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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 14:12

 

Vous trouverez ci dessous la reflêxion de Monsieur Mohamed Chaher Said Massonde sur l'arrêt rendu par la cour constitutionnelle le 08 mai dernier.

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

J’ACCUSE

 

Depuis toujours j’ai pensé et dit que notre pays avait la grande chance de ne pas connaître les handicaps de races, de langues, de culture et autre religion qui, dans plusieurs autres contrées du monde, causent et entretiennent entre pays, groupes ou communautés, des guerres de tout genre. Cela n’a pourtant jamais suffi pour que le peuple comorien puisse vivre dans la sérénité et que les dirigeants puissent s’occuper des tâches essentielles, nécessaires au bien-être des populations : des troubles plus ou moins sérieux sont à chaque fois entretenus par ceux-là mêmes qui espèrent occuper les rênes du pouvoir. Parce que, pour eux, il faut le plus vite possible renverser celui qui est en place, et vite occuper le trône ! C’est ainsi que, depuis la proclamation de l’Indépendance en 1975, le pays n’a jamais connu la stabilité nécessaire à l’effort et à l’entreprise de son développement, si bien que la seule période où un effort de développement a pu être maintenu fut, qu’on le veuille ou pas, celle malheureusement entachée de la présence de mercenaires.

Cette instabilité chronique a ses raisons d’être, dont la première est le différend de Mayotte. Mais force est de reconnaître qu’est grande la part de responsabilité de nos aspirants dirigeants facilement séduits par l’appât du pouvoir à eux tendu par ceux dont les intérêts sont bien servis par la chienlit à la comorienne…

 

Ce sont eux tous qu’ici J’ACCUSE :

 

D’avoir créé et entretenu de toutes pièces la sécession anjouannaise de 1997. Tout n’a pas encore été dit, mais les difficultés socio-économiques du pays en général, d’Anjouan en particulier, n’expliquent pas toutes les horreurs de ce passé récent, ainsi que sa médiatisation soutenue pour la désinformation (rappelons-nous les centaines de morts annoncées par certains médias suite au débarquement à Anjouan de l’AND alors qu’en réalité, une seule main suffisait pour compter les vrais malheureux victimes).

 

D’avoir, fin 1999 début des années 2000, perturbé les négociations entre l’Etat et, non seulement les sécessionnistes d’Anjouan, mais même de Mayotte, et conduit le pays à une vraie-fausse réconciliation qui ne permit jamais aux putschistes d’asseoir leur pouvoir sur l’île récalcitrante, mais qui fit naître un Etat affaibli avec 3 Constitutions incohérentes et de multiples institutions conflictuelles et ruineuses. Mais ce fut quand même mieux que le Nouvel Ensemble Comorien qu’on a failli flanquer au pays si il n’y eut, Dieu merci,  la vigilance de l’Opposition d’alors .

 

D’avoir semé et d’inviter aujourd’hui le chaos constitutionnel, alors même que le peuple comorien vient d’accepter par référendum une révision de la Constitution pour la rendre, certes pas encore satisfaisante, mais au moins plus cohérente et moins budgétivore.

 

La trouvaille cette fois est dans l’invention de fantômes appelés « prolongation du mandat » et « rétroactivité ». Ces mots furent créés ex nihilo et jetés dans le débat politico-constitutionnel autorisant les pseudo-responsables à appeler en leur nom à tout brûler et tout casser.

 

Pourtant, la question qui se posait était simple à résoudre puisqu’elle consiste à harmoniser les élections du président mohélien de l’Union et des gouverneurs des Iles. Oui, la résolution de cette question était aisée, pourvu que l’on accepte le verdict du peuple souverain qui s’est prononcé pour cette harmonisation. Il suffisait entre politiciens raisonnables de négocier les dates les plus raisonnables possibles pour les faire adopter en Congrès.

