Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Presentation

  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
  • Contact

A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

Recherche

BIENVENUE SUR MON BLOG

NA MKARIBU HARI MWA YI BLOG YANGU 
Cet outil va me permettre de vous faire decouvrir mon pays natal  et partager quelques unes de mes passions.......à ma façon !!!!
 

Pour revenir à la page d'accueil  cliquez  ICI

Pour recevoir réguliérement les articles que nous diffusons, merci de vous inscrire à la newsletter (Attention : laissez les deux cases (newsletter et articles) cochées) .

Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

MESSAGE IMPORTANT :

 

DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.

 

MERCI DE VOTRE FIDELITE

 

 

CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

gala_final-_maquette--2-.jpg

A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 23:02

Prolongation de 18 mois du mandat du président actuel (1er mars 2010)


La France prend note de la décision prise,le 1er mars, par le Congrès de l'Union des Comores de fixer la date des prochaines élections du président de l'Union et des gouverneurs des Îles au 27 novembre 2011. Elle constate que cette décision aboutit à prolonger de 18 mois le mandat du président actuel, élu pour quatre ans en mai 2006.

La France regrette que cette décision importante pour l'avenir du pays, qui fait suite à la révision constitutionnelle de mai 2009, ait été prise sans concertation, en l'absence de la plupart des élus mohéliens et de l'opposition comorienne, et qui n'ont de ce fait pas participé au vote. Elle rappelle son attachement à l'esprit de tolérance et d'équité des Accords de Fomboni de 2001, négociés sous les auspices de Organisation de l'unité africaine, garantis par la communauté internationale et qui avaient ouvert une période de stabilité et de renforcement de la démocratie.

La France espère que cette décision ne mettra en cause ni le fonctionnement des pouvoirs publics ni le fragile processus de réconciliation nationale et la nécessaire stabilité politique des Comores, dont la priorité doit être de s'attaquer résolument aux problèmes de développement, avec le soutien de leurs partenaires internationaux, parmi lesquels la France et l'Union européenne.


Source: France diplomatie
Partager cet article
Repost0
1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 19:53
Dernière minute :

Selon des informations fiables, le congrès réuni depuis ce matin à Moroni conformément au Decret présidentiel du 26 février 2010 a adopté le texte de loi sur l’harmonisation des élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles. Celles ci sont programmées pour le 27 novembre 2011.

Halidi Allaoui
HALIDi-BLOG-COMORES
Partager cet article
Repost0
28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 20:25
Après les louanges à Allah et les salutations au Prophète, à sa famille et à ses compagnons, le Président de la République a adressé à la Nation, ce samedi 27 février 2010, un discours en langue nationale dont voici l’intégralité, traduite en français.

 

Honorables citoyens comoriens,

Aussi bien ceux d’entre vous qui se trouvent dans les quatre iles que ceux la diaspora ; Que Dieu vous assiste tous, vous protège, vous honore et fasse de vous ses meilleurs serviteurs bienfaisants en ce monde et qui hériterez de son paradis lorsque vous retournerez vers lui.

 

Comme il est de tradition à chaque moment important de la vie de l’Etat et de la Nation, je saisis l’occasion pour m’entretenir avec vous, pour qu’ensemble nous abordions ensemble les événements.

 

Aujourd’hui, j’ai souhaité m’adresser à vous, pour vous interroger sur certains points. Mais avant cela, je souhaite d’abord vous informer qu’hier, j’ai signé le décret portant convocation du congrès qui doit rassembler les députés et les Conseillers que vous, citoyens comoriens avez élus, à l’Assemblée de l’Union et dans les Conseils des trois iles.

 

Conformément à la Constitution, ces élus viennent fixer pour nous, la date qu’ils jugent opportune pour harmoniser les élections du citoyen de Mwali qui doit devenir le prochain Président de la République et celles des Gouverneurs des îles. J’ai signé ce document, en espérant, inchaAllah que ce congrès se tiendra à la date prévue.

 

Et puisque cela a suscité beaucoup de commentaires qui continuent encore, j’ai jugé utile de venir m’expliquer avec vous et vous poser certaines questions dont je connais d'ores-et-déjà les réponses que vous allez me donner, afin de contribuer à la réussite de ce congrès.

 

Je ne peux ne pas vous rappeler, que le jour où vous m’avez choisi comme Président de la République, j’ai compris que m’assigniez le rôle du médecin qui doit diagnostiquer les maux qui rongent l’Etat et autant que faire se peut, en trouver les remèdes.

 

Ce congrès, qui n’est pas une première aux Comores car il y en eut en 1984, est l’aboutissement de tout un processus engagé après que Dieu nous ait donné son assistance pour libérer ensemble Anjouan dans la paix, sans effusion de sang comme l’espéraient certains et y organiser l’élection du Chef de l’exécutif de cette ile.

 

C’est alors que j’ai pris conscience du calendrier des élections aux Comores. En effet, je me suis rendu compte que j’ai été élu en 2006 et qu’en 2007 nous avons élu les chefs des exécutifs de Ngazidja et de Mwali. En 2008 nous avons tenu les élections du Chef de l’exécutif de Ndzouani. Dans le calendrier initial, nous devions avoir des élections en 2009 pour les députés de l’Union, reprendre le cycle en 2010 avec les élections présidentielles, celle des exécutifs de Ngazidja et de Mwali en 2012 et, en 2013, les élections à Anjouan. En 2014 nous devions une fois encore reprendre tout ce cycle avec en 2015, les élections législatives et ainsi de suite, tenir des élections tous les ans.

 

Je vous l’ai dit et répété, ce calendrier m’a effrayé, sachant que les élections signifient de l’argent et des compétitions entre citoyens qui dégénèrent parfois. J’ai alors compris que cela constitue une maladie pour notre pays. Si nous avions laissé ce calendrier, nous aurions été le seul pays au monde où se tiennent des élections tous les ans.

 

J’ai diagnostiqué un autre mal : un pays comme le notre, pauvre et petit, avec quatre présidents, quatre gouvernements, quatre parlements et quatre constitutions.

 

J’ai alors pris l’initiative, comme m’y autorise la constitution, d’y remédier et, avec l’approbation du peuple, j’ai proposé des réformes dans le cadre du référendum et du congrès. A ma demande, vous m’avez donné votre approbation pour la réforme des élections de tous les ans, l’instauration d’un seul gouvernement, d’une seule constitution et d’une assemblée unique. Dieu merci, la majorité d’entre vous, comoriens, m’avez compris et dans le cadre du référendum, nous avons apporté ces changements.

 

Toutefois, et comme vous le savez, si tout le monde a approuvé l’harmonisation des élections pour éviter les élections de tous les ans, des divergences sont apparus dès lors que cette harmonisation impliquait que des mandats seraient écourtés.

 

N’oubliez pas que, bien avant le référendum, j’ai entamé des pourparlers avec les ex-Présidents des iles pour nous mettre d’accord sur ce point. Ce qui n’a pas été le cas, chacun estimant qu’il devait aller jusqu’au terme de son mandat.

