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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 10:04
Le Président Comorien, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, s'est exprimé hier, jeudi 24 septembre,  à la 64ème séssion ordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies (N.U) à New York. pour la prémière fois, à notre connaissance, un Président comorien a débuté son intervention par le "sujet sensible qui touche à l'unité et à l'intégrité des Comores, à son histoire, au droit international mais aussi à la paix dans la région de l'Océan indien" à savoir "la question de l'île comorienne de Mayotte" et non pas par les remerciements à l'ONU. C'est tout à son honneur. La suite sera aussi à son déshonneur.

En effet, en commençant la lecture des premières lignes de ce discours, on a, juste quelques sécondes, pour se réjouir. car le déchantement rattrape vite le lecteur. En tout cas pour tout lecteur qui s'investit dans le combat pour "le retour de Mayotte dans son giron naturel". Hélas !

Le Président Sambi,en réalité, nous a paru très décévant sur "ce sujet sensible". Il n'a fait,en fait, que présenter sa fameuse proposition de "louer l'île de Mayotte à la France". Son joujou dépuis quelques mois. Il en a fait part à son peuple le jour de l'aid el kabir de l'année dernière et récemment à Anjouan. Maintenant c'est au tour de "prendre à temoin la Communauté internationale"avec sa "nouvelle proposition de reglément de ce différend". Pas plus. Le comble est que "ces nouvelles propositionsdevraient rentrer dans le cadre des négociations entre la France et les Comores".  Encore des discussions bilatérales hypochrites entre le "nadzi" - le coco - et le "bwé" - la pierre - qui aboutiront à rien pour les Comores et les comoriens. Même pas un mot de regret sur le report de la question alors qu'il avait déclaré juste avant son départ pour New York qu'il partait à l'Assemblée Générale de l'ONU "saisie de la question de Mayotte à la demande exprèsse de (mon) gouvernement" !  

Voilà un Président qui n'a pas arrêté de marteler ces derniers temps que le dossier de Mayotte devait revenir sur le bureau de l'ONU. Et le jour J, il ne trouve à faire que de préconiser la poursuite des blablas bilatéraux inutiles. Il avait multiplié les initiatives diplomatiques - on avait assisté à une véritable préssion diplomatique sur l' Union africaine, la Ligue des Etats arabes, la Conférence Islamique... afin qu'elles défendent  la noble cause comorienne « contre l’occupation illégale de Mayotte, l'île comorienne» par la France.

Avec un tel discours, l'on comprend maintenant pourquoi l'Assemblée des Nations Unies a « décidé de reporter à une date non précisée, l’examen du point intitulé « Question de l’île comorienne de Mayotte ».  En effet, on ne peut pas vouloir régler lun contentieux dans le cadre des discussions bilatérales et le régler à l'ONU. Allez demander à  L'Union Africaine, la Ligue des Etats arabes... si elles comprennent quelque chose dans ces contradictions flagrantes.  Mais si cela peut les rassurer qu'elles sachent que même certains comoriens n'y comprennent rien.


Vous pouvez lire l'intégralité du discours du Président Sambi (fichier en pdf) en, cliquant ICI

Quant à nous, nous arrêtons maintenant de blablater et "partons avec nos cinquante". Oui nous allons nous occuper de nos affaires. En tout cas ça ne sera certainement pas se moquer des comoriens.

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)
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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 19:19
L'assemblée générale de l'Onu (Organisation des Nations unies) qui a ouvert sa 64 séssion ordinaire hier (mardi 22 septembre 2009)  " a décidé de reporter à une date qu’elle n’a pas précisée, l’examen du point intitulé « Question de l’île comorienne de Mayotte »". Voilà un beau discours diplomatique qui signifie tout simplement ceci : même si l'ONU considère que Mayotte est une île comorienne, en droit international public c'est le bon vouloir du plus fort qui prévaut. Surtout quand la partie adverse est un des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité. 

Pour l'instant, l'on ignore les raisons officielles et le démandeur de ce report. Mais, il ne faut pas chercher loin. En réalité, ce n'est nullement une surprise pour tous ceux qui suivent de près ce dossier épineux qui préoccupent les Comoriens. N'est ce pas  le nouveau préfet de Mayotte qui avait déjà annoncé  le retrait de la question de l'ordre du jour de l'ONU lors d'une réunion avec les enseignants de l'île il y a à peu près deux semaines ?

De plus, curieusement, « La « Question des îles malgaches Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India » qui oppose Madagascar à la France depuis plusieurs années est aussi réportée !

Il reste maintenant au Président Comorien de marteler avec force, dans son prochain discours au siège de l'ONU, que Mayotte est  comorienne et le restera contre vents et marées. Quant à nous : dénoncer, dénoncer, dénoncerrrrrrrrrrrr.  Eh oui. Comme on dit aux Comores "mtru ka remwa a rudi a balidziwa huliya" (on ne peut pas te taper et ensuite t'empêcher de pleurer). Nous espérons aussi qu'à son retour aux Comores, il sera en mésure d'expliquer à son peuple ce qui s'est réellement passé à New York. Car, il lui doit au moins la vérité. 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)
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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 17:55
Le Président de la République a posé la première pierre des ports secondaires dans les îles.
La maquette des ports.


Le Président de la République a posé la première pierre des accès maritimes devant relier les îles, que la Société Comoro-Gulf Holding doit construire à Chindini en Grande-Comore, Hoani à Mohéli, à Vassy et à Domoni à Anjouan. Baptisés « Twama Ya Komori », littéralement l'espoir des Comores, ces petits ports sont destinés aux desserts maritimes inter-iles.

Plusieurs membres du Gouvernement de l'Union et des îles, les membres du corps diplomatique et des représentants des Organisations internationales présentes à Moroni et des personnalités ont fait le déplacement pour assister à l'événement, le 17 septembre à Vassy et Domoni, le 17 septembre à Hoaini et le 18 Chindini,

Au cours de toutes ses interventions, le Chef de l'Etat a tenu à faire la précision suivante :

« C'est moi qui ai certes souhaité la construction de ces accès maritimes. Cela fait partie des rêves que j'ai faits bien avant que je brigue la magistrature suprême. Quant au choix des sites, Comoro-Gulf Holding a dépêché ses propres ingénieurs qui ont tenu compte de plusieurs considérations techniques que je ne saurais moi-même vous expliquer ».

A Vassy comme à Domoni, la cérémonie a commencé par la lecture de la sourate Yassine avant un bref mot de bienvenu.

