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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 22:02

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores /

ministre_said_20jaffarv.jpgVisite de Nicolas Sarkozy à Mayotte :

La réaction du chef de la diplomatie comorienne :

« Tant qu’il n’y aura pas suppression du visa Balladur, ces moyens sécuritaires n’auront pas de sens »

 

Moroni, jeudi 21 janvier 2010 (HZK-Presse) Quatre jours après la visite de Nicolas Sarkozy à Mayotte, Ahmed Ben Saïd Djaffar, le ministre des relations extérieures de la coopération de la diaspora, chargé de la francophonie et du monde arabe (Photo), nous donne sa réaction par rapport à cette visite mais également les relations entre la France et les Comores.

 

Question : Quelle est votre réaction suite à la visite de Nicolas Sarkozy à Mayotte ? Pourquoi, vous n’avez pas réagi ni avant ni après ce déplacement du président français dans cette île ?

 

Ahmed Ben Said Jaffar : En fait l’arrivée du président Sarkozy à Mayotte n’a pas provoqué une réaction particulière de notre part, parce que nous considérons que Mayotte est comorienne et qu’elle le restera toujours. Nous avons des orientations précises, lesquelles orientations nous confortent sur le fait que Mayotte est une terre comorienne.

 

Question : Quel sens donnez vous à cette visite au cours de laquelle Sarkozy a promis une sécurisation accrue de l’île contre « l’immigration clandestine » ?

 

A.S.J : Le sens de cette visite n’est rien d’autre que politique. En ce qui concerne le renforcement des moyens de sécurisation, les autorités comoriennes restent convaincues que tant qu’il n’y aura pas suppression du visa Balladur imposé aux Comoriens qui considèrent Mayotte comme une partie des Comores, ces moyens sécuritaires n’auront pas de sens.

 

Question : Un commentaire sur le discours de Sarkozy à Mayotte…

 

A.S.J. : Depuis Giscard D’Estaing jusqu’aujourd’hui, les discours des présidents français sur Mayotte diffèrent d’un président à un autre. Leurs discours varient. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas une véritable orientation politique de la France sur la question de Mayotte.

 

Question : Certains estiment que ce discours était offensif envers les Comores. Est-ce, aussi votre sentiment ?

 

A.S.J. : Offensif, je ne pense pas. C’était encore une façon pour les autorités françaises d’apaiser les Mahorais. De leur miroiter un bien être qui n’en est réellement pas un, quand on connaît les conditions de vie des vrais mahorais dans leur île. 

 

Question : Où en est-on avec le Groupe de travail de haut niveau (Gthn) ?

 

A.S.J. : Comme nous le savons les travaux du Gthn ont été suspendus à la suite de la tenue du référendum sur la départementalisation de Mayotte en mars 2009. Cela est, pour notre part, contraire à la dynamique engagé en septembre 2007 entre nos deux Chefs d’Etat.

 

Question : N’y aurait-il pas en ce moment des négociations en coulisses pour essayer de relancer ces discussions ?

 

A.S.J. : Pour le moment des négociations ne sont pas engagées puisqu’il a été clair lors du discours de son Excellence Ahmed Abdallah Mohamed Sambi à l’ouverture de la 64ème Assemblée Générale de l’Onu qu’une réponse devrait être donnée par la partie française sur la proposition « d’un pays deux systèmes ». Et que dans la mesure où aucune suite n’a été donnée, ces négociations sont restées au point mort.

 

Question : Une visite du président Sarkozy à Moroni était prévue pour la signature du document qui devrait être élaboré dans le cadre du Gthn. Ce voyage est aujourd’hui rangé dans les oubliettes suite à la suspension des discussions. Ne pensez vous pas qu’il s’agisse d’un échec ?

 

A.S.J. : Dans la mesure où les négociations n’ont pas encore abouti aucun document ne pourrait être signé. Et c’est normal, puisque les travaux du Gthn ont été gelés voire suspendus. Nous ne pouvons pas parler d’un échec en tant que tel.

 

Question : Quel est l’état des relations entre la France et les Comores ?

