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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 17:41
Un manifeste pour l'égalité et l'équité hommes-femmes

Le monde célèbre ce 8 mars la journée internationale de la femme. Une occasion de dresser le tableau sur la situation des femmes et d'envisager des mécanismes juridiques qui permettront de changer le statut des femmes dans notre pays.

8 mars, une date importante pour toutes les femmes du monde. Une journée sur 365 ou 366 jours s'avère insuffisante certes, mais elle a une valeur symbolique et fortement imprégnée dans notre culture moderne. A titre de rappel, l'idée a été lancée en 1910 par une journaliste allemande Clara Zetkin lors d'une réunion des femmes socialistes réunies à Copenhague pour défendre les droits et réclamer le droit de vote.

100 ans après, des progrès ont été enregistrés dans le monde sur le sort et le statut des femmes, y compris aux Comores. Cela dit, des progrès qui semblent très insuffisants au vu du poids électoral, démographique et de l'implication des femmes dans le développement du pays. Le récent code de la famille votée par l'Assemblée en juin 2005 ne fait que renforcer l'iniquité et les inégalités dont sont victimes les femmes. Ce nouveau code légalise la répudiation, la polygamie et l'injustice en matière de succession (Articles 43 à 47, puis 53-54). Cette injustice se prolonge dans cette idée lorsque le couple est placé sous la tutelle exclusive du mari, car selon un des articles, " l’homme assure la direction de la famille, la femme la domesticité". Ce dispositif dénature l'égalité des droits des époux, en faisant du mari, le primat du couple. Or un mariage est un consentement mutuel entre deux personnes, par conséquent, il serait légitime de modifier cet article en assurant l'équité et l'égalité en ces termes " sous la direction des deux époux".

Pour ce qui est de la polygamie, même si elle est en régression, le législateur pourrait mieux cadrer sa pratique. Par exemple, lors du premier mariage, qu'il y ait la possibilité pour les deux époux de signer un acte de non polygamie ou bien que la dispense de polygamie se fasse par un écrit de la première épouse reçue par le cadi en entretien individuel.

Ces exemples illustrent les injustices dont sont victimes les femmes comoriennes. Un code de famille qui est totalement contraire à la Charte fondamentale des Nations-Unies, de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme et à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et de l'Enfant. C'est ainsi qu'il me semble important de modifier la Constitution et le code de la famille pour assurer l'équité et l'égalité hommes-femmes.

Des points qui me semblent importants doivent y figurer :

- Sur le plan politique et de la représentativité:
* La parité dans les élections politiques (assemblée nationale, conseillers des îles)
* Parité au sein du gouvernement, notamment dans les ministères régaliennes.
* Parité dans les directions des établissements publics et para-publics.
*Egalité des salaires entre hommes et femmes. Il est inacceptable que la femme touche moins de revenus que l’homme, à fonction égale.
* Tout candidat à la Présidence de l’Union doit présenter au moins une vice-Présidente et réciproquement.

- Sur le plan du Code civil :

* Abrogation des dispositifs discriminants envers les femmes;
* Equité dans l'héritage : une part égale homme-femme;
* Légaliser l'avortement des mineures et la contraception;
* En cas de non versement de la pension alimentaire, rendre inéligible et interdiction d'exercice de tout mandat public pendant dix ans pour le père "délinquant";
* Renforcer les dispositifs contre la violence faite aux femmes.

A l’aube du troisième millénaire, nous devrions changer nos pratiques et nos mentalités pour intégrer la femme dans l’espace politique et assurer l’égalité et l’équité du genre dans notre espace juridique.

