95EME REUNION DU CONSEIL SUR LA SITUATION AUX COMORES + NOTRE COMMENTAIRE
I. INTRODUCTION
1.
Lors de sa 95ème réunion tenue le 10 octobre 2007, le Conseil a fait
siennes les recommandations soumises, conformément à son communiqué
PSC/PR/Comm (LXXXVII) du 13 août 2007, par la réunion du Comité
ministériel des pays de la région tenue au Cap, en Afrique du Sud, le
18 septembre 2007. A cet égard, le Conseil a décidé d'imposer, pour une
période initiale de 45 jours, un certain nombre de sanctions
(restrictions sur les déplacements, gel de fonds, autres avoirs
financiers et ressources économiques) aux autorités illégales d'Anjouan
et à toutes autres personnes qui entravent le processus de
réconciliation aux Comores. En outre, il a été décidé de surveiller
toutes les liaisons aériennes et maritimes en provenance ou à
destination d'Anjouan afin de s'assurer qu'elles ne bénéficient en
aucune façon aux autorités illégales d'Anjouan, en ayant à l'esprit la
nécessité de limiter, dans toute la mesure du possible, l'impact de ces
mesures sur la population civile.
2. Afin de faciliter la mise en œuvre de ces sanctions, le Conseil a:
-
décidé de réviser le mandat de la Mission d'assistance électorale et
sécuritaire de l'Union africaine aux Comores (MAES), et demandé à la
Commission d'entrer en contact avec les pays contributeurs de troupes
en vue du déploiement rapide de troupes additionnelles et d'autres
personnels pour faciliter la mise en œuvre du mandat révisé de la
Mission [paragraphes 6 et 7] ;
- invité la Commission et le
Gouvernement de l'Union des Comores à entreprendre une campagne de
sensibilisation en direction de la population anjouanaise pour
notamment expliquer que le seul objectif poursuivi est de restaurer une
situation normale à Anjouan [paragraphe 8] ;
- ordonné la mise
en place à Moroni d'un mécanisme approprié de suivi des sanctions et
demandé à la Commission de prendre les mesures nécessaires pour
renforcer le Bureau de liaison de l'UA à Moroni, afin de lui permettre
de jouer le rôle attendu de lui, et de mobiliser les ressources
requises à cet effet [paragraphe 9] ; et
- demandé au Président
de la Commission de saisir formellement un certain nombre
d'organisations pour solliciter leur appui et celui de leurs Etats
membres en vue de la mise en œuvre de la décision du Conseil
[paragraphe 10].
3. Le présent rapport rend compte des mesures
prises par la Commission pour assurer le suivi de la décision du
Conseil, ainsi que des réactions des partenaires de l'UA, telles
qu'enregistré
marche à suivre en vue d'atteindre les objectifs fixés par le Conseil
sur la base des recommandations des pays de la région, à l'expiration
de la période initiale de 45 jours.
II. ETAT DE MISE EN ŒUVRE DE LA DECISION DU CONSEIL
4.
Comme indiqué plus haut, le Conseil a demandé à la Commission de
prendre nombre de mesures pour faciliter l'application de sa décision.
Les paragraphes qui suivent font le point de l'état de mise en œuvre
des différents aspects de la décision du Conseil.
a)
Communication de la décision à tous les acteurs concernés et
mobilisation de l'appui de la communauté internationale [paragraphes 5
et 10]
5. Le 11 octobre 2007, la Commission a transmis le
communiqué du Conseil à tous les Etats membres de l'UA, pour les
informer des mesures prises à l'encontre des autorités illégales
d'Anjouan. Une communication a également été envoyée au Bureau de
Liaison de l'UA à Moroni, qui, à son tour, a formellement informé le
Gouvernement de l'Union des Comores.