 

Qui osera dire que les Comoriens ne sont pas capables de se rencontrer et de convenir entre eux de ces dates ? Avaient-ils besoin de faire le tour de la Terre, de mobiliser LA Communauté Internationale pour leur convenir de dates et de programme de réunion ? Eux (les Comoriens) qui tous les jours se voient, discutent de tout et de rien dans les bagwés, les mashughulis…

 

Je condamne tout ce remue-ménage comme voulu pour distraire des vrais problèmes du pays que sont son Unité et son Développement…

 

Et voilà que saisie, la Cour Constitutionnelle vient ajouter à la confusion dans son Arrêté du 8 mai dernier, sans rien résoudre de l’imbroglio cousu de bric et de broc par nos « politico-juristes-constitutionnalistes ».

 

Que cette honorable Institution statue sur la constitutionnalité de la Loi du Congrès, c’est de son ressort le plus  strict. Mais elle n’a aucun pouvoir pour ouvrir une période intérimaire (imprévue dans notre texte constitutionnel), encore moins pour dire quel gouvernement doit être formé et par quelle démarche gouverner !

 

En se prononçant sur ces points, la Cour offre gratuitement aux extrémistes des deux bords des raisons de ne vouloir rien voir, rien entendre, alors que la sagesse suggère que l’on se rencontre, se concerte en toute indépendance pour avancer la date des élections harmonisées, et pourquoi pas aussi mettre en place un gouvernement d’entente pour « expédier les affaires courantes ».

 

De grâce, que l’on arrête ce charivari ! Que nos politiciens se montrent matures et responsables! Qu’ils se soucient de l’intérêt premier et supérieur de la Nation : les lectures et autres interprétations des mots de la langue de Molière peuvent durer toute l’éternité ; mais elles ne résoudront pas les problèmes de notre pays, de notre peuple qui ont au contraire besoin aujourd’hui d’élections harmonisées du mohélien à la tête de l’Etat et des gouverneurs des Iles.

 

Serait-ce trop de demander à Ahmed A. Sambi, à Abdouloihab Mohamed, à Ali Said et à Moussa Toyib, d’oublier un moment l’orgueil que peut leur conférer leur haute autorité, pour convenir, en simples Comoriens soucieux des problèmes de leur pays et de leur peuple, de convenir d’une nouvelle date pour se rencontrer et décider en toute responsabilité, de nouvelles dates pour ces fameuses élections harmonisées, nouvelles dates qu’un nouveau Congrès ne pourrait que corroborer ?

En agissant ainsi, vous rendriez à votre pays le plus grand des services qu’il puisse attendre de ses enfants. Et tous les Comoriens vous seraient reconnaissants pour toujours !

 

 

 

Fait le 10 Mai 2010.

 

  Mohamed Chaher Said Massonde,

  Ancien ministre.

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 21:17

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

Fomboni , lundi 10 mai 2010 (HZK-Presse) Attendue depuis samedi, la communauté internationale est finalement arrivée ce dimanche à Mwali, le lendemain de la délibération de la cour constitutionnelle, dans la perspective de la reprise du dialogue inter comorien rompu depuis quelques semaines. Cette délégation de diplomates composée des représentants de l’Union africaine, de l’ambassade de France, de l’OIF, de la COI, de la Ligue des Etats arabes, de la Lybie et de l’Afrique du Sud, s’est entretenue, au palais de Bonovo avec l’exécutif de l’ile, avant de se rendre à l’Auberge les Abouts où la coordination des forces vives de l’ile les attendait. L’ordre du jour a été, selon le commissaire de l’intérieur, Adouroihmane Ben Cheick Achiraf, modifié à cause de l’arrêt de la cour constitutionnelle qui vient de déclarer qu’à compter du 26 mai 2010 à 00 h s’ouvre une période intérimaire durant la quelle les pouvoirs du président Sambi sont réduits et exercés dans une démarche consensuelle jusqu’à l’investiture du nouveau président.

 

Cet arrêt qui a en plus déclaré « anticonstitutionnelles et annulés les dispositions de l’article 2 de la loi du congrès » qui avait prolongé de 18 mois le mandat du président Sambi, a suscité, dès la fin de la journée de samedi, une ambiance euphorique dans les rues de la capitale Fomboni, durant toute la nuit. Des cortèges de voitures en fanfares ont sillonné la ville jusqu’à l’aube. « Je suis satisfait de la décision de la cour mais je vous dis que la lutte ne fait que commencer » indique à Hzk-Presse, le docteur Abdou Djâbir l’auteur de la requête qui a été à l’origine de cette décision de la haute juridiction, considéré de ce fait comme le « héros » de la lutte mohélienne.

