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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 12:35
 Moroni, mardi 27 novembre 2007 (HZK-Presse) Les dirigeants et représentants des partis politiques opposés à l’embargo contre les autorités de fait d’Anjouan ont tenu ce mardi une première conférence de presse pour justifier leur choix. « Il n’y a pas d’autre alternative que la voie du dialogue », déclare Mohamed Abdou Soimadou, au nom du parti Ridja.
 
Réagissant à chaud aux conclusions de la dernière réunion du Conseil Paix et sécurité de l’Union africaine [tenue hier lundi 26 novembre à Addis-Abeba, et qui a reconduit pour 60 jours les sanctions individuelles prise depuis le 10 octobre 2007 contre chefs séparatistes et leurs alliés, ndlr], les conférenciers estiment « qu’on ne peut se payer le luxe de perdre encore deux mois ».
 
Et Houmed Msaidié, secrétaire général de la Convention pour le renouveau des Comores (RCR) parti de l’ancien régime du colonel Azali, de renchérir : « si le pays doit se résigner à compter sur une improbable intervention militaire extérieure, l’on attendra très longtemps… ».
 
Mais ce qui semble inquiéter les cinq partis opposés à l’embargo c’est le silence supposé du président de l’Union sur l’agenda électoral. « Le président Sambi s’abstient d’évoquer les échéances électorales de 2009 (législatives) et 2010 (présidentielles de l’Union), oubliant qu’il fera bientôt la moitié de son mandat… »
 
Ce qui a soulevé l’ire d’un Said Abdallah Sarouma (alias Chabouhane) qui soupçonne même l’actuel président de l’Union de vouloir empêcher la tournante d’aller à Mohéli à qui revient le tour de présider l’Union des Comores dans 28 mois.
 
Refusant toute idée d’une quelconque alliance politique entre leurs partis, le représentant du parti Chuma, Dr Tadjiri, a tenté de démontrer à la presse que « l’unique objectif de ce regroupement était la question de la crise anjouanaise », et leur position commune de « rejeter toute idée de débarquement militaire » sur l’île d’Anjouan.
 
Quant à la question de savoir si le dialogue avec les rebelles anjouanais n’avait pas démontré ses limites, après dix ans de séparatisme et de revirements spectaculaires, l’ancien ministre d’Etat Msaidié estime que l’on n’a pas épuisé toutes les voies pacifiques de la négociation, et qu’en l’état actuel des choses « les responsabilités sont partagées de part et d’autre ».
 
Ce qui à ses yeux doit interpeller toutes les forces politiques du pays à constituer « un large front pour défendre l’unité nationale, et pour ne pas commettre l’erreur commise aux années 1960, avec le transfert de la capitale de Dzaoudzi à Moroni, à l’origine du séparatisme de Mayotte ».
 
A Anjouan les séparatistes avaient brandi en 1997 le spectre du « rattachement de l’île à la France », puis l’option d’une « indépendance autoproclamée », avant de revenir en 2001 à des positions acceptables à travers « le nouvel ensemble comorien » obtenu par un dialogue consensuel, rappelle-t-il.
 
Pour Chabouhane, ancien candidat malheureux à la présidentielle de l’île de Mwali, « il faut donner aux autorités de fait d’Anjouan le droit de se prononcer clairement et librement sur le devenir de nos institutions ».
 
« L’unité du pays ne se réalisera pas par les armes, ajoute-t-il, et tout débarquement se soldera par un échec car selon lui, la majorité de la population anjouanaise y est opposée ».               
 
El-Had Said Omar
271107/eso/hzkpresse/8h00

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28 novembre 2007 3 28 /11 /novembre /2007 15:32
HZK - PRESSE
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Moroni, mardi 27 novembre 2007 (HZK-Presse) Les dirigeants et représentants des partis politiques opposés à l’embargo contre les autorités de fait d’Anjouan ont tenu ce mardi une première conférence de presse pour justifier leur choix. « Il n’y a pas d’autre alternative que la voie du dialogue », déclare Mohamed Abdou Soimadou, au nom du parti Ridja.
 
Réagissant à chaud aux conclusions de la dernière réunion du Conseil Paix et sécurité de l’Union africaine [tenue hier lundi 26 novembre à Addis-Abeba, et qui a reconduit pour 60 jours les sanctions individuelles prise depuis le 10 octobre 2007 contre chefs séparatistes et leurs alliés, ndlr], les conférenciers estiment « qu’on ne peut se payer le luxe de perdre encore deux mois ».
 
Et Houmed Msaidié, secrétaire général de la Convention pour le renouveau des Comores (RCR) parti de l’ancien régime du colonel Azali, de renchérir : « si le pays doit se résigner à compter sur une improbable intervention militaire extérieure, l’on attendra très longtemps… ».
 
Mais ce qui semble inquiéter les cinq partis opposés à l’embargo c’est le silence supposé du président de l’Union sur l’agenda électoral. « Le président Sambi s’abstient d’évoquer les échéances électorales de 2009 (législatives) et 2010 (présidentielles de l’Union), oubliant qu’il fera bientôt la moitié de son mandat… »
 
Ce qui a soulevé l’ire d’un Said Abdallah Sarouma (alias Chabouhane) qui soupçonne même l’actuel président de l’Union de vouloir empêcher la tournante d’aller à Mohéli à qui revient le tour de présider l’Union des Comores dans 28 mois.
 
Refusant toute idée d’une quelconque alliance politique entre leurs partis, le représentant du parti Chuma, Dr Tadjiri, a tenté de démontrer à la presse que « l’unique objectif de ce regroupement était la question de la crise anjouanaise », et leur position commune de « rejeter toute idée de débarquement militaire » sur l’île d’Anjouan.
 
