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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 11:40

Mariama Abou Bacar (photo ci-contre avec Mandla Mandela), une originaire des Comores, était  l'intérprète de la délégation sud africaine conduite par le petit fils de Nelson Mandela lors de son récent séjour sur  l'île de la Réunion au début de ce mois.
Vous trouverez ces impréssions de cette "grande expérience pleine d'émotions"dans l'article de Charifa Madi ci-dessous.
Bonne lecture

HALIDI-BLOG-COMORES




A HOME AWAY FROM HOME

Saint Louis (Ile de la Réunion) et Mvézo (Afrique du Sud)

 

 


(Les Enfants de Mvézo,village natale de Nelson Mandéla : photo ci-dessous)
L’Afrique du Sud était à l’honneur pendant une dizaine de jours à Saint Louis (Ile de la Réunion). Une délégation sud africaine conduite par Monsieur Mandla Mandela (le petit fils de Nelson Mandela et récemment élu chef de sa tribu) fut invitée à la Réunion. Ils ont répondu présents aux rencontres musicales qui ont certes duré deux jours, mais qui n’a pas empêché la délégation à rester sur l’ile pendant une dizaine de jours.

 

Mademoiselle Mariama Abou Bacar, originaire des Comores, l’interprète de cette délégation et qui tout au long de leur séjour les a accompagné nous relate ses sentiments ainsi que les faits suivants :

 

" De Monsieur Mandla Mandela, je garde l’image d’un grand homme, autant par sa prestance que par son cœur. Il accorde une haute importance aux valeurs traditionnelles et culturelles. Durant son séjour, il ne cessera de remercier Monsieur Claude Hoarau (le maire de Saint Louis) mais aussi Messieurs Christophe Rocheland et Richard Apavou, les responsables de l’Association Coopération Réunion / Afrique du Sud, qui sans leur détermination cette rendez-vous culturelle n’aurait pu se faire.

Chief Mandéla est arrivé accompagné d’une délégation de 42 personnes (dont Monsieur Mlamli le maire de King Sabata mais aussi 33 enfants de Mzévo, village natale de son grand père Nelson Mandela). Ces enfants font l’objet d’un beau programme d’éducation particulier, reposant entre autre sur l’abstinence jusqu’au mariage, afin de lutter contre le H.I.V.


(De la gauche vers la droite : Richard APAVOU, Mandla MANDELA et Christophe ROCHELAND : Photo ci-dessus)
Pendant leur séjour, autant ils découvraient la Réunion, autant ils nous faisaient découvrir leur culture et notamment à travers des prestations musicales. Très vite les liens qui étaient au préalable déjà créés entre Saint Louis et L’Afrique du Sud pendant l’apartheid se sont renforcés. Nous retiendrons beaucoup d’émotion et d’attachement notamment entre les élèves de différentes écoles de Saint Louis et nous ne pouvons que prétendre qu’à de belles autres futures rencontres. D’ailleurs de l’accueil qui leur a été fait ainsi que de la chaleur humaine du peuple réunionnais, Chief Mandla Mandéla ainsi que Pearls l’un des enfants ne s’empêcheront de dire que loin de chez eux, ils ont trouvé un chez eux : "I find a home away from home…"

 

 

 Charifa MADI

Editorial /Communication UK
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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 10:07
Paris, mercredi 01 avril 2009 (HZK-Presse) – Sur scène des jeunes filles de toutes origines défilent comme de vrais mannequins. Ce ne sont que des étudiantes et la présentatrice rappelle leurs formations, comme pour démentir les présupposés sur les femmes qui font ce métier. Nous sommes à Bobigny, en région parisienne, mi mars.

Sur scène des robes de soirées. Ensemble noir, strié de petites flammes, porté avec une petite veste couleur diamant. Courte robe bleue dont le bas a été dessiné pour faciliter les mouvements sur une piste de tango. Noir encore, bustier et mini-jupe de soie portés avec des collants. Des diamants paraissent incrustés dans cette simple robe noire et brillent sur la tête du mannequin. Rouge de soirée dévoilant de longs bras.

Les modèles sont nombreux, les types très divers, les yeux sont émerveillés. Les clins d’œil aux vêtements de l’archipel des Comores sont là. Pourtant, il n’y a que trois modèles qui renvoient directement aux habits des Comores : un ensemble brodé de fils d’or fait d’un tissu du fameux lesso qu’on trouve quasiment sur toutes les femmes de l’archipel ; un manteau confectionné avec un tissu chiromani de couleur bleue avec une cagoule pour jouer au Petit Chaperon… bleu ; et la traditionnelle saluva portée par toutes les comoriennes, et plus particulièrement à Anjouan. La dominante reste quand même les tenues de cérémonie et de soirée.

Sous la musique d’un célèbre groupe anjouanais, Mme Latufa Saïd Omar (A gauche sur la photo ci-dessus avec le micro), présentait ses créations à un parterre de femmes et d’hommes des réseaux de militants de la cause féminine et du développement dans les pays du tiers monde. Quelques heures auparavant, on parlait de système d’irrigation dans le désert sahélien et d’expérience de production en communauté en Amérique du Sud. Ce n’était pas la première fois qu’elle montrait ses robes, pourtant les occasions sont rares pour cette femme engagée et travailleuse, mais discrète dans sa propre communauté.

Pendant qu’on préparait la mariée pour le bouquet final, Latufa est entrée sur scène, sur la plante des pieds. Et, la voix hésitante, elle a remercié et remercié tout le monde. Rare cas où personne dans son entourage et au-delà n’est oublié.