A Hoani, le notable Tamadoune Issa a déclaré qu'avec cette réalisation, l'arrivée de l'électricité, l'inauguration prochaine de la maison de Comores télécom et la construction prochaine d'un bureau de la SNPSF, Hoini va prendre un nouveau visage avec la création de plusieurs activités régénératrices d'argent. Pour Monsieur Tamadoune, Hoini va désormais connaître une intense activité.

Notons que M. Bachar KIWANE qui a assisté à toutes ces cérémonies, a été désigné citoyen d'honneur de Chindini.

Concernant les fonds estimés à 10 millions de d'Euros « ils proviennent des droits que le CGC doit payer pour obtenir l'agrément en tant qu'opérateur de téléphonie mobile aux Comores. Bien entendu, cet agrément ne leur sera accordé qu'après la réalisation complète de ces accès maritimes qu'ils comptent terminer et remettre à l'Etat dans les huit prochains mois à compter du 17 septembre, date de la pose de la première pierre ».

Le Chef de l'Etat s'est dit convaincu que ces accès maritimes faciliteront la circulation des personnes et des biens à travers l'ensemble du pays et renforceront l'Unité nationale en les échanges entre les comoriens de toutes les îles. Le port de Domoni facilitera ainsi l'accès vers l'île comorienne de Mayotte, celui de Vassy vers Moheli, celui de Hoani vers Chindini en Grande-Comore.

Le Président de la République a en outre demandé aux populations qui accueillent ces infrastructures, d'accorder une attention et une assistance particulières aux investisseurs et surtout à ne pas faillir à l'accueil légendaire de nos îles.

« Nous serons tous bénéficiaires. C'est une entreprise gagnant-gagnant dans la mesure où la société tirera des bénéfices dans l'exploitation de la téléphonie et le pays bénéficiera outre ces ouvrages qui vont directement bénéficier à la population, des dividendes pour l'Etat »


Source : Beit salam
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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 17:33
Vous trouverez ci-dessous la lettre ouverte de Dr Abdou Misbahou diffusée il y a quelques jours sur internet.


Lettre Ouverte Aux Comoriens

Chers Compatriotes,

Dans un souci de rapprocher les comoriens, le président de la République souhaiterait faciliter les liaisons inter-îles par des moyens de transports rapides sur les plus courtes distances.

L’idée paraissait excellente car, cette nouvelle stratégie en matière de transport présente plusieurs avantages. Cette nouvelle politique aurait eu pour avantage de favoriser les échanges entre les habitants des différentes îles en réduisant les distances qui les séparent. Par ailleurs, elle devrait contribuer à réduire sensiblement la facture des armateurs. Au bout de la chaîne, le prix du billet devrait être réduit de moitié et les passagers bénéficieraient d'un gain de temps appréciable.

 A l’origine le choix des sites ne souffrait d’aucune critique car leur situation géographique répondait bien à l’objectif du projet qui privilégiait l’intérêt national et non la satisfaction des intérêts d’un village pour des raisons politiques ou partisanes.

Force est de constater que depuis quelques jours, Sambi a encore écouté son entourage. Il a décidé de modifier pour l'île d'Anjouan, le site qui devait accueillir cette infrastructure. Le village de BIMBINI est donc hors course. J’espère que ce ne sont pas les mêmes conseillers que pour le projet habitat. Ce choix de dernières minutes dicté par les « techniciens » selon Sambi, a éloigné le projet de son objectif initial au profit des règlements de comptes politiques. L'efficacité et l'intérêt national ont été purement et simplement sacrifiés.
Rien ne justifie ce changement quand on sait que la situation géographique du site de BIMBINI présente l’avantage de se situer dans une des rares zones inhabitées dans cette île surpeuplée. La presqu’île de Chissiwani possède les belles plages d’Anjouan, lesquelles sont restées encore sauvages avec l’île de la selle, d’où son intérêt touristique. Cette région est méconnue car elle n’est pas traversée par la route qui fait le tour de l'île. Je vous invite à visiter ces plages sur google earth car l’exclusion d’Anjouan du programme hôtelier de Sambi fait croire à certains que cette île n’a pas de belles plages. Sambi ne peut pas prétendre qu’il ne connait pas ces plages car elles sont mitoyennes des domaines appartenant à des familles de Mutsamudu (famille prince, Mdama et Zoubert Yahadj ). J’ai préféré citer des noms pour fournir aux uns et aux autres davantage de preuves vérifiables quant aux mauvais choix politiques de Sambi en matière de développement touristique à Anjouan.

Je lance un appel à l’opposition nationale pour empêcher Sambi d’entraîner le pays dans ces choix politiques et économiques hasardeux. L’argent public n’est pas le bien de Sambi pour qu’il s’en serve à sa guise pour ses règlements de comptes politiques ou pour des raisons partisanes.
Si la position des partis d’opposition en faveur de la tournante est louable, son silence dans la mauvaise gestion de la chose publique les discrédite. En définitive, les comoriens ont le sentiment que le souci premier de l’opposition est aujourd'hui de faire partir sambi pour hériter des postes ministériels et bénéficier des avantages et autres privilèges liés à l'exercice du pouvoir.

Mohéli possède les plus belles plages des Comores. Malheureusement personne ne parle de l’inexistence de structure hôtelière dans cette île. Quel paradoxe ?

Sambi nous parle d’un grand aéroport à Anjouan, je voudrais savoir le nombre d’avions transportant des touristes qu’il peut accueillir alors que l’unique hôtel (20 chambres) de cette île est vieux de plus de 45 ans et que la diaspora anjouanaise demeure insignifiante. Au moment où l’aéroport de Hahaya est sous exploité, une construction d’un autre aéroport international à Anjouan sans développement des structures hôtelière ne serait qu’un gâchis pour satisfaire les séctaristes.

Aussi, je condamne avec la même vigueur la construction d’un port en eau profonde à Moroni alors que le port de Mutsamudu sous exploité est conçu pour servir de port d’éclatement vers les autres îles.

Le port de Mohéli comme l’aéroport de cette île, méritent des améliorations. Malheureusement aucun Comorien n’en parle y compris les Mohéliens.
 
La destruction de l’ancien hôtel Maloudja ou Galawa n’est qu’un gâchis car, Ngazidja possède d’autres plages désertes aussi belles où l’on peut créer de nouvelles structures.
Le projet habitat nous rappelle les aventures de Sambi. Et les comoriens n’accepteront pas que Sambi revient encore nous dire qu’il a été mal conseillé dans le choix du site tel a été le cas du projet habitat.