Nakidine MATTOIR
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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 09:37

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)


Moroni, lundi 8 mars 2010 (HZK-Presse) – Dans un communiqué de presse publié le 4 mars dernier, le gouvernement comorien « exprime sa grande préoccupation quant à l’orientation que préconise l’Union africaine, visant à un consensus à rechercher entre les acteurs politiques comoriens ». Selon le ministère des relations extérieures, qui réagissait au récent communiqué de l’Organisation panafricaine, publié la veille, l’absence de l’opposition et d’une partie des élus mohéliens au Congrès du 1er mars dernier « ne saurait remettre en question le verdict rendu » par cette instance qui a fixé au 27 novembre 2011 les élections du président de l’Union et des gouverneurs, prorogeant de 18 mois le mandat du chef de l’Etat Ahmed Abdallah Mohamed Sambi.

 

A en croire les autorités du pouvoir central, cette démarche qu’a déplorée l’Union Africaine, ne serait pas de nature à compromettre « les deux principes fondamentaux de la tournante et de l’autonomie des îles ». C’est ainsi que le gouvernement demande à cette organisation « partenaire incontournable » dans la résolution de la crise comorienne, « à prendre en considération les nombreuses bonnes dispositions » qu’il a prises et qui n’ont pas apporté les résultats escomptés ».

 

Plus surprenante est sans doute aussi l’autre réaction par rapport à la position affichée par la France sur les récents événements. Le gouvernement comorien, estime que les accords de Fomboni dont Paris recommande le respect scrupuleux, « ne devraient pas constituer aujourd’hui la principale référence », en avançant l’argument selon lequel « les objectifs auxquels ils concourraient ont déjà été atteints, à savoir la mise en place effective des institutions nationales ».

 

Tout en prenant acte, l’ancienne puissance colonisatrice avait regretté « que cette décision importante pour l'avenir du pays, ait été prise sans concertation, en l'absence de la plupart des élus mohéliens et de l'opposition comorienne, et qui n'ont de ce fait pas participé au vote ».

 

Les Etats Unis d’Amérique ont également abondé dans le même sens en exhortant le pouvoir Sambi à s’engager sur la voie du consensus politique pour éviter une nouvelle crise institutionnelle dans le pays.

 

Le communiqué du gouvernement comorien semble ignorer que l’accord du 17 février 2001 consacrant la réconciliation nationale, devait mettre fin à une crise séparatiste qui a éclaté sur l’île d’Anjouan en 1997 et qui menaçait jusqu’à l’existence même de la nation comorienne. Or, les mêmes causes entraînant les mêmes effets, la volonté du régime en place visant à proroger le mandat du président Sambi au-delà du 26 mai 2010 comporte un risque sérieux de faire voler en éclat cette réconciliation nationale encore fragile, comme viennent de le démontrer les récents événements de Mohéli où l’écrasante majorité de la population et de ses élus exige le respect de la présidence tournante en 2010.

 

13 sur 16 représentants élus de la population de l’île [députés et conseillers] n’ont pas siégé à ce congrès, boycotté par l’opposition nationale. La décision a été votée à la majorité absolue par 60 voix sur les 84 élus que comptent l’assemblée nationale et les conseils des trois îles

 

El-Had Said Omar

080310/eso/hzkpresse/6h00

 

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 00:12

A ma rose du bonheur,
A mes étoiles étincelantes,
A ma femme grue cendrée,
A toutes mes femmes et surtout à toutes celles qui me sont très chères y compris ma femme "lune",
 j'ai une pensée particulière pour vous toutes ce jour (08/03/2010). Mais sachez que je pense tous les jours à vous et je vous aime !!!!

Je profite aussi de cette occasion pour rendre un hommage mérité à une de mes mamies décédée il y a quelques jours à Ouani - Anjouan - Comores.
Elle s'appelait Maha Moegné, originaire de Hajoho sur l'île d'Anjouan. Elle était arrivée à Ouani depuis plusieurs decennies. Accueillie par mes grands parents maternels, elle avait à son tour élévé certains de mes oncles. Elle rendait beaucoup service aux jeunes qui jouaient au ballon dans les années 80 et 90 au stade de football. Car elle servait gentiment de ramasseuse des ballons qui attérissaient dans la cour de mes grands parents. 
Tous les soirs, elle nous racontaient des contes ; elle jouait aux devinettes avec nous ; elle nous faisait rire ; ....elle nous préparait à manger.