Latufa est née à Mutsamudu (Anjouan) et vit à Paris depuis plus de quinze ans. C’est une militante de la cause des femmes et de l’unité des Comores depuis longtemps. Avec son mari, Abdouroihamane Saïd Omar (à propos du quel on pourrait dire que derrière les réussites d’une femme, il y a la compréhension et le soutien d’un mari), elle fait partie de ces Anjouanais qui ont refusé de suivre la folie séparatiste et qui ne craignaient pas d’afficher clairement leurs positions unionistes, notamment au sein de l’association Umodja des Femmes comoriennes et Femmes Solidaires (Union des Femmes françaises).

Le parcours de Latufa est le reflet d’une certaine persévérance. Elle a suivi sa formation de styliste à Paris de 1997 à 2001, année où elle a obtenu son diplôme. Ce fut une formation à la fois théorique et pratique, avec de nombreux stages. Après 2001, elle a continué à se perfectionner avec des missions dans les grandes maisons parisiennes. Elle a ainsi été retoucheuse chez Paule Ka, finisseuse et couturière polyvalente chez Dior, préparatrice de modèles chez Chanel… Et récemment encore, elle a travaillé en tant que couturière à domicile dans la confection de robes de soirées et de lingeries chez Sabia Rosa entre 2004 et 2005, puis en tant que contrôleuse et coupeuse de cuir chez Hermès entre 2006 et 2008.

Aujourd’hui, Latufa a créé sa propre ligne de prêt-à-porter féminin qui associe audacieusement des matières diverses (raphia, perles, paillettes, strass, dentelles, cuir…) et des tissus comoriens, africains et européens.

Il ne manque que le « déclic » commercial pour que cette activité générée et soutenue par la passion ne devienne une activité commerciale. Latufa voudrait commercialiser ses créations, mais c’est encore difficile pour cette artiste qui est loin des réseaux commerciaux.

Mahmoud Ibrahime, Correspondant, Paris
010409/mi/hzkpresse/600
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12 mars 2009 4 12 /03 /mars /2009 16:01
 

Paris, jeudi 12 mars 2009 (HZK-Presse) – La Table Ronde organisée par l’Association des Amis de l’Université des Comores et la revue Tarehi le 7 mars 2009 a tenu ses promesses en termes de contenu et de débats. L’objectif de cette Table Ronde organisée par des chercheurs comoriens à la Mairie du 15e arrondissement de Paris n’était pas de faire une contre-conférence ou un pendant à celle organisée un peu avant à Moroni.

Il ne s’agissait pas non plus de faire des propositions au gouvernement actuel. Les organisateurs ont précisé dès le départ et au fil des questions qu’ils ne faisaient que leur travail qui est d’analyser, chercher et éclairer leurs compatriotes sur un texte fondamental qui est la Constitution du 23 décembre 2001, constitution susceptible de modifications dans un proche avenir.

La matinée a été consacrée aux événements qui ont conduit à la mise en place de la Constitution de l’Union des Comores. Mme Kamlati Bacar s’est attachée à retracer l’histoire constitutionnelle des Comores depuis 1975 jusqu’à nos jours. Cette enseignante en Lettres-Histoire a dénombré près de cinq constitutions pendant cette période, ce qui traduit bien l’instabilité institutionnelle du pays.

M. Saïd Abasse Ahamed, doctorant en sciences politiques à l’Université Paris 1, a montré que la crise séparatiste qu’a vécue l’archipel depuis 1997 n’est pas un événement exceptionnel propre aux Comores, mais que d’autres pays, notamment en Afrique, se sont trouvés confrontés à des crises de même type. Partout, une partie de la population considérant, à tort ou à raison, qu’elle est mise à l’écart, demande à pouvoir participer à la gestion des affaires de l’Etat.

Il a noté que l’appel à des instances extérieures est le résultat de l’incapacité de la classe politique comorienne à trouver des solutions pour régler leurs problèmes en interne. Pour le chercheur, spécialiste de la notion de « négociation » qui a enseigné au Congo, la solution trouvée est certes coûteuse mais elle a le mérite d’avoir permis de mettre fin au conflit.

Enfin, pour M. Kamal Saïd, doctorant à l’Université Paris 1, les institutions actuelles doivent être réformées car elles relèvent d’un droit étranger au peuple comorien. Pour ce jeune chercheur, qui a commencé ses études à l’Université des Comores, la Constitution comorienne doit refléter les spécificités de la population.

La première partie de l’après-midi a été consacrée à l’analyse de la Constitution de l’Union. M. Elarif Saïd Hassane, docteur en sciences politiques de l’Université Paris 1 et Conseiller à l’Ambassade des Comores à Paris a décrit avec minutie les institutions actuelles et a qualifié le système actuel de « régime présidentiel avec une séparation rigide du pouvoir ». Il a conclu que dans un tel cas s’il n’y a pas d’entente entre les divers organes, soit l’un domine tous les autres, soit ils se bloquent tous mutuellement.

Moncef Saïd Ibrahim, juriste, s’est attaché à décrire la pratique de cette constitution à travers les décisions ou les non-décisions de la Cour constitutionnelle et l’assistance a pu saisir à travers cette intervention l’impuissance de celle-ci.