 

N’oubliez pas qu’il y a eu le dialogue inter-comorien où le consensus a été trouvé sur la nécessité de l’harmonisation, sans que l’on ait trouvé un accord sur la date.

 

J’ai alors estimé qu’étant en démocratie, nous devions faire trancher la question de cette date par le peuple par le truchement de ses représentants. C’est pourquoi nous avons inclus le congrès dans la loi référendaire pour que celui-ci vienne en décider suivant le principe de la majorité.

 

Personne alors ne savait qui serait candidat député ou conseiller et encore moins qui gagnerait et qui serait majoritaire. Nous avons tenu le référendum pour lequel je vous remercie encore une fois pour avoir approuvé les réformes, preuve si besoin était de votre patriotisme. Un référendum où le oui l’a largement remporté aussi bien à Ngazidja, à Mwali et à Ndzouani. A la suite de ce référendum, nous avons mis en œuvre les réformes. Pourquoi ? Parce que dès lors que la loi référendaire a été adoptée, elle entrait en vigueur. Cette loi est devenue partie intégrante de notre constitution. Dieu merci, elle a été mise en œuvre. C’est pourquoi les Présidents des iles sont devenus des Gouverneurs, les Ministres des iles sont devenus des Commissaires et les députés insulaires des conseillers. La constitution est celle de l’Etat et les iles ont leurs lois statutaires. En contribuant à ces réformes vous avez largement aidé le pays à sortir d’une situation difficile.

 

Les élections ont eu lieu. Les meilleurs ont gagné et ceux qui n’ont pas la confiance des comoriens ont perdu. Mais à partir du moment où les résultats ont annoncé que la majorité des élus se dit favorable au pouvoir en place et accorde sa confiance au Président SAMBI et l’approuvent, certain ont brusquement commencé à s’opposer à la tenue du congrès et a critiquer le référendum, non sur les autres points des réformes mais uniquement sur ce point précis de l’harmonisation des mandats.

 

A ce jour et alors que le moment est venu, cette opposition s’accentue et veut utiliser cette question comme une arme pour semer des troubles dans le pays comme si cela n’avait pas été fait dans la légalité ou n’était pas conforme à la constitution.

 

C’est pourquoi aujourd’hui, j’ai souhaité m’adresser aux citoyens comoriens pour leur dire que notre pays est désormais compté parmi les démocraties parce que le pouvoir s’y acquiert par les urnes et que les réformes se font par les urnes. C’est une fierté pour les comoriens qu’aucune réforme ne puisse intervenir dans le pays, qu’aucun pouvoir ne puisse désormais s’acquérir par la force mais par le vote.

 

Ainsi, les travaux du congrès commencent ce lundi inchaAllah pour réaliser l’harmonisation des mandats et fixer la date des prochaines élections présidentielles qui porteront au pouvoir un originaire de Mwali qui deviendra Président de l’Union des Comores ainsi que celles des gouverneurs des iles.

 

Mes frères,

 

Beaucoup a été dit, notamment que j’aurais modifiés ces articles pour prolonger mon mandat. Si tel était le cas, je vous aurais demandé d’accepter le renouvellement du mandat du Président comme cela se fait.

 

Pour ma part, je n’ai pas souhaité ce renouvellement mais j’ai simplement demandé le regroupement des élections. Toutefois, ce regroupement ne pouvait intervenir sans que le mandat de quatre ans du Président de l’Union et les mandants de cinq ans des gouverneurs, soient harmonisés. Nous avions donc le choix entre écourter à quatre ans le mandat des gouverneurs ou donner un mandat de cinq ans au Président. C’est ce dernier choix que vous avez approuvé.

 

Dieu merci, nous mettons cette réforme en œuvre en toute légalité en espérant que vos élus de qui on attend la fixation de cette date, le fassent en privilégiant l’intérêt supérieur du pays.

 

Mais comme je vous l’ai dit, mes frères, je voudrais vous poser une question. Avons-nous bien fait ou pas, en acceptant de renoncer aux élections de tous les ans ? Mes frères, si vous aviez répondu non, nous en serions encore avec notre ancien calendrier inchangé. Mais en votant oui en masse, dans toutes les iles, vous avez accepté ces réformes que je vous remercie d’avoir approuvé.

 

Mes frères,

 

A la veille de ce congrès, je voudrais dire certaines choses, d’abord à notre frère Moussa Toybou, Gouverneur de Ndzouani : comme vous le voyez, les changements se font en toute légalité. S’il arrivait que les congressistes décident de l’élection des gouverneurs à une date qui ne correspond pas au terme de votre mandat, faites bon cœur et inscrivez cela parmi vos bonnes œuvres et les anjouanais vous en seront reconnaissants.

 

Par la même occasion, je voudrais dire aux gouverneurs de Mwali et de Ngazidja, que si leurs frères congressistes écourtent leurs mandats et décident des élections à une date qui ne leur plait pas, je vous demanderais, au nom de votre comorianité et pour la Nation, d’accepter avec bon cœur la démocratie et la souveraineté de ce pays en vous conformant à la décision des élus. C’est ainsi que nous pourrons aider le pays.

 

Je voudrais également dire un mot à mes frères de Mwali.

 

Chers frères,

 

l’ancienne constitution stipulait avant le référendum, que les présidentielles devant porter un mohélien à la tête de l’Etat devaient se tenir en 2010. Mais à la suite du référendum, il est fort probable que ces élections ne se tiennent pas en 2010. Ce que vous devez retenir, c’est que si l’ancienne constitution était encore en vigueur, les élections auraient certes eu lieu en 2010 mais le futur président mohélien aurait eu son mandat de 2010 à 2014 pour passer le relai après, sans un vice-président à Mwali.

 

Selon la nouvelle constitution, issue du référendum, le futur président originaire de Mwali, serait en place de 2011 à 2016, à titre d’exemple et si tel est la volonté des congressistes qui agiront en toute indépendance.

 

Ainsi, nous ne pouvons pas, dans le même pays, appliquer une partie de la constitution et en délaisser l’autre. C’est cette même constitution qui est mise en œuvre qui a été la base de l’élection des députés et des conseillers.

 

Je voudrais rappeler que ce sont les Mohéliens qui ont le plus approuvé la loi référendaire avant Ndzouani et Ngazidja. Tous les Comoriens l’on approuvé, dans l’intérêt bien compris du pays, non en faveur du Président SAMBI ou de son pouvoir.

 

C’est pourquoi, je vous dis, mes frères de Mwali, que ce qui a été fait va dans le sens de l’intérêt du pays, de Mwali et des Mohéliens.

 

A entendre ceux qui veulent utiliser le nom des Mohéliens et les vêtir d’habits sales qui ne sont pas les leurs, les Mohéliens devraient se disputer. Certains sont allés leur dire de mettre le feu, de se rebeller et d’exiger la tournante en 2010.