Aussi, la veille du départ de Sambi - sans assemblée nationale- ne m’apparaît pas le moment opportun d’engager le pays dans une démarche visant à confier un pan de sa souveraineté et de son économie à un seul étranger sans appel d’offre. Il existe une dérive dans ce quasi monopole, bien que cet homme d'affaires mérite d’être encouragé pour son intérêt pour les Comores au moment où les investisseurs étrangers nous ont tourné le dos.

Condamner Sambi dans ses mauvais choix politiques et économiques ne se limitent pas à défendre les intérêts d’un camp ou d’un village. Il s’agit d’un devoir citoyen car Sambi n’a pas le droit de confondre la gestion des fonds publics avec les deniers de la fondation de son épouse.

Dans le choix du site du port d’Anjouan il n’appartient pas aux étrangers de décider de ce que les comoriens doivent faire sans tenir compte de l’intérêt national.
Sambi doit mettre de côté son orgueil ou son égo et prendre la mesure de la gravité de ses responsabilités en tant que chef d'état. Il va de son honneur de se démarquer de la politique de coups bas et de règlements de comptes, monnaie courante aux Comores et particulièrement à Anjouan.

Aussi les Comoriens doivent refuser de suivre la politique de haine orchestrée par certains politiciens véreux contre la personne de Sambi et les anjouanais. Il faut tout simplement utiliser son bulletin de vote pour élire les députés de l'opposition nationale. Il s'agit de l'unique frein aux aventures de Sambi.
A bon entendeur salut

Abdou Musbahou
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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 22:03

Vous trouverez ci-dessous l'intervention du Collectif Komornet diffusée ce jour sur Internet concernant "l'affaire Adjmael Halidi" dont nous avons parlé le 17 septembre dernier :

On en parle (ces jours-ci) aux Comores.
Un jeune homme, poète de grand chemin, porté par un imaginaire d’insoumission subite, s’est autorisé il y a quelques longues semaines à réfléchir sur les contradictions mêlées d’une terre, la sienne, face à l’adversité coloniale. Nous nous vendons au plus offrant, aurait dit quelqu’un, y compris à celui-là même qui nous a défait. Traduction de ce charabia bien troussé, reconnaissons-
le, cette histoire parle d’un jeune homme se ramassant une giclée de mépris devant un bureau de consulat français aux Comores pour avoir écrit sur un petit trafic de visas…

Disons que le jeune homme, connu sous le nom d’Adjmaël Halidi, est sorti du sacro-saint piège des mots, en s’autorisant à enquêter sur des tranches de vie réelle, et en nommant la bêtise de manière bien déterminée dans un article que très peu de personnes ont parcouru, au demeurant. Il a signé un reportage dans le journal La gazette des Comores, dans lequel il relatait les hauts faits du consulat de France à Ndzuani, île comorienne devenu terreau de séparatisme ambiant. Le jeune homme s’en prenait aux amis du consul de France, qui contribuent à installer un réseau de magouilles & co. façon françafrique, en délivrant des visas à plus value sur le marché noir et en faisant croire que la France barbouzarde était bel et bien de retour dans les cuvettes de l’île. Ainsi le jeune homme écrivait-il en lettres bien noires sur page blanche :
Toujours en ce 1er jour de septembre. A Hombo. Une flopée de demandeurs de visas attend derrière le portail du consulat de France. Entre la peur et le pessimisme : le taux d’obtention de visas s’élève à 30% contrairement au début de l’année où il était à 99%. A l’ombre d’un arbre, à l’autre bout de la route, un monsieur examine des dossiers de demandes de visas, efface au correcteur un  passage et rajoute des choses. Et fait payer à chaque demandeur 1000 fc. En plus des 75 francs qu’il prend en échange d’un imprimé qui était censé être gratuit.  « Je rends seulement service à ces pauvres gens » dit-il dans un sourire. Encore dehors, un certain O, ancien secrétaire général du gouvernement de l’île, crie sur les gens, prend leur dossier, les soutire de l’argent, rentre au consulat et revient leur promettre monts et merveilles. « O est « un ami du consul ». Pour que votre dossier soit accepté, il faut
aller chez lui à Bambao Mtsanga. Moi je lui ai graissé la patte et donné mon dossier. Et j’ai eu le visa. » nous confie un jeune homme. Et il n’est pas le seul à nous mettre dans la confidence. D’ailleurs, depuis peu O est surnommé le Deuxième-consul-
de-France.
X, quinquagénaire, vit à Mayotte depuis 10 ans. Quand il a entendu que le consulat d’Anjouan a été rouvert, il est rentré au bercail demander un visa. Après maints refus,  il a été obligé de donner 300 euros à une personne qui connaît un monsieur de Mutsamudu qui est « un ami du consul ». Le dossier a été cette fois-ci accepté et le demandeur qui est en ce moment à  Mayotte a bénéficié d’un visa de 1 mois. L’intermédiaire qui vient de la région de Bambao M’truni refuse de donner le nom de son chef. Mais ce qui est sûr cet « ami du consul »est un businessman.

R. quant à lui est un jeune qui a un bel avenir. En plus des boites privées qu’il a montées, il collabore à de nombreuses presses écrites nord-américaines et radio du moyen orient. Lui aussi est un « ami du consul », dans les villages, il se fait passer pour un barbouze, sans même qu’il ait la nationalité française et récolte de l’argent et des dossiers de demandes de visas au nom du consul. Le consul dément tout implication dans ces histoires de trafic. (Voir interview). En tout cas , comme cette histoire d’école franco-comorienne Victor Hugo qui vient d’ouvrir à Mutsamudu et que les responsables disent qu’elle est administrée par le Consulat de France et que le consul dément et dit que c’est une école privée comme les autres et que lui en tant que Frederick de Souza mais pas comme consul embrasse l’initiative . Ce qui est sûr rien n’est clair. Mais « Il faut imaginer Sisyphe heureux » comme le demande
Camus. »