Quant à la question de savoir si le dialogue avec les rebelles anjouanais n’avait pas démontré ses limites, après dix ans de séparatisme et de revirements spectaculaires, l’ancien ministre d’Etat Msaidié estime que l’on n’a pas épuisé toutes les voies pacifiques de la négociation, et qu’en l’état actuel des choses « les responsabilités sont partagées de part et d’autre ».
 
Ce qui à ses yeux doit interpeller toutes les forces politiques du pays à constituer « un large front pour défendre l’unité nationale, et pour ne pas commettre l’erreur commise aux années 1960, avec le transfert de la capitale de Dzaoudzi à Moroni, à l’origine du séparatisme de Mayotte ».
 
A Anjouan les séparatistes avaient brandi en 1997 le spectre du « rattachement de l’île à la France », puis l’option d’une « indépendance autoproclamée », avant de revenir en 2001 à des positions acceptables à travers « le nouvel ensemble comorien » obtenu par un dialogue consensuel, rappelle-t-il.
 
Pour Chabouhane, ancien candidat malheureux à la présidentielle de l’île de Mwali, « il faut donner aux autorités de fait d’Anjouan le droit de se prononcer clairement et librement sur le devenir de nos institutions ».
 
« L’unité du pays ne se réalisera pas par les armes, ajoute-t-il, et tout débarquement se soldera par un échec car selon lui, la majorité de la population anjouanaise y est opposée ».               
 
El-Had Said Omar
271107/eso/hzkpresse/8h00
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22 novembre 2007 4 22 /11 /novembre /2007 15:32
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Moroni, mercredi 21 novembre 2007 (HZK-Presse)
– « Une guerre n’est jamais souhaitable et je ne la souhaite pas non plus, mais quand il y a des gens de haut niveau comme Monsieur Fransisco Madeira ou le président de l’union son Excellence Sambi qui continuent à dire qu’on va amener la guerre à Anjouan ce serait de notre part, irresponsable de ne pas prendre cette menace au sérieux et se préparer en conséquence », a déclaré le colonel Mohamed Bacar dans un entretien qu’il avait accordé le week-end dernier à l’aéroport de Ouani à des journalistes étrangers et dont HZK-Presse a pu entendre quelques extraits.
 
Déterminé à ne pas changer d’un iota sa position et à aller jusqu’au bout de sa logique en réponse à la résolution du président de l’union des Comores à mettre un terme au séparatisme, Mohamed Bacar affirme ne pas souhaiter voir le sang couler à Anjouan à condition que l’île ne soit pas « envahie. »
 
« Anjouan a déjà connu la guerre en 1997, je ne souhaite pas que le sang coule à Anjouan mais je ne croiserai pas les bras quand on nous envahira », a-t-il dit.
 
L’entretien de Mohamed Bacar avec les journalistes de la presse étrangère dont Mayotte Hebdo, a été diffusé mardi soir par RFO Mayotte, retransmis par une chaîne de télévision locale et suivi par quelques téléspectateurs depuis Mutsamudu, le lendemain de la diffusion sur les ondes de radio et télévision nationale des Comores d’un message à la nation du président de l’union des Comores Ahmed Abdallah Mohamed Sambi.
 
Selon Mohamed Bacar, « Madeira et le Président Sambi ont tué l’union des Comores et ils sont en train de l’enterrer. »
 
Interrogé sur la menace réelle d’un embargo envisagé qui peut être décidé dans quelques jours, l’actuel locataire de Daru-Nnajah, a en substance répondu que l’union africaine n’a jamais été capable de proposer la solution idéale à la crise comorienne. « Anjouan a déjà connu un embargo qui a été dur, dans une période où une épidémie de choléra sévissait dans l’île et que l’union africaine avait refusé aux Anjouanais l’accès aux médicaments », a-t-il ajouté.
 
Sans préciser la manière dont lui et son gouvernement se sont préparés pour faire face à une telle situation pour « la survie » de la population, puisque à en croire ses propos cela relève de la « stratégie » Mohamed Bacar a assuré qu’Anjouan dispose d’une quantité suffisante des produits de première nécessité qui permettra à la population  de traverser « la zone de turbulence. »
 
Selon un journaliste local, Mohamed Bacar pourrait s’adresser à la population de l’île, le 24 novembre prochain, pour annoncer « une décision très importante. »
 
Hamid Ahmed
201107/ha/hzkpresse/6h00
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17 novembre 2007 6 17 /11 /novembre /2007 08:24
HALIDI-BLOG-COMORES
 
Moroni, jeudi 15 novembre 2007 (HZK-Presse) Le ministre des relations extérieures vient de regagner Moroni au terme d’une visite de travail qu’il a effectuée à Madagascar où il a pu, selon lui, négocier et obtenir « un allègement des conditions et procédures de régularisation » de la situation des quelques 2000 étudiants comoriens confrontés depuis plusieurs mois à l’épineux problème des expulsions pour défaut de visa de séjour dans la Grande Ile (voir ICI).
 
« Nous sommes satisfaits d’avoir réussi à surseoir toutes les mesures d’expulsion jusqu’au 31 décembre prochain, en faveur de nos étudiants », a déclaré Ahmed Ben Said Jaffar qui vient de tenir ce jeudi une conférence de presse, pour répondre aux accusations portées contre le gouvernement sur la gestion de cette affaire.
 
Le chef de la diplomatie comorienne, visiblement satisfait, a même expliqué que cet accord de principe avec les autorités malgaches sera prochainement suivi par la tenue de la première Commission mixte comoro-malgache, qui se penchera sur plusieurs volets de la coopération bilatérale, notamment dans le domaine de l’enseignement supérieur.
 
Mais dors et déjà, chaque étudiant est tenu de régulariser sa propre situation, en réglant dans les délais convenus les arriérés de la période 2005-2006, pour pouvoir se réinscrire dans leurs établissements respectifs et passer les examens de fin d’année. Un compte bancaire a été même spécialement ouvert par notre ambassade à Antananarivo, et sera alimenté par les familles des étudiants, pour assurer le paiement des frais de visa [600 euros].
 