 

Mes frères,

 

Personne ne remet en cause la tournante. La tournante arrive sur un plateau en argent, mais nous avons le souci de respecter la légalité. Personne n’est contre, ne vous laissez pas abuser. Je sais que les intellectuels de Mwali, les notables de Mwali, les dames de Mwali n’accepteront jamais qu’on leur colle un nom qu’ils ne méritent pas et ne mettront pas en péril la tournante.

 

Mes frères de Mwali, je le dis car j’ai de l’affection pour vous et je ne crois pas avoir jamais lésé les intérêts de Mwali ou d’un mohélien. Cette question ne doit pas être utilisée comme arme par ceux qui ont été battus aux élections, au risque de faire fuir les belles perspectives qui se dessinent pour le pays.

 

Vous avez aujourd’hui la garantie que le pouvoir sera détenu par un mohélien qui sera Président de la République. Vous avez également la garantie qu’il aura en outre un mandat de cinq ans et non quatre comme auparavant. Vous avez enfin la garantie que vous aurez un vice-président. Ces dispositions doivent être respectées car ce pays a une constitution.

 

Mes frères,

 

je voudrais vous dire, qu’il y a des personnes qui veulent semer des troubles dans ce pays, qui souhaiterait y apporter le malheur. Or, ils n’ont d’autres prétextes que cette question de la tournante.

 

Sachez que ce pouvoir sera détenu par un frère de Mwali pour que nous puissions voir les solutions et les remèdes qu’il pourra apporter à son tour.

 

Toutefois, acceptez que du moment où notre pays a retrouvé sa crédibilité sur la scène internationale, jouit désormais d’une bonne réputation et suscite la sympathie, nous ne devons pas mettre en péril tout cela, parce que certains à Mwali, pas tous, en seraient la cause, en ne respectant pas la légalité.

 

Or la légalité c’est le congrès qui est souverain et qui décidera en dernier ressort. Acceptons de bon cœur la démocratie et n’ayons pas recours à la violence et aux actes illégaux pour imposer nos points de vue.

 

Après cela, j’ajouterai à votre intention, mes frères de Mwali, qu’aujourd’hui, certains veulent utiliser le nom de Mwali comme arme. Protégez ce nom. Refusez de lui donner les habits du séparatisme. Cela n’est pas dans l’intérêt de Mwali ni des Mohéliens. Sachez que votre intérêt se trouve dans l’unité, l’honneur, la paix et la stabilité du pays. Si l’élection d’un fils de Mwali n’a pas lieu en 2010, cela ne doit pas être la cause de troubles car beaucoup de comoriens, de Ndzouani et de Ngazidja le prendraient mal car cela iraient à l’encontre de la légalité.

 

D’autre part, il ne serait pas mauvais que je dise quelques mots à l’adresse de ceux qui combattent le pouvoir que je dirige, ceux qu’on appelle les opposants.

 

Je veux m’entretenir avec eux et leur dire de faire des efforts pour respecter la démocratie. Si récemment, vous n’avez pas obtenu la confiance des comoriens lors des élections, cela ne signifie pas qu’un autre jour vous ne serez pas approuvés.

 

Certes les comoriens ne vous ont pas accordé leur confiance aujourd’hui mais ce n’est pas parce que vous avez été battus que vous allez, comme vous le faites et l’annoncez, incendier le pays.

 

Mes frères,

 

En tant que comoriens et patriotes, faites des efforts pour être des démocrates qui respectent la loi et la constitution. Nous avons aujourd’hui un pays doté d’une constitution et de lois. Si nous ne les respectons pas, nous ne serons pas respectés. Si aujourd’hui, nous faisons l’objet d’un respect, c’est parce que nous respectons nos lois. Ne faites rien qui puisse ternir l’image du pays et remettre en cause la bonne réputation qu’il a aujourd’hui.

 

Je sais que parmi vous, il y en a qui font preuve d’intelligence et non de passion. Mais d’autres, qui sont assoiffés de pouvoir, ne veulent pas patienter jusqu’à de prochaines élections. Bientôt les élections auront lieu. Vous pourrez briguer le pouvoir et, si vous gagnez, y accéder.

 

Mais aujourd’hui, acceptez que l’on suive la constitution qui a instauré le congrès. Pour notre salut, acceptez le verdict qui sera issu de ce congrès. Ne cherchez pas à nous faire revenir en arrière pour renouer avec les dictatures que nous avons laissées derrière nous. Cela mettrait ce pays dans des les pires difficultés, si vous apprenez aux enfants comoriens, que l’on peut obtenir une chose même illégalement. La politique du dénigrement à laquelle vous vous livrez, n’est pas une bonne chose. Abandonnez-là.

 

Ainsi, je voulais vous dire, vous qui vous dites opposants, d’être des démocrates, si vous êtes vraiment des patriotes. Respectez la Constitution et les lois du pays et inclinez-vous devant le verdict populaire. Que celui qui brigue le pouvoir ou qui souhaite des réformes, les obtienne par le suffrage et les élections.

 

Après cela, il ne serait pas mauvais que je prodigue quelques conseils aux congressistes.

 

Vous, Députés et conseillers,

 

Vous êtes appelés à accomplir la mission qui vous a été déléguée par les comoriens. Nous avons l’honneur de vivre dans un état démocratique. Toutefois, dans les travaux que vous allez entamer, privilégiez l’intérêt du pays, de l’Etat et de la Nation. Ne mettez en avant l’intérêt de quiconque.

 

La fixation de la date de l’harmonisation, a créé des divergences. Vous avez la responsabilité de trancher. Examinez et suivez la meilleure voie qui permettra au pays de sortir de ses difficultés. Voilà le conseil que je puisse vous prodiguer.

 

Enfin, je me permets de prodiguer quelques conseils aux citoyens, notamment aux jeunes de ce pays.

 

Citoyens comoriens,

 

Ouvrez l’œil et tendez l’oreille et vous vous rendrez compte que notre pays n’a jamais eu la chance qu’il a aujourd’hui.

 

Il y a un adage comorien selon lequel, le pauvre qui aperçoit un oiseau ne voit pas la pierre et dès qu’il voit la pierre il n’aperçoit plus l’oiseau. Par Allah Le Tout-Puissant, aujourd’hui, nous apercevons l’oiseau et la pierre est entre nos mains. Il ne reste plus qu’à la lancer.

 

Mes frères,

 

Le monde n’a jamais eu de regard aussi bienveillant pour nous qu’aujourd’hui. Moi qui parle en votre nom, je me suis rendu compte qu’au cours de ces six derniers mois seulement, rien de ce que j’ai demandé à l’extérieur ne m’a été refusé. Là où j’ai souhaité l’aide de la communauté internationale, nous l’avons obtenu. C’est la preuve de la bonne disposition de celle-ci à notre égard.

 

Ainsi, aujourd’hui, plus qu’en toute autre période du passé, nous devons nous lever pour protéger notre pays.

