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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 23:17

Pour tous ceux qui ne connaissent pas le nouveau chef de l'Exécutif d'Anjouan, ci-dessous un article  publié par le journal Alwatwan du 02  juillet 2008


Qui est Moussa Toybou?

Portrait du nouveau président d’AnjouanQui est Moussa Toybou?
L'ingénieur de 46 ans, qui vient d'être élu à Anjouan, entend mettre à profit, dans ces nouvelles fonctions, ''une expérience technique de terrain et une expérience politique qui peuvent entrer en synergie''

Au cours de la campagne électorale, le nouveau président de l'île d'Anjouan se présentait aux journalistes venus à sa rencontre comme un homme de terrain et d'expérience. L'ingénieur de génie civil, né en novembre 1962 à Ongojou* et formé en Algérie, avait connu, successivement, les arcanes du pouvoir et les dures réalités de l'arrière pays.
Il a été, un temps, directeur de cabinet d'un ministère puis ministre de l'équipement sous le régime du regretté Said Mohamed Djohar. Mais, il a passé l'essentiel de sa carrière sur le terrain à Anjouan notamment en tant que directeur des travaux publics et puis ingénieur principal du Fonds d'appui au développement communautaire (Fadc) au niveau de l'île.
S'il avait été écrit quelque part que Toybou serait président d'Anjouan, il n'en demeure pas moins qu'il le doit largement au coup de pouce du président de l'Union, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi avec le soutien du Mouvement citoyen pour la justice et le progrès (parti du président). Le chef de l'Etat avait, en effet, exhorté ses amis à aider l'enfant du Nyumakele, qui était resté, jusque-là, assez peu connu sur la scène politique. Au cours des meetings comme celui de Pomoni, les orateurs se sont souvent référés au président Sambi, considéré comme un gage de succès.
C'est pourquoi, certains ont pu dire que cette victoire était indissociable du président de l'Union qui avait mis sa crédibilité dans la balance.
Interrogé sur les raisons de ce choix du chef de l'Etat en marge d'un meeting lors de la campagne du premier tour, le président élu a répondu : ''Le président Sambi m'a dit qu'il votera pour moi. Les autres candidats voulaient également que le président Sambi les soutienne. Mais comme le programme du président est axé sur la reconstruction de l'île et que je suis un ingénieur de construction qui a fait ses preuves dans ce pays, il a estimé que je suis l'homme le plus capable de mettre en oeuvre son programme''.
Au cours de ses meetings, M Toybou semblait sûr de son approche du développement d'Anjouan : ''Je connais les mécanismes qui peuvent sortir Anjouan du sous développement puisque j'ai une expérience acquise dans différentes régions de l'île'', disait-il.
Quant à ce qui le distingue de son rival, Mohamed Djaanfari, le nouveau président d'Anjouan a donné cette explication au cours d'une interview : ''La différence entre moi et Mohamed Djaanfari est que je sais ce qui peut sortir les Anjouanais du sous développement. J'ai vécu ici, j'y ai acquis une expérience'' en mettant en avant ses acquis d'ancien directeur des travaux publics et d'ingénieur principal du Fonds d'appui au développement communautaire. Il affirme avoir ''l'avantage d'une expérience technique de terrain et une expérience politique qui peuvent entrer en synergie''.
Au chapitre de ses priorités, la réconciliation parmi les Anjouanais. Au cours de la campagne, Toybou a promis de travailler, une fois élu, à ''la réconciliation entre Anjouanais en vue de préserver la paix civile car sans la réconciliation et la paix civile, l'île d'Anjouan ne peut pas décoller''.
Pour lui, l'unité nationale des Comores doit être défendue et préservée mais, en même temps, ''Anjouan a besoin d'avoir ses droits au sein de l'Union''.
Au cours d'un entretien lors de la campagne du premier tour, il avait affirmé souhaiter la réhabilitation des anciens cadres de Mohamed Bacar au nom de la réconciliation et parce qu'ils sont utiles. ''Je suis pour leur réhabilitation.
Certains sont de grands cadres expérimentés qui peuvent servir l'île. Si parmi eux, il y en a qui ont commis des exactions, la justice fera son travail mais j'estime qu'il faut des preuves pour cela''.

Ali Moindjié
Al-watwan N° 1105 du 2 juillet 2008


*Ongojou est un village qui se trouve dans la région de Gnoumakelé dont l'homme politique le plus connu est feu Chaharane Saidali qui nous a quitté le 07 mai dernier (Voir ICI)
Quelle coincidence ! Le saviez vous ? L'ancien chef de l'Exécutif de l'île, Mohamed Bacar et  le nouvel élu, Moussa Toiybou ont fait les mêmes classes, de la séconde à la terminale, au lycée de Mutsamudu. Et voila que l'un succède à l'autre. Espérons qu'ils n'ont pas  aussi appris ensemble la même façon de gérer l'île !

