06 juillet 1975 - 06 JUILLET 2007 : 32 ans d'INDEPENDANCE DES COMORES : DISCOURS DU PRESIDENT DE L'UNION DES
COMORES
A l'occasion de la commémoration du 32 eme anniversaire de l'indépendance des Comores, vous trouverez ci-dessous le discours prononcé cet après
midi par le Président de l'Union, Monsieur Ahmed Abdallah Sambi à Moroni
UNION DES COMORES
Unité – Solidarité – Développement
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Message à la Nation
De Son Excellence
Monsieur AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI
Président de l’Union des Comores
A l’occasion de la fête nationale du 06 juillet 2007
ﺃﻋﻮﺫ ﺑﺎ ﷲﻣﻦﺍﻟﺸﻴﻄﺎ ﻥ ﺍﻟﺮﺟﻴﻢ
ﺍﺍﻟﺤﻤﺪﷲﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻴﻦ ﺭﺏ ﻭﺍﻟﺼﻼﺓ ﻮﺍﻟﺴﻼﻡ ﻋﻠﻰﺃﺸﺮﻑ ﺍﻷﻧﺒﻴﺂﺀ ﻭﺍﻟﻤﺮﺳﻠﻴﻦ ﻭﺣﺒﻴﺐ ﺭﺏ ﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻴﻦ ﺳﻴﺪﻧﺎﻣﺤﻤﺪ ﻭﻋﻟﻰﺁﻝ ﺑﻴﺘﻪ ﺍﻟﻃﻴﺒﻴﻦ ﺍﻟﻃﺎﻫﺮﻳﻥ ﻭﺃﺻﺤﺎﺑﻪ
ﺍﻷﻭﻓﻴﺂﺀﺍﻟﻤﻨﺘﺠﺒﻴﻦ
ﺃﻣﺎﺑﻌﺪ
ﺍﻟﺴﻼﻡﻋﻠﻴﻜﻢ ﻭﺭﺣﻤﺔ ﺍﷲ ﻭﺑﺮﻛﺎﺗﻪ
Comoriennes et Comoriens,
Mes Chers Compatriotes,
La commémoration du 32ème anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance, m’offre une nouvelle fois l’occasion de vous souhaiter
à toutes et à tous, une bonne et heureuse fête et d’évoquer avec vous, les défis actuels et futurs que nous devons relever ensemble, dans la construction de notre patrie.
Permettez-moi tout d’abord, à l’occasion de cette fête nationale, de renouveler en votre nom, toute notre gratitude à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Ainsi, je remercie les représentants du corps diplomatique et des organisations internationales, accrédités aux Comores, pour leur présence, leur disponibilité permanente et leur accompagnement
de toujours. .
Aux comoriennes et comoriens, membres civils et militaires de la commission nationale d’organisation de la fête nationale, ceux des commissions des îles ainsi que
les représentants des organisations sociales et des mouvements sportifs, qui, malgré la conjoncture et les circonstances, ont œuvré pour l’organisation de cette célébration, j’adresse toutes mes
félicitations et les assure de la gratitude de la patrie.
Le 6 juillet 1975, constitue le magnifique couronnement de la lutte pacifique menée par notre peuple valeureux pour la liberté, la dignité et la libre
détermination.
Je voudrais alors, en ce jour mémorable, ou nous commémorons un événement national aussi glorieux, qui a permis à notre peuple d’affirmer sa fierté et de recouvrer
sa souveraineté, saluer, avec un profond respect, le patriotisme sincère dont ont fait preuve les générations, les leaders et les dirigeants de l’indépendance.
En décorant ce matin, ceux d’entre eux, qui poursuivent avec nous aujourd'hui, l'œuvre de construction du pays, j’ai voulu leur réaffirmer la considération constante
et la sollicitude continue de la Nation, de même que le respect que nous devons, à la place qui est la leur et aux
efforts qu'ils ont fournis, au service de la patrie. J’ai voulu ainsi, souligner qu’ils constituent des modèles pour nos jeunes générations.
En effet, l’honneur d'appartenir à ces îles généreuses doit être un point commun pour toutes les filles et tous les fils de ce pays, à l'intérieur comme à
l'extérieur, quelles que soient leurs tendances et leurs sensibilités.