 

A.S.J. : La coopération entre nos deux pays est au fixe. Nous avons le document cadre de partenariat signé entre Brigitte Girardin et moi-même en 2007 qui arrive à terme cette année. On va nécessairement procéder à une évaluation de ce document [qui fixe les grands axes de la coopération française en Union des Comores, ndlr]. On peut dire que les relations entre les deux pays suivent leur cours normal.

 

Propos recueillis par S.A.

210110/fa/hzkpresse/18h00

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 21:17

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores /

Djaé Ahmada, vice-président de l’assemblée nationale :

« L’opposition est aux abois et Azali est déphasé »   

 

Moroni, mercredi 20 janvier 2010 (HZK-Presse) – L’opposition multiplie les sorties pour s’attaquer à l’idée du président Sambi de vouloir jouer aux prolongations après la fin de son mandat en mai 2010. Le pouvoir de son coté est monté au créneau pour donner sa vision et son interprétation de la révision constitutionnelle. C’est dans ce sens que le vice-président de l’assemblée nationale, ancien ministre des télécommunications, Djaé Ahamada, a répondu à cœur ouvert aux questions de La Gazette et HZK-Presse.

 

Question : Le débat politique actuellement, c’est l’éventuelle prolongation du mandat de Sambi. Quelle est votre conception de la question ?

 

Djaé Ahamada : On vient de se doter d’une loi, celle qui est révisée le 17 mai 2009. Les comoriens ont porté leur adhésion à l’alternance des compétences, mais aussi au toilettage de tout ce qui portait confusion dans la gestion de l’Etat. Cette même révision a donné plein pouvoir au congrès [assemblée nationale et conseils des îles, ndlr] de statuer sur l’harmonisation des mandats électifs. L’exemple des élections législatives est très convaincant. Quand on a évalué à plus d’un milliards ce scrutin qui était couplé avec les cantonales, on comprend que l’harmonisation est la solution la plus sage.

 

Question : Que pensez-vous des récentes déclarations de l’opposition ?

 

D.A. : Quand l’opposition monte au créneau, je peux dire que c’est une opposition aux abois. On est issu d’une majorité écrasante. Cette même opposition nous avait mis en garde qu’on n’allait pas gagner le référendum alors que nous avons triomphé dans cette révision. Elle avait fait une opposition contre le débarquement à Anjouan et pourtant, on a réussi. Cette même opposition ne croyait pas qu’on allait organiser les élections législatives et on les a faites.

 

Questions : Comment réagissez-vous par rapport aux propos de l’ancien président Azali mettant en garde son successeur contre toute prolongation de son mandat ?

 

D.A. : Quand l’ex-président putschiste Azali invite les gens à sursauter et à faire un dialogue inter-comorien, je pense qu’il est déphasé. Il est en retard. Il ne suit pas l’actualité. Des élections démocratiques ont eu lieu en 2006. D’autres ont eu lieu en 2007 pour élire les chefs des exécutifs des îles. En 2008, un scrutin s’est déroulé à Anjouan pour installer Moussa Toybou. Mais surtout, on a réussi là où il a failli, en faisant revenir Anjouan dans le giron naturel républicain. Ceux qui appellent à un dialogue national sont en retard car ce dialogue a déjà eu lieu avant le référendum.

 

Question : Mwali a voté pour l’opposition de peur de ne pas hériter de la tournante en 2010. En prolongeant le mandat de Sambi, vous n’avez pas peur que Mohéli se rebelle ?

 

D.A. : La loi constitutionnelle a bien dit que seul le congrès va statuer sur les dates des élections pour permettre l’harmonisation des mandats des gouverneurs et du président de la république. Quant à une éventuelle sécession de Mohéli, que les choses soient claires : l’article 4 de notre constitution alinéa 7  déclare que quiconque qui opte pour une sécession, c’est la loi elle-même qui va le sanctionner. Quiconque incite à la haine entre des villages ou entre communautés encore plus des îles, c’est la loi référendaire qui va le punir. En plus, personne n’a mis en cause la tournante.

