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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 14:07

Communiqué

Affaire Machouwa-Express/Présidence de l’Union

Dans son audience  du 7 février 2013, la Cour Suprême de l’Union des Comores a statué sur l’affaire du bateau Machouwa-Express contre la Direction de la Présidence  chargée de la Défense de l’Union des Comores.

Le personnel du Bateau Machouwa – Express  a accueilli avec grande satisfaction et joie la délibération  de la Cour Suprême sur cette affaire qui a duré plus de cinq (5 ans) et qui a perturbé et paralysé les activités de l’entreprise, la comorienne de Transport,  jusqu’à présent.

Le Personnel du Machouwa-Express félicite  les membres de la Cour suprême de leur loyauté et  leur adresse ses vifs remerciements.

Le Personnel du Machouwa-Express  est convaincu que la Présidence de l’Union, dans le cadre de la politique de  soutien des entreprises de transports maritimes en difficulté tant prônée par les autorités, procédera  au paiement immédiat de la somme de treize millions sept cent quatre vingt quatre mille neuf cent six francs comoriens ( 13 784 906 FC) tel qu’il est ordonné par la Signification-Commandement REP n°33/12/HJM du 20/02/2012 issue du jugement du Tribunal de Première Instance de  Moroni n°073/11 du 05/07/2011 et  de l’Arrêt de la Cour d’appel des Comores n°84/11 du 28/12/2011. Ainsi, Machouwa-Express reconnu et apprécié par les passagers de par sa rapidité et son confort pourra reprendre la desserte entre les îles en toute quiétude.
Moroni le 8 février 2012
Zarianty Mounir
Directrice du D.A.F de la C.T
 
 
Historique de l’affaire Machouwa-Express/Présidence de l’Union
Rappel des faits :
A la demande des Autorités comoriennes, à la date du 2 novembre 2007, le bateau Machouwa Express a été affrété par le Bureau du Conseil de Paix et de Sécurité à Moroni pour effectuer des opérations de patrouilles dans les eaux comoriennes dans le cadre de la mise en œuvre des Résolutions de l’Union   Africaine relatives à la neutralisation du régime rebelle de Mohamed Bacar à Anjouan.                                                                                                                                                                                                                                                                                
Un contrat d’affrètement a été consenti  entre la Direction de Cabinet de la Présidence de l’Union des Comores en charge de la Défense et l’Armateur du bateau Machouwa Express. Il a été rédigé et signé par l’Armateur et le Directeur de Cabinet de la Présidence en charge de la Défense.

Dans la nuit du 5 décembre 2007, Machouwa Express, lors d’une patrouille par des militaires nationaux et étrangers, a subi une grave avarie à Mohéli sur la cote de Mdjoiezi, emporté par les courants, il a échoué sur la plage Nord de la localité de Djoiezi.

Le bateau a été mis en sécurité, remorqué et acheminé à Moroni par le bateau 13 Radjab sous les directives de l’Armateur et de la Direction du Cabinet de la Présidence.
En cale sèche, à Badjanani Moroni, d’importants dégâts ont été identifiés au niveau des hélices et leurs accessoires (totalement hors d’usage) et au niveau de la coque qui s’est fissurée sur une longueur de 6 mètres.
Le chantier de remise en état de navigabilité du bateau a débuté le 7 décembre 2007 et a pris fin le 8 janvier 2008. Les coûts de réparation se sont élevés à 9 653 142 fc.

Avant le démarrage des travaux du chantier, il a été convenu entre la Présidence et l’Armateur que les dépenses qui seront engagées pour la remise en état du bateau seront supportées par le Ministère des Finances.
Des courriers ont été adressés au Président de l’Union pour ordonner le paiement de la facture mais en vain.
L’Armateur s’est trouvé dans l’obligation de porter l’affaire en justice en raison de l’attitude de silence affichée par la Présidence.
Ainsi, l’Armateur ayant pour conseil Maitre Ali MZIMBA puis MAITRE FATOUMIA ZEINA BARWANE a donné assignation à Maitre Mohamed DOSSAR, représentant de la Direction de Cabinet de la Présidence de l’Union chargée de la Défense d’avoir à comparaître le 8 juillet 2008 par devant le Tribunal de Première Instance de Moroni.

En définitive, un jugement a été prononcé, scellé, et signifié et délivré par maitre HASSANI ASSOUMANI, greffier en chef Adjoint à l’Armateur du bateau Machouwa Express, ayant pour Conseil maitre FATOUMIA ZEINA BARWANE pour lui servir de titre exécutoire.
C’est ainsi qu’une signification-commandement datant du 7 septembre 2011, de l’étude de Maitre B.OUMOURI et Z.ASSOUMANI, huissiers de la justice associés a été adressée à la Direction de la Présidence chargée de la Défense en vertu dudit jugement pour payer la somme de 10 977 684 fc

Le 5 octobre 2011, le Conseiller chargé des Affaires  Judiciaires de la Présidence des Comores, Mr MOUHIDDINE MOHAMED, a adressé une lettre d’opposition du jugement N°073/11 au Président du Tribunal de Premier Instance de Moroni avec copie au Directeur de Cabinet de la Présidence, au Président de la Cour d’Appel des Comores, au Cabinet d’Etude B. OUMOURI et Z.ASSOUMANI et au Greffier en Chef du Tribunal de Moroni.