Le désir de se mettre au service de la patrie, de préserver son intégrité et de garder les Comores constamment présentes dans leurs cœurs et dans leurs esprits doit
devenir un comportement naturel.
Si j’ai pris sur moi, l'engagement de réaliser le changement et de combattre la misère économique dans laquelle se trouve la grande majorité des Comorien, c’est que
pour moi, préserver l'intégrité et la dignité de la patrie c’est aussi la promotion de l'économie nationale, afin qu'elle constitue une base solide pour le progrès et la prospérité et donne sa
dignité à chaque comorien.
Éloigner le pays des danger qui menacent de balayer son entité, d'emporter les acquis de son indépendance, c’est aussi procurer à chaque comorien une nourriture
saine, un habitat décent, des soins médicaux accessibles et une éducation exemplaire.
La misère économique porte atteinte à la souveraineté des Etats et à la liberté de ses citoyens, et fait, de leur indépendance, une indépendance sans fondements et
sans supports.
Mes chers compatriotes,
La célébration de la fête nationale du 6 juillet, coïncide cette année, avec la prise de fonction des nouveaux présidents des Iles Autonomes de Ngazidja et de
Mwali.
Je réitère mes chaleureuses félicitations et mes vœux les plus sincères de réussite dans leurs nouvelles fonctions, à mes frères Mohamed Abdouloihabi et Mohamed Ali
Saïd respectivement Présidents des Îles Autonomes de Ngazidja et de Mwali.
Je rends hommage à la responsabilité et la dignité avec lesquelles, les autorités et la population de Ngazidja et de Mwali, ont respecté le processus électoral et
tenu des élections présidentiels exemplaires, libres, démocratiques et transparentes, les 10 et 24 juin derniers.
Je voudrais remercier solennellement les électeurs et électrices de ces deux îles, pour le calme qu’ils ont
su garder, leur grande capacité de compréhension et leur rejet ferme du désordre et des appels au soulèvement.
Je voudrais également saisir cette occasion pour renouveler la profonde reconnaissance et la gratitude du peuple et du Gouvernement comoriens, pour
l’élan de solidarité africaine qui s’est manifestée, une fois encore, en faveur de notre pays, à travers la grande contribution de la
République d’Afrique du Sud, dans le cadre de la supervision et de la sécurisation des élections présidentielles des îles.
Je remercie enfin nos partenaires du Système des Nations Unies, de l'Union Européenne et de la Ligue des Etats Arabes, pour leur généreuse contribution au financement de ces élections.
Mes chers compatriotes,
J’ai entendu votre appel sincère et le message que vous m’avez adressé, en élisant Monsieur Mohamed Abdouloihabi à Ngazidja et Mohamed Ali Saïd à Mwali.
J’ai compris que vous attendez de ma part et de la part du Gouvernement de l’Union, des solutions urgentes et appropriées, aux problèmes de la vie quotidienne
difficile, à laquelle vous êtes confrontés.
C’est pourquoi, je voudrais redire à mes frères et amis Présidents des îles Autonomes de Ngazidja et de Mwali, toute ma
disponibilité à œuvrer ensemble et en harmonie avec eux, pour que la politique de développement entamée au niveau national puissent compléter celle des îles, leur permettre de parvenir à
prospérité et les aider à aller de l’avant.
Je leur renouvelle ma détermination à œuvrer de concert avec eux, pour le renforcement de l’unité nationale dans le respect de l’autonomie de chacune de nos îles
sœurs et pour la poursuite des chantiers de développement qui nous avons lancés.
Puisque désormais, nous avons enterrés les conflits de compétences, c’est dans l’entente entre les institutions des îles et de l’Union que nous engagerons la
bataille du développement socio-économique de nos îles y compris celle d’Anjouan, dès lors que nos frères d’Anjouan, auront à leur tour choisi librement leur dirigeant.
Je reste convaincu que c’est ensemble, avec le soutien de tous nos concitoyens, de l’intérieur et de la diaspora, et sous la bénédiction d’Allah, que nous
réussirons le redressement de notre pays.
