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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 18:29
   

 

President-Ikililou.jpgPalais de Beit-Salam, le 6 juillet 2011


-   Comoriennes, Comoriens,

-   Chers compatriotes,

-   Honorables Invités,

 

En ce jour mémorable du 6 juillet 2011, nous célébrons le trente-sixième anniversaire de l'accession des Comores à la souveraineté internationale.

 

En ce moment symbolique de la vie de notre Nation, je voudrais d'abord adresser à chacun de vous, mes Chers concitoyens de l'intérieur et de la Diaspora, mes plus chaleureuses félicitations.

 

J'y ajoute les vœux ardents que je formule pour vos familles et pour ceux d'entre vous qui, ne peuvent pas participer à cette cérémonie, parce qu'ils connaissent le deuil, le chagrin ou le poids de la maladie.

 

Je voudrais, également, en votre nom et au mien, associer aux vœux de ce jour, nos frères et nos sœurs de Mayotte, et prier pour qu'Allah nous guide sur le chemin de l'unité et de la concorde et vers l'idéal de notre destin partagé.

Je voudrais, enfin, remercier nos partenaires bilatéraux et multilatéraux ainsi que tous nos invités, qui ont bien voulu rehausser de leur présence cette fête nationale, témoignage de leur attachement à notre pays et de leur accompagnement au processus de développement socio-économique de nos îles.

 

Mes Chers Compatriotes,

 

Nous avons un devoir de respect de la mémoire de nos prédécesseurs et nous devons nous garder de l'oubli afin de ne pas effacer la vérité sur une partie de notre histoire.

Nous devons de la reconnaissance à ces héros de notre indépendance pour leur bravoure et pour les sacrifices consentis, en faveur de l'unité nationale.

Ce serait donc manquer à un devoir de ne pas en citer certains parmi tant d'autres, en ce jour de commémoration : je veux nommer Feu le Président AHMED ABDALLAH ABDEREMANE, les membres de son Conseil de Gouvernement, les élus de la Chambre des Députés, les leaders et les militants des partis politiques de l'époque.

Un pays ne peut tracer la voie de son futur s'il ne s'éclaire dans le présent par la lumière du passé. C'est pourquoi, il faut nous appuyer sur notre histoire pour pouvoir faire face à l'avenir.

Ainsi, le moins que nous puissions faire, est de marquer notre reconnaissance à ceux qui sont vivant et à prier, constamment, à la mémoire de ceux qui nous ont quitté.

 

Mes Chers Compatriotes,


Je suis heureux et fier de présider à cette fête, pour la première fois, un peu plus d'un mois seulement après mon investiture à la Magistrature Suprême de notre pays et l'alternance exemplaire qui a eu lieu à la tête de l'Etat à cette occasion, à l'issue d'un processus électoral, reconnu par nos compatriotes et la communauté internationale, pour son caractère libre, démocratique et transparent.

 

Je suis également heureux et fier de présider à cette fête à un moment où l'unité nationale s'est raffermie, à un moment où l'autorité de l'Etat s'exerce sur les trois îles indépendantes et que les institutions de l'Union des Comores ont fait la preuve de leur solidité.

Pour toutes ces raisons, cette fête revêt donc un caractère particulier qui donne toutes les raisons d'espérer.

 

Toutefois, nous ne devons pas oublier que nous célébrons également notre indépendance, aujourd'hui, alors qu'elle reste inachevée.

 

L'occupation de l'île comorienne de Mayotte reste un handicap à la marche normale de l'Etat et à la construction progressive de la Nation, depuis la proclamation de notre indépendance.

Toutefois, la spécificité de nos relations avec la France fondées sur l'histoire, la langue et certaines valeurs communes fondamentales, ajoutée à la présence de centaines de milliers de nos compatriotes sur le territoire français, nous conduit à aménager un espace de dialogue et à engager des pourparlers en vue de trouver une solution au problème de Mayotte à l'amiable.

J'y ajoute la nouvelle approche que je préconise pour contribuer à la résolution de cette épineuse question de l'île Comorienne de Mayotte, à savoir la réconciliation des cœurs et des esprits à travers le dialogue entre nous et nos parents, nos frères et nos sœurs mahorais.

En effet, tout en poursuivant, sans relâche, la revendication légitime de l'intégrité territoriale de notre pays, par toutes les voies du droit, nous devons aujourd'hui créer le cadre et le climat qui puissent nous permettre, nous tous enfants de l'Archipel des Comores de nous parler, sans restriction, dans notre langue commune, pour lever la chape de plomb de méfiance qui s'est abattue sur nous voici trente-six ans.

 

Nous devons nous rappeler que les enfants nés en 1975, des deux côtés du mur dressé entre les mahorais et leurs compatriotes des autres îles, ont aujourd'hui trente-six ans. Trente-six ans marqués par toujours plus de méfiance, de séparation et de deuils.

En effet, des milliers des nôtres sont morts, juste pour avoir tenté de joindre une partie de ce qu'ils considèrent, à juste raison, comme une partie intégrante de leur territoire.

Nos frères et sœurs mahorais et nous, qui sommes condamnés à nous retrouver un jour, avons la capacité de mettre fin à cette tragédie si la volonté y est, de part et d'autre.

De même, nos frères et sœurs mahorais et nous, avons le devoir de préparer un avenir serein à nos enfants et aux générations futures.

Eux et nous serons alors amenés, tôt ou tard, à ce dialogue qui a été éludé depuis si longtemps. Pourquoi donc attendre ?

C'est pourquoi, j'appelle solennellement nos frères mahorais à ce dialogue qui sera, j'en suis convaincu, fructueux car tout y contribue notamment la géographie, la langue, la culture la religion et nos liens de sang.

Que l'on me comprenne : ce dialogue entre frères, ne signifie nullement l'abandon de notre revendication légitime sur l'île comorienne de Mayotte.

Etant persuadés que la paix, la stabilité et le développement socio-économique durables des Comores et de cette partie de l'Océan Indien sont conditionnés par la résolution juste de ce conflit territorial, nous ne devons pas, nous ne pourrons jamais abandonner notre juste revendication sur Mayotte.

Toutefois, j'estime que nous devons privilégier le dialogue entre nous et l'ancienne puissance coloniale.

 

Mes Chers Compatriotes,

 

L'unité nationale restaurée, l'autorité de l'Etat rétablie, l'alternance pacifique réalisée et la recherche d'une solution à la question de l'île comorienne de Mayotte relancée, nous devons nous consacrer au développement de notre pays.

En effet l'œuvre d'indépendance politique, pour être durable et crédible, doit s'accompagner de son complément indispensable qu'est la souveraineté économique. L'une ne va pas sans l'autre.

En comparant notre pays à nos voisins immédiats de l'Océan Indien et à certains pays d'Afrique et d'Asie, qui étaient au même niveau que nous à leur indépendance, nous nous apercevons qu'ils sont allés beaucoup plus vite et beaucoup plus loin que nous.

Certes, nous avons connu des périodes difficiles, marquées par les perpétuelles déstabilisations et des crises politiques. Mais cela ne doit pas constituer un obstacle perpétuel à la relance de notre développement.

Ainsi, le combat pour la libération n'est pas fini. Il se pose aussi en termes économiques et doit se gagner sur le front du développement.

C'est pourquoi cette année, la fête nationale sera dédiée à un thème cher à mes yeux, « ensemble pour le développement du pays ».

Ainsi, je souhaite attirer l'attention de tous les citoyens, sur l'organisation du combat pour le développement du pays engagé ces dernières années et la création des conditions de sa réussite.

Ces conditions, j'en entrevois plusieurs, les unes plus importantes que les autres. Toutefois, à mes yeux, une condition reste déterminante, parce que, d'elle, dépend la crédibilité de notre pays et la confiance de nos partenaires multilatéraux, à savoir, la moralisation de la vie publique et une lutte effective contre la corruption.

Avec la promulgation de la Loi relative à la transparence des activités publique, économique, financière et sociale de l'Union des Comores, j'ai donné à l'Etat l'instrument de la politique que j'ai tracée dans mon discours programme, pour moraliser la vie publique et la gestion des deniers de l'Etat.

Pour mettre en œuvre cette politique nationale de lutte contre la corruption, la nouvelle Loi institue la Commission Nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption (CNPLC) dont la mission est d'assurer la surveillance et le suivi de la mise en œuvre de la politique et de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.

La Loi donne une garantie d'indépendance à cette Commission. Ses membres qui prêtent serment avant d'entrer en fonction, sont protégés contre toute forme de pression, intimidation provenant d'entités politique, économique ou autres.

Je demanderais, alors, à chacun de vous, de prendre ses responsabilités car en ce qui me concerne, j'entends prendre les miennes pour que notre pays soit débarrassé d'un fléau qui entravera tout effort de développement tant qu'elle persistera.

Inutile, alors, de vous dire qu'il ne servira à rien de se tourner vers moi pour trouver une solution pour ceux qui auront enfreint la loi et qui seront poursuivis par la Justice.

Plus que jamais l'indépendance de la Justice sera mon leitmotiv.

 

Mes Chers Compatriotes,

 

En célébrant les trente-six ans de l'indépendance de notre pays, je souhaite que, dans un effort à la fois individuel et collectif, nous identifions nos insuffisances pour pouvoir apporter les améliorations appropriées, afin de mieux prendre en charge le destin de nos compatriotes.

La gestion du quotidien, ne doit pas nous empêcher de nous projeter sur le futur et poser, ainsi, les jalons des Comores de demain.

Le combat pour le développement est un combat de longue haleine, une marche difficile, parsemée d'embûches, mais si nous y mettons de la volonté, le succès sera au bout de l'effort. Les pays émergeants que nous connaissons aujourd'hui, ont consenti beaucoup d'efforts et ont accepté de travailler plus.

Et pour bâtir les Comores que nous voulons, nous n'avons d'autre choix que de mener le combat du développement, dans l'unité et au-delà de nos divergences politiques.

Chacun, par son engagement patriotique et citoyen, par son courage au travail et sa réussite personnelle, peut contribuer de façon décisive à la prospérité et au bien-être commun de la Nation.

Personne, en effet, ne fera à notre place ce que nous ne sommes pas disposés à faire pour nous-mêmes. Aussi, tous ensemble, devons-nous prendre conscience qu'une dépendance économique prolongée nous mènera, inexorablement, vers la faillite de notre indépendance politique.

Dans un monde en profonde mutation, des possibilités de partenariats novateurs, mutuellement gagnant, s'offrent à nous. Nous ne devons pas laisser passer ces nouvelles opportunités.

Ainsi, nous devons continuer à raffermir les amitiés traditionnelles de notre pays. Notre diplomatie doit continuer à explorer la diversification de notre coopération tout en renforçant nos liens traditionnels avec nos partenaires et notamment ceux du monde arabe.

Avec l'Union Européenne, nous poursuivrons la mise en œuvre du dixième FED et nous renforcerons les nouveaux Accords de Coopération, notamment sur la pêche.

En Afrique, l'Union Africaine qui a fait des Comores sa vitrine depuis la libération de l'île d'Anjouan, nous entendons jouer à notre tour notre rôle, en rendant aux pays frères le bien qu'ils ont fait et en prenant plus de responsabilités, comme nous le faisons au sein de l'EASBRIG et, bientôt, au sein de la MINUAD au Soudan.

De même, nous poursuivrons notre engagement au sein de la Ummah Islamique, pour la défense de ses idéaux et le raffermissement de nos relations privilégiées avec le monde musulman.

 

Mes Chers Compatriotes,


Si je souhaite que tous ensemble et que chaque comorien, donne le meilleur de lui-même comme si le solde du bilan ne dépendait que de lui tout seul, c'est que les défis à relever sont immenses et nécessitent toutes nos énergies.

 

Comoriennes, Comoriens, Mes Chers Compatriotes,


Ensemble, la main dans la main, mettons nos forces et notre intelligence au service de la cause nationale pour le développement économique.

Et en peuple croyant, prions Allah Le Tout-Puissant pour qu'Il guide nos pas, toujours vers le bien-être, aussi bien dans ce monde que dans l'au-delà.

Vive l'Union des Comores, Vive la coopération internationale, Je vous remercie.

 

Source : Beit-Salam

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 20:51

Discours-programme de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE, Président de l’Union des Comores.


Le Chef de l’Etat, SE Dr IKILILOU DHOININE s’est adressé à la Nation mardi 1er juin 2011 pour présenter le programme de son Gouvernement.

Nous vous présentons ci-après l’intégralité du discours qu’il a prononcé à cette occasion :


Comoriennes, Comoriens, Mes chers compatriotes.


A la suite de la cérémonie de mon investiture à la Magistrature de notre pays le 26 mai dernier, j’ai souhaité m’adresser à vous ce soir, d’abord pour vous redire combien j’ai été très sensible à votre présence massive à cette cérémonie et combien l’enthousiasme, sincère et spontané, que vous avez manifesté à cette occasion, m’est allé droit au cœur.

Ce jour-là, nous avons vécu un moment historique et partagé des instants mémorables, où pour la deuxième fois depuis l’instauration de l’Union des Comores, nous procédions à une alternance paisible et exemplaire au Sommet de l’Etat, à l’issue d’élections libres, démocratiques et transparentes, saluées par nos compatriotes et l’ensemble de la communauté internationale.

Ce jour là, la Nation toute entière a, pour la seconde fois, tenu sa promesse, de donner à chaque ile, la possibilité de contribuer à l’édification du pays, en présidant à notre destinée commune, à tour de rôle, dans le cadre de la présidence tournante.

Je rends grâce à Allah Le-Tout-Puissant de m’avoir donné l’opportunité de servir mon pays en occupant des hautes fonctions par le passé et je Le prie pour qu’Il me donne aujourd’hui l’inspiration, l’énergie et le courage nécessaires pour assumer les plus hautes charges de l’Etat qui m’ont été confiées.

Je réitère ici, en votre nom à tous, les hommages de la Nation à notre Frère, le Président Ahmed Abdallah Mohamed SAMBI, pour avoir loyalement servi notre pays et pour son engagement, son implication et son soutien dans la bataille des présidentielles.

Je rends hommage à la classe politique comorienne, toutes tendances confondues, pour avoir su trouver le consensus nécessaire à l’édification du Nouvel ensemble Comorien.

En instaurant l’Union des Comores et en approuvant les réformes constitutionnelles de 2009, le peuple comorien a permis à notre pays, de se doter des institutions consensuelles, de consolider l’unité nationale en atténuant les antagonismes à l’intérieur et entre les iles sœurs et d’établir des normes étatiques plus respectueuses des principes universels des droits de l’homme et de l’égalité des chances.