On s'était adopté : elle, notre mamie et nous, ses petis enfants. Elle était aussi une de mes femmes.

Ouf ! Voilà le devoir est accompli. Je suis soulagé. Car elle méritait ces quelques mots de ma part. Elle vient de nous quitter - je ne sais plus à quel âge - même elle, ne le savait pas. Ce qui est sûr elle avait au moins 90 ans. Ce qui est certain, elle nous a inculqués beaucoup de choses.

Oui, je réitère : elle était une de mes femmes. Paix à son âme ! 


Halidi allaoui

HALIDI-BLOG-COMORES

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 23:06

A l'occasion de la journée internationale de la femme édition 2010, nous vous

proposons ci-dessous un article du journal Albalad datant de novembre dernier

lequel rélate l'expérience de trois comoriennes.

Bonne lecture.

Halidi Allaoui

HALIDI-BLOG-COMORES



Lu pour vous :

Source : Albalad n° 123 du 09 novembre 2009

Trois Comoriennes  parmi les hommes

Trois comoriennes ayant fait carrière dans des milieux professionnels dominés par

les hommes évoquent leurs souvenirs et les leçons de leur expérience.

Il n’est déjà pas facile de faire une carrière de journaliste, de soldat ou de responsable

politique aux Comores. Mais si en plus, on est une femme, le défi devient encore plus

complexe à relever.

Pourtant, c’est le pari réussi par Tidjara Djoumoi, journaliste de presse écrite connue, de


Mariame Bacar Tabibou
, officier de gendarmerie
et


de Sittou Raghadat Mohamed

première femme élue députée et première comorienne nommée ministre

Leur dénominateur commun dans leur parcours, un début difficile. Elles s’en souviennent.

«Au début de ma carrière, il n’y avait pas encore beaucoup de femmes militaires, donc mon

entourage n’était pas habitué à la présence féminine et était réticent et même ma mère a mis

du temps avant d’accepter mon intégration dans l’armée», confie le lieutenant Mariame.

 Même constat

 Les problèmes de Mme Tidjara Djoumoi sont venus de là où elle s’y attendait le moins :“ce

sont au contraire, les femmes qui se dénigrent entre elles mais les hommes, eux, ont de

l’estime pour les femmes instruites, expérimentées et compétentes.” dit-elle.

Même constat pour Mme Sittou:«Une partie des femmes de notre parti m’a soutenu mais les

autres ont préféré un homme à ma place».

C’est dire que la route est encore longue. Mais de plus en plus de femme s’imposent

en intégrant notammentdes secteurs jusque là réservés aux hommes. Il sera sans doute de     

plus en plus difficile de vouloir convaincre des Comoriennes de rester au foyer ou se contenter

de métiers dits féminins à l’avenir. Tidjara Djoumois’est frayé son chemin par la force de sa

plume. «Journaliste de formation, j’ai évolué dans un milieu d’hommes. J’avais déjà l’habitude

d’être avec eux; donc je ne me suis jamais sentie marginalisée. On m’acceptait de par mes

compétences et ma personnalité», raconte laresponsabledu renforcement des capacités des

communautés au FADC.

 

Dans les hautes sphères

 

Près ses études en journalisme, elle s’est trouvée seule parmi ses collègues hommes dans le

journal Al-Watwan qu’elle a marqué de son empreinte en participant à toutes les activités de la
chaine de fabrication. Cette expérience lui a sans doute facilité son travail au Fonds d’appui

au développement communautaire en tant que communicateur au début et ensuite entant que

responsable du renforcement des capacités des communautés.

 

Ailleurs dans les hautes sphères de la politique; Mme Sittou ne s’est jamais “sentie

discriminée en tant que femme et affirme même n’avoir pas eu beaucoup de problèmes à

exercer ses différentes fonctions.” Mais cela relève de la pure politesse. Car en vérité, elle a

été la cible de nombreuses attaques venant parfois de son camp.