L’autre partie de l’après-midi a été consacrée à la possibilité de réformer la Constitution actuelle. Pour M. Kambi Abdellatuf, doctorant en gestion à l’Université Saint-Quentin en Yvelines, les aspects économiques ont trop souvent été oubliés au moment des réformes institutionnelles, alors que souvent ils sont à l’origine des crises. Il faut, selon lui, penser à l’économique quand on veut modifier le caractère de l’Etat.

M. Saïd Mohamed Saïd Hassane, docteur en Droit de l’Université d’Orléans et Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche, a procédé à une analyse détaillée du projet de réforme de la Constitution proposé par le Président Sambi. Pour lui, ce projet modifie la nature du régime politique et la forme de l’Etat. Le régime politique actuel, décrit comme un régime présidentiel, céderait la place à un régime de type parlementaire alors que les îles autonomes passeront du statut d’entités fédérées à celui de collectivités territoriales.

La Table Ronde s’est terminée par la communication de M. Halidi Allaoui, juriste qui s’est interrogé sur la forme d’Etat la mieux adaptée. Halidi Allaoui a fait quelques propositions de réforme, en ayant en tête uniquement le souci de « l’unité réelle et sincère du pays ». Pour cela, il récuse la notion de « citoyenneté de l’île », en affirmant qu’elle est par ailleurs contraire aux dispositions de la Constitution de l’Union et préconise la représentation du pouvoir central dans les îles par les vice-présidents et la délocalisation de leurs ministères.

Il a notamment insisté sur la nécessité d’un pouvoir exécutif fort et solidaire avec la participation des chefs de l’exécutif des entités insulaires. Il a aussi proposé que tous les membres de la Cour constitutionnelle soient des juristes et des diplômés en sciences politiques ayant une certaine expérience et recrutés sur concours, pour favoriser l’indépendance de celle-ci.


Cette Table Ronde a été une réussite, de par la qualité des communications mais aussi par les interventions des personnalités de la diaspora présentes dans l’Assemblée et qui ont enrichi la réflexion par leurs connaissances et leur expérience.

Les organisateurs se sont engagés à publier la somme des interventions dans un numéro spécial de la revue Tarehi qui paraîtra avant la fin de l’année.

Mahmoud Ibrahime (Correspondant à Paris)
120309/mi/hzkpresse/12h00
Article paru également dans Alwatwan n°1273 du 12 mars 2009
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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 16:02
Manifestation à Paris contre la départementalisation par la France de Mayotte
Les Comoriens de France se sont donné rendez-vous au Trocadéro, le samedi 21 février, pour une grande manifestation contre le référendum de départementalisation de Mayotte. Les Comoriens ont crié leur ras-le-bol devant le projet de ''balkanisation'' de l'archipel au cri de 'Mayotte est une terre comorienne'' ou encore ''Visa Balladur, visa criminel''. Parmi les manifestants des élus et membres du Pcf, des responsables de l'association Survie, une Ong qui milite en faveur d'un nouveau type de relations entre la France et l'Afrique. Jamais une manifestation comorienne en France n'aura rassemblé autant de monde. Annoncé parmi, le célèbre rappeur franco-comorien Rohff se serait finalement décommandé. Tout comme Soprano, l'autre étoile montante de la musique française, lui aussi d'origine comorienne.

L
a diaspora comorienne de France a, une fois encore, montré son attachement à la question de Mayotte en organisant, le 21 février à Paris, une marche de protestation contre le référendum de départementalisation de Mayotte. Le cortège, composé essentiellement de jeunes, est parti du Trocadéro et a dévalé le champ de Mars avant de relier les Champs Elysées au cri de ''Sarkozy assassin'', ''Mayotte est une terre comorienne'' ou encore ''Visa Balladur, visa criminel''. On a distingué parmi les manifestants une brochette d'élus et membres du Parti communiste français ainsi que des responsables de l'association Survie, une Ong qui milite en faveur d'un nouveau type de relations entre la France et l'Afrique.

''Visa Balladur, visa criminel''

Pour Moustapha Abdou Raouf, qui a harangué la foule peu avant le début de la marche, Mayotte n'est pas ''un territoire européen''.
''Le référendum prévu le 29 mars est illégal et viole le droit international'', a-t-il ajouté. Et Moustapha Gueye, membre du cercle Frantz Fanon, de dénoncer à son tour le double langage de Paris et son obstination à défier les résolutions des Nations unies. ''La France doit balayer devant sa propre porte'', a-t-il lancé.
Il faut dire que la marche du 21 février fait partie d'une série de manifestations organisées dans la capitale française dans le cadre de la célébration de la semaine anti-coloniale. ''Il est assez paradoxal qu'à l'heure où l'on est entrain de dénoncer la politique coloniale de la France aux Antilles, Mayotte cherche à adopter un statut de département'', a déclaré un manifestant.