Je salue la mémoire de tous mes prédécesseurs et je prie pour qu’Allah leur accorde sa miséricorde.


Mes Chers compatriotes,


La meilleure façon de vous manifester ma reconnaissance, c’est de tenir mes promesses ; à savoir, la consolidation de l’unité nationale, la recherche de la croissance économique et du développement social en vue de bâtir un pays prospère, dans la paix, la sécurité et la stabilité.

La meilleure façon de vous manifester ma reconnaissance, c’est de construire une société équitable et respectueuse de la démocratie et des droits de l’homme.

Pour mettre en œuvre ces aspirations, nous devons en effet respecter le programme proposé aux électeurs et aux électrices lors de la campagne électorale. Nous devons également respecter les engagements pris auprès de nos partenaires au développement.

C’est pourquoi, j’ai privilégié, dans le choix des membres du Gouvernement que je viens de nommer, outre la compétence et les capacités à défendre et à appliquer ce programme, leur ferme volonté de travailler résolument, dans la solidarité, en faveur du renforcement de l’unité Nationale, de la démocratie, de la bonne gouvernance politique et économique où seront privilégiées, la décentralisation et la transparence dans la gestion des affaires publiques.

Cette équipe gouvernementale a la responsabilité de mettre en œuvre, dans la solidarité, les orientations et la politique définie dans chaque secteur.


En matière de politique étrangère, l’Union des Comores, tout en se dotant des moyens de jouer pleinement son rôle d’Etat souverain, en tant que membre de la communauté internationale, continuera à honorer ses engagements vis-à-vis de ses partenaires de la coopération bilatérale et multilatérale.

De même, dans le cadre d’une politique étrangère rénovée et au service du Développement, ce Gouvernement a la charge de veiller à la restructuration du Ministère des Relations Extérieures et, notamment, ses représentations diplomatiques et consulaires.

C’est ainsi que notre pays pourra jouer pleinement son rôle sur la scène internationale, dans le monde arabe, en Afrique et dans l’Océan Indien.

C’est ainsi que notre pays pourra, avec plus de suivi et d’efficacité, activer la solidarité et la coopération internationale, pour poursuivre sa revendication légitime pour recouvrer son intégrité territoriale par la réintégration de l’Ile comorienne de Mayotte, dans son ensemble naturel.

J’ai déjà proposé, en plus de la nécessaire négociation avec la France, l’ancienne puissance coloniale qui administre l’ile de Mayotte, que le dialogue soit rétabli entre nous et nos frères mahorais. En effet, aucune solution à l’épineuse question de l’ile comorienne de Mayotte, n’est envisageable, sans l’implication de nos frères Mahorais.

Les voies et les moyens seront recherchés pour trouver le cadre de ce dialogue, pour que nous puissions retrouver nos liens communs avec nos frères Mahorais ; des liens tissés par le sang, l’Histoire, la langue, la religion et la culture.

Les générations futures ne nous pardonneront pas, si après plus de 36 ans d’indépendance, au cours desquels le fossé s’est élargi entre nous et nos frères Mahorais, nous ne parvenons pas à dépasser nos divergences pour le combler et assurer un commun harmonieux à nos enfants.


Mes Chers compatriotes,


Cette recherche de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale, ne doit pas nous détourner des autres axes prioritaires de notre diplomatie, notamment la mobilisation des ressources pour le développement socio-économique de notre pays.

En effet, nous devons faire de l’attachement profond de notre diaspora envers son pays d’origine, sa large participation à l’essor de nos villes et villages, un atout du développement de notre pays.

C’est pourquoi, cette frange importante de notre population sera au cœur des préoccupations de mon Gouvernement qui mettra tout en œuvre pour sa participation effective aux débats, aux choix et aux décisions importantes concernant notre pays. Ainsi sera renforcé, l’organe de représentation de la Diaspora auprès du Ministère des Relations Extérieures.

C’est pourquoi également, mon Gouvernement intégrera dans son action, la mise en place d’un cadre permanent de dialogue avec nos compatriotes à l’étranger pour les aider à trouver des solutions adaptées à leurs attentes et leurs besoins, tant dans notre pays que dans leurs pays d’accueil.

C’est pourquoi, enfin, mon Gouvernement entend tout mettre en œuvre, en partenariat avec les représentants de la diaspora, en vue de trouver les mécanismes adéquats, pour faire des transferts de devises de notre diaspora, une source de financement de notre développement

 

Mes Chers compatriotes,


L’avenir d’un pays, se mesure aussi à sa capacité à assurer la sécurité alimentaire de sa population. Ainsi, notre pays qui a des potentialités réelles en matière d’agriculture, doit parvenir à l’autosuffisance alimentaire. Les politiques agricoles menées jusqu’ici dans notre pays, n’ont pas donné les résultats escomptés. Au contraire, nous dépendons de plus en plus de l’extérieur, pour satisfaire les besoins alimentaires des Comoriens.

Lors de mon discours d’investiture, j’ai fait l’éloge de la qualité de nos produits vivriers et de rente.

Le Gouvernement a la charge de rechercher activement et systématiquement, des débouchés pour que ces produits de rente dont la mévente, cumulée depuis de nombreuses années, constitue un frein au développement de la production nationale et une cause de paupérisation des zones rurales, nous rapportent des devises.

En matière de pêche, des politiques novatrices sont nécessaires. Des actions issues de la Conférence de Doha sont d’ores et déjà engagées.

Les recettes provenant des productions halieutiques, restent bien en deçà des potentialités qu’offre notre pays en matière de pêche. Les produits de notre mer ne comptent pas dans nos recettes d’exportation.

En outre, le Gouvernement inscrira parmi ses priorités, l’introduction de la pêche industrielle en parallèle avec la pêche artisanale, la pêche traditionnelle et l’aquaculture. En effet, le secteur de l’agriculture et de la pêche industrielle offrira des possibilités de création d’emplois directs et indirects. Ainsi, le Gouvernement affinera les statistiques officielles sur ces secteurs pour adapter la politique qu’il entend mettre en œuvre.


Chers Compatriotes,


Il est reconnu que les impacts du changement climatique sont plus sensibles sur les territoires des petits États insulaires en développement dont les Comores font partie.

Le Gouvernement prendra alors les mesures necessaires pour en limiter les effets et pour développer le processus de mise en place du réseau national d’aires protégées.

Dans le secteur du Tourisme, qui est un facteur de développement et d’enrichissement pour notre pays et une source de devise forte et de recettes d’exportation, mon Gouvernement compte mettre en valeur et promouvoir sur marchés, des biens disponibles et reproductibles de notre pays : le soleil, nos plages, notre volcan, nos paysages et nos monuments.

Mon Gouvernement activera les partenariats établis et mobilisera les investissements acquis, notamment à Doha et auprès de l’Union Européenne, pour mettre en œuvre, sans tarder, la réhabilitation et la construction des routes, des ports et des aéroports qui permettront de relancer un secteur touristique très en retard par rapport à celui de nos voisins de l’Océan Indien. Le développement social et économique du pays est tributaire de l’approvisionnement régulier en énergie propre et à faible coût et de l’accès de tous à l’eau potable.

Ainsi, mon Gouvernement engagera une politique de production et de développement de sources d’énergie alternatives à savoir hydroélectricité, Géothermie, solaire et éolienne sur l’ensemble du territoire. Il appuiera un programme d’extension du réseau d’eau potable, dans l’ensemble de nos iles.


Comoriennes et Comoriens, Mes chers compatriotes,


L’assainissement et la maitrise de nos finances publiques constituent un impératif majeur de mon Gouvernement.

Ainsi, nous serons amenés à prendre des mesures de rigueur pour assurer la transparence dans la gestion de deniers de l’Etat, la bonne gouvernance économique et sociale et mènera une lutte implacable contre la corruption, l’évasion et les fraudes fiscales en vue de parvenir à une croissance soutenue capables de résorber les déficits de l’Etat.

Lors de mon séjour au Ministère des Finances, j’ai initié le Code des Marchés publics, le dispositif de contrôle et de suivi de ce code des Marchés Publics sera mis en œuvre dans les meilleurs délais.

L’accès aux crédits pour tous, les jeunes et les femmes en particulier, sera appuyé et soutenu. Ainsi, toutes les mesures susceptibles de le favoriser seront prises pour promouvoir les activités génératrices de revenus. Les acteurs du secteur privé auront toute l’attention requise dans le cadre d’un partenariat avec les entreprises et l’Union des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture.

Les Etablissements Publics à caractère industriel et commercial et les régies de l’Etat seront désormais soumis à plus de rigueur dans leur gestion et leur fonctionnement.

C’est ainsi que le Gouvernement exigera de ces établissements, un manuel des procédures.

Il établira également des contrats de missions, un plan d’action assorti d’un budget et d’un plan d’investissement annuel, le tout approuvé en Conseil d’Administration et entériné en Conseil des Ministre.

Des Contrôles internes et des ateliers nationaux sur la feuille de route du Gouvernement, permettront d’évaluer périodiquement ce dispositif pour chaque établissement.

J’ai déjà parlé de la priorité de l’assainissement du fichier de la Fonction publique lors de mon discours d’investiture.

Le Gouvernement engagera alors, une lutte sans merci, contre le laxisme dans l’Administration et la pléthore d’agents, afin de rendre notre administration plus productive et plus efficace.

L’évaluation des agents sur leurs performances permettra de motiver les plus soucieux d’entre eux qui mettent leur connaissance et leur savoir au service de l’Etat.

Le renforcement des capacités des fonctionnaires donnera à chacun d’eux la possibilité d’atteindre une qualification supérieure ou de changer de métier.


Mes Chers compatriotes,


L’AND, qui, à maintes reprises a prouvé sa volonté à demeurer une armée républicaine, en plus de ses missions d’assurer la protection de l’Etat et la sécurité du pays ainsi que la défense de nos intérêts et de nos frontières, devra s’impliquer davantage dans le développement du pays.

Le Gouvernement va en outre améliorer la coordination entre la Police, la Gendarmerie et l’institution judicaire pour mieux garantir la paix et la sécurité dans le pays et mettre fin définitivement aux conflits de compétences qui, ces dernières années, avaient été à l’origine de nombreux dysfonctionnements au sein de nos forces de l’ordre.

Le Gouvernement veillera à l’indépendance de la Justice et à l’accomplissement de sa mission et de son fonctionnement. Il combattra les pratiques clientélistes et corruptives, par le renforcement des capacités des magistrats, des enquêteurs et des experts judiciaires. Des améliorations seront apportées au niveau de notre système carcéral, notamment pour une meilleure protection des jeunes et des femmes contres les abus.


Mes Chers compatriotes,


Notre pays a été bien classé lors de l’Examen Périodique Universel du Conseil de l’ONU sur les Droits humains tenu en 2009.

Mon Gouvernement compte maintenir et améliorer ce classement en restant solidaire de tous les proscrits, de tous les enfants qui souffrent, de toutes les femmes martyrisées et de tous les déshérités.

Dans ce domaine, j’ai demandé à la Première Dame, de part sa vocation professionnelle, de jouer un rôle dans la protection de la Femme, de l’Enfance, des indigents et des nécessiteux.

L’Education pour tous est une priorité de mon Gouvernement. C’est pourquoi des efforts seront déployés pour valoriser le métier d’enseignant, et permettre à ces derniers de bénéficier d’une formation complète et continue, d’exercer leur métier dans de bonnes conditions et de voir leur autorité respectée.

En ma qualité de professionnel de la santé, je sais que l’accès aux soins est inégalement assuré dans notre pays en raison de l’inégale répartition sur notre territoire, des professionnels de santé et des formations sanitaires, aussi bien publiques que privées.

Ainsi, l’action de mon Gouvernement visera à restaurer la confiance de chacun, dans notre système de santé, en renforçant les capacités des personnels et en améliorant les plateaux techniques des différents centres hospitaliers de notre pays.

En matière de presse, notre pays qui compte parmi les pays où la liberté de la presse est garantie par la Loi, mon Gouvernement entend mettre en place les organes de régulation de la presse et de l’audio-visuel et leur apporter son appui et appliquer le code de l’information, pour valoriser les nobles métiers de l’information et la préserver des pratiques condamnables qui nuisent au journalisme, dans le strict respect de la déontologie.

En ce qui concerne le mouvement associatif et la jeunesse, le Gouvernement renforcera particulièrement le rôle qu’ils jouent dans l’épanouissement des individus et de la vie sociale, aussi en milieu rural qu’en milieu urbain.

La jeunesse, dans tous pays, constitue l’avenir. Particulièrement majoritaire et nombreux dans notre pays, les jeunes bénéficieront d’une politique gouvernementale spécifique aussi bien pour renforcer leur participation à la vie nationale mais aussi pour favoriser les pratiques sportives en développant les infrastructures nécessaires à la pratique des sports.


Mes Chers compatriotes,


Comme vous pouvez le constater, les défis qui attendent ce Gouvernement sont nombreux et nous n’avons d’autres choix que celui d’y faire face avec courage et détermination.

En effet c’est par le développement socio-économique de notre pays, qui sera la priorité de l’action de l’Etat, que nous consoliderons les acquis de le réconciliation nationale et rendrons également irréversible le processus démocratique engagé, dans le cadre de la promotion de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance politique et économique, des droits humains et du bien-être du peuple comorien. Je suis convaincu, qu’ensemble nous y parviendrons.

Rendons grâce à Allah Le Tout-Puissant et redoublons nos prières, pour qu’Il nous guide sur le bon chemin, celui de la paix, de la cohésion nationale, de la concorde et du développement.


Vive l’Union des Comores !

Vive la solidarité internationale !

Je vous remercie.

 

Source : site de la présidence de l'Union des Comores

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 14:49


 

Vous trouverez ci-dessous  le discours du Président de l’Union des Comores prononcé hier au palais du peuple à Moroni à l’occasion de la journée de solidarité contre la « départementalisation illégale et illégitime de l’île comorienne. ». Ont aussi pris la parole à cette cérémonie les ambassadeurs de la Lybie, d'Afrique du Sud et de la république populaire de Chine  ainsi que le représentant de l’Union Africaine pour rappeler leur attachement à l'unité et à l'intégrité des Comores.   