Du statut d’enseignante à celui de ministre, elle a gravi les échelons en affrontant souvent des

hommes bien plus expérimentés.

 

Dans le milieu viril de l’armée, le lieutenant Mariame Bacar Tabibou, titulaire d’un diplôme de

gestion, s’est bagarrée depuis son entrée à la gendarmerie en1995 pour convaincre ceux qui

pouvaient douter de ses capacités.

Seule femme de sa promotion, elle a été obligée de s’imposer en subissant les mêmes

épreuves que ses «frères d’armes».

«Je m’en suis toujours sortie très bien», affirme-t-elle, précisant que dans l’armée

heureusement, on ne fait pas de la distinction entre femme et homme.«Tout le monde doit

obéir aux ordres».

 
Avoir une personnalité


Ministre, journaliste ou soldat, le secret de ces trois femmes a été «un fort caractère» mais

surtout la volonté de réussir et la capacité.

«Ma personnalité que j’associe à mes expériences sont la clé de ma réussite dans l’armée»,

estime le lieutenant Mariame. «Les femmes tiennent à faire le travail d’une façon dévouée,

elles travaillent d’une f
açon sérieuse, intransigeante et elles vont directement au but. » Insiste

Mme Tidjara.

Une affirmation partagée par les supérieurs de l’officier :.« En pourcentage, les femmes sont

rigoureuses par rapport aux hommes. Elles sont correctes, très sérieuses dans le travail»,

soutient le colonel Normal Mze Hamadi, adjoint du chef de l’Etat-major.

 

JOSYAICHAR.

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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 13:03

 

Encore une mauvaise nouvelle que nous venons d’apprendre.

 

Très tôt ce matin, dans les environs d’une heure (heure des Comores), Un kwassa kwassa – une petite embarcation qui transportait au moins 30 passagers - en Provenance d’Anjouan (Ndzuwani) a chaviré au large de Mayotte (Maoré). On parle de 9 morts au moins. C’est un pêcheur qui a donné l’alerte et porté les premiers secours.

 

On n’arrêtera pas de le dire haut et fort et de l’écrire avec force. Le bras de mer qui sépare Mayotte et Anjouan, deux îles des Comores est devenu au vu et au su de tout le monde un vrai cimetière depuis l’instauration inhumaine et indigne par les autorités françaises d’un visa en 1994 appelé communément visa Balladur pour tous les comoriens des autres îles qui veulent se rendre à Mayotte, une des quatre iles des Comores. On ne compte plus les morts à cet endroit là des bébés, enfants, femmes, et hommes, tous victimes de leur volonté de circuler librement sur leur propre terre. Ces bébés, enfants, femmes et hommes qu’on qualifie ridiculement "d’émigrés" ou "clandestins"sur leur propre terre !

 

Quelle personne éprise de paix et attachée au respect du droit peut avoir le courage de rester insensible à ces catastrophes répétitives – ces pertes humaines dans des conditions éhontées ? Pourtant il y en a beaucoup notamment parmi ceux qui contribuent à la rédaction du droit international public et ne manquent  pas de toupet de vouloir .imposer son application et son respect quand c’est un pays faible qui le viole. Hélas ! Quel courage honteux !

 

 Pour le cas de Mayotte qui fait l’objet d’un contentieux international entre les Comores et la France, cette dernière l’occupe illégalement depuis le 06 juillet 1975, date de la proclamation de l’indépendance des Comores. Une occupation et une administration de fait contraires au Droit international public lequel régit les contentieux internationaux. Et c’est une des causes profondes de ce qu’on peut qualifier à juste titre de génocide ou assassinats dans le bras de mer précité !!! Les auteurs et les complices sont les mêmes.