 

« Nous avons formulé nos propositions par rapport à ce dialogue » nous dira en substance Ben Cheick Achiraf qui a pris part à la rencontre de Bonovo le matin, avant de préciser que « en novembre 2010 le nom du nouveau chef de l’Etat doit être connu, nous avons tenu compte de tous les paramètres y compris le mois de ramadan durant lequel on ne fait rien ». Et le même responsable de poursuivre « ensuite il faut qu’il y ait un mohélien à la tête pour diriger cette transition, même si Sambi est maintenu avec des prorogatives réduites ».

 

Ce dernier n’exclut pas de se déclarer président des Comores si le gouvernement de transition n’est pas mis en place à partir du 26 mai à minuit, « j’avais dis à 16 h mais comme la cour à dit minuit, je me soumets » a-t-il ajouté. Un décalage de 8h de temps que Hamada Madi Bolero qui avait pris part à la rencontre de l’auberge Les Abouts avec la communauté internationale, a aussi déploré en se demandant pourquoi ce prolongement de 8h de temps.

 

« Nous avons souhaité que la coordination des force vives de Mwali prenne part à ce dialogue mais pas comme avant, ensuite que la transition soit principalement dirigée par un originaire de Mwali » indique à son tour Bolero à la sortie de la encontre. Quant à sa réaction par rapport à l’arrêt de la cour, l’ancien premier ministre dira « enfin nous avons une cour qui a dit le droit, à savoir qu’à partir du 26 mai Sambi ne sera plus président ». « C’était une très belle rencontre qui a bien débuté mais qui n’est pas finie » précise Bolero.

 

Pour le chef de la délégation de la communauté internationale J. Francisco Madeira « j’ai trouvé une attitude très positive. Ce n’est pas encore fini, beaucoup de questions qui demandent de consensus doivent être abordées, nous allons voir les autorités d’Anjouan et de Ngazidja » précise-t-il avant d’ajouter que la décision de la cour a aidé mais ne remplace pas le dialogue.

 

Pour rappel la rencontre des forces vives de l’ile avec les élus de Mwali qui s’est déroulée le jeudi au domicile de l’ex-président Fazul, s’est poursuivie le samedi et les points retenus sont ceux proposés à la communauté internationale, à savoir un dialogue souverain qui se déroulera de préférence à Mohéli sous les auspices de la communauté internationale. Ensuite le gouvernement de transition doit être dirigé par un mohélien. Dans la rencontre de Bonovo le commissaire à l’intérieur avait ajouté une autre condition qui a suscité la colère de certains membres de délégation, celle de du départ de ce qu’il appelle « des mercenaires » comme préalable à la transition.

 

Mouayad Salim

 

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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 10:08

La cour constitutionnelle,

ARRETE

Article 1er: Les requêtes n¤053 et n¤055 introduites par Madame Andhoimati MIKIDADI et Prince Said ALI KEMAL sont irrecevables.

Article 2 : La requête n¤047 introduite par Docteur DJABIR Abdou est recevable.

Arcticle 3 :
 Déclare anticonstitutionnelles et annulées, les dispositions de l'article 2 de la loi n¤10-003/CAUCI du 1er mars 2010 déterminant la date desélections du Président de l'Union et des Gouverneurs des Iles.

Article 4 : Déclare qu'à compter du 26 mai 2010 à 00 heure, s'ouvre une période intérimaire durant laquelle, le Président de l'Union et les Vice-Présidents exercent leurs pouvoirs, dans une démarche consensuelle, jusqu'à l'investiture du nouveau Président de l'Union et des Gouverneurs élus.

Article 5 : Déclare qu'il ne saurait être utilisé durant cette période, les dispositions constitutionnelles et légales relatives à la dissolution de l'Assemblée de l'Union, au changement du Gouvernement et de la composition actuelle de la Cour constitutionnelle, et au recours aux mesures exceptionnelles sauf en cas d'interruption du fonctionnement régulier des institutions constitutionnelles ;

Article 6 : Le présent arrêt sera notifié au Président de l'Union, aux Vice-Présidents de l'Union, au Président de l'Assemblée de l'Union, aux Gouverneurs et aux Présidents des Conseils des Iles, aux requérents, publié au Journal Officiel et partout où besoin sera.

