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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 22:33
Message du Chef de l’Etat à l’occasion de l’ouverture du Dialogue Inter-comorien
C'est son Excellence Monsieur Idi NADHOIM, Vice-président de l'Union des Comores qui a livré à le message du Chef de l'Etat l'assistance réunie au Palais du Peuple, ce 03 mars 2009.
— -
Message De Son Excellence Monsieur AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI Président de l'Union des Comores, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du Dialogue Inter-comorien
— -

Monsieur le Président de l'Assemblée de l'Union, • Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle, • Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement de l'Union, • Mesdames et Messieurs les Membres des Gouvernement des Iles Autonomes • Excellences, • Honorables Assistance, • Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de m'adresser aux honorable Autorités de l'Union et des Iles Autonomes ainsi qu'aux éminents représentants des partis Politiques et de la société civile, réunis au Palais du Peuple, ce haut lieu de la représentation nationale, siège de l'Assemblée de l'Union, à l'occasion de l'ouverture du Dialogue Inter-comorien.

Permettez-moi tout d'abord, d'exprimer en notre nom à tous, notre profonde gratitude, à Son Excellence Monsieur le Président et aux Honorables Députés de l'Assemblée de l'Union, pour l'accueil chaleureux et solennel qu'ils ont réservés à ces assises et pour les bonnes dispositions prises pour en favoriser le bon déroulement.

Excellences, Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique et Consulaire, Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales.

Votre présence à nos côtés nous réconforte. Elle est la preuve de votre attachement à notre peuple et de votre haute appréciation des efforts que nous déployons pour consolider les acquis de la réconciliation nationale, de la démocratie et de l'état de droit dans notre pays.
J'adresse la reconnaissance de la Nation Comorienne à l'Union Africaine, à la Ligue des Etats Arabes, à l'Organisation International de la Francophonie, à l'Union Européenne et au Système des Nations Unies, pour les actions constantes qu'ils mènent, pour accompagner notre pays dans sa quête de paix, de progrès et de bien être social pour sa population.
Je voudrais enfin remercier les Présidents des Institutions de la République, les leaders des partis politiques et les représentants de la société civile, qui ont accepté de prendre à ce rendez-vous historique.

En répondant présents à ce Dialogue, ils ont fait montre d'une grande sagesse et je leur en suis reconnaissant.

• Honorables Assistance, • Mesdames et Messieurs,

Le dialogue inter-comorien que nous entamons aujourd'hui, est un engagement que j'ai solennellement pris devant mes pairs du Continent, lors du 10ème Sommet Ordinaire des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union Africaine, tenu à Addis-Abeba début 2008.
J'avais alors promis d'organiser une conférence inter-comorienne, pour aplanir nos difficultés institutionnelles, après la restauration de l'autorité de l'Etat à Anjouan et la tenue d'élections libres dans cette île.
J'ai également réaffirmé devant la 63ème session de l'Assemblée Générale des Nations Unies, mon engagement de rassemblera les forces politiques, les exécutifs des îles, la société civile et les partenaires des Comores, pour se pencher sur les aspects institutionnels en suspens qui ont, de tout temps, créé une incompréhension entre le pouvoir central et les entités fédérées.
Certes, plusieurs rendez-vous ont été manqués pour la tenue de cette conférence et, pour ma part, ce n'est pas faute de l'avoir souhaité.
Mais l'idée de cette conférence est toujours restée présente dans mon esprit car j'ai l'intime conviction que notre pays ne pourra se construire que dans un climat de paix et de concorde nationale.
L'avant-projet de loi référendaire, portant révision de la Constitution de l'Union des Comores du 23 décembre 2001, que j'ai soumis aux autorités des îles, à la classe politique comorienne et à l'ensemble de la population, vise à :
redéfinir les appellations qui prêtent à confusion,
introduire la possibilité de la dissolution de l'Assemblée de l'Union et de censure des membres du Gouvernement et, enfin,
concentrer les scrutins pour en réduire le rythme et le coût, avec comme conséquences le réaménagement de la durée des mandats du Chef de l'Etat et celui des Chefs des Exécutifs des Iles.
Après avoir écouté les réactions des uns et des autres, je souhaite réaffirmer aujourd'hui, ma disponibilité et celui de mon Gouvernement, à un dialogue politique national sincère.
Aussi, est-ce dans un esprit d'ouverture que je tends la main à toutes les Institutions de l'Union et des Iles, à tous les partis politiques et aux mouvements de la société civile, en vue de parvenir à un consensus minimum nécessaire, autour de la réforme de notre cadre institutionnel.

Mon Gouvernement et moi-même, restons ouverts aux propositions et entendons donner la plus haute importance aux recommandations pertinentes de ces assises, qui nous aideront certainement, à améliorer l'avant-projet de révision, afin de faire évoluer nos institutions et de les rendre plus efficaces et plus harmonieuses.
Les propositions que j'ai faites dans le souci de lever les obstacles qui freinent la marche de notre pays, après trois ans d'expérience et qui s'ajoutent à la pratique de nos institutions depuis l'adoption de la constitution en 2001, ne justifient pas les discours et les positions extrêmes prises ces derniers temps par les uns et les autres.
C'est pourquoi j'invite l'ensemble de la classe politique comorienne, de l'opposition et de la mouvance présidentielle, à ne pas laisser prospérer les discours de haine, les querelle et la polémique et d'éviter de mettre en péril notre cohésion nationale.
Car nous avons besoin de paix et de sérénité pour consacrer nos forces, non pas à nous combattre les uns contres les autres mais à relever les défis qui nous attendent.
En effet, nous devons pérenniser le fonctionnement régulier et harmonieux des institutions de l'Union des Comores sur l'ensemble du territorial national et consolider de l'unité nationale.
Nous avons à poursuivre la politique d'ouverture aux investisseurs extérieurs et de l'assainissement des Finances publiques qui a permis de renforcer la confiance auprès de nos partenaires, notamment le Fonds Monétaire International, et d'engranger les premiers fruits de nos efforts.
Nous avons à assurer la réalisations des projet destinés à promouvoir le tourisme aux Comores, la réalisation d'infrastructures portuaires, routières et hôtelières et leur traduction en terme de création d'emplois,
Notre peuple, si patient, ne comprendrait pas que sa classe politique choisisse ce moment précis pour dilapider les dividendes de la persévérance dont nous avons fait preuve, tout au long de ces dernières années, afin de placer notre pays sur la voie du redressement et de l'espoir. .
Les sombres perspectives que laisse prévoir la crise financière internationale actuelle, nous interpellent plus que autre pays car à la fragilité de nos finances et de notre économie s'ajoute celle d'un petit état insulaire en développement. Elles ne nous autorisent pas des erreurs et les fantaisies, qui pourraient nous être fatales en tant que pays et en tant que Nation indépendante.
C'est pourquoi, nous ne pouvons pas nous permettre de disperser notre énergie.
Notre pays a aujourd'hui besoin de puiser dans ses grandes ressources morales et dans la capacité de ses citoyens et de ses dirigeants, chaque fois que de besoin, à se mettre à contribution pour le bien du pays et l'intérêt supérieur de la Nation.
Notre plus grande ressource est notre foi qui est aussi notre force essentielle. Les doutes et la violence verbale et parfois physique de ces derniers mois, contre les autorités nationales, n'ont pas ébranlé ma profonde conviction que le peuple comorien est essentiellement pacifique et ne tolère pas les écarts de langages.
Je compte ainsi sur cette immense ressource que constitue la concertation à la comorienne et j'invite tous ceux qui prennent part à ce Dialogue à joindre leurs efforts aux nôtres pour mener à bien les réformes institutionnelles dont notre pays a tant besoin.
Je forme des vœux pour qu'il ressorte de ce dialogue, plus d'unité pour le pays et plus de force pour la Nation.

Vive l'Union des Comores ! Qu'Allah Bénisse notre pays ! Je vous remercie.

Source : beit salam
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 11:44

Le Président SAMBI appelle l'Iran à investir aux Comores.

Le Président SAMBI appelle l’Iran à investir aux Comores.
Le Président SAMBI appelle l'Iran à investir aux Comores


Au cours du grand rassemblement tenu à Hamramba (siège du parlement comorien) le Président de l'Union des Comores, Son Excellence Monsieur AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI, a prononcé un discours en langue nationale, dont voici la traduction :



Monsieur le Président et Cher Frère
Honorable Délégation venue d'Iran
Honorable Assistance

Que Dieu vous protège.

J'adresse d'abord une prière à Allah, pour qu'Il m'aide à m'acquiter de ma tache d'aujourd'hui et pouvoir parler au nom du peuple comorien.

J'ai trois sujets à vous entretenir :

Présentez d'abord les Comores à nos honorables hôtes.

Monsieur le Président et Cher Frère Honorable Délégation venue d'Iran

Alors que vous avez devant vos yeux les Comores dont vous entendiez parler, permettez-moi de vous dire ce qu'il vous faut savoir de ce pays.

Les Comoriens sont une population composée de gens venus d'Afrique, dont le Mozambique, la Tanzanie et le Kenya, de l'Arabie, principalement le Yémen, Oman et al-Djazira. Tels sont nos origines.

Mais vous devez également savoir que le sang des gens venus de Chiraz, coule dans les veines de bien des comoriens de Ngazidja, mais surtout de Ndzouani et plus particulièrement de la ville de Domoni, où existe une de nos plus anciennes lieu de culte, la Mosquée des Chiraziens.

Notre langue comorienne est formée de swahili, d'arabe et de mots perses venus d'Iran. Pour ceux l'ignorent Bandar, rangué, mbuzi, siniya, kitani et même shahula (chelo) zilo sont des mots farisy, en plus de nombreux autres mots.

Ainsi donc votre sang, votre langue et votre culture se trouvent aux Comores.

Venus d'Iran vous avez ainsi rejoins un pays dont le sol a été foulé par vos ancêtres.

Je vous dirais ensuite, que les comoriens sont tous musulmans sauf à Maoré où ils sont pourtant à plus de 97%.

Sachez également que les Comoriens sont du rite de l'Imam Chafii (que Dieu l'agrée) dont tous les comoriens sont fiers.

De même, le soufisme se rencontre à travers les confréries Chaduly, Rifayi et Kadiry, plus d'autres confréries encore.

D'autre part, les comoriens sont pour la plupart des agriculteurs et des pêcheurs, les fonctionnaires représentant moins de 10% de la population.

Les comoriens sont fiers dans cette région du monde où leur pays ressemble à une fleur ou un arbre de l'Islam sur un terrain non islamique.

Permettez-moi ensuite de vous entretenir d'une chose qui nous fait mal mais dont nous n'avons pas honte de parler : notre pays est extrêmement pauvre.

Savez-vous par exemple, qu'il n'existe pas un seul immeuble à 5 étages et que les comoriens ignorent donc l'ascenseur ?

Savez-vous qu'aucun hôpital public ne possède un scanner, que de nombreux villages sont sans une seule salle de classe ?

Voilà une image de notre pays. Mais une autre image se superpose à celle-là : celle d'un pays qui a eu de grands Hommes, de grands érudits, de saints hommes, qui ont écrit aussi bien dans le domaine de religion que dans la poésie.

Je voudrais en second lieu, dire quelques mots aux Comoriens et leur parler de l'Iran et des iraniens, d'abord pour corriger une erreur qui leur est commune : les iraniens sont des musulmans non arabes et qui ne parlent pas la langue arabe. Leur histoire et leur civilisation sont des plus anciennes du monde.

De nos jours, la révolution conduite par l'Imam Khomeiny voici 30 ans, a apporté l'un des changements majeurs intervenus dans le monde ces dernières décennies.