 

Halidi Allaoui

HALIDIBLOG-COMORES

 

 

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 19:41

Lu pour vous : Source : Indépendant.com / Edition du 1er mars 2010

PERPIGNAN
40 000 dollars pour une chercheuse de l'université


Djoudi-Roukia.jpgDjoudi Roukia, docteur en phytochimie, poursuit ses recherches à Perpignan. Mercredi, elle sera la première Comorienne distinguée par la Fondation l'Oréal et l'Unesco et recevra une jolie bourse.

Mercredi, Djoudi Roukia, 35 ans, recevra au siège de l'Unesco à Paris, une bourse de 40 000 dollars (environ 30 000 euros) afin de poursuivre ses recherches. A première vue, l'histoire ressemble à un conte de fées. Elle est en réalité le résultat de longues années d'études et de travail. Née aux Comores, elle est la dernière fille d'une famille musulmane de 6 enfants. "C'est peut-être pour cela que j'ai pu faire des études. Mes sœurs ne sont même pas allées au lycée. Ma mère m'a poussée à continuer" , raconte-t-elle timidement mais avec un grand sourire. Elle arrive en France


En 2003, avec en poche un DEA obtenu à Madagascar. Elle s'inscrit d'abord à l'université de Lyon où elle a brillamment soutenu, l'an dernier, sa thèse sur une plante médicinale endémique de l'île malgache, scientifiquement nommée radamaea montana. "A Madagascar, on utilise les feuilles de cette plante pour guérir la toux chez les enfants ; les racines et les graines sont utilisées en cosmétologie. Les femmes s'en font des masques du visage parce qu'elle éclaircit et rajeunit la peau grâce aux antioxydants qu'elle contient" , explique la jeune chercheuse. Mais surtout, Djoudi Roukia a découvert une nouvelle molécule, "de la même famille que les bêta carotènes" , pour laquelle elle a d'ores et déjà déposé un brevet.
Du végétal au vivant Thésarde donc, elle arrive à Perpignan en décembre dernier pour y effectuer un stage de post-doctorante au laboratoire de chimie, de biomolécules et de l'environnement de l'UPVD. Sa recherche pendant les deux ans à venir, va se porter sur les biomolécules marines d'intérêt biologique de l'archipel des Comores. "Je suis la seule chercheuse sur cette thématique" , se réjouit-elle. Objectif : une meilleure connaissance des organismes marins de l'espace côtier comorien pour ce qui est de la recherche fondamentale ; une valorisation de la biodiversité marine et la préservation des espèces menacées aux Comores, côté recherche appliquée.

En juin 2009, elle a déposé à Moroni, capitale des Comores, un dossier de demande de bourse d'études auprès de la fondation l'Oréal et de l'Unesco. Et en septembre, elle a eu la grande joie d'apprendre qu'elle était l'une des 15 chercheuses retenues à travers le monde. Et d'être, fierté supplémentaire, la première chercheuse comorienne dont le dossier est sélectionnée.

Isabelle Goupil 

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 15:21
Lu pour vous : Source : http://www.pcf.fr/spip.php?article4603

Comores : une indécente déclaration du Ministère français des affaires étrangères

Thèmes : Comores

Après avoir « départementalisé » Mayotte, au mépris du droit international, des principes de la Charte des Nations Unies et de la souveraineté des Comores, dans la tradition et les pratiques coloniales les plus établies, les autorités françaises se permettent de donner des leçons... aux autorités des Comores en « regrettant » que le Congrès de l’Union des Comores ait fixé la date des élections présidentielles en novembre 2011, ce qui prolonge de 18 mois le mandat du Président actuel.

 Les démocrates et les progressistes comoriens, que nous soutenons, sauront exprimer les critiques nécessaires sans avoir besoin de la France officielle qui est certainement la plus mal placée pour donner des leçons de droit et de démocratie aux Comores. Cette déclaration du Ministère français des Affaires étrangères est indécente.

Parti communiste français

Paris, le 5 mars 2010.