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 21:53

 

 

Chamité n’est plus l’entraineur des cœlacanthes, l’équipe nationale de football des Comores. Nous venons en effet d’apprendre la nomination d’un français en vue des éliminatoires de la CAN 2012 qui débuteront dans quatre mois. Il s’appelle Jean-Paul Rossignol. Cet homme âgé de 56 ans n’est autre que l’ancien entraineur de l’équipe nationale  de Madagascar qui a été limogé le 31 mars 2007, un mois après la signature d’un contrat d’un an. C’était suite à une lourde défaite (3-0) infligée par la côte d’ivoire dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2008 !

 

D’où la question suivante qui s’impose :
Qu’est ce qui a motivé la fédération comorienne de Football (FCF) de choisir  un tel entraineur et qu’elles sont les conditions financières ?

 

D’autant plus qu’il ne connait même pas les footballeurs comoriens. Juste quelques semaines pour former l’équipe et quelques mois pour la préparer !  C’est incroyable. Apparemment, il était attendu à Moroni aujourd’hui pour trois semaines. L’occasion pour lui de repérer les joueurs à sélectionner. N’importe quoi. Pffffffffff.

 

 

Halidi Allaoui
(HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 12:40

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Moroni, vendredi 7 mai 2010 (HZK-Presse) La rencontre prévue pour mardi dernier entre les élus de Mwali et la force vive de l’ile de Mwali s’est finalement déroulée ce jeudi après midi au domicile de l’ancien président de l’ile Mohamed Saïd Fazul. Il était 19 h, les discutions débutées en début d’après midi se poursuivent  encore dans un climat très tendu, a constaté La Gazette / HZK-Presse.

 

Les députés représentés par l’ancien premier ministre Bienrif Tarmidi très furieux, selon un des participants à cette rencontre, se défend de l’accusation portée contre lui et ses collègues à savoir les députés Chabhane et Abdou Djabir de jouer « double jeu » avec le pouvoir central.

 

Ils seraient accusés entre autres de négocier un poste de premier ministre pour Abdou Djabir et le ministère des finances en contre partie de leur acceptation de laisser le président Sambi continuer son mandat jusqu’à la date prévue par le congrès [27 novembre 2011].

 

L’objectif de la rencontre, selon un proche du mouvement était d’aller tirer au clair les différents points de vue et trouver un compromis sur l’après 26 mai. A l’heure qu’il est, rien n’a filtré si ce n’est que les positions divergent catégoriquement. Il y a ceux qui défendent l’option de choisir entre « perdre la tournante » carrément et accepter le prolongement de quelques mois. Ils y a ceux qui défendent l’option de « ne plus reconnaître Sambi » comme président à partir du 26 mai prochain et se préparer en conséquence.

 

Mouayad Salim

070510/ms/hzkpresse/6h00

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 12:28

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Moroni, vendredi 7 mai 2010 (HZK-Presse) Des élus, un leader politique et une association féminine ont demandé à la cour constitutionnelle de se prononcer sur la constitutionalité de la loi du congrès et par voie de conséquence de statuer sur le mandat de Sambi. Après les observations des uns et des autres, l’arrêt est attendu ce samedi.

 

L’audience de la cour constitutionnelle de ce jeudi matin avait mobilisée l’armée. Comme cela se passe les jours des grandes décisions de cette haute juridiction, la route était interdite aux automobilistes avant d’être libérée quelque temps après. C’est le signe que la question discutée par les sages est d’une valeur capitale. La question en jeu n’est autre que le mandat d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, le président de la république.

 

Elus, leader politique et association féminine ont saisi la cour constitutionnelle pour qu’elle se prononce sur « la prolongation » du mandat du locataire de Beit Salam. « Une prolongation », qui est une conséquence de la loi du congrès sur « l’harmonisation des mandat et des élections ». Les 7 membres de la cour ont invité les avocats des requérants et de la défense à présenter des observations après avoir eu connaissance des dossiers.