6. Le 25 octobre 2007,
j'ai écrit au Secrétaire général de la Commission de l'Océan Indien,
Monique Andreas Esoavelomandroso ; au Secrétaire général de la Ligue
des Etats arabes, Amr Moussa ; au Secrétaire général des Nations unies,
Ban Ki-moon ; au Secrétaire général de l'Organisation de la Conférence
islamique, Ekmeleddin Ihsanoglu ; au Secrétaire général de
l'Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf ; ainsi
qu'au Secrétaire général du Conseil de l'Union européenne et Haut
Représentant pour la Politique étrangère et de sécurité commune, Javier
Solana, et au Commissaire européen au Développement et à l'Aide
humanitaire, Louis Michel. Dans ces lettres, j'ai sollicité le soutien
déterminé de ces organisations et celui de leurs Etats membres pour
faciliter l'aboutissement des efforts de l'UA. S'agissant plus
particulièrement des Nations unies, j'ai demandé au Secrétaire général
de bien vouloir transmettre ma lettre et le communiqué du Conseil aux
membres du Conseil de sécurité pour leur information et action
appropriée en appui à la décision du Conseil.
b) Finalisation de la liste des individus et entités soumis aux sanctions [paragraphe 5 (c)]
7.
Le 16 octobre 2007, le Gouvernement de l'Union des Comores, en
collaboration avec le Bureau de Liaison de l'UA à Moroni, a élaboré une
liste initiale d'individus et d'entités soumis aux sanctions. Cette
liste, qui comprend notamment les membres du Gouvernement de fait et
d'autres institutions de l'Ile d'Anjouan (Commission insulaire
électorale et Cour d'appel, en particulier)
civil du Colonel Mohamed Bacar, Président auto-proclamé de l'Ile, et
d'autres personnalités (membres de l'Assemblée législative insulaire,
commerçants, etc.), a été par la suite formellement communiquée à tous
les Etats membres, pour qu'ils prennent immédiatement les mesures
nécessaires pour empêcher l'entrée ou le passage en transit sur leurs
territoires respectifs des individus concernés et gèlent, tout aussi
immédiatement, les fonds, autres avoirs financiers et ressources
économiques appartenant à ces individus et aux entités affectées par
les sanctions. La liste a également été transmise aux Nations unies, à
l'Union européenne et à ses Etats membres, à la Ligue des Etats arabes,
à la Francophonie, à la Commission de l'Océan Indien et à
l'Organisation de la Conférence islamique, pour information et suite
utile.
8. Le Gouvernement comorien, en collaboration avec le
Bureau de Liaison de l'UA, a mis à jour la liste mentionnée plus haut,
qui comprend maintenant 168 individus et entités. Au moment de la
finalisation du présent rapport, des dispositions étaient entrain
d'être prises pour sa transmission à tous les Etats membres, ainsi
qu'aux membres concernés de la communauté internationale.
c) Renforcement de la MAES [paragraphe 7]
9.
Du 10 au 14 novembre 2007, j'ai dépêché en Tanzanie et au Soudan une
délégation dirigée par mon Envoyé spécial et comprenant des
fonctionnaires de la Commission, pour discuter avec les autorités de
ces deux pays des modalités de renforcement de la MAES. En Tanzanie, la
délégation a rencontré le Ministre des Affaires étrangères, Bernard
Membe, accompagné de responsables militaires et civils. Au Soudan, la
délégation a rencontré le Ministre délégué chargé des Affaires
étrangères, Elsmani Elwasila, ainsi que des représentants du Ministère
de la Défense.
10. Aussi bien la Tanzanie que le Soudan ont
réitéré leur appréciation des efforts que déploie l'UA pour régler
durablement la crise comorienne, ainsi que l'engagement de leurs
Gouvernements respectifs à appuyer ces efforts. Le Ministre tanzanien a
fait part de la disposition de son pays à fournir des troupes
additionnelles, étant entendu que la Commission devrait mobiliser les
ressources financières et logistiques requises auprès d'autres Etats
membres, de manière à conférer un caractère continental à la Mission.