Comoriennes et Comoriens,
La célébration de la fête nationale du 6 juillet, revêt aussi cette année, un caractère grave et particulier.
En effet, notre pays traverse à nouveau, depuis plusieurs semaines, des moments difficiles et dramatiques.
L’île Autonome d’Anjouan et sa population sont, depuis le 02 mai dernier, pris en otage par une rébellion armée, dirigée par la dictature implacable du Colonel
Mohamed Bacar, ancien Chef de l’Exécutif de cette île qui, défiant l’autorité de l’Union et les mises en garde de l’Union Africaine, a organisé une mascarade d’élection
le 10 juin dernier et s’est autoproclamé président de l’Ile.
A Anjouan, nous assistons à des actes relevant de la criminalité, commis par de prétendues autorités qui, par tous les moyens, veulent précipiter à nouveau les
Comores, dans les pires moments du séparatisme.
Ce comportement irresponsable, qui menace gravement l’unité national de notre pays, son intégrité territorial, ainsi que sa cohésion sociale, reçoit la complicité de
personnes qui, hier encore, occupaient de hautes fonctions dans ce pays, mais qui aujourd’hui ont abandonné le chemin de l’unité et de la réconciliation.
En tant que Premier Magistrat de ce pays, je ressens douloureusement et profondément, avec tous les comoriens qui m’ont massivement confié la lourde et exaltante
tache de conduire à leur destinée, l’offense ainsi faite à la Nation comorienne.
Comme vous le savez, je reviens d’Accra, la capitale de la République du Ghana où se tenait, du 1er au 3 juillet, la 9ème Session ordinaire de la Conférence
des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de l’Union Africaine.
Devant mes pairs, j’ai pu exprimer la gratitude de notre pays envers la communauté internationale, pour son précieux soutien pour sa détermination à
continuer à accompagner le gouvernement comorien dans la recherche d’une solution rapide à la crise anjouanaise.
J’y ai particulièrement remercié l’Union Africaine, pour son assistance dans la sécurisation des élections et pour la rapidité avec laquelle elle a
réagi aux derniers développements de la situation à Anjouan.
La réunion, au Cap, en République d’Afrique du Sud, du Comité Ministériel des Pays de la
Région sur les Comores, a fermement exigée la mise en œuvre immédiate et inconditionnelle des mesures prises, notamment l’annulation de la
mascarade d’élections d’Anjouan, le déploiement de la Mission de sécurisation de l’Union
Africaine dans l’île, la tenue d’élections libres dans l’île avec notamment le cantonnement de la force de gendarmerie d’Anjouan lors de ce scrutin et en vue de son désarmement.
Mais la délégation ministérielle, conduite par Son Excellence Dr ZUMA, Ministre des Affaires Etrangères de la République d’Afrique du Sud, et dépêchée aux Comores pour assurer le suivi de cette réunion, a quitté les
Comores sans avoir pu s’assurer de la mise en œuvre effective des décisions du Cap, par la partie anjouanaise.
Ainsi, l’Union des Comores s’est trouvée dans l’obligation de prendre ses responsabilités car la situation qui prévaut dans l’île d’Anjouan, où les
libertés fondamentales et les droits de l’Homme sont bafoués tous les jours, exigeait du gouvernement comorien une réponse ferme et urgente.
Aussi, l’Union des Comores, qui a toujours fait preuve de patience et qui a toujours privilégié le dialogue pour trouver des solutions aux défis lancés
par les séparatistes anjouanais, depuis plus de 10 ans, doit-elle aujourd’hui trouver les voies appropriées pour que à notre pays retrouve la paix, la stabilité et le développement.
C’est pourquoi, au moment où les sollicitations et les exhortations de l’Union Africaine et de nos partenaires tendent vers des mesures d’apaisement, notre
Gouvernement a accepté de discuter des dispositions permettant la tenue des élections dans l’île d’Anjouan et de régler définitivement la question des compétences dévolues aux entités
autonomes.
Ainsi, je demanderais à tous les comoriennes en général et aux anjouanais en particulier, de rester calmes et vigilants, car leur courage et leur patience, qui
méritent la reconnaissance et l’estime de tous, seront récompensés.