 

Dans un débat contradictoire houleux, la cour a commencé par la requête de celui qui est devenu un habitué de cette instance, le prince Kemal qui demande l’annulation de la loi du congrès voté le 1er mars dernier. Evoquant l’article 25 de la loi organique qui régit la cour constitutionnelle, Me Fahmi Said Ibrahim qui défend les intérêts du gouvernement demande « l’irrecevabilité de cette requête car le plaignant n’a pas intérêt à agir ».

 

Le leader charismatique du parti Shuma « n’étant pas élu, ne peut pas saisir la cour pour réclamer l’inconstitutionnalité de cette loi ». Son confrère Me Mahamoud qui avait boudé la cour pendant un an et qui défend ce leader de l’opposition assure au contraire que « ce même article a dit que toute autre personne justifiant d’intérêt » peut saisir la haute juridiction.

 

De la même manière, Me Fahmi a encore souhaité auprès des sages, l’irrecevabilité du recours du conseiller Inoussa Hamidou. Cet élu de l’île de Ngazidja demande à la cour « de se prononcer sur la fin du mandat du président Sambi et indiquer la procédure à suivre pour faire fonctionner les institutions de l’Etat ». L’avocat du gouvernement estime que « cette requête est irrecevable en vertu de la loi sur la cour car le requérant n’est pas concerné étant donné que la loi du congrès est une loi nationale ». Mais Me Baco insiste que le conseiller Inoussa est « plus que jamais concerné comme il fait partie des élus qui ont fait cette loi ». Une idée défendue par Me Mzimba qui avance « le principe du parallélisme des formes ».

 

La cour a aussi soumis aux observations des avocats, la requête du député Abdou Djabir. Ce parlementaire de l’opposition attaque la loi sur le Congrès. Mais Me Fahmi s’est étonné que « le recours est fait avant la publication de la loi au journal officiel ». De son coté, Me Mzimba, évoquant la jurisprudence, affirme « que son client s’est basé sur le décret de promulgation pour faire sa requête. Donc, il a certes déposé son recours avant, mais la jurisprudence le permet comme le requérant n’est plus en retard ».

 

Même ordre d’idée dans la requête de la présidente de l’association des femmes mohéliennes. La défense  soulève « l’absence dans le dossier d’un document qui atteste l’existence de cette association » comme le prévoit la procédure quant il s’agit d’une personne morale. Mais son avocat avance que « sa cliente n’a pas déposé la requête au nom de l’association. Donc ce document n’est plus nécessaire ». L’affaire est mise en délibéré pour demain samedi 8 mai prochain.

 

Ahmed Abdallah Mguéni

070510/aam/hzkpresse/12h00

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 11:41

 

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores /

Dialogue institutionnel :

Mohamed Hassanaly, leader politique de Mohéli

« Nous exigeons une transition sans Sambi »

 

Moroni, jeudi 6 mai 2010 (HZK-Presse) Après la suspension du dialogue des institutions, Mohéli pose un certain nombre de conditions avant de revenir à la table de négociation. Mohamed Hassanaly, leader politique de Mohéli, et un des dirigeants de la Convergence nationale pour mai 2010, évoque ces conditions dans un entretien avec La Gazette et HZK-Presse, et parle de la Cour constitutionnelle en tant qu’ancien membre démissionnaire.

 

Question : Que faites vous après la suspension du dialogue institutionnel ?

 

Mohamed Hassanaly : D’abord, je tiens à préciser que ce n’est pas le gouvernement comorien qui est à l’origine de l’idée du dialogue. C’est après notre passage à Addis-Abeba que l’UA a dépêché un émissaire [Ramatane Lamamra, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, ndlr] pour rencontrer les forces vives du pays. Après être venu à Mohéli, il a proposé l’idée de dialogue et nous l’avons bien accueilli parce qu’on veut la paix dans ce pays. Mais on avait demandé à la communauté internationale de bien réfléchir sur le format. Et la suite nous a surpris. La coordination de l’île et l’opposition sont écartées des discussions alors que c’est une question comorienne qui concerne Mohéli en premier. On découvre avec stupéfaction que le dialogue a pris une autre tournure. On demande aux exécutifs de venir aux discussions avec 4 personnes et pourtant, aucun texte ne prévoit qu’on doit suivre telle ou telle procédure pour résoudre la crise. Mais c’est par consensus comme on avait résolu la crise séparatiste d’Anjouan. Mais tout compte fait, le dialogue a commencé. Nous, on avait refusé au début d’y participer car on savait l’issue de cette rencontre.