En signalant les faits par ce reportage, le jeune homme n’avait fait que confirmer ce que l’homme de la rue pressentait et racontait en réalité bien avant lui, ce que le Ministère des Affaires Etrangères à Moroni, et certains proches de Mohamed Said Mchangama, leader politique pourtant très proches des Français, laissaient entendre depuis un bon moment. Le site Holambe le claironnait semble-t-il sur l’une de ses pages, récemment : « Le consul de France à Anjouan est "rappelé" par son administration. Il devrait partir demain lundi 7 septembre après avoir été moins d'un an en poste. Depuis des mois, le bruit court qu'il vend des visas. Ces derniers mois, les aspirants au visa Schengen de la Grande-Comore et Mohéli, ayant un dossier "faible", partent le demander à Anjouan. Le pourcentage de visas accordés est étonnamment important comparé à la Grande-Comore. Les parents des heureux bénéficiaires parlent de sommes oscillant
entre 4000 et 6000 euros. ». Le jeune homme au final n’avait fait que reprendre cette rumeur que l’actuel directeur de l’Alliance française à Mutsamudu faisait courir dans des cercles plus restreints d’amis triés sur le volet. A savoir que la France cherchait à se refaire une santé sous nos tropiques, en l’utilisant, et lui, et ledit consul, pour tracer les plans tordus d’un avenir immédiat, qui ne disait pas encore son nom.
Le jeune homme, malgré lui, est donc tombé sur ce qu’on appelle une info à problèmes. Monsieur de Souza, consul de France à Ndzuani, débarqué tout récemment dans l’archipel, fait effectivement dans la prospective malheureuse, en alignant des coups de bâton en traître, à la manière d’une officine sous contrôle. Monsieur de Souza serait-il un agent déguisé ? Un militaire recasé ? Un sous-traitant de la Coloniale ? Ses patrons n’ont en tous cas pas apprécié que l’on devine la nature profonde de ses hauts faits et gestes en pays conquis. Alors, ils se sont énervés dans l’arrière-cour, tout en se demandant comment corriger l’impertinence d’un jeune homme, se jouant de la poésie en temps réel. Comme il est de coutume, lorsqu’un enfant de terre soumise s’agite en rébellion, une décision a vite été prise. Ce jeune poète, du nom d’Adjmaël Halidi, osant défier l’ordre ancien dans un journal, La Gazette des
Comores, qui tend d’ordinaire la main à l’ambassade de France, devait recevoir une juste punition. Une punition qui permette à son directeur de publication, Elhad Said Omar, de ne pas avoir à prendre sa défense en public pour délit d’opinion. Histoire d’éviter malaise et gêne. Il a donc été décidé qu’on mettrait le nom du jeune sur la liste des ingrats de la république et qu’on lui interdirait d’aller collaborer à Maore, Mayotte, dernière destination à la mode pour les créateurs, intellectuels et cadres comoriens, Maore où ce jeune avait déjà un contrat avec certaines associations œuvrant pour une coopération au chemin plus que balisé.
L’affaire n’a ému personne, il faut dire ce qui est, à tel point que le jeune a dû se retourner sur lui-même, avec une phrase de Césaire en guise de prière (« ma bouchesera la bouchedes malheursqui n'ont pointde bouche, ma voix, la libertéde cellesqui s'affaissentau cachotdu désespoir ») et une autre de Guevara en bandoulière (« tous les jours, il faut lutterpour que cet amourde l'humanitévivantese transformeen gestesconcrets, en gestesqui serventd'exempleet qui mobilisent. »). Façon de dire, j’écris, oui, mais pour qui, pour le peuple en souffrance, sans doute. Le consul de France à Ndzuani, ce fanfaron, qui ternit ( ?) l’argent du contribuable français, en cumulant les actes de barbouzerie en terre conquise, se sera entre-temps fendu d’un déroutant numéro en public, annonçant au jeune la mise en application de la sentence supposée par nous : « Vous m’avez trahi. Je ne veux plus parler avec vous ». Et toc !
Vous pourrez toujours rêver, mais vous n’irez plus à Maore, Mayotte, défendre les couleurs du slam à la prison de Majikavo. On en rigole ! On en rit ! A gorge déployée ! Drôle de théâtre en effet que ce pays, où l’on punit chaque parole prise de travers par la France coloniale à coup de gifles symboliques, sans que l’Etat comorien ne réagisse en ennemi, et sans que le citoyen n’ait la queue qui se dresse devant la bêtise. Des artistes qui se font taper sur les doigts, pour ce qui est de ces derniers mois, sans qu’il n’y ait la moindre vierge (nationale) effarouchée contre les réactions démesurées des autorités représentant la France aux Comores, il y a de quoi s’interroger. On se rappelle du cas du plasticien Seda à l’école française, du cas de notre camarade dramaturge Soeuf Elbadawi à l’Alliance française, et voilà qu’il va falloir rajouter le cas du poète Adjmaël Halidi sur une liste que l’on ne
souhaite pas voir exhaustive.
Quelle idée (aussi) de vouloir apprendre à une certaine France à bien se tenir dans nos îles ? Vous vous croyez où les « poètes » ? Dans un pays libre de droit ? Si ce n’est pas le cas, vous savez probablement que nous vivons sous un climat plus que malsain où le « Maître » use de toutes les armes imaginables pour écraser les voix discordantes. Si c’est le cas, vous avez tort de continuer à le croire, et la France coloniale, retenez bien cette phrase, n’en aura pas fini avec nous, avant de vous avoir mis en cabane pour longtemps, mes chéris. Donc faites un effort, s’il vous plaît, fermez-nous vos petites gueules, bien baveuses ! Si vous ne voulez pas avoir à subir situation plus grave. Car vous n’avez bien sûr encore rien vu à ce jour ! L’écrivain mahorais, puisqu’il faut appeler « chat » un chat, et qu’il y a des Mahorais et des Comoriens désormais dans ce paysage insulaire, l’écrivain mahorais Nassuf
djailani, dont se réclame aussi Adjmael Halidi, confiait ceci dans un texte, Roucoulement, paru chez Komedit : « Mourir d’envie de dire/ mais prostré à l’idée de heurter/ Mourir d’envie d’écrire/ mais rester interdit par la peur et l’angoisse de choquer ». Du mutisme et de l’interdit en pays déconstruit ! Paroles à méditer pour quiconque les soupèse sous ce maudit ciel gris d’archipel. On ne frappe pas chez le cousin français sans conséquences…

Collectif Komornet

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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 21:10

Chers visiteurs du blog,

D’après les instances de l’islam en France [Conseil Français du Culte Musulman(C.FC.M)], l’aïd el Fitr de l'année 2009 sera célébrée demain (dimanche 20 septembre 2009) en France.

