Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Presentation

  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
  • Contact

A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

Recherche

BIENVENUE SUR MON BLOG

NA MKARIBU HARI MWA YI BLOG YANGU 
Cet outil va me permettre de vous faire decouvrir mon pays natal  et partager quelques unes de mes passions.......à ma façon !!!!
 

Pour revenir à la page d'accueil  cliquez  ICI

Pour recevoir réguliérement les articles que nous diffusons, merci de vous inscrire à la newsletter (Attention : laissez les deux cases (newsletter et articles) cochées) .

Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

MESSAGE IMPORTANT :

 

DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.

 

MERCI DE VOTRE FIDELITE

 

 

CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

gala_final-_maquette--2-.jpg

A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 19:08

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

  


Moroni, jeudi 16 octobre 2008 (HZK-Presse)


– Ouverte mardi 14 octobre dernier, la première conférence des ministres de la fonction publique de l’Union et des îles autonomes a conclu ses travaux mercredi, en présence de leur collègue de Mwali (voire nos précédentes dépêches). L’initiative avait pour objectif de réduire la masse salariale de l’Etat jugé budgétivore, de l’ordre de 1,2 milliards de francs comoriens mensuellement sur des recettes de 800 millions.

 

 

A cet effet, et face à l’urgence de trouver des solutions concertées aux problèmes communs, les techniciens des ministères en charge de la fonction publique ont mis à profit les deux jours de travaux en atelier pour brosser un état de lieu de la situation, et envisager ensuite des actions à entreprendre en vue de parvenir dès 2009 à un niveau plus supportable de la masse salariale de notre appareil administratif.

 

2009 sera donc une année décisive, à en croire les organisateurs des assises de Hamramba, car placée sous le signe de la mise en chantier des grandes réformes, à travers la révision des cadres organiques, des quotes-parts des recettes des différentes entités, en passant au peigne fin l’ensemble des 11.000 agents par un contrôle physique et une vérification de l’authenticité des diplômes. L’objectif étant, selon le rapport des travaux, d’harmoniser les grilles indiciaires sur le plan national.

 

Chaque entité insulaire se doit par de prendre des mesures d’assainissement de ses effectifs et ce, pour éviter les doublons identifiés de part et d’autres. D’où les recommandations formulées par les conférenciers à l’endroit du directeur général de la fonction publique de l’Union, à arrêter temporairement les recrutements et à geler les intégrations des agents.

 

A cet effet, il a été sollicité qu’un forum des ministres de la fop soit institué afin de poursuivre la dynamique retrouvée à partir de cette première réunion. Autant dire que par delà les conclusions de cette conférence, ce forum sera consacré à « la maîtrise de la masse salariale ».

 

Ainsi, quelques recommandations ont été avancées à savoir le maintien du dialogue et de la concertation entre les ministères de la fop des îles et de l’Union. Toutefois, il a été souligné que les politiques gouvernementales doivent accorder une importance particulière à la question de la réforme administrative, en préservant à l’administration son « caractère impersonnel régi par les dispositifs législatifs et réglementaires ». 

 

De ce fait, la circulation des agents d’une entité à l’autre est recommandée et ce, en fonction d’une nouvelle matricule évitant ainsi les doublons notamment pour les agents originaires d’une île et affectés à l’Union. Ceci étant, la mise en place des organes prévus dans le statut général de la fop doivent être opérationnels (conseil supérieur de la fop, conseil médical …).

 

Autant de recommandations qui n’ont qu’une seule motivation, la maîtrise effectifs des agents de l’Etat. « L’impact attendu serait néanmoins limité, selon un participant, à la réduction des mouvements du personnel et non plus aux dépenses ostentatoires que les autorités politiques se permettent pour des raisons électoralistes ».

 

Notamment celles liées à la superstructure politique, entraînées par la création des nouveaux ministères (11 millions de francs par mois) pour chaque ministère, l’augmentation à 43% des effectifs des agents des ambassades (39 agents à 69) et bien d’autres missions extérieures inopinées, pendant que les arriérés de salaire continuent à s’accumuler.