Je voudrais surtout, en ce jour où nous célébrons l’indépendance des Comores, événement qui il y a 32 ans, a donné aux Comores sa dignité et aux Comoriens leur
fierté, dire à mes chers compatriotes de l’Ile d’Anjouan, que dans la terrible épreuve qu’ils traversent et les souffrances qu’ils endurent, je suis avec eux et que rien de ce qui est en mon
pouvoir ne sera épargné pour leur apporter au plus tôt le réconfort nécessaire, les soulager et mettre fin le plus vite possible à leur calvaire.
Les moments de désarroi et de doute créés par ces événements malheureux que tous les patriotes comoriens ressentent si douloureusement, ont une fin qui, avec l’aide
de Dieu n’est pas si loin.
Mes chers compatriotes,
Depuis mon accession à la magistrature suprême de ce pays, j’ai toujours eu le souci d’inscrire mon action dans la recherche de solutions appropriées à vos
préoccupations et à vos problèmes quotidiens.
J’ai ainsi confié au Gouvernement que j’ai nommé en mars dernier la tache d’œuvrer pour apporter des solutions durables à la pauvreté et à la précarité.
Grâce à Dieu qui nous a gratifié de ses bienfaits durant la première année de mon investiture, tous les signes de reprises et de retour de la confiance et de
l'investissement sont là.
C’est pourquoi, il convient de se pencher sur la tache qui attend le Gouvernement dans les semaines et les mois à venir et qui s’articulent autour de ces
axes :
- L’assainissement des finances
de l'Etat et la concrétisation du dialogue engagé avec nos partenaires internationaux;
- Le démarrage des travaux des
chantiers dans le domaine des infrastructures;
- La poursuite et la
consolidation de notre politique d'ouverture envers les investisseurs ;
- La promotion de l'auto-emploi
et la lutte contre le chômage;
- L’appui aux secteurs sociaux
et la solidarité envers les plus démunis;
Dors et déjà, je souhaite adresser en votre nom, notre gratitude aux autorité de la BAD qui
vient d’envoyer un signal fort à l’ensemble des partenaires de notre pays, en procédant à la remise de 9 milliards de francs, soit 75% de notre dette envers cette institution, et en donnant à
l’Union des Comores le statut pays post-conflit.
Les prochaines négociations avec le Conseil d’Administration du FMI, ouvrent à nouveau la possibilité d’un effacement total de la dette publique de notre pays
Comme vous le savez tous, la réussite de l’ensemble de ces points passe par la consolidation de l'Unité Nationale et le renforcement de la stabilité du pays.
Mes chers Compatriotes,
A travers la situation qui prévaut à Anjouan, vous avez pu mesurer la fragilité de nos jeunes institutions et du processus de réconciliation nationale qui a permis
de les mettre en place.
C’est pourquoi, nous devons tous prendre garde, et ne pas laisser prospérer la discorde, la division et les discours de haine ou triompher.
Nous devons tous faire preuve de patriotisme et considérer que la crise actuelle, est d’abord et avant tout un problème national.
Afin de relever ce défi et me permettre d’accomplir la tâche pour laquelle vous m’avez élu, j’ai besoin de pouvoir compter sur vous et sur notre foi en Dieu qui est
aussi notre force essentielle.
J’ai besoin de pouvoir m’appuyer sur cette précieuse ressource car plus que jamais notre pays a aujourd’hui besoin de trouver dans ses forces morales et dans sa
capacité à mettre ses citoyens à contribution, la volonté de s’unir et d’aller de l’avant, pour le bien de tous les comoriens et dans l’intérêt supérieur de la Nation.
J’ai confiance à Allah le TOUT-PUISSANT à qui j’adresse mes louanges pour sa bénédiction, sa protection et son soutien, dans la lutte que je continue de mener contre
le désespoir, la pauvreté et le chômage.
J’ai confiance envers les Comoriens qui, dans les moments ultimes, savent donner le meilleur d’eux même et fournir l’effort nécessaire pour surmonter les épreuves,
afin de s’en sortir plus unis et plus forts.
Vive la solidarité internationale,
Vive le peuple comorien, dans la paix, l’unité et la cohésion,
Vive l’Union des Comores,
Je vous remercie.