L’Etat n’exclut pas en revanche la possibilité de s’occuper d’une « éventuelle prise en charge des cas jugés nécessiteux », avec l’appui de certains pays amis, confie le ministre.
 
« L’arrêt des expulsions de nos étudiants était notre priorité, il faut s’en féliciter », ajoute le ministre, le reste viendra dans le cadre des discussions bilatérales engagées. Ce qui ne suffit pas à ses yeux pour justifier le cas de ceux qui ne respectent pas les lois du pays d’accueil, en menant des activités illégales de pure délinquance (proxénétisme, trafic de faux billets, etc.) 
 
Le ministre Jaffar a par ailleurs dénoncé ce qu’il considère comme des « manipulations politiciennes », autour de l’affaire des étudiants, faisant allusion au leader du parti Ridja qui envisageait leur rapatriement massif.
 
A propos de la crise anjouanaise, le chef de la diplomatie réfute les allégations faisant état d’une « compromission » du gouvernement central pour avoir dépêché à Mayotte un haut responsable, dans le cadre du suivi des sanctions individuelles décidées le 10 octobre dernier par l’Union africaine.
 
Un collectif d’associations de la société civile a en effet dénoncé la semaine passée dans un communiqué l’accord signé avec les autorités de Mayotte par directeur de cabinet de la présidence chargé de la défense, Mohamed Bacar Dossar, estimant que c’est une forme de reconnaissance du statut actuel de l’île, sous administration française (voir ICI).
 
« Aucune autorité comorienne ne cautionne l’occupation de Mayotte, mais dans le contexte actuel c’est le dénouement de la crise anjouanaise qui constitue notre principale priorité, et nous devons éviter l’amalgame et la confusion… » déclare Ahmed Ben Said Jaffar.
 
Quant à l’acheminement sur Mohéli des « clandestins » expulsés de Mayotte, il s’agirait selon le ministre d’une « mesure temporaire visant à contrôler la présence éventuelle de personnes ciblées, qui tenteraient de contourner l’embargo ».
 
Répondant à une question sur les drames en mer causés par les kwasa-kwasa entre Anjouan et Mayotte, le chef de la diplomatie estime que cela relève des discussions engagées avec Paris dans le cadre de la commission mixte franco-comorienne.
 
A propos de l’arrivée à Moroni cette semaine d’une mission du Fonds monétaire international (FMI), le conférencier affirme qu’elle « se rendra à Anjouan mais pas pour rencontrer les autorités illégales » de l’île. Son objectif serait « d’obtenir auprès des techniciens des différentes administrations les données économiques et financières actualisées », au même titre que celles des îles de Ngazidja et Mwali.
 
Un expert comorien proche du dossier confiait à HZK-Presse que l’élaboration d’un budget consolidé en cours de préparation et englobant les trois îles était « une étape importante dans les discussions avec le FMI en vue de la conclusion d’un programme, même si certains mauvais esprits suggéraient à tort un budget excluant Anjouan ».
 
El-Had Said Omar
151107/eso/hzkpresse/12h30
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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 19:47
HALIDI-BLOG-COMORES

Comores / Politique & institutions

Moroni, vendredi 2 novembre 2007 (HZK-Presse) : L’émissaire de l’Union africaine (Ua) Francesco Madeira, a tenu une conférence presse, conjointe avec le gouvernement de l’Union des Comores, cet après midi, au bureau de l’UA à Moroni, pour lancer « le comité de suivi des sanctions préconisées par le Conseil paix et sécurité (CPS) de l’Union africaine », touchant « au gel des avoirs financiers et à l’interdiction de déplacement aux îles et à l’étranger des 150 rebelles anjouanais listés ».

Ce comité, dit-il, est composé « des représentants du CPS de l’Union africaine, des pays de la région, du Sénégal et de l’Angola, membres du CPS et de l’Union des Comores ». Madeira affirme que « dès la semaine prochaine, nous allons toucher les pays de la région y compris Mayotte, pour se rendre compte sur place de la mise en oeuvre des sanctions ».

Le Brigadier Général tanzanien Daniel Igotri, commandant du contingent de l’armée tanzanienne déployée à Moroni, dans le cadre de la mission d’assistance électorale et sécuritaire (Maes), présent à la conférence, a invité la presse à assister au départ du « bateau patrouilleur qui quittera le port de Moroni demain samedi à 11 heures du matin, pour atteindre les eaux anjouanaises afin de contrôler les bateaux et navires, entrant et sortant de l’île rebelle et qui sont susceptibles de transporter les séparatistes ».

L’émissaire de l’Union africaine, Francesco Madeira a indiqué que « l’ordre a été donné aux militaires de l’Union africaine d’arrêter les personnes visées par les sanctions si elles s’y trouvent. Le bateau patrouilleur est équipé pour répondre à toute attaque ou riposter à toute provocation des rebelles ».

Sur un ton ferme, l’émissaire de l’Union africaine, parlant du colonel Mohamed Bacar, pour l’intransigeance dont il fait preuve avec les autres autorités rebelles de l’île, qui « n’a pas varié depuis 10 ans », a déclaré également que « quelque chose doit être cassé et on va le casser ».

Le directeur de cabinet de la présidence de l’Union, chargé de la défense nationale, Mohamed Bacar Dossar, a précisé, que « ces mesures courent jusqu’au délai fixé de 45 jours, avant la mise en ouvre du blocus total maritime et aérien, qui risque de pénaliser la population toute entière. Nous demandons à Mohamed Bacar de revenir à la raison et de permettre la tenue des élections dans des conditions de transparence pour épargner aux anjouanais des souffrances inutiles ».