Il a souligné la nécessité de tout faire pour que l'élection à la
présidence de l'Ile d'Anjouan se tienne avant la fin du mois de
décembre 2007 au plus tard. Pour leur part, les interlocuteurs de mon
Envoyé spécial à Khartoum ont indiqué que la requête du Conseil en vue
du renforcement de la MAES serait transmise aux autorités compétentes
pour examen et la suite utile à donner.
11. Pour sa part, la
Commission poursuit ses efforts en vue de la révision du concept
d'opération de la MAES et de l'identification des moyens logistiques
requis, notamment en ce qui concerne les moyens navals. Au moment de la
finalisation de ce rapport, la Commission s'apprêtait à organiser une
réunion technique à cet effet. En attendant, la MAES a entrepris, le 3
novembre 2007, une première patrouille navale destinée à vérifier le
respect des mesures prises par le Conseil s'agissant des restrictions
sur les liaisons maritimes en provenance ou à destination d'Anjouan. A
cet égard, il convient de préciser que le bateau utilisé est à usage
civil et, comme tel, n'est pas adapté à ce type de mission ; en outre,
la Mission n'a pas de personnels marins formés pour ce type
d'opération. Par ailleurs, des éléments de la MAES ont été déployés aux
ports et aéroports de Moroni et de Mohéli en vue de renforcer le
contrôle des liaisons maritimes et aériennes en provenance et à
destination d'Anjouan.
d) Campagne de sensibilisation de la population anjouanaise [paragraphe 8]
12.
La Commission a détaché auprès de son Bureau de Liaison à Moroni, pour
un mois, un spécialiste de la communication, pour travailler à
l'élaboration d'une campagne de sensibilisation, tel que recommandé par
le Conseil. Sur un plan plus technique, et à la suite de la
confiscation par les autorités illégales d'Anjouan des équipements et
matériels qui permettaient d'assurer le relais des programmes de la
radio et de la télévision comoriennes, des dispositions ont été prises
en vue de réorienter les émetteurs positionnés en Grande Comore,
l'objectif étant de pouvoir atteindre directement les populations
anjouanaises.
13. En ce qui concerne la campagne proprement dite,
les notabilités religieuses, les représentants de la jeunesse et des
organisations féminines ont été mis à contribution pour mieux faire
comprendre à la population comorienne les objectifs poursuivis à
travers l'imposition de sanctions aux autorités illégales d'Anjouan.
Ainsi, une émission quotidienne a été créée au niveau de la radio pour
leur servir de forum. Une autre émission radiophonique interactive (en
langue nationale) a aussi été créée en vue de permettre à la diaspora
et à l'ensemble de la population comorienne de participer au débat. A
cet effet, des numéros d'appels gratuits ont été ouverts et un
journaliste comorien expérimenté choisi pour animer l'émission. Des
spots publicitaires en langue nationale ont aussi été réalisés et sont
diffusés dans les émissions musicales et autres de la radio pour
expliquer aux populations que les sanctions ne visent que les autorités
de fait d'Anjouan.
14. Mon Envoyé spécial a aussi été l'invité
du journal synchronisé de la radio et de la télévision comoriennes pour
mieux expliquer les mesures prises par le Conseil. Des conférences de
presse sont également organisées périodiquement par le chef du Bureau
de Liaison de l'UA aux Comores, et des communiqués de presse sont
publiés à la suite de chaque réunion du Mécanisme de suivi des
sanctions.
e) Mise en place du Mécanisme de suivi des sanctions et renforcement du Bureau de Liaison de l'UA [paragraphe 9]
15.