30 ans de révolution mais aussi 30 ans d'embargo : un embargo qui a privé les iraniens de leurs biens confisqués, de leur droit d'acquérir la technologie moderne. Pour illustrer mon propos, même l'achat d'un avion Boeing ne leur est pas permis et certains médicaments leur sont interdits.

Une chose positive en cela : les iraniens ont appris à fabriquer leurs propres médicaments et leurs propres petits avions.

Je voudrais enfin vous parler de la dernière conséquence de l'embargo : les iraniens viennent de lancer leur propre satellite dans l'espace, issu de l'intelligence de l'Islam, sans l'aide technologique de qui que ce soit.

Voilà le grand pays dont les dirigeants nous rendent visite aujourd'hui.

Le troisième mot est pour notre ami le Président iranien, notre hôte d'honneur : puisque vous êtes parmi nous, cher Frère, nous vous demandons deux choses que vous possédez : le savoir et l'argent.

Pas la zakat (la charité), mais nous vous invitons à venir investir dans notre pays et à encourager les compagnies iraniennes à le faire dans des entreprises gagnant-gagnant avec les comoriens.

Nous serions heureux si des hommes d'affaires iraniens venaient investir dans notre tourisme, un domaine qui serait rentables pour eux et pour nous.

Venez investir dans la pêche. Venez ouvrir des usines de fabrication de véhicules que vous pourriez vendre dans la région, que ce soit à Madagascar, au Mozambique ou en Afrique du Sud.

Je serai heureux également qu'ils viennent construire des dépôts de pétrole et faire des Comores, aujourd'hui un pays non producteur, un pays exportateur de pétrole.

Ainsi donc, au nom des Comoriens, je dis au Président AHMADINEJAD et à sa délégation : apprenez-nous à pêcher au lieu de nous nous servir du poisson à manger.

Pour terminer nous vous offrons ce que nous possédons : la prière, pour que Dieu protège votre pays.

Sachez que vous avez ici, des frères qui vous aideront par leurs prières.

Enfin, pour récompensez l'honneur que vous nous faites en dirigeant vos pas vers nous, j'ai l'honneur, de vous élever, au nom du peuple Comorien et des pouvoirs qui me sont conférés, à la dignité de Grand Croissant, de l'Ordre du Croissant Vert des Comores.

Que la Paix soit avec vous.

Je vous remercie.


Source : beit salam
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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 22:26

Ci-dessous la suite du discours de Monsieur Said Dhoiffir Bounou, président de l'Assemblée de l'Union, prononcé le 13 octobre 2008 lors de l'ouverture de la séssion ordinaire

Pour voir le début du discours cliquez ICI

(...) Honorables invités,
  mesdames et  messieurs,

 

En réalité  ces attaques  en règle contre les institutions de l’Union comme des îles n’ont qu’un seul objectif : justifier la révision de la Constitution.

 

En effet notre constitution ne plait pas au Président de l’Union qui, paradoxalement en est l’émanation et  le garant qui plus est, a juré sur le coran de la respecter.

 

Bien sûr on pourra toujours rétorquer par une réponse digne des jésuites en disant que comme la constitution a prévu qu’on peut la changer, la changer c’est donc la respecter !

Et pourtant pour les observateurs attentifs de la vie politique du pays, les problèmes soulevés par le président concernent essentiellement l’applicabilité de certaines lois organiques et la non application d’autres lois et décrets par  l’exécutif de l’Union.

 

Mais admettons que comme le veut le président, la constitution actuelle soit la plus mauvaise que les Comores aient jamais eue.

 

On peut alors se demander si c’est bien le moment de la changer et si on a les moyens de la changer sans  provoquer d’autres problèmes insoupçonnés jusqu’ici, comme il reconnaît lui-même ne pas avoir prévu et maîtrisé les conséquences du débarquement à Anjouan.

 

Une de ces conséquences est la fuite de tous les prisonniers qui étaient  détenus à Anjouan parmi lesquels tous les responsables du régime insulaire déchu et incriminé et la détention sans jugement donc illégale, des prisonniers qui sont gardés à Moroni et dont les familles n’ont aucune nouvelle.

 

Cette situation de non droit n’est pas loin de celle que faisait régner Mohamed Bacar chassé du pouvoir pour cause de dictature et de rébellion.

 

Toutefois en admettant qu’il faille modifier la constitution maintenant, la méthode suivie par le président n’est ni judicieuse ni légale.

 

Au lieu d’observer les dispositions légales prévues pour modifier la constitution, le Président en a fait une affaire internationale en annonçant à toutes les tribunes, à l’Union Africaine  comme à l’ONU qu’il allait procéder à sa  modification par une conférence inter-comorienne, avant d’en avoir parlé aux Comoriens, à leurs institutions représentatives dont certaines, en fin de mandat n’ont pas été renouvelées laissant place à un vide juridique flagrant.

 

         Et à la grande surprise des Comoriens, au lieu que le Président consulte les institutions du pays et avec elles, prépare la Conférence inter-comorienne, il charge la Communauté Internationale non seulement de consulter les institutions comoriennes mais aussi de concevoir discrètement le format et l’ordre du jour de ladite conférence comme si il y avait une remise en cause de l’indépendance et de la souveraineté de notre pays

 

Il va sans dire que notre constitution n’est pas irréprochable comme ne l’ont été les 4 qui l’ont procédée et ne le seront certainement pas celles qui lui succéderont si on n’arrive pas à abandonner le principe de chaque Président sa  constitution ; elle peut être budgétivore mais pour rappel cette constitution fut la seule solution proposée par les Comoriens soutenue par la communauté internationale pour exorciser les démons du séparatisme qui avait presque réussi à remettre en cause l’existence même de notre état nation.

 

Elle a posé des acquis constitutionnellement protégés à savoir l’autonomie des îles et la présidence tournante. Cette même constitution a défini l’autonomie des îles à travers les institutions qui la fondent à savoir le Président élu et l’assemblée insulaire élue au suffrage universel. Conformément à l’article 37 des cette constitution, l’autonomie des îles ne peut pas faire l’objet d’une révision constitutionnelle.

 

Comment peut on alors déclarer ne pas vouloir toucher à l’autonomie, tout en dénonçant l’élection des Présidents des îles et les attributs qui leur sont liés tels que le salaire et l’autorité que la loi leur confère dans certains domaines relevant de leur compétence !

 

L’argument le plus martelé par le président de l’Union dans ses discours reste le coût élevé des institutions.

 

Parlons en ! En attendant une étude comparée des décaissements au Trésor  Public par une institution qui pourrait être envisagée dans le cadre d’un audit public, examinons les chiffres de la loi des finances 2008. Pour mémoire,  l’art 8 de cette loi qui répartit les recettes résiduelles  à partager entre les îles et l’Union définit les quotas  comme suit :

 

37, 5% pour l’Union  soit 5 milliards 735 millions de francs

27,4% pour NGazidja soit 4 milliards 199 millions de francs

25, 7% pour Ndzuwani soit 3 milliards 930 millions de francs

9, 4% pour Moili soit 1milliard 437millions de francs

 

Lorsqu’ on examine le tableau des prévisions budgétaires 2008 on trouve les chiffres suivants :

 

Présidence de l’Union : 3 milliards 958 millions 380 milles 314 francs

Cour constitutionnelle : 139 millions 600 mille francs

Assemblée de l’Union : 471 millions 532 milles francs

        

La comparaison de ces chiffres révèle que la seule Présidence de l’Union sans les départements ministériels équivaut à presque 9 assemblées nationales de 33 députés chacune.

 

On se rend compte  que le budget de la présidence de l’Union représente trois fois le budget de l’île de Moili, équivaut presque à celui de l’île de Ndzuwani, et représente 94% de celui de l’Ile de Ngazidja.

 

         Ces quelques indications ne manqueront pas de faire réfléchir les citoyens pour trouver la réponse à la question des institutions budgétivores.

 

Mesdames et  messieurs,

 

         La leçon à retenir c’est que de toutes les institutions de l’Etat, la plus largement budgétivore c’est l’Exécutif de l’Union qui dispose de l’essentiel des recettes du pays et qui les dépense sans modération et à sa guise par la multiplication des départements ministériels, des représentations diplomatiques à l’étranger, des nominations et des recrutements dans les superstructures et l’armée, des déplacements à l’extérieur etc…

 

Sur le plan diplomatique,  la diversion que le gouvernement tente de faire pour dissimuler l’échec de la politique du régime comprend également la façon dont la question de Mayotte a été abordée et traitée jusqu’à ce jour.

 

Tout le monde se rappelle que cette question était en hibernation sur le plan national et on n’en parlait que rarement et timidement au niveau international.

 

C’est l’Assemblée de l’Union des Comores qui  a réveillé la question par sa résolution de novembre 2005 sur la question de Mayotte dans laquelle les députés ont proposé que la journée du 12 novembre date d’admission des quatre îles Comores indépendantes aux Nations unies soit déclarée journée nationale Maore chômée et payée afin de sensibiliser l’opinion nationale sur l’occupation de cette partie de notre territoire  par la France.

 

Le régime du Président SAMBI s’est montré disposé à tenir compte de cette résolution au tout début en instaurant par décret présidentiel le 12 novembre, journée nationale Maore. Mais dans l’évolution de cette question trois événements importants ont révélé l’attitude timorée du gouvernement comorien qui  prête le flanc à la détermination de la politique française pour avancer vers la départementalisation triomphante de l’île comorienne de mayotte.

 

-      Le premier événement fut la levée sans condition par le gouvernement  de la mesure d’interdiction d’expulsion des comoriens dits « clandestins » de Mayotte, qu’il avait prise lui même, une mesure qui avait pourtant reçu le soutien total du peuple comorien parce qu’elle commençait à produire des effets pouvant faire évoluer positivement ce dossier.

-      Le deuxième événement est la reconnaissance implicite de Mayotte française par le gouvernement comorien en y dépêchant une mission officielle de haut niveau comprenant entre autre le directeur du cabinet du président de la république et l’envoyé spécial du Président de la commission de l’Union Africaine pour signer on ne sait quel accord entre les autorités françaises de Mayotte et le gouvernement comorien, relativement à la situation qui prévalait à Anjouan.

 

-      Le troisième événement est la venue du ministre français des Dom Tom et du secrétaire d’Etat à la coopération qui a donné naissance à la fameuse commission connue sous le nom de Groupe Technique de Haut Niveau, (GTHN) qui, tout en négociant sur des broutilles tel que l’assouplissement du visa Balladur ou des accords de co-développement laisse les coudées  franches à la France qui annonce avec fracas la date du référendum sur la départementalisation de Mayotte.

 

En désespoir de cause et découvrant comme un novice que la France encore une fois usait de double langage et rusait avec les autorités comoriennes, le gouvernement encore une fois par le biais du Président de l’Union a eu recours au discours à la tribune de l’ONU pour dénoncer l’attitude ambiguë de la France, tout en retirant la question de l’ordre du jour des débats de l’Assemblée Générale, juste ce qu’il ne fallait pas faire si on espérait donner à la partie comorienne la moindre chance de faire prévaloir ses droits sur cette  île.

 

         Et l’organisation par le gouvernement et la mouvance présidentielle d’une manifestation publique pour soutenir le discours du Président n’a été qu’un leurre, une poudre lancée aux yeux des Comoriens et qui n’avait rien pour déranger les autorités françaises sur leur politique de mainmise sur Mayotte ni pour sensibiliser la communauté internationale du bien fondé de la revendication comorienne sur cette île.

 

Il faut noter que cette manifestation n’a été suivie d’aucune action diplomatique concrète  pour empêcher le référendum programmé pour bientôt.