Vous trouverez ci-dessous le communiqué officiel diffusé ce jour sur le site de la Grande Mosquée de Paris :

 

 
Ce samedi 19 septembre 2009 (correspondant au 29 Ramadhan 1430/H), Nuit du Doute, réunis à la Mosquée de Paris, les membres de la Commission théologique de l’Institut Musulman de la Grande Mosquée de Paris, le président du Conseil français du culte musulman et des membres de son Bureau, des imams, des personnalités musulmanes et des responsables associatifs de mosquées et de lieux de culte, informent les musulmans de France  après avoir appris et constaté que le croissant de la nouvelle lune a été visible le 29 Ramadhan 1430 de l’Hégire (correspondant au samedi 19 septembre 2009) déclarent aux musulmans de France que la Fête de l’AÏD AL-FITR est fixée au :
                            Dimanche 1er Chawel 1430 de l’Hégire
                                             Correspondant au :
                            Dimanche 20 Septembre 2009
La prière solennelle de l’Aïd Al-Fitr sera célébrée à 8H45 précises à la Grande Mosquée de Paris. Nous implorons Allah pour qu’Il accepte notre jeûne et qu’Il nous comble de Sa Clémence et de sa Miséricorde.


Aux Comores et dans d'autres pays musulmans, c'est aussi demain qe l'Aid el fitr sera célébrée avec faste.

A cette occasion, nous vous (vous et vos proches) présentons nos meilleurs vœux ainsi qu'à l’ensemble des musulmans d’ici et d’ailleurs.  Que Dieu exauce toutes nos prières ! Amen

Aïd Moubarak !!!



HALIDI-BLOG-COMORES
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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 20:51

Décidément, les diplomates et coopérants français qui se trouvent aux Comores sont allergiques aux artistes, journalistes, écrivains, comédiens.... On serait même tenté de se demander s'ils viennent vraiment de la France que nous connaissons - cette France métropolitaine où l'homme de culture peut faire usage de cette belle liberté - oui cette liberté d'expréssion qualifiée de liberté fondamentale - sans peur ni crainte dès l'instant qu'elle ne viole pas les lois.

Après l'artiste Seda et le comédien Soeuf Elbadaoui, maintenant c'est au tour du jeune journaliste et poète comorien, Adjmael Halidi, dont nous avons publié
un article très intéréssant sur l'environnement le samedi 12 septembre 2009, de se voir infliger une sanction injuste, ridicule et inacceptable, cette fois-ci, par le Consul de France sur l'île d'Anjouan, une des îles Comores, Monsieur Frederick de Souza
(photo ci- dessous) à savoir "l'interdiction de se rendre tout simplement à Mayotte pour faire profiter de son savoir et de son talent culturels aux enfants maorais - des enfants français"comme il le fait depuis plusieurs mois. Tout simplement parce que Monsieur le Consul n'a pas apprécié un de ses articles publié il y a deux semaines dans le journal, la Gazette des Comores "Traficotage de visas français : ça a une odeur de pas du tout clair ".

En fait Monsieur De Souza n'aime pas qu'on dise la vérité surtout quand celle ci le concerne ! Pourtant, ce que le journaliste et Poète comorien Adjmael Halidi a rélaté,  dans son article est connu de tous à Anjouan. Un secret de polichinelle comme on dit. Tout le monde parle, en effet, de l'affaire de la vente des visas dans laquelle ce consul serait impliqué.

Nous aurons l'occasion de parler longuement de cette affaire dans un de nos prochains billets. Car trop c'est trop. Monsieur De Souza, en décidant d'entraver la liberté de circulation d'Adjmael Halidi et de bafouer le droit culturel des enfants français et autres, n'honore ni le pays qu'il est censé réprésenter ni la diplomatie française, ni la culture et la langue française.

En attendant, lisez l'article ci dessous du concerné (Adjmael Halidi) pour bien appréhender  cette affaire.  
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES) 




Crime de lèse-majesté ou les mésaventures d’un journaliste rêveur


Mourir d’envie de dire mais prostré à l’idée de heurter, Mourir d’envie d’écrire mais
rester interdit par la peur et l’angoisse de choquer
 
 
  Roucoulement .Nassuf  Djailani.

 

« Tous les jours, il faut lutter pour que cet amour de l'humanité vivante se transforme en gestes concrets, en gestes qui servent d'exemple et qui mobilisent» prodigua Che Guevara, par le passé , ce conseil dans la vieille oreille très précieuse du vent  . A qui ? Peut-être, je ne suis pas sûr, à des rêveurs de mon espèce. C’est quoi un rêveur ? C’est quelqu’un qui croit que ce qu’il pense est vrai. Que ses rêves méritent d’être concrétisés. « Le rêve est suicidaire », me conseilla un ami poète, Saindoune Ben Ali,  le jour où je lui ai dit que parfois il faut vivre avec des rêves.

 

Suicidaire ou pas, d’ailleurs pour moi, je ne sais pas pour les autres, la mort est une délivrance. Même si parfois j’ai peur de mourir. Pourquoi ? Parce que si j’arrive à sortir de mes cauchemars toutes les nuits, quand ces mêmes cauchemars me lacèrent le cœur, me rongent l’âme, c’est parce que j’ai une vie. Je suis vivant.  J’ai en ma possession les forces d’un vivant. Autrement dit, quand je n’aurais plus de vie, je n’aurais plus les forces de me libérer de mon tortionnaire : monsieur Cauchemar. 

 

En fait, chaque nuit, je fais le cauchemar que chaque jour mon pays meurt à petit feu. Et c’est vrai. Mon pays meurt. Et il ne meurt pas innocemment. Il meurt parce qu’on provoque sa mort. Des gens tuent mon pays. En effet, tuer un homme et tuer un pays, c’est différent. Pour tuer un homme, il suffit de lui tirer une balle entre les deux yeux. Ou dans n’importe quelle partie de son corps. Le cœur surtout. Par contre, pour tuer un pays, c’est compliqué et complexe. Il faut vider le pays de sa population ou, du moins, faire renoncer à cette population sa terre. Et qu’il faut partir vers cet ailleurs coûte que coûte, fuir cette terre dont ne nous supportons plus la charge. Pour être franc et sincère, je vis dans le cauchemar de cette mort programmée nuit et jour. Jour et nuit.  Pour être franc et sincère, beaucoup de marchands d’illusions, comme le Consul de France à Anjouan, monsieur Frederick de Souza, font croire à mes concitoyens que pour atteindre la félicité il faut aller ailleurs. Et ce même consul et ses acolytes escroquent au vu et au su de tous le monde toute une population. Ou bien pour être plus précis, j’extrais  ses propres termes d’une interview qu’il a accordé au quotidien comorien La Gazette des Comores « Depuis plusieurs mois des malfaisants profitent de l’ignorance et de la crédulité  des gens pour voler toutes leurs économies en déclarant être mon ami et qu’ils vont pourvoir faciliter la délivrance du visa moyennant 200, 400,1000 euros. » Je vais y revenir.  