 

Question : Maintenant que le dialogue a connu un clash, que proposez-vous comme conditions pour retourner à la table de négociation ?

 

M.H. : D’abord, on doit se mettre d’accord qu’après le 26 mai 2010, Sambi n’est plus président de l’Union des Comores. On exige cela car au regard de la loi, son mandat arrive à terme à cette date. Son prétexte d’harmonisation ne tient pas débout. L’harmonisation concerne uniquement les chefs des exécutifs des îles. Mais, on sait que le pays ne peut pas rester sans président. Donc les comoriens doivent se voir rapidement pour choisir quelqu’un d’autre pour diriger le navire. Cela, en attendant la préparation des élections présidentielles. Et ce n’est pas parce qu’on est contre Sambi. Mais désormais on n’a pas confiance en lui. Ensuite, on exige que l’opposition, surtout celle de Mohéli, soit intégrée dans les discussions. Et on doit choisir un membre de la communauté internationale pour diriger les travaux. Ni le gouvernement, ni l’opposition ne peuvent les diriger. Dans ces conditions, on va revenir car on est convaincu que seul le dialogue peut nous sortir de cette crise.

 

Question : Et comment réagissez-vous par rapport à la nouvelle proposition de Me Mzimba, un opposant qui propose d’autres dates?

 

M.H. : C’est une coalition de l’opposition. Et chaque parti a sa conception des choses. Donc, chacun est libre d’exprimer ses positions. Et si on a trouvé la personne qui doit diriger le pays à partir de mai 2010, on peut faire un gouvernement d’Union national et le calendrier le plus court possible. La transition doit déterminer cette date en fonction des réalités matérielles et financières. Et personne d’autre ne doit proposer de date.

 

Question : Ce jeudi, on attend les arrêts de la cour constitutionnelle sur le mandat de Sambi et la loi issue du congrès. En tant qu’ancien membre de cette juridiction qu’attendez-vous ?

 

M.H. : J’ai quitté la cour car je n’étais pas d’accord de la manière dont les décisions étaient prises dans l’institution. Depuis le référendum, j’ai décidé de jeter l’éponge.  Si  j’étais toujours dans la cour, j’allais exprimer mes points de vue. J’allais notifier au président Sambi qu’à partir du 26 mai 2010 à 00 heures, il n’est plus président. En deuxième lieu, j’allais rappeler que les députés et conseillers réunis en congrès ne peuvent pas prolonger de mandat. Le congrès n’était pas légal car le quorum n’était pas atteint. Toutes ces histoires sont anticonstitutionnelles.

 

Et vous croyez que ceux qui sont restés vont prendre une telle décision ?

 

M.H. : C’est une question de conscience. Ils ont une responsabilité pour l’avenir de ce pays. Chacun doit prendre ses responsabilités. En droit, ce sont des textes et chacun veut interpréter à sa manière. Il faut que ces sages prennent en compte le droit et les enjeux.

 

Propos recueillis par A.A. Mguéni

060510/aam/hzkpresse/6h00

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 22:05

Suite à la lettre du Chef d'Etat major , le Genéral Salimou du 27 avril dernier, vous trouverez ci dessous la réponse de Mohamed Dossar, Directeur de Cabinet du Chef de l'Etat chargé de la défense (lettre n° 10-147/PR/PR-Dir-Cab, en date du 29 avril 2010)

Au général de brigade, Salimou Mohamed
Amiri, chef d'état major de l'And, Moroni



Monsieur le Chef d'Etat Major,

Vous m'avez fait parvenir copie d'une lettre que vous venez d'adresser au Colonel Abdoulbatsoi Ahmed Abdou, chef du cabinet militaire de la présidence, au sujet de ce que vous appelez “atteintes à ma personne”. Cette lettre est une accusation d'une extrême gravité et les plus grandes réserves doivent être émises quant au fondement des allégations qu'elle avance. J'ignore les raisons réelles de cette soudaine aversion vis-à-vis de personnes qui vous ont tendu la main lorsque vous traversiez des moments difficiles.