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 13:53
Communiqué de presse de l'UA sur la situation politique aux Comores

Le Président de la Commission de l'Union africaine (UA), M. Jean Ping, suit avec attention les développements récemment intervenus aux Comores, notamment l'adoption, le 1er mars 2010, par le Congrès, qui regroupe les élus de l'Assemblée de l'Union et ceux des Conseils des Iles autonomes, d'une loi ayant pour objet d'harmoniser, à partir du 27 novembre 2011, les mandats du Président de l'Union et des Gouverneurs des Iles.

Cette loi, qui a été adoptée par 60 voix sur les 84 élus du Congrès, cependant qu'une partie de l'opposition boycottait les travaux de cet organe, a notamment pour effet de prolonger le mandat du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, qui vient à terme le 26 mai 2010, de 18 mois, et de reporter d'autant l'exercice par l'Ile de Mohéli de la présidence tournante de l'Union, après la Grande Comore et Anjouan.

Le Président de la Commission rappelle que, lors de sa 14ème session ordinaire, tenue à Addis Abéba du 31 janvier au 2 février 2010, la Conférence de l'Union, dans le prolongement de décisions antérieures de l'UA, avait souligné la nécessité pour les parties comoriennes de travailler de façon consensuelle à la mise en œuvre des réformes constitutionnelles introduites à la suite du référendum du 17 mai 2009. Il s'agit, ce faisant,d'éviter toute remise en cause des principes, mécanismes et équilibres qui sous‐tendent le processus de réconciliation, notamment la présidence tournante de l'Union, et, partant, de prévenir des tensions susceptibles d'affecter négativement la stabilité et l'unité nationale de l'archipel pour la réalisation desquelles l'UA a déployé des efforts soutenus.

Le Président de la Commission souligne la disponibilité de l'UA, sur la base de ses instruments pertinents et de sa doctrine, à continuer d'assister les parties comoriennes en vue de dégager le consensus nécessaire sur les questions institutionnelles auxquelles l'archipel est confronté, et ce dans le strict respect de la légalité et des principes qui fondent le processus de réconciliation aux Comores.

A cet égard, il rappelle que son Envoyé spécial pour les Comores, Francisco Madeira, se trouve présentement dans l'archipel pour des consultations avec les parties concernées et une évaluation d'ensemble de la situation sur le terrain. La Commission recevra également prochainement des représentants des autorités de l'Union et de l'opposition.

La Commission se propose, en outre, de présenter, en temps utile, un rapport sur la situation aux Comores au Conseil de paix et de sécurité.

Addis Abéba, le 3 mars 2010


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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 09:57

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

Moroni, jeudi 4 mars 2010 (HZK-Presse) Pourtant tout semblait bien commencer dans le début de la matinée de ce jeudi où seulement une voiture en mégaphone sillonnait la ville, pour appeler les gens à aller à Bandar es Salam « faire l’affaire ». Là bas, le diplomate José Francisco Madeira est attendu avec, selon un membre de l’opposition, certains membres du gouvernement de l’union, originaires de  Mwali. « Koula Mwali wakweli leo !! narimouené » [les vraies mohéliens doivent se montrer aujourd’hui] c’est la chanson de la tournante du DJ Edemou dans une Renault 21, qui servait à monter l’adrénaline aux manifestants.

 

C’est aux environs de 11h lorsque devait atterrir l’avion d’Air service Comores que la situation s’est empirée. Toutes les artères de la capitale ainsi que la route qui mène à l’aéroport sont barricadées. Des pneus et voitures son brulés. Il est devenu impossible de joindre l’aéroport en voiture, les motos et bicyclettes passaient difficilement. Bien que des militaires sont déployés un peu partout, un groupe de femmes avec quelques hommes à leur cotés parvient à envahir l’aérodrome. L’hymne nationale du régime Ali Soilihi et des chansons de l’embargo de 1992 animaient la foule. L’avion atterri quelques minutes après mais sans Madeira ni autorités du pouvoir central. Seul le commandant de la gendarmerie Halidy Charif et quelques simples civils sont descendus de l’avion.