 

A. Nabahane

161008/an/hzkpresse/15h00

 

 

 

Partager cet article
Repost0
12 juin 2008 4 12 /06 /juin /2008 10:48

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Comores / Société

Fonction publique :

20 mois d’arriérés de salaires engloutis dans la dette intérieure

 

Moroni, mardi 10 juin 2008 (HZK-Presse) – En alignant janvier, février, mars, avril et mai, cela totalise bien cinq des six premiers mois de salaire de l’année 2008 qui ne sont pas versés aux quelques 12.000 fonctionnaires et agents de l’Etat. En termes comptables c’est l’équivalent de 6 milliards de nos francs qui sont retirés de la circulation monétaire, un chiffre qui explique à lui seul le véritable malaise social qui gagne de larges couches de notre société.

 

La crise sociale aux Comores s’articule autour de la question cruciale des arriérés de salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat qui comptabilisent, selon le secrétaire général du syndicat des agents de la santé, « environ 20 mois d’impayés, couvrant les années 1995 à 2008 ». Ce qui représente la bagatelle de quelques dizaines de milliards de nos francs, soit la quasi-totalité de notre budget annuel.

 

Pour résorber cette situation et favoriser l’accès du pays dans la catégorie des petits Etat insulaires à désendetter, la Banque Mondiale et le FMI auraient conseillé les autorités politiques de réduire le train de vie de l’Etat, particulièrement sa superstructure politique, en mettant l’accent sur la liquidation de la dette extérieure et intérieure aujourd’hui totalisant plus de 120 milliards de francs. Et ce, en tenant compte du budget réel de l’Etat, selon un mécanisme de régularité des salaires.

 

A cet effet, un cabinet d’audit financier avait mené une évaluation de la situation de cette fameuse dette intérieure et remis son rapport depuis trois à quatre ans, en collaboration avec le trésor public. Mais ce qui est certain, les autorités ont dû geler son mécanisme d’épuration, arguant d’autres priorités telles la mise en place d’un processus de régularité des salaires des fonctionnaires, la liquidation de la dette extérieure auprès des institutions financières internationales et autres créanciers bilatéraux des Comores.

 

Tout est tombé à l’eau, et l’on renoue avec l’accumulation de nouveaux arriérés, dont les cinq mois d’impayés de janvier à mai 2008, sur la seule année 2008 en cours. De quoi susciter amertume et interrogations chez le fonctionnaire qui ne parvient plus à joindre les deux bouts, face à la flambée des prix des denrées de première nécessité.

 

La  seule alternative pour sortir le pays de l’étau du surendettement insupportable pour les finances publiques, reste l’effacement de la dette extérieure, dont le processus semble bien engagé auprès de la Banque africaine de développement, un impératif pour soigner l’image du pays à l’extérieur selon le leitmotiv du Président de l’Union.

 

Pour sa part, la Confédération des Travailleurs Comoriens (CTC) a, dans un une lettre ouverte adressée au président Sambi, et publiée à Moroni le 26 mai dernier, accusé les autorités nationales d’entretenir une série de crises : « le pays est contraint d’adopter des politiques et mesures restrictives montées de toutes pièces par le FMI et la Banque Mondiale dans le cadre multilatéral et certains pays au niveau bilatéral ».

 

La CTC réclame non seulement d’être considéré comme premier partenaire de l’Etat auprès des institutions internationales, mais elle propose aussi au chef de l’Etat de passer à l’action par de véritables reformes dans l’objectif de faire émerger « des institutions judiciaires opérationnelles, des services sociaux à la portée de tout comorien et juguler la cherté de la vie », et garantir l’équité envers des superstructures à la hauteur des moyens de l’Etat. »

 

La Ctc défend à travers son plaidoyer que l’on ne prenne pas les victimes des systèmes politiques que sont les fonctionnaires pour responsable de « l’incapacité des gouvernements d’apporter des solutions aux différents problèmes qui gangrènent le pays ». Les leaders syndicaux espèrent ainsi désamorcer une « bombe à retardement » qui couve, nous a confié le secrétaire général du Synas. Ils appellent les autorités de l’Union et des îles à s’attendre sur les questions d’intérêt général telle que la relance du mécanisme de paiement et de régularité des salaires.