Afin d'assurer la mise en place effective du Mécanisme de suivi des
sanctions, la Commission a formellement saisi les Etats membres de l'UA
concernés, à savoir les pays de la région et les pays contributeurs de
troupes à la MAES, ainsi que l'Angola et le Sénégal, en leur qualité de
représentants du Conseil, pour leur demander de désigner leurs
représentants qui siègeront au sein de cette structure afin de pouvoir
participer effectivement à ses travaux à Moroni. Certains des Etats
concernés ont déjà confirmé leur disposition à déléguer des
représentants à Moroni pour participer aux travaux du Comité. A la
demande de ces pays, la Commission est en train d'examiner dans quelle
mesure elle pourrait mobiliser les ressources requises pour faciliter
leur participation. D'autres pays représentés à Moroni par leurs
ambassades participent d'ores et déjà aux travaux du Mécanisme de suivi.
16.
Dans l'intervalle, j'ai dépêché mon Envoyé spécial pour les Comores,
Francisco Madeira, à Moroni, du 29 octobre au 9 novembre 2007, pour
discuter avec les autorités de l'Union des modalités d'application des
sanctions. Il a saisi cette occasion pour formellement mettre en place,
le 2 novembre 2007, le Mécanisme de suivi. Il me plaît d'informer le
Conseil que le Mécanisme est maintenant opérationnel ; il se réunit
tous les lundi et vendredi et à chaque fois que de besoin. Ce Mécanisme
dispose également d'une cellule en permanence au Bureau de Liaison de
l'UA à Moroni.
17. Une délégation du Comité de suivi,
comprenant mon Envoyé spécial, le chef du Bureau de Liaison de l'UA et
le Commandant de la MAES à Moroni, ainsi que le Directeur de Cabinet du
Président et le Secrétaire général du Gouvernement de l'Union des
Comores, s'est rendue à Mayotte, du 6 au 7 novembre 2007, pour discuter
avec les autorités locales des modalités d'application des sanctions.
L'Ambassadeur de France aux Comores a également accompagné la
délégation lors de cette mission. D'autres visites sont prévues dans
les pays de la région pour examiner avec les autorités concernées les
modalités d'un suivi adéquat des sanctions et la contribution qu'ils
pourraient apporter à cet égard.
18. La Commission est également
en train de prendre les dispositions nécessaires pour détacher du
personnel supplémentaire à Moroni pour appuyer l'action du Bureau de
liaison. A cet égard, des démarches ont été entreprises pour identifier
des experts qui pourraient être rapidement déployés à Moroni.
III. REACTIONS DES PARTENAIRES DE L'UA
19.
Depuis l'adoption par le Conseil de son communiqué du 10 octobre 2007,
nombre de pays et d'organisations ont exprimé leur appui à l'action de
l'UA, et souligné l'impératif de l'organisation d'élections libres,
transparentes et régulières à Anjouan, pour faciliter le processus de
sortie de crise. Les paragraphes qui suivent rendent compte des
réactions enregistrées à ce jour au niveau de la communauté
internationale.
a) Commission de l'Océan indien
20.
Réuni en session extraordinaire aux Seychelles, le 10 octobre 2007, le
Conseil de la COI s'est déclaré très préoccupé par la situation
provoquée par l'attitude des autorités de fait d'Anjouan. Le Conseil de
la COI a fait siennes les recommandations et conclusions du Comité
ministériel des pays de la région lors de sa réunion tenue en septembre
2007, et s'est d'avance solidarisé avec toute mesure et décision que
prendrait le Conseil pour le règlement rapide de la crise.
b) Etats Unis d'Amérique
21.
Dans un communiqué de presse du Département d'Etat daté du 16 octobre
2007, le Gouvernement américain a loué la décision de l'Union africaine
d'imposer des sanctions à l'encontre des autorités inconstitutionnelle
d'Anjouan, aux fins de restaurer la démocratie dans l'Ile. Le
Gouvernement des Etats Unis a exprimé son plein appui aux efforts
conjoints de l'Union des Comores et de l'UA visant à organiser des
élections libres et régulières à Anjouan aussi rapidement que possible,
et a lancé un appel aux autorités inconstitutionnelle
qu'elles coopèrent pleinement avec l'UA à cette fin.
c) Union européenne et ses Etats membres
22.