 

Le vice président Iklilou et le ministre Oukacha ont suivi le vol de Comores Island Airline de 14h, tandis que le ministre Fouad Mhadji, selon la rumeur, aurait suivi le même vol mais serait descendu à Anjouan. C’est alors que les choses deviennent sérieuses. Les manifestants affrontent les militaires, des femmes et des jeunes garçons sont baissés lors que ces autorités de l’union descendaient de l’avion.

 

Dans la capitale, la tension monte d’un cran. Toutes les boutiques sont spontanément fermées, aucune activité régulière dans la capitale n’est plus possible. « Tous les anjouanais doivent plier bagage on en a assez » lancent des manifestants en colère. Toutes les paillotes tenues pour la plupart par des vendeurs anjouanais au marché de Fomboni sont incendiées après que le lieu ait été déserté quelques minutes avant.

 

L’ambulance que le vice-président Ikililou avait fait don au CHR de Fomboni mais qui n’a jamais circulé à cause de son état vétuste a été emporté par les manifestants jusqu’à la route principale pour être brulée. L’incident le plus grave s’est produit à la pharmacie du même vice président Iklilou Dhoinine. Ici, la porte a été défoncée, tout a été brulé en quelques secondes. Des ordinateurs, des meubles et tous les médicaments sont carbonisés après être jetés dehors,  pendant que les autorités de l’union se réunissent en conclave dans les locaux de la coordination du gouvernement central qui se situe entre Boingoma et Bandar es Salam, impossible de joindre la capitale.

 

Le commandant de la gendarmerie à sa descente de l’avion, prend la direction de Bonovo où il a eu un entretien de plus d’une heure de temps avec le chef de l’exécutif de l’ile Mohamed Ali Said, mais malgré l’insistance de La Gazette et HZK-Presse, aucune information n’a filtré de leurs entretiens.

 

En un mot, à l’heure où nous bouclions cet article, l’image de la capitale de l’ile de Djoumbé Fatima aujourd’hui rappelle étrangement les événements de l’année 1992 et même avec une ampleur plus inquiétante. On déplorait en fin de soirée 4 blessés et d’importants dégâts matériels. C’est une ville complètement en fumée et paralysée. « La fête ne fait que commencer » annonce un des manifestants que HZK-Presse a croisé dans la rue. Aucune personnalité politique ni du pouvoir ni de l’opposition n’a encore fait de déclaration sur cette nouvelle crise qui embrase Mwali, trois jours seulement après le vote par le Congrès de la loi qui a prorogé de 18 mois le mandat du chef de l’Etat.

 

Mouayad Salim

040310/ms/hzkpresse/18h00

 

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 01:07

 

Depuis avant-hier le climat est très tendu à Mwali. Cela fait suite au vote du congrès lundi dernier de la loi sur l’harmonisation des élections du Président de l’Union et des gouverneurs des îles.  

Les manifestations et les menaces se multiplient. Des manifestants ont même incendié des voitures et la maison du vice président de l’Union des Comores, Monsieur Ikililou Dhoinine selon des sources fiables. Chose que nous déplorons et condamnons fermement. En effet exprimer son mécontentement ou protester ne signifie pas détruire les biens d’autrui ou se comporter comme un voyou. Bien évidemment, nous assimilons à cette catégorie toute personne (auteur, complice ou commanditaire) ayant participé de près ou loin à la réalisation de ses actes barbares.

 

Nous espérons vivement que les autorités compétentes prendront rapidement leurs responsabilités avant qu’il ne soit trop tard. Car l’on ne peut pas concevoir qu’on laisse qui que ce soit porter atteinte à l’intégrité physique ou détruite les biens des personnes peu importe le motif.

s

Halidi Allaoui
HALIDI-BLOG-COMORES

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