 

Sambi-journee-de-solidarite-mars-11.jpg« Je voudrais, en ce jour, lancer un appel aussi pressant que solennel à l'Union Européenne, pour qu'elle ne cautionne, en aucun cas, l'occupation illégale d'une partie du territoire d'un pays souverain » a déclaré le Chef de l'Etat à l'occasion de la Journée de solidarité avec l'Union des Comores contre la départementalisation de l'île comorienne de Mayotte à l'occasion de la Journée de solidarité avec l'Union des Comores contre la départementalisation de l'île comorienne de Mayotte, ce 26 mars 2011,

 


Honorable assistance ;
Chers invités ;
Mesdames et Messieurs ;

Alors que s'ouvre cette Journée de solidarité avec l'Union des Comores contre la départementalisation illégale et illégitime de l'île comorienne de Mayotte, je voudrais adresser aux Représentants du Corps diplomatique et des organismes internationaux ici présents, les remerciements du peuple et du Gouvernement comoriens, pour leur soutien sans faille, en faveur de l'indépendance nationale, de l'unité du peuple comorien et de l'intégrité de notre territoire et plus particulièrement pour leur solidarité agissante manifestée, en ce jour, par leur présence amicale et fraternelle parmi nous.
Le message qu'ils viennent d'adresser aux hautes autorités françaises, pour rappeler que l'Union des Comores est composée des îles de Mayotte, d'Anjouan, de Mohéli et de la Grande-Comore constitue, pour nous, un haut geste et une marque de fraternité, pour lesquels, nous ne saurions jamais assez, exprimer notre reconnaissance et notre gratitude.

 

Honorable Assistance,

Le dossier des Comores est sans ambiguïté.
Le 12 novembre 1975, l'Organisation des Nations Unies a admis l'Etat comorien en son sein, en tant qu'entité composée de quatre îles et réaffirmé le respect de l'Unité Nationale et l'Intégrité Territoriale des Comores.
A cette époque, la résolution numéro 3385 de l'ONU a fermement condamné, je cite « l'occupation illégale de l'île comorienne de Mayotte par la France » et exigé la réintégration de l'île comorienne de Mayotte dans son ensemble naturel.
Depuis, que de résolutions, aussi pertinentes les unes que les autres, ont été adoptées par l'ONU !
Année après année, cette prestigieuse organisation internationale, a réaffirmé ses principes.
Elle a condamné les référendums du 8 février et du 11 avril 1976 organisés dans l'île comorienne de Mayotte par le gouvernement français et les a considéré comme nuls et non avenus.
Par sa résolution numéro 31 barre 4 du 21 octobre 1976 elle a rejeté, je cite :
a) Toute autre forme de referendums ou consultations qui pourraient être organisés ultérieurement en territoire comorien de Mayotte par la France ;
b) Toute législation étrangère tendant à légaliser une quelconque présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte ;
L'ONU a, à maintes reprises, énergiquement condamné la présence de la France à Mayotte, qui, je cite encore « constitue une violation de l'Unité Nationale, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la République indépendante des Comores »
L'ONU pourrait-elle être plus claire que quand elle a demandé à l'occasion de cette résolution, au gouvernement français, je cite : « de se retirer immédiatement de l'île comorienne de Mayotte, partie intégrante de la République indépendante des Comores, et de respecter sa souveraineté ? »

Ainsi, comme vous le voyez, Mesdames et Messieurs, l'Union des Comores qui constitue, certes, un petit Etat, Insulaire en Développement, aux moyens financiers limités, a, à la fois, la force du droit international mais aussi le soutien international avec elle.
L'amputation de l'île de Mayotte de l'ensemble comorien et la soi-disant transformation de cette île en un cent unième département français d'outre-mer ont été, par avance, déclaré nuls et non avenus, par l'Organisation des Nations Unies, l'Union Africaine, la Ligue des Etats Arabes et la Conférence Islamique.
Comment ces organisations auraient-elles pu admettre, que la France, ce membre fondateur de l'ONU, ce grand pays connu pour son attachement au respect du droit international, ce grand pays que nous considérons encore comme un pays ami de l'Afrique et de l'Union des Comores en particulier, puisse continuer, en 2011, à violer, d'une façon aussi flagrante, les résolutions de l'ONU et les décisions de l'Union Africaine ?
C'est pourquoi, je voudrais, en ce jour, lancer un appel aussi pressant que solennel à l'Union Européenne, pour qu'elle ne cautionne, en aucun cas, l'occupation illégale d'une partie du territoire d'un pays souverain.
Ce serait là, en n'en pas douter, un précédent dangereux, porteur de menaces, aujourd'hui comme demain, pour la paix, la sécurité et la stabilité dans le monde et dans cette partie de l'Afrique et de l'Océan Indien en particulier.


Je voudrais également, saisir l'occasion de ce rassemblement, pour m'adresser à mes compatriotes de l'Ile comorienne de Mayotte, pour leur dire que leurs frères et sœurs des trois autres îles, n'ont à leur égard aucune animosité, aucune haine, aucun mépris.
Les divergences politiques ne peuvent, en aucun cas, effacer des liens séculaires de sang, une géographie, une religion, une histoire, une culture et une langue communes, qui ont toujours constitué l'unique archipel des Comores.
Vos frères et sœurs ne veulent, en aucune manière, remettre en cause vos acquis de ces trois dernières décennies et encore moins souhaiter que la prospérité apportée par l'Euro cesse.
Au contraire, votre bien-être est le nôtre et les progrès que vous pouvez réaliser ne peuvent qu'avoir des effets positifs sur l'ensemble de notre pays.
C'est dans ce sens que j'ai proposé à la France de reconnaître la vocation des quatre îles de l'Archipel des Comores à rester une Nation indivisible gérée sur la base du principe d'un pays, deux administrations, étant entendu que la France reconnaisse la souveraineté entière de l'Union des Comores sur l'ensemble de son territoire tout en continuant à administrer l'île comorienne de Mayotte, pendant une période déterminée qui serait mutuellement convenue.
Mais cette proposition n'a pas reçu de réponse positive de la part des autorités françaises.
Ainsi, ce que nous disons aujourd'hui à la France c'est qu'on ne peut pas nous demander de renoncer à notre droit inaliénable, à notre souveraineté, à l'intégrité de notre territoire et à l'unité de notre Nation.
Bien de formes d'unité existent et nous devons, les uns et les autres, faire preuve de plus de sagesse et d'intelligence pour trouver une solution acceptable pour tous à la question de l'île comorienne de Mayotte.
Ce que nous n'acceptons pas et n'accepterons jamais, c'est la départementalisation de l'île comorienne de Mayotte et la transformation de cette terre africaine et arabe, en un département français d'outre-mer.
Ce que nous dénonçons avec fermeté, c'est la transformation du bras de mer qui sépare Mayotte d'Anjouan, en un cimetière marin, le plus grand du monde, dans lequel reposent les dépouilles de nos frères, de nos sœurs, de nos enfants, morts par milliers, pour avoir voulu aller se faire soigner, rendre visite à leurs familles, assister à un mariage ou tout simplement se déplacer sur une terre qui est la leur. Il est inadmissible qu'on ferme les yeux sur ce drame humanitaire.

Le mur de Berlin est tombé et le rideau de fer a été levé. L'intégration et la construction des grands ensembles politiques et économiques sont devenues une réalité. Le grand mur invisible qu'on prétend construire pour séparer un peuple, diviser un pays et déchirer une Nation à jamais, ne saurait avoir de bases solides.

Pour conclure, honorable assistance, j'ose espérer, que sur cette douloureuse question de l'île comorienne de Mayotte, le bon sens finira par l'emporter, car un jour viendra, où nécessairement, la force du droit finira par triompher sur le droit de la force.
Je vous remercie.

Source : http://www.beit-salam.km
 

 

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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 13:08
ALLOCUTION DE S. E. M. AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI,
Président de l’Union des Comores
Devant l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies
New York, le 24 septembre 20 10

 

 
 
Sambi-24-09-10.jpg
 
 
Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Générale,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Excellence Monsieur le Secrétaire General,
Honorable assistance,

 

Permettez-moi, cette année encore, de consacrer 1′essentiel de mon allocution à 1′importante question de l’ile comorienne de Mayotte, ce différend qui nous oppose à la France, depuis plus de trois décennies maintenant, tout en espérant qu’elle bénéficiera d’une meilleure compréhension et d’une solidarité agissante de la part de cette auguste Assemblée.
Je suis convaincu, que l’avenir de mon pays, 1′Union des Comores, dépend de la paix et de la stabilité or il ne peut y avoir de stabilité durable dans mon pays, sans une solution définitive à cette question.
C’est dans ce sens que nous avons demande, cette année encore, que soit inscrite à l’ordre du jour de cette Soixante Cinquième Session de notre Assemblée, cette question de l’ile comorienne de Mayotte.
Je voudrais, d’ailleurs, saisir cette occasion pour dire la profonde gratitude du peuple comorien pour le précieux et indéfectible soutien que lui apportent sur cette question, l’Union africaine, la Ligue des Etats arabes et l’Organisation de la Conférence islamique.
 
Monsieur Le Président,
 
Je voudrais commencer par rappeler que conformément aux  recommandations des Nations Unies, des plus hautes autorités françaises ont affirme elles-mêmes la vocation des Comores à accéder à l’indépendance, dans l’intangibilité de ses frontières.
C’est ainsi que 1′ancien Président français, Valery Giscard d’Estaing avait déclare, entre autres, que « … les Comores sont une unité, ont toujours été une unité et il est naturel que leur sort soit un sort commun»,
 
Je juge également essentiel et opportun de rappeler, aujourd’hui, quelques résolutions de notre Organisation, qui confirment la légitimité de la revendication comorienne de cette ile de Mayotte.

Il s’agit de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale en date du 14 décembre 1960, relative à l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, qui garantit l’unité nationale et l’intégrité territoriale de ces pays, lors du recouvrement de leur souveraineté.
La résolution 3391 (XXIX) de l’Assemblée générale en date du 13 décembre 1974 qui réaffirme l’intégrité et l’unité de l’Archipel des Comores.
En outre, la résolution 3385 (XXX) du 12 novembre 1975, adoptée quelques mois après l’indépendance des Comores, qui entérine l’admission au sein des Nations Unies, de l’Archipel des Comores composé de Mayotte, d’Anjouan, de Mohéli et de la Grande Comore.
Enfin, la résolution historique n° 31(1V) en date du 21 octobre 1976 qui met en exergue le droit des Comores et les devoirs de la France, eu égard de ce pays indépendant. Permettez-moi de vous faire lecture du dispositif de cette résolution qui revêt une importance capitale pour mon pays, et qui restera, à jamais, gravée dans la mémoire des mes compatriotes Comoriens:

 
« CONSIDERANT que l’occupation par la France de l’ile comorienne de Mayotte constitue une atteinte flagrante à l’unité nationale de l ‘Etat comorien, membre de l’organisation des Nations Unies, Considérant qu’une telle attitude de la France constitue une violation des principes des résolutions pertinentes de l ‘Organisation des Nations Unies, en particulier de la résolution 1514 ( XV) de l’Assemblée Générale, en date du 14 décembre 1960, relative à l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, qui garantit l’unité nationale et l’intégrité territoriale de ces pays.

1) Condamne les référendums du 8 février et du 11 avril 1976 organisés dans 1 ‘ile Comorienne de Mayotte par le gouvernement Français et les considère comme nuls et non avenus, et rejette;
a) Toute autre forme de référendums ou consultations qui pourraient être organisés ultérieurement en territoire comorien de Mayotte par la France ;
b) Toute législation étrangère tendant à légaliser une quelconque présence coloniale Française en territoire Comorien de Mayotte
2) Condamne énergiquement la présence de la France à Mayotte qui constitue une violation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République Indépendante des Comores », fin de citation.

 

Or, Mesdames et Messieurs, la France refuse de se conformer à toutes ces résolutions pertinentes adoptées par l’Assemblée générale de notre Organisation à propos de l’île comorienne de Mayotte et continue de violer le principe de l’intangibilité des frontières coloniales.
Faut-il rappeler que ce principe de l’intangibilité des frontières est devenu une règle coutumière internationale codifiée par l’article 6 de la résolution 1514 qui stipule que « toute tentative visant à détruire partiellement ou totalement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un pays est incompatible avec les buts et les principes de la (charte des Nations Unies»?
Cette même résolution rappelle que « tous les Etats doivent observer fidèlement et strictement les dispositions de la Charte des Nations Unies, de la Déclaration universelle des Droits de I ‘Homme et de la présente Déclaration sur la base de l’égalité, de la non ingérence dans les affaires intérieures des Etats et du respect des droits souverains et de l’intégrité territoriale de toits les peuples ».
La jurisprudence internationale reconnait pleinement ce principe de l’indivisibilité des entités coloniales dans l’arrêt rendit le 11 septembre 1992 dans un différend opposant le Honduras au Salvador, la Cour internationale de la Haye proclame que « le principe de 1′intangibilité des frontières coloniales est un principe rétroactif qui transforme en frontières internationales des limites administratives conçues à l’origine à de toutes autres fins »

 

Monsieur le Secrétaire Général,
Honorable assistance,

Pendant plusieurs années mon pays a pris la communauté internationale à témoin et a fait connaitre sa bonne disposition à privilégier la recherche bilatérale d’une solution juste et équitable.
La réponse à notre endroit a été cinglante non seulement la France a pris en 1994 des mesures unilatérales visant à entraver la libre circulation des personnes, par l’instauration d’un visa pour tout Comorien désirant se rendre à Mayotte, cette partie du territoire comorien, mais elle a aussi engagé en l’an 2000 un processus illégal de départementalisation de l’île, par rapport à la légalité internationale.
Je tiens à souligner ici que l’imposition de ce visa en 1994, a des conséquences humainement dramatiques. Elle fait du bras de mer d’environ 70 km séparant Anjouan de l’ile s½ur de Mayotte, le plus grand cimetière marin au monde, avec près de sept mille morts déjà comptabilisés.

En outre, alors que nous nous étions mis d’accord pour mettre en place un groupe de travail de haut niveau chargé de relancer le dialogue et réfléchir ensemble à de solutions justes et équitables, la France organisait le 29 mai 2009, une autre consultation visant à transformer le statut de l’ile de Mayotte en un département d’outre mer.

