|
|
|
|||
« Nous ne sommes pas des figurants ! » ont-ils lancé à l’assistance, en menaçant de boycotter la suite des travaux. « Soit on nous écoute, soit
on
s’en va… », renchérit Cheikh Ali.
Moroni, lundi 29 janvier 2007 (HZK-Presse) –
Plus d’un mois après la rupture des négociations entre l’Union et les îles autonomes sur le transfert des compétences, la communauté internationale a
entrepris depuis vendredi dernier, une action visant à relancer le processus. L’initiative revient une fois de plus à l’Union africaine qui a dépêché à Moroni une délégation conduite par
Francisco Madeira, envoyé spécial du président de la Commission de l’organisation panafricaine.
La cérémonie s’est déroulée au palais de Beit-Salam, siège de la présidence de l’Union, en présence du corps diplomatique et des représentants de l’Union
européenne (UE), de la Ligue des Etats arabes (LEA) et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
La cérémonie s’est déroulée au palais de Beit-Salam, siège de la présidence de l’Union, en présence du corps diplomatique et des représentants de l’Union
européenne (UE), de la Ligue des Etats arabes (LEA) et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Sur un ton ferme, M. Madeira a exhorté les parties comoriennes à renouer le fil du dialogue et à « ne pas éterniser les discussions politiques », l’objectif
étant selon lui le développement économique du pays et le bien être de sa population.
Mais la cérémonie a été émaillée par un incident, provoquée par les délégués des îles autonomes de Ndzouani [Jaffar Salim Allaoui, ministre de l’intérieur],
et de Ngazidja [Cheikh Ali Bakari Kassim, ministre des transports] qui ont tous les deux protesté pour n’avoir pas été invités à prendre la parole, au même titre que le directeur de la
cabinet du président de l’Union, Mohamed Abdouloihabi, intervenu à la demande de Madeira en qualité de président de la commission d’accompagnement du transfert des compétences.
« Nous ne sommes pas des figurants ! » ont-ils lancé à l’assistance, en menaçant de boycotter la suite des travaux. « Soit on nous écoute, soit on s’en va…
», renchérit Cheikh Ali.
Pour le représentant de l’Union africaine, la présence de la communauté internationale dans cette cérémonie est « très importante », car traduit son «
engagement constant » à aider ce pays à faire fonctionner ses nouvelles institutions et à « rendre effective l’application des textes votés et promulgués » dit-il.
La commission devra donc se remettre au travail sans tarder, pour aboutir à accord sur les questions qui continuent à diviser les parties [le type
d’armement des forces de sécurité intérieure, la gestion des sociétés d’Etat], avec l’appui des experts internationaux notamment dans les domaines juridique et militaire.
Tout doit être fait dans le respect de la constitution, poursuit Madeira, qui a n’a pu s’empêcher de mettre en garde ceux qui seraient tentés par « les
extrémismes totalitaires ou séparatistes », en exprimant le souhait que les Comores ne deviennent pas « une autre Somalie ».
Toutes les délégations étrangères présentes à la cérémonie de Beit-Salam, ont fait part de leur disponibilité à accompagner les Comores dans cette phase
cruciale de parachèvement des institutions, sans intention de se substituer aux acteurs comoriens eux-mêmes. Quant à l’émissaire du secrétaire général de la LEA, il a insisté sur
l’urgence de régler la crise politique actuelle, pour pouvoir ensuite s’occuper du développement économique, « le grand défi que doit relever le peuple comorien ».
Pour l’ambassadeur de France, Christian Job, « il faut cesser de suspecter Paris de mener plusieurs politiques aux Comores », la France ayant prouvé aux
yeux de la communauté internationale son engagement à aider ce pays à sortir de la crise à mettre en œuvre son plan de développement, explique-t-il.
Invités à s’exprimer, les représentants des îles ont exclus toute idée de reprise des travaux de la commission, tant que les textes ayant déjà obtenu un
consensus n’auront pas été validés et mis en application.
Se sentant visé par les mises en garde de l’envoyé spécial de l’Union africaine, le délégué de l’exécutif d’Anjouan, a répliqué en se disant « choqué » que
l’on continue faire « un procès » aux autorités anjouanaises alors que l’île est « bien présente au sein de l’Union des Comores depuis le 17 février 2001 » [date de signature de l’accord
de réconciliation nationale].
Concernant les prochaines élections présidentielles des îles, prévues en avril prochain, il est ressorti de la réunion de Beit-Salam l’assurance que le
scrutin se tiendra sans changement de calendrier et avec l’appui de la communauté internationale, a confirmé Francisco Madeira.
Addis-Abeba, siège de l’Union africaine, « attend de savoir si les Comores sont prêtes à se prendre en charge », conclut le diplomate lors d’un bref point
de presse tenu quelques heures avant de quitter Moroni.
Source :El-Had Said Omar - 290107/eso/hzkpresse/12h00
|