 

 Du coté de nos relations extérieures et de notre coopération avec les autres pays, la nouvelle orientation de l’axe diplomatique vers des pays comme l’Iran, qui fut rappelons le, le  premier pays visité officiellement par le président Sambi, ne semble pas très convaincante quant aux résultats pratiques.

 

En effet on peut se demander où en sont les projets iraniens :

- les trois bateaux de pêche,

- le Projet agricole,

- les livraisons de pétrole brut et bien d’autres annonces qui ont été faites avec beaucoup d’éclat.

La même question peut être soulevée à propos de notre coopération  avec des pays du Golf, notamment :

 

-      la Compagnie aérienne nationale,

-         la banque fédérale,

-         la construction des petits ports de liaison rapide des îles entre elles,

-         la construction du site touristique 5 étoiles Djanate Al camar etc…

 

On dit que c’est pour bientôt mais les Comoriens attendent encore.

 

J’espère que durant la présente session au cours des séances des questions orales, des réponses à ces questions intéressant la population comorienne au premier chef, seront données par le gouvernement.

 

J’ajouterai à ces questions une autre également d’ordre économique ; celle concernant le sort des résultats de la conférence des amis des Comores tenue à Maurice il y a deux ans de cela.

 

Je pense aussi que la population doit être correctement informée sur nos relations avec le FMI et la Banque Mondiale et l’état d’avancement vers la signature du programme PPTE.

 

         En résumé, si nous avions quelques conseils à donner à Monsieur le Président de l’Union et à son gouvernement, nous dirions ceci :

 

-1. qu’ils redonnent à la question du recouvrement de la souveraineté des Comores sur Mayotte :

 

-         d’abord sa dimension nationale en prenant en compte les recommandations de la résolution de l’Assemblée Nationale à ce propos pour impliquer toutes les institutions, les organisations de la société civile et la population en entier car cette affaire concerne tous les Comoriens de l’intérieur comme de la diaspora, et tous ont des idées et des apports à faire valoir,

 

-          ensuite sa dimension internationale en l’inscrivant en permanence aux débats de l’Assemblée Générale des Nations Unies, en réactivant le Comité adhoc de l’Union Africaine et en oeuvrant pour que toutes les organisations internationales (Ligue des Etats Arabes, Conférence islamique etc…) qui avaient déjà longuement travaillé sur ce dossier s’en ressaisissent de nouveau en vue de la faire évoluer …).

 

-2. qu’ils renoncent de la manière la plus officielle possible sur cette question de la révision constitutionnelle qui divise profondément les Comoriens, qui est rejetée par l’essentiel des institutions du pays et qui entretient des tensions inutiles et à la longue infructueuses, voire même dangereuses.

 

-3. qu’ils tentent d’évaluer les promesses électorales du Président par rapport au redressement de la justice, au projet habitat, à la lutte contre la pauvreté et le chômage, en vue d’en redéfinir une nouvelle approche plus pragmatique qui tienne compte de la durée restante du mandat présidentiel.

 

-4. qu’ils essaient de communiquer en direction de la population et de manière lisible le bilan à mi-parcours de ces slogans si prometteurs tel que « Servir et non se Servir » ou « Corruption Tolérance 0 » ou encore ce qu’a pu produire la notion de « Président Gendarme » et indiquer si l’éventualité de lire un jour sur une photo  la phrase « Cet Homme a Trahi » existe toujours. 

 

-5. qu’ils cherchent les voies et moyens de réaliser l’Union sacrée des Comoriens autour des questions économiques et dans la recherche de solutions urgentes aux problèmes quotidiens des pénuries, des produits de 1ère nécessité et de la cherté de la vie.

 

-6. qu’ils engagent les procédures et mettent en place les moyens nécessaires pour les préparatifs liés à l’organisation des élections législatives des îles et de l’Union avant le terme des mandats des députés de l’Union et de l’île de Ngazidja pour éviter un vide juridique semblable à celui qui prévaut actuellement au niveau des Assemblées de Mwali et d’Anjouan.

 

-7. Enfin que Monsieur le Président de l’Union fasse un effort particulier pour se conformer à l’article 18 de la constitution de l’Union qui dit ceci : « le Président de l’Union établit un rapport annuel sur l’état de l’Union à l’intention de l’Assemblée de l’Union, de la Cour Constitutionnelle ainsi que des Assemblées des îles et des exécutifs des îles.

 

         Nous promettons notre appui total sur toute démarche de l’Exécutif de l’Union allant dans le sens de nos suggestions ci-dessus.

 

Honorables invités, mesdames et messieurs,

 

A l’heure où je vous parle et malgré la fréquence connue de tous, des sessions de l’Assemblée de l’Union, le gouvernement n’a déposé qu’un projet de loi, c’est celui portant rectification de la loi des Finances 2008.

 

Comme à son habitude il attendra les dernières  semaines de la session pour déposer le projet de loi des finances 2009, et ensuite plaider pour une adoption urgente pour cause de FMI et de Banque Mondiale, au risque d’avoir une loi des finances bâclée qui sera de toute façon modifiée comme à l’accoutumée par un décret présidentiel ou un arrêté ministériel ou même une note de service d’un haut fonctionnaire avant qu’un projet rectificatif ne soit réintroduit à l’Assemblée sur recommandation des mêmes institutions financières de Bretton Wood.

 

         Le seul signal reçu à ce jour du gouvernement à propos de son ordre du jour prioritaire dans cette session, c’est sa lettre d’intention, nous informant du dépôt imminent d’un nouveau projet de loi relatif à la citoyenneté économique.

 

         Nous ignorons tout du contenu de ce nouveau texte sensé remplacer celui qui a été rejeté par les députés lors de la session extraordinaire tenue  au milieu de cette année, un rejet qui a occasionné de la part du Président et de son gouvernement des mesures de représailles et beaucoup de fausses allégations contre l’Assemblée mais dont nous allons vous épargner les détails.

 

Néanmoins pour tenter d’en savoir plus sur la réalité qui entoure ce projet et se préparer à aborder de nouveau le débat sur ce sujet, le bureau de l’Assemblée a repris l’idée exprimée par la commission spéciale chargée de l’étude du 1er projet d’envoyer une mission parlementaire d’information dans le ou les pays concernés. Actuellement c’est le Kuweit qui semble prêt à recevoir cette mission dont le déplacement concerté entre l’Assemblée, le gouvernement et les prometteurs du projet, est entrain de se réaliser pour une courte durée de 4 jours.

 

Naturellement le rapport de cette mission sera rendu public mais il ne pourra servir qu’à enrichir les débats car encore une fois la décision de l’Assemblée se prendra certainement à la lumière de tous les éléments du dossier, mais en toute souveraineté et en âme et conscience.

 

Honorables invités, mesdames, messieurs,

 

         Je ne saurais terminer mon propos sans saluer le courage et la ténacité de mes collègues députés pour avoir travaillé tous ces derniers temps dans des conditions de plus en plus difficiles et dans une atmosphère de dénigrement systématique de la part de ceux qui sont sensés être nos partenaires.

        

         Ils savent que c’est pour leur pays, je dirais pour leur patrie qu’ils consentent à tous ces sacrifices. Je les félicite et les invite à redoubler de courage et de persévérance durant la présente session qui s’annonce sous les auspices  des plus défavorables.

 

Je déclare ouverte la session ordinaire d’octobre 2008.

                           

Je vous remercie.

Pour lire le début du discours cliquez ICI

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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 22:07

Ci dessous un discours très intéressant prononcé par Monsieur Said Dhoifir Bounou, le Président de l'Assemblée de l'Union le 13 octobre dernier lors de l'ouverture de la séssion parlementaire ordinaire.

 

 

UNION DES COMORES

Unité -  Solidarité – Développement
             ASSEMBLEE DE L'UNION                                                                                   

 

     

 

Discours d’ouverture de la session Parlementaire Ordinaire d’octobre 2008 prononcé le lundi 13 octobre 2008 par son Excellence le Président de l’Assemblée de l’Union Monsieur SAÏD DHOIFIR Bounou,

--------------------

 

- Madame et Messieurs les membres du Gouvernement ;

- Madame, Messieurs les Représentants du Corps Diplomatique et des  

  organismes Internationaux ;

- Mes chers Collègues députés;

-  Distingués invités, Honorable Assistance,

 

Assalam  Anlaikoum,

 

            Je voudrais tout d’abord vous remercier d’avoir bien voulu prendre part à cette séance solennelle d’ouverture de la 2ème session parlementaire ordinaire de l’année 2008.

 

Cette session budgétaire débute dans un contexte national et international mouvementé et riche en évènements.

 

Sur le plan international, la crise immobilière qui a éclaté aux Etats-Unis s’est transformée en crise financière très sérieuse et  nous assistons à des ratés du système bancaire mondial consécutifs à la faillite du système bancaire américain, et toutes les mesures essayées jusqu’à ce jour n’ont réussi ni à stabiliser le phénomène, ni à le rendre contrôlable ou clairement prévisible. Si jusqu'à ce jour l’Afrique est relativement épargnée, la crise n’est pas encore maîtrisée et ses conséquences restent encore largement ignorées.

 

Du coté de la Russie les événements récents en Georgie ont agité le spectre de la guerre froide. Mieux encore, ils ont révélé la philosophie de deux poids deux mesures de certaines puissances qui exigent l’application des règles internationales qui préservent l’intégrité territoriale de la Géorgie, et dénient aux Comores ce même droit en ce qui concerne Mayotte. Doit on comprendre qu’il existe deux « droits des peuples à disposer d’eux-mêmes » l’un applicable en Géorgie pour ce qui est de l’Ossétie du sud et de l’Abkhazie et l’autre nul et non avenu aux Comores s’agissant du cas de Mayotte?

En Afghanistan, au Pakistan et en Irak, la lutte de la communauté internationale contre le terrorisme, connait de jour en jour des rebondissements dramatiques qui ne laissent pas présager une fin prochaine de ces conflits, malheureusement.

 

Un bonne nouvelle cependant : en République Populaire de Chine après la brillante organisation des Jeux Olympiques 2008 on assiste à l’ entrée de ce pays dans le club restreint et prestigieux des puissances spatiales en réussissant son premier vol habité vers l’espace avec sortie du spationaute ; nous saluons cet exploit.

 

Sur le continent africain, malgré quelques percées de la démocratie dans certains pays, à l’instar de l’Angola qui vient de connaître ses premières élections  depuis l’indépendance, la majorité des pays continuent à connaître une instabilité chronique due à des guerres civiles, des dictatures politiques souvent violentes, des économies exsangues à cause de la corruption et du pillage plus ou moins organisé par les  grandes multinationales et les pouvoirs en place.

 

 Toujours au niveau du continent africain une forme nouvelle de banditisme organisé a fait son apparition avec la piraterie maritime qu’on croyait appartenir à l’histoire et qui fait peser une grande menace sur la paix et  la sécurité dans la région du nord-ouest de l’Océan Indien.

        

On y assiste toutefois à une éclaircie prometteuse que nous saluons au passage : c’est la réconciliation entre le Cameroun et le Nigeria, après le règlement du conflit frontalier qui les opposait sur la presqu’île de Bakassi.

 

Les Comores s’inscrivent en bonne place sur le registre de ces pays qui subissent de plein fouet les effets pervers de ce vaste mouvement de déstabilisation tous azimuts aggravé par une profonde crise alimentaire mondiale qui risque d’être de longue durée.

 

Sur le plan économique, nous assistons à une véritable paralysie du pays due au départ, au non renouvellement du contrat de  livraison d’hydrocarbures  avec la société française TOTAL.

 

Le gouvernement rejette le terme de rupture de contrat et parle de fin de contrat. Soit. On peut cependant déplorer l’imprévoyance du gouvernement qui n’a pas pensé à la période de soudure entre la fin du contrat avec TOTAL et l’entrée en vigueur d’un nouveau contrat avec un autre fournisseur.

