Après les louanges à Allah et les salutations au Prophète, à sa famille et à ses compagnons, le Président
de la République a adressé à la Nation, ce samedi 27 février 2010, un discours en langue nationale dont voici l’intégralité, traduite en français.
Honorables citoyens
comoriens,
Aussi bien ceux d’entre vous qui se trouvent dans les quatre iles que ceux la diaspora ; Que Dieu vous assiste tous, vous protège, vous honore et fasse de vous ses meilleurs serviteurs
bienfaisants en ce monde et qui hériterez de son paradis lorsque vous retournerez vers lui.
Comme il est de tradition à chaque moment important de la vie de l’Etat et
de la Nation, je saisis l’occasion pour m’entretenir avec vous, pour qu’ensemble nous abordions ensemble les événements.
Aujourd’hui, j’ai souhaité m’adresser à vous, pour vous interroger sur
certains points. Mais avant cela, je souhaite d’abord vous informer qu’hier, j’ai signé le décret portant convocation du congrès qui doit rassembler les députés et les Conseillers
que vous, citoyens comoriens avez élus, à l’Assemblée de l’Union et dans les Conseils des trois iles.
Conformément à la Constitution, ces élus viennent fixer pour nous, la date
qu’ils jugent opportune pour harmoniser les élections du citoyen de Mwali qui doit devenir le prochain Président de la République et celles des Gouverneurs des îles. J’ai signé ce document, en
espérant, inchaAllah que ce congrès se tiendra à la date prévue.
Et puisque cela a suscité beaucoup de commentaires qui continuent encore,
j’ai jugé utile de venir m’expliquer avec vous et vous poser certaines questions dont je connais d'ores-et-déjà les réponses que vous allez me donner, afin de contribuer à la réussite de ce
congrès.
Je ne peux ne pas vous rappeler, que le jour où vous m’avez choisi comme
Président de la République, j’ai compris que m’assigniez le rôle du médecin qui doit diagnostiquer les maux qui rongent l’Etat et autant que faire se peut, en trouver les
remèdes.
Ce congrès, qui n’est pas une première aux Comores car il y en eut en 1984,
est l’aboutissement de tout un processus engagé après que Dieu nous ait donné son assistance pour libérer ensemble Anjouan
dans la paix, sans effusion de sang comme l’espéraient certains et y organiser l’élection du Chef de l’exécutif de cette
ile.
C’est alors que j’ai pris conscience du calendrier des élections aux
Comores. En effet, je me suis rendu compte que j’ai été élu en 2006 et qu’en 2007 nous avons élu les chefs des exécutifs de Ngazidja et de Mwali. En 2008 nous avons tenu les élections du Chef de
l’exécutif de Ndzouani. Dans le calendrier initial, nous devions avoir des élections en 2009 pour les députés de l’Union, reprendre le cycle en 2010 avec les élections présidentielles, celle des
exécutifs de Ngazidja et de Mwali en 2012 et, en 2013, les élections à Anjouan. En 2014 nous devions une fois encore reprendre tout ce cycle avec en 2015, les élections législatives et ainsi de
suite, tenir des élections tous les ans.
Je vous l’ai dit et répété, ce calendrier m’a effrayé, sachant que les
élections signifient de l’argent et des compétitions entre citoyens qui dégénèrent parfois. J’ai alors compris que cela constitue une maladie pour notre pays. Si nous avions laissé ce calendrier,
nous aurions été le seul pays au monde où se tiennent des élections tous les ans.
J’ai diagnostiqué un autre mal : un pays comme le notre, pauvre et
petit, avec quatre présidents, quatre gouvernements, quatre parlements et quatre constitutions.
J’ai alors pris l’initiative, comme m’y autorise la constitution, d’y
remédier et, avec l’approbation du peuple, j’ai proposé des réformes dans le cadre du référendum et du congrès. A ma demande, vous m’avez donné votre approbation pour la réforme des élections de
tous les ans, l’instauration d’un seul gouvernement, d’une seule constitution et d’une assemblée unique. Dieu merci, la majorité d’entre vous, comoriens, m’avez compris et dans le cadre du
référendum, nous avons apporté ces changements.
