Conférence de presse du gouvernement de l’Union
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« En six mois, nous avons enregistré des avancées significatives et incontestables
A en croire M. Dossar, le suivi de la conférence de Maurice, qui constitue le troisième objectif du gouvernement, est entré dans sa phase active, suite à la mise en place des structures
de suivi de la table ronde et la reprise des contacts avec les partenaires dans une perspective d’accélération des mécanismes d’exécution du Plan d’action 2006-2009, notamment le montage
des dossiers de projets qui accuse un retard anormal.
La récente nomination d’un nouveau commissaire au Plan (Abal Anrab Abdou Chakour) et le recours à un expert international confirmé (Ali Bourhane), devraient contribuer à relancer la
machine, assure-t-on, avec l’appui technique du Pnud.
Concernant le dossier de Mayotte, le ministre des relations extérieures, Ahmed Ben Said Jaffar, affirme que le gouvernement respectera l’engagement du président de la république de
réinscrire la question à l’ordre du jour des prochaines Assemblées générales de l’Organisation des Nations Unies, cela n’ayant pas été possible à la session de 2006 pour des raisons de
procédures. « Mayotte est une partie du territoire comorien que nous continuerons à défendre dans le dialogue avec la France », dit-il. Le Document cadre de partenariat qui vient d’être
signé entre Paris et Moroni traduit selon lui une volonté commune de traiter toutes les questions bilatérales.
A propos des élections présidentielles des îles, prévues en avril prochain, le ministre de la Justice, Mmadi Ali, assure que « 50% du budget est disponible », la moitié étant à rechercher
auprès de nos partenaires extérieurs. Un projet de loi portant révision du code électoral est en cours de discussion au parlement, poursuit le garde des sceaux, et les opérations de
toilettage des listes électorales seront lancées d’ici fin décembre, après mise en place des différentes structures en charge de l’organisation du
scrutin.
A propos des affaires de détournement de fonds publics, dont les principaux prévenus sont en liberté provisoire et placés sous contrôle judiciaire, le ministre de la justice promet l’ouverture dès la mi-décembre des procès. Concernant l’engagement dans l’armée nationale de développement de 150 recrues à Anjouan, le souci du gouvernement serait d’éviter « le scénario de 5 armées dans un même pays, à l’instar de certaines régions du monde », expliquent les conférenciers. Le redéploiement des effectifs actuels au sein des différents corps de l’institution militaire, devra s’opérer « dans le respect des lois et sans porter atteinte aux droits et avantages acquis dans la carrière des intéressés », explique le secrétaire général du gouvernement. La gendarmerie d’Anjouan devra se conformer au nouveau format prévu par la loi sur les forces de sécurité intérieure. Abordant le rôle des médias, le gouvernement appelle à « une plus grande responsabilité des journalistes » dans le traitement de l’information, afin d’éviter les dérives parfois véhiculées, et incitant à la haine entre les îles
A une question sur le lourd héritage laissé par l’ancien régime du colonel Azali, le gouvernement répond en citant le cas révélateur de deux grandes sociétés d’Etat, la Société
comorienne des hydrocarbures (Sch) et l’Office national d’importation du riz (Onicor) « plongées dans une incapacité notoire à passer des commandes sur fonds propres ».
L’avance statutaire généralement accordée à l’Etat par la Banque centrale (1,4 milliard fc), aurait même déjà été utilisée par anticipation pour l’année 2006, comme les Impôts sur bénéfices divers (IBD) prélevés à Comores Télécom en début d’exercice par le gouvernement précédent. Et M. Ikililou d’avancer les chiffres de 125 millions fc de dettes laissées à la Pharmacie nationale (Pnac), ou les 178 millions fc de factures impayées au centre hospitalier d’El-Maarouf. « Il nous fallait d’abord commencer par boucher ces gouffres et gérer des situations d’urgence », renchérit le secrétaire général du gouvernement, qui demande à l’opinion son indulgence, si certaines procédures n’ont pu être observées ici et là, notamment en matière de passation de marchés publics [achat des 14 bus destinés au ramassage des élèves et étudiants, commande de riz, etc., suite à des révélations de la presse].
A propos des banderoles controversées d’Anjouan, le ministre Ahmed Ben Said Jaffar, qui avait accompagné la ministre française déléguée à la Coopération, lors de sa récente visite
de l’île, déplore ces « manipulations honteuses qui portent atteinte à l’image du pays ».
Concernant le dossier brûlant de la rentrée scolaire perturbée par la poursuite de la grève des enseignants, le ministre de l’Education nationale et porte parole du gouvernement, Abdourahim Said Bakar, a déclaré qu’un protocole d’accord pourrait être conclu dès ce lundi avec les organisations syndicales afin de dénouer cette crise qui n’a que trop duré. Et de confirmer le paiement prochain de deux mois d’arriérés sur financement du 9ème Fed (Fonds européens de développement).
Affichant leur cohésion autour des orientations tracées par le président Sambi, les membres du gouvernement de l’Union envisagent l’avenir du pays avec beaucoup d’optimisme, en misant sur
la carte de l’ouverture diplomatique tous azimuts, dont les premières retombées économiques se chiffrent à près d’une centaine de milliards fc d’investissements, prévus ou en cours, en
provenance de 9 pays amis [USA, Libye, Koweit, Chine, Iran, France, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Inde].
A cette bouffée d’oxygène inespérée après une décennie de gel de l’aide internationale, les nouvelles autorités de l’Union issues de l’élection présidentielle de mai dernier, annoncent l’arrivée prochaine des trois premières usines destinées à l’ambitieux projet Habitat [une des promesses électorales du candidat Sambi], dont l’achat serait entièrement financé sur fonds propres de l’Etat. La conclusion d’un programme formel avec le Fonds monétaire international (Fmi), dont une importante mission d’évaluation conduite par Gilmour Andrew, se trouve à Moroni depuis vendredi dernier, semble également acquise, à en croire le secrétaire général du gouvernement. L’obtention d’une « Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance » (Frpc) ouvre la voie à un réaménagement de la dette extérieure des Comores [estimée à 127 milliards fc], dans le cadre de l’initiative PPTE (Pays pauvre très endetté) dont l’échéance était fixée au 31 décembre 2006.
Source : El-Had Said Omar - 041206/eso/hzkpresse/7h00
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