 

Propos recueillis par A.A.Mguéni

210110/aam/hzkpresse/6h00

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 23:25

Lu pour vous

Source : Albalad n° 170  du 15 janvier 2010


Comores / Beauté : Karima JAFFAR ou la passion de la beauté

karida-blog.JPGPréserver la beauté de la femme comorienne et aider tout le monde en la relaxation, tel est l’objectif d’une jeune femme passionnée de beauté, karida Jaffar.

 Karima Jaffar, Karida (Photo - Archives de HALIDI-BLOG-COMORES) pour ses amis,  croit dur comme fer à son entreprise qui mettra à la disposition de ses clients des soins de beauté et des soins pour les cheveux.

« Les femmes comoriennes ont déjà une beauté naturelle spécifique. Je veux les mobiliser et les aider à la garder » dit la jeune femme qui a affiné ses connaissances pendant son long séjour  en Egypte, alors épouse d’un diplomate.

La jeune femme se met au service des femmes mais également des hommes grâce à ses multiples talents. Karida affirme pouvoir assumer tous les besoins de soins de beauté naturelle et cela de la tête aux pieds. Elle dit être même en mesure d’offrir des soins de relaxation à ceux qui en ont besoin.

Remonte à longtemps

Sa passion pour la beauté des femmes remonte à longtemps, dès son jeune âge. « J’aimais prodiguer des soins de beauté à mes amis et à mes proches. C’est l’une des raisons qui m’ont poussé  à choisir d’apprendre les techniques. »

Aujourd’hui, elle est coiffeuse, masseuse, esthéticienne et maîtrise des techniques de relaxation. « Ce sont des aptitudes qua j’ai acquise pendant mon séjour en Egypte » dit -‘elle.

Ses savoirs faire

« Je ne fais pas seulement que des soins du visage et du corps, des cheveux et des ongles. Je peux aussi alléger les fatigues dues au  stress quotidien. J’ai pour cela ce qu’il faut : sauna, jacuzzi, bain de vapeur etc.»

« Mon but est d’aider à lutter contre le stress et que tout le monde se sente bien intérieurement » dit celle qui utilise des mixtures de fruits comme les bananes, les abricots, les algues, l’argile et l’aloès Véra. Depuis son retour au pays, certaines de  ses amies et  ses connaissances viennent nombreux pour solliciter ses services. C’est ce qui l’a encouragée à s’installer.

Pour l’instant, elle  aménage les locaux. « Je fais les derniers préparatifs et attends quelques matériels pour la coiffure pour ouvrir en grand au public  le centre», conclut-t-elle.

Josy  Aicha R (Stagiaire)

 

 

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 21:24

 

Après l’élection du Président de l’Assemblée Nationale, jeudi dernier, celle des autres membres du bureau permanent a eu lieu vendredi dernier.

 

Ainsi sont élus vices présidents :

- Attoumani Allaoui alias Andoudou, député de la 8ème circonscription (Ouani – Ndzuwani)

- Djae Ahamada Chanfi, Député de la 17ème circonscription (Oichili-Dimani-Ngazidja)

- Ahmed Daroumi, Député de la 1ère circonscription (Dewa -Mwali).

 

Les questeurs sont :

- Mouhtar Elhad Abdou Salim, Député de la 6ème circonscription (Mutsamudu-Ndzuwani))

- Abdoulfatah Saïd Mohamed, député de la 14ème circonscription  (Moroni-Nord-Ngazidja)

- Ali Saïd Chanfi, élu Conseiller à Dewa II (Mwali).

 

Les secrétaires parlementaires sont :

- Saïd Ali Charif  Elu Conseiller à  Itsandra IV(Ngazidja)

- Abdillah Yahaya Député de la 24eme circonscription (Mbadjini Est-Itsahidi-Ngazidja)

- Mohamed Saïd Houmadi,  Député de la 9eme circonscription (Ouani-Cuvette-Ndzuwani)

- Nourdine Fadhula, Député de la 5eme circonscription (Sima-Ndzuwani)

- Ansoufi Abdou Fazul,  Elu Conseiller à Djando II (Mwali).