Dossar, indique par ailleurs, « la disposition du gouvernement de l’Union à s’ouvrir aux discussions sur les institutions, mais dans un cadre légal ». « Sitôt les institutions démocratiques mises en place dans l’ensemble du pays, souligne-t-il, il sera possible de faire des aménagements constitutionnels, de discuter du partage de compétences entre les îles et l’Union et de la bonne gouvernance ».

 « Le colonel Mohamed Bacar, renchérit-il, ne peut prétendre ouvrir des négociations dans des formats rejetés par la communauté internationale. La seule alternative qui lui reste est de permettre la tenue des élections à Anjouan sous la supervision de l’Union africaine dans des conditions d’équité, de transparence et de liberté ».

Sur le sujet des liaisons téléphoniques coupées qui ont agité l’île d’Anjouan et occasionné des mouvements de troupes dans l’île, le directeur de cabinet a rassuré que « c’est une panne technique d’antenne de relais à Moroni qui a provoqué la panique, la situation va se rétablir demain ».

Le chef de bureau de l’Union africaine à Moroni, Mourad Taiati, a livré à la presse la teneur des communiqués de l’Union européenne et les Etats-Unis, solidaires aux sanctions de l’Ua, aux efforts entrepris pour permettre la tenue des élections libres à Anjouan.

Ahmed Bobah

021107/ab/hzkpresse/17h00

 
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15 août 2007 3 15 /08 /août /2007 15:33
Crise anjouanaise : H.Kaambi et son «gouvernement » déterminés à conduire Anjouan aux élections
 
 
 
Moroni, mardi 14 août 2007 (HZK-Presse) – Le gouvernement de transition et de libération de l’île autonome d’Anjouan formé la semaine dernière à Moroni s’est fait interdire l’accés à la salle de conférence de l’hôtel Le Moroni, a-t-on appris de sources proches de l’hôtel, mardi en fin d’après-midi.
 
Son président, Houmadi Kaambi, qui devait y tenir ce mardi une conférence de presse a fini par recevoir les journalistes à la résidence de l’un de ses membres , M. Arbabidine Mohamed au quartier de Hamramba à Moroni.
 
"Un homme qui disait parler au nom des autorités du gouvernement de l'Union des Comores nous a appelé pour nous signifier de fermer la salle, précisant que cette conférence de presse n'a pas obtenu les autorisations requises", a dit en présence du reporter de La Gazette des Comores, une réceptionniste à M. Abdou Saïd, le ministre des Finances du gouvernement anjouanais en exil à Moroni.
 
Le ministre Abdou Saïd qui a refusé gentiment de reprendre les 30.000 FC déjà payés pour la location de la salle, s'est dit troublé de ce geste incompréhensible des autorités de l'Union des Comores, assurant la jeune femme qu'il allait revenir prendre son argent mais après la rencontre avec les journalistes.
 
"Je ne veux pas commenter un acte que je ne comprends pas", a répondu le président Houmadi Kaambi précisant qu'il n'existait aucun problème entre les vues de son équipe et celles des autorités centrales "même si nous ne sommes pas toujours compris par certains".
 
Réagissant aux propos qui prêteraient aux membres de ce gouvernement "en exil", un moyen de lever des fonds auprès du gouvernement de l'Union des Comores, le ministre Abdou Saïd a laissé entendre que l'objectif n'est pas cela.
 
"Nous demandons, il est vrai, l'aide de tous les Comoriens mais pour nous appuyer dans la réflexion et les conseils qui nous sont très précieux", a déclaré Abdou Saïd, qui a souligné que son gouvernement ne souffre pas de problème d'argent même s'il n'en dispose pas.
 
Appuyant ses propos, l'argentier du gouvernement anjouanais en exil à Moroni a indiqué aux journalistes que le conseil des ministres se fait dans ce salon d'une maison en construction, celle de M. Arbabidine Mohamed.
 
Sans se prendre pour le général de gaulle, le ministre des Finances de Houmadi Kaambi a rappelé les difficultés du général puis homme d'Etat français qui a libéré la France à partir de Londres dans des conditions de vie et de travail qui étaient des plus difficiles et des moins confortables.
 
"Nous nous sacrifions pour Anjouan", a-t-il dit avant de poursuivre : "dans ce genre de combat, y a-t-il une place pour le confort et pour l'argent ? Non, je ne le crois pas". 
 
« Mon intention n’est pas d’être, demain, candidat à la présidence de l’île autonome d’Anjouan », a dit Houmadi Kaambi. Le numéro un du gouvernement opposé aux rebelles dirigés par Mohamed Bacar a déclaré qu’une fois Anjouan débarrassée de ses tortionnaires il doit « conduire l’île à des élections libres, démocratiques et transparentes et redonner aux Anjouanais leur dignité bafouée par les sbires de Mohamed Bacar ». 
 
Balayant d’un revers de la main, les allégations selon lesquelles, ce gouvernement aurait eu la bénédiction du président Sambi, le ministre Arbabidine Mohamed a dit : « nous n’avons consulté personne. Nous sommes mus tout simplement par le fait que la crise n’a que trop duré, Anjouan souffre dans sa chair. Il nous faut en finir avec le séparatisme ».
 
La formation de ce gouvernement a suscité un « débat assez passionnée », selon le président Houmadi Kaambi qui s’est dit « beaucoup conforté » et très content d’avoir, lui et ses compagnons, pris cette grande décision politique.
 
Il faut souligner, enfin, que le président Kaambi qui a dressé une liste des malheurs qui frappent les Anjouanais, a indiqué que la réussite aux examens dans l'île rebelle, aujourd'hui, tient à l'épaisseur de l'enveloppe réclamée par certaines autorités aux parents des pauvres candidats aux divers examens (6e, BEPC et baccalauréat).
 