Toutefois, et comme vous le savez, si tout le monde a approuvé
l’harmonisation des élections pour éviter les élections de tous les ans, des divergences sont apparus dès lors que cette harmonisation impliquait que des mandats seraient
écourtés.
N’oubliez pas que, bien avant le référendum, j’ai entamé des pourparlers
avec les ex-Présidents des iles pour nous mettre d’accord sur ce point. Ce qui n’a pas été le cas, chacun estimant qu’il devait aller jusqu’au terme de son mandat.
N’oubliez pas qu’il y a eu le dialogue inter-comorien où le consensus a été
trouvé sur la nécessité de l’harmonisation, sans que l’on ait trouvé un accord sur la date.
J’ai alors estimé qu’étant en démocratie, nous devions faire trancher la
question de cette date par le peuple par le truchement de ses représentants. C’est pourquoi nous avons inclus le congrès dans la loi référendaire pour que celui-ci vienne en décider suivant le
principe de la majorité.
Personne alors ne savait qui serait candidat député ou conseiller et encore
moins qui gagnerait et qui serait majoritaire. Nous avons tenu le référendum pour lequel je vous remercie encore une fois pour avoir approuvé les réformes, preuve si besoin était de votre
patriotisme. Un référendum où le oui l’a largement remporté aussi bien à Ngazidja, à Mwali et à Ndzouani. A la suite de ce référendum, nous avons mis en œuvre les réformes. Pourquoi ? Parce
que dès lors que la loi référendaire a été adoptée, elle entrait en vigueur. Cette loi est devenue partie intégrante de notre constitution. Dieu merci, elle a été mise en œuvre. C’est pourquoi
les Présidents des iles sont devenus des Gouverneurs, les Ministres des iles sont devenus des Commissaires et les députés insulaires des conseillers. La constitution est celle de l’Etat et les
iles ont leurs lois statutaires. En contribuant à ces réformes vous avez largement aidé le pays à sortir d’une situation difficile.
Les élections ont eu lieu. Les meilleurs ont gagné et ceux qui n’ont pas la
confiance des comoriens ont perdu. Mais à partir du moment où les résultats ont annoncé que la majorité des élus se dit favorable au pouvoir en place et accorde sa confiance au Président SAMBI et
l’approuvent, certain ont brusquement commencé à s’opposer à la tenue du congrès et a critiquer le référendum, non sur les autres points des réformes mais uniquement sur ce point précis de
l’harmonisation des mandats.
A ce jour et alors que le moment est venu, cette opposition s’accentue et
veut utiliser cette question comme une arme pour semer des troubles dans le pays comme si cela n’avait pas été fait dans la légalité ou n’était pas conforme à la
constitution.
C’est pourquoi aujourd’hui, j’ai souhaité m’adresser aux citoyens comoriens
pour leur dire que notre pays est désormais compté parmi les démocraties parce que le pouvoir s’y acquiert par les urnes et que les réformes se font par les urnes. C’est une fierté pour les
comoriens qu’aucune réforme ne puisse intervenir dans le pays, qu’aucun pouvoir ne puisse désormais s’acquérir par la force mais par le vote.
Ainsi, les travaux du congrès commencent ce lundi inchaAllah pour réaliser
l’harmonisation des mandats et fixer la date des prochaines élections présidentielles qui porteront au pouvoir un originaire de Mwali qui deviendra Président de l’Union des Comores ainsi que
celles des gouverneurs des iles.
Mes
frères,
Beaucoup a été dit, notamment que j’aurais modifiés ces articles pour
prolonger mon mandat. Si tel était le cas, je vous aurais demandé d’accepter le renouvellement du mandat du Président comme cela se fait.