 

Halidi Allaoui

HALIDI-BLOG-COMORES

 

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 00:53

Source Albalad n° 157 du lundi 28 décembre 2009

Femme et élections


« Tout le monde devrait saluer cet éffort »


chouhoura-blog.JPGMme Chouhoura Abdallah (Photo. Archives HALIDI-BLOG-COMORES),  Conseillère en communication du Réseau des Avocats du Genre (RENAG) n’est pas de ceux qui considèrent l’absence des femmes dans la liste des nouveaux parlementaires comme un échec.
Elle explique pourquoi. Interview.


Pour la première fois dans l’histoire des Comores, un nombre assez important de femmes a postulé pour un mandat électif aux élections législatives et des conseils des îles. On n’a enregistré qu’une seule élue, une conseillère, et une colistière pour les législatives. Comment appréciez-vous ce résultat ?


  C'est une victoire pour nous tous ceux qui mettent du temps et de l'énergie et qui croient à la contribution de la femme ne peut être visible que si elle participe aussi à la prise des décisions. C’est une victoire en ce sens que c'est la première fois qu’on a eu un nombre si important de candidates à des scrutins.

C'est une victoire aussi parce que des femmes ont osé descendre dans l’arène jusqu’ici considérée comme un domaine réservé aux hommes.  Vous remarquerez que ces candidatures féminines sont portées par des partis politiques ; c’est une première. 


Mathématiquement, il y a eu échec. Quelles leçons tirez-vous de cela ?

 
Je me refuse de parler d'échec car c’est pour la première fois que les femmes s'étaient massivement portées candidates, titulaires ou suppléantes, indépendantes  ou portant une couleur politique.  Je crois que tout le monde devrait plutôt saluer cet effort et cet engagement.


  A votre avis, les candidates s’étaient-elles engagées du mauvais côté ?

 
Pas du tout.  Je dirais plutôt qu'il n'y a pas eu assez de préparation des femmes de leur part et de la part des partis qui les ont investies.

 
Vous aviez déclaré à Albalad à l’issue du premier tour des élections qu’on a perdu une                    bataille mais pas la guerre. Cela laisse croire que vous ne désarmez pas malgré tout ?


Les femmes et les hommes qui ont compris que la vraie  démocratie est celle qui donne la même chance à tous, devront redoubler d'effort et encourager nos ex candidates. Nous devons nous asseoir et faire le bilan de cette expérience. Sans avoir décortiqué les motivations premières et les ambitions politiques des candidates, nous ne tirerons
pas profit de cette avancée démocratique.

 
D’après-vous pourquoi la Mouvance n’a pas présenté assez de femmes qui auraient peut-être eu la chance de l’emporter ?


Je ne crois pas qu’en étant de la mouvance, on avait plus de chance de l'emporter qu’ailleurs sinon  Madame Sitti Kassime aurait été élue. La question n'est pas là. Je me demande pourquoi la mouvance l'aurait fait alors que dans son gouvernement, il n'y a aucune femme. La MP a vite oublié que si Monsieur Sambi est devenu Président de la République, c'est aussi parce que les femmes ont voté pour lui.  Un contre exemple: à Anjouan, grâce à l'engagement du gouverneur Moussa Toyibou, un tiers des Commissaires sont des femmes. Pourquoi son parti  n'a pas présenté des femmes aux élections?  Voilà d'autres raisons pour faire le bilan de ces élections.

 
Quelle stratégie mettre en place pour faire gagner les femmes ? Quelle carte reste-il à jouer ?


Le Réseau National des Avocats du Genre (Renag) travaille à identifier, former et accompagner les femmes qui seraient motivées à se présenter aux prochaines élections municipales. L'espace communal présente une belle opportunité pour l'apprentissage, l'épanouissement et la culture d'une confiance en soi pour la femme.

La proximité de l'élu municipal avec les citoyens, le pragmatisme et le réalisme de l’action municipale, font que c'est par là qu’il faudrait commencer.