Dans une déclaration rendue publique le 23 octobre 2007, au nom de
l'Union européenne, la Présidence du Conseil européen a apporté son
plein appui aux décisions prises par le Conseil lors de sa réunion du
10 octobre 2007, en particulier les mesures adoptées à l'encontre des
autorités illégales d'Anjouan. L'Union européenne a rappelé son
attachement au respect de l'intégrité et de l'unité de l'Union des
Comores, et a réitéré la nécessité de l'organisation de nouvelles
élections à Anjouan sous la supervision de l'UA, conformément aux
recommandations faites par les pays de la région lors des réunions
tenues au Cap en juin et septembre 2007. L'Union européenne s'est
déclarée disposée à examiner toute assistance qu'elle pourrait apporter
à l'UA en vue de la mise en œuvre du communiqué du Conseil du 10
octobre 2007.
23. La 9ème réunion ministérielle de la Troïka
Afrique – UE, tenue à Accra, au Ghana, le 31 octobre 2007, s'est, elle
aussi, déclarée préoccupée par la persistance de la crise à Anjouan et
par ses conséquences politiques et socio-économiques. Les Ministres ont
réitéré leur appréciation des efforts inlassables déployés par l'UA
pour promouvoir une paix et une réconciliation durables. A cet égard,
la partie européenne a, de nouveau, exprimé son appui à la décision du
Conseil et sa disposition à examiner comment soutenir sa mise en œuvre.
24. Au terme de la
mission à Mayotte du Mécanisme de suivi mentionnée ci-dessus, la France
a rappelé son plein soutien aux décisions du Conseil, indiquant qu'elle
y apporterait toute sa contribution. Concrètement, il a été décidé d'un
commun accord d'accueillir provisoirement à Mayotte des inspecteurs
comoriens pour contrôler la circulation des personnes et des biens
entre Mayotte et Anjouan conjointement avec les autorités françaises.
Ces dernières ont également adopté le principe du transit par les Iles
autonomes de Mohéli et de Grande Comore des liaisons maritimes ou
terrestres entre Mayotte et Anjouan.
25. Dans une note
verbale datée du 15 novembre 2007, l'Ambassade de France à Addis Abéba
a informé la Commission que les personnes dont les noms figurent sur la
liste des individus à sanctionner (à l'exception des Franco-Comoriens)
font désormais l'objet d'une inscription dans le système français de
gestion des visas. Par ailleurs, afin d'empêcher que les Anjouanais
concernés ne se rendent dans un autre pays pour obtenir un visa
Schengen, la France envisage de demander à ses partenaires de l'espace
Schengen une consultation systématique pour toute demande de visa
émanent de ressortissant des Comores.
26. S'agissant des
sanctions financières, l'Ambassade a indiqué que les autorités
judiciaires françaises peuvent être sollicitées par leurs homologues
comoriens pour procéder au gel des avoirs dans le cadre des procédures
judiciaires contre les activités illicites. La France examine, par
ailleurs, à titre national, des dispositions préparatoires qui
pourraient être prises dans l'attente de la mise en place d'un
dispositif à l'échelle européenne.
c) Organisation internationale de la Francophonie (OIF)
27.
Dans une lettre datée du 5 novembre 2007, le Secrétaire général de
l'OIF, Abdou Diouf, après avoir rappelé que la Francophonie avait
clairement condamné l'élection à la présidence de l'Ile organisée par
les autorités d'Anjouan, s'est engagé à transmettre la demande de
soutien de l'UA à la mise en œuvre des sanctions décidées contre les
autorités illégales d'Anjouan aux Etats membres de l'OIF, à l'occasion
de la réunion des instances de la Francophonie prévues à Vientiane, au
Laos, le 19 novembre prochain. Il a indiqué qu'il restait disponible
pour œuvrer avec l'UA et les autres partenaires internationaux afin
d'obtenir le rétablissement de l'autorité de l'Etat comorien dans l'Ile
d'Anjouan, notamment par l'organisation d'une nouvelle élection à la
présidence de l'Ile, et de contribuer ensuite à rétablir une dynamique
de médiation sur les problèmes posés par les lois fondamentales
comoriennes et par la répartition des pouvoirs entre l'Union et les
Iles.
d) Ligue des Etats arabes
28.