 

On peut  supposer  au vu de  l’enthousiasme du gouvernement  vis-à-vis d’une licence d’importation du brut obtenue ou promise auprès du gouvernement iranien, qu’il s’est laissé emporté et n’a pas prévu les conséquences immédiates du non renouvellement du contrat avec son ancien partenaire.

 

En outre, la nouvelle convention signée entre le gouvernement et Metro petroleum de Kenya, sensée instaurer la régularité dans les livraisons de carburant pour une période minimum de 6 mois, n’a hélas aucun impact positif sur les pénuries de carburant qui alternent : Quand il y a de l’essence il n’y a pas de gasoil. Quand il y a  du gasoil  il y a pas d’essence et quand il y’a les deux, c’est le pétrole lampant qui manque.

 

Cette situation qui perdure a fait des Comores le pays du Dépannage, ce qui est très préjudiciable à l’économie et entraîne une hausse vertigineuse des prix des denrées de consommation courante.

 

Ajoutée aux arriérés de salaires dont le nombre de mois échappe même au Président de l’Union, cette hausse de prix grève dangereusement les revenus de la population en général et des fonctionnaires en particulier, notamment pendant le mois sacré du ramadan qui vient à peine de s’achever, mois de grosses dépenses par excellence.

 

 Un événement économique déstabilisateur plus récent celui la, est la baisse des taux forfaitaires de dédouanement des conteneurs sur la simple  initiative du directeur général des douanes qui a fait fi de la loi des finances 2008  et  certainement par la même occasion, de l’Assemblée de l’Union qui l’a votée.

 

Je  crois même qu’il y a lieu de se demander  à quoi bon de voter des lois si un simple fonctionnaire peut marcher dessus sans que cela prête à conséquence ?

 

Sur le plan des relations entre les institutions, nous assistons depuis plusieurs mois à des attaques en règle contre les institutions de la république (Union et îles autonomes confondues) de la part du Président de l’Union.

 

Tantôt c’est le pouvoir judiciaire dont les magistrats sont accusés d’être « des mercenaires », tantôt ce sont les Présidents des îles qui sont accusés de freiner le développement du pays.

 

Les fonctionnaires quant à eux sont accusés d’être des gens improductifs, budgétivores, qui ne font que  « bouffer » le budget eux seuls, au détriment des autres catégories sociales.

 

La déstabilisation de la cour constitutionnelle dont le Président et certains membres furent changés entre les deux tours de l’élection du Président de l’île autonome d’Anjouan pour des raisons électoralistes partisanes, n’est pas pour rassurer les Comoriens  quant à la volonté de bonne gouvernance affichée par le chef de l’Etat.

 

Dans ce concert d’invectives frisant l’insulte contre les institutions, le morceau choisi est constitué par la haine vouée à l’Assemblée de l’Union, institution sensée contrôler l’action du gouvernement au nom du peuple mais qui ne peut pas le faire parce qu’on la prive des moyens de le faire.

 

Non seulement comme cela est clair pour tout un chacun le gouvernement essaie de paralyser l’Assemblée par strangulation financière et matérielle, mais encore le Président de la République l’accuse de ne pas faire son travail et de toucher des salaires indus.

 

Le comble de cette attaque haineuse contre l’Assemblée de l’Union est le fait que le Président de l’Union ait déclaré dans son discours de l’ide el fitr que durant la session d’octobre 2007, l’Assemblée n’a voté qu’une seule loi, la loi des finances.

 

Cette bourde du Président montre à quel point il est mal servi par ceux qui sont en charge de l’informer sur les affaires parlementaires ou peut être à quel point il ne leur prête qu’une oreille distraite.

 

Pour rappel et rectification voici la liste des lois examinées et adoptées par l’Assemblée de l’Union des Comores  durant la session d’octobre 2007 :

 

1.     Loi organique N°07-009/AU bis déterminant les conditions et les modalités de l’élection des Députés de l’Assemblée de l’Union et de son Président, le régime des inéligibilités et des incompatibilités adoptée le  7/12/07,

 

2.     Délibération N°08-001/AU portant élection des membres du Bureau de l’Assemblée de l’Union adoptée le 15/01/08,

 

3.     Loi N°08-002/AU portant loi des Finances Exercice 2008 adoptée le 15/01/08,

 

4.     Loi N°08-003/AU autorisant le Président de l’Union à ratifier le protocole de KYOTO à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques adoptée le 16 janvier 2008,

 

5.     Loi N°08-004/AU autorisant le Président de l’Union à ratifier le Protocole fixant la date et la durée de l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre le Gouvernement de l’Union des Comores et la communauté Economique Européenne adoptée le 12/01/08,

 

6.     Loi N°08-005/AU portant Code de l’Aviation Civile de l’Union des Comores adoptée le 16/01/08,

 

7.     Loi N°08-006/AU portant statut du personnel parlementaire en Union des Comores adoptée le 12/01/08,

 

8.     Loi  N°08-007/AU relative aux technologies de l’information et de la communication (TIC) adoptée le 15/01/08,

 

9.     Loi N°08- 008/AU autorisant  le Président de l’Union à ratifier la Convention relative à l’article 83 bis de l’Aviation Civile internationale adoptée le 16 janvier 2008.

 

La même erreur le Président de la République l’a faite sur le décompte des lois votées à la session d’Avril de cette année.

 

         C’est l’occasion de rappeler à Monsieur le Président que conformément à la constitution en vigueur dans ce pays et qui n’est pas encore modifiée, l’initiative des lois appartient concurremment aux députés et au gouvernement et qu’une fois le texte adopté, il dévient simplement une loi et s’impose à tous, qu’il ait été initialement déposé sous forme de projet ou de proposition.

 

         Ceux qui sont intéressés à mieux comprendre la position de Monsieur le Président SAMBI face aux institutions républicaines, peuvent réécouter son interview réalisée à R.F.I quant il était encore candidat aux élections présidentielles de 2006, dans une émission intitulée le Grand reportage, et ils entendront ceci : « toutes ces institutions, parlement et autres, ne sont que des inventions sataniques. Seules les lois divines sont universelles et éternelles  et je suis convaincu que le drapeau de l’islam finira par flotter sur le monde entier »   « sans commentaire ». (...)

Pour lire la suite du discours cliquez ICI

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25 septembre 2008 4 25 /09 /septembre /2008 21:05
Vous trouverez ci-dessous le discours prononcé aujourd'hui (le 25 septembre 2008) par le Président de l'Union des Comores, Monsieur Ahmed Abdallah Sambi à l'occasion de la 63ème AG de Nations Unies

"Mon pays considère, d’ores et déjà, comme étant nulle et non avenue, toute consultation qui serait organisée dans le cadre de la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte, déclare le Chef de l’Etat devant la 63ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU"

Allocution de S.E.M. AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI, Président de l’Union des Comores à l’occasion de la 63ème Assemblée Générale des Nations Unies

 Excellence Monsieur le Président ; Excellence Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ; Dignes représentants des pays membres de cette prestigieuse organisation ;

Monsieur le Président, nous sommes très heureux de vous voir présider cette 63ème Session de notre Assemblée Générale.

Je saisis cette opportunité pour adresser nos sincères remerciements à Son Excellence Monsieur Ban Ki-Moon, Secrétaire Général de notre Organisation, pour son engagement et son rôle actif au service de notre Organisation, pour promouvoir ses idéaux de justice et de paix.

Monsieur le Président ; Honorable Assistance ;

Le monde d’aujourd’hui est confronté à d’innombrables défis. Nous qui dirigeons nos pays respectifs, avons une lourde responsabilité et devrons nous préoccuper davantage du sort de notre monde d’aujourd’hui.

Pourquoi traversons-nous toutes ses crises ? Pourquoi y a-t-il autant de foyers de tension dans le monde ? Pourquoi y a-t-il autant de pauvreté et de précarité dans cet univers ? Pourquoi le terrorisme prolifère t-il dans les différents coins de la planète.

Ce sont-là des questions qui interpellent chacun de nous, notre conscience collective et en premier lieu notre noble Organisation dont les objectifs principaux demeurent la défense des idéaux de paix, de justice, de solidarité et de développement.

Aujourd’hui, la réalité est toute autre. Toutes ces valeurs sont, malheureusement, loin de constituer un acquis.

Les nations les plus nanties devraient, de ce fait, se préoccuper davantage du sort de certaines parties du monde et plus particulièrement les pays en développement, où la violence, la faim, les maladies, les injustices de toute sortes, les conflits et leurs corollaires, constituent leur lot quotidien.

La double crise alimentaire et énergétique actuelle, pour ne citer que celle-là, exige l’impulsion d’un nouvel élan de solidarité internationale. Celle-ci, affectant certes le monde entier, est beaucoup plus ressentie dans les pays en développement.

Par ailleurs, nous croyons fermement au multilatéralisme, c’est pourquoi la reforme des principaux organes de l’ONU s’impose aujourd’hui, pour plus d’équité et d’efficacité.

Excellence Monsieur le Président, Honorable Assistance,

Au mois de mars dernier, l’opération Démocratie aux Comores a eu lieu, mettant fin à la rébellion qui avait secoué l’île d’Anjouan et a permis de restaurer la légalité constitutionnelle.

Et comme je l’avais promis, des élections libres, transparentes et démocratiques ont eu lieu sur l’île en juin dernier, ce qui nous a permis de parachever la mise en place des exécutifs des îles de l’Union des Comores.

Ainsi, je tiens à rendre ici un vibrant hommage à l’Union Africaine et à la Ligue des Etats Arabes, aux pays amis notamment la Tanzanie, le Soudan, la Libye, le Maroc, le Sénégal, la France et les Etats Unis d’Amérique qui nous ont tous soutenus moralement, matériellement ou financièrement, pour mener à bien, et sans effusion de sang, cette délicate opération de libération de l’île d’Anjouan.

Dans ma ferme volonté de consolider la stabilité retrouvée et conformément à l’engagement pris auprès des partenaires, j’ai décidé d’organiser dans les meilleurs délais possibles, une conférence inter-comorienne, qui rassemblera les forces politiques, les exécutifs des îles et la société civile et les partenaires des Comores et qui se penchera sur les aspects institutionnels en suspens qui ont, de tout temps, créé une incompréhension entre le pouvoir central et les entités fédérées.

Des premiers contacts ont été établis avec la Communauté internationale pour apporter l’appui nécessaire à la tenue de cette assise nationale qui s’avère nécessaire en vue d’un meilleur fonctionnement des institutions nationales.

Monsieur le Président ; Honorable assistance ;

Les difficultés économiques ne nous font pas perdre de vue d’autres défis majeurs, parmi lesquels les problèmes environnementaux. Ces derniers frappent en particulier les Petits Etats Insulaires en développement dont font partie les îles de l’Océan Indien.

Aussi en ma qualité de Chef de l’Etat du pays assurant la présidence de la Commission de l’Océan Indien, membre observateur de l’ONU, je voudrais réitérer le souhait de notre Organisation sous-régionale de contribuer à la mise en œuvre de la stratégie de Maurice.

Je saisis également cette opportunité pour remercier l’Union Européenne d’avoir accepté le financement d’un programme d’appui à la Commission de l’Océan Indien, dans le cadre du dixième FED, pour apporter sa part de contribution à la mise en œuvre de la stratégie de Maurice.

Je lance, enfin, un appel aux Nations Unies et à la Communauté internationale pour soutenir les efforts de la Commission de l’Océan Indien pour le développement et l’intégration réussi des pays membres et pour apporter une attention particulière à la question de la mise en œuvre de la stratégie de Maurice.