Pour ma part, je n’ai pas souhaité ce renouvellement mais j’ai simplement
demandé le regroupement des élections. Toutefois, ce regroupement ne pouvait intervenir sans que le mandat de quatre ans du Président de l’Union et les mandants de cinq ans des gouverneurs,
soient harmonisés. Nous avions donc le choix entre écourter à quatre ans le mandat des gouverneurs ou donner un mandat de cinq ans au Président. C’est ce dernier choix que vous avez
approuvé.
Dieu merci, nous mettons cette réforme en œuvre en toute légalité en
espérant que vos élus de qui on attend la fixation de cette date, le fassent en privilégiant l’intérêt supérieur du pays.
Mais comme je vous l’ai dit, mes frères, je voudrais vous poser une
question. Avons-nous bien fait ou pas, en acceptant de renoncer aux élections de tous les ans ? Mes frères, si vous aviez répondu non, nous en serions encore avec notre ancien calendrier
inchangé. Mais en votant oui en masse, dans toutes les iles, vous avez accepté ces réformes que je vous remercie d’avoir approuvé.
Mes frères,
A la veille de ce congrès, je voudrais dire certaines choses, d’abord à
notre frère Moussa Toybou, Gouverneur de Ndzouani : comme vous le voyez, les changements se font en toute légalité. S’il arrivait que les congressistes décident de l’élection des gouverneurs
à une date qui ne correspond pas au terme de votre mandat, faites bon cœur et inscrivez cela parmi vos bonnes œuvres et les anjouanais vous en seront reconnaissants.
Par la même occasion, je voudrais dire aux gouverneurs de Mwali et de
Ngazidja, que si leurs frères congressistes écourtent leurs mandats et décident des élections à une date qui ne leur plait pas, je vous demanderais, au nom de votre comorianité et pour la Nation,
d’accepter avec bon cœur la démocratie et la souveraineté de ce pays en vous conformant à la décision des élus. C’est ainsi que nous pourrons aider le pays.
Je voudrais également dire un mot à mes frères de
Mwali.
Chers
frères,
l’ancienne constitution stipulait avant le référendum, que les
présidentielles devant porter un mohélien à la tête de l’Etat devaient se tenir en 2010. Mais à la suite du référendum, il est fort probable que ces élections ne se tiennent pas en 2010. Ce que
vous devez retenir, c’est que si l’ancienne constitution était encore en vigueur, les élections auraient certes eu lieu en 2010 mais le futur président mohélien aurait eu son mandat de 2010 à
2014 pour passer le relai après, sans un vice-président à Mwali.
Selon la nouvelle constitution, issue du référendum, le futur président
originaire de Mwali, serait en place de 2011 à 2016, à titre d’exemple et si tel est la volonté des congressistes qui agiront en toute indépendance.
Ainsi, nous ne pouvons pas, dans le même pays, appliquer une partie de la
constitution et en délaisser l’autre. C’est cette même constitution qui est mise en œuvre qui a été la base de l’élection des députés et des conseillers.
Je voudrais rappeler que ce sont les Mohéliens qui ont le plus approuvé la
loi référendaire avant Ndzouani et Ngazidja. Tous les Comoriens l’on approuvé, dans l’intérêt bien compris du pays, non en faveur du Président SAMBI ou de son pouvoir.
C’est pourquoi, je vous dis, mes frères de Mwali, que ce qui a été fait va
dans le sens de l’intérêt du pays, de Mwali et des Mohéliens.
A entendre ceux qui veulent utiliser le nom des Mohéliens et les vêtir
d’habits sales qui ne sont pas les leurs, les Mohéliens devraient se disputer. Certains sont allés leur dire de mettre le feu, de se rebeller et d’exiger la tournante en
2010.
Mes
frères,
Personne ne remet en cause la tournante. La tournante arrive sur un plateau
en argent, mais nous avons le souci de respecter la légalité. Personne n’est contre, ne vous laissez pas abuser. Je sais que les intellectuels de Mwali, les notables de Mwali, les dames de Mwali
n’accepteront jamais qu’on leur colle un nom qu’ils ne méritent pas et ne mettront pas en péril la tournante.