 

Pour Chabane Mohamed, secrétaire général du Snpc (syndicat des professeurs au niveau de Ngazidja) a dans un communiqué daté du 22 mai dernier averti l’opinion, en affirmant « qu’il ne suffit pas de faire des diagnostics », et qu’il importe à ses yeux de trouver vite « des remèdes » à cette grave crise sociale accentuée par la détérioration du pouvoir d’achat, dans un contexte économique marqué par une série de pénuries alimentaires et des hydrocarbures.

 

Autant dire que la colère des leaders syndicaux est loin de s’apaiser, malgré le succès enregistré le 1er mai dernier par l’amorce d’un nouveau dialogue social avec les pouvoirs publics et le patronat comorien.

 

A. Nabahane

100608/an/hzkpresse/12h00

 

Partager cet article
Repost0
24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 21:26
Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)


Moroni, jeudi 23 août 2007 (HZK-Presse) : Par arrêté n°07-39/FOP,
daté du 7 août dernier, le ministre de l'Union chargé de la Fonction
publique a pris la décision de licencier 112 fonctionnaires et autres
agents de l'administration publique pour abandon de poste. Interrogé
par La Gazette des Comores, le ministre Mourad Said Ibrahim a affirmé
qu'il s'agit d'un « acte normal et justifié au regard de la situation
individuelle de chacun de ces fonctionnaires » dont la plupart se
trouvent à l'extérieur depuis plus de 12 mois consécutifs, « sans
motif juridiquement valable de leur part ».

Sur la liste annexée à l'arrêté dont nous publions un large extrait,
on trouve des anciens hauts fonctionnaires de l'Etat qui ont assumé
des fonctions ministérielles sous le régime du colonel Azali
Assoumani, notamment l'ancien ministre des relations extérieures,
Mohamed Elamine Soeuf (matricule 80109C) et Mzé Cheih Oubeidi
(matricule 10703E) qui sont actuellement en France, ou Mohamed Abdou
Madi (matricule 30808I) qui a rejoint le pouvoir séparatiste du
colonel Mohamed Bacar à Anjouan.

La mesure n'aurait « aucune considération à caractère politique »,
assure le ministre de la Fonction publique, qui place son action dans
le « processus global d'assainissement du fichier de la FOP », entamé
depuis plusieurs mois avec l'appui technique et financier des
partenaires extérieurs, à travers le projet APP (Administration
publique performance).

Les 112 fonctionnaires remerciés avaient déjà été prévenus depuis
trois mois, par les services compétents, par voie de courrier de mise
en demeure leur rappelant que leur période de disponibilité ayant
expiré « ils ne pouvaient plus continuer de prétendre avoir droit à un
salaire et autres avantages attachés à leur poste budgétaire resté
vacant ou non occupé », explique Mourad Said Ibrahim, dans l'entretien
qu'il nous a accordé hier jeudi, en marge des débats parlementaires
sur les quatre projets de lois déposés par le gouvernement sur statut
de la magistrature, l'imprescriptibilité des détournements de fonds
publics, la lutte contre la corruption et la criminalisation des
agressions sexuelles.

Pour le garde des sceaux chargé de la Fonction publique, il faut «
oser en finir avec le laxisme et l'absence de rigueur dans la gestion
de l'Etat », aussi bien au niveau des ressources humaines que
financières, avec comme conséquence le dérapage des dépenses publiques
essentiellement absorbées par une masse salariale qui atteint le
chiffre record de 13 milliards par an, soit plus de 60% des recettes
de l'Etat.

Et le ministre de citer le cas flagrant de 11 fonctionnaires qui
continuaient à émarger sur les états de salaires de l'administration
publique alors qu'ils sont en situation « d'abandon de poste » ou de «
disponibilité expirée » depuis les années 2001 et 2002. « Une
aberration qui frise le ridicule quand on sait que beaucoup d'autres
agents jouissent d'un salaire et des avantages divers sur la base de
pièces administratives contestables », notamment en matière de
diplômes.

Mais c'est là une autre paire de manche que le nouveau ministre
promet d'engager, dans les semaines à venir, en passant au peigne fin
l'ensemble du fichier informatisé consolidé, afin de débusquer les
fonctionnaires titulaires de « faux diplômes », confortablement
installés dans nos administrations, « faute d'un système de contrôle
transparent et rigoureux des dossiers », reconnaît M. Said Ibrahim.