 

Vous le jeunes,

soyez les gardiens de ce pays, du moment que vous entendez des gens manifester leur volonté d’y semer des troubles. Soyez tous des gardiens dans vos villes et villages, surveillez ceux qui veulent détruire le pays. Sachez qu’à ce jour, notre pays dépend de l’extérieur. Notre développement est malheureusement lié aux aides que le monde veut bien nous donner. Que Dieu nous sorte de cette situation pour que nous puissions dépendre de nos propres moyens. Mais comme je l’ai dit et répété, au point que cela devient comme un refrain, les Comores, mes frères, ne parviennent pas à réaliser leurs projets parce que nous n’avons qu’un budget de fonctionnement et pas de budget d’investissement.

 

Or, les besoins en financements et en investissements de ce pays, ne sont comblés que de l’extérieur. Ayant ainsi compris cela, nous devons nous efforcer pour donner la meilleure image et la meilleure crédibilité à notre pays vis-à-vis de l’extérieur.

 

La meilleure aide que nous pouvons donc donner à ce pays c’est d’en faire un Etat de droit, réputé pour sa stabilité et la sécurité qui y règnent. Le pire ennemi de ce pays est celui qui agit contre la paix et la sécurité.

 

J’ai ainsi voulu vous dire, à vous tous comoriens, qu’aujourd’hui, plus que jamais, le monde manifeste un intérêt pour nous. Rien que pour ce mois de mars qui commence, de grands événements attendent le pays : il y a la Conférence de Doha au Qatar qui est une bénédiction que Dieu nous envoie et pour laquelle je vous tous de prier car nous y avons la chance d’obtenir plus que ce qui a été réalisé dans ce pays depuis trente-cinq ans que nous sommes indépendants. C’est une bonne chose, que nous avons demandé et qui a été accepté.

 

Mes frères,

 

Je saisis cette opportunité pour dire aux Comoriens que dans les jours qui viennent, nous avons l’opportunité d’accueillir dans notre pays, des hôtes de marque, notamment des chefs d’Etat de pays amis qui viendront ici et que nous devrons recevoir à la comorienne.

 

Or la meilleure chose que nous puissions faire, c’est de leur donner à voir et à entendre du bien afin qu’à leur départ, ils aient la meilleure opinion des Comores.

 

C’est ainsi que je devais m’entretenir avec vous aujourd’hui pour vous livrer ma pensée et mes intentions, notamment après avoir entendu que certains veulent prendre comme prétexte la question de la tournante et oublier que c’est la légalité, pour en faire une arme et faire parler des Comores en mal, alors que nous nous trouvons sur une voie droite et que les réformes en cours respectent la légalité et la constitution.

 

Je remercie les Comoriens de l’extérieur pour l’intérêt constant qu’ils ont pour ce qui se passe au pays.

 

Je vous remercie, vous les jeunes, dans les villes et villages, qui avez accepté de défendre et protéger votre pays.

 

Mesdames, Messieurs, Ulémas, notables, vous tous comoriens,

 

Je vous remercie tous. Nous voici à nouveau encore devant un grand défi pour notre pays. Dieu nous fera traverser cette mer, saine et sauve, comme nous avons traversé bien d’autres mers.

 

Avant de terminer, je vous pose une autre question. Et si l’opposition était sortie gagnante des dernières élections, tiendraient-ils aujourd’hui les mêmes propos ? Y aurait-il eu les mêmes intimidations de ceux qui annoncent leur intention de semer des troubles dans le pays ?

 

Je suis certain, que si l’opposition avait gagné la majorité, rien de tout cela n’aurait été dit car à l’heure actuelle et peut-être même dès la proclamation des résultats, ils auraient certainement exigé le départ de SAMBI.

 

Tous ces problèmes sont dus à l’affection que vous m’avez donnée et la confiance que vous m’accordez. J’ai réussi à vous redonner un espoir qui n’est point une illusion car la preuve par les actes a commencé sous vos yeux. Cela me vaut alors leur inimitié. Je suis combattu par des gens que vous avez rendus jaloux, voire envieux à mon égard, au point de devenir envieux envers le pays dont ils ne souhaitent aucun bien, dès lors que c’est l’homme au turban qui est Président.

 

Ainsi, je vous rappelle qu’ensemble nous avons gagné des batailles, ensemble nous avons libéré Anjouan, ensemble nous avons tenu le référendum, ensemble nous avons organisé les récentes élections.

 

Je vous demande alors de m’accompagner à nouveau, à l’occasion et après le congrès, jusqu’au jour où nous transmettrons, dans la paix et la concorde, le pouvoir des Comores entre les mains de l’enfant mohélien qui devra diriger le pays dans la prospérité, parachever ce que nous avons commencé et faire plus encore que ce que nous avons fait. Tel est mon souhait.

 

Que celui qui ne construit point ne détruise pas. Toi qui n’arrives pas à donner du miel, ne nous apporte pas l’amertume. Toi qui es incapable de planter une fleur, ne nous sème pas des épines. Et toi qui te rends parfaitement compte que voici du thon apporté par SAMBI, ne prétends pas que c’est du maquereau car les comorien connaissent la différence entre thon et maquereau.

 

Je vous remercie tous mes chers compatriotes. J’espère que ce que j’ai dit est sorti de mon cœur pour entrer dans le vôtre. Je souhaite que le congrès nous apporte de bonnes nouvelles et les fruits escomptés et qu’il se déroulera dans la paix.

 

Que la Paix et le Salut d’Allah soient sur vous et qu’Allah vous comble de bienfaits.

 

Source : http://www.beit-salam.km/

Partager cet article
Repost0
26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 21:29
Le Président de l'Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed SAMBI a signé ce jour (vendredi 26 février 2010) le Décret n°10 - 017/PR, portant convocation du Congrès pour le 1er mars 2010, pour une durée ne pouvant pas excéder cinq jours aux fins de déterminer la date des élections du Président de l'Union et des Gouverneurs des îles.
LE CONGRES EST CONVOQUE POUR LE 1ER MARS 2010.

Halidi Allaoui
HALIDI-BLOG-COMORES
Partager cet article
Repost0
24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 22:45
Le Manuscrit Magazine – édition spéciale


2ème sélection des auteurs : 24 février

Les éditions Le Manuscrit / Manuscrit.com, fidèles à leur vocation de découvreurs de talents, lancent la 7e édition du Prix du Premier Roman en Ligne, et la 1e édition du Prix du Roman en Ligne. Il est décerné par un jury composé de personnalités de la culture et des médias, et sera remis le 22 mars 2010.  