L’autre stratégie consiste à continuer à sensibiliser les partis politiques pour qu'ils accordent davantage d'attention à leurs militantes afin qu'elles s'intéressent plus à la politique.

Une dernière serait d'amener les hommes,  à partager leur expérience afin de servir de modèle de démocrate.   

 
Cette amère expérience ne devrait-elle pas pousser les femmes à demander un système de quota dans l’élaboration des listes des candidats ?


Même si je ne partage pas votre focalisation sur la bataille et non la guerre dans sa globalité, je crois que ce serait aussi, une des mesures volontaristes que le législateur comorien devrait prendre.

L’avantage  serait que cela pousserait les femmes à nourrir une ambition parce qu'elles croiront en leur étoile et non à leur beauté. Elles travailleront donc dure pour être à la hauteur.

Des textes sont en préparation pour aller dans ce sens. Les ONG se battront pour convaincre le législateur à légiférer dans ce sens.

Saminya Bounou

 

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 22:45

LU POUR VOUS : Source / http://www.humanite.fr/2010-01-19_Politique-_-Social-Economie_Mayotte-La-visite-du-gouverneur


En visite dans l’océan Indien, le président de la République a confirmé son intention d’ancrer l’île de Mayotte 
dans la France. Au mépris des résolutions de l’ONU.


Nicolas Sarkozy en VRP de la mère patrie. Voilà l’impression que laisse le discours prononcé hier, à Mayotte, par le président de la République, en visite éclair dans l’océan Indien pour exalter l’appartenance de cette île des Comores à la France, après le référendum de mars dernier consacrant sa départementalisation.

effroyable cimetière marin


Mayotte, c’est la France », a martelé Nicolas Sarkozy devant la foule rassemblée sur la place du marché de Mamoudzou et priée de « respecter les devoirs » qui lui incombent désormais. « Je ne laisserai à aucune puissance étrangère le droit de décider qui serait français et qui ne le resterait pas. (…) Mayotte restera française », a-t-il lancé. Une allusion claire à la revendication des Comores, qui souhaitent voir cette île rendue à l’archipel. Le récent changement de statut de Mayotte, située à 9 000 kilomètres de Paris, a en effet ravivé un lourd contentieux lié à la décolonisation des Comores. Après son accession à l’indépendance, le jeune État a été admis comme membre de l’ONU en vertu de la résolution 3385 du 12 novembre 1975, qui réaffirme « la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale des Comores, composé des îles d’Anjouan, de Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli ». Une résolution que la France n’a jamais respectée, érigeant même un mur invisible pour empêcher la circulation entre l’île et ses voisines. Au point que des milliers de Comoriens périssent chaque année noyés dans le bras de mer qui sépare Anjouan de Mayotte, devenu, depuis l’instauration du visa Balladur en 1995, un effroyable cimetière marin.

politique de déstabilisation


« La France n’a jamais accepté l’indépendance des Comores, d’où la séparation de Mayotte, son occupation illégale et la politique de déstabilisation de l’archipel, de coups d’État en assassinats politiques supervisés par des barbouzes, au premier rang desquelles le tristement célèbre Bob Denard », nous expliquait Mabadi Ahmed Ali, du Collectif des associations comoriennes, au moment de la consultation sur la départementalisation de Mayotte. Une politique de déstabilisation destinée, selon lui, à démontrer que seul le maintien dans la France serait synonyme de stabilité et de prospérité. Prospérité  ? Alors que le « oui » à la départementalisation a été obtenu à coups de promesses d’égalité sociale, Nicolas Sarkozy a fustigé, hier, les manifestations du mois dernier contre la vie chère, marquées par des violences envers les gendarmes. « Dans un département de France, on utilise les mots, pas les coups, le débat, pas la violence, le dialogue, pas l’affrontement, les élections, pas la loi du plus fort », a-t-il assené, en assurant que les « responsables et organisateurs de ces débordements » seraient « recherchés, jugés et punis ». L’égalité républicaine pour la répression, pas pour les droits sociaux.