Par arrêt n°84/11 du 28/12/2011 de la Cour d’Appel, l’appel interjeté par la Direction de Cabinet de la Présidence chargée de la Défense a été déclaré irrecevable.

L’Armateur a ressaisi le Cabinet d’Etude B.OUMOURI et Z.ASSOUMANI pour procéder au recouvrement de la somme due, en se référant au jugement n°073/11 et à l’arrêt n°84/11 du 28/12/2011.
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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 22:37

Comores / Intempéries à Ndzuwani

 

Imtemperie-a-Ndzuwani-30-janvier-2013.jpgSuite aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur l’île de Ndzuwani ce matin (30 janvier 2013) des dégâts sérieux sont constatés. intemperie-a-Ndzuwani-4-30-janvier-2013.jpg

 

intemperie-a-Ndzuwani-3-30-janvier-2013.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

intemperie-a-Ndzuwani-5-30-janvier-2013.jpg(de g à d : Mahmoud Elarif, Directeurde cabinet du gouverneur, Abdouroihamane Keldi, Sécrétaire Général du Conseil des Commissaires, et Elhad Zoubert)

 

C’est surtout la région de Domoni qui est très touchée. Un pont et des maisons sont détruits. Des maisons sont inondées. Il y a aussi des aussi des blessés dont au moins un très grave.


Halidi Allaoui

 

 


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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 00:10

« FAIGAFFE » : LA REINE DU BASKETBALL (FÉMININ) DE L’ÎLE DEPUIS 1992

 

Faigaffe-photo.jpg

 

S’il y a un sport qui marche bien en ce moment à Ouani, c’est incontestablement le basketball féminin. Faigaffe Club de Ouani est sacré champion des Comores la saison dernière(2012).

Ce Club, Champion de basketball féminin des Comores, reine de l’ile depuis 1992, a présenté les Comores au tournoi de la coupe des Clubs Champions de l’Océan Indien(CCCOI) qui s’est tenu à Madagascar en 2010 et il devrait présenter également le pays au même tournoi en septembre dernier, mais faute de moyen, le club n’a pas pu s’y présenter. Et par conséquent le tournoi n’ pas eu lieu. Sachons que lors de l’édition 2010 à

Madagascar, les basketteuses ouaniennes sont sorties dès le premier tour.

 

A noter que Faigaffe club est l’équipe la plus titrée de l’ile. Elle a remporté à plusieurs reprises le trophée de champion des Comores de basketball féminin.

 

Pour rappel, Faigaffe club a été sacré championne des Comores du Basket féminin, édition 2012, en battant en finale au gymnase de Missiri, l’équipe Usoni club de Mutsamudu sur une large victoire de 80 à 48.

Pour cette année, leur coach Anoir Mouhoudhoir se déclare «confiant de nouveaux talents formés au sein du club, en l’occurrence de Mlle Hania Omar, Farza Mohamed et Sabouana Abdou qui vont rejoindre leurs anciennes coéquipières déjà expérimentés et aguerries aux grands tournois régionaux internationaux». Par conséquent, le coach de Faigaffe s’inquiète «la mésentente qui perdure entre la fédération et la ligue de Ndzouani, qui ralenti jusqu’alors l’organisation du championnat».

 

Cette équipe de basketball comorien a vu le jour dans les années 80, une époque considérée comme le tout début du basket féminin à Anjouan. Depuis lors cette équipe a toujours été parmi les meilleures équipes d’Anjouan et des Comores. De sorte que ce nom de Faigaffe Club est devenu mythique du basket comorien à l’instar de Faigaffe Footballistique d’Antan.

 

En général, la discipline de basketball reste une des fleurons du sport comorien. C’est la seule catégorie sportive comorienne collective qui fait entonner l’hymne nationale lors des compétitions internationales. Comme récemment au gymnase de Missiri-Mutsamudu, lors de la 8eme édition des jeux des jeunes de l’océan indien.

 

Mohamed EL-HAD  

Journaliste à ORTC Anjouan

nardinemohamed@yahoo.fr

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 22:38

Ci-dessous un reportage en shikomori sur le nettoyage de la ville de Ouani par des jeunes qui ne supportent plus l'insalubrité de leur ville. Une bonne initiative à encourager et perénniser

 

 

 

 

 

Halidi Allaoui

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 21:32
Mémoires du président des Comores, Saïd Mohamed Djohar

09 janvier 2013

Djohar
L’ouvrage compte trois cent quatre huit pages. L’ancien président de la République relate des événements auxquels il a pris part ou dont il a été le témoin direct. Du parcours du jeune sportif “Joary“ à celui d’homme politique en passant par celui d’instituteur ou de diplomate, l’ancien président évoque ses vies: sportif, polygame, bâtisseur, instituteur et acteur politique. Djohar se met en scène avec comme point constant: le nationalisme comorien.