Mes frères de Mwali, je le dis car j’ai de l’affection pour vous et je ne
crois pas avoir jamais lésé les intérêts de Mwali ou d’un mohélien. Cette question ne doit pas être utilisée comme arme par ceux qui ont été battus aux élections, au risque de faire fuir les
belles perspectives qui se dessinent pour le pays.
Vous avez aujourd’hui la garantie que le pouvoir sera détenu par un mohélien
qui sera Président de la République. Vous avez également la garantie qu’il aura en outre un mandat de cinq ans et non quatre comme auparavant. Vous avez enfin la garantie que vous aurez un
vice-président. Ces dispositions doivent être respectées car ce pays a une constitution.
Mes
frères,
je voudrais vous dire, qu’il y a des personnes qui veulent semer des
troubles dans ce pays, qui souhaiterait y apporter le malheur. Or, ils n’ont d’autres prétextes que cette question de la tournante.
Sachez que ce pouvoir sera détenu par un frère de Mwali pour que nous
puissions voir les solutions et les remèdes qu’il pourra apporter à son tour.
Toutefois, acceptez que du moment où notre pays a retrouvé sa crédibilité
sur la scène internationale, jouit désormais d’une bonne réputation et suscite la sympathie, nous ne devons pas mettre en péril tout cela, parce que certains à Mwali, pas tous, en seraient la
cause, en ne respectant pas la légalité.
Or la légalité c’est le congrès qui est souverain et qui décidera en dernier
ressort. Acceptons de bon cœur la démocratie et n’ayons pas recours à la violence et aux actes illégaux pour imposer nos points de vue.
Après cela, j’ajouterai à votre intention, mes frères de Mwali,
qu’aujourd’hui, certains veulent utiliser le nom de Mwali comme arme. Protégez ce nom. Refusez de lui donner les habits du séparatisme. Cela n’est pas dans l’intérêt de Mwali ni des Mohéliens.
Sachez que votre intérêt se trouve dans l’unité, l’honneur, la paix et la stabilité du pays. Si l’élection d’un fils de Mwali n’a pas lieu en 2010, cela ne doit pas être la cause de troubles car
beaucoup de comoriens, de Ndzouani et de Ngazidja le prendraient mal car cela iraient à l’encontre de la légalité.
D’autre part, il ne serait pas mauvais que je dise quelques mots à l’adresse
de ceux qui combattent le pouvoir que je dirige, ceux qu’on appelle les opposants.
Je veux m’entretenir avec eux et leur dire de faire des efforts pour
respecter la démocratie. Si récemment, vous n’avez pas obtenu la confiance des comoriens lors des élections, cela ne signifie pas qu’un autre jour vous ne serez pas
approuvés.
Certes les comoriens ne vous ont pas accordé leur confiance aujourd’hui mais
ce n’est pas parce que vous avez été battus que vous allez, comme vous le faites et l’annoncez, incendier le pays.
Mes
frères,
En tant que comoriens et patriotes, faites des efforts pour être des
démocrates qui respectent la loi et la constitution. Nous avons aujourd’hui un pays doté d’une constitution et de lois. Si nous ne les respectons pas, nous ne serons pas respectés. Si
aujourd’hui, nous faisons l’objet d’un respect, c’est parce que nous respectons nos lois. Ne faites rien qui puisse ternir l’image du pays et remettre en cause la bonne réputation qu’il a
aujourd’hui.
Je sais que parmi vous, il y en a qui font preuve d’intelligence et non de
passion. Mais d’autres, qui sont assoiffés de pouvoir, ne veulent pas patienter jusqu’à de prochaines élections. Bientôt les élections auront lieu. Vous pourrez briguer le pouvoir et, si vous
gagnez, y accéder.
Mais aujourd’hui, acceptez que l’on suive la constitution qui a instauré le
congrès. Pour notre salut, acceptez le verdict qui sera issu de ce congrès. Ne cherchez pas à nous faire revenir en arrière pour renouer avec les dictatures que nous avons laissées derrière nous.