"Voilà le danger auquel fait face l'enfant anjouanais d'aujourd'hui". Ce serait peut-être la raison qui pousserait les rebelles à refuser l'organisation commune du baccalauréat sur l'ensemble des îles et sous contrôle du ministère de l'Education nationale.
 
Source : Mohamed Hassani - 140807/ha/hzkpresse/17h00
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31 juillet 2007 2 31 /07 /juillet /2007 18:32
CRISE D"ANJOUAN : Conférence de presse de l'Envoyé Spécial de l'Union africaine, Monsieur Francisco Madeira du 28 juillet 2007
 
Vous trouverez ci –dessous le compte rendu de la conférence de presse de l’envoyé spécial de l’UA publié par le blog comores4
 
 
«Je vous dis, le bateau de Monsieur Bacar commence à s'effondrer et ceux qui sont dans ce bateau là, c'est mieux qu'ils sautent sinon, ils vont s'effondrer avec ». Madeira

Le samedi 28 juillet 2007, l'Envoyé Spécial de l'Union africaine, Monsieur Francisco Madeira avait convié la presse à une conférence dans les bureaux de l'Union africaine à Moroni, avant de prendre l'avion ce même jour pour Addis-Abeba où il doit remettre son rapport.

Dans cette conférence, Monsieur Madeira a soulevé plusieurs points. Pour lui, la crise comorienne est un problème d'Etat et pas un problème personnel.

« Nous estimons et nous sommes convaincu que le problème d'élections et de la légitimation de Monsieur Bacar est un problème d'Etat et pas un problème personnel entre Bacar et qui ce soit. C'est pourquoi, on ne peut pas accepter que Monsieur Bacar n'accepte pas de se soumettre à la volonté du peuple au scrutin populaire », a-t-il indiqué. S'adressant à Monsieur Bacar, Madeira estime qu'« à partir du moment où vous commencez à vouloir prendre le pays en otage, que vous voulez arrêter tout le processus et que vous empêchez que les investissements viennent ici, vous cessez de faire partie des solutions de la crise ». Monsieur Bacar est devenu la clé du problème et nous « devons régler ce problème d'une façon efficace. Ça n'a rien à voir avec Mohamed Bacar en tant que personne », mais il s'agit du destin de ce pays. « Personne n'est autorisée à devenir un empêchement au fonctionnement normale des institutions et aux efforts de ce peuple » de vouloir sortir de cette crise, a-t-il insisté.

« Ce processus, poursuit-il, n'a pas commencé avec Monsieur Bacar, il y avait un certain Monsieur qui s'appelle Foundi puis Abeid, mais ils sont tous partis. Il y avait aussi un certain Monsieur qu'on appelle Elbak et Fazul. Donc, que ce soit Mourade ou Madeira, que ce soient les ambassadeurs de Chine ou de France, mais sachez que ce pays va perdurer et ce peuple va arriver à son destin. L'Union africaine est là. Et tant que Monsieur Bacar continue à défier la volonté du peuple, il est perdant ».

Après cette brève présentation, Madeira s'est dit prêt à répondre à aux questions et que les journalistes peuvent poser des questions à tous les membres de la communauté internationale présents dans la conférence de presse et à la Commission de l'Union africaine à Addis-Abeba. « Ça appartient à cette Commission de décider quelle doit être l'action décisive pour résoudre ce problème tenant compte des réponse qu'on a eu [des deux parties]», a-t-il précisé.

Interrogé sur ce que compte faire l'Union africaine actuellement, Madéira explique qu'il va présenter son rapport qui « tiendra compte, non seulement aux faits actuels, mais de ce qui s'est passé, quelle est la position d'Anjouan et celle de l'Union, la position des personnalités des institutions, des corps constituants de ce pays, mais aussi de faire savoir quelles sont les possibilités qui s'ouvrent pour qu'il [le Conseil de Paix et sécurité] puisse prendre une décision d'une manière informée et en connaissance des causes ». Et d'ajouter, après « les contacts que j'ai eu avec TOUTES les institutions, tout le monde condamne l'attitude de Monsieur Bacar ».

Madeira s'en est pris à Bacar en s'étonnant et se posant plusieurs interrogations. « Quel est son problème ? Il dit qu'il accepte la constitution, il dit qu'il accepte les institutions ! Ce qui lui convient, il accepte et ce qui lui convient pas, il n'accepte pas ! C'est incroyable ! », s'exclame-t-il. Il ne voit pas dans quel contexte on peut s'asseoir avec Monsieur Bacar, « son mandat a expiré et il veut s'asseoir avec ceux qui ont été élu ! Monsieur Sambi a été élu les présidents des îles autonomes de Mohéli et Grande-Comore ont été élu, et lui il va s'asseoir avec ses gens là comme qui ? Avec quelle capacité ?!!! »

« A partir du moment où on refuse de reconnaître le droit du peuple de dire que nous voulons être dirigé par celui-ci, là on se demande mais vous [Bacar] représentez qui là ? Peut être qu'il y a une grande puissance qu'on ne connaît pas ... Je vous dit qu'on va en discuter avec cette puissance là et je suis sur qu'on peut s'entendre avec elle. Je vous dis, le bateau de Monsieur Bacar commence à s'effondrer et ceux qui sont dans ce bateau là, c'est mieux qu'ils sautent sinon, ils vont s'effondrer avec », poursuit Madeira.
 