 

Suicidaire ou pas, mon rêve à moi, c’est de toujours avoir les pieds sur terre et vivre une vie de tambour. Un tambour quand on le tape, il fait un bruit. Et quand on l’épargne, il se tait. Pourquoi se taire, quand le silence est un crime ? En effet, depuis que j’ai appris que « si tu  ne meurs pas pour ton pays, le pays meurt pour toi », je me suis administré trois gifles pour me rassurer que je suis bien éveillé avant de me promettre, au grand dam de mon entourage, que je vais me suicider par amour pour mon pays. Ce qui fait que le 1er janvier 2008, des militaires du colonel Mohamed Bacar m’ont passé à tabac à Patsy, sur l’île d’Anjouan, parce que je n’arrêtais pas de dire « que ce pays sera uni à tout jamais et personne ne pourra le diviser bien longtemps. »

 

Bien évidemment, je n’ai pas la langue dans la poche. Mais ne serait-il pas parce que je crois dur comme fer au fameux vers du congolais Tchicaya U Tam’Si : « Si tu choisis la vie je te prête ma langue ». Et oui, moi j’ai choisi la vie. Et pas n’importe quelle vie. J’ai choisi de vivre comme le tambour. De crier lorsqu’on me tape. Et de me taire lorsqu’ on m’épargne. D’ailleurs c’est la raison pour laquelle j’ai commis, il y a deux semaines, l’article « Anjouan : entre naufrage de kwassa et trafic de visas français », publié dans la Gazette des Comores. En fait, cet article, ou une partie de cet article, a choqué le consul de France à Anjouan à tel point qu’il a annulé un visa qui allait me permettre de partir à Mayotte organiser des activités socioculturelles. Entre autre, pérenniser la coopération régionale. Je tiens à souligner qu’en mars et avril dernier avec le concours de l’association Eldorado3, la direction culturelle de la préfecture de Mayotte et le vice-rectorat, j’ai animé des ateliers d’écriture  dans différentes institutions scolaires, pénitentiaires et bibliothèques. Au milieu du mois de  juillet, j’ai animé un atelier de théâtre avec le concours de l’association Utamaduni. Et dans la deuxième quinzaine du mois de juillet, j’ai animé des ateliers d’écriture avec le concours de la Direction de l’Ingénierie Culturelle du Conseil Général. Et ce n’est pas la peine de m’éterniser sur cette action socioculturelle qui a vocation de transcender le discours creux des politiques. L’important c’est de mentionner le crime de lèse-majesté que j’ai commis. Lisez, ci-dessous, une partie de l’article que j’ai publié dans la Gazette des Comores :

 

Traficotage de visas français : ça a une odeur de pas du tout clair

 

Toujours en ce 1er jour de septembre. A Hombo. Une flopée de demandeurs de visas attend derrière le portail du consulat de France. Entre la peur et le pessimisme : le taux d’obtention de visas s’élève à 30% contrairement au début de l’année où il était à 99%. A l’ombre d’un arbre, à l’autre bout de la route, un monsieur examine des dossiers de demandes de visas, efface au correcteur un  passage et rajoute des choses. Et fait payer à chaque demandeur 1000 fc. En plus des 75 francs qu’il prend en échange d’un imprimé qui était censé être gratuit.  « Je rends seulement service à ces pauvres gens » dit-il dans un sourire. Encore dehors, un certain O, ancien secrétaire général du gouvernement de l’île, crie sur les gens, prend leur dossier, les soutire de l’argent, rentre au consulat et revient leur promettre monts et merveilles. « O est « un ami du consul ». Pour que votre dossier soit accepté, il faut aller chez lui à Bambao Mtsanga. Moi je lui ai graissé la patte et donné mon dossier. Et j’ai eu le visa. » nous confie un jeune homme. Et il n’est pas le seul à nous mettre dans la confidence. D’ailleurs, depuis peu O est surnommé le Deuxième-consul-de-France.

 

X, quinquagénaire, vit à Mayotte depuis 10 ans. Quand il a entendu que le consulat d’Anjouan a été rouvert, il est rentré au bercail demander un visa. Après maints refus,  il a été obligé de donner 300 euros à une personne qui connaît un monsieur de Mutsamudu qui est « un ami du consul ». Le dossier a été cette fois-ci accepté et le demandeur qui est en ce moment à  Mayotte a bénéficié d’un visa de 1 mois. L’intermédiaire qui vient de la région de Bambao M’truni refuse de donner le nom de son chef. Mais ce qui est sûr cet « ami du consul »est un businessman.

 

R. quant à lui est un jeune qui a un bel avenir. En plus des boites privées qu’il a montées, il collabore à de nombreuses presses écrites nord-américaines et radio du moyen orient. Lui aussi est un « ami du consul », dans les villages, il se fait passer pour un barbouze, sans même qu’il ait la nationalité française et récolte de l’argent et des dossiers de demandes de visas au nom du consul. Le consul dément tout implication dans ces histoires de trafic. (Voir interview). En tout cas , comme cette histoire d’école franco-comorienne Victor Hugo qui vient d’ouvrir à Mutsamudu et que les responsables disent qu’elle est administrée par le Consulat de France et que le consul dément et dit que c’est une école privée comme les autres et que lui en tant que Frederick de Souza mais pas comme consul embrasse l’initiative . Ce qui est sûr rien n’est clair. Mais « Il faut imaginer Sisyphe heureux » comme le demande Camus. » Signé A. Halidi.

