet de près de 4 milliards de nos francs. Un tiers de l'investissement est déjà arrivé à Moroni. Le reste est attendu dans les prochaines semaines.

Le système bancaire comorien va connaître un nouvel essor par l'ouverture prochaine de la Banque Fédérale des Comores, par des investisseurs koweitiens conduits par le Cheik Sabah Al-Jaber Moubarak et, d'une succursale de la Banque tanzanienne EXIM. L'arrivée de ces deux nouveaux opérateurs va diversifier l'offre de crédit et stimuler l'investissement.
La Banque de Développement des Comores (BDC) a reçu un appui financier de l'Agence Française de Développement d'un montant d'un million d'euros. L'augmentation significative de l'offre de crédit accompagnée d'une politique d'encouragement des Petites et Moyennes entreprises, à travers un code des investissements très favorable à l'initiative privée, devrait contribuer à développer l'auto-emploi et à résorber le chômage.

Des perspectives nouvelles s'ouvrent dans les secteurs porteurs de notre économie que sont l'agriculture, la pêche et le tourisme.

Dans le cadre du Programme National de Développement Humain Durable (PNDHD), le Fonds International de Développement Agricole, associé au Fonds pour l'Environnement Mondial, vient d'accorder un don de près de 1,8 milliard de francs comoriens pour le secteur agricole comorien. Ce montant vient s'ajouter au don de 1,37 milliard de francs comoriens du Projet de Renforcement et de Diversification des Filières Agricoles aux Comores (PREDIVAC) mobilisé au profit du même secteur par l'Agence Française de Développement.

L'Autorité Arabe pour l'Investissement dans le secteur agricole a accordé un crédit de 2 milliards de francs comoriens pour appuyer la filière vanille. L'ensemble de ces investissements contribuera à la relance du secteur qui revêt une importance majeure dans notre économie.

De nouveaux investisseurs arabes et russes s'intéressent au secteur de la pêche dont nous savons que les potentialités restent sous exploitées.

Le projet de bateaux de pêche iranien est en cours de concrétisation, je peux vous assurer que le premier bateau mouillera bientôt l'ancre dans les eaux comoriennes. Trois techniciens comoriens sont en instance de départ en formation en Iran.

Le secteur du tourisme va connaître un grand essor avec la réouverture prochaine de l'hôtel Galawa – Maloudja. Nos frères koweitiens se sont engagés à agrandir l'hôtel Itsandra qui doit passer de 24 à 50 chambres, sur la base d'un investissement estimé à 5 milliards de francs comoriens et à construire le village touristique cinq étoiles "Jannal-kamariyou" au lac salé dans le Nord de la Grande Comore. Le 9 mai dernier, nous avons procédé avec nos partenaires Koweitiens au lancement de ce projet de 57 milliards de francs comoriens et qui devra générer près de 5000 emplois.

Grâce à l'appui généreux de Sa Majesté le Roi d'Arabie Saoudite, qui nous a accordé un don de 1,9 milliards de francs comorien, le projet Habitat est passé du rêve à la réalité. Les usines de production des briques sont en cours de construction dans chaque île. L'usine de la Grande Comore est achevée, nous venons, aujourd'hui de produire la première brique, celle de Mohéli est à mi-parcours et celle d'Anjouan connaît un grand retard. Je profite de l'occasion pour remercier l'Armée Nationale de Développement (AND) pour sa contribution très appréciable à ces travaux.
Je saisis cette occasion pour vous annoncer qu'à compter du 6 juillet prochain, toute importation d'engins des Travaux Publics sera exonérée des taxes douanières.

Cette mesure vise à encourager nos entreprises à s'équiper des engins indispensables aux futurs travaux que nous voulons entreprendre.

Egalement dans ce domaine des infrastructures, et afin de lancer des Travaux de Haute Intensité de Main d'œuvre, l'Emirat d'Abu Dhabi a répondu favorablement à ma requête portant sur des engins des Travaux Publics nommés D8.

Le secteur du transport n'est pas oublié; nous sommes à la recherche de nouveaux partenaires pour le développement du transport aérien.

Dans le domaine du transport maritime, l'Afrique du Sud, nous a accordé un don de plus d'un milliard de francs pour la construction de petits ports de liaison entre les îles. Un tiers de ce don est déjà versé à la Banque Centrale des Comores. Ces ports permettront de relier les îles à partir des points les plus proches, par exemple de Chindrini, en Grande Comore, à Domoni et Mohéli ou de Bimbini, à Anjouan, à Itsamia, dans l'île de Mohéli.

Au cours de mon dernier séjour au Koweït, nous avons signé un Protocole d'Accord avec la Société KGLP, en vue de l'étude et de la construction d'un port en eau profonde, aux Comores.

Alors que tous les pays de la région ont lancé des prospections pétrolières dont certaines ont donné des résultats probants, notre pays a accusé un retard important sur cette question. Nous avons donc décidé de saisir l'opportunité des recherches que mène la compagnie GX Technologie, dans notre région, pour évaluer également le potentiel de notre pays.