Dans un pays fragile comme le nôtre, suite à la grave crise séparatiste qui a affecté les Comoriens pendant plus de dix ans, il est extrêmement dangereux de vouloir réveiller les démons du chauvinisme insulaire.Il s'agit là dufonds de commerce de certains politiciens passéistes et rétrogrades, qui ne sied pas à un intellectuel tel que vous. Pour ma part, je suis indigné que vous me mettiez implicitement en cause dans ce prétendu “complot visant votre personne”. Pour ce qui concerne le travail des services de renseignement, je suis désolé que vous puissiez faire l'objet de surveillance. Si c'est bien le cas, peut-être est-ce à cause de certaines des relations que vous entretenez.

En effet, c'est bien votre droit de voir qui vous voulez, votre vie privée ne regarde que vous, et vous avez tout à fait le droit d'avoir de la sympathie envers qui vous voulez, mais si parmi ces relations il s'en trouve qui menacent l'Etat et la stabilité de ce pays, les services de renseignements manqueraient au plus élémentaire de leur devoir de protection de l'Etat, s'ils ne cherchaient pas à y voir plus clair. Par contre, permettez moi de m'étonner de l'étalage que vous faites de “renseignements” qui à priori ne vous étaient pas destinés.

Comment ces “informations” vous sont-elles parvenues? Faut-il croire que vous surveillez les services de renseignements? Si c'est le cas, ça serait à la fois suspect et inquiétant. J'ose espérer que vous saurez revenir à des relations apaisées sur le plan professionnel et mettre fin à ce climat malsain qui n'a que trop duré et qui nuit à la sérénité de l'institution dont vous avez la charge.

Veuillez agréer, monsieur le chef d'état-major,l 'expression de mes salutations distinguées.

 

Mohamed Bacar Dossar



Ampliations :
SE.Monsieur le président de l'Union, monsieur le procureur de la République,
Monsieur le Commandant de la gendarmerie,
Monsieur le Chef de cabinet militaire

 

 

En cliquant ici vous pouvez lire notre commentaire sur ce deballage éhonté des hauts responsables de l'armée comorienne

  

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 20:55

 

Le lundi 3 mai 2010, nous avons publié une depêche concernant une lettre du Genéral Salimou, chef d'Etat major de l'armée comorienne. Vous pouvez voir la lettre en question en cliquant ICI. (fichier en pdf). Et aujourd'hui, une interview du colonel Abdoulbastu Ahmed Abdou, chef du cabinet militaire.

 

Ce qui est sur, ce déballage très médiatisé n'honore ni les hauts responsables de l'armée comorienne concernés ni notre pays. En tout cas, il ressemble fort à un jeu d'enfants dans une cour de recréation d'une école primaire. C'en est pas sérieux, c'est ridicule et c'est honteux. Attendons maintenant le coup de sifflet du Directeur de l'école pour mettre fin à la recréation. Et là les coups de poing se poursuivront ailleurs. 

 

Je ne supporte pas cette odeur nauséabonde que dégage en ce moment notre pays. Une puanteur de cadavre. hélas ! Vivement qu'on retrouve très rapidement NOTRE odeur agréable du jasmin, de l'ylang ylang et des clous de girofle.

 

 Bonne lecture

 

Halidi Allaoui

HALIDI-BLOG-COMORES

 

 

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 12:45

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores / Interview exclusive

Affaire Général Salimou :

Réaction du colonel Bastoi Ahmed Abdou, chef du cabinet militaire à la présidence de la république :

« J’ai été très surpris par les accusations du Général Salimou »

 

Moroni, mardi 4 mai 2010 (HZK-Presse) Accusé dans une lettre du chef d’Etat-major d’avoir fomenté un coup pour l’éliminer physiquement, le colonel Bastoi se défend. Le directeur du cabinet militaire à la présidence nie en bloc toutes ces accusations dans un entretien qu’il nous a accordé deux jours après que la presse ait publié le contenu de la lettre [lire notre dépêche d’hier]. Lire en exclusivité son interview.

 

Question : Quelle est votre réaction après cette lettre qui vous accuse d’avoir voulu assassiner le chef d’Etat-major ?