Majestés, Excellences ; Honorable assistance ;

Chaque homme, chaque peuple aspire à la justice, à la dignité et à la liberté. Ce sont là, Mesdames et Messieurs, les idéaux de l’ONU auxquels nous devons rester fidèles pour que la paix, la sécurité et le développement fassent progresser l’Humanité.

Ainsi, se basant sur le respect de ces valeurs, permettez-moi de faire part à cette auguste Assemblé de la grande préoccupation du peuple et du Gouvernement comoriens, par rapport à la question de l’île comorienne de Mayotte.

Je voudrais préciser ici qu’à la suite des discussions engagées avec la France sur cette question, depuis le mois de septembre dernier, après ma rencontre avec le Président Nicolas SARKOZY, je n’envisageais pas de l’aborder dans le cadre de cette session.

Le Groupe de Travail de Haut Niveau institué à cet effet, sur l’initiative du Président français, offre, à mon sens, un cadre bilatéral idéal pour examiner tous les aspects liés à cette question.

Mais, la détermination affichée, ces derniers temps par les autorités françaises, pour l’organisation d’un référendum, en 2009, en vue de la départementalisation de Mayotte, m’oblige à l’évoquer ici.

Vous conviendrez avec moi qu’une telle décision, intervenant à un moment où les discussions sont engagées entre les deux parties, n’est pas de nature à favoriser un dialogue franc et constructif.

Aussi, pour mieux vous éclairer sur le bien-fondé de la revendication comorienne sur l’île de Mayotte, permettez-moi de vous livrer certains éléments importants à prendre en compte dans l’analyse de ce dossier.

En effet, l’Archipel des Comores composé des quatre îles d’Anjouan, de la Grande Comore, de Mayotte et de Mohéli, a toujours connu, pendant la colonisation française, une unité physique, géographique, confessionnelle, culturelle et linguistique.

Au regard du droit interne français, depuis que les îles de la Grande Comore, d’Anjouan et de Mohéli, ont été érigées en protectorat français, elles ont été réunies avec l’île de Mayotte pour former un territoire unique. Le premier texte intervenu dans ce domaine précis est le décret de septembre 1889.

Depuis cette date, l’unité politique et administrative de l’Archipel des Comores n’a jamais été remise en cause par aucun texte, malgré la multiplicité des dispositions intervenues au sujet des Comores. Je citerai par exemple la loi du 9 mai 1946, la loi du 17 avril 1952, le décret du 22 juillet 1957, la loi du 22 décembre 1961 et la loi du 03 janvier 1968.

Ainsi, chaque fois que le législateur ou le pouvoir règlementaire français est intervenu, il l’a toujours fait en considérant que l’Archipel des Comores constitue un territoire unique.

Eu égard à ce qui précède, il apparaît clairement que la République française n’a jamais remis en cause l’Unité territoriale de l’Archipel des Comores tandis que l’opinion publique internationale a constamment considéré que les 4 îles des Comores forment un territoire unique dépendant de la République française et administré en dernier lieu dans les conditions prévues par les articles 72 et suivants, de la Constitution française.

C’est dans cet esprit, qu’a été mise en œuvre, à la fin de l’année 1974, la procédure prévue par l’article 53 de la Constitution française et qui visait à recueillir le consentement des populations intéressées par l’accession de l’Archipel des Comores à l’Indépendance.

En vertu de la loi du 23 novembre 1974, les populations de l’Archipel des Comores ont été invitées à se prononcer sur la question de savoir si elles souhaitaient que le Territoire accède à l’Indépendance.

Dans l’ensemble des Iles à savoir Anjouan, Mohéli, Mayotte et la Grande Comore, une réponse positive a été globalement apportée, le 22 décembre 1974, à la question posée. La question a été posée au peuple comorien un et indivisible et qui s’est prononcé à plus de 96% de OUI en faveur de l’Indépendance, conformément à la loi découlant de l’article 53 de la Constitution française.

Mais le parlement français d’alors, au lieu de ratifier purement et simplement ce verdict populaire, il a voulu recréer une autre loi, organisant un autre référendum sous prétexte qu’à Mayotte, il y a eu environ 60% de NON.

Mais la question a été posée au peuple comorien composé de la population de Mayotte, de la population d’Anjouan, de la population de Mohéli et de la population de la Grande Comore et le résultat décompté globalement car cela ne changeait en rien la loi quant à sa lettre et à son esprit.

Face aux hésitations du parlement français d’alors à reconnaître ce verdict sans appel du peuple comorien, feu le Président Ahmed Abdallah Abdérémane, et le peuple comorien derrière lui, proclame unilatéralement l’Indépendance des Comores le 06 juillet 1975.

Mr le Président ; Honorable assistance ;

Outre ces dispositions, relevant du droit interne français, je voudrais rappeler, au regard du droit international, le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, ce qui atteste de la conformité de la revendication comorienne au droit.

Je voudrais, enfin, rappeler que les Comores composées de Mayotte, Anjouan, Mohéli et la Grande Comore ont été admises dans cette prestigieuse organisation des Nations Unies le 12 novembre 1975, dans ses frontières, sans que la France manifeste son opposition à cette admission.

Aujourd’hui, notre grande préoccupation suite aux déclarations officielles de la France sur la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte se justifie.

En effet, celles-ci ne cadrent pas avec les principes de justice, d’équité et du respect du droit international qui font la renommée de ce grand pays, la France.

C’est ainsi que mon pays considère, d’ores et déjà, comme étant nulle et non avenue, toute consultation qui serait organisée dans le cadre de la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte.

Voilà Monsieur le Président, honorable assistance, les faits, et les faits sont têtus.

Mais aujourd’hui, il y a Monsieur le Président la réalité : d’un côté, la France est à Mayotte, contrairement aux résolutions pertinentes des Nations Unies et de toutes les autres organisations internationales, régulièrement saisies de la question.

De l’autre, j’ai engagé un dialogue avec le Président français, Son Excellence Monsieur Nicolas SARKOZY, qui a manifesté une bonne volonté à trouver une solution à ce problème.

Il est donc permis d’espérer que cette revendication légitime des Comores sur l’île de Mayotte trouvera très prochainement une heureuse issue. Je suis d’autant plus confiant en cela, que de nombreux problèmes en suspens dans le monde ont été résolus et d’autres sont en voie de résolution, depuis que Son Excellence le Président Nicolas SARKOZY a accédé à la Magistrature Suprême de la France.

Je saisis, d’ailleurs, cette opportunité, pour lancer un appel solennel aux autorités françaises, afin qu’elles œuvrent dans le sens de préserver un climat favorable au dialogue engagé et auquel nous croyons, pour parvenir à une solution négociée, laquelle prendra en compte la préoccupation comorienne, à savoir le respect de son unité nationale et de son intégrité territoriale.

J’exhorte, par ailleurs, la communauté internationale à aider au rapprochement des vues des deux parties, dans ce sens, car l’unité des quatre îles des Comores ainsi que la paix et la stabilité durables de cet archipel sont nécessaires à son développement harmonieux.

Excellence Monsieur le Président ; Honorable assistance ;

Permettez-moi, pour conclure, d’adresser les sincères remerciements de la délégation comorienne à toutes les autorités américaines pour l’accueil particulièrement chaleureux et les bonnes dispositions prises en vue de la réussite de cette soixante troisième Assemblée des Nations Unies.

Je vous remercie.

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26 août 2008 2 26 /08 /août /2008 08:38


Vous trouverez ci-dessous le discours du Président de l'Union des Comores riche en rappel historique prononcé hier devant le parlement de la Tanzanie


UNION DES COMORES

Unité – Solidarité – Développement

-------------------

 

 

 Allocution de

S.E. M. AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI,

Président de l’Union des Comores

devant le Parlement Tanzanien

 

Dodoma, Tanzanie, le 25 aout 2008.

 

                                                     


 

 

-         Excellence Monsieur le Premier Ministre de la République Unie de Tanzanie et Cher Frère ;

-         Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale de la République de Tanzanie;

-         Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale de l’Union des Comores;

-         Excellence Monsieur le Commissaire Régional,

-         Excellence Monsieur le Chef de l’Opposition,

-         Honorables Mesdames et Messieurs les Ministres,

-         Honorables Mesdames et Messieurs les Elus,

-         Excellences, Mesdames et Messieurs.

C’est avec beaucoup de joie, une très grande émotion et une grande fierté  que  je vais faire entendre, la voix de mon pays, l’Union des Comores, au sein de ce somptueux Palais, ou vous m’avez fait le grand honneur, Monsieur le Président, de m’inviter.

Les mots me manquent pour exprimer l’immense bonheur que j’éprouve, en ce jour.

Je ressens d’autant plus cet honneur qui m’échoit, que  c’est la  première fois, dans l’Histoire de mon pays, qu’un Président est invité à s’exprimer dans ce prestigieux lieu de la représentation nationale tanzanienne. Soyez assurés Monsieur le Président de l’Assemblée, Monsieur le Premier Ministre Messieurs et Mesdames les députés,  que je pèse  tout le poids de cet honneur et je vous en  suis  très reconnaissant.

Au delà de l’honneur que j’éprouve du fait de l’importance que j’accorde à cette cérémonie solennelle, c’est la joie ressentie lors des retrouvailles familiales et fraternelles qui m’habite.

Ainsi, je voudrais tout d’abord, en cette mémorable occasion, remercier du fond du cœur le peuple frère ainsi que le Gouvernement tanzaniens, et plus particulièrement le Président de ce grand et beau pays mon Frère Jakaya KIKWETE, pour l’accueil exceptionnel et fraternel et pour l’hospitalité généreuse qui nous ont été réservés, la délégation qui m’accompagne et moi-même, depuis notre arrivée sur le sol tanzanien.  

Je voudrais, en outre, rendre hommage aux autorités et à la population de cette belle ville de Dodoma, que nous découvrons pour la toute première fois, et dont la chaleur spontanée et fraternelle de l’accueil nous ont, tout de suite, permis de nous sentir chez nous.

Je n’en attendais pas moins de mes frères Tanzaniens mais j’ai été heureux de confirmer ma profonde conviction,  que les liens de cœur et de sang qui unissent la Tanzanie et les Comores sont et resteront toujours particulièrement solides.

Ces liens constituent le terrain fertile sur lequel ont poussé la confiance, l’amitié et la solidarité que nous souhaitons consolider aujourd’hui entre nos deux nations.

En effet, pour les Comoriens de toutes les générations, passées et à venir, la Tanzanie n’a jamais été considérée comme une terre étrangère, ni le Tanzanien comme un étranger aux Comores.

Nous savons tous, nous Comoriens, tout ce que nous devons à cette terre voisine, à cette terre sœur.

Nous lui devons, depuis le 18e siècle, le savoir, la culture, la spiritualité  et la richesse.

Le Comorien qui voulait devenir savant se devait de prendre le boutre et se rendre en Tanzanie.

Le Comorien qui voulait devenir riche prenait le boutre et traversait le  mince bras de mer qui sépare nos deux pays frères.

Nos deux peuples ne sont pas liés par de simples liens d’amitié. Ils  sont  liés depuis des siècles et des siècles par des liens de sang, des mélanges qui font que souvent à l’étranger on prend un Tanzanien pour un comorien et un Comorien pour un Tanzanien. Nous Comoriens nous nous glorifions de cette ressemblance.

Nous sommes convaincus que nos origines premières sont swahili, c’est pour cela que nous sommes conscients de  ce que notre langue doit à la votre. Nous savons ce que notre musique doit à la votre spécialement le toirab, nous savons ce que nos habits doivent aux vôtres, nous savons ce  que notre cuisine doit à la votre.

Depuis des siècles et des siècles, des djahazi ont traversé ce bras de mer et nous ont apporté votre sensibilité, votre civilité, votre courtoisie, votre savoir-faire, vôtre savoir-être et vôtre savoir tout court, bref votre Ustan Anrab.