7e édition du Prix du Premier Roman en Ligne
Parrainé par Marc Lévy


1e édition du Prix du Roman en Ligne
Parrainé par Guillaume Gallienne


Membres du jury

 Monique Atlan, journaliste, productrice de Dans quelle éta-gère, France 2
Laurent Calixte, journaliste, Challenges
David Esvan, libraire, Librairie du Marché, Deauville
Guillaume Gallienne, sociétaire de la Comédie française, metteur en scène, chroniqueur France Inter et Canal+
Elizabeth Gouslan, journaliste, Madame Figaro
Martine Lemalet, directrice générale des éditions Le Manuscrit, présidente du jury
Olivier Marcheteau, directeur général Windows Live/MSN
Eric Mettout, rédacteur en chef, L’Express.fr et Lire.fr
Véronique Morali, présidente Fimalac, Terrafemina, Force Femme
Didier Pourquery, rédacteur en chef, Monde Magazine
Martin Rogard, directeur France Dailymotion

 


Découvrez nos finalistes

7e édition du PRIX DU PREMIER ROMAN EN LIGNE


Roman des sentiments
Isabelle Grell, Presque amour
Nolwena Monnier, Un long chant d'amour
Laurence Olsson, Séville, ici ou ailleurs


Romans psychologiques
Bertille Cardon, Les anges noirs
Marion Guérin, En mal d'enfants
Paul Héger, C’était lui
Jean-Paul Rigaud, Sans oublier la nuit
Ange Ripouteau, Les sept pêchés capitaux
Frédéric Roussel, Rien n'est perdu
Isabelle Sébire, Te souviens-tu ?
José da Silveira, Quatorze


Romans histoire et société
Isabelle Richet, Logan Rock
Helena Shillony, Le pont des rêves


Romans d'ici et d'ailleurs
Renaud Berton, Naori
Sirafily Diango, Voyageur écrivant
Rebecca Di Giusto, La vie sous d'autres cieux
Coralie Frei, La perle des Comores


Romans autobiographiques 
Bernard Abry, Parle-moi mon cœur
Rosa Lévy, La TSF ou comment danser avec le Kaiser
Fabienne Litvine, Le roman de Kostia
Jeta Sztybel, Histoire d'une enfance cachée


Polars
Gregory Batisse, Haddingfield toys
Linda Ducret, Taxi sous influence
Michel Hoffman, La dernière bataille des Caciques
Guillaume Labrude, Contenu explicit


Romans de l'extraordinaire

G4rf, RMA
Serge Guiraud, La Montre
Ophélie Pemmarty, Ismène La Glorieuse


Romans jeunesse
Chloé Caffarel, Les guidouilles

 


1e édition du Prix du Roman en Ligne


Romans des sentiments

Dominique Chryssoulis, Fantaisies d'été
Jacqueline Quérard-Frot, La fille des bois
Eric Linard, Requiem for love
Benjamin Rosenberg, Nocturne céleste


Romans histoire et société
Roger-Vincent Aiello, Un pied-noir comme les autres
Marc Bratz, La bibliothèque de Don Quichotte
Edmond Michon, La visite
Dominique Le Meur, Par-delà les murs
Monique Moullé-Zetterström, Dans l'œil de la chouette


Romans d’ici et d’ailleurs
Blandine Chevalier, Au fil des jours


Romans psychologiques
Tristan Claudève, Impuissante puissance
Valérie Guilmé, La Maison du souvenir
Pascal Lesur, Héritage mortel
Guy Nolorgues, Maintenant j'attends
Joan Ott, La Longueur du temps
Nicolas Rostkowski, Les Traders vont-ils au paradis?
Claire Sagnières, D'une morte @ l'autre


Romans autobiographiques
Simon Grunwald, Sans droit à la vie


Polars

Bernard-Roger Mathieu, Le secret du Manet révélé

Christian Merle, Une araignée sur le plancher
Stéphane Puille, Des asticots dans le buffet
Solene Vosse, Le tee-shirt blanc
Madeleine Zonza, La Maison de Mattéo l'Américain


Romans de l'extraordinaire

Paul May, La stratégie de l'appât
François Mossmann, Nous nous reverrons n'est-ce pas ?
Marie Riffaterre, La Primitive

Hoang co thuy Vu, L'Utopie des hommes qui s'aiment


Romans jeunesse

Alexis Pichard, Mattew Whiter et la dague de Midas

Prochaine sélection le 2 mars

Partager cet article
Repost0
24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 22:35

 

Source : Alwatan n° 1509 du mardi 23 février 2010

 

Dans le cadre de l’introduction de la langue comorienne dans l’enseignement, le ministère de l’Education nationale a procédé hier à la remise des manuels relatifs

à l’introduction du shikomori dans le système éducatif et devant servir de base dans les différentes circonscriptions d’inspection pédagogiques régionale (Cipr) de Ngazidja.

 

Trois manuels élaborés par Mohamed Ahmed Chamanga, ont été remis aux inspecteurs et encadreurs pédagogiques des Cipr. Il s’agit de “Orthographe officielle du comorien : les principes généraux”, les manuels de la grammaire le “shiNgazidja” et le “shiNdzuani”. D’autres les manuels sur le shiMwali et le shiMaore sont

en élaboration.

 

Selon le directeur général de l’enseignement supérieur et de la recherche et chargé du projet “Introduction du Shikomori dans le système éducatif”, le projet ne pourra pas être vulgarisé dans l’immédiat dans toutes les écoles primaires du fait que les formations préalables n’ont pas pu être dispensées à tous les instituteurs du primaire. Cet argument pédagogique ajouté à un déficit de moyens financiers

a obligé à se focaliser en premier lieu dans les écoles coraniques rénovées. “Nous espérons accumuler suffisamment d’expériences à ce niveau des enfants de 3 à 5 ans et lorsque nous disposerons des moyens qu’il faut nous passerons aux écoles primaires”, a précisé le directeur de l’enseignement, Hamdani Bakar.

 

Selon toujours ce responsable, le ministère de l’Education nationale étudierait une nouvelle vision et stratégie du projet au bénéfice de tout le monde et un rapport succincte doit sortir bientôt. Il a assuré que sur cette base “il sera procédé à la

formation des conseillers et inspecteurs pédagogiques qui reste”.

 

Le projet d’introduction du shikomori dans le système éducatif est mis en place par le ministère de l’Education nationale en partenariat avec le Pasec il y a plus de deux ans et est accueilli et renforcé par l’Unicef.

 
Abouhariat Saïd Abdallah

Partager cet article
Repost0
23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 00:55

INA LILAH WA INA ILAIHI RADJIOUN »

MARIATA-YOUSSOUFA.jpgC'est avec tristesse que nous venons d’apprendre la mort prématurée de la jeune et dynamique présidente de l'Association des victimes du Crash de l'A310 de Yéménia (AIDE) survenue dans la nuit de samedi 20 au dimanche 21 février 2010 à Marseille.