 

Monsieur le Président,
Honorable assistance,

 

Nous nous étonnons que malgré toute la bonne volonté de la partie comorienne et notamment la proposition novatrice sur Mayotte à savoir : «un pays, deux systèmes» que j’ai moi-même présentée, lors de la précédente session, au sein de cette auguste Assemblée, la France n’a jusqu’alors donné de réponse positive à cette main tendue.
Or, ce double système serait un compromis qui garantirait enfin, le respect du droit international tout en permettant à la France de continuer à administrer l’île comorienne de Mayotte, de façon légitime, pendant une période qui serait déterminée de commun accord. Il permettrait, ensuite à nos frères et s½urs mahorais de préserver leurs acquis sociaux ainsi que leur niveau de vie. Il permettrait, enfin, aux trois autres îles de relever, dans la paix et la stabilité, les nombreux défis que posent le développement.
Toutefois, la France veut ignorer ce compromis, et face à cette attitude, nous nous trouvons dans l’obligation de solliciter notre chère Organisation d’exiger de la France qu’elle respecte et se conforme au droit international, en appliquant les différentes résolutions pertinentes des Nations Unies sur l’ile comorienne de Mayotte et de reconsidérer sa position par rapport à cette main tendue qui, constitue, de toute évidence, un énorme sacrifice pour mon pays, qui est dans son droit.
Il y va de l’avenir des Comores, ce petit pays souverain, membre de notre Organisation des Nations Unies.
Il y va, en outre, de l’honneur de la France, ce grand pays dont les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité ont fortement et profondément inspiré la Déclaration universelle des droits de l’homme et les principes qui fondent notre Charte.
Il y va, enfin, de l’honneur de notre Organisation, qui, s’il s’avérait que le droit et la légalité internationale devaient être constamment ignorés et l’intégrité territoriale des Comores continuellement bafouée, toute sa crédibilité serait mise en cause.
En effet, L’ONU étant la garante du respect du droit international, il lui revient d’exiger de ses membres que leurs législations se conforment, impérativement, à ses résolutions pertinentes.

De ce fait, je ne peux que souscrire aux propos du Président de l’Assemblée Générale des Nations Unies, Son Excellence Monsieur Joseph DEISS, lorsqu’il a déclaré hier, lors de l’ouverture de cette session que « l’ONU est la garante de la gouvernance globale et qu’elle a une légitimité globale ».

 

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

 

Je ne peux conclure mon propos sans réitérer l’adhésion des Comores aux efforts de la communauté internationale, et plus particulièrement les efforts personnels de Son Excellence le Président BARACK HUSSEIN OBAMA, visant à instaurer au Moyen-Orient une paix juste et durable, qui permette au peuple palestinien, de vivre librement et en sécurité, dans un état indépendant jouissant pleinement de tous ses droits légitimes.
Mon pays salue, en outre, les efforts visant à mettre un terme aux conflits fratricides qui déchirent le Soudan, l’Afghanistan.la Somalie, la République Démocratique du Congo et la Région des Grands Lacs.
Nous réitérons, par ailleurs, notre ferme soutien à l’intégrité territoriale du Royaume frère du Maroc ainsi que notre plein appui à la proposition marocaine d’autonomie en tant que solution de compromis politique et définitive, au différend régional sur le Sahara marocain.
Nous renouvelons, également, notre soutien indéfectible à la revendication légitime de la République Populaire de Chine, du retour de Taiwan dans le giron chinois.

 

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

C’est à travers la paix, la stabilité et la sécurité, dans le respect du droit international, que nos Nations seront en mesure d’atteindre les objectifs de développement qu’elles se sont fixées, en faveur de nos populations respectives.
Je reste, donc, confiant que notre Organisation continuera à faire de ces idéaux, son principal combat.

Je vous remercie.

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 17:39

« il ne peut jamais y avoir de paix ni de stabilité durables aux Comores sans le règlement définitif de la question de l’Ile comorienne de Mayotte » déclare le Président de la République au Sommet de l’UA

Allocution de Son Excellence Monsieur AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI, Président de l’Union des Comores, à l’occasion du 15éme Sommet de l’Union Africaine

Kampala, du 25 au 27 juillet 2010

 

   Excellence Monsieur le Président de la République de l’Ouganda ;
   Excellence Monsieur le Président en exercice de l’Union Africaine ;
   Excellence Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
   Honorable Assistance ;

Mes premiers mots, seront des mots de compassion et de solidarité que j’exprime, au nom du peuple et du Gouvernement comoriens ainsi qu’en mon nom personnel, au Gouvernement et à tous nos frères et sœurs Ougandais, à la suite des deux attentats barbares et criminels, perpétrés à Kampala, il y a quelques jours, et que l’Union des Comores condamne avec la plus grande fermeté.

Excellences ; Mesdames et Messieurs ;

Les multiples crises que connaissent certains pays menacent la paix et la stabilité ainsi que le développement de notre continent.

Je voudrais, ainsi, rendre un hommage mérité à nos frères, les Présidents du Soudan et du Tchad, pour avoir permis le retour de la paix entre leurs deux pays, au bénéfice de leurs peuples et de la région toute entière.

J’émets également le souhait de voir nos efforts couronner de succès dans la recherche d’une paix durable en Somalie, ce pays frère qui a tant souffert.

Honorable Assistance,

Permettez-moi de vous apporter quelques éclaircissements sur l’évolution de la situation socio-économique et politique dans mon pays.

Avec la paix retrouvée, l’Union des Comores s’est engagée dans des reformes structurelles en vue de relancer la croissance économique pour lutter efficacement contre la pauvreté.

Ainsi, nous avons pu mobiliser 540 millions de dollars américains en faveur du développement des Comores lors de la conférence sur l’investissement et le développement qui s’est tenue au Qatar.

Nous avons également atteint le point de décision avec le FMI, ce qui va nous permettre de bénéficier d’un allégement de notre dette, au titre de l’initiative PPTE.

Nous avons, par ailleurs, procédé à travers un referendum, à une révision constitutionnelle en 2009 qui avait pour but, non une hypothétique prolongation, comme certains voudraient le faire croire, mais plutôt l’harmonisation des mandats électifs au niveau de l’Union et des îles, afin de réduire le rythme des élections et des scrutins quasi annuels qui devaient se dérouler, sans interruption, de 2006 à 2019.

Cette révision constitutionnelle a ainsi permis l’amélioration de la gouvernance du pays par l’allégement des coûts de ses institutions mais aussi la clarification des prérogatives dévolues aux entités insulaires et à l’Etat central, qui ont été à l’origine des principaux dysfonctionnements de l’Union des Comores ces dernières années.

Toutefois, il est regrettable de constater que tout ce processus, engagé dans le respect des règles démocratiques, a été déformé et remis en cause.

En effet la surenchère politicienne au niveau national a poussé la communauté internationale sous l’égide de l’Union Africaine, qui nous a accompagné tout au long de ce processus, à imposer aux différentes entités comoriennes, un Accord sur la période Transitoire, que j’ai du signer avec les Gouverneurs des îles.

Cet accord, présenté par l’Union Africaine comme « à prendre ou à laisser » prévoit les dates du 7 novembre et 26 décembre 2010 pour la tenue respective des primaires sur l’Ile de Mwali et du premier tour des élections des Gouverneurs des îles, ainsi que des élections présidentielles et du deuxième tour des élections des gouverneurs, et ce contrairement à la décision du Congres qui fixait ces mêmes élections au 27 novembre 2011, avec l’approbation de la Cour Constitutionnelle.

Toutefois, malgré les imperfections de cet accord j’ai consenti à le signer pour préserver la paix et la stabilité dans mon pays.

Excellences Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi de vous livrer ma profonde conviction qu’il ne peut jamais y avoir de paix ni de stabilité durables aux Comores sans le règlement définitif de la question de l’Ile comorienne de Mayotte.

C’est pourquoi je voudrais, à nouveau, lancer un appel solennel à l’ensemble des pays membres de l’Union Africaine, pour qu’ils appuient mon pays dans sa quête légitime en faveur du parachèvement de la décolonisation de l’Union des Comores.

Seul le respect des résolutions pertinentes de l’ONU, de l’OUA puis de l’UA et de la Ligue des Etats Arabes permettra, enfin, aux Comoriens de vivre dans la paix, la stabilité et la sérénité, conditions sine qua non à la promotion du développement socio-économique de nos îles.

C’est fort de ce constat que j’ai avancé l’année dernière, du haut de la tribune des Nations Unies, la proposition <>, comme solution à cette crise qui n’a que trop duré.

J’attends toujours de la partie française, une réponse favorable à cette nouvelle proposition pour un règlement définitif de ce différend.

Aussi, comptons-nous sur notre organisation pour qu’elle exige la reconnaissance, par la France, pays des droits de l’Homme et de la démocratie, de l’intégrité des Comores, notamment à travers la suppression du visa injustifié, imposé aux Comoriens des autres îles qui veulent se rendre sur une partie de leur territoire, et qui engendre, entre autres conséquences, la mort de milliers de mes concitoyens.

En effet, selon les statistiques, depuis l’imposition, en 1994, de visas aux autres Comoriens désirant se rendre à Mayotte, il y’aurait entre 6 et 7000 morts dans nos eaux territoriales.

Pour beaucoup de Comoriens et d’observateurs étrangers, les 60 kilomètres qui séparent les îles d’Anjouan et de Mayotte sont devenus le plus grand cimetière de l’Océan Indien.

Ainsi, en défendant, avec succès, l’intégrité territoriale de ses pays membres, notre organisation ne fera que se conformer davantage à ses idéaux de bâtir l’espace de paix, de stabilité et de concorde nécessaire à un réel développement socio-économique, dans l’intérêt de ses peuples.

Permettez moi de rappeler qu’on peut tout refaire, tout refaire, sauf l’histoire et la géographie.

Vive la coopération et la solidarité internationales ! Vive l’Union Africaine ! Je vous remercie.

 

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 04:45
Le Président de la République s’est adressé à la Nation.




Dans le discours adressé à la Nation ce soir du 25 mai 2010, le Président de la République a comme à l'accoutumé, rappelé qu'il a toujours pris à témoin le peuple comorien, à tous les moments cruciaux de la vie de la Nation, en s'adressant à lui, depuis qu'il a été élu Chef de l'Etat il y a quatre ans.

Dans son entendement, le choix fait sur lui par les Comoriens en 2006, signifiait pour lui de sortir le pays de la misère et de la pauvreté et d'apporter des remèdes aux maux qui frappaient la société comorienne.

Avec le recul, le Chef de l'Etat estime aujourd'hui avoir rempli sa mission et avoir obtenu des résultats positifs même s'il reconnaît que sur certains points, les fruits n'ont pas été à la hauteur des attentes.

Le Président de la République a ensuite abordé les questions du moment, notamment celle relative à la fin du mandat présidentiel : le Président SAMBI reste-t-il ou non Chef de l'Etat après le 26 mai ?

Sur ce point, le Président de l'Union des Comores a tenu à lever toute ambigüité et rassurer ceux que les débats politiciens ont fait douter ces derniers temps : « Ceux-là mêmes qui ont légitimé mon pouvoir en 2006, les membres de la Cour Constitutionnelle, en me faisant prêter serment pour quatre ans et qui ont en charge, de veiller à la constitutionnalité des lois, viennent d'apporter une réponse claire dans l'article 4 de l'arrêt de la Cour qui « déclare qu'à compter du 26 mai 2010, s'ouvre une période intérimaire durant laquelle le Président de l'Union et les Vice-présidents exercent leurs pouvoirs, dans une démarche consensuelle, jusqu'à l'investiture du nouveau Président de l'Union et des Gouverneurs élus »

Longuement, le Chef de l'Etat est revenu sur le processus qui a mené à cet arrêt, depuis le constat qu'il avait fait : « notre pays était condamné à organiser des élections tous les ans, de 2006 à 2019 à l'exception de 2011 ».

Il est ensuite revenu sur le référendum, les élections législatives et le Congrès pour démontrer que tout le processus a respecté la démocratie et la légalité.

Le Président SAMBI a avoué qu'avant cet arrêt de la Cour, il s'interrogeait sur sa légitimité après les quatre années initiales.

« Or suite à la saisine de plusieurs personnes, la Cour a légitimé l'exercice de mes pouvoirs ainsi que ceux des vice-présidents, après le 26 mai et ce, jusqu'à l'investiture de mon successeur mohélien » a-t-il noté.

Le Président de la République a ainsi déclaré que c'est « la conscience tranquille envers Dieu et les Hommes » qu'il entend assumer ses responsabilités. « Si je m'étale sur ce processus, c'est parce que certains veulent faire dire à l'arrêt de la Cour Constitutionnelle ce qu'il ne dit pas » a-t-il expliqué.

Il a rappelé que dans des cas similaires, la Cour s'était nettement prononcé, constatant la fin des mandats de MM Mohamed Bacar et El-Bak, notamment. « Avez-vous vu dans l'arrêt rendu, la constat de la fin ou de l'expiration de mon mandat ? » a-t-il demandé.

Le Chef de l'Etat explique cela par le fait que la Cour a certainement pris en compte dans son arrêt, le référendum, les élections législatives et le Congrès.

« C'est en me conformant à cette disposition que je reste dans mes fonctions car, jamais, la fin ou l'expiration de mon mandat ne m'a été notifiée par la Cour Constitutionnelle » a-t-il assuré, ajoutant qu'il entend exercer ses pouvoirs en tenant compte des restrictions relatives à la dissolution de l'Assemblée de l'Union, au changement du Gouvernement et de la composition actuelle de la Cour Constitutionnelle et celles relatives au recours aux mesures exceptionnelles.

« J'entends me conformer à la légalité car nous sommes dans un état de droit qui a ses institutions qui doivent se renouveller conformément à la Constitution. » a-t-il déclaré.

Le Président de la République a ajouté qu'en dépit de la légalité et de la légitimité dont il jouit, il a accepté le dialogue pour éviter au pays des divisions, bien que cela ne fût pas pour lui une obligation.

C'est avec gravité et « tristesse » qu'il a ainsi annoncé que, comme les premiers rounds des négociations, ce dialogue a échoué et n'a pas apporté les fruits escomptés « car pour certains, dialogue était synonyme de piétinement des institutions et des lois, ce qui est inacceptable ».

Estimant avoir « aidé ce pays, en instaurant l'harmonisation des mandats et le regroupement des élections », le Chef de l'Etat a révélé avoir accepté hier, la tenue des élections « dès juillet prochain en signant même un engagement dans ce sens ». Or, a-t-il poursuivi, les discussions ont tournés aujourd'hui et la délégation mohélienne s'est retirée.

« Je suis le garant de l'unité nationale, de l'intégrité du pays et à ce titre, je ne peux pas fermer la porte du dialogue. Toutefois, je dois assurer la continuité de l'Etat et la vie de la Nation doit aller son cours. C'est pourquoi je vais mettre en place un gouvernement dès ce soir, en attendant la suite ».

Pour terminer, le Chef de l'Etat a appelé ceux qui lui ont fait confiance pour diriger le pays, ceux qui ont défendu la patrie, les notables, hommes et femmes et la jeunesse en particulier à rester vigilants et à refuser d'être utilisé pour déstabiliser l'Etat.

A ceux qui ont en charge la défense, notamment la gendarmerie et l'Armée, il leur a demandé de continuer leur mission de protection des biens et des personnes.