Le 10 novembre 2007, le Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes
m'a adressé une lettre exprimant l'appui de la Ligue au communiqué du
Conseil du 10 octobre 2007. Il a indiqué que le Secrétariat de la Ligue
avait transmis à tous les Etats membres de la Ligue, aux fins de mise
en œuvre, le Communiqué du Conseil et la liste préliminaire des
individus et entités soumis aux sanctions. Il m'a, en outre, informé
que la Ligue discuterait de la question au niveau ministériel, afin
d'adopter une résolution contraignante pour les Etats membres en vue de
la mise en œuvre des sanctions contre les autorités illégales
d'Anjouan.
IV. OBSERVATIONS
29.
Alors que la décision du Conseil a reçu un accueil favorable de la part
du Gouvernement de l'Union et, d'une façon plus générale, des
populations comoriennes, les autorités illégales d'Anjouan ont réagi
avec défiance, qualifiant la réunion du 10 octobre 2007 de « non
évènement ». Les autorités illégales d'Anjouan continuent d'exiger la
tenue d'une table ronde inter-comorienne comme préalable à la tenue
éventuelle de nouvelles élections à Anjouan, qui seraient accompagnées
par la reprise du processus électoral en Grande Comore et à Mohéli.
30. Les
autorités illégales d'Anjouan ont annoncé avoir pris une décision
interdisant à nombre de hautes personnalités anjouanaises, y compris le
chef de l'Etat de l'Union, de séjourner dans l'Ile. D'autres
personnalités opposées aux autorités illégales d'Anjouan se sont vu
interdire de quitter l'Ile. Les autorités illégales d'Anjouan ont
également saisi de force des containers destinés à la Grande Comore et
à Mohéli que la compagnie maritime SPANFREIGHT avait transportés
directement à Anjouan, en violation de l'exigence du Mécanisme de suivi
de faire transiter par Moroni ou Mohéli, aux fins d'inspection, toutes
les liaisons aériennes et maritimes à destination et en provenance
d'Anjouan .
31. Certes, il est trop tôt pour dresser un
bilan exhaustif de l'impact des mesures décidées par le Conseil. Mais,
sur la base des indications recueillies par le Bureau de liaison de
l'UA à Moroni, il est incontestable que ces mesures ont accru
l'isolement des autorités illégales d'Anjouan et la pression qui
s'exerce sur elles pour qu'elles se soumettent aux exigences de l'UA et
de la communauté internationale dans son ensemble. Je me réjouis, en
outre, de constater que le communiqué du Conseil du 10 octobre 2007
bénéficie du plein appui de la communauté internationale.
32.
Les résultats atteints jusqu'ici sont d'autant plus appréciables que
tout le dispositif nécessaire en vue de la mise en œuvre effective des
mesures décidées par le Conseil n'est pas encore en place. En outre, un
certain délai s'est écoulé avant que les sanctions ne puissent
véritablement entrer en vigueur, délai lié au temps nécessaire pour
compiler la liste des individus et entités affectés par les sanctions,
et en assurer la transmission à tous les membres concernés de la
communauté internationale. Enfin, le dispositif de surveillance requis
n'est pas encore pleinement en place ; ce qui explique que des
violations des sanctions soient intervenues au cours de la période sous
examen.