Selon le communiqué de l’association des familles des victimes du vol A310, Mariata Youssoufa, âgée de 35 ans, est décédée « lors d’un accouchement à l’hôpital de la Conception à Marseille. C’était une personne engagée depuis cette terrible nuit du crash du 29 Juin 2009 dans l’unique but de découvrir la vérité, rien que la vérité afin que toutes les familles puissent faire leur deuil dans le respect et la dignité. »
 
Même si nous ne connaissions pas personnellement la défunte, son dynamisme et son combat qu’elle menait avec acharnement depuis l’accident de Yemenia du 30 juin 2009 dans lesquels ses deux frères et sa sœur sont morts, ne nous avaient pas laissé indifférent. Nous nous souviendrons toujours de cette jeune femme qui exprimait en permanence sa colère avec consternation mais sans énervement. « Des abandonnés du crash, c’est ce que nous sommes ». Martelait-elle régulièrement dans les médias.


Comme le précise le communiqué précité « aujourd’hui c’est nous tous qui devons faire le deuil de notre sœur de notre amie que nous ne reverrons plus mais dont nous souviendrons toujours pour son courage son noble combat et l’amour qu’elle avait pour nous tous qui avons eu la chance de la côtoyer. »
 
Nous présentons nos sincères condoléances à ses proches et à l’association dont elle était jusqu’avant-hier la présidente.

La levée du corps se fera ce Mardi 23 Février 15h00 heure locale à la morgue de La Timone à Marseille ; une prière selon le rite musulman y aura lieu avant que le convoi funèbre transporte le corps au Cimetière carré musulman de La Valentine ou sera enterré le corps à 16H00 heure locale."
 
Adresses :
Cimetiere de la Valentine 93 Route des Trois Lucs à la Valentine 13012 Marseille
Hopital Timone 264 r Saint Pierre 13005 MARSEILLE
 
Un car est mis à disposition des personnes ne pouvant pas se rendre aux funérailles de leurs propres moyens.
Départ de la Porte d'Aix entre 14h00 et 14h30


Que son âme repose en paix !
Amen.


Halidi Allaoui
HALIDI-BLOG-COMORES

Partager cet article
Repost0
22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 23:40

 Le tirage au sort des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations 2012 dont la phase finale sera organisée conjointement par la Guinée équatoriale et le Gabon a eu lieu samedi 22 février 2010 au Congo.

 

Vous trouverez ci-dessous la composition des groupes :

 

Groupe 1 : Mali, Cap Vert, Zimbabwe, Liberia

Groupe 2 : Nigeria, Guinée, Ethiopie, Madagascar

Groupe 3 : Zambie, Mozambique, Libye, Comores

Groupe 4 : Algérie, Maroc, Tanzanie, Centrafrique

Groupe 5 : Cameroun, Sénégal, RD Congo, Maurice

Groupe 6 : Burkina Faso, Gambie, Namibie, Mauritanie

Groupe 7 : Egypte[1], Afrique du Sud, Sierra Leone, Niger

Groupe 8 : Côte d'Ivoire, Bénin, Rwanda, Burundi

Groupe 9 : Ghana, Congo, Soudan, Swaziland

Groupe 10 : Angola, Ouganda, Kenya, Guinée-Bissau

Groupe 11 : Tunisie, Malawi, Tchad, Botswana

 

Le Togo, étant exclu des deux prochaines éditions, ne participera pas à ces éliminatoires

 

Halidi Allaoui
HALIDI-BLOG-COMORES



[1] L’Egypte est le triple tenant du titre

Partager cet article
Repost0
22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 15:16

Ministre de la fonction publique, Fouad Mhadji ( mohélien ) :
« Le mandat de Sambi est d'office de 5 ans »

Moroni, samedi 20 février 2010 (HZK-Presse)A un moment où l'actualité politique bouillonne, le gouvernement ne manque pas d'expliquer la démarche suivie par le président Sambi. A quelques jours du congrès qui doit déterminer la date des élections présidentielles et des gouverneurs des îles, et une semaine après la célébration du 9ème anniversaire des accords de Fomboni, Fouad Mhadji, ministre de la fonction publique monte au créneau. Cet homme politique originaire de Mohéli, île qui doit hériter de la présidence tournante en 2010, nous interprète la révision constitutionnelle de mai dernier. Lire ci-après l'interview qu'il a accordée à La Gazette et HZK-Presse.

Question : L'opposition et les mohéliens se sont mobilisés en masse le 17 février dernier pour commémorer les accords de Fomboni. Que pensez-vous de cette mobilisation ?

Fouad Mhadji
: Je tiens à préciser aux organisateurs et à tous les participants à cette rencontre que les temps sont révolus. D'abord après l'accord cadre de Mohéli, nous avons eu à élaborer une constitution en décembre 2001. Laquelle constitution a été révisée le 17 mai 2009. Donc, je ne sais pas le sens de cette mobilisation d'autant plus que c'est la constitution qui prime. Cette constitution a permis de mettre en place l'assemblée nationale. Et ce qui me blesse le plus dans cette mobilisation, j'ai l'impression que cette constitution de 2001 révisée en 2009 est considérée comme un self-service dans un restaurant anglais pour l'opposition, dans se sens qu'on se sert de ce qu'on veut et on rejette ce qu'on déteste. C'est avec cette constitution notamment en son article 20 qu'ont eu lieu les élections des députés et des conseillers des îles. Mais l'article qui suit, personne ne s'intéresse, le fameux article 21 qui dit que « à titre transitoire et en vue d'harmoniser les échéances électorales, les députés et les conseillers réunis en congrès déterminent la date des élections des exécutifs de l'Union et des îles ». Cet article, personne ne veut en entendre parler. Excusez-moi, mais la constitution comorienne n'est pas un thon qu'on consomme en jetant le reste comme les nageoires.

Question : Par rapport à la nouvelle constitution, on fait beaucoup d'interprétation. D'après vous, le mandat de Sambi est de 4 ou 5 ans ?

F.M. : Conformément à la constitution, le mandat de Sambi est d'office de 5 ans. Mais démocrate qu'il est et c'est ce que les autres refusent, il a laissé entendre que ce sont les élus qui vont déterminer la dates des élections. En posant la question de la prolongation, déjà on fausse par rapport aux réalités qu'on a vécues. Nous sommes un pays et le jour où l'ambassadeur de France, Christian Job a dit que notre souveraineté est incomplète parce que même pour organiser une élection on a besoin d'une aide extérieure, tous les patriotes se sont fâchés. Pourtant, c'est une vérité. Un si petit pays comme le notre ne peut perdre son temps chaque année en organisant des élections. L'objectif de cette révision est l'harmonisation des élections. Si l'opposition n'avait pas opté pour la politique du serpent, elle aurait trouvé la solution depuis puisque c'était clair que ce sont les élus qui devraient décider. Donc elle n'avait qu'à fournir ses efforts pour avoir la majorité parlementaire. Mais d'abord ils ont refusé la loi référendaire. Puis après ils se sont présentés comme candidats et ils ne sont pas élus. Au lieu de faire leur mea culpa, ils continuent la politique du serpent.

Question : Le fait que Sambi reste au pouvoir après mai 2010, ne met pas en péril la tournante de Mohéli ?