 

Ça put vraiment la Françafrique

 

Savez-vous que quand j’ai demandé des explications à Monsieur Frederick de Souza par rapport à l’annulation de mon visa, il m’a juste dit devant une foule de personnes « Vous m’avez trahi. Je ne veux plus parler avec vous ». Pourtant, je ne me souviens pas du tout le moment où j’ai trahi monsieur le consul. Si trahir signifie  dénoncer des magouilles ; je l’admets : j’ai trahi monsieur De Souza. Mais si trahir veut dire échanger sa probité et son honnêteté contre un visa, monsieur le consul, désolé, je n’allais pas me taire pendant que l’enquête que j’ai menée prouve que des petites gens sont rackettés pour un visa. Au delà de cette extorsion, ces pratiques s’inscrivent bien dans la mort programmée de ce pays car avec toutes ces ressources que des ailleurs inconnus vont blanchir,  cet argent aurait pu être injecté dans des activités de production paysanne et  récanaliser ainsi  ces iles à vau-l’eau. D’ailleurs, si j’ai trahi quelqu’un, je crois que c’est moi même. Puisqu’il y a des choses que j’ai tues. A titre d’exemple, par le truchement d’un haut responsable du gouvernement de l’Union des Comores à Anjouan, des Comoriens de la Grande-comore ont séjourné dans le village de Tsembehou durant quelques semaines et ont déboursé des sommes astronomiques pour des visas longs séjours pour la France. Je ne suis pas le seul à en parler. Le site internet holambecomores en a aussi parlé : « Le consul de France à Anjouan est "rappelé" par son administration. Il devrait partir demain lundi 7 septembre après avoir été moins d'un an en poste.

Depuis des mois, le bruit court qu'il vend des visas. Ces derniers mois, les aspirants au visa Schengen de la Grande-Comore et Mohéli, ayant un dossier "faible", partent le demander à Anjouan. Le pourcentage de visas accordés est étonnamment important comparé à la Grande-Comore. Les parents des heureux bénéficiaires parlent de sommes oscillant entre 4000 et 6000 euros. »

Quoi encore ? Que monsieur De Souza était à toutes les réunions qui ont annoncées l’ouverture de la pseudo-école française Victor Hugo !  Et que c’est lui même qui disait, pour convaincre les parents d’élèves d’inscrire leurs enfants, que cette école a eu l’agrément du consulat de France et de l’Education Nationale Française. Pour finalement le dénier dans les colonnes de la Gazette des Comores.

 

Peu m’en chaut finalement de l’interprétation que les uns et les autres donneront de cette audace de restaurer la vérité devant des puissances dit-on comme le consul et ses acolytes. Car assurément les gens de cet acabit sont en train de ternir l’image de nos deux pays : la France et les Comores. Et pousser certains à la francophobie sinon à la francopathie. Eh oui ! En agissant ainsi crois-je marcher peut-être dans le sillage de feu monsieur François-Xavier Verschave  qui a cru jusqu’à la fin de ses jours à ses idées. Et a suivi au pied de la lettre le précieux vers de Césaire : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir ». Enfin, ce pays sera ma tombe. Parce que une tombe est loin d’être ce vide que chacun de nous est appelé à habiter un jour. Mais une partie de notre foi qu’on trimbale partout où le vent nous mène.

 

Adjmaël Halidi

Journaliste et écrivain-poète

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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 20:22
Enfin ! Nos morts commencent à arriver à Moroni. C'est, en effet,  aujourd'hui que Le navire EDT ARES qui effectuait les recherches au large des Comores a ramené au port de Moroni les 59 corps (pour certains, ce seraient des restes humains) ainsi que les débris de l'airbus A 310 de la Yéménia retrouvés. On attend maintenant leur identification dans les meilleurs délais avant qu'ils soient enterrés.

Selon un des responsables du Centre des opérations de secours et de protection civile, le Lieutenant-colonel Mouigni Daho de la Gendarmerie comorienne, ces corps et restes humains "seront enterrés avec les corps repêchés en Tanzanie dans un cimetière commun, selon les voeux des familles." Voilà une bonne nouvelle pour les familles qui tenaient beaucoup à ce cimétière commun.

A priori les 17 corps déjà identifiés en Tanzanie seront aussi rapatriés dans les jours à venir à Moroni.

Quant aux débris de l'appareil, ils sont déposés dans un hangar à l'aérogare  de Moroni, à quelques métres du Lycée Said Mohamed Cheikh.

Maintenant, reste à connaitre le sort des corps qui ne seraient pas identifiés en Tanzanie. Apparamment, selon le droit de ce pays, ils devraient rester là bas. Si tel est le cas, ce serait un coup dur pour les familles concernées. Espérons que la diplomatie comorienne sera éfficace sur ce dossier afin d'obtenir des autorités tanzaniennes le rapatriement de tous les morts comoriens à Moroni. Car c'est possible. Eux aussi méritent d'être avec les autres dans le même cimétière. Même si on n'arrive pas à les identifier.

 Il convient aussi d'être attentif à ce que vont raconter les deux fameuses boites noires depuis le Bourget en France sans négliger l'apport de Bahia Bacar, la seule rescapée de l'accident ainsi que les enrégistrement de la tour de contrôle de l'aeroport de Moroni-Hahaya concernant leurs dernières conversations radiophoniques avec le Commandant de l'A 310 de Yemenia juste avant l'accident. Si nous voulons vraiment savoir la vérité - rien que la vérité - sur ce drame qui a endeuillé toute une nation.

Que leurs âmes réposent en paix ! Amen

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 09:30

Selon un communiqué de la commission d'enquête de l'accident de l'Airbus de Yemenia airways publié hier : "Le travail sur les enregistreurs de vol de l'Airbus A310 (...) a permis de récupérer les données relatives à l'accident provenant des enregistreurs". (...) "Les enquêteurs vont à présent se consacrer à leur exploitation".

Pour rappel, les deux  boîtes noires (l'enregistreur phonique : Cockpit Voice Recorder, CVR) et  et l'enregistreur de paramètres : Flight Data Recorder, FDR) ont été répêchés en août  dernier au large des Comores et envoyés au bureau  d'Enquêtes et d'Analyses en France (BEA).

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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 09:43

Vous trouverez ci-dessous un article citoyen et engagé du jeune poète comorien, Adjmael Halidi sur l'environnement.  Quel plaisir de lire un tel écrit ! Continue ainsi et reste fidèle à ta folie. Surtout ne change pas.
Des lecteurs vont certainement prétendre que tu éxagères. Pourtant c'est la vérité. Et cette vérité est grave. Voire même, comme disent les Quebecois "gravement grave"
HALIDI-BLOG-COMORES



Koni, le paradis des damnés

 

Nombreux sont ceux qui croient à tort que les populations des localités comoriennes sont clairsemées à cause des mouvements migratoires vers la France ou Mayotte. Sachant que Mayotte est pour l’Anjouanais ce qu’est Marseille pour le Grand-comorien. Evidemment la répartition de la densité entre les îles reste importante et inégalitaire : 517ha/km² pour Anjouan, 227 ha/km² pour la Grand-comore et 99 ha/km² pour Mohéli : soit une moyenne de 273 ha/km² pour l’ensemble du pays. Cette surpopulation résulte aussi d’une absence de centres d’intérêt pour les jeunes, qui se tournent facilement vers le sexe, et, deviennent précocement parents. Encore si la lutte contre la mortalité infantile enregistre des succès éloquents, les campagnes de sensibilisations pour le planning familial restent vaines. Conséquence, l’insécurité alimentaire ou la dépendance de l’agriculteur vis-à-vis de la prochaine récolte n’est plus que source d’exode rural, elle incite l’homme à détruire la faune et la flore pour étendre ses parcelles mais aussi pour avoir du bois de chauffe, du charbon de bois, du sable pour construire un gîte. Reportage.