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1 juin 2008 7 01 /06 /juin /2008 19:45

 

(A droite : Ahmed Ben Omar lors de la signature de la convention)

Une très bonne nouvelle pour toute la communauté ouanienne !

L’AGEO (Association Gestionnaire de l’Eau d’Ouani) fait partie des douze associations et organisations communautaires des Comores sélectionnées à l’issue d’un premier appel à proposition lancé en juillet 2007 par  le programme de coopération décentralisée (PCD), Institution chargée de  gérer les fonds de l’Union Européenne pour le  financement  des activités des associations et collectivités locales.


La convention signée  par L’AGEO représentée par son Président, Monsieur Ahmed Ben Omar (surnommé Ahmed Ranga) et le PCD le 30 avril dernier concerne  un projet de réhabilitation  du système d’alimentation en eau potable de la commune d’Ouani estimé à 34 500 000 francs (70 408,16 euros). L’Union Européenne  va financer ce projet à hauteur de 30 954 000 francs (63171,43 euros) et l’apport de la communauté ouanienne  s’élève à 3 500 000 francs (7142,86 euros).


Concrètement,  la réhabilitation  concernera  le captage qui permettra d’éliminer les fuites existantes et isoler les eaux probablement polluées des eaux de source  ainsi que les conduites d’adductions aux moyens de pose de ventouses et de réalignement des conduites afin de procurer aux conduites d’adductions existantes les capacités maximales de transport.


Les travaux  qui dureront  16 mois consisteront  aussi à renforcer le réseau de distribution par une conduite en PEHD DN90 de longueur 1500ml pour pallier au manque perpétuel d’approvisionnement en eau au quartier bas de Ouani qui reste sous alimenter durant toute l’année .


La convention signé e prévoit enfin l’équipement de l’Association de Gestion de l’Eau de Ouani (AGEO) (outils de plomberie, matériel informatique…) et la mise en place d’une campagne de sensibilisation  destinée à la population  sur la situation actuelle et la situation projetée afin qu’elle adhère à la philosophie du projet.


 
Ce  projet  permettra  d'augmenter le débit, d'améliorer la distribution et d'initier un début de privatisation de l'eau de la commune d’Ouani.


Voilà enfin un rêve qui se réalise pour  toute la communauté ouanienne. Car ce problème  crucial  et désagréable de l’alimentation d’eau  dans la commune d’Ouani  persiste   depuis au moins deux décennies en dépit de la mobilisation et des efforts de tous.


Toutefois, tout n’est pas réglé. En effet, le réservoir qui est en phase de délabrement n’est pas pris  en charge par ce projet.  D’où la nécessité de multiplier les  démarches  et de maintenir la mobilisation (Associations, diaspora, individus…) afin d’obtenir  un autre  moyen de financement si les Ouaniens veulent  clore définitivement ce dossier.


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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 16:07

Comores / Politique & institutions

 Mutsamudu, mardi 8 avril 2008 (HZK-Presse)Après avoir été interdit de séjour dans l’île d’Anjouan depuis son dernier voyage qui remonte au 17 avril 2007, le président de l’Union des Comores Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a été accueilli sur l’île le samedi dernier en « père de la libération d’Anjouan et de l’unité retrouvée » par des milliers d’Anjouanais venus de tous les coins de l’île et du pays, a constaté HZK-Presse.

 De l’aéroport de Ouani, situé à trois kilomètres de la capitale où il était attendu pour un premier discours, à Mutsamudu en passant par le village de Mirontsy, plusieurs personnes attendaient dans la rue le passage du cortège présidentiel, a-t-on observé.

 A Mutsamudu, le président Sambi a eu droit à un bain de foule, estimée à cinq mille personnes qui étaient rassemblées sous un soleil de pic au stade de Missiri « trop petit » pour contenir tout le monde.

 Aucun incident  n’a été signalé autour et dans le stade. Un important dispositif de sécurité y a été déployé.

 Au nom de tous les Anjouanais, « je déclare enterré aujourd’hui le séparatisme et je compte avec votre collaboration, cultiver l’équité et le droit » a dit le président Sambi devant la foule.

 « Tout acte revêtant un caractère séparatiste ne sera toléré et sera sanctionné conformément aux lois en vigueur », avait laissé entendre avant le président de l’Union des Comores, le chef de l’autorité de transition d’Anjouan, Lailizamane Abdou.