Rappelons que quelques jours auparavant, une délégation de la diaspora comorienne a été reçue à l'Elysée et a fait part de sa vive protestation contre l'initiative française de séparer Mayotte des autres îles de l'archipel (voir notre avant-dernière édition). Ce même 21 février, à l'issue de la manifestation, une autre délégation a rencontré certains hauts responsables du secrétariat d'Etat à l'Outre-mer.
''Notre combat est juste. Et la France doit savoir que nous n'abandonnerons jamais Mayotte. C'est une île comorienne, africaine et musulmane'', a déclaré Abdou-Raouf, avant d'appeler les manifestants à ''appuyer'' la marche pacifique organisée, à quelques kilomètres de là (Place de la Nation), par les ressortissants des Antilles et de La Réunion pour protester contre la politique ''discriminatoire et néo-coloniale de Paris dans les départements et territoires d'outre-mer''. ''Ce sont nos frères. En ces temps douloureux où ils sont victimes de toute forme d'injustice, nous devons être à leurs côtés'', a poursuivi le porte-parole du Caac (Collectif des associations et des amis des Comores).
Jamais une manifestation comorienne en France n'aura rassemblé autant de monde. Annoncé parmi ceux qui devaient prendre part à cette marche, le célèbre rappeur franco-comorien Rohff se serait finalement décommandé. Tout comme Soprano, l'autre étoile montante de la musique française, lui aussi d'origine comorienne. Ont-ils réellement été approchés par les organisateurs comme on a pu l'entendre quelques jours plus tôt? Une chose est sûre : leur présence aurait permis à la manif de bénéficier d'un meilleur retentissement médiatique.
Mohamed Inoussa
Al-watwan N° 1261 du 23 fevrier 2009
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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 23:27

Source : Alwatwan.net/16 février 2009

Sambi-a-Paris [b]Le président Sambi, a procédé, à Paris et à Marseille, à l’ouverture de deux bureaux de représentation bancaire de la Snpsf. Ces succursales bancaires doivent, notamment, assister les ressortissants comoriens installés en France à ouvrir aux Comores un compte d’épargne, et mettre des fonds à disposition.
Le migrant comorien peut, ainsi, par exemple, donner ordre à un proche résidant aux Comores de retirer de l’argent aux divers bureaux de la Poste aux Comores.[/b]

245, rue Faubourg Saint-Martin. C’est dans ces locaux flambant neuf, au cœur du Xème arrondissement de Paris, que la Snpsf (Société nationale des postes et services financiers) vient d’ouvrir, le vendredi 13 février, un bureau de représentation bancaire au profit de la forte diaspora comorienne de France. Ce projet découle d’un constat très simple. ‘‘Nous avons remarqué que le transfert de fonds entre la France et les Comores se fait souvent par l’intermédiaire d’une tierce personne. Ce colportage n’est pas sans danger puisque certains n’hésitent pas à détourner cet argent’’ nous a dit M. Abdourahmane Mohamed. D’où la nécessité de sécuriser davantage ce transfert, mais surtout d’insuffler la manne financière de la diaspora dans le circuit de l’économie nationale.

Les deux succursales bancaires de la Snpsf offrent trois principaux services. ‘‘Nous assistons d’abord les ressortissants comoriens installés en France à ouvrir aux Comores un compte d’épargne’’, a indiqué M. Mohamed. La Snpsf propose deux catégories de livrets : d’une part, un compte A, c’est-à-dire un dépôt d’argent à versements et retraits libres, soumis au taux classique de Moroni. D’autre part, un compte B (épargne bloquée) à taux préférentiel pour ceux qui nourrissent des projets à long terme.
Le deuxième service proposé aux clients est précisément ‘‘la mise à disposition de fonds’’. Autrement dit, le migrant comorien qui dispose d’un compte bancaire à Paris ou à Marseille peut donner ordre à un proche résidant aux Comores de retirer de l’argent aux divers bureaux de la Poste aux Comores.
Enfin, le migrant comorien peut procéder à un appel de fonds sur place, en France (retrait en liquides) comme son collègue malien, marocain ou camerounais. « Nous attendions cette initiative depuis des années. Mais, il y a un travail de communication à faire pour instaurer la confiance entre les Comoriens de France et cette banque » a déclaré Salim Hassane, un des patriarches de la diaspora comorienne.

Dans un rassemblement qui a réuni une belle brochette de notables ‘‘parisiens’’, aussitôt après l’ouverture du bureau de Paris, le président Sambi s’est félicité de la réalisation de ce projet qui ‘‘figurait parmi mes engagements lors de ma première rencontre avec les Comoriens de France’’.
Il a surtout insisté sur le rôle primordial des Comoriens de France dans le développement de l’archipel. ‘‘La mobilisation annuelle de la diaspora s’élève à 24 milliards de francs comoriens, ce qui représente le budget annuel de l’Etat comorien’’, a-t-il dit.
Le patron de la Snpsf, M. Ibrahim Abdallah, a montré le bien-fondé de ce projet d’installation de deux représentations bancaires en France. Il a particulièrement rendu hommage aux ministres des Relations extérieures et des Postes et télécommunications, respectivement Ahmed Jaffar et Abdourahim Said Bacar, pour avoir largement contribué à la réussite de cette initiative.

Mohamed Inoussa
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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 08:02

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mardi 27 janvier 2009 (HZK-Presse) L’année commence de bon augure pour les opérateurs économiques comoriens. L’Union des Chambres de commerce d’industrie et d’agriculture (UCCIA) vient d’ouvrir une fenêtre vers l’Europe et la France plus précisément. Désormais, l’UCCIA et les Chambres de commerce insulaires seront représentées à Marseille par le biais de la Chambre de commerce franco-comorienne (CCFC). Cela est possible grâce à l’accord de partenariat signé entre ces deux institutions, ce mardi matin en présence de la presse.

 

Ce protocole qui engage l’Union des Chambres de commerce et les Chambres régionales est « une force de frappe très importante pour toucher le maximum de partenaires étrangers notamment », explique le président de la Chambre de Commerce franco-comorienne installée en France depuis 2001, M. Mboussouri.