F.M. : Au contraire. Je lance un défi à ceux qui croient aimer Mohéli plus que nous qui sommes dans le gouvernement central et en particulier Fouad Mhadji. Contrairement aux autres, le mandat du futur président sera de 5 ans, il sera assisté d'un vice-président et une des devises de notre constitution à savoir la solidarité est bien prise en considération ici. L'aide extérieure, stipule la constitution, ne sera pas partagée en fonction du nombre de la population mais le principe de la solidarité va agir. Cela veut dire que si un pays ami nous aide par exemple dans le domaine de l'énergie, nous savons que Mohéli avec 3 mégas on peut résoudre un problème énergétique, on peut laisser tout ce montant dans le développement de l'île. Donc je ne comprends pas. Des gens peut-être sont pressés. Il y a ceux qui voient une opportunité. Mais dire que l'autre n'aime pas Mohéli parce qu'il ne soutient pas la tournante, non c'est le contraire. Nous soutenons la tournante et ils doivent savoir qu'ils ne seront pas les seuls à être candidats. Pourquoi pas nous ? Mais nous voulons qu'avec l'avènement d'un mohélien comme chef de l'Etat, nous mettions fin aux problèmes de crise permanente de compétence et qu'on s'atèle au développement du pays. L'opposition craint Sambi car il a une politique d'ouverture, de nouveaux capitaux sont attendus, incessamment nous irons à Doha, les grands travaux des infrastructures vont commencer car on est au niveau des appels d'offre. C'est ce que l'opposition craint. Donc la mobilisation du 17 février dévoile qu'il y a des personnes qui pensent toujours au putsch et aux gouvernements de transition alors que cette époque est révolue.

Question : Justement des gens voient des ressemblances avec ce qui s'est passé au Niger...

F.M.
: Je ne pense pas que cette ressemblance est appropriée. Au Niger, le problème était clairement posé. Le président a voulu prolonger son mandat. Ici, il s'agit d'une harmonisation des échéances électorales. Je crois qu'en posant le débat que harmonisation est égale à prolongation, là on fausse le débat. Constitutionnellement, le mandat de Sambi finit en 2010, Abdouloihabi et Mohamed Ali Saïd en 2012 et Moussa Toyb en 2013. Maintenant, il faut les rassembler. Donc le choix est simple. Les uns vont perdre et d'autres vont gagner. Avec la révision constitutionnelle, que les constitutionnalistes disent qu'il y ait ou pas rétroactivité de la loi mais c'est clair que le mandat de Sambi est d'office de 5 ans.

Question : Donc le principe de la non-rétroactivité ne s'applique pas ?

F.M. :
Absolument pas, c'est le choix du peuple.

Propos recueillis par A.A. Mguéni
HZk

Partager cet article
Repost0
19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 20:09
Vous trouverez ci-dessous un article très intéréssant de Mohamed Chaher Said Massonde sur l'actualité institutionnelle des Comores. Il est toujours agréable de lire des articles argumentés. Nous espérons vivement que les réactions des uns et des autres se fonderont aussi sur des arguments solides. A noter que c'est nous qui avons surligné certains passages qui nous conviennent parfaitement.
Bonne lecture.

Halidi allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)


RECONCILIONS LES COMORIENS AVEC L’INTEGRITE ET L’UNITE DE LEUR PAYS

Par Mohamed Chaher Saïd Massonde, ancien Ministre.
Février 2010


Dans quelques jours, le Congrès devra fixer le calendrier des prochains scrutins du président de l’Union et des Gouverneurs des îles. En approuvant par référendum la reforme constitutionnelle qui leur a été soumise à ce sujet notamment, les électeurs ont avalisé à la fois le principe de l’harmonisation proposé par le chef de l’Etat de même que la procédure qui attribue au Congrès, instance prévue à cet effet par la Constitution, la prérogative de déterminer les modalités de cette réforme. La perspective de la convocation de ce Congrès a cependant déclenché une polémique qui mérite que l’on s’y attarde en raison des motivations qui animent les responsables de cette fronde. Qu’une partie de la classe politique comorienne suspecte le président de l’Union de vouloir profiter de la mise en place de cette réforme pour se maintenir au pouvoir à quelques mois de la fin de mandat qui s’achève en mai 2010, est de bonne guerre. Mais ces acteurs politiques ne font pas preuve de mâturié politique lorsque, pour cette unique raison, ils brandissent la menace de bloquer un processus qui s’inscrit dans le droit fil de l’esprit de la réconciliation en œuvre depuis le déclenchement de la crise séparatiste. Ce processus doit plutôt être placé au-delà des clivages partisans.

C’est pour cette noble raison que j’ai choisi de briser le silence et d’interpeller les hommes et les femmes qui ont le souci d’éviter aux Comores le spectre d’une nouvelle instabilité, à refuser l’instrumentalisation de ce débat autant par ceux dont la seule ambition est de (re)conquérir le pouvoir que par ceux qui ne pensent qu’à s’y maintenir. Faut-il démontrer qu’après la neutralisation du séparatisme, l’instauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire de l’Union, l’harmonisation des élections dont le nombre et le rythme imposés par les circonstances de l’époque participent à affaiblir le fonctionnement de l’Etat et à asphyxier son économie, constitue la troisième étape d’un processus dont la finalité demeure la reconstruction nationale qui doit être effective à la fin de la tournante mohélienne ?

Au vu de ces considérations, a-t-on le droit de manquer une telle opportunité au nom de calculs politiciens ou d’intérêts personnels ? N’est-ce pas le moment de renforcer nos institutions, d’inscrire notre Constitution sur le marbre des enseignements tirés de l’histoire et de la pratique, pour que la prochaine tournante, la dernière de la série ( à moins que Mayotte accepte de prendre le relais) , permette aux Comoriens de jeter les bases réelles de l’intégrité et de l’unité de leur pays, d’asseoir les fondements d’une vraie démocratie, celle qui ne s’arrête pas aux frontières insulaires, mais qui donne naissance à des citoyens au service de leur Nation et capables de choisir les meilleurs d’entre eux pour leur confier le destin collectif.

Si c’est vraiment cela qui anime les acteurs politiques de notre pays, et c’est ce qui anime ma prise de position, décortiquons ensemble ce que dit la Constitution sur la fin des mandats des chefs des Exécutifs de l’Union et des îles. Elle stipule en son article 21: « A titre transitoire et en vue de l’harmonisation des élections des chefs des exécutifs des îles et de l’Union, les députés et les conseillers des îles réunis en congrès déterminent à la majorité absolue, la date des élections du président de l’Union et des Gouverneurs. »
Rappelons, en passant, que
l’article 23 de la même Constitution précise que « la présente loi entre en vigueur dès sa promulgation par le président de l’Union, dans les 7 jours suivant la proclamation des résultats du référendum par la Cour Constitutionnelle. »
Que comprendre dans ces énoncés ? Rien de plus clair sinon :
● Qu’il est souhaitable, économiquement et pour laisser le temps aux élus de gouverner, d’élire aux mêmes jours et le président de l’Union et les gouverneurs des îles, comme on vota et votera les députés et les conseillers. Au regard des résultats de la réforme constitutionnelle qui a porté sur ce sujet, la majorité des Comoriens s’est dite favorable à ce principe pour les raisons avancées !
● Qu’il revient au Congrès la prérogative de fixer les dates de ces élections, vu que les échéances des mandats des chefs actuels de ces Exécutifs arrivent à terme à des dates différentes (entre 2010 et 2013). L’harmonisation de ces élections n’est possible que par cette voie, puisque la Constitution n’a pas elle-même fixé cette « disposition transitoire ».