Déclarer la guerre au agents fantômes c'est permettre à l'Etat de
maîtriser ses dépenses salariales, tout en renforçant les capacités
institutionnelles des services publics, pour soumettre enfin nos
fonctionnaires à une obligation de résultat, conclut-il.

Le bon fonctionnement de l'administration reste selon lui « un
indicateur important de bonne gouvernance », conforme aux engagements
pris par le chef de l'Etat, Ahmed Abdallah Sambi, lors de sa campagne
électorale. Aucun syndicat n'a encore réagit à ce train de mesures,
qui risquent de faire grincer des dents.

El-Had Said Omar
230807/eso/hzkpresse/12h00
Partager cet article
Repost0
14 mars 2007 3 14 /03 /mars /2007 23:09
PAIEMENT DES SALAIRES : ANJOUAN, MAUVAIS ELEVE DU MECANISME DE SECURISATION DES SALAIRES ?
 
Toujours est-il que le paiement de la première tranche a rév
 Moroni, mardi 13 mars 2007 (HZK-Presse) – La
deuxième tranche du paiement des arriérés de
salaire du secteur de l’Education, sur les crédits du
9ème fonds européen de développement (Fed),
interviendra dans le courant du deuxième semestre
de cette année 2007. Une opération qui sera
toutefois précédée d’un « audit externe », visant à
s’assurer que le versement de la première tranche
« a satisfait aux conditions convenues », indique à
HZK-Presse le chargé de la communication à la
Cellule d’appui à l’ordonnateur national du FED.
 
Le déblocage de cette deuxième tranche étant
conditionné à l’établissement de listes fiables des
agents de l’Etat du secteur éducatif, et au respect
par les autorités comoriennes des engagements
convenus avec Bruxelles, notamment la réforme de
la fonction publique et la poursuite des mesures
d’assainissement des finances publique, explique-
t-il.
 
A noter que l’Union européenne a promis de
débourser pour les trois îles un montant global de
l’ordre de 4,050 millions d’euros (1,9 milliards fc),
représentant l’équivalent de quatre mois d’arriéré,
payable en deux phases de 50% chacune.
 
Toujours est-il que le paiement de la première
tranche a révélé un décalage entre Anjouan et les
îles. Alors que la première tranche a servi à payer
les mois d’avril et mai 2006 pour Ngazidja et
Mwali, on constate qu’à Anjouan ce sont les mois
de juin et novembre qui ont été liquidés.
 
Mais la controverse vient d’un hypothétique «
troisième mois » [débloqué par le trésor public,
dans le cadre du mécanisme de sécurisation des
salaires, en vigueur depuis août dernier à
l’initiative de l’Union] qui se serait volatilisé, au
détriment des enseignants anjouanais. Ces
derniers accusent même les autorités de l’île
d’avoir détourné cet argent.
 
Dans un communiqué de presse parvenu ce matin à
HZK-Presse, les bureaux régionaux des syndicats
des instituteurs et des professeurs soupçonnent le
gouvernement de Mohamed Bacar de « manœuvre
» visant à « saper les efforts locaux et ceux des
partenaires des Comores pour sortir de l’impasse et de la précarité ».
 
A en croire les dirigeants syndicaux, les autorités
de l’île prennent ainsi le risque de compromettre la
deuxième tranche prévue par l’Union européenne,
en devenant « de façon délibérée et préméditée les
mauvais élèves du mécanisme de sécurisation  des salaires ».
 
D’où la justification de leur décision de poursuivre la grève déclanchée depuis le 19 février, jusqu’au versement du « mois de salaire détourné », conclut le communiqué.
 
Une radicalisation qui a conduit le président Bacar à licencier le secrétaire régional du syndicat des professeurs, Soulaimana Combo, et son camarade Aloba chef local du syndicat des instituteurs.
 
Cette décision considérée comme une « atteinte au droit de grève », destinée à « décapiter le mouvement », est condamnée par Ibouroi Ali Tabibou, leader de la confédération des travailleurs des Comores, qui a lui-même échappé à une arrestation lors d’un récent séjour dans l’île.  
 