 

Parmi les grands gagnants du partenariat de ces de deux institutions, la diaspora qui peut obtenir des informations sur les Comores si elle souhaite y investir. Il s’agit d’une destination pour l’UCCIA qui se lance vers l’Europe, le Golf persique et l’ouverture prochaine d’un bureau en Tanzanie.

 

« Cela fait partie de nos missions. On veut chercher un maximum d’investisseurs. Dès le début, la Chambre s’est beaucoup déployée dans le monde arabe, mais on n’a jamais oublié l’Europe. Maintenant, on peut compter sur la CCFC pour mobiliser la diaspora », se félicite Ahmed Ali Bazi, le président de l’Union des Chambres de commerce, lors de la conférence qu’ils ont tenu en commun pour expliquer les fruits d’un tel partenariat.

 

Comme les Chambres de Commerce insulaires sont impliquées, la CCFC sera aussi représentée dans les îles. Ce partenariat intervient à un moment où la Chambre de commerce franco-comorienne vient d’être sélectionnée dans le cadre du programme de Co-développement avec la coopération française.

 

« La coopération entre les deux institutions est nécessaire étant donné que le travail se fait en aval en France pour se terminer aux Comores. Il y aura une synergie dans nos services », soutient Fahmy Thabit, président de la Chambre de commerce de Ngazidja. Le président de la CCIA Mwali estime quant à lui « qu’il va naître un travail de complémentarité entre les deux institutions ».

 

Premier défi à relever dans le cadre de ce partenariat, le forum des investissements de la diaspora qui se tenir le 27 et 28 février prochain à Marseille. Il s’agit d’une manifestation de la CCFC conçue pour présenter les opportunités d’investissements qu’offrent les Comores à des investisseurs, entrepreneurs et créateurs d’entreprise issus de la diaspora et de l’Europe.

 

Ahmed Abdallah

270109/aa/hzkpresse/12h00

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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 01:47

Source : Alwatwan.net/26 janvier 2009

Diaspora-comorienne A combien s’élève le nombre exact de ressortissants comoriens en France? Même à l’ambassade des Comores à Paris, le chiffre varie d’un responsable à un autre. ‘‘On parle de 200 000 Comoriens, selon des statistiques du ministère français des Affaires étrangères’’, nous a déclaré El-Anrif Said Hassane, chargé de la diaspora à l’ambassade. Il estime cependant que ce chiffre est ‘‘gonflé’’. ‘‘Nous sommes environ 100 000 Comoriens. J’ai eu, par le passé, à animer des manifestations de la diaspora et le pic de mobilisation jamais atteint jusqu’ici se situe autour de trois mille personnes’’, a-t-il ajouté. Le conseiller Mohamed Idarousse, en poste à Paris depuis plus d’une vingtaine d’années, pense, lui, que ces dix dernières années, le nombre de ressortissants comoriens dans l’Hexagone a littéralement explosé. C’est aussi l’avis de Toihir Said Nassur qui vient de consacrer son sujet de Master 2 à l’étude de la diaspora comorienne en France. ‘‘Les statistiques du Quai d’Orsay ne doivent normalement souffrir d’aucune remise en cause. La France a beaucoup d’outils de mesure de cette diaspora, notamment la préfecture de Nantes’’, dit-il.
Au-delà de cette bataille de chiffres, il faut dire que l’ambassade mène aujourd’hui un travail sous-terrain de structuration de la diaspora, jusqu’ici inorganisée. ‘‘Ici, il existe à ce jour autant d’associations que de villages aux Comores. Cela crée un désordre. Ce repli sur soi-même n’est pas de nature à enclencher une dynamique nationale de développement’’, regrette Hassane Mohamed, étudiant en sociologie à Paris. Cette transposition en France de la culture nationale, qui porte en elle ce fort sentiment d’appartenance à sa communauté d’origine, nuit à cette nécessaire synergie.

Réussite scolaire

D’où la volonté de l’ambassade des Comores de renverser cette tendance, en tout cas d’amorcer un embryon de cadre de concertation entre les Comoriens de France. ‘‘Nous n’avons pas le choix. La diaspora représente 23% de la population générale. Et toutes les catégories sociales sont ici : étudiants, parents, cadres supérieurs, artistes, etc.’’, indique Said Hassane, qui appelle l’Etat à ‘‘prendre acte de cette diversité’’ pour proposer des services adaptés aux besoins de chacune de ces catégories.
Dans une étude qu’il a adressée au ministère comorien des Relations extérieures et à l’ambassadeur des Comores à Paris, El-Anrif Said Hassane propose de rationaliser les ressources humaines dont dispose la diaspora pour organiser des conférences, séminaires, et débats ou encore orienter, encadrer et assister les jeunes étudiants en France. ‘‘On constate, par exemple, que les familles comoriennes ne sont pas au fait de toutes les opportunités que propose le système éducatif en France. Or, la connaissance de ce système est pourtant un élément fondamental de la réussite scolaire’’, poursuit encore Said Hassane.
L’ambassade entend également jouer un rôle d’aiguillon pour canaliser des financements vers les Comores en proposant un service d’information sur les opportunités d’investissement aux Comores. ‘‘Une coopération avec la chambre de commerce franco-comorienne permettrait une grande efficacité’’ estime un responsable de la Rue Marbeau, siège parisien de l’ambassade des Comores.