Dans le domaine social, nos frères iraniens ont très rapidement concrétisé des projets sociaux que tous les comoriens, notamment les plus défavorisés, ne manqueront pas d'apprécier.

Il s'agit de la clinique médicale ouverte à Mirontsi, à Anjouan, par le croissant rouge iranien et qui connaît une grande affluence et du centre de formation des personnes démunies ou handicapées de la fondation caritative EMDAD, à la Grande Comore. Ce centre, qui vient de démarrer un premier cycle de formation au bénéfice de 215 personnes venant des trois îles, dispense des formations dans les domaines de la couture, de l'électricité, de la menuiserie et de l'informatique. Le croissant rouge iranien est disposé à ouvrir également des cliniques médicales à la Grande Comore et à Mohéli.

Mes chers compatriotes

La diplomatie a été marquée par l'admission des Comores dans le club des pays démocratiques qui s'est traduite par un retour de la confiance. C'est ainsi que les relations avec certains pays se sont intensifiées, c'est le cas des Etats-Unis d'Amérique et de la Belgique.
La ligue des Etats Arabes a souhaité venir ouvrir un bureau permanent à Moroni. Nos ambassadeurs à Paris et à Washington ont été admis à présenter leurs Lettres de Créance tandis que de nombreux pays amis tels que l'Arabie Séoudite, le Koweït, la Belgique, et la Corée ont accrédité des Ambassadeurs dans notre pays.

Dans le domaine de la coopération on peut noter les travaux engagés dans le cadre des commissions mixtes avec Madagascar, les Etats-Unis, le Maroc et d'autres pays, ce qui constitue la meilleure preuve de la vitalité retrouvée de notre coopération.


Mes chers compatiotes

Après ce bref tour d'horizon de nos relations internationales, il convient d'aborder rapidement la situation sur le plan intérieur dans le cadre de la politique nationale. Les événements du 2 mai 2007 à Anjouan ont démontré que la consolidation de l'Unité Nationale n'est pas achevée. Le régime précédent a toléré une situation inacceptable d'absence de l'Union dans l'île d'Anjouan et s'est accommodé à un système à deux vitesses avec Anjouan d'une part et les deux autres îles d'autre part.

En s'opposant au déploiement de l'AND à Anjouan, au contrôle des frontières par l'Union, en s'attaquant aux antennes de la Radio nationale et en continuant à maintenir une force qui s'apparente à une milice, les autorités d'Anjouan bafouent les lois et les principes fondateurs de la République.
C'est pourquoi vous devez réfuter le discours paradoxal des opportunistes politiques qui veulent vous tromper en vous disant que mon action pour consolider l'Unité Nationale et rendre à l'Union la place qui lui revient à Anjouan porte atteinte aux acquis de la réconciliation nationale.

Je peux vous dire, chers compatriotes, que les anjouanais de 2007 ne sont pas ceux de 1997. Aujoud'hui, dans leur grande majorité, ils rejettent le séparatisme. La population d'Anjouan est prise en otage par une poignée de gens qui ne pense qu'à se maintenir au pouvoir par tous les moyens, afin de continuer à s'arroger des privilèges exorbitants.

J'ai choisi la voie de la négociation pour ne pas engager notre pays dans un conflit armé fratricide. Cette voie pacifique passe par la tenue d'élections libres et transparentes. Le Gouvernement a déployé des efforts louables pour réunir les conditions matérielles nécessaires à la tenue de ces élections.

Je remercie nos partenaires que sont le PNUD, la France, l'Union Européenne et la Ligue des Etats Arabes pour leur contribution au financement des élections. Je reste cependant inquiet quant aux conditions sécuritaires dans lesquelles elles pourraient se dérouler à Anjouan. C'est pourquoi, je saisis cette occasion pour réitérer mes remerciements à la communauté internationale, à l'Union Africaine et plus particulièrement à l'Afrique du Sud pour les efforts qu'ils déploient.

Je leur lance également un appel pour qu'ils renforcent et accélèrent leur action, en vue de la sécurisation de la campagne électorale et des scrutins des 10 et 24 juin prochains.

Je lance un appel à tous les comoriens et à toutes les comoriennes de faire preuve de civisme pour que ces élections se déroulent dans des conditions acceptables. Je vous demande, notamment de refuser la corruption qui vous ôte votre liberté de choix, votre dignité et qui, de plus, est illégale. Ce n'est pas celui qui dispose de plus d'argent qui doit gagner mais celui qui répond le plus à vos aspirations pour un meilleur avenir. J'ai confiance en votre maturité politique.

Après ces élections, nous devrons nous atteler encore plus à la tâche du redressement économique et consolider les acquis de cette première année. Notre pays a plus que jamais besoin de votre patriotisme, de votre dévouement, et de vos efforts.