Rosa Moussaoui

Joël Saget/AFP


Contrôle de la douane française. La France est en contradiction avec la résolution de l’ONU sur « le respect 
de l’intégrité territoriale des Comores, composé des îles d’Anjouan, Grande-Comore, Mayotte et Mohéli ».

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 01:03

 

Depute-071.jpgLes nouveaux députés - tous sans exception – même

Photo  ci-dessous (Marakcha, l'unique femme députée)
Député 024 ceux à qui on avait demandé de faire l’école buissonnière - ont fait leur rentrée le mercredi 13 janvier 2010, dans l’après midi. L’ambiance était festive au palais du peuple. Tout le monde avait arboré ses jolis habits traditionnels ou européens (Djuba, Djagla, Djoho, costume, kandzu…). Personne n’avait oublié de peigner ses cheveux et de se parfumer. On lisait le stress sur le visage des « vrais nouveaux » - ceux qui sont élus pour la première fois. Par contre, les rares habitués des lieux étaient détendus et faisaient le beau. Cela ressemblait beaucoup à une rentrée scolaire !

  Photo ci-dessous (de g à d : les députés Andoudou et Abdou Djabir)

Député 030Dans ce milieu masculin, il y avait tout de même une femme, une belle et élégante femme habillée en blanc, l’unique femme Députée. Il parait que c’est une des fidèles militantes de l’actuel gouverneur de l’île de Mwali, Mohamed ali Said. Merci infiniment aux Conseillers de Mwali d’avoir eu la bonne idée de désigner l’unique femme élue Conseillère pour siéger  au palais de Hamraba. Cela vous honore !

 

Député 060Pour cette rentrée, tout le monde était là pour accompagner nos nouveaux députés et leurs prodiguaient quelques conseils : des Ministres, des représentants de la communauté internationale, des notables traditionnels et religieux, des jeunes, beaucoup de femmes…Plusieurs discours chaleureux ont été prononcés par les politiques, les religieux, les étrangers, les vieux… sauf les femmes et les jeunes. Ça commence bien

! Que des conseils, rien que des conseils ! De bons conseils en plus. Parait-il. Maintenant reste à savoir si nos nouveaux élus les ont entendus ou écoutés. On le saura quand ils commenceront à composer sur les différents sujets sérieux. Car pour cette rentrée tout le monde a donné 10/10 à l’autre. Eh oui c’est notre « école de fans »Député 027

 

Les alentours du palais du peuple, le siège de l’Assemblée des députés, étaient  aussi bien colorés et animés. Les femmes habillées en Orange, la couleur fétiche du baobab – pas n’importe quel baobab – c’est celui appartenant à « Kiki de la république » d’un côté avec leurs youyous stridents et des jeunes manifestants de l’opposition d’un autre côté avec leurs banderoles de menaces. Le brouhaha en concurrence avec les chants traditionnels. Que c’était beau !Député 069

 

Après la cérémonie solennelle, une session de 15 jours est ouverte. Ce qui a permis d'ores et déjà l’élection du Président des députés. Il s’agit de l’ancien Ministre de l’intérieur, Bourhane Hamidou, un des fidèles du Président de l’Union des Comores élu dans le Hambou à Ngazidja.

Photo ci-dessous (de g à d : Les députés Fahmi Said Ibrahim et Andoudou)
Député 031

 

Député 061A notre tour, nous souhaitons une bonne mandature, chaleureuse, utile et fructueuse pour le pays.

 

Halidi allaoui

HALIDI-BLOG-COMORES

 

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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 00:16

La nouvelle a rapidement fait  le tour de Ndzuwani (Anjouan) une des îles Comores. Un  pêcheur de l'île  a pêché ce jour un cœlacanthe (voir photos). Celui-ci se trouve dans une chambre froide à Mutsamudu, le chef lieu de l’île.

un-pecheur-de-coelacanthe.JPGLe cœlacanthe (Gombessa en shikomori) est un fossile vivant ;  un poisson qu’on croyait disparu il y a des millions d’années. Les Comores sont considérés comme le berceau et « le seul refuge au monde du plus archaïque des vertébrés encore vivant sur la planète Terre »[1].

coelacantheCe fut dans la nuit du 20 au 21 décembre 1952 qu’un pêcheur de la même île attrapa pour la prémière fois aux Comores le cœlacanthe. A l’époque on parlait du « fi ya shingereza » -le poisson anglais.