Ces mêmes légendaires djahazi ont contribué à des riches échanges commerciaux  entre nos deux pays.

Aux Comores nous avons deux termes pour designer nos frères du continent : L’Africain et le Msawahılı. Le Msawahılı ou le Mgoudja c’est le cousin Tanzanien avec qui nous partageons tant de choses.

C’est pour cela que mon cœur rayonnant de joie apporte à la Tanzanie, au peuple tanzanien et aux autorités tanzaniennes que mon pays chérit profondément, les salutations fraternelles et la profonde reconnaissance du peuple et du Gouvernement comoriens.

Nous n’oublierons jamais le rôle premier que ce grand et beau pays a jadis joué dans la lutte de libération nationale de mon pays, en vue de l’acquisition de l’indépendance, en soutenant les patriotes qui étaient refugiés en Tanzanie et les mouvements de libération nationale de toute la région.

Nous n’oublierons jamais, non plus, le fait que la Tanzanie a été, dès les premières semaines de notre indépendance, l’un des premiers pays à nous soutenir pour pallier le départ précipité des Français.

Votre peuple généreux a soutenu le mien dans ses premiers pas de nation libre, en l’accompagnant dans   l’éducation et dans la création et la formation de notre jeune armée nationale.

J’apporte également la profonde gratitude du gouvernement et du peuple comoriens au peuple tanzanien, à ses représentants et à son gouvernement pour leur engagement sans faille,  dans les multiples étapes visant à mettre fin à la crise séparatiste qui a secoué les Comores, pendant plus d’une décennie, et qui a failli ébranler les fondements même de la nation comorienne.

La reconnaissance de mon peuple et de mon gouvernement est immense et infinie  pour les sacrifices sans limites faits par le peuple et le gouvernement tanzaniens.

Vous n’avez pas hésité  à envoyer, ce que vous avez de plus cher, à savoir vos enfants, pour être à la tête des forces de la coalition africaine venues libérer l’ile comorienne d’Anjouan, pour aider mon pays à consolider son unité nationale et rétablir son intégrité territoriale.

Vous pouvez être fiers de ses vaillants soldats. La nation comorienne leur sera éternellement reconnaissante.

Et pour marquer notre appréciation de l’extraordinaire mission qu’ils ont realisée dans l’ile d’Anjouan, il sera remis à chacun d’entre eux, lors de la célébration de la fête militaire tanzanienne de septembre prochain, un diplôme d’honneur qui sera suivi, prochainement, d’une médaille.

Je saisis cette opportunité pour rendre un vibrant hommage à Son Excellence mon frère le Président KIKWETE, sans qui cette intervention militaire à Anjouan n’aurait jamais eu lieu.

En effet, c’est grâce à son charisme, à son leadership éclairé en sa qualité de Président d’un pays frère mais aussi de Président de l’Union Africaine, à son engagement sincère et à sa détermination à œuvrer en faveur de l’intégrité effective des Comores, que mon pays a pu tourner la page la plus sombre de son histoire, à savoir le séparatisme.

Cet engagement sans faille a permis en effet, une grande victoire militaire et par conséquent la libération de l’Ile comorienne d’Anjouan, et ce, sans effusion de sang. 

Cet engagement confirme, si besoin était, le rôle clé qu’a toujours joué la Tanzanie dans notre continent mais aussi et surtout la disponibilité constante de ce pays modèle,  à toujours mettre à la disposition de ces pays frères, ses moyens humains et matériels ainsi que son expérience, pour préserver la paix, la sécurité, la stabilité et l’Etat de droit.

Je salue, ainsi, toutes les entités et toutes les institutions tanzaniennes et plus particulièrement ce prestigieux Parlement dans lequel nous nous trouvons ce matin, pour leur mobilisation en faveur de la défense de l’unité nationale de mon pays.

Mais je salue également en vous, dignes successeurs de Feu le Président Mwalimu Julius Nyerere, Fondateur de la Tanzanie Moderne, digne enfant de la Tanzanie et de l’Afrique  le charisme, la grande sagesse et la vision, quil vous a légués et qui continuent à guider et à éclairer votre pays et toutes les Nations, à travers les continents, dans leurs efforts pour la recherche de la liberté, de la paix et du développement.

Le Mwalimu était de ces rares hommes qui ont façonné l’Histoire, pas seulement de leur peuple mais de toute l’Humanité.

La terre a produit très peu de ces grands hommes, qui par leur vision, leur conviction et leur sagesse marquent à jamais leur passage sur terre.

Cet homme restera à jamais dans l’esprit des générations présentes et à venir.

Je tiens à dire notre admiration et notre estime pour toutes les grandes figures qui, après Mwalimu Nyerere, ont façonné la Tanzanie et ont renforcé sa crédibilité au sein du concert des Nations et qui ont permis à la Tanzanie de jouer le rôle majeur qu’elle joue aujourd’hui non seulement en Afrique mais aussi dans le monde entier. 

Je veux évoquer Al Hadj Ali Hassan Mouigni, Benjamin William Mkapa et, bien entendu le Président Jakaya KIKWETE qui ont fait de la Tanzanie, dans notre continent, un grand défenseur de l’unité et de l’intégrité territoriales, un pays modèle qui montre la bonne  voie à suivre  aux pays et aux peuples africains, prêt à défendre la liberté la ou elle est étouffée.

Grace à ces hauts dignitaires, la Tanzanie est en effet devenue un pays apaisé, homogène et dynamique et un modèle de stabilité exemplaire, dont le dynamisme et la croissance économique  font l’admiration de l’Afrique.

De l’autre côté de ce bras de mer qui sépare la Tanzanie des Comores, nous suivons avec beaucoup d’attention et d’admiration, l’exemple tanzanien.

Les affinités historiques, culturelles et linguistiques que j’ai évoquées tout à l’heure appellent Comoriens et Tanzaniens à avoir une communauté de destin, tout autant que la proximité entre nos villes respectives de Moroni et Mtwara, qui ne sont reliées que par une trentaine de minutes d’avion, ce qui donne à nos deux peuples, qui effectuent ce trajet, l’impression de se déplacer dans un seul et même pays.

Quelle meilleure preuve apporter, sinon ces milliers de comoriens qui, aujourd’hui comme par le passé ont choisi de vivre en Tanzanie et ces milliers de Tanzaniens qui, hier comme aujourd’hui, se sont installés aux Comores ?

Je salue ces Comoriens et ces Tanzaniens qui ont renforcé ces ponts, très solides, existant entre nos deux peuples à travers les deux rives  du Canal de Mozambique, notamment ces Tanzaniens d’origine comorienne qui aujourd’huı occupent des postes de haut niveau au sein des institutions tanzaniennes et qui font la fierté des Comores.

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée,

Honorable assistance,

Nous ne quitterions pas cette enceinte si je devais évoquer ici tout ce que l’Histoire a façonné de commun entre nos deux pays, nos deux nations, nos deux peuples.

 Aussi je me contenterai de rappeler encore une fois les racines communes de nos deux langues. Le Swahili est d’ailleurs une langue enseignée aujourd hui à l’Université des Comores dans le seul but de  contribuer encore davantage à notre compréhension mutuelle.

Mais ce qui est le plus important à souligner c’est que la Tanzanie est en train de devenir l’un de nos premiers partenaires aussi bien dans les domaines économique que social, notamment par :

-         Les liaisons d’Air Tanzanie avec les Comores,

-         les échanges commerciaux tels que l’achat de produits finis et d’animaux vivants,

-         le développement du trafic portuaire,

-         la lutte commune contre les trafics illicites et le terrorisme,

-         La prestation de services bancaires, précisément à travers EXIM Bank Tanzanie,

-         les soins médicaux et,

-         l’Enseignement supérieur.

Aujourd’hui, afin de pouvoir consolider encore davantage cette coopération fructueuse, il serait judicieux  de redynamiser les autres secteurs tels que la promotion des investissements, la culture, le tourisme, les échanges techniques, la formation professionnelle, l’Agriculture et les échanges universitaires.

Enfin, Excellence Mesdames et Messieurs, j’émets le vœu ardent de voir nos deux Parlements se rapprocher encore davantage, afin de contribuer à la concrétisation rapide des ambitions louables de nos deux pays frères et approfondir, ainsi, cette amitié et cette coopération séculaires qui nous sont si chères à tous.

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

L’avenir de nos relations est prometteur.

Par tout ce qui nous lie, nous pouvons construire ensemble, un espace de fraternité, de paix, de prospérité et de développement partagés et être un exemple pour nos autres frères africains.

C’est le message d’espoir que le peuple comorien m’a chargé de transmettre devant cette auguste Assemblée.

Le message de grand espoir, de confiance, de solidarité et d’amitié que j’ai voulu, moi aussi, porter aux frères et voisins tanzaniens.

Je suis convaincu que la Tanzanie et les Comores apporteront ensemble au reste de l’Afrique et du monde entier, ce message d’espoir, de solidarité  et de fraternité.

Vive la coopération entre la Tanzanie et les Comores,

Vive la fraternité Comoro-tanzanienne.

Je vous remercie.

 

 

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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 10:24
SOURCE : ALWATWAN N° 1078 du 26 mai 2008 : Le président de la République propose de ponctionner les salaires des fonctionnaires pour créer des entreprises



Le président de la République propose de ponctionner les salaires des fonctionnaires pour créer des entreprises
Dans son discours à la nation, hier, 25 mai, à l'occasion du deuxième anniversaire de son accession au pouvoir, le président Sambi a appelé les agents de l'Etat à participer à l'effort national. Il propose aux fonctionnaires ''les mieux lotis'' de consentir entre 25 et 30% de leurs salaires pour créer des entreprises ''privées'' sous forme d'actions. Selon lui, la masse salariale constitue aujourd'hui un vrai goulot d'étranglement et empêche le développement du pays.

Les agents de l'Etat coûtent cher. Tellement cher qu'il est impossible d'envisager le moindre investissement. Le message du président Sambi, à l'occasion du deuxième anniversaire de son avènement au pouvoir, était très clair : il faut dégraisser le mammouth de la Fonction publique et revoir l'architecture institutionnelle du pays. Autrement, les Comores seront toujours à la merci de l'aide extérieure.
''Nous avons trop de superstructures avec quatre présidents, quatre assemblées et des conseillers ici et là. Toutes ces institutions n'ont aucune espèce d'importance et leur utilité reste encore à prouver'', a dit le chef de l'Etat. Chiffres à l'appui, il a démontré combien la masse salariale constituait aujourd'hui un vrai goulot d'étranglement et empêche tout investissement public : ''En 2007, les recettes de l'Etat étaient d'un peu plus de 20 milliards 300 millions dont 15 milliards ont servi à payer les fonctionnaires. C'est inacceptable''. Il faut dire que, selon les institutions de Bretton Woods, la masse salariale devrait être de 35% du budget national. ''On en est aujourd'hui à 75, voire 80%'', a regretté Sambi.
Pour permettre au pays de pouvoir faire face aux défis du moment, il propose aux fonctionnaires de consentir entre 25 et 30% de leurs salaires pour participer, sous forme d'action, à la création d'entreprises. ''J'ai saisi le ministère des Finances qui, très bientôt, va mettre en œuvre cette politique'', a dit le chef de l'Etat. Le projet devra commencer, en principe, dès le paiement du mois de février 2008.
Parlant de son bilan de deux ans de pouvoir, le président Sambi estime avoir permis aux Comores de retrouver une meilleure image sur le plan international à travers, notamment, l'apurement de ses arriérés de paiements auprès de ses partenaires économiques dont la Banque africaine de développement (Bad). Il a également cité le lancement du projet Habitat et l'ouverture prochaine d'une ligne de crédit immobilier au bénéfice de l'ensemble des citoyens.
A l'actif de ses deux ans d'exercice du pouvoir, le chef de l'Etat a surtout souligné le retour d'Anjouan dans le giron de l'archipel avec la tenue, en juin prochain, d'une élection présidentielle sur l'île : ''J'ai réussi à mettre en échec le projet de séparer Anjouan du reste de l'archipel comme en ont voulu certains, à l'exemple de l'île de Mayotte''.
Mohamed Inoussa
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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 00:27

DISCOURS A LA NATION 24 mars 2008

Vous

Comoriennes, Comoriens, Mes chers compatriotes.