Prendre conscience

Tout le monde sait que la diaspora comorienne représente aujourd’hui une manne financière importante comme en témoignent les statistiques.
Selon une étude de la Banque africaine de développement (Bad) en date de janvier 2008, les transferts d’argent effectués dans le réseau formel en 2005 s’élèvent à 70 millions d’euros, soit 35 milliards de Fc, ils représentent 24% du Pib national, plus de 140% du budget annuel de l’Etat comorien et 346% de l’aide publique au développement. ‘‘Pourquoi ne pas faire en sorte que des membres de cette diaspora prennent des actions directes dans des sociétés locales’’, se demande toujours El-Anrif Said Hassane.
Encore faut-il que les autorités comoriennes prennent conscience du rôle majeur de la diaspora comorienne. Ce qui, à en croire de nombreux ‘‘Je-viens’’ est loin d’être le cas. ‘‘Les vacances d’été aux Comores ressemblent presque à un voyage en enfer pour bon nombre de ressortissants comoriens. Non seulement il manque de tout et l’économie tourne au ralenti, mais les tracasseries administratives sont insupportables’’, nous a dit Ibrahim Kassim, qui dispose d’une unité commerciale dans la banlieue parisienne. A en croire Soilha Said Mdahoma, franco-comorienne aujourd’hui installée à Moroni, le poids de la diaspora ‘‘n’est plus à démontrer mais elle n’est reconnue que pendant les campagnes électorales’’.
Très malheureusement.

Mohamed Inoussa
Envoyé spécial à Paris
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6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 11:05

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Comores / Société


Moroni, mardi 4 novembre 2008 (HZK-Presse)
– L’Université des Comores (UDC), l’une des institutions publiques ayant bénéficié des fonds du Programme de Codéveloppement en Union des Comores (PCUC) de la coopération française, par le biais de sa composante 2 relative à la « mobilisation de la diaspora hautement qualifiée », la convention de financement signée le 14 avril dernier entre l’ambassade de France à Moroni et l’Université des Comores prévoit un budget de 20 millions de francs comoriens dont 12,6 millions fc apportés par le programme (soit 63%) et 7,4 millions fc par l’UDC (soit 37%).

 

Depuis lors, les missions se poursuivent par des interventions diverses au profit des étudiants et des enseignants chercheurs de la jeune université. Tout de même, un autre projet cofinancé respectivement par le PCUC, le Pnud et l’UDC prévoit l’organisation d’assises nationales en décembre prochain pour l’élaboration du plan directeur de l’université.

 

En dépit de la grève déclenchée depuis le 20 octobre dernier par le Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (SNEUC), empêchant la reprise des cours, des enseignants comoriens installés en France et à l’île de la Réunion sont à pied d’œuvre pour dispenser des cours d’encadrement pédagogique aux différentes facultés et instituts qui composent l’université des Comores.

 

Deux docteurs dont l’un en mathématiques et l’autre en physique interviennent actuellement à la faculté des sciences et à l’IUT (Institut Universitaire de Technologie), notamment dans son département « habitat et environnement ». Ces deux premiers qui viennent de la métropole (France) ont déjà fait auparavant leurs preuves à l’Udc, mais à travers d’autres sources de financement. Tantôt leurs missions ont été financées par l’université des Comores, tantôt par d’autres fonds.

 

Une doctorante en littérature comparée de l’Université de la Réunion intervient elle aussi à la faculté des Lettres, malheureusement nous n’avons pas pu la rencontrer ainsi que sa collègue  doctorante en Science de la vie qui vient de la France pour apporter leur savoir à l’école de santé et de médecine de leur pays d’origine.

 

A la direction des relations universitaires internationales, on nous confie que d’autres intervenants sont attendus à Moroni à partir de la semaine prochaine pour des missions similaires entrant directement dans le cadre du transfert des compétences de la diaspora hautement qualifiée. Ceci interpelle encore une fois la conscience nationale sur notre potentialité en ressources humaines émigrées pour faire de l’Union des Comores un « olympe ».

 

C’est dire qu’il n’y a pas des raisons pour ne pas espérer à un changement positif. La mise en place d’une université sur financement propre des Comores vient combler un vide certes, mais sa pérennisation dépendra de la capacité de l’institution à mobiliser des financements auprès des partenaires extérieurs, pour stabiliser notre matière grise.

 

D’où le vœu du syndicat des enseignants de l’université d’obtenir des autorités la satisfaction de leurs revendications qui ne sont pas seulement salariales. Le budget alloué pour concrétiser les mécanismes de transfert des compétences de la diaspora hautement qualifiée à l’Udc serrait épuisé en décembre prochain et ce, après un avenant au contrat conclu avec les responsables du projet « Codéveloppement ». « En principe, dira le directeur des relations universitaires, les missions auraient été bouclées vers la fin de ce mois de novembre ».

 

Dans les locaux du département des sciences où nous avons rencontré le jeune docteur en mathématiques, en la personne de Seifdine Mohamed et le chef du département, l’on nous fait savoir que l’apport que ne cesse de fournir le jeune docteur depuis l’année dernière consisterait à enseigner des modules en analyse numérique. Il assure en même temps des cours théoriques, des Travaux dirigés (TD) et des Travaux pratiques (TP).

 

Un emploi du temps trop serré par rapport à ses dispositions. L’année dernière, Dr Seifdine a initié parmi ses collègues enseignants chercheurs l’utilisation de la « techmeker » qui signifie en jargon  mathématique l’utilisation d’un logiciel sur l’écriture des articles scientifiques.