Halidi Allaoui
HALIDI-BLOG-COMORES



[1] BARRAUX Roland, Du corail au volcan l’histoire des Comores, Komédit octobre 2009

 

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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 00:05

Dans une conférence de presse tenue hier  (mardi 12 janvier 2010) à Moroni, l’ancien Président comorien a exprimé  son opposition au prolongement du mandat du Président Ahmed Abdallah Sambi au-delà du mois de mai 2010. Pour lui, la tournante est devenue « un droit inaliénable et constitutionnel » des Comoriens de toutes les îles.

« La remise en cause de la présidence tournante n’est pas à l’ordre du jour tant que nos frères mohéliens n’auront pas présidé aux destinées de ce pays », a-t-il expliqué même s’il n’est pas opposé à l’harmonisation des différents mandats électifs comme le réclame le Président Sambi.

L’idée de l’harmonisation des mandats  « en aucun cas,  ne peut et ne doit pas dissimuler une intention de prolonger un mandat, au risque de remettre en cause tous les acquis de la réconciliation nationale, de la paix civile… ». A-t-il prévenu. Pour  lui, la loi référendaire prévoyant un mandat de 5 ans, ne peut pas être rétroactive. Ainsi, il ne peut pas s’appliquer à l’actuel Président. Une vision juridiquement discutable à notre sens !

« Trop c’est trop. On ne peut pas, au 21e siècle avec toutes les capacités intellectuelles de ce pays se laisser retourner en arrière ».

Toutefois, l’ancien Président, Azali Assoumani privilégiera le dialogue pour régler le problème au cas où les parlementaires qui se réuniront prochainement pour se pencher sur la question opteront pour une harmonisation des mandats favorisant un prolongement du mandat présidentiel. « Nous allons imposer et forcer le dialogue pour l’intérêt supérieur de la nation » a t-il déclaré avec sagesse. Tout de même, Pour lui, la meilleure solution serait que les parlementaires fassent preuve de courage de sagesse et use de leur liberté  "pour rejeter tout projet de prolongement de mandat".

Affaire à suivre

Halidi Allaoui

HALIDI-BLOG-COMORES

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 00:05
Source : Alwatwan n°1480 du 12 janvier 2010

Vœux de Sarkozy à Mayotte, Un affront à la mémoire des milliers de morts en mer et au droit international

Par Ahmed Ali Amir | Al-watwan

Le président français manquerait une occasion historique de demander, au nom de la France, “pardon” au peuple comorien, pour tous les drames humains, que son pays s’est rendu responsable en voulant forcer la marche à reculons de l’histoire d’une nation et d’un peuple. Au nom de cette France, qui se réclame généreuse, respectueuse du droit, le président français manquerait une opportunité de faire au monde le mea culpa de la République française, pour avoir sciemment violé les résolutions pertinentes des Nations unies, demandant le retrait de la France de Mayotte et admettant les Comores en tant que nation composée de quatre îles dont Maore.


Sarkozy s’apprête à se rendre à Maore pour présenter ses vœux à nos frères mahorais pour 2010. La courtoisie républicaine voudrait qu’il présente ses condoléances pour les centaines d’hommes, de femmes et d’enfants péris dans les eaux comoriennes, à cause d’un visa “illégal” imposé par le premier ministre français Edouard Balladur en 1995. Au nom de la France, le président manquerait une occasion historique de demander Pardon au peuple comorien, pour tous les drames humains, que son pays s’est rendu responsable en voulant forcer la marche à reculons de l’histoire d’une nation et d’un peuple. Au nom de cette France qui se réclame généreuse, respectueuse du droit, le président français manquerait une opportunité de faire au monde le mea culpa de la République française, pour avoir sciemment violé les résolutions pertinentes des Nations unies, demandant le retrait de la France de Mayotte et admettant les Comores en tant que nation composée de quatre îles dont Maore.