Au sujet de l'action de l'Ua pour régler ce conflit, Monsieur Madeira a énuméré les efforts de son organisation de 1997 à nos jours allant de la résolution du problème de l'indépendance d'Anjouan, aux négociations actuelles en passant par l'organisation d'élections libres. Il a souligné qu'il faudrait admettre les acquis malgré les difficultés actuels. « Ne me dites pas que ce sont des échecs. De toute façon je ne suis pas ici pour des succès personnels, je suis ici en tant qu'un agent d'une organisation. Ce n'est pas moi qui perds, je ne perds jamais, je parle au nom de mon organisation. S'il y a quelqu'un qui va perdre c'est cette organisation là, c'est [aussi] l'Union des Comores. Cette organisation n'est pas là pour s'accaparer des Comores ou pour s'y imposer...Heureusement je suis une pièce de rechange valable. Chez moi on m'accepte et j'en ai un bon boulot. Ne vous en faites pas, je n'ai rien à gagner ici. Ceux qui pensent que je fais des combines avec certaines puissances pour des intérêts personnels, ils s'y trompent complètement, je ne fais que ce que l'Union africaine veut. Le jour où l'Ua dira que ce n'est pas nécessaire, je serais prêt à faire mes valises. Si je commence à devenir un problème, je ferais mes bagages et je m'en irais ».

Quant à la façon de résoudre les conflits d'une manière générale, Madeira souligne que « la communauté internationale y compris l'Ua a sa manière de faire les choses et cela ne veut pas dire qu'elle ne fait rien. Elle a estimé qu'il fallait épuiser tous les moyens pacifiques et négocier pour régler ce problème et ce à plusieurs reprises. S'il faut changer de vitesse ça appartient à eux de le faire ». Nous ne sommes que des messagers et « on leur dit ce que nous pensons que ça peut se faire, mais la décision leur appartient». Effectivement on est devant une « difficulté mais pas du tout devant une défaite. On n'a pas encore montré toutes nos armes. Je vais transmettre le message à mes supérieurs et c'est au Conseil de Paix de prendre la décision. Effectivement il ne va pas accepter la défaite », a-t-il conclu.

L'ambassadeur de France, Monsieur C. Job, a pris la parole à la demande de Madeira.


C. Job, a insisté sur le fait qu'« il faut épuiser toutes les possibilités pacifiques et les possibilités de convictions avant d'envisager d'autres solutions. Je ne vous ferrais pas l'injure de vous rappeler que les diplomates et la diplomatie soient pour mettre en œuvre la totalité des possibilités pacifiques et non pour pousser à faire la guerre ».

Et de prendre l'exemple du Darfour, « depuis plus de 4 ans, plus d'une centaine de millier de personnes se sont déplacées, plus de 100 mille personnes ont été tuées et regardez la difficulté de la communauté internationale, à résoudre le problème et même à intervenir. Personnellement je ne le crois pas ». Et pour le cas des Comores, « on confond très souvent l'origine du problème qui est comorien avec la capacité et la rapidité de la communauté internationale à résoudre les problèmes comoriens », a-t-il conclu.
 



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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 15:50
Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)
 
Comores / Politique & institutions
Crise anjouanaise : Conférence de presse du coordonnateur de l'Union à Anjouan et du président de l'assemblée de l'île :
« Etre séparatiste n’est pas un péché »
 
Moroni, mardi 19 juin 2007 (HZK-Presse) – « Etre séparatiste n’est pas un pêché », a déclaré, hier à Moroni, Houmadi Kambi, au cours d’une conférence de presse conjointe avec le coordonnateur du gouvernement à Anjouan, Anissi Chamsidine. Kambi Houmadi, rappelle-t-on, a été président de l’assemblée de l’île autonome d’Anjouan, avant d’être démis de ses fonctions par le président rebelle de l’île, le colonel Mohamed Bacar.
 
Ayant réussi à regagner l’île de Ngazidja après avoir longtemps vécu caché dans son Nuymakélé natal, c’est en compagnie du coordonnateur du gouvernement central dans l’île rebelle d’Anjouan, que Houmadi Kambi a tenu une conférence de presse, hier à Moroni.
 
Ne cachant rien de son passé séparatiste et s’en disant presque même sans regret, l’ancien président de l’assemblée d’Anjouan, a déclaré : « ma position aurait été celle d’hier », répondant ainsi à un journaliste lui ayant demandé quelle aurait été sa position, aujourd’hui, s’il était encore président de l’île ‘‘milki’’ (propriété personnelle) d’Anjouan.
 
L’ancien président de la chambre des députés d’Anjouan ne voudrait pas que l’on s’attarde sur le passé. « Mohéli et Ajouan étaient là, voyaient faire sans un mot, sans aucune action ». Pour M. Kambi tout le monde a sa part dans le séparatisme, mettant dans le même paquet, Anjouanais, Mohéliens et Grand-comoriens.
 
« Si je n’étais pas séparatiste, je n’aurais pas approché Mohamed Bacar, je n’aurais pas su ce que je sais de lui, je n’aurais pas été président de l’assemblée et pouvoir l’empêcher de faire encore plus de mal que ce qu’il a fait », s’est défendu Houmadi Kambi devant les journalistes.
 
Décrivant la situation actuelle à Anjouan, son compagnon Anissi Chamsidine a insisté sur ce qu’il convient de faire à Anjouan à présent. « Mohamed Bacar ne peut entendre qu’un seul langage, celui de la force », a-t-il dit. Le coordonnateur du gouvernement central a rappelé les multiples et diverses conférences, les nombreux accords signés et jamais respectés par le colonel rebelle, les défis lancés aux autorités nationales et le mépris affiché vis-à-vis de la communauté internationale.
 
« La population d’Anjouan a été trompée en 1997 en prenant les armes pour les remettre aux forces séparatistes commandées par Mohamed Bacar qui les a retournées contre eux », a dit M. Chamsidine, ajoutant : « Tout le problème, aujourd’hui, est de récupérer ces armes. C’est cela notre objectif ».
 