 Ce voyage du chef de l’état dans l’île intervient un peu plus d’une semaine seulement après le succès de l’intervention militaire du 25 mars dernier, menée conjointement par l’armée nationale de développement et une coalition des troupes tanzaniennes et soudaniennes sous la bannière de l’Union africaine, pour chasser Mohamed Bacar et son gouvernement du pouvoir et rétablir l’ordre institutionnel.

 Mohamed Bacar dont la réélection le 10 juin 2007 à la présidence d’Anjouan n’a pas été reconnue ni par le gouvernement de l’Union  ni par l’Union africaine s’était maintenu au pouvoir par la force, empêchant de fait le fonctionnement normal des institutions de l’Union dans l’île.

 Le succès de l’opération « Démocratie aux Comores » a redonné confiance à la population de l’île dont les droits fondamentaux furent quotidiennement bafoués plusieurs mois durant, par l’ex-régime rebelle.

 Depuis son arrivée à Anjouan, le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi n’a pas chômé. Il  a reçu et continue de recevoir différentes délégations des habitants de l’île et des catégories socioprofessionnelles.

 Hamid Ahmed
080408/ha/hzkpresse/6h00

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4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 12:38


Après la liste du nouveau gouvernement de l'île d'Anjouan, nous vous présentons ci-dessous la composition du  cabinet de la présidence de l’île :

- Directeur de cabinet : Mohamed Soula
- Secrétaire général :    Mouayad
Said Ibrahim
- Conseiller juridique : Maître Ahmed Maandhui alias Lezamed
- Conseiller militaire :  Commandant Combo Ayouba
- Conseiller politique   : Miftahou Abdallah

 HALIDI - BLOG - COMORES

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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 16:11
Le nouveau chef de l'exécutif de l'île par intérim d'Anjouan, Monsieur LAILIZAMANE ABDOU CHEIK fraîchement investi le lundi dernier a rendu public, hier après midi, son équipe gouvernementale composée de sept secrétaires généraux. Fini le titre pompeux et confus  de " Ministres" insulaires !

Ils sont chargés d'expédier les affaires courantes en attendant l'organisation d'un nouveau scrutin "présidentiel" sur l'île.

Ci-dessous la liste des membres :


M. Claude Ben Ali
Secrétaire général chargé du département des finances, du plan, de l'économie, du commerce, du travail, de l'emploi et de la promotion de l'entreprenariat féminin

M. Ahmed Souf

Secrétaire général chargé du département de la justice, de la sécurité intérieure, de la fonction publique et des reformes administratives

M. Nassuf Ali

Secrétaire général chargé du département de l'agriculture, de la pêche, de l'environnement, de l'aménagement du territoire, des infrastructures, de l'urbanisme et de l'habitat

M. Mohamed Said Houmad

Secrétaire général chargé du département de l'énergie, des mines, de l'industrie, des investissements, de la micro-finance et de la coopération décentralisée

M. Nourdine Fadhula

Secretéiare général chargé du département des affaires islamiques, de la communication, des droits de l'homme et des Relations avec les institutions législatives

M. Sidi Mascati

Secrétaire général chargé du département des transports, des postes et télécommunications et du tourisme

M. Abdou Salami

Secrétaire général chargé du département des affaires sociales, de la recherche, des arts, de la culture, de la jeunesse et des sports

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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 22:24

Le  chef de l’exécutif  par intérim de l’île d’Anjouan s’appelle   Lailizamane Abdou Cheik .  Il est originaire de la ville d' Ouani où il est surtout connu sous le surnom de Chocolat ou Mikidari.  Cet ancien footballeur et basketteur de l'équipe Faigaffe club  est nommé aujourd’hui à cette fonction  avec mission d'organiser, dans un délai de trois mois, un nouveau scrutin sur l'île, dont l'ex- chef de l'exécutif Mohamed Bacar vient d’être chassé du pouvoir par l'armée comorienne appuyée par des forces africaines de l'UA

Monsieur Lailizamane sera officiellement investi demain.

Le nouveau Chef de l’Exécutif d'Anjouan, 48 ans, est titulaire d'un DEA en droit international obtenu à l'université d'Etat de Kiev en Ukraine . Il a aussi fait  l'Ecole régionale supérieure de la magistrature de Port-Novo, au Benin.

Il était jusqu'à sa désignation à la tête d'Anjouan dimanche, le président de la cour d'appel d'Anjouan, ce qui constitutionnellement en fait le remplaçant du "président de l'île".