Cela mettrait ce pays dans des les pires difficultés, si vous apprenez aux enfants comoriens, que l’on peut obtenir une chose même illégalement. La politique du dénigrement à laquelle vous vous
livrez, n’est pas une bonne chose. Abandonnez-là.
Ainsi, je voulais vous dire, vous qui vous dites opposants, d’être des
démocrates, si vous êtes vraiment des patriotes. Respectez la Constitution et les lois du pays et inclinez-vous devant le verdict populaire. Que celui qui brigue le pouvoir ou qui souhaite des
réformes, les obtienne par le suffrage et les élections.
Après cela, il ne serait pas mauvais que je prodigue quelques conseils aux
congressistes.
Vous, Députés et
conseillers,
Vous êtes appelés à accomplir la mission qui vous a été déléguée par les
comoriens. Nous avons l’honneur de vivre dans un état démocratique. Toutefois, dans les travaux que vous allez entamer, privilégiez l’intérêt du pays, de l’Etat et de la Nation. Ne mettez en
avant l’intérêt de quiconque.
La fixation de la date de l’harmonisation, a créé des divergences. Vous avez
la responsabilité de trancher. Examinez et suivez la meilleure voie qui permettra au pays de sortir de ses difficultés. Voilà le conseil que je puisse vous prodiguer.
Enfin, je me permets de prodiguer quelques conseils aux citoyens, notamment
aux jeunes de ce pays.
Citoyens
comoriens,
Ouvrez l’œil et tendez l’oreille et vous vous rendrez compte que notre pays
n’a jamais eu la chance qu’il a aujourd’hui.
Il y a un adage comorien selon lequel, le pauvre qui aperçoit un oiseau ne
voit pas la pierre et dès qu’il voit la pierre il n’aperçoit plus l’oiseau. Par Allah Le Tout-Puissant, aujourd’hui, nous apercevons l’oiseau et la pierre est entre nos mains. Il ne reste plus
qu’à la lancer.
Mes
frères,
Le monde n’a jamais eu de regard aussi bienveillant pour nous
qu’aujourd’hui. Moi qui parle en votre nom, je me suis rendu compte qu’au cours de ces six derniers mois seulement, rien de ce que j’ai demandé à l’extérieur ne m’a été refusé. Là où j’ai
souhaité l’aide de la communauté internationale, nous l’avons obtenu. C’est la preuve de la bonne disposition de celle-ci à notre égard.
Ainsi, aujourd’hui, plus qu’en toute autre période du passé, nous devons
nous lever pour protéger notre pays.
Vous le jeunes,
soyez les gardiens de ce pays, du moment que vous entendez des gens manifester leur volonté d’y semer des troubles. Soyez tous des gardiens dans vos villes et villages, surveillez ceux qui
veulent détruire le pays. Sachez qu’à ce jour, notre pays dépend de l’extérieur. Notre développement est malheureusement lié aux aides que le monde veut bien nous donner. Que Dieu nous sorte de
cette situation pour que nous puissions dépendre de nos propres moyens. Mais comme je l’ai dit et répété, au point que cela devient comme un refrain, les Comores, mes frères, ne parviennent pas à
réaliser leurs projets parce que nous n’avons qu’un budget de fonctionnement et pas de budget d’investissement.
Or, les besoins en financements et en investissements de ce pays, ne sont
comblés que de l’extérieur. Ayant ainsi compris cela, nous devons nous efforcer pour donner la meilleure image et la meilleure crédibilité à notre pays vis-à-vis de
l’extérieur.
La meilleure aide que nous pouvons donc donner à ce pays c’est d’en faire un
Etat de droit, réputé pour sa stabilité et la sécurité qui y règnent. Le pire ennemi de ce pays est celui qui agit contre la paix et la sécurité.
J’ai ainsi voulu vous dire, à vous tous comoriens, qu’aujourd’hui, plus que
jamais, le monde manifeste un intérêt pour nous. Rien que pour ce mois de mars qui commence, de grands événements attendent le pays : il y a la Conférence de Doha au Qatar qui est une
bénédiction que Dieu nous envoie et pour laquelle je vous tous de prier car nous y avons la chance d’obtenir plus que ce qui a été réalisé dans ce pays depuis trente-cinq ans que nous sommes
indépendants. C’est une bonne chose, que nous avons demandé et qui a été accepté.