A la classe politique ensuite, le Président de la République a demandé de chercher le pouvoir dans les mois qui viennent, par les urnes, au cours de prochaines élections au lieu de le chercher dans le piétinement des institutions.

A tous les Comoriens enfin, il a demandé d'apporter, au lieu des couteaux et des haches auxquels certains font appel, des fleurs et des « takbir » pour défendre le pays, pour l'agrément de Dieu dans ce monde et dans l'au-delà.

« Notre pays a aujourd'hui une chance qu'il n'a jamais eue. Certes, nous traversons une mer agitée mais si nous refusons les divisions et les troubles, Dieu nous aidera à la traverser » a-t-il conclu.

source:beit salam
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12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 09:14
SAMBI à l'onuLe Président de la République, Monsieur Ahmed AbdallaH Sambi (Photo archives) livré devant les notables de Ngazidja, sa première réaction, à la suite de l'Arrêt de la Cour Constitutionnelle.



C'est au Palais de Beit-Salam, dans l'après-midi de ce mardi 11 mai 2010 et devant la notabilité venue de tous les coins de l'Ile de Ngazidja, que le Chef de l'Etat a livré sa première réaction, à la suite de l'arrêt de la Cour Constitutionnelle, dans un discours en langue nationale dont voici la traduction :

Honorable assistance,

Je ne sais quoi dire et quoi ne pas dire car dès lors que j'ai aperçu les visages agréables de cette honorable assistance, venue dans ma résidence, celle du Président de la République, en de pareilles circonstances, j'ai pressenti que vous m'apporteriez de la joie, en me transmettant les bénédictions du pays qui, sans cesse, se répandent sur nous.

Il ya beaucoup à dire. Mais le plus évident aujourd'hui, pour ceux qui ont les yeux et les oreilles ouverts, c'est que ce pays semble avoir bien des ennemis : des gens qui veulent faire fuir tout bienfait de ce pays et qui veulent y semer la discorde.

Il fut un moment ou la compétition politique, inévitable, était compréhensible. Mais il reste que les tribunaux qui jugent des divergences politiques, ce sont les urnes qui, dès lors qu'elles ont livré leur verdict, appellent à la soumission.

Chez nous aujourd'hui, les urnes se sont prononcées et certains refusent leur verdict. Ceux qui ont eu le mandat de parler au nom du pays, aussi bien les députés de l'Assemblée de l'Union que les Conseillers des îles, se sont prononcés au moment voulu. Mais il ya des gens qui refusent leur décision. Il s'ensuit, que lorsqu'on cherche à comprendre, on se rend compte que ces gens-là ne souhaitent que du mal pour ce pays. Ils veulent un pouvoir non issu des urnes électorales.

C'est pourquoi je pense que, plus qu'à tout autre moment passé, les fils et les pères de ce pays, ses autorités ainsi que tous ceux qui considèrent ce pays comme le leur, doivent se mobiliser pour ordonner le bien et, en même temps, empêcher le mal.

Ce que vous avez fait aujourd'hui en venant ici, entre dans ce cadre : ordonner le bien. Votre venue a rassuré mon cœur. L'un de vous m'a même recommandé de prendre des vitamines pour fortifier le corps. Il s'est sans doute dit que j'ai quelques soucis et c'est la vérité.

C'est n'est point ce qui a été décidé avant-hier par la Cour Constitutionnelle qui me donne ces soucis même si je n'en suis pas satisfait. Cela ne m'a pas causé du souci, étant donné que je suis un homme de droit respectueux de la légalité. J'ai en effet compris que les décisions de tout organe judiciaire ressemblent à des balles qui, une fois tirées du fusil, ne peuvent revenir en arrière.

Certes, j'aurais souhaité qu'il en soit décidé autrement mais, dès lors que la Cour s'est prononcée, je me soumets à sa décision.

Vous savez que les membres de la Cour Constitutionnelle ont approuvé ce qui est issue du Congrès et ceci revêt une grande importance. Les gens craignaient qu'ils agissent autrement. Ainsi, nous les remercions d'avoir accepté la volonté et le choix des comoriens.

Vous savez également, que ce sont que les membres de la Cour Constitutionnelle qui m'ont fait prêter serment le 26 mai 2006, légalisant ainsi mon investiture en tant que Président.

Avant-hier, ils m'ont de nouveau légitimé en déclarant légale ma présidence jusqu'à la tenue des élections de mon successeur. En cela, je les remercie car ils ont compris qu'il s'agissait du choix des comoriens, fait à l'occasion du référendum et des élections législatives qui ont permis la composition et la tenue du Congrès.

Ainsi la légitimité et la légalité sont intactes. Vous aviez sans doute entendu l'opinion selon laquelle, la Cour allait constater la fin de mon mandat en 2010. Si tel avait été le cas, je me serai néanmoins soumis en tant que légaliste qui n'accepte que le pouvoir légitime et puisqu'il appartient aux seuls membres de cette Cour de légitimer ou non un pouvoir. Mais, Louanges à Allah, ils m'ont légitimé.

Pourquoi alors ne suis-je pas satisfait de leur décision ? C'est qu'en même temps qu'ils légitimaient la conduite de l'Etat par le Président et les Vice-présidents, jusqu'à l'investiture du prochain Président, ils ont restreint les attributions du Président durant la période intérimaire, du 26 mai 2010 au jour de l'investiture, notamment la dissolution de l'Assemblée. Pourquoi ? Dieu seul le sait. D'ailleurs comment allais-je dissoudre une assemblée dont la majorité nous est favorable ?

Ils ont également dit que je ne saurais changer de Gouvernement, ce qui m'a un peu contrarié et que je ne saurais enfin modifier la composition de la Cour Constitutionnelle. Tout cela m'a contrarié mais je ne peux que me soumettre et m'y conformer.

Toutefois, à entendre certains propos, il y en a d'autres qui refusent la décision de ceux qui les ont fait prêter serment et investi dans leur pouvoir. C'est pourquoi, il me semble que ceux ne souhaitent pas qu'il y ait une compréhension mutuelle, gage de paix et de stabilité et qui aimeraient au contraire des troubles pour qu'ils soient appelés à ramasser un pouvoir pour lequel, ils n'ont fourni aucun effort et ce, sans passer par les urnes.

Jadis, un adage que je comprends bien aujourd'hui, disait que celui qui est pressé d'avoir un enfant va épouser une femme déjà enceinte. Les récents événements jettent une lumière sur la véracité de cette affirmation.

En tout état de cause, ce que je souhaite vous dire, chers Notables, c'est qu'aujourd'hui vous avez ordonné le bien en venant auprès de moi mais je vous demande également d'empêcher le mal, au nom de Ngazidja et des Comores. Si vous saviez ce que certains des enfants de ce pays ont comme funestes projets, notamment en le soustrayant des pays où règne l'Etat de droit !

Or un pays sans droit n'est pas respecté. Celui dont la constitution n'est pas respectée n'est pas estimé. Mes frères, aujourd'hui toutes les institutions de ce pays sont en place. Mais dans le même temps, certains font appel aux calamités ou font comme si nous étions dans une association. Or nous sommes dans un Etat qui a sa souveraineté et son rang qui le font respecter dans le monde.

Ainsi, je souhaiterais, comme vous êtes venus m'ordonner de pratiquer le bien, autant que faire se peut, de défendre le mal de ceux qui voudraient faire fuir la prospérité, notamment ceux qui veulent apporter le malheur à ce pays ou y faire venir ce qui est mauvais. Je vous demande donc, avec votre sens de l'honneur et dans vos dignes habits de notables, d'aller leur dire que nous souhaitons voir les fruits de ce qui a été semé et recueillir les dividendes de nos efforts, et par la même occasion, les prier de ne pas faire partie de porte-malheurs de ce pays.

Mes frères, si j'ai dit et répété tout cela, ce n'est pas pour que vous me défendiez. Je suis un mortel. Nous sommes des mortels. L'Etat, lui, reste. Or notre Etat est dans l'attente de nombreuses opportunités qui seraient probablement à l'origine des tentatives de déstabilisation.

Je vous informe ainsi qu'hier, la visite d'une délégation qui devait venir du Koweït dans les jours qui viennent a été reporté. Il n'est malheureusement pas exclu, que les échos de certaines radios étrangères aient renvoyé une image effrayante du pays. Des radios de l'intérieur du pays et de l'étranger, font tout pour salir le pays.

Ainsi donc, si quelques uns parmi vous pensent que le Président devrait prendre des vitamines car il a des soucis, c'est la vérité. Mais mon souci, c'est l'image des Comores. Par Allah Tout-Puissant, mon tourment c'est l'image négative que certains veulent donner des Comores, après tous les efforts que j'ai déployés pour changer cette image et la redorer. Ceux qui sont loin de nos réalités, pourraient penser qu'il y a des troubles dans le pays. C'est ce qui me chagrine. Pour le reste, je suis un être humain.

Mes ainées, mes frères, il y a une divergence qui existe aux Comores, entre ceux qui mettent en avant les intérêts de la Nation et ceux qui recherchent leurs propres intérets. Cette confrontation est là. Je remercie Dieu de figurer parmi ceux qui privilégient les intérêts de l'Etat. Je vous remercie de figurer parmi ceux qui pensent que quand le pays gagne, nous gagnons tous, que la prospérité générale est celle de chacun de nous. Les responsabilités au sein de l'Etat ne sont que pour quelques uns.

Ainsi, je vous demanderai une fois encore, de veiller à la sauvegarde de l'image et de la réputation positive de notre pays et de faire parler de ce dernier en bien. Cela est plus important que tout le reste.

Je ne suis pas, pour ma part étonné car je suis un croyant. Or le croyant est sans cesse éprouvé. Je n'en suis pas à ma première épreuve. Mais je vous rappelle que je suis un être humain. J'ai ma famille, mon épouse et mes enfants. Je me réjouis d'entendre que les Comoriens sont satisfaits de ce que nous avons pu faire et des efforts que nous avons déployés. Je me réjouis également de vos propos aimables.

Toutefois, n'oubliez pas que je suis un être humain. Je suis un être humain. Il se peut qu'à un moment donné je me dise que trop c'est trop. Certains voudraient déjà que j'en sois à ce point mais, tant que je serai convaincu que vous êtes avec moi, je compte, avec l'aide de Dieu mener le bateau à bon port.

Le drapeau de la tournante a été utilisé comme la tunique de Othmane : lorsque ce dernier a été assassiné, les semeurs de troubles ont brandi sa tunique ensanglantée, alors qu'en réalité c'est la zizanie qu'ils voulaient répandre. Or je n'ai jamais remis en cause la tournante.

Mes frères, ces deux derniers jours, je me suis demandé : « quel mal ai-je donc fait à ce pays ? Quelle forfaiture ai-je commis dans ce pays ? Qui ai-je lésé ? De quel délit suis-je donc coupable au point que certains éprouvent un plaisir et un délice quand ils m'insultent, me raillent et me calomnient ? C'est étrange.

Pourtant je sais que meilleurs que moi ont subi pire que moi. C'est ce qui me donne de la force. Mais tout cela ne devrait pas demeurer ainsi ou avoir notre approbation. Détruire est plus facile que construire. Nous, nous construisons mais, si nous laissons les autres démolir, quand donc s'achèvera la construction ?

C'est pourquoi je vous demande aujourd'hui, avec notre prestige, votre prestance et votre éloquence, de défendre, non pas ma personne, mais le pays. Sachez que si du mal est souhaité pour AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI, encore plus de mal est voulu pour le pays.

Qu'ai-je donc fait ? Je me suis rendu compte du mal qui rongeait ce pays et que vous m'avez élu pour y remédier. Parmi les maux que j'avais identifiés, il y avait la tenue d'élections, tous les ans, dans un aussi pauvre pays que le nôtre.

En effet, le calendrier avait programmé des élections tous les ans, de 2006 à 2019, hormis l'année 2011. Avais-je le droit de laisser les choses en l'état alors que le Constitution m'autorisait à initier des réformes ? Ai-je mal agi en vous demandant ces réformes ? Je ne le pense pas, d'autant que je ne l'ai pas fait de façon arbitraire mais en consultant les comoriens par référendum, suivant le voies démocratiques. Est-ce là le mal qui a été transformé en arme contre moi ? Notre souci n'a été autre que l'existence d'une constitution de l'Etat et d'institutions respectées.

Si je vous entretiens de tout cela, c'est pour vous confirmer que j'ai en effet des soucis relatifs à l'image de l'Etat. Que certains n'imaginent pas que c'est le pouvoir qui m'importe. Si tel avait été le cas, je vous aurais simplement demandé le renouvellement de mon mandat, sachant que la majorité des Comoriens m'auraient approuvé.

Mais telle n'était pas ma volonté. Je ne souhaitais que l'harmonisation des mandats et des élections. Cela a été transformé en arme pour semer des troubles et faire fuir la prospérité qui a enfin souri à notre pays.

En tout état de cause, je place ma confiance en Dieu en espérant que vos prières et vos bons cœurs nous aideront.

Toutefois, en plus des invocations, ordonnez le bien et empêcher le mal. Si d'aucuns veulent faire du mal, dites leurs de cesser. Vous m'avez remercié tout à l'heure. Je vous remercie à mon tour. Mais si d'autres sont à l'origine de troubles et de zizanies, parlez-leur d'une seule voix. Peut-être que ceux qui disent d'un côté, parler au nom des grands-comoriens ou des Mohéliens ou des anjouanais, vous écouteront-ils. Je vous demande donc de parachever la mission.

Pour ma part, je suis là, en homme respectueux de la légalité. Le droit a parlé. Mes craintes ne se sont pas justifiées, notamment la constatation de la fin du mandat du Président SAMBI, le 26 mai 2010.

Bien au contraire, il a été dit que le Président exerce ses pouvoirs jusqu'à l'investiture du fils de Mwali qui prendra la relève, même avec quelques restrictions qui me contrarient. Mais l'essentiel est que le pouvoir a été légitimé. Le reste vous appartient pour stopper ceux qui veulent détruire, pour que les comoriens, qui ont usé de leur droit de vote, ne se découragent pas demain et ne considèrent pas vain, le recours aux urnes.

Ainsi, ce qu'il faut retenir, c'est que dans la lutte qui existe entre ceux qui veulent du bien pour le pays et ceux qui recherchent leur propres, ces derniers ne sortent pas vainqueurs.

Dans cette lutte, ce sont ceux parmi nous qui privilégient les intérêts de la Nation qui doivent triompher. Dieu fasse que la guerre de la salive se transforme, non pas en guerre tout court mais en débat politique.