 

L’autre intervenant toujours à la faculté des sciences, un autre jeune docteur en physique en la personne de Dr Said Abdallah Ahmed qui n’est pas à sa première mission à l’université, est  spécialiste, dit-il, en « Transport, génie civil et génie mécanique des solides ». Il intervient respectivement à la faculté des sciences et à l’IUT.

 

Au regard de son parcours universitaire, le jeune docteur a fait ses premiers pas à l’ISFR de Moroni en qualité d’enseignant. Il s’est inscrit par la suite à l’université de Poitiers où il a décroché deux DEA et son doctorat en physique. Au lendemain de l’ouverture de l’université comorienne, il fait des navettes chaque année entre son université et celle de son pays d’origine. A son actif, il a mis en place la première bibliothèque scientifique « Hisab » et a rédigé un manuel de mathématique pour les terminalistes scientifiques des Comores. Il revendique même la paternité des TP de physique que l’université utilise depuis 2004.

 

Pour rappel, le dramaturge et journaliste Souef Elbadawi, installé à Paris, a organisé aussi entre juin et juillet dernier des rencontres pédagogiques à la fac de lettres au profit des étudiants.

 

M. Youssouf Said Ali directeur des relations universitaires internationales nous confiera qu’un 2ème projet entrant dans l’option du transfert des compétences de la diaspora est cofinancé respectivement par l’Udc, le programme « codéveloppement » et le Pnud pour 24,9 millions fc [dont 10 millions pris en charge par le Pnud, 7,9 millions par le « codéveloppement » et 7,5 par l’Udc]. Ces fonds sont destinés aux assises nationales pour l’élaboration du plan directeur de l’université. Des hauts cadres la diaspora hautement qualifiée seront ainsi sollicités pour apporter leur expérience.

 

Cinq ans après son ouverture, il y a lieu, ajoute-t-il, « d’évaluer et examiner les objectifs fixés par l’institution lors de son atelier de réflexion organisé en 2003 ». Il faut s’attendre à des modifications selon Youssouf Said. Ainsi, depuis le mois de septembre dernier des ateliers internes s’organisent pour préparer ces grandes assises de décembre prochain.

 

A. Nabahane

041108/an/hzkpresse/12h00

 

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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 22:46
Dans leur rencontre avec le chef de l'Etat, de passage à Paris la semaine dernière, les associations de la diaspora ont demandé la dissolution du Gthn qu'elles estiment ''contraire à la constitution comorienne'' et semble ''inscrit dans la logique de la départementalisation'' .
Selon le rapport rendu public à cette occasion, le chef de l'Etat s'est engagé à ''battre le rappel de la communauté internationale pour empêcher toute consultation sur l'île''.
Par ailleurs, l'ambassadeur des Comores aux Etats-Unis, Mohamed Toihiri, après avoir constaté l'échec récurrent des négociations entre Moroni et Paris, avait saisi le secrétaire général Ban-Ki Moon pour obtenir l'inscription de Maore à l'ordre du jour de la précédente session de l'assemblée générale de l'Onu.


A l'approche de l'échéance de mars 2009, date à laquelle le secrétaire d'Etat français à l'Outre-Mer a annoncé l'organisation à Maore d'un référendum de départementalisation, les associations de la société civile qui militent en faveur du retour de cette île dans le giron comorien se mobilisent et n'entendent reculer devant rien pour torpiller ce projet.
Dans un catalogue de recommandations qu'ils ont remis au président Sambi lors de leur rencontre à Paris mardi 22 octobre, elles exigent la dissolution du Gthn qui, à leurs yeux, est ''contraire à la constitution comorienne'' et semble ''inscrit dans la logique de la départementalisation'' de l'île. La diaspora préconise également de réactiver le Comité des 7 de l'Union africaine (Ua) et de créer ''un comité de négociation qui sera composé d'experts sur la question de la souveraineté et de l'intégrité nationales''. Ces associations envisagent, en outre, d'organiser des manifestations dans les principales villes de France pour dénoncer la tenue en mars prochain d'un référendum sur la départementalisation de Maore.
Les mêmes associations enjoignent l'Etat comorien de prendre en compte les ''souffrances endurées par des milliers de comoriens, dont l'origine est l'occupation illégale de Mayotte'', allusion notamment au nombre toujours croissant de victimes de la traversée Ndzuwani-Maore.

Selon le procès-verbal de cette rencontre dont Al-watwan s'est procuré une copie, le chef de l'Etat a déclaré avoir eu, au sommet de la Francophonie au Canada, de nombreux échanges sur cette question de Maore avec certains de ses pairs dont le président Sarkozy et s'est engagé à ''battre le rappel de la communauté internationale pour empêcher toute consultation sur l'île''. A en croire toujours le même document, le président Sambi aurait souhaité une ''intensification des moyens de lutte (manifestation de rue, tapage médiatique, sensibilisation de partenaires, saisie d'instances internationales diverses...) afin de bloquer le projet français dans les mois qui viennent''. Il s'est, par ailleurs, opposé à l'idée de suspendre les travaux du Gthn et a appelé ses interlocuteurs à faire une nette distinction ''entre les négociations économico-diplomatiques et politiques''. Tout comme il a repoussé la proposition de la diaspora de ''rejeter l'accueil des Comoriens expulsés de Mayotte''.
L'une des recommandations des associations de la diaspora, en l'occurrence le renvoi de la question au Comité des 7 de l'Union africaine, rejoint le point de vue de l'ambassadeur des Comores aux Etats-Unis. En effet, Mohamed Toihiri avait adressé un courrier dans ce sens au représentant permanent du Gabon aux Nations unies, alors président du conseil de sécurité. De même qu'après avoir constaté l'échec récurrent des négociations entre Moroni et Paris, il avait saisi le secrétaire général Ban-Ki Moon pour obtenir l'inscription de Maore à l'ordre du jour de la précédente session de l'assemblée générale de l'Onu.
Mohamed Inoussa
Source : Al-watwan  /, 31 octobre 2008
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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 13:23