Source : El-Had Said Omar - 130307/eso/hzkpresse/10h00
 
 
Partager cet article
Repost0
25 octobre 2006 3 25 /10 /octobre /2006 18:45
Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
 
Comores / Politique & institutions
Proposition de loi sur la décentralisation:
Fixer les règles relatives au collectivités territoriales décentralisée
 
Moroni, vendredi 20 octobre 2006 (HZK-Presse) – A l’initiative du vice-président de l’Assemblée de l’Union, Youssouf Said Soilihi, une réunion de concertation avec les maires de l’île de Ngazidja s’est tenue ce jeudi pour lancer le débat sur la mise en place et le fonctionnement des collectivités territoriales décentralisées.
 
Interrogé à ce sujet par HZK-Presse, M. Youssouf Said n’a pas caché son hostilité à toute organisation d’élections municipales avant le vote d’une loi de l’Union qui pose les règles générales applicables à l’ensemble des collectivités territoriales décentralisées du pays. Pour lui, c’est « une absurdité » que dans un même Etat, on utilise des lois différentes pour le même type d’institutions, selon que l’on se trouve à Ndzouani, à Ngazidja ou à Mwali.
 
Il faut harmoniser les textes, dans le respect de la constitution, dit-il. En sa qualité de membre de la commission des lois au parlement, Youssouf Said, entend déposer dès la prochaine session parlementaire une proposition de loi « fixant les règles relatives au collectivités territoriales décentralisée dans le cadre de la politique générale de l’Union des Comores en matière de développent économique et social ».
 
Dans l’exposé des motifs, les promoteurs de cette proposition met l’accent sur « une organisation rationnelle du territoire » de manière à favoriser la « participation effective des citoyens à la gestion affaires publiques » et à impulser l’émergence de « pôles de croissance économique » en dehors des principales agglomérations urbaines des îles autonomes.
 
Il s’agit d’organiser l’espace géographique national en conformité avec la politique de décentralisation consacrée par la nouvelle architecture institutionnelle du pays, en mettant en place des collectivités territoriales décentralisées à trois niveaux, suivant un modèle déjà expérimenté à l’époque du régime révolutionnaire du président Ali Soilihi (1975-1978), et qui sont respectivement appelées les régions (Bavou), les départements (Moudiria) et les communes.
 
L’Union et les îles autonomes assurent la promotion du développent national, insulaire et local par la recherche d’une plus grande intégration et d’une responsabilité accrue de celle-ci dans la définition et la réalisation de toute action à entreprendre, explique-t-on. L’Union et les îles autonomes s’engagent à promouvoir une politique d’aménagement du territoire destinée à remodeler le territoire de l’Union en fonction d’exigences fonctionnelles d’efficacité et les exigences du développement continu, équilibré et harmonieux.
 
La future loi de décentralisation, précisera les modalité de création ainsi que la délimitation des collectivités territoriales. Elle portera notamment sur l’orientation générale de la politique de décentralisation, les règles relatives à l’organisation, au fonctionnement et aux attributions des collectivités territoriales décentralisées. Le texte fixera le nombre, la délimitation, la dénomination et les chefs lieux des collectivités territoriales, et clarifiera le statut particulier de la ville de Moroni (Ngazidja) ainsi que le statut particulier des communes urbaines de Mutsamudu (Ndzouani) et Fomboni (Mwali).
 
El-Had Said Omar
201006/eso/hzkpresse/8h00
Partager cet article
Repost0
17 octobre 2006 2 17 /10 /octobre /2006 20:22
Comores / Société
Moroni, lundi 16 octobre 2006 (HZK-Presse) – Un atelier de restitution d’une étude sur le redéploiement de l’administration publique comorienne s’est tenu à Moroni ce samedi 14 octobre. Il s’agit d’une réflexion approfondie qui a démarré en avril 2005 à travers la première phase du projet « Appui à une administration publique performante » (APP), financé par l’Union Européenne et le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud).
 
L’objectif poursuivi était d’éclairer et d’accompagner les autorités comoriennes dans le processus de restructuration de la fonction publique, au regard de la nouvelle architecture institutionnelle du pays. Menée par Assoumani Saandi, consultant national en développement institutionnel, l’étude a consisté à présenter les outils et approches les mieux adaptées à cette exigence de transfert d’une partie des activités et des emplois de la fonction publique vers le secteur non étatique, afin d’aboutir à une réduction de la masse salariale de l’Etat, en supprimant le minimum d’emplois possible.
 