Pour terminer, et sans abuser de votre temps, je vous dirai que j'ai été heureux de la venue d'aussi éminentes personnalités telles que vous. Vous savez, que chaque homme, a besoin partout, de ressentir qu'il n'est pas isolé dans ce qu'il accomplit. Vous m'avez aujourd'hui conforté.

Dieu multipliera pour nous les heureuses occasions, jusqu'à ce que nous puissions voir, entendre, toucher du doigt et gouter enfin à notre tour au bien-être et à la prospérité que Dieu nous promis, avec Sa volonté.

Je vous remercie pour votre déplacement et pour vos propos élogieux. Toutefois, je vous demande, une fois encore, de réfléchir à ce que je viens de vous dire et de l'accomplir. Ne vous contentez pas d'ordonner le bien mais interdisez également le mal. Voilà les recommandations de l'Islam.

Que la Paix d'Allah et Sa bénédiction soient sur notre Seigneur Muhammad, à sa pure et noble famille et à ses fidèles compagnons. Qu'Allah vous bénisse.

Source : beit salam

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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 20:25
Après les louanges à Allah et les salutations au Prophète, à sa famille et à ses compagnons, le Président de la République a adressé à la Nation, ce samedi 27 février 2010, un discours en langue nationale dont voici l’intégralité, traduite en français.

 

Honorables citoyens comoriens,

Aussi bien ceux d’entre vous qui se trouvent dans les quatre iles que ceux la diaspora ; Que Dieu vous assiste tous, vous protège, vous honore et fasse de vous ses meilleurs serviteurs bienfaisants en ce monde et qui hériterez de son paradis lorsque vous retournerez vers lui.

 

Comme il est de tradition à chaque moment important de la vie de l’Etat et de la Nation, je saisis l’occasion pour m’entretenir avec vous, pour qu’ensemble nous abordions ensemble les événements.

 

Aujourd’hui, j’ai souhaité m’adresser à vous, pour vous interroger sur certains points. Mais avant cela, je souhaite d’abord vous informer qu’hier, j’ai signé le décret portant convocation du congrès qui doit rassembler les députés et les Conseillers que vous, citoyens comoriens avez élus, à l’Assemblée de l’Union et dans les Conseils des trois iles.

 

Conformément à la Constitution, ces élus viennent fixer pour nous, la date qu’ils jugent opportune pour harmoniser les élections du citoyen de Mwali qui doit devenir le prochain Président de la République et celles des Gouverneurs des îles. J’ai signé ce document, en espérant, inchaAllah que ce congrès se tiendra à la date prévue.

 

Et puisque cela a suscité beaucoup de commentaires qui continuent encore, j’ai jugé utile de venir m’expliquer avec vous et vous poser certaines questions dont je connais d'ores-et-déjà les réponses que vous allez me donner, afin de contribuer à la réussite de ce congrès.

 

Je ne peux ne pas vous rappeler, que le jour où vous m’avez choisi comme Président de la République, j’ai compris que m’assigniez le rôle du médecin qui doit diagnostiquer les maux qui rongent l’Etat et autant que faire se peut, en trouver les remèdes.

 

Ce congrès, qui n’est pas une première aux Comores car il y en eut en 1984, est l’aboutissement de tout un processus engagé après que Dieu nous ait donné son assistance pour libérer ensemble Anjouan dans la paix, sans effusion de sang comme l’espéraient certains et y organiser l’élection du Chef de l’exécutif de cette ile.

 

C’est alors que j’ai pris conscience du calendrier des élections aux Comores. En effet, je me suis rendu compte que j’ai été élu en 2006 et qu’en 2007 nous avons élu les chefs des exécutifs de Ngazidja et de Mwali. En 2008 nous avons tenu les élections du Chef de l’exécutif de Ndzouani. Dans le calendrier initial, nous devions avoir des élections en 2009 pour les députés de l’Union, reprendre le cycle en 2010 avec les élections présidentielles, celle des exécutifs de Ngazidja et de Mwali en 2012 et, en 2013, les élections à Anjouan. En 2014 nous devions une fois encore reprendre tout ce cycle avec en 2015, les élections législatives et ainsi de suite, tenir des élections tous les ans.

 

Je vous l’ai dit et répété, ce calendrier m’a effrayé, sachant que les élections signifient de l’argent et des compétitions entre citoyens qui dégénèrent parfois. J’ai alors compris que cela constitue une maladie pour notre pays. Si nous avions laissé ce calendrier, nous aurions été le seul pays au monde où se tiennent des élections tous les ans.

 

J’ai diagnostiqué un autre mal : un pays comme le notre, pauvre et petit, avec quatre présidents, quatre gouvernements, quatre parlements et quatre constitutions.

 

J’ai alors pris l’initiative, comme m’y autorise la constitution, d’y remédier et, avec l’approbation du peuple, j’ai proposé des réformes dans le cadre du référendum et du congrès. A ma demande, vous m’avez donné votre approbation pour la réforme des élections de tous les ans, l’instauration d’un seul gouvernement, d’une seule constitution et d’une assemblée unique. Dieu merci, la majorité d’entre vous, comoriens, m’avez compris et dans le cadre du référendum, nous avons apporté ces changements.

 

Toutefois, et comme vous le savez, si tout le monde a approuvé l’harmonisation des élections pour éviter les élections de tous les ans, des divergences sont apparus dès lors que cette harmonisation impliquait que des mandats seraient écourtés.

 

N’oubliez pas que, bien avant le référendum, j’ai entamé des pourparlers avec les ex-Présidents des iles pour nous mettre d’accord sur ce point. Ce qui n’a pas été le cas, chacun estimant qu’il devait aller jusqu’au terme de son mandat.

 

N’oubliez pas qu’il y a eu le dialogue inter-comorien où le consensus a été trouvé sur la nécessité de l’harmonisation, sans que l’on ait trouvé un accord sur la date.

 

J’ai alors estimé qu’étant en démocratie, nous devions faire trancher la question de cette date par le peuple par le truchement de ses représentants. C’est pourquoi nous avons inclus le congrès dans la loi référendaire pour que celui-ci vienne en décider suivant le principe de la majorité.

 

Personne alors ne savait qui serait candidat député ou conseiller et encore moins qui gagnerait et qui serait majoritaire. Nous avons tenu le référendum pour lequel je vous remercie encore une fois pour avoir approuvé les réformes, preuve si besoin était de votre patriotisme. Un référendum où le oui l’a largement remporté aussi bien à Ngazidja, à Mwali et à Ndzouani. A la suite de ce référendum, nous avons mis en œuvre les réformes. Pourquoi ? Parce que dès lors que la loi référendaire a été adoptée, elle entrait en vigueur. Cette loi est devenue partie intégrante de notre constitution. Dieu merci, elle a été mise en œuvre. C’est pourquoi les Présidents des iles sont devenus des Gouverneurs, les Ministres des iles sont devenus des Commissaires et les députés insulaires des conseillers. La constitution est celle de l’Etat et les iles ont leurs lois statutaires. En contribuant à ces réformes vous avez largement aidé le pays à sortir d’une situation difficile.

 

Les élections ont eu lieu. Les meilleurs ont gagné et ceux qui n’ont pas la confiance des comoriens ont perdu. Mais à partir du moment où les résultats ont annoncé que la majorité des élus se dit favorable au pouvoir en place et accorde sa confiance au Président SAMBI et l’approuvent, certain ont brusquement commencé à s’opposer à la tenue du congrès et a critiquer le référendum, non sur les autres points des réformes mais uniquement sur ce point précis de l’harmonisation des mandats.

 

A ce jour et alors que le moment est venu, cette opposition s’accentue et veut utiliser cette question comme une arme pour semer des troubles dans le pays comme si cela n’avait pas été fait dans la légalité ou n’était pas conforme à la constitution.

 

C’est pourquoi aujourd’hui, j’ai souhaité m’adresser aux citoyens comoriens pour leur dire que notre pays est désormais compté parmi les démocraties parce que le pouvoir s’y acquiert par les urnes et que les réformes se font par les urnes. C’est une fierté pour les comoriens qu’aucune réforme ne puisse intervenir dans le pays, qu’aucun pouvoir ne puisse désormais s’acquérir par la force mais par le vote.

 

Ainsi, les travaux du congrès commencent ce lundi inchaAllah pour réaliser l’harmonisation des mandats et fixer la date des prochaines élections présidentielles qui porteront au pouvoir un originaire de Mwali qui deviendra Président de l’Union des Comores ainsi que celles des gouverneurs des iles.

 

Mes frères,

 

Beaucoup a été dit, notamment que j’aurais modifiés ces articles pour prolonger mon mandat. Si tel était le cas, je vous aurais demandé d’accepter le renouvellement du mandat du Président comme cela se fait.

 

Pour ma part, je n’ai pas souhaité ce renouvellement mais j’ai simplement demandé le regroupement des élections. Toutefois, ce regroupement ne pouvait intervenir sans que le mandat de quatre ans du Président de l’Union et les mandants de cinq ans des gouverneurs, soient harmonisés. Nous avions donc le choix entre écourter à quatre ans le mandat des gouverneurs ou donner un mandat de cinq ans au Président. C’est ce dernier choix que vous avez approuvé.

 

Dieu merci, nous mettons cette réforme en œuvre en toute légalité en espérant que vos élus de qui on attend la fixation de cette date, le fassent en privilégiant l’intérêt supérieur du pays.

 

Mais comme je vous l’ai dit, mes frères, je voudrais vous poser une question. Avons-nous bien fait ou pas, en acceptant de renoncer aux élections de tous les ans ? Mes frères, si vous aviez répondu non, nous en serions encore avec notre ancien calendrier inchangé. Mais en votant oui en masse, dans toutes les iles, vous avez accepté ces réformes que je vous remercie d’avoir approuvé.

 

Mes frères,

 

A la veille de ce congrès, je voudrais dire certaines choses, d’abord à notre frère Moussa Toybou, Gouverneur de Ndzouani : comme vous le voyez, les changements se font en toute légalité. S’il arrivait que les congressistes décident de l’élection des gouverneurs à une date qui ne correspond pas au terme de votre mandat, faites bon cœur et inscrivez cela parmi vos bonnes œuvres et les anjouanais vous en seront reconnaissants.

 

Par la même occasion, je voudrais dire aux gouverneurs de Mwali et de Ngazidja, que si leurs frères congressistes écourtent leurs mandats et décident des élections à une date qui ne leur plait pas, je vous demanderais, au nom de votre comorianité et pour la Nation, d’accepter avec bon cœur la démocratie et la souveraineté de ce pays en vous conformant à la décision des élus. C’est ainsi que nous pourrons aider le pays.

 

Je voudrais également dire un mot à mes frères de Mwali.

 

Chers frères,

 

l’ancienne constitution stipulait avant le référendum, que les présidentielles devant porter un mohélien à la tête de l’Etat devaient se tenir en 2010. Mais à la suite du référendum, il est fort probable que ces élections ne se tiennent pas en 2010. Ce que vous devez retenir, c’est que si l’ancienne constitution était encore en vigueur, les élections auraient certes eu lieu en 2010 mais le futur président mohélien aurait eu son mandat de 2010 à 2014 pour passer le relai après, sans un vice-président à Mwali.

 

Selon la nouvelle constitution, issue du référendum, le futur président originaire de Mwali, serait en place de 2011 à 2016, à titre d’exemple et si tel est la volonté des congressistes qui agiront en toute indépendance.

 

Ainsi, nous ne pouvons pas, dans le même pays, appliquer une partie de la constitution et en délaisser l’autre. C’est cette même constitution qui est mise en œuvre qui a été la base de l’élection des députés et des conseillers.

 

Je voudrais rappeler que ce sont les Mohéliens qui ont le plus approuvé la loi référendaire avant Ndzouani et Ngazidja. Tous les Comoriens l’on approuvé, dans l’intérêt bien compris du pays, non en faveur du Président SAMBI ou de son pouvoir.

 

C’est pourquoi, je vous dis, mes frères de Mwali, que ce qui a été fait va dans le sens de l’intérêt du pays, de Mwali et des Mohéliens.

 

A entendre ceux qui veulent utiliser le nom des Mohéliens et les vêtir d’habits sales qui ne sont pas les leurs, les Mohéliens devraient se disputer. Certains sont allés leur dire de mettre le feu, de se rebeller et d’exiger la tournante en 2010.

 

Mes frères,

 

Personne ne remet en cause la tournante. La tournante arrive sur un plateau en argent, mais nous avons le souci de respecter la légalité. Personne n’est contre, ne vous laissez pas abuser. Je sais que les intellectuels de Mwali, les notables de Mwali, les dames de Mwali n’accepteront jamais qu’on leur colle un nom qu’ils ne méritent pas et ne mettront pas en péril la tournante.

 

Mes frères de Mwali, je le dis car j’ai de l’affection pour vous et je ne crois pas avoir jamais lésé les intérêts de Mwali ou d’un mohélien. Cette question ne doit pas être utilisée comme arme par ceux qui ont été battus aux élections, au risque de faire fuir les belles perspectives qui se dessinent pour le pays.

 

Vous avez aujourd’hui la garantie que le pouvoir sera détenu par un mohélien qui sera Président de la République. Vous avez également la garantie qu’il aura en outre un mandat de cinq ans et non quatre comme auparavant. Vous avez enfin la garantie que vous aurez un vice-président. Ces dispositions doivent être respectées car ce pays a une constitution.

 

Mes frères,

 

je voudrais vous dire, qu’il y a des personnes qui veulent semer des troubles dans ce pays, qui souhaiterait y apporter le malheur. Or, ils n’ont d’autres prétextes que cette question de la tournante.

 

Sachez que ce pouvoir sera détenu par un frère de Mwali pour que nous puissions voir les solutions et les remèdes qu’il pourra apporter à son tour.

 

Toutefois, acceptez que du moment où notre pays a retrouvé sa crédibilité sur la scène internationale, jouit désormais d’une bonne réputation et suscite la sympathie, nous ne devons pas mettre en péril tout cela, parce que certains à Mwali, pas tous, en seraient la cause, en ne respectant pas la légalité.

 

Or la légalité c’est le congrès qui est souverain et qui décidera en dernier ressort. Acceptons de bon cœur la démocratie et n’ayons pas recours à la violence et aux actes illégaux pour imposer nos points de vue.

 

Après cela, j’ajouterai à votre intention, mes frères de Mwali, qu’aujourd’hui, certains veulent utiliser le nom de Mwali comme arme. Protégez ce nom. Refusez de lui donner les habits du séparatisme. Cela n’est pas dans l’intérêt de Mwali ni des Mohéliens. Sachez que votre intérêt se trouve dans l’unité, l’honneur, la paix et la stabilité du pays. Si l’élection d’un fils de Mwali n’a pas lieu en 2010, cela ne doit pas être la cause de troubles car beaucoup de comoriens, de Ndzouani et de Ngazidja le prendraient mal car cela iraient à l’encontre de la légalité.