M. Hassani
190607/mh/hzkpresse/12h00
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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 11:16
Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
 
Comores / Politique & institutions
Conférence de presse de F. Madeira :
Il est inacceptable que le président Bacar se comporte en rebelle  
    
Moroni, lundi 14 mai 2007 (HZK-Presse) Le colonel Mohamed Bacar a quitté les bureaux de Dar-Najah, siège de l’exécutif d’Anjouan, vendredi 11 mai dernier, quelques heures après la signature de l’accord « fixant les dispositions transitoires relatives à la fin de mandat du président de l’île autonome d’Anjouan et valables jusqu’à la prise de fonction du nouveau président élu ».
 
Cet accord de sortie de crise est l’aboutissement d’une intense activité diplomatique déployée au lendemain des violences militaires survenues dans l’île le 2 mai, et qui ont coûté la vie à un militaire de l’armée nationale de développement (AND).
 
Au cours d’une conférence de presse, tenue à Moroni samedi dernier, l’envoyé spécial de la Commission de l’Union africaine, Francisco Madeira, qui a conduit la mission de médiation aux cotés de l’ensemble des représentants de la communauté internationale en poste à Moroni [Afrique du Sud, Chine, France, Libye, Madagascar, Union européenne, Ligue des Etats arabes, Pnud], s’est félicité des résultats obtenus, tout en réaffirmant « la condamnation ferme et unanime » des agissements du président sortant d’Anjouan.
 
Une occasion de rendre public le contenu de l’accord signé à Mutsamudu entre Mohamed Bacar pour le gouvernement de l’île autonome d’Anjouan, le vice président Ikililou Dhoinine au nom du gouvernement central, Francisco Madeira pour l’Union africaine et Samir Hosni, représentant du secrétaire général de la Ligue des Etats arabes.
 
Dans son premier article, l’accord stipule que « le colonel Bacar accepte la décision de la Cour constitutionnelle constatant la fin de son mandat de président de l’île autonome d’Anjouan depuis le 14 avril ».
 
La question de l’intérim a été aussi réglée dans l’accord, par la désignation « en conseil de ministres de l’île parmi les ministres de ce gouvernement », de la personnalité chargée de conduire la transition, en la personne de Halidi Dhoihirou, que la Cour constitutionnelle a installée le jour même au Palais de Patsy.       
 
L’autre fait marquant du dénouement de la crise d’Anjouan est sans doute la mise à l’écart du ministre Djanfar Salim, qui « cesse d’être membre du gouvernement de l’île », et contraint par l’article 5 de l’accord de ne plus « exercer aucune autre fonction officielle pendant la période électorale ». Il est considéré comme le numéro deux du pouvoir du colonel Bacar. 
 
Devant la gravité de la situation d’Anjouan, la communauté internationale avait deux options, explique l’envoyé spécial de l’Union africaine, soit envoyer une force pour désarmer le colonel Mohamed Bacar, ou bien négocier avec lui un règlement du conflit, dit-il. « Nous pensons qu’il s’agit d’un problème politique qui doit être réglé politiquement », ajoute M. Madeira.
 
Le colonel Bacar, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle des 10 et 24 juin prochain, « devrait s’estimer heureux, fait observer l’envoyé spécial de l’Union africaine, d’avoir échappé à la prison et par le fait qu’il puisse se présenter aux élections ».
 
Le recours à la force des armes contre l’autorité de l’Etat par le colonel Bacar était « inacceptable » aux yeux de la communauté internationale, car agir ainsi c’est « se comporter en rebelle » dit-il.
 
Si le président sortant avait refusé de se plier aux conditions de cet accord, la communauté internationale aurait cherché d’autres voies et moyens d’y mettre un terme, a-t-il répondu aux journalistes, avouant une certaine « lassitude » des partenaires extérieurs.   
 
« Que faire du président sortant et de ses soldats ? » S’interroge le diplomate, qui estime que les efforts de la communauté internationale n’ont pas été inutiles, et que les cinq navettes effectuées entre Anjouan et Moroni en une semaine pour trouver un compromis entre l’Union et les autorités insulaires, ont permis de « remettre le pays dans la situation d’avant le 2 mai ».
 
« C’était notre objectif, poursuit-il, car notre mission n’était pas de dire qui a tort ou qui a raison ». La situation d’Anjouan était arrivée à un point où « personne ne pouvait infléchir la position du colonel Bacar, ni l’obliger à lever le couvre feu qu’il avait instauré, ni même libérer les militaires faits prisonniers », rappelle l’envoyé spécial, qui reconnaît que l’accord du 11 mai dernier ne règle pas encore tous les problèmes à l’origine de cette crise à répétition.
 
Pour avoir suivi de près le dossier de la crise comorienne depuis 6 ans, F. Madeira considère que le partage des compétences entre l’Union et les entités insulaires reste la source de tous les conflits actuels.
 
A en croire l’ancien ministre mozambicain, les lois votées par l’Assemblée de l’Union [mise en place en juin 2004, ndlr], sont généralement favorables aux chefs des exécutifs des îles élus en 2002, parce que ces derniers disposent d’une confortable majorité parlementaire.                       
 
Et l’envoyé spécial de déplorer la persistance des ces crises à rebondissement qui ne font que retarder le développement économique et social du pays, dans « une société encore trop politisée ». 
 
Sans fournir des chiffres précis, Madeira confirme l’arrivée d’une force de sécurisation des élections, surtout à Anjouan où l’actuel commandant de la force de gendarmerie, sera secondé par un expert militaire international pendant la période électorale et jusqu’au 31 juillet 2007, comme le prévoit la résolution du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine en date du 9 mai dernier.
 
El-Had Said Omar
140507/eso/hzkpresse/7h00
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11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 12:50
Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
 
Comores / France
Conférence de presse de l’ambassadeur C. Job :
La coopération française respecte le cadre institutionnel d’une fédération et non d’une confédération d’Etats
   
Moroni, jeudi 10 mai 2007 (HZK-Presse)« Un pays qui n’est pas en mesure de financer ses propres élections est-il réellement indépendant ? », s’interroge d’entrée de jeu l’ambassadeur de France en Union des Comores, face à la presse nationale qu’il a conviée hier soir à un entretien voulu « franc et sans langue de bois ».
 