 

HALIDI – BLOG - COMORES

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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 20:25

A l’heure qu’il est, le Colonel Mohamed Bacar n’est toujours pas retrouvé. Demain, les recherches seront renforcées par les miltaires de l’AND et leurs alliés.

Beaucoup de rebelles sont arrêtés ou se sont rendus dans l’après midi. Ce qui a grossi le rang des prisonniers qui étaient estimés à 118.  

L’état major de l’AND et  ses alliés ont consacré une partie de l’après midi à l’installation du PC des opérations à Mutsamudu en le déplaçant de Fomboni.

Affaire à suivre.

HALIDI – BLOG – COMORES / 26 mars 2008  20h20

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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 14:45

RECTIFICATIF aux dernières infos d'Anjouan ci-dessous :

Nous avons enfin réussi à joindre un de nos correspondants par téléphone à Ouani il y a 15 mn :

Des sources sûres nous indiquent que c'est en fait le frêre de Mohamed BACAR, le colonel ABDOU BACAR, chef d'état major de la FGA qui est arrêté il y a 2 heures, à Mirontsy ainsi que son beau frêre Toyfani Moini.

Un petit bilan à Ouani :

Une femme, victime d'une balle perdue est morte hier dans le quartier de Sabenani qui jouxte le village de Barakani.

Il y a eu aussi 8 blessés + des arrestations des proches du pouvoir Bacar (Moussianbou, le maire de  Ouani, Monsieur Abdallah Bacar "Ministre de la Justice", Hadji Abdallah Bacar Nomane, Monéma, un membre de la FGA

HALIDI-BLOG-COMORES 26-03-08 16h00

DERNIERES INFOS D’ANJOUAN :

 

le Vice-président de l’Union des Comores , chargé de la Santé, de la Solidarité et de la Promotion du Genre, Monsieur IKILILOU DHOININE vient d'être designé pour administrer provisoirement l'île d'Anjouan dans l’attente de l’organisation des élections du chef de l’exécutif de l’île en mai prochain. Son investiture aura lieu le vendredi prochain.

Un gouvernement de transition sera mis en place d'ici à la fin de semaine, a déclaré le porte-parole du gouvernement comorien, Abdourahim Said Bakar, à l'issue d'un Conseil des ministres à Moroni.


Selon des rumeurs persistantes, Mohamed Bacar serait arrêté avec certains de ses fidèles sur les hauteurs de Mirontsy. Une information à prendre avec les précautions d’usage. Car certaines sources parlent plutôt d’une localisation à Mirontsy. Toutefois l’assaut pour l’arrêter n’aurait pas encore eu lieu. L’objectif de l’AND est de l’avoir vivant.

 

HALIDI-BLOG-COMORES
26/03/2008 14h45

 

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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 13:16

En bref :

Certains dignitaires du régime de Mohamed Bacar dont Djanfar Salim et le roi Fort qui tentaient de fuir seraient arrêtés.

Caambi Ali yachourtu se serait rendu

Quelques résistances de la FGA sont constatées à Barakani, sur les hauteurs de Wani, où se trouvent la résidence privée de Mohamed Bacar et  une grande partie de son armement, au carrefour de Wani qui mène vers la RTA et à Mirontsy où se trouve le célébre camp militaire de la FGA appelé "Pentagone".

Il est certain que le port de Mutsamudu est sous le contrôle de l'AND. Ce qui a permis à celle ci de décharger tout son matériel.

HALIDI - BLOG - COMORES
le 25/03/2008 à 13h20 (heure de Paris)
 

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27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 22:31
ANJOUAN : SILENCE, ON TORTURE !
 
torture1.jpgPendant que l’on prend plaisir à boire ce bouillon amère de blabla offert par « nos amis » (quelles gentillesse et générosité !), les voyous et preneurs d’otages de l’île d’Anjouan continuent à torturer librement tous les civils qui osent s’opposer à eux. En témoigne ces photos qui nous sont transmises par la Fondation Comorienne des Droits de l’Homme (FCDH). Il s’agit d’un patient originaire d’Anjouan torturé par les milices de Mohamed Bacar lequel est admis au centre hospitalier régional de Fomboni à MWALI. Selon la FCDH, il est  arrivé clandestinement par kwassa kwassa sur cette île le mardi 26 février 2008. Pour la sécurité des siens, la victime a demandé de garder l’anonymat.torture2.jpg
 
Les témoignages des torturés se multiplient depuis quelques jours à MWALI.
 
Quand est ce que chacun prendra enfin ses responsabilités afin de venir au secours de ces comoriens d’ANJOUAN avant qu’il ne soit trop tard ? Trop, c'est trop !
 
Halidi (HALIDI-BLOG-COMORES)
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