Notre action s'articulera autour des grands axes suivants:

- Assainir les finances de l'Etat et concrétiser le dialogue engagé avec nos partenaires internationaux;

- Rendre effectif les investissements et démarrer les travaux des chantiers dans le domaine des infrastructures;

- Attirer des nouveaux investisseurs, poursuivre et consolider la politique d'ouverture;

- Promouvoir l'auto-emploi et lutter contre le chômage;

- Consolider l'Unité Nationale et renforcer la stabilité du pays;

- Appuyer les secteurs sociaux et la solidarité envers les plus démunis;

Ces grandes lignes s'inscrivent dans la ligne de l'action engagée au cours de l'année écoulée. Je suis convaincu, chers compatriotes, qu'ensemble nous relèverons le défi de la pauvreté et du sous-développement pour un meilleur avenir, pour que Vive les Comores.

Je vous remercie.

Partager cet article
Repost0
15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 09:29
Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
 
Comores / Politique & institutions
Discours du président de l’Union :
Le président Sambi dénonce des manipulations de « forces occultes »  
    
Moroni, lundi 14 mai 2007 (HZK-Presse) Les événements qui viennent de se produire à Anjouan ne seraient pas l’œuvre du seul colonel Mohamed Bacar. Ce dernier n’est « qu’un pion utilisé par des forces occultes pour crée dans l’île une situation de trouble et replonger encore le pays dans l’instabilité ». Le chef de l’exécutif sortant de l’île serait ainsi manipulé pour « torpiller le processus électoral » en cours.
 
C’est ce qu’a déclaré hier dimanche 13 mai le président de la république, dans un discours à la nation, diffusé sur les ondes de la radio et télévision nationale, quarante huit heures après la signature de l’accord de sortie de crise par lequel le colonel Bacar a accepté de quitter le pouvoir.  
 
Ahmed Abdallah Sambi accuse sans les citer des « ennemis » qui cherchent « à humilier l’Etat comorien et à le discréditer à l’extérieur, à un moment crucial où il commence à redorer son image », comme semble le prouver à ses yeux « les nombreuses délégations d’investisseurs qui se succèdent dans notre pays depuis quelques mois… ».
 
Face à la nouvelle crise provoquée par les actes de violences militaires menés le 2 mai dernier contre l’autorité de l’Etat sur l’île d’Anjouan, le président de l’Union dit avoir accepté « la solution négociée » sous les auspices de la communauté internationale, pour épargner la population civile d’un bain de sang.  
 
Le président Sambi a remercié les partenaires extérieurs qui ont aidé son gouvernement « à écarter le colonel Bacar d’un pouvoir pour lequel il n’avait plus de légitimité » depuis le 14 avril dernier. 
 
« J’ai accepté l’accord [du 11 mai 2007, ndlr] pour que les élections se tiennent aux dates fixées, et pour que les anjouanais puissent se libérer de la terreur militaire du régime du président sortant », dit-il. « Il vaut mieux un mauvais accord que pas d’accord du tout », ajoute le président comorien qui fêtera le 25 mai prochain le premier anniversaire de son arrivée au pouvoir.
 
Et le chef de l’Etat, visiblement rassuré par la décrispation du climat politique dans l’île, d’interpeller tous les candidats : « ceux qui veulent présider aux destinées des populations des îles doivent savoir qu’ils ne peuvent désormais accéder au pouvoir que par la seule voie des urnes ».
 
Il a remercié la communauté internationale pour son engagement constant aux cotés des Comores, et dont les efforts ont permis d’aboutir à l’accord fixant les dispositions transitoires relatives à la fin du mandat du président de l’île d’Anjouan.
 
Le président Sambi a rendu hommage aux anjouanais pour leur patience, et leur promet de ne ménager « aucun effort ni sacrifice pour les délivrer de la terreur et de la peur des armes », dans le cadre d’élections présidentielles libres et démocratiques.
 
S’exprimant sur la désignation de M. Halidi Dhoihirou, chargé des fonctions de président de transition, jusqu’à l’investiture du nouveau président élu, Ahmed Abdallah Sambi dit espérer que cet homme « saura se montrer digne de confiance », et qu’il n’agira pas comme Mohamed Bacar et les autres dignitaires du pouvoir sortant.
 
S’adressant à l’armée nationale de développement, le président de l’Union n’a pas manqué de saluer « le courage et l’esprit de sacrifice » de ces hommes qui ont perdu un des leurs et dont 14 autres étaient faits prisonniers par la force de gendarmerie d’Anjouan. Il a présenté ses condoléances à la famille de soldat tué. 
 
« J’ai fais le serment de défendre l’unité et la souveraineté de mon pays, je m’y engage quel qu’en soir le prix à payer » conclut-il en appelant à un sursaut de tous les patriotes pour « refuser le démantèlement de la nation comorienne ».
 
El-Had Said Omar
140507/eso/hzkpresse/12h00
Partager cet article
Repost0

Pages