 

D’autre part, il ne serait pas mauvais que je dise quelques mots à l’adresse de ceux qui combattent le pouvoir que je dirige, ceux qu’on appelle les opposants.

 

Je veux m’entretenir avec eux et leur dire de faire des efforts pour respecter la démocratie. Si récemment, vous n’avez pas obtenu la confiance des comoriens lors des élections, cela ne signifie pas qu’un autre jour vous ne serez pas approuvés.

 

Certes les comoriens ne vous ont pas accordé leur confiance aujourd’hui mais ce n’est pas parce que vous avez été battus que vous allez, comme vous le faites et l’annoncez, incendier le pays.

 

Mes frères,

 

En tant que comoriens et patriotes, faites des efforts pour être des démocrates qui respectent la loi et la constitution. Nous avons aujourd’hui un pays doté d’une constitution et de lois. Si nous ne les respectons pas, nous ne serons pas respectés. Si aujourd’hui, nous faisons l’objet d’un respect, c’est parce que nous respectons nos lois. Ne faites rien qui puisse ternir l’image du pays et remettre en cause la bonne réputation qu’il a aujourd’hui.

 

Je sais que parmi vous, il y en a qui font preuve d’intelligence et non de passion. Mais d’autres, qui sont assoiffés de pouvoir, ne veulent pas patienter jusqu’à de prochaines élections. Bientôt les élections auront lieu. Vous pourrez briguer le pouvoir et, si vous gagnez, y accéder.

 

Mais aujourd’hui, acceptez que l’on suive la constitution qui a instauré le congrès. Pour notre salut, acceptez le verdict qui sera issu de ce congrès. Ne cherchez pas à nous faire revenir en arrière pour renouer avec les dictatures que nous avons laissées derrière nous. Cela mettrait ce pays dans des les pires difficultés, si vous apprenez aux enfants comoriens, que l’on peut obtenir une chose même illégalement. La politique du dénigrement à laquelle vous vous livrez, n’est pas une bonne chose. Abandonnez-là.

 

Ainsi, je voulais vous dire, vous qui vous dites opposants, d’être des démocrates, si vous êtes vraiment des patriotes. Respectez la Constitution et les lois du pays et inclinez-vous devant le verdict populaire. Que celui qui brigue le pouvoir ou qui souhaite des réformes, les obtienne par le suffrage et les élections.

 

Après cela, il ne serait pas mauvais que je prodigue quelques conseils aux congressistes.

 

Vous, Députés et conseillers,

 

Vous êtes appelés à accomplir la mission qui vous a été déléguée par les comoriens. Nous avons l’honneur de vivre dans un état démocratique. Toutefois, dans les travaux que vous allez entamer, privilégiez l’intérêt du pays, de l’Etat et de la Nation. Ne mettez en avant l’intérêt de quiconque.

 

La fixation de la date de l’harmonisation, a créé des divergences. Vous avez la responsabilité de trancher. Examinez et suivez la meilleure voie qui permettra au pays de sortir de ses difficultés. Voilà le conseil que je puisse vous prodiguer.

 

Enfin, je me permets de prodiguer quelques conseils aux citoyens, notamment aux jeunes de ce pays.

 

Citoyens comoriens,

 

Ouvrez l’œil et tendez l’oreille et vous vous rendrez compte que notre pays n’a jamais eu la chance qu’il a aujourd’hui.

 

Il y a un adage comorien selon lequel, le pauvre qui aperçoit un oiseau ne voit pas la pierre et dès qu’il voit la pierre il n’aperçoit plus l’oiseau. Par Allah Le Tout-Puissant, aujourd’hui, nous apercevons l’oiseau et la pierre est entre nos mains. Il ne reste plus qu’à la lancer.

 

Mes frères,

 

Le monde n’a jamais eu de regard aussi bienveillant pour nous qu’aujourd’hui. Moi qui parle en votre nom, je me suis rendu compte qu’au cours de ces six derniers mois seulement, rien de ce que j’ai demandé à l’extérieur ne m’a été refusé. Là où j’ai souhaité l’aide de la communauté internationale, nous l’avons obtenu. C’est la preuve de la bonne disposition de celle-ci à notre égard.

 

Ainsi, aujourd’hui, plus qu’en toute autre période du passé, nous devons nous lever pour protéger notre pays.

 

Vous le jeunes,

soyez les gardiens de ce pays, du moment que vous entendez des gens manifester leur volonté d’y semer des troubles. Soyez tous des gardiens dans vos villes et villages, surveillez ceux qui veulent détruire le pays. Sachez qu’à ce jour, notre pays dépend de l’extérieur. Notre développement est malheureusement lié aux aides que le monde veut bien nous donner. Que Dieu nous sorte de cette situation pour que nous puissions dépendre de nos propres moyens. Mais comme je l’ai dit et répété, au point que cela devient comme un refrain, les Comores, mes frères, ne parviennent pas à réaliser leurs projets parce que nous n’avons qu’un budget de fonctionnement et pas de budget d’investissement.

 

Or, les besoins en financements et en investissements de ce pays, ne sont comblés que de l’extérieur. Ayant ainsi compris cela, nous devons nous efforcer pour donner la meilleure image et la meilleure crédibilité à notre pays vis-à-vis de l’extérieur.

 

La meilleure aide que nous pouvons donc donner à ce pays c’est d’en faire un Etat de droit, réputé pour sa stabilité et la sécurité qui y règnent. Le pire ennemi de ce pays est celui qui agit contre la paix et la sécurité.

 

J’ai ainsi voulu vous dire, à vous tous comoriens, qu’aujourd’hui, plus que jamais, le monde manifeste un intérêt pour nous. Rien que pour ce mois de mars qui commence, de grands événements attendent le pays : il y a la Conférence de Doha au Qatar qui est une bénédiction que Dieu nous envoie et pour laquelle je vous tous de prier car nous y avons la chance d’obtenir plus que ce qui a été réalisé dans ce pays depuis trente-cinq ans que nous sommes indépendants. C’est une bonne chose, que nous avons demandé et qui a été accepté.

 

Mes frères,

 

Je saisis cette opportunité pour dire aux Comoriens que dans les jours qui viennent, nous avons l’opportunité d’accueillir dans notre pays, des hôtes de marque, notamment des chefs d’Etat de pays amis qui viendront ici et que nous devrons recevoir à la comorienne.

 

Or la meilleure chose que nous puissions faire, c’est de leur donner à voir et à entendre du bien afin qu’à leur départ, ils aient la meilleure opinion des Comores.

 

C’est ainsi que je devais m’entretenir avec vous aujourd’hui pour vous livrer ma pensée et mes intentions, notamment après avoir entendu que certains veulent prendre comme prétexte la question de la tournante et oublier que c’est la légalité, pour en faire une arme et faire parler des Comores en mal, alors que nous nous trouvons sur une voie droite et que les réformes en cours respectent la légalité et la constitution.

 

Je remercie les Comoriens de l’extérieur pour l’intérêt constant qu’ils ont pour ce qui se passe au pays.

 

Je vous remercie, vous les jeunes, dans les villes et villages, qui avez accepté de défendre et protéger votre pays.

 

Mesdames, Messieurs, Ulémas, notables, vous tous comoriens,

 

Je vous remercie tous. Nous voici à nouveau encore devant un grand défi pour notre pays. Dieu nous fera traverser cette mer, saine et sauve, comme nous avons traversé bien d’autres mers.

 

Avant de terminer, je vous pose une autre question. Et si l’opposition était sortie gagnante des dernières élections, tiendraient-ils aujourd’hui les mêmes propos ? Y aurait-il eu les mêmes intimidations de ceux qui annoncent leur intention de semer des troubles dans le pays ?

 

Je suis certain, que si l’opposition avait gagné la majorité, rien de tout cela n’aurait été dit car à l’heure actuelle et peut-être même dès la proclamation des résultats, ils auraient certainement exigé le départ de SAMBI.

 

Tous ces problèmes sont dus à l’affection que vous m’avez donnée et la confiance que vous m’accordez. J’ai réussi à vous redonner un espoir qui n’est point une illusion car la preuve par les actes a commencé sous vos yeux. Cela me vaut alors leur inimitié. Je suis combattu par des gens que vous avez rendus jaloux, voire envieux à mon égard, au point de devenir envieux envers le pays dont ils ne souhaitent aucun bien, dès lors que c’est l’homme au turban qui est Président.

 

Ainsi, je vous rappelle qu’ensemble nous avons gagné des batailles, ensemble nous avons libéré Anjouan, ensemble nous avons tenu le référendum, ensemble nous avons organisé les récentes élections.

 

Je vous demande alors de m’accompagner à nouveau, à l’occasion et après le congrès, jusqu’au jour où nous transmettrons, dans la paix et la concorde, le pouvoir des Comores entre les mains de l’enfant mohélien qui devra diriger le pays dans la prospérité, parachever ce que nous avons commencé et faire plus encore que ce que nous avons fait. Tel est mon souhait.

 

Que celui qui ne construit point ne détruise pas. Toi qui n’arrives pas à donner du miel, ne nous apporte pas l’amertume. Toi qui es incapable de planter une fleur, ne nous sème pas des épines. Et toi qui te rends parfaitement compte que voici du thon apporté par SAMBI, ne prétends pas que c’est du maquereau car les comorien connaissent la différence entre thon et maquereau.

 

Je vous remercie tous mes chers compatriotes. J’espère que ce que j’ai dit est sorti de mon cœur pour entrer dans le vôtre. Je souhaite que le congrès nous apporte de bonnes nouvelles et les fruits escomptés et qu’il se déroulera dans la paix.

 

Que la Paix et le Salut d’Allah soient sur vous et qu’Allah vous comble de bienfaits.

 

Source : http://www.beit-salam.km/

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 21:26
Vous trouverez ci-dessous le discours du Président Sambi prononcé il y a quelques jours à Addis Abeba à l'occasion du 14eme sommet de l'Union Africaine (UA)

Bonne lecture.

Halidi Allaoui
HALIDI-BLOG-COMORES


SAMBI-a-l-onu.jpg-
Excellence Monsieur le Premier Ministre de la Republique Fédérale Démocratique d'Ethiopie ;
- Madame et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement ;
- Excellence Monsieur le Président de l'Union Africaine ;
- Excellence Monsieur le Président de la Commission de l'Union Africaine;
- Honorable Assistance ;
- Mesdames et Messieurs ;

Monsieur le Président, permettez-moi tout d'abord, de joindre ma voix à celle de mes prédécesseurs pour vous exprimer mes chaleureuses félicitations, suite à votre élection à la présidence de notre Organisation.

Permettez-moi ensuite d'adresser, au nom de ma délégation et en mon nom personnel mes condoléances les plus attristées au peuple et au gouvernememnt éthiopiens suite au crash du vol d'Ethiopian Airlines qui a causé plusieurs pertes humaines.

Je voudrais, par la même occasion, exprimer mes condoléances au peuple et au gouvernement haitiens et leur exprimer ma profonde solidarité, suite au terrible tremblement de terre qui a causé des dégâts humains et matériels sans précedant, dans ce pays frère.

Permettez-moi, enfin, d'exprimer la profonde gratitude de ma délégation, à l'endroit du Premier Ministre Melès ZENAWI, du Gouvernement et du peuple éthiopiens, pour l'accueil chaleureux et la généreuse hospitalité qu'ils nous reservent depuis notre arrivée dans ce magnifique pays.

Je ne manquerai pas de saluer mon Cher Frère, le Guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya et de lui adresser mes sincères félicitations pour l'immense contribution qu'il apporte à l'Union Africaine, ainsi que pour son courage, sa conviction et son engagement en faveur de la construction d'une Afrique qui, plus unie et mieux intégrée, saura mieux faire entendre sa voix sur la scène internationale.


Monsieur le Président ;
Honorable assistance ;

Consacrer cette session de notre Organisation aux défis et aux perspectives des Technologies de l'Information et de la Communication, en vue de parvenir à une vue commune sur le développement des TIC en Afrique, est un choix judicieux, que je tiens à saluer.

En effet, la réussite de cette session, nous aidera à trouver un consensus sur l'harmonisation de nos politiques et de nos cadres juridiques et réglementaires, au niveau régional et continental, pour que le développement structuré des TIC en Afrique, l'industrialisation et la recherche sur les sciences et la technologie liés au secteur, puissent capter les investissements nécessaires.

C'est en créant un environnement propice, que nous pourrons attirer les bailleurs de fonds extérieurs et renforcer le développement durable des marchés des TIC sur le continent.

En tout état de cause, nous devons prendre en compte le secteur de l'éducation, en vue d'accroître le taux d'accès et d'utilisation des TIC dans nos pays.

Monsieur le Président,

Permettez-moi de vous parler de mon pays, après la libération de l'Ile d'Anjouan, pour vous dire que nous avons encore et toujours, à lutter, sans relâche, pour vaincre les situations économiques difficiles qui sont les grands défis de notre continent et qui ont été le terreau du séparatisme dans mon pays.

En effet, mon Gouvernement avait hérité d'une architecture institutionnelle complexe et extrêmement coûteuse qui est, d'une part, le fruit de notre insularité et d'autre part, le résultat d'une décennie de séparatisme.

Avec ses quatre Parlements dont un pour l'Union et trois pour les îles autonomes, ses quatre Présidents qui constituaient les Exécutifs de l'Union et des îles, ses quatre Gouvernements, mais aussi ses quatre Constitutions, le pays se trouvait souvent paralysé par des conflits de compétences.

Par conséquent, mon Gouvernement devait non seulement gérer la confusion issue de ces appellations identiques mais aussi, tenir des élections tous les ans avec tous les coûts que de tels processus occasionnent.

En effet, alors que j'ai été élu en 2006, les Présidents de l'Iles de Mwali et de Ngazidja l'ont été en 2007. En 2008 s'est tenue l'élection du Président de l'Ile de Ndzouani et nous avons, en 2009, élu les députés de l'Union et les Conseillers des îles, pour faire face ensuite à une élection présidentielle en 2010 et, dès l'année 2011, recommencer le même cycle.

Ayant pesé le tort que cela causait à mon pays et après avoir pris conscience que même des pays developpés, auraient eu du mal à maintenir un tel rythme, j'ai alors proposé, étant donné que la Constitution me l'autorise, une révision de certaines dispositions de la Constitution, pour un meilleur fonctionnement de l'Etat.