Comores: le président a donné son feu vert à l'opération à Anjouan

Dans un discours diffusé le lundi 24 mars 2008 au soir sur les ondes de l'ORTC(voir ci - dessous), le Président Sambi vient d'annoncer qu'il a ordonné le débarquement pour la libération de l'île  comorienne d'Anjouan, des mains de la rébellion dirigée par Mohamed Bacar

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DISCOURS A LA NATION DE SEM LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU 24 MARS 2008

Comoriennes, Comoriens, Mes chers compatriotes.

C'est avec gravité et émotion que j'annonce à la Nation Comorienne, que, sous mes ordres, la vaillante Armée Nationale de Développement, assistée par les forces de l'Union Africaine, composées de troupes tanzaniennes et soudanaises, prendra bientôt pied sur les côtes anjouanaises : j'ai ainsi ordonné, le débarquement pour la libération de l'Ile comorienne d'Anjouan, des mains de la rébellion dirigée par Mohamed Bacar.
En ces heures exaltantes, je voudrais dire à nos soldats, toute la fierté qu'éprouve la Nation, de les voir, aux côtés des forces alliées et avec le soutien déterminé de la Résistance intérieure, mettre fin à la une dictature qui a si longtemps terni l'image d'Anjouan et bafoué la liberté et l'espoir de tous nos compatriotes.
J'exprime ainsi la gratitude et la reconnaissance que la Nation a envers eux, eux qui ont choisi avec courage, de combattre pour que le drapeau national flotte à nouveau à Anjouan et pour que les valeurs de la liberté puissent de nouveau exister sur l'ensemble du territoire national.

Je voudrais également rendre un hommage appuyé, à la hauteur de l'engagement, du courage et de la détermination des admirables combattants, venus de la Tanzanie et du Soudan, pour prêter main forte à l'Union des Comores.

Je les remercie pour ce signal fort qu'ils viennent ainsi d'envoyer à tous ceux qui à travers l'Afrique, bafouent impunément la liberté, la démocratie et le droit.

A travers eux, je voudrais enfin exprimer toute la gratitude du peuple et du Gouvernement comoriens, à l'Union Africaine et aux pays amis du Groupe de Contact sur les Comores.
Je salue tout particulièrement la Tanzanie et Son Excellence le Président Kikwete, le Soudan et Son Excellence le Président Hassan Omar El BASHIR, à la Grande Jamahiriya et au Guide de la Révolution le Frère Mouammar El-Kadhafi et au Sénégal et Son Excellence Président Abdoulaye WADE, pour leur dire que nous n'oublierons jamais leur élan de solidarité exceptionnelle envers le peuple comorien.

J'associe à ces remerciements, les Etats-Unis d'Amérique et la République Française pour leur engagement aussi bien moral que matériel, à nos cotés.

Comoriennes, Comoriens, mes chers compatriotes,

Je salue la sagesse avec laquelle vous faites face à la situation difficile qui nous a été imposée depuis plusieurs mois, par les ennemis de la Nation.
Vous avez été les premiers à être convaincus, que l'usage de la force, restait la seule alternative pour rétablir la souveraineté de l'Etat sur Anjouan et permettre aux anjouanais d'élire librement les autorités de leur choix.
En effet, alors que mon Gouvernement et moi-même, avons toujours fait preuve de la plus grande patience, les rebelles ont systématiquement rejeté toutes les propositions de sortie pacifique de la crise, en défiant avec mépris, l'Etat comorien et la communauté internationale. La dernière démarche en date, initié par les éminents représentants des Etats-Unis d'Amérique, de la République Française, de l'Union Africaine et de la Ligue des Etats Arabes, pour tenter de les faire revenir à la raison s'est, comme les précédentes, soldé par un échec, entièrement du, à l'arrogance des hors-la-loi.
Ainsi, la crise et la rébellion anjouanaises, ne peuvent pas être réduites à un simple contentieux électoral comme veulent l'accréditer certains.
En effet, depuis de nombreuses années, Mohamed Bacar, n'a jamais accepté la présence de l'Etat à Anjouan qu'il a toujours considérée et géré comme une propriété privée.
Mohamed Bacar qui n'a jamais admis que l'Etat puisse exercer ses prérogatives régaliennes sur cette partie du territoire national, est ainsi devenu, un obstacle à la mise en place du cadre institutionnel du pays.
Alors, le défi était et reste la mise en place des institutions de l'Etat et leur implantation à Anjouan comme c'est le cas dans tout le reste du pays.
C'est pourquoi, mon Gouvernement et moi-même, allons dans les jours et les semaines qui viennent, déployer tous nos efforts, avec l'appui de la communauté internationale, afin que la période transitoire qui va s'ouvrir à Anjouan, reste dans le cadre stricte de la constitution, pour que les anjouanais puissent choisir le Chef de l'Exécutif de leur Ile, en toute liberté, dans le cadre d'élections libres démocratiques et transparentes.
C'est alors que nous pourrons réunir toutes les entités représentatives de notre pays, pour résoudre ensemble et dans la sérénité, les problèmes réels et somme toute normaux, que soulève l'application du cadre institutionnel de notre pays, comme j'en ai pris l'engament devant mes pairs de l'Union Africaine.
C'est alors que nous pourrons nous atteler à l'immense défi du développement économique de notre pays et gagner notre lutte contre la pauvreté et le désespoir.
Mes chers compatriotes,
Les opérations qui seront menées à Anjouan, visent la paix, la stabilité et la démocratie dans notre pays. Elles seront exécutées avec ordre et humanité, en évitant autant que faire se peut les souffrances de la population et les dégâts collatéraux.
C'est pourquoi je voudrais terminer en réitérant notre fierté et notre admiration à l'Armée Nationale de Développement et à nos alliés :
« Soldats, vous portez les espérances de la Nation et nous ne doutons pas de votre victoire qui est celle de la liberté, de la dignité, du droit et de l'espoir. »

Vive la République Vive l'Union des Comores. Vive la coopération internationale

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1 février 2008 5 01 /02 /février /2008 13:31
HALIDI-BLOG-COMORES
Vous trouverez ci-dessous l'intervention du Président de l'Union des Comores, Monsieur Ahmed Abdallah Sambi, au 10e Sommet Ordinaire des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union Africaine
qui se tient actuellement à Addis Abeba
Intervention du Président de l’Union des Comores, au 10e Sommet Ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine
Excellences ; Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement ; Excellence Monsieur le Président de l'Union Africaine ; Excellence Monsieur le Président de la Commission ; Messieurs les Ministres ; Messieurs les Ambassadeurs ; Mesdames et Messieurs les délégués ; Honorable Assistance.

Je voudrais tout d'abord remercier les autorités éthiopiennes, pour l'excellent accueil que nous béneficions depuis notre arrivée à Addis Abeba.
Monsieur le Président, je vous presente à vous ainsi qu'aux membres de votre bureau, les sincères félicitations de la délégation comorienne pour votre brillante élection à la tête de notre Organisation. Je peux vous assurer de l'entière disposition de mon pays à vous soutenir dans l'accomplissement de votre haute et noble mission.
Je voudrais également saisir cette heureuse occasion pour exprimer notre profonde gratitude à l'endroit de votre prédécesseur Son Excellence Monsieur John KUFOUR, Président de la République du Ghana, pour l'excellent travail accompli durant son mandat, au cours duquel notre Organisation continentale a fait entendre sa voix sur l'ensemble des sujets qui caractérisent les défis mondiaux.
Ce mandat, nous le savons, a beneficié de l'excellente et efficace collaboration de la Commission, sous la direction éclairée de mon ami et frère, le Président Konaré.

Monsieur le Président,
Je voudrais saluer ici la pertinence du choix du thème sur le dévelopement industriel en Afrique. Depuis longtemps, nous savons que l'exportation exclusive de matières premieres, et l'absence d'une diversification axée sur l'industrie, ne peut sortir l'Afrique de l'état de dépendance financière qui bloque la croissance et le développement de notre continent.
Bien sûr, les situations sont diverses selon les pays, mais je fais miennes les remarques pertinentes sur le sujet, faites par les Présidents Hosni Moubarak et Thabo Mbeki.
Pour ma part, je voudrais signaler que certains de nos pays, et notamment le mien, l'Union des Comores, connaissent des situations de conflit où le manque de stabilité politique et sociale empêche tout développement, et notamment la création d'un tissu industriel, gage de notre indépendance.

Excellences Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement, Honorable assistance,
Les questions relatives à la stabilité interne de nos pays constituent, à nos yeux, les grands défis de notre temps.
Ainsi, vous me permettrez, Monsieur le Président d'évoquer de manière succinte la situation qui prévaut aux Comores.

Mes chers frères, voici près de huit mois qu'une de nos îles, Anjouan, est prise en otage par des milices armées refusant l'appel fraternel des autorités comoriennes et méprisant les médiations répétées des pays de notre région et de l'Union Africaine, pour l'organisation d'élections libres et démocratiques.
La prise du pouvoir par les autorites illégales à Anjouan contraste avec l'election libre, transparente et democratique du Président de l'Union des Comores et des Chefs des exécutifs des deux autres îles.
L'Union des Comores a toujours voulu privilégier, depuis tous ces mois, l'approche par le dialogue dans la résolution de ce conflit.
Nous avons fait appel à vous tous à travers notre Organisation continentale et je rappelle ici que mon pays a toujours accepté toutes les recommendations et résolutions de l'Union Africaine et du Comité ministériel de notre région, pour sortir de l'impasse.
En revanche, les rebelles à Anjouan, ont toujours rejeté, sans exception, toutes ces résolutions.
L'Union Africaine, à travers des rapports récents de son Envoyé Spécial, a indiqué que le dialogue avec le chef des rebelles n'avait plus de raison d'être et qu'il fallait recourir à des sanctions.
L'Union des Comores aurait préferé, sur la base des résolutions prises, une intervention à Anjouan pour écarter les rebelles et organiser, sous l'égide de la communauté internationale, des élections libres et démocrariques.

Cependant, l'Union Africaine a encore jugé utile de mettre en place une série de sanctions à l'encontre des rebelles, des sanctions qui, hélas, n'ont pas donné les résultats attendus.
Compte tenu de la détérioration de la situation à Anjouan, ou arrestations, tortures et même viols sont devenus monnaie courante, ce qui a entrainé un déplacement massif des populations d'Anjouan vers les deux autres îles, et eu egard aux pressions de la population dans son ensemble et de ses élus en particulier, j'ai pris sur moi de décider d'intervenir à Anjouan.
Dans ces conditions, une ultime tentative pour éviter l'usage de la force nous a été proposée, il y a quelques jours, par l'Organisation Internationale de la Francophonie.
Celle-ci, malgré nos réticences, a proposé d'aller une dernière fois demander au chef des rebelles, soit de s'écarter soit d'accepter la présence souveraine de l'armée nationale et des forces de l'Union Africaine, pour l'organisation des élections du chef de l'éxécutif de l'Ile d'Anjouan.
Je suis au regret de vous indiquer que cette ultime tentative a été rejetée catégoriquement par le chef des rebelles.
Pour nous, cette absence de résultats liée à la crise anjouanaise vient de l'absence de moyens politiques de la Commission de l'Union africaine.
En effet, il est certain que si l'on avait mis en place le Gouvernement de l'Union avec une Commission renforcée, notre Organisation aurait pu resoudre cette crise de la manière la plus expéditive. Par ailleurs, un Gouvernement de l'Union serait le meilleur instrument pour faire progresser les propositions africaines concernant l'industrialisation du continent.