 

Colonel Bastoi Ahmed Abdou : J’ai été très surpris par la lettre. Je considère que c’est très grave, surtout pour des officiers comme nous. Le chef de l’Etat nous a confié des responsabilités étatiques qu’on devrait assumer avec loyauté. Je pense que ça été très tôt. Dans notre instance, nous avons toutes les cellules pour faire les investigations afin de dégager les preuves capables de culpabiliser quelqu’un. Je ne comprends plus rien sur ce qu’on mijote ici. Je suis gendarme et j’ai prêté serment. Donc, je ne me permets pas de faire n’importe quoi surtout que vous me connaissez, je ne suis pas un type démesuré. Je ne sais pas d’où vient cette histoire.

Quand je lis la lettre, je vois que je manipule tous les services de renseignement de ce pays comme la garde présidentielle. Mais il ne faut pas rester des petits garçons car la DNDPE et la DNST, sont des institutions de la république et je n’ai pas d’autorité directe sur ces institutions. Je suis seulement une autorité qu’on renseigne de ce qui se passe dans le pays parce que j’ai la charge de veiller sur la sécurité du président de la république.

J’ai vu aussi dans le courrier que je veux diviser les anjouanais et les grands comoriens. Cela veut dire quoi ? On a passé 10 ans de séparatisme anjouanais et je suis parmi ceux qui ont tout perdu à Anjouan. Nos biens sont détruits et on était interdit d’aller dans l’île. Si on a fait le débarquement pour rassembler les comoriens, ce n’est pas pour recommencer un autre scénario. Tu me dis qu’on veut te tuer. Pourquoi on veut te tuer ? En principe, c’est le chef de l’Etat qui craint des attentats. Seulement, s’il y a quelque chose, en tant que haut gradé, cela doit être réglé dans nos casernes.

Mais le fait de divulguer des informations qui ne sont pas vérifiées, et permettre aux gens de savoir ce qui se passe dans nos assiettes, est inacceptable. Il faudrait recommencer à réfléchir et à rectifier le tir car ce n’est pas bon ni pour l’armée, ni pour le pays. Cela ne vient pas de moi car je ne suis pas habitué à ce genre de chose. Je suis bien éduqué et je connais mes limites. Je ne suis pas quelqu’un qui peut mettre en péril ce que ma famille et mon entourage ne veulent pas.

Je viens d’une grande école et je sais peser les conséquences d’un tel événement. Je ne suis pas là pour m’engager à des aventures démesurées et surtout pour gagner quoi ? Le chef d’Etat-major, ce n’est pas moi qui l’ai nommé là. C’est le chef de l’Etat. C’est lui seul qui peut le déplacer tout comme moi  d’ailleurs, mais pas moi. Je ne peux pas mener des actions que je qualifie de barbarie. Ce n’est pas dans ma déontologie surtout pour un gendarme qui est un homme de loi.

 

Question : D’après vous, pourquoi, il vous a accusé d’avoir voulu l’assassiner ?

 

Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Je ne sais pas. Il faut aller lui poser la question avec sincérité. Je n’ai pas de réponse à cette question car je n’ai jamais eu cette idée dans ma tête, ni dans ma conscience.

 

Question : On parle d’un antécédent entre vous ?

Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Des antécédents, dans la vie, ils ne manquent jamais surtout quant on occupe des postes pareils. D’ailleurs, c’est regrettable car on nous a mis ici pour nous entendre et travailler pour sauver le pays et l’armée. On n’est pas là pour se chamailler sinon on n’est pas mûrs pour occuper ces postes de responsabilités.

 

Question : Et maintenant que vous êtes accusé, que comptez-vous faire ?

 

Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Que voulez-vous que je fasse. Pour l’instant, cette histoire est restée dans des lettres. Je n’ai pas été convoqué quelque part pour être entendu pour tel ou tel fait. Et cela reste encore une fois un jeu d’enfant entre moi et quelqu’un.

 

Question : Vous avez répondu à la lettre ?

 

Colonel Bastoi Ahmed Abdou : Je n’ai pas répondu et je réfléchi si cela a un sens de répondre.

 

Propos recueillis par A.A. Mguéni

040510/aam/hzkpresse/21h00

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