Cette proposition a obtenu un soutien sans appel du peuple comorien, par la voie d'un référendum qui a été reconnu comme étant libre et transparent aussi bien par les Comoriens eux-mêmes que par la Communauté internationale.

A la suite de cette révision constitutionnelle, les Présidents et les Ministres des îles sont devenus respectivement des Gouverneurs et des Commissaires et les députés des îles sont désormais appelés les Conseillers des îles.

Plus important encore, les Comoriens ont approuvé l'harmonisation des mandats des Exécutifs de l'Union et des îles pour diminuer le nombre des scrutins et en limiter le coût difficilement supportable par le maigre budget de l'Etat.

La question qui demeurait, toutefois, à résoudre était celle de la date où cette harmonisation devait intervenir.

Le dialogue inter-comorien et les différents rencontres que j'ai eues avec les Gouverneurs n'ayant pas enregistré une convergence de vues sur cette question, puisque chaque Gouverneur souhaite aller jusqu'au terme de son mandat, il revenait au peuple souverain de trancher sur cette question de la fixation de la date des élections des exécutifs des îles et de l'Union, à travers le Congrès qu'il a élu.

Ainsi, mes chers frères et soeurs, ce Congrès doit se réunir dans les semaines à venir, et c'est ainsi que l'année 2010 se présente, sur le plan politique, comme étant une année déterminante pour l'avenir de mon pays.

Bien évidemment, mon Gouvernement qui a toujours été soucieux du respect de la Constitution et plus particulièrement de l'incontournable principe de la présidence tournante, veillera à ce que l'île de Moili, à laquelle revient la présidence du pays après la Grande Comore et Anjouan, puisse présider aux destinées des Comores, à l'issue des prochaines élections présidentielles dont la date sera fixée par le Congrès.


Excellences ;

Mesdames et Messieurs ;

Sur le plan économique et financier, le Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté a obtenu sa validation technique et politique en 2009 et l'Union des Comores vient de bénéficier de l'appui du FMI au titre de l'assistance d'urgence post conflit.

Le succès enregistré dans la mise en œuvre de ce programme a permis à notre pays de convenir avec le FMI d'un programme formel qui a été entériné par le Conseil d'administration du FMI, en novembre dernier.

Ainsi, mon pays est aujourd'hui bien placé pour accéder aux mécanismes d'allègement de sa dette dont le lourd fardeau joue un rôle néfaste sur le développement du pays, aussi bien au niveau des finances publiques qu'au niveau de la crédibilité de notre pays vis-à-vis de la Communauté financière internationale.

L'élimination de la pauvreté étant aujourd'hui admise comme indispensable, mon Gouvernement a placé la lutte contre la pauvreté, sur toutes ses formes, au cœur de son action et des priorités nationales, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement et aux engagements internationaux auxquels les Comores ont souscrits.

Aussi, aujourd'hui, l'Union des Comores a t-elle plusieurs raisons d'être optimiste.

En effet, en début d'année, un Forum Economique sur les Comores s'est tenu à Koweït-City et douze grands projets de développement ont été retenus par les bailleurs de fonds.

A la suite de la résolution de la Ligue des Etats Arabes sur la tenue d'une Conférence des bailleurs en faveur des Comores, mon Gouvernement travaille actuellement en étroite collaboration avec les autorités du Qatar et la Ligue des Etats Arabes en vue de l'organisation de ce forum qui se tiendra les 10 et 11 mars prochains à Doha, et dont la réussite ne fera que renforcer l'espoir d'une relance économique durable dans mon pays.

Pour leur part, le Fonds Koweitien, le Fonds Abu-Dhabi, le Fonds Saoudien, et l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole qui ont manifesté leur bonne disposition à l'égard des Comores, ont pris l'engagement de reconsidérer leurs créances envers le pays, afin de l'aider à sortir des listes infamantes des pays lourdement endettés.

Enfin, de son côté, la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique a accepté un plan de rééchelonnement négocié avec notre pays.

Monsieur le Président,
Honorable assistance,

Comme vous pouvez le constater, toutes ces perspectives, et la liste n'est pas exhaustive, laissent présager un avenir meilleur pour mon pays.

Parralèllement, mon Gouvrenement travaille sans relâche pour consolider la culture de la démocratie dans un pays où il y a encore quelques années, les hommes politiques devraient recourir aux consensus pour resoudre leurs conflits et aux coups et tentatives de coup pour accéder au pouvoir.

En effet, les Comoriens doivent comprendre que ces temps sont révolus, que seul le passage par les urnes, doit permettre l'accès au pouvoir, car c'est la seule manière de preserver la paix et la stabilité, conditions indispensables à un développement socio-économique durable.

C'est pourquoi, je lance un appel pressant à notre Organisation, l'Union Africaine, qui, il y a deux ans, a déployé des efforts inlassables, que nous ne remercierons jamais assez, pour rétablir, par la force, l'ordre constitutionnel, l'intégrité territoriale et la paix en Union des Comores, mais aussi à la Communaute Internationale dans son ensemble, pour qu'elles continuent à nous apporter leur appui et leur assistance, afin que mon pays puisse saisir les innombrables opportunités qui se présentent à lui, et par conséquent, franchir sans encombre, ce cap de 2010 qui s'avere si prometteur.

Je vous remercie.


Source : beit salam

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 23:34
Source : Beit salam (Présidence de l'Union des Comores)

Traduction du discours en langue nationale, prononcé à Mwali, le vendredi 1er janvier 2010, par le Président de la République. 2ème PARTIE

J’ai recommandé aux députés élus à Ndzouani et Ngazidja et je le répète pour le député de la mouvance ainsi qu’à tous les autres députés de Mwali, même s’ils sont absents, d’aider le Gouvernement, d’abord pour trouver un remède au mal qui ronge la Fonction publique. C’est l’un des fléaux de ce pays, et auquel, de toute urgence, il faut trouver des solutions.

En effet, parmi les difficultés que rencontre ce pays, il y a l’existence de nombreuses personnes ne faisant pas partie des agents de l’Etat et pourtant rémunérées par des deniers publics qui pourraient servir à autre chose. Certains morts ou d’autres personnes se trouvant à l’extérieur du pays continuent encore à percevoir leurs salaires. Dans la fonction publique, on ne sait même pas qui fait quoi et où il le fait. Je voudrais alors, que les nouveaux élus nous aident à y mettre de l’ordre.

Le deuxième domaine où je souhaite l’aide des députés, est celui de la justice.

Mes frères, vous comprenez que, malgré tout ce que j’ai dit avec beaucoup d’énergie, notre justice reste malade. La raison principale, c’est que l’effectif de nos magistrats est très réduit. Les Comores ont besoin d’au moins 150 magistrats. Ceux qui sont là, n’atteignent pas une cinquantaine.


C’est ce qui rend difficile leur révocation, quelque soient leurs agissements. Certes, on peut les remplacer mais les remplaçant ne seraient autres que ceux qui ont été révoqués hier. La solution du problème de la justice aux Comores réside dans la proposition que j’ai faite à la précédente assemblée qui ne m’a pourtant suivie. J’avais demandé son approbation pour le recrutement des magistrats étrangers pour venir aider leurs collègues comoriens ; les députés s’y sont opposé. Je souhaite donc que les nouveaux élus nous autorisent à faire venir des magistrats à l’extérieur pour nous aider à améliorer notre justice.

Ceux qui sont là savent qu’ils ne peuvent pas être révoqués. A cela s’ajoute l’absence, faute d’effectif, du Conseil supérieur de la magistrature. Ainsi, la venue de magistrats étrangers, non pas pour remplacer les nôtres, mais pour apporter leur collaboration, nous permettrait de résoudre le problème des effectifs.


L’autre proposition que j’ai faite aux élus à Ngazidja et à Ndzouani, est la mise en place d’une commission spéciale de contrôle des finances de l’Etat. On reproche souvent au gouvernement des défaillances et du laxisme dans ce domaine. Je demande donc la constitution de cette commission spéciale pour effectuer des contrôles partout où l’on gère des finances publiques et émettre ensuite des rapports que nous transmettrons à la justice. L’existence de cette commission nous aidera beaucoup car, il y a effectivement des dysfonctionnements qui revêtent souvent la légalité et des détournements faits avec beaucoup de maîtrise.


J’ai ensuite souhaité l’aide de nos élus sur la question de Mayotte, pour leur demander de m’apporter d’urgence leur appui, afin de mettre fin au drame du cimetière marin qui existe entre Anjouan et Mayotte. Vous savez bien que depuis 1994, date à laquelle les Français ont imposé un visa d’entrée au comorien désirant se rendre à Mayotte, il y a eu plus de 6 000 morts comoriens dans ce bras de mer. Cela n’est est injuste... Ces gens meurent dans l’indifférence et le silence de la communauté internationale. Je demande donc aux élus d’unir leurs efforts aux miens jusqu’à ce que la France abroge ce visa sans exclure une autre forme de contrôle. Les élus peuvent m’aider à cela. Il n’est pas normal que nous laissions ce drame continuer. Il n’est pas normal que des comoriens continuent à mourir par ce qu’ils veulent se rendre à leur propre pays.


Et pourtant, Mayotte est devenue un asile pour tous ceux qui commettent des méfaits chez nous. Ceux-là, ne sont point expulsés. Par contre, ceux qui se rendent à Mayotte pour les mariages, les soins de santé, ou pour y gagner leur vie, sont eux refoulés. Les délinquants comme les derniers fugitifs sont, eux, accueillis à bras ouverts. Sur ce point, j’ai besoin de l’aide des élus.


Parmi les deux autres domaines dans lesquels je souhaite l’aide des députés, il y a celui de la religion. Il n’est pas normal que dans un pays ou nous sommes tous musulmans, l’Etat ne puisse même pas consacrer un sou pour aider le domaine religieux. Si vos députés le veulent bien aujourd’hui, ils peuvent faire prélever des fonds sur le téléphone, le carburant ou le riz pour aider la religion.


Il en est de même, pour le domaine de la jeunesse et des sport. Il n’est pas normal, que depuis toujours dans ce pays, il n’y ait jamais eu, même pas de petits terrains de volley ou de basket, parce l’Etat n’a prévu aucun sou pour cela. Vos députés eux pourront le faire. Je leur demande de m’aider à dégager des fonds destinés à la jeunesse et aux sports, pour que dans tous nos villages le sport progresse et pour qu’il y ait des infrastructures sportives. Je l’ai dit à Ngazidja et à Anjouan quand les députés m’ont été présentés et je le répète ici à Mwali pour que ceux qui sont présents et ceux qui ne sont pas là l’entendent.


Il y a certes beaucoup de choses à faire, notamment l’adoption de nombreux textes législatifs, de la part de l’Assemblée mais ce ne sont là, de mon points de vue, que quelques unes de priorités de nos priorités. Dieu nous comblera de ses bienfaits.


En tout état de cause, je voudrais recommander aux mohéliens de faire des efforts pour ne pas rester à l’écart. Empressez-vous de contribuer à tout ce qui se fait de bien dans ce pays. Savez-vous que les mohéliens sont l’objet de nombreuses critiques ? Savez-vous que dans l’Assemblée sortante, tous les députés mohéliens ont été unanimement contre la loi sur la citoyenneté dont nous attendons pourtant de nombreuses retombées financières ? Ils se sont mis en marge. Le saviez-vous ? Et aujourd’hui que les fonds sont arrivés ? Ceux de Grande-Comore et de Ndzouani ont voté pour. Les députés mohéliens, eux, ont refusé.

Ainsi, aujourd’hui, ne vous mettez pas en marge de tout ce qui se fait de bien dans ce pays. Mais puisqu’en démocratie, c’est la majorité qui décide, cette loi a été adoptée. Dieu merci, les retombées positives nous sont parvenues là et je vous promets que les résultats de Mwali ne me feront pas freiner les intérêts de Mwali. Au contraire. Croyez-le ou pas. D’aucuns pourraient se dire que puisque le Président a perdu à Mwali, alors ... Non, non, non. Par Allah le Tout-Puissant, vous verrez les projets que nous avions pour Mwali se réaliser. Moi, je suis un mortel. L’Etat, lui, restera à jamais avec ses institutions. Ne pensez donc pas que les résultats de Mwali auront des répercussions négatives sur les projets que nous entendons réaliser dans cette île.


Certes, les élections apportent des changements mais ne craignez rien. C’est la démocratie. Les mohéliens ont voté et je sais que certains candidats ont été battus à dix ou onze voix près. Mais comme Ba Soilih l’a dit, les écarts étaient minimes. On a utilisé des armes telle que question la tournante que certains avancent comme la raisons de la victoire de l’opposition ici.

Or parmi les candidats battus, il y a le porte drapeau de la tournante en 2010, en l’occurrence Boléro, n’est-ce pas ? Il a pourtant été battu. Ainsi, moi je cherche une autre explication mais pas celle-là. J’ai dit à Ikililou et Oukacha ici présents : fournissez-moi d’autres arguments pour expliquer votre défaite, vous qui avanciez ce thème comme argument. Le porte drapeau de la tournante de 2010, Boléro, a été vaincu. Ce n’est donc pas la raison. Vous pourrez me dire maintenant que, probablement, les candidats adverses inspiraient plus confiance mais la tournante de 2010 n’en est pas la raison.


En tout état de cause ma recommandation aux mohéliens et à leurs élus est celle-ci : ne vous mettez pas à l’écart et éviter d’être constamment accusés de rester en marge et de réclamer après les avantages. Parce que vous êtes des comoriens. Dites à vos élus de s’unir et de s’impliquer davantage dans ce qui se fait dans ce pays. Car dans la tête de beaucoup de grands-comoriens et d’anjouanais il y a cette idée selon laquelle, les mohéliens se sont écartés quand on recherchait des financements maintenant que les fonds sont là ils réclament leur part. Mais ce sont des comoriens. C’est leur droit. Ces financements nous les recherchions au nom des Comores. Ils viendront à Mwali et vous le verrez. D’ailleurs, cela a déjà commencé.


Dieu nous prêtera vie pour diriger ce pays le temps qu’Il a fixé et le temps que le comoriens voudront. Mais puisque nous sommes devenus les élèves de la démocratie, nous devons le rester. Or la démocratie c’est le pouvoir du peuple, pour le peuple, dans l’intérêt des citoyens. Et lorsqu’une divergence survient dans une démocratie, la majorité fait la Loi. Voilà la démocratie. Celui qui pense autrement a d’autres objectifs.


Que la paix et le salut de Dieu soient sur notre Maitre Muhammad, sa noble famille et ses dignes compagnons.

Pour voir la 1ére partie cliquez ICI

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