Comores / France

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 
Moroni, mercredi 15 octobre 2008 (HZK-Presse)
– Quatre composantes constituent le projet pour un montant de 2 millions d’euros, soit 984 millions de francs comoriens. Officiellement lancé en avril 2006, le Programme de Co-développement en Union des Comores (PCUC) est doté au sommet de sa pyramide d’un comité de pilotage composé de fonctionnaires de l’ambassade de France à Moroni représentant ainsi « le bailleur », des agents du Commissariat général au plan faisant office de facilitateur auprès des bénéficiaires et de la direction générale chargée de la coopération du ministère des relations extérieures. Ce trio qui est l’instance supérieure du programme a pour mandat d’agir après avis de chaque comité insulaire.

 

Cependant, il est assisté de la cellule de coordination qui constitue l’équipe du projet et dont la vocation est de coiffer les comités consultatifs des projets au niveau de chaque île autonome (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli).

 

Pour rappel, l’enveloppe budgétaire n’ayant pas déterminé de montant précis alloué à chaque entité, la subvention s’octroie suivant les projets présélectionnés par les comités consultatifs et qui sont en retour approuvés et validés par le comité de pilotage.

 

Partant de ce principe, dix huit projets ont déjà été approuvés dont trois à caractère national, notamment celui relatif à la mobilisation des migrants comoriens hautement qualifiés intervenant temporairement à l’Université des Comores depuis l’année dernière. Ce grand chantier cofinancé en partenariat avec notre jeune institution universitaire relève de la « composante 2 » du programme, et a été validé avec deux autres projets au bénéfice du ministère du tourisme de Ngazidja et de l’association « Ulanga » pour la protection de l’environnement.

 

A l’heure actuelle, une subvention de l’ordre de 56 millions de francs comoriens est déjà débloquée pour réaliser ces projets sur une enveloppe totale de 270 millions de nos francs réservés à la composante. Autant dire qu’à 14 moins de la clôture du programme (décembre 2009), la partie comorienne affiche une certaine faiblesse, liée à la faible capacité d’utilisation des fonds au niveau de nos institutions publiques, parapubliques et même privées de la place, incapables de rafler la mise en bénéficiant de cette subvention.

 

L’autre composante, de surcroît la plus influente parmi les quatre du programme, accuse elle aussi quelques lacunes en termes d’absorption de fonds. Elle consiste à appuyer les associations de migrants comoriens dans leurs initiatives en faveur du développement local des îles autonomes. Pourtant un budget de 364 millions de nos francs est affecté à ce volet.

 

Néanmoins, quatre projets seulement ont été validés par le comité de pilotage, dont deux en cours de réalisation et deux autres en attente de signature. D’autres projets présélectionnés par le comité consultatif de Ngazidja seront soumis pour validation le 28 octobre prochain. Ainsi, le codéveloppement participe à ces projets à hauteur de 111 805 000 de francs comoriens.

 

Naturellement, c’est bien à travers cette composante que le programme tire sa raison d’être. Pour activer les mécanismes de financement et de mobilisation, une cellule relais est mise en place en France, notamment à Montreuil en région parisienne et à Marseille. La Chambre de Commerce Franco-comorienne en partenariat avec l’ONG française « GRDR » (Groupe de Recherche et de Réalisation pour le Développement Rural) sont mandatées par le programme à cette mission.

 

Etant donné que le codéveloppement place la diaspora au cœur de la coopération, la vision des décideurs aurait été de soutenir les initiatives économiques des migrants comoriens souhaitant investir aux Comores. C’est ainsi que la troisième composante lui réserve une subvention à hauteur de 134 millions de nos francs, juste pour traduire l’ensemble des projets par des conseils à la conception et au montage des projets et en France et aux Comores.

 

D’où la nécessité de recourir aux crédits bancaires pour tout porteur de projet individuel. Du moins trois projets de cette composante ont été présélectionnés en accordant aux promoteurs une subvention de 2.875.000 francs.

 

Face à ces mécanismes jugés assez lourds « moralement », notamment l’impératif imposée aux collectivités, associations, opérateurs, promoteurs de s’associer avec la diaspora comorienne pour bénéficier d’une subvention, et d’autre part, côté diaspora, on hésite souvent à se fier aux acteurs locaux, M. Luc Hallad nouvel ambassadeur de France aux Comores a effectué une tournée de travail sur le terrain, à Anjouan et à Mohéli, pour se rendre à l’évidence.

 

D’ores et déjà, les activités ont repris à Anjouan après la stabilisation de la situation politique de l’île et à Mohéli où le projet a été suspendu temporairement. L’équipe du projet s’est rendue à Anjouan dernièrement pour impulser l’action de son comité consultatif « à travailler dur pour que d’ici fin décembre, au moins trois projets soient présélectionnés par le comité de pilotage » nous confiait Daniel JOANES qui dirige l’équipe du PCUC, dans le cadre de la quatrième composante du programme dont le fonctionnement est évalué à 216 millions de francs.

 

A. Nabahane

151008/an/hzkpresse/12h00

 

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