Mes
frères,
Je saisis cette opportunité pour dire aux Comoriens que dans les jours qui
viennent, nous avons l’opportunité d’accueillir dans notre pays, des hôtes de marque, notamment des chefs d’Etat de pays amis qui viendront ici et que nous devrons recevoir à la
comorienne.
Or la meilleure chose que nous puissions faire, c’est de leur donner à voir
et à entendre du bien afin qu’à leur départ, ils aient la meilleure opinion des Comores.
C’est ainsi que je devais m’entretenir avec vous aujourd’hui pour vous
livrer ma pensée et mes intentions, notamment après avoir entendu que certains veulent prendre comme prétexte la question de la tournante et oublier que c’est la légalité, pour en faire une arme
et faire parler des Comores en mal, alors que nous nous trouvons sur une voie droite et que les réformes en cours respectent la légalité et la constitution.
Je remercie les Comoriens de l’extérieur pour l’intérêt constant qu’ils ont
pour ce qui se passe au pays.
Je vous remercie, vous les jeunes, dans les villes et villages, qui avez
accepté de défendre et protéger votre pays.
Mesdames, Messieurs, Ulémas,
notables, vous tous comoriens,
Je vous remercie tous. Nous voici à nouveau encore devant un grand défi pour
notre pays. Dieu nous fera traverser cette mer, saine et sauve, comme nous avons traversé bien d’autres mers.
Avant de terminer, je vous pose une autre question. Et si l’opposition était
sortie gagnante des dernières élections, tiendraient-ils aujourd’hui les mêmes propos ? Y aurait-il eu les mêmes intimidations de ceux qui annoncent leur intention de semer des troubles dans
le pays ?
Je suis certain, que si l’opposition avait gagné la majorité, rien de tout
cela n’aurait été dit car à l’heure actuelle et peut-être même dès la proclamation des résultats, ils auraient certainement exigé le départ de SAMBI.
Tous ces problèmes sont dus à l’affection que vous m’avez donnée et la
confiance que vous m’accordez. J’ai réussi à vous redonner un espoir qui n’est point une illusion car la preuve par les actes a commencé sous vos yeux. Cela me vaut alors leur inimitié. Je suis
combattu par des gens que vous avez rendus jaloux, voire envieux à mon égard, au point de devenir envieux envers le pays dont ils ne souhaitent aucun bien, dès lors que c’est l’homme au turban
qui est Président.
Ainsi, je vous rappelle qu’ensemble nous avons gagné des batailles, ensemble
nous avons libéré Anjouan, ensemble nous avons tenu le référendum, ensemble nous avons organisé les récentes élections.
Je vous demande alors de m’accompagner à nouveau, à l’occasion et après le
congrès, jusqu’au jour où nous transmettrons, dans la paix et la concorde, le pouvoir des Comores entre les mains de l’enfant mohélien qui devra diriger le pays dans la prospérité, parachever ce
que nous avons commencé et faire plus encore que ce que nous avons fait. Tel est mon souhait.
Que celui qui ne construit point ne détruise pas. Toi qui n’arrives pas à
donner du miel, ne nous apporte pas l’amertume. Toi qui es incapable de planter une fleur, ne nous sème pas des épines. Et toi qui te rends parfaitement compte que voici du thon apporté par
SAMBI, ne prétends pas que c’est du maquereau car les comorien connaissent la différence entre thon et maquereau.
Je vous remercie tous mes chers compatriotes. J’espère que ce que j’ai dit
est sorti de mon cœur pour entrer dans le vôtre. Je souhaite que le congrès nous apporte de bonnes nouvelles et les fruits escomptés et qu’il se déroulera dans la paix.
Que la Paix et le Salut d’Allah
soient sur vous et qu’Allah vous comble de bienfaits.
Source : http://www.beit-salam.km/