Désormais, l'Union des Comores, ne souhaite plus la continuation du cycle des réunions et conférences intenationales sur la crise anjouanaise, car ces dernières ont épuisées leur pertinence.
Tout en exprimant notre gratitude à l'endroit de la solidarité africaine exprimée par les efforts inlassables de l'Union Africaine, j'ai retenu que le Conseil Paix et Sécurité a indiqué que l'option militaire n'était plus à écarter.
Dans ce contexte, durant ce Sommet de l'Union Africaine, le Président Konaré, apres avoir indiqué que la crise anjouannaise mettait en jeu la crédibilité de notre Organisation, a dit et je le cite « que si le Chef des rebelles ne voulait pas accepter les résolutions de l'Union Africaine, il fallait les lui imposer ».

J'ai donc decidé, mes chers frères, de prendre mes responsabilités, en tant que garant de l'Unité et de l'Intégrité de mon pays, et je demande votre compréhension et votre soutien dans les efforts qui vont être entrepris incessamment pour restaurer, de manière durable, l'autorité de l'Etat Comorien sur une portion de son territioire.
C'est à ce prix que mon pays pourra s'atteler, dans la stabilité retrouvée, à son développement économique et social.
Des que l'autorité de l'Etat aura été restaurée à Anjouan, et que des élections libres auront permis l'emergence d'élus légitimes, je m'engage solennellement devant cette auguste assemblee, à orgsaniser une conférence inter-comorienne pour aplanir nos difficultés institutionnelles ce qui permettra une décentralisation et une autonomie véritables des Iles, aux Comores.


Je vous remercie.
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21 décembre 2007 5 21 /12 /décembre /2007 22:53
Ci dessous le compte rendu du discours du Président SAMBI du 21 décembre 2007  fait par le journaliste Kamal Ali Yahoudha Kamal-Ali-yahoudhoi.jpg ( photo ci-contre)*


« J'ai donné l'ordre à l'armée de se préparer pour la libération d'Anjouan ».
Le Chef de l'état a passé l'Ide à Mohéli. Enfin d'après midi, il avait donné rendez-vous à la population Mohélienne dans la cours de l'état majore de l'AND à Fomboni, où il s'est adressé pour la même occasion ses vœux de l'ide El Kébir à toute la population comorienne.
 
Le président Sambi a fait un bref bilan à la nation afin de dissiper les commentaires qui le qualifie de faire du sur place, il a affiché l'optimisme quant à son action, en commençant par les efforts fournis par son gouvernement à éponger la lourde dette avec la BAD ; un des obstacles à lever pour relancer le développement économique du pays. Il a pour la énième fois rappelé qu'il tiendra ses promesses de campagne mais la crise politico-institutionnelle qui prévaut aux Comores ont certes ralenti son grand chantier pour améliorer la vie des comoriens. Mais il est convaincu que le pays est dans la bonne voie. Il a cité en exemple le projet habitat devenu ces derniers temps l'objet de tous les débats. Le chef de l'état, a fait remarquer que ce projet avance. Son séjour à Mohéli lui a permis d'apprécier la première production de la chaine de fabrication des briques de Mohéli. Environ mille briques en argile devraient sortir ce vendredi soir des fours nouvellement montés par des techniciens comoriens. Sambi a rejeté la responsabilité de ce retard par un manque crucial dans le pays des ressources humaines qualifiées. Et que pour faire venir des formateurs jusqu'à Moroni, il a fallu attendre 3 mois. Quant au suivi de ce projet, il a révélé que la Banque Fédérale qui devrait ouvrir ses portes en mars 2008, aurait accepté de faire à l'état un prêt pour l'habitat de 1Milliards de francs comoriens, si ce dernier avance la somme de 100. 000.000 Fc. Le chef de l'état a promis de donner 300.000.000 Fc à la Banque Fédérale pour avoir 3 Milliards et relancer un système de prêt pour l'habitat pour tous à un taux de remboursement symbolique.
Pour ce qui est de la justice, selon le chef de l'état, il y a du boulot. Il a reconnu que la balance a penché du mauvais coté et qu'il va falloir chercher du renfort à l'extérieur pour renforcer l'équipe judiciaire. Un projet de loi est déjà chez les parlementaires de l'Union.
Sambi-arriv--e-Moroni-2404-06-1.jpg Le Président Sambi (photo ci-dessous)

Innovation
Parlant des relations tendues avec les exécutifs des îles autonomes, le président Sambi dit vouloir apaiser l'environnement conflictuel qui l'oppose aux îles autonomes en les impliquant à outrance s'il le faut les présidents des îles dans la gestion des affaires de l'Union. Il est même allé plus loin en déclarant qu'il remettra une invitation officielle à chaque présidents des îles pour prendre part aux conseils des ministres hebdomadaires de chaque mercredi pour afficher une certaine transparence sur la gestion des affaires de l'état. Il a aussi émis le souhait de voir se concrétiser son rêve le plus cher que les présidents des îles acceptent, tout en restant président de leurs îles respectives, d'être aussi ministres de son gouvernement si cela peut apaiser à la guéguerre sans fin entre les Mdjidjingos et l'Union.
Par cette déclaration, Sambi vient de franchir un cap, une envie d'innovation ou même de réadaptation de la machine institutionnelle qui mériterait d'être explorer et saisir. N'est ce pas une proposition qui colmaterait les trous béants laissés par les éclats de l'éternel conflit de compétences à partager ? je roulerai pour cette expérience que le camp opposé juge déjà de fantaisiste si je prend au mot un sympathisant du gouvernement de Ngazidja. Attendons samedi pour recueillir les avis.

Anjouan sera libérée par l'armée comorienne même si le sang doit couler.
La question d'Anjouan tant attendu, a eu une place de choix, qui vient de changer la donne des quartiers généraux politiques de la place. L'option militaire est sérieusement engagée par le président Sambi.
Parlant d'un ton déterminé, Oustadh Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, au nom de sa fonction de chef de l'état et chef des armées a dit : « Pour la première fois, je vous le dis, vous les comoriens (...) et vous aussi les étrangers vivants aux Comores et partout, j'ai donné l'ordre à l'armée de se préparer pour la libération d'Anjouan. (...) s'il faut que le sang coule, il coulera mais Anjouan sera libérée ». Il faut le souligner que c'est effectivement la première fois que le chef de l'état l'a exprimé sans condition, ni apriori.
Quelle sera la réaction d'une certaine classe politique qui prônait encore le dialogue il y a quelques jours ? Quel est leur plan B pour anticiper l'action de Sambi, sachant que leurs marges s'amenuisent de jour en jour et que la rue, elle, ne rêve que d'en finir avec le morcellement de notre petit archipel quel qu'en soit l'option envisagée ?

L'embarras de l'Union africaine.
A se demander aussi quelle sera la réaction de l'Union africaine qui selon des confidences du milieu, elle serait trop embarrassée par cette décision de l'Union des Comores. L'Organisation panafricaine aurait eu vent depuis un moment. Un proche de Beit Salam m'a confié ce matin qu' « Adis Abeba a rappelle son chef d'Antenne de Moroni Mourad ce weekend, car selon ce dernier, des mesures devraient être prises par l'Union africaine afin d'accélérer le processus de rétablissement de l'ordre institutionnel à Anjouan ». D'autres sources voient en cette démarche de l'Union africaine, un moyen de calmer Sambi et retarder un débarquement à Anjouan. Une option qui discréditerait l'Union africaine qui traîne le pied sur ce dossier. D'autant plus que la prorogation des mesures de restriction imposaient par cette organisation aux autorités de fait de l'île d'Anjouan, non seulement n'ont pas affiché une lueur d'espoir que Mohamed Bacar fléchira un jour, mais elle a réconfortée le Colonel Bacar et son équipe. Même les moyens matériels et humains pourtant promis par l'Union africaine pour accompagner cette prorogation se font jusqu'alors désirer. Pour preuve, les frontières maritimes et aériennes de notre pays, sont fréquemment violées par ceux qui alimentent les autorités anjouanaises. Et pourtant l'Ambassadeur Madeira avait promis de les rendre inviolable. La cellule de communication qui devrait sensibilisée la population sur le bien fondé des mesures n'a jamais fonctionné et est resté un enjoliveur des rapports de Monsieur Alpha Omar Konaré.

La position ambigüe de la France.
La France dans sa position jamais claire roulerait pour les pro-dialogues même il est dit et reste à vérifier que la chancellerie prend de plus en plus ses distances avec Daru Nadjah. RFI devrait envoyer un relais pour arroser la région de Domoni, mais sur ordre de l'Ambassade, m'a confié la personne en charge de ce dossier. La raison invoquée, éviter que cela ne fasse l'objet d'une récupération politique. Mais quand une compagnie privée basée à Mayotte viole les sanctions pourtant appliquées par la France, pour venir déposer un voyageur de marque pour les autorités de fait d'Anjouan, la France officielle ferme les yeux.
Contrairement aux rumeurs faisant état d'une division au sein du gouvernement Sambi entre les adeptes du dialogue et ceux de la manière forte, un membre du gouvernement m'a dit jeudi soir que « cela fait partie de la stratégie du camp adverse. Faire semer le discorde pour assouvir sa soif. Il n'y a aucun membre du gouvernement qui s'est désolidarisé de la position du président Sambi. Nous parlons de la même voix.
Une autre révélation, selon toujours mes sources : « le gouvernement a compris qu'il ne peut pas compter beaucoup sur l'Union africaine. Nous avons compris que le règlement de la crise est l'affaire du gouvernement et du peuple comorien en premier. Nous nous préparons en conséquence. » A-t-il conclu.

Daru Nadjah maintien sa position et jure de le défendre jusqu'au bout
Reste à savoir quelle sera la réaction sur le terrain anjouanais. Jeudi à Daru Nadjah, à l'occasion de l' « Ide Séparée », le Colonel Mohamed Bacar est resté égal à sa personne, il a renouvelé son intransigeance à l'organisation d'élections à Anjouan, et qu'un débarquement à Anjouan prouverait l'irresponsabilité de Sambi et que le gagnant d'un combat n'est pas celui qui a le grand nombre de soldats, ni l'abondance en armement. Il a renouvelé sa confiance à ses forces de la Gendarmerie qui ont su « défendre leur patrie ». Il a aussi brandi d'avance l'épée de sa victoire.
si débarquement il y aura, avec les dommages collatéraux qu'une telle opération engendrera, est ce que le Colonel Mohamed Bacar avec tout ce qu'il a fait bien pour Anjouan, comment comptent-il éviter un bain de sang à Anjouan et sauver son œuvre ? Tenir tête à l'armée nationale justifierait une trahison à la nation. Une capitulation n'est pas une défaite en soit. Elle serait capitalisée dans le registre du courage à exprimer ses convictions [même si elles ne sont partagées que par une infime minorité, sinon ceux qui tirent profit de la manne financière du régime] et de la sagesse d'esprit d'un homme qui a fait valoir ses droits dans la non-violence. Et sûrement le peuple serait plus clément envers une telle personne. Ne le prenez pas mal. Ce n'est que mon point de vue.
 

* Kamal Ali Yahoudha est activement recherché par les milices de Mohamed Bacar ( voir l'article en cliquant ICI)
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