Trois secteurs ont été retenus par l’étude, l’éducation, l’agriculture et l’état-civil, considérés comme représentatifs d’un point de vue social, économique et de souveraineté, avec une implantation géographique plus large par rapport aux autres secteurs.
 
Il ressort de l’étude réalisée que l’éducation demeure de loin le secteur public qui emploie le plus de ressources humaines, avec 50% des effectifs de la fonction publique, et 43% de la masse salariale. Le budget de l’éducation nationale pèse pour près de 20% du budget général de fonctionnement de l’Etat (4,7 Milliards fc).
 
Pourtant, selon le consultant, les résultats enregistrés ne sont toujours pas à la hauteur des moyens mis en œuvre. Et de s’interroger si dans le contexte de crise économique et financière actuelle, il n’y a pas lieu « d’amener l’administration publique à faire la politique de ses moyens, à défaut d’obtenir les moyens de sa politique » ?
 
Pour Assoumani Saandi, l’explication est simple, comment résoudre l’épineuse équation du déséquilibre structurel entre les ressources financières disponibles de l’Etat et les besoins de services publics. Chiffres à l’appui, le consultant a tenté de démontrer la faillite cuisante de notre fonction publique, qui continue à employer des agents dont le « service rendu » qu’ils sont censés offrir aux contribuables est « nul ».
 
Une enquête sur les indicateurs d’opportunité aurait semble-t-il révélé le cas flagrant de plusieurs centaines « d’emplois assis » dont les titulaires ne disposent même pas de tables ni de chaises pour travailler ! Il ressort de cette même enquête que seulement 40% des usagers du service public sont satisfaits de leur administration.
 
Mais la sous-utilisation des ressources humaines serait particulièrement observée au niveau des établissements scolaires publics, où le volume horaire des enseignants ne correspond pas au travail effectivement accompli. Mais au cours des débats, les représentants du corps enseignant ont rejeté cette critique « absurde », en expliquant que le travail de l’instituteur ou du professeur ne se limite pas aux seuls horaires des cours donnés en classe. « On passe beaucoup de temps à préparer les leçons, à corriger les copies, et à faire des recherche », lance un instituteur présent.
 
Mais la critique la plus sévère vient du secrétaire général du Syndicat national des instituteurs (Snic), qui déplore que la loi d’orientation de l’éducation votée en 1994 ne soit pas prise en compte par le consultant. Pour M. Salim Soulaimane, « on ne peut pas dépouiller l’Etat de ses obligations et de ses missions de service public dans le secteur éducatif ».
 
Il n’est pas normal que l’on continue à demander toujours plus de sacrifice à la population, quand on sait que plus de 54% des comoriens vivent en dessous du seuil de pauvreté, dit-il. L’absence d’une véritable politique de l’emploi empêchera selon lui la réussite de toute démarche visant au transfert des charges de l’Etat vers la communauté, qui supporte déjà le poids des multiples contributions aux infrastructures financées par des projets comme le FADC.
 
Le consultant a avancé l’hypothèse envisageable d’une rationalisation de la gestion des effectifs dans le secteur de l’éducation, avec comme résultat attendu la réalisation d’une économie de 30% sur la masse salariale. Mais là encore le débat fait rage, comme l’a prouvé l’intervention d’un instituteur pour qui, « si des économies doivent êtres réalisées, elles ne doivent pas se faire sur le dos des enseignants, il faudra voir du coté de la superstructure politique », dit-il.
 
Au cours de l’atelier, la réflexion a aussi porté sur les perspectives d’adaptation des missions des différentes administrations de l’Union et des Iles autonomes. Au niveau de l’Union, la mission se limite aux fonctions de conception des politiques et programmes, alors que la mise en œuvre relèverait des Iles et des collectivités locales. Cela réduirait les risques de cafouillage dans le partage des compétences et apporterait une plus grande efficacité et une lisibilité dans la chaîne des responsabilités, affirme Assoumani Saandi.
 
El-Had Said Omar          
161006/eso/hzkpresse/12h00
Partager cet article
Repost0

Pages