Seule puissance coloniale de la planète Car ces vœux n’auront de sens, si la France maintient cette politique honteuse de déplacement de population à Mayotte au nom d’une prétendue lutte contre l’immigration, donnant à la France ce chiffre macabre de 26.000 expulsions par an, dont 16.000 à partir de la seule Maore, décidée en violation des lois internationales, mais aussi conduites dans la brutalité, au mépris des lois même de la République française. Depuis que les Comores sont devenues indépendantes, elles ont vécu une instabilité chronique, marquée par des coups d’Etat et des assassinats de présidents. Mayotte, maintenue sous administration française, est transformée en base arrière de toutes les manœuvres de déstabilisation, jusqu’aux préparatifs de la sécession de l’île d’Anjouan en 1997, inspirés par les nostalgiques d’un passé colonial, que la France – aujourd’hui la seule puissance coloniale de la planète – refuse de tourner le dos, de faire le deuil. Le président Sarkozy ne peut prétendre ne pas savoir. Les rapports qu’il a lui-même commandé et qui lui ont été remis personnellement, révèlent, les violations les plus flagrantes des droits de l’homme et des droits de l’enfant. Ils dénoncent certaines pratiques employées par la Police aux frontières, notamment la navigation prohibée tous feux éteints pour intercepter les embarcations dites “clandestines”, provoquant naufrages et disparitions de plusieurs passagers. Ces rapports ont dénoncé également le caractère inhumain et “indigne” des conditions d’accueil et le surpeuplement au sein du Centre de rétention administrative de Pamandzi.

Sarkozy ne peut ignorer la transformation de Mayotte en “zone de non droit”, à l’exemple de la rétention trop fréquente des mineurs et les pratiques des forces de l’ordre de son pays installées sur cette île visant à changer leurs âges pour les rendre majeurs. Pour tous ces actes indignes de laRépublique, la France doit changer de politique et faire face à la réalité.

Mayotte, la comorienne, poursuit le chemin tracé par la force des armes, de la manipulation et du mensonge. De statut en statut, elle s’achemine vers un statut définitif qui prétend lui faire tout oublier, faire table rase de son histoire, de ses racines et même de sa géographie. Mais la culture est réputée être plus forte que toutes les vertus. Les muezzins interdits d’appeler à la prière, les cadis écartés, les terres des ancêtres saignés jusqu’à changer de mains, Mayotte se réveillera d’elle même, pour rechercher son identité et son espace.

La culture est plus forte que la force et la désinvolture


Pour ce déplacement à Mayotte, Sarkozy avait prévu de se rendre à Moroni pour signer un accord global de coopération, préparé dans le cadre du Groupe de Travailde Haut Niveau, mis en place par les deux présidents comoriens et français. Les discussions bilatérales engagées par les deux hommes au palais de l’Elysée, sur le contentieux territorial, n’ont jamais eu de suite.

Le Gthn mis en place s’est transformé en instrument de validation de la politique française à Mayotte, une caisse d’enregistrement des consultations de l’île et d’acquiescement des stratégies coloniales qui se traduisent dans les faits par les séparations forcées, douloureuses, des comoriens des trois îles avec leurs frères de Mayotte. Le président comorien a eu le courage de tirer les conclusions qui s’imposaient et de faire revenir la question à l’ordre du jour de l’assemblée générale des Nations Unies, se refusant de cautionner un document cadre de partenariat qui passerait sous silence le contentieux territorial. Le pays en a connu trop de présidents qui ont signé les yeux fermés pour apprécier à sa juste valeur la position de l’actuel. Si ce geste du président Sambi est encore insuffisant, il est aux antipodes des courbettes que les régimes précédents nous avaient habitués.

Sarkozy à Mayotte? Ses vœux seront perçus comme une insulte à la mémoire des centaines de morts en mer, emportés par une politique coloniale, contestée par les Nations Unies et contredite par le droit international.

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