33. Il convient de signaler ici la violation des
sanctions par la compagnie SPANFREIGHT, principal transporteur maritime
pour le compte des autorités illégales d'Anjouan. Malgré les mises en
garde de l'UA, cette compagnie continue, en effet, de desservir
directement Anjouan sans se conformer à la décision du Mécanisme de
suivi consistant à faire préalablement transiter par Moroni ou Mohéli,
pour inspection, tous les bateaux et vols en provenance ou à
destination d'Anjouan. Il convient en outre de mentionner le
déplacement du Président de l'Ile autonome de Ngazidja (Grande Comore)
à Anjouan. Cette visite a été condamnée par les autorités de l'Union,
qui n'avaient pas été préalablement consultées, ainsi que par la
majorité des Comoriens des trois Iles autonomes, toutes appartenance
politiques confondues, qui ont dénoncé ses conséquences négatives sur
les sanctions décidées par l'UA. Pour leur part, les autorités
illégales d'Anjouan à la recherche d'appuis intérieurs et extérieurs,
sans succès pour le moment, n'ont pas manqué de médiatiser et
d'exploiter cette visite.
34. A
la lumière de ce qui précède, il me semble approprié que, pour le
moment, le Conseil proroge les mesures contenues dans son communiqué du
10 octobre 2007, pour une période supplémentaire de 60 jours. La
Commission mettrait à profit cette extension pour oeuvrer avec les pays
contributeurs de troupes au renforcement de la MAES et rechercher, tant
auprès des Etats membres que des partenaires de l'UA, l'appui
nécessaire, y compris les moyens logistiques appropriées (moyens
aériens et navals), pour renforcer l'efficacité des sanctions et
prendre, le cas échéant, toutes autres mesures qu'exigerait la
situation.
35. Dans le prolongement de son
communiqué du 10 octobre 2007, le Conseil pourrait encourager les pays
de la région à poursuivre leurs efforts visant à trouver une solution à
la crise qui perdure aux Comores. Les pays de la région pourraient, à
la lumière des efforts déployés dans la mise en œuvre de leurs
recommandations et de la décision du Conseil, réexaminer la situation
et soumettre des recommandations. Les pays de la région pourraient
notamment continuer leurs efforts visant à persuader les autorités
illégales d'Anjouan, de la manière qu'ils jugeront la plus appropriée,
de la nécessité de se conformer à l'exigence des pays de la région et
du Conseil, à savoir la tenue d'une élection libre, transparente et
régulière, qui ouvrirait la voie à la recherche de réponses effectives
aux problèmes de gouvernance que connaît l'archipel, y compris les
insuffisances des arrangements constitutionnels actuels.
36.
Je voudrais remercier les pays de la région, les pays contributeurs de
troupes de la MAES, pour leur engagement continu et déterminé en vue du
règlement de la crise comorienne et les exhorter à ne ménager aucun
effort pour faciliter la mise en œuvre scrupuleuse de la décision du
Conseil. Je lance un appel à tous les Etats membres qui le peuvent pour
qu'ils apportent l'appui matériel et financier nécessaire pour que la
MAES puisse s'acquitter efficacement de son mandat. Je me réjouis de
l'appui apporté par nos partenaires au sein de la communauté
internationale, et leur demande de se mobiliser encore davantage en
appui aux efforts de l'UA.
source : africa-union.
COMMENTAIRES :
Comme nous l'avions déjà dit dans ce blog, L'UA (Union Africaine) se moque des Comoriens.
Il appartient au Président de l'Union des Comores et à son gouvernement de prendre leurs responsabilités avant qu'il ne soit trop tard. A défaut, ils doivent en tirer les conséquences juridiques.
Seule, une solution militaire est appropriée pour regler définitivement cette crise. Et contrairement à ce qui est dit ici ou là, l'AND est capable d'accomplir avec succes cette mission.
le peuple comorien en a marre de continuer à boire ce bouillon de blabla à l’africaine sans aucun résultat positif.
La moquerie a des limites !
Halidi Allaoui