Et Christian Job de citer le chiffre de 450.000 euros (221 millions francs comoriens), qu’apporte son pays au budget des présidentielles des îles des 10 et 24 juin prochain, plaçant la France au rang de premier contributeur, devant l’Union européenne et le Pnud.
 
Le diplomate français exprime la « grave préoccupation » de son pays et de l’ensemble de la communauté internationale sur la tenue des élections y compris à Anjouan où règne une tension politique depuis les violences militaires de la semaine dernière. « La France a énergiquement condamné » ces actes dirigés contre l’armée nationale de développement (AND) par la force de gendarmerie d’Anjouan (FGA), rappelle-t-il.
 
Paris n’entretient « aucune relation bilatérale avec Anjouan », poursuit M. Job, pour qui les actions de son pays avec chacune des îles autonomes de l’Union des Comores « s’inscrivent dans le seul champ d’intervention de la coopération décentralisée ».
 
Des relations « respectueuses » du cadre institutionnel comorien « d’une fédération et non d’une confédération d’Etats », explique un représentant de la France quelque peu « scandalisé » que son pays soit l’objet « d’accusations rocambolesques », soupçonné d’ingérence dans les affaires comoriennes.
 
Christian Job rejette « cette absurdité » qui ferait croire que son pays puisse être « suspecté de déstabiliser les Comores, d’instruire des militaires de Bacar [chef de l’exécutif de l’île d’Anjouan dont la fin du mandat depuis le 14 avril dernier a été constatée par la Cour constitutionnelle, ndlr], et même de fournir des armes et des mercenaires… »
 
Justifiant la suspension « temporaire » de la coopération sanitaire entre le centre hospitalier de Mayotte et celui d’Anjouan, à la demande des autorités de Moroni, l’ambassadeur de France dit déplorer cette situation qui risque de retarder la mise en place de nombreux projets de coopération décentralisée avec les îles autonomes.
 
Selon la version officielle, un couple de coopérants français en poste à Anjouan avait été soupçonné à tort d’héberger des mercenaires, qui seraient en réalité deux médecins ORL en tournée médicale dans l’île.   
 
Revenant sur la tenue des élections, le diplomate français exprime le souhait que le calendrier électoral établi par la Commission électorale nationale soit respecté. Paris y apportera son appui au coté de l’Union Africaine et de l’Afrique du Sud, le pays coordonnateur. « Le scrutin doit impérativement avoir lieu à la Grande-Comore et à Mohéli, le cas échéant », dit-il.
 
Mais poussant plus loin son analyse de la crise comorienne, M. Job estime qu’après 31 ans dépendance, « il serait temps que les comoriens prennent leur destin en main et qu’ils apprennent à se parler pour sortir de cette crise permanente ». Les récents événements d’Anjouan sont selon lui « le dernier soubresaut d’un conflit séparatiste qui n’a pas été résolu ».
 
Le risque d’un blocage du processus électoral était à ses yeux évitable si les autorités comoriennes savaient s’y prendre à temps. « Dans toute démocratie qui fonctionne les élections ont lieu avant la fin du mandat électif, pas après ! », lance l’ambassadeur.
 
S’exprimant sur l’affaire du détachement de Mayotte du code pays 269 attribué à l’ensemble des quatre îles de l’archipel des Comores, le représentant de la France se contente de prendre acte de la protestation du gouvernement comorien.
 
Concernant l’affaire de la Banque pour l’industrie et le commerce [Bic, du groupe français BNP-Paribas récemment reprise par la BRED-Banque populaire], condamnée le mois dernier par le tribunal de Moroni à verser 3 milliards fc (6 millions d’euros) à un de ses clients à titre de dommages et intérêts, Christian Job émet sa « ferme protestation pour la manière pas convenable de la conduite judiciaire » de ce contentieux commercial. Le dénouement de cette affaire « aura valeur de test pour la France », prévient-il. La Bic représente 13% des intérêts français aux Comores, rappelle-t-on.           
 
A propos du départ annoncé du lieutenant-colonel Said Hamza pour la France, où il devrait suivre une formation à l’école de Guerre, le diplomate français confirme l’annulation de l’inscription, suite au limogeage de celui qui a été jusqu’au 2 mai dernier le chef d’état-major de l’armée comorienne. « Pour le moment aucun autre officier comorien n’ira à sa place », ajoute-t-il.
 
Quant à la participation de Mayotte aux prochains jeux des îles de l’Océan indien, M. Job dément toute information sur une éventuelle remise en cause de l’accord déjà conclu entre Moroni et Paris.
 
Enfin, sur le cas des expulsions massives des comoriens des autres îles opérées à Mayotte, l’ambassadeur renvoie la balle à la partie comorienne qui n’aurait pas pris d’initiative dans le cadre des conclusions de la dernière réunion de la Commission mixte franco-comorienne d’avril 2006, sur les aménagements à apporter à la gestion des « mouvements de populations » entre les îles.
 
« Cela aurait permis d’éviter les souffrances qu’endurent de nombreuses familles, dans le respect des législations en vigueur et des droits de l’homme », conclut-il.   
 
Commentant l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république française, le diplomate assure qu’il n’y aura pas de flexion dans la coopération bilatérale. Paris tiendra son engagement de l’ordre de 88 millions d’euros en faveur des Comores, annoncé à la conférence des bailleurs de fonds de décembre 2005 à Maurice, et formalisé en novembre dernier à Moroni par la ministre française de la coopération à travers le Document cadre de partenariat, tient à rappeler C. Job.    
 
El-Had Said Omar
100507/eso/hzkpresse/7h00
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