 

Dimanche 18 avril. Après avoir parcouru durant une heure layons et monts, croisé bambins en proie à la sous-alimentation (moins de 2000 calories par jour) [squelettiques, ventres ballonnés, cheveux jaunâtres]  et des femmes en haillons que ne leur restent que la peau sur les os, nous arrivons enfin à Koni N’gani. « Ce faix de bois, je vais le vendre, si jamais il y a quelqu’un  qui veuille bien de lui, à 1000fc (2 euros) maximum. Puis avec cet argent je vais payer une dette à l’épicier pour pouvoir encore acheter à crédit deux autres kilos de riz. J’ai commencé à couper les arbres pour avoir du bois de chauffe depuis 2002, après que je  sois expulsé de Mayotte. Je fais de la culture maraîchère à côté .Mais ce n’est pas tous les jours qu’on récolte ce qu’on a semé. C’est grâce au bois de chauffe que j’arrive à entretenir mes 3 enfants et ma femme. Bien sûr qu’on détruit l’environnement, mais on n’a pas le choix. On doit vivre. » nous a confié, tout méfiant, Maoulida Saïd, âgé de 25 ans et analphabète.

 

A Koni Djodjo et Koni N’gani, la misère se lit dans les yeux des gens. La pauvreté crève les yeux. A part quelques bornes fontaines, empruntes vivaces de la présidence de Bacar, personne n’a l’eau dans sa case. Et il faut aller puiser l’eau dans une rivière qui tarit tous les jours, comme une centaine d’autres sources d’eau de l’archipel. Et bien qu’Anjouan soit réputée d’avoir des cours d’eau en abondance, c’est seulement 15% de sa population qui a accès à l’eau courante. Pour ne pas dire eau potable vu les nombreuses maladies qu’elle provoque pendant les saisons de pluies : typhoïde, choléra etc.  A la Grande-comore et Mohéli, se sont respectivement 30% et 80% de personnes qui ont accès à l’eau courante.

 

« Tous ces padzas sont récents.  Avant les plaines étaient parsemées d’arbres. Mais au fur et à mesure que le village s’agrandit, les villageois coupent les arbres pour en faire du fagot et les vendre. La vente du fagot nous permet juste d’acheter le riz. On mange rarement de la viande ou du poisson. Par contre on mange beaucoup de feuilles de tarots ou de manioc. Comme élever des bœufs n’est plus possible à cause des voleurs, la vente de fagot est la seule activité génératrice de revenus » nous a dit Ahmadi Halidi de Koni Djodjo, la soixantaine, père de 9 enfants, et qui dans ses bras, tenait un enfant rachitique dont les yeux affichaient une manque de protéine.

 

Les padzas, la mise à nu ou la stérilisation des sols prévaut dans tout l’archipel. Et personne n’ignore que le déboisement accéléré par les délestages et la hausse du prix du pétrole lampant et la construction de maisons a favorisé comme érosions et inondations ces dernières semaines. Et si la faune comorienne est appelée à disparaître bientôt, si rien ne se fasse rapidement, la flore quant à elle n’est pas épargnée. En plus des ordures et déchets qui longent, pullulent et polluent les côtes des îles, les gens s’y pressent chaque jour pour extraire du sable et différentes roches pour la revente. «  Pour extraire du sable les chauffeurs de camions payent 10 000 fc (20 euros) pour le trajet. L’argent recueilli permet la construction d’un  marché et d’une mosquée dont les travaux ont déjà commencé. » nous a dit à Bambao M’tsanga Amadi Houmadi. Qui bien que né vers 1975, ignore, puisque pas informé, tout ce que l’extraction du sable peut avoir comme retombés.

 

Néanmoins, tous les opérateurs économiques d’Anjouan, comme à la Grande-comore, se sont tournés vers l’extraction du sable et de différentes roches qui est devenue un business vraiment juteux. Si florissant que créer une pseudo-association de protection de l’environnement. Ces businessmen sont convaincus que le Comorien, trop attaché à ses coutumes, consomme plus de fers et de ciments que de riz. D’ailleurs, comme partout dans le monde les riches polluent et détruisent plus la terre que les pauvres étant donné que leur commerces reposent en partie sur cette destruction. En parlant de construction, il est à savoir que toutes les belles maisons des médinas sont le fruit d’une importante destruction de divers écosystèmes puisque anciennement construite de coraux et de bois. Toutefois, la pêche au filet, source de nombreux conflits inter-villageois, et à l’uruva, thephrosia vogelii, que pratiquent beaucoup de femmes de Bimbini à l’instar de Salima Mouendhui, ne sont point du reste dans la dégradation de la nature.

 

Enfin, ce qui est surprenant dans l’histoire, c’est que tous les gens qu’on a eu à rencontrer étaient méfiants parce qu’ils croyaient qu’on était des policiers. Parce qu’ils sont tout le temps persécutés et sanctionnés par ces derniers. Nous, en tout cas, nous faisons part aux autorités étatiques cette phrase tirée du Livre de la sagesse nègre : «  Si quelqu’un te dit qu’il a le courage de supporter la faim, c’est qu’il n’a jamais été abandonné en sa compagnie ». Au lieu de construire un bureau de poste et télécommunication-mettre en place une machine à arnaque, à Koni Djodjo- il fallait d’abord savoir que dans ce village les gens n’ont ni accès à l’électricité, à l’eau courante, à la santé, à l’école (le taux de déscolarisés atteint les 60%). Reste à dire qu’il est temps de suivre à la lettre et ce qui a été dit lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro de 1992 et les Objectifs du Millénaire pour le Développement. « Pour faire des grandes choses, il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux » disait Montesquieu. Pour dire que le développement doit prendre  en compte la réalité du pays.

 

Enquête réalisé par A. H.

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