En conséquence, seuls sont conformes à la Constitution, l’acte qui convoque le Congrès et la décision que prendra celui-ci fixant les dates des élections. Que ceux qui prétendent le contraire, démontrent comment ils comptent procéder puisqu’ils affirment être eux aussi d’accord avec la nécessaire harmonisation des élections.

Une récente contribution d’un spécialiste du droit publiée dans les blogs, a nourri le débat d’une réflexion intéressante qui démontre que le report de l’élection du président de l’Union au-delà du terme de quatre ans ne serait pas conforme au texte de la Constitution. Selon cet expert, le respect de la Constitution suppose donc qu’on ramène plutôt la fin des mandats des gouverneurs au terme de celui du président de l’Union au nom de la règle qui stipule que « ce sont toujours les autorités inférieures qui se conforment aux autorités qui leur sont supérieures » et non l’inverse.

Voilà qui tomba bien pour alimenter d’un discours juridique les entêtés qui ne juraient que par leurs menaces de tout faire sauter si l’actuel chef de l’Etat dépassait d’une seconde le terme fixé. Mais quel homme politique, quel groupe de pression a eu le courage, au nom de cette même logique constitutionnelle, de demander, haut et fort, la fin des mandats des gouverneurs en 2010 ? Aucun, à notre connaissance !
Pour les raisons que j’ai avancées plus haut, je lance cet appel à la responsabilité et au nom de l’intérêt suprême, même si cette hypothèse paraît objectivement difficile à réaliser à quatre mois du terme du mandat présidentiel. A défaut, pourquoi alors ne pas saisir le Congrès de ce débat, pour exiger un calendrier raisonnable et acceptable par toutes les parties ?

Quant à la tournante, le président de l’Union n’a pas à ma connaissance, mis en cause le principe, bien que la décision que prendra le Congrès laisse la possibilité d’une prolongation de son mandat. L’argumentaire de l’expert en droit est contestable, qui accorde la primauté à la « règle fondamentale de la tournante issue d’un consensus national ». Rien ne peut en effet primer en démocratie, l’expression du peuple qui est souverain surtout quand il s’est prononcé directement par référendum.
Ayons le courage aujourd’hui de reconnaitre que l’Accord de Fomboni porte les germes du démantèlement de la Nation comorienne, en privilégiant les parties au tout, si bien que l’architecture inspirée (mais jamais mentionnée) par cet Accord s’avère dès lors non démocratique et dangereuse.

Non démocratique parce qu’elle empêche le peuple de choisir parmi tous les citoyens, le plus apte à conduire sa destinée à un moment donné. En démocratie en effet, on n’affecte pas un poste électif : on élit, on choisit, librement.
Dangereuse, parce qu’elle risque d’envoyer au deuxième tour, voire à la magistrature suprême du pays quelqu’un qui n’est pas forcément le meilleur dans le pays, mais simplement celui qui, par défaut comme en informatique, est le moins impopulaire, au mieux, le moins mauvais des 3 mauvais.

Dans un pays où la tradition électoraliste est de choisir sur des considérations familiales, claniques ou régionales, (mwana wahatru), le système de la Tournante ne fait que favoriser ce sectarisme. L’élection de 2006 l’a bien montré à Anjouan où chaque région a élu massivement « son enfant » et l’a propulsé au 2e tour, lorsque la Région a eu l’intelligence de réduire en son sein le nombre de candidats. Ce régionalisme exacerbé n’est pas ce dont a besoin notre pays, alors même que le combat pour l’intégrité de son territoire et l’unité de son peuple est loin d’être achevé.

En 1978, nous avons doté notre jeune Etat d’une Constitution plusieurs fois révisée par Congrès ou par voie référendaire. Jusqu’en 1989, j’ai eu personnellement, le privilège et la chance de prendre part à ces différents travaux d’élaboration et de modification. A chaque fois, l’esprit qui anima les acteurs politiques fut la sauvegarde de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale, mais aussi de l’autonomie des îles et de l’équilibre dans la répartition des pouvoirs. Ce dernier point ne figura jamais expressément sur les textes fondamentaux, mais son respect fut permanent dans l’esprit des décisions. Le résultat fut que, malgré les tentations, les velléités sécessionnistes ne trouvèrent jamais de soutien auprès des « populations » de nos 3 îles « libérées ». Ce fut là, la victoire de la philosophie UDZIMA.
Rendu nécessaire par les circonstances des négociations de l’époque, le principe de la Tournante tel qu’il est en oeuvre, ne renforce pas la Nation. La Tournante n’a pas non plus amélioré le quotidien des Comoriens, ni instauré la bonne gouvernance.
Il faut cependant aller jusqu’à son terme au nom du consensus et permettre à Mohéli de jouer sa partition. Nul n’a le droit de priver cette île de cette prérogative. Mais il ne faudrait pas non plus laisser la voie libre à ceux qui, au nom de la défense de cette tournante mohélienne, n’ont que l’unique dessein de reconquérir le pouvoir par tous les moyens et quel que soit l’état du pays.

Pour l’équité et la stabilité, la présidence mohélienne doit donc succéder à celle d’Anjouan et de la Grande Comore. Mais cette expérience n’attestera sa validité que si elle permet effectivement d’éteindre les torches du séparatisme et du chauvinisme, de renforcer l’unité des Comoriens et l’intégrité du pays et d’enraciner les vraies valeurs citoyennes et démocratiques.

C’est pourquoi, j’en appelle à la responsabilité de tous pour créer les conditions de la reconstruction nationale. Cela passe par l’élimination des obstacles à l’harmonisation des élections en conformité avec la Constitution, par la capacité des élus du peuple à assumer leur mission, par le bannissement des pratiques politiciennes qui ne font que réveiller les vieux démons du séparatisme et des coups d’état et qui mettent en péril le processus de renforcement des Institutions, divisent le pays et soumettent le peuple aux pires souffrances.

Pour l’avoir déjà dit en 2001 lors de la campagne pour le référendum constitutionnel, je maintiens aujourd’hui encore que nous avons suffisamment d’expérience pour tirer le meilleur et mettre fin à une architecture institutionnelle circonstancielle qui ne garantit pas l’Intégrité et l’Unité de notre pays, sans être pour autant, un gage de démocratie.
Partager cet article
Repost0

Pages