Clins d’oeil à Said Mohamed Cheikh, son maitre spirituel et Ahmed Abdallah Abdérémane, son compagnon, portrait acide de son ancien élève Mohamed Taki Abdoulkarim, crochet belliqueux sur Omar Tamou et vision contrastée et humaine de Ali Soilih, son demi-frère.

“Fils spirituel” et “historien” de Cheikh

Adolescent, il rencontre le docteur Saïd Mohamed Cheikh. De cette rencontre découle une relation d’admiration et d’initiation à l’action publique. Djohar rend hommage à celui qui fut son mentor politique. L’auteur revient sur sa rencontre avec Cheikh, le combat pour l’indépendance et le nationalisme de l’ancien député des Comores à l’assemblée nationale française. Il évoque de Cheikh tantôt le combattant contre le colonialisme qu’il compare à un “esclavagisme déguisé“, ou bien celui qui a lutté contre les spoliations des terres par les colons à Ndzuwani.

Portait acide de Mohamed Taki

L’auteur a choisi son camp: celui des Verts, mais Cheikhistes. Comme tous les fervents de l’ancien président du Conseil de gouvernement des Comores, l’affront fait à son maitre par Mohamed Taki reste toujours vivace et impardonnable. La scène se déroule à Mbeni après la nomination de Mohamed Taki au poste de directeur général des travaux publics et de l’énergie, poste occupé autrefois par un Mzungu. La région de Hamahame a organisé une cérémonie de remerciements à laquelle participait, outre le président Cheikh, tous les membres du gouvernement et la notabilité de Ngazidja. Cheikh explique sa politique qui consiste à remplacer les chefs de service français par des Comoriens ayant réussi leurs études supérieures. Taki se leva au son du tam-tam et des cris d’une population euphorique en fustigeant le gouvernement et en attaquant son chef, le président Cheikh. Ce dernier réplique en s’adressant à Taki: “…Si nous n’avions pas cette autonomie interne, tu serais peut-être un simple agent de l’administration comme certains auditeurs ici présents“. En 1990, Mohamed Taki était candidat comme Djohar aux présidentielles.

Djohar déclaré vainqueur, le premier a contesté cette victoire se qualifiant président choisi par les Comoriens. Djohar accuse Taki d’avoir intenté des projets criminels visant à l’assassiner. Victime collatéral de ce duel entre deux membres de l’ancien parti Vert, Omar Tamou, ministre de l’Intérieur pendant ladite élection qui avait reconnu sur la place publique Badjanani la victoire de Taki.

Vision contrastée mais humaine de Ali Soilih

Ali Soilih et Saïd Mohamed Djohar sont les fils de Mahmoudat Mzé. Cette mère est, pour l’instant, la seule à avoir donné aux Comores deux présidents. Djohar partage la vision de Ahmed Abdallah sur les pratiques autoritaires et la mise au ban du anda par le nouveau régime soilihiste.

Par contre, sous l’âge d’or de ce régime, l’auteur raconte les tortures morales dont il a subies, notamment après la fuite de son fils adoptif Nassur en Libyie. Son témoignage accablant est plein d’émotion: “[…] un certain soir, je reçus un appel téléphonique: - Dites à la mère de Nassur (dix-sept ans à l’époque) que son fils a été sélectionné pour les jeux sportifs des pays musulmans qui auront lieu en Libye la semaine prochaine. Comme l’avion part ce soir, il ne pourra pas venir vous saluer avant le départ, faute de temps. […] -

On dispose de nos enfants sans même demander notre avis. […]. Un mois plus tard, en 1977, une Peugeot familiale pénétra à toute vitesse dans notre cour. Trois soldats de la révolution “Mbaya ya mwasi“ en descendirent vers 11h et nous sommèrent d’y monter. Notre fille Charline avait son premier né, Ryad, dans les bras. - Mais que se passe t-il? leur demandai-je […] - Quoi? Vous ne voyez pas que notre fille a un bébé de quatre mois dans ses bras? - Nous ne voulons rien savoir! Ce sont les ordres. Allez, embarquez!“. Trois jours plus tard, la famille Djohar a su les raisons de son arrestation arbitraire. Nassur, son fils, n’est pas rentré avec son équipe après les jeux en Libye.

Devant l’interrogatoire, sa femme et lui réagissent en ces termes à la disparition de Nassur: “- Quoi? Vous avez embarqué notre fils sans notre avis ni notre accord, vous nous dites qu’il a disparu. Vous êtes le responsable de sa disparition. […]. - C’est cela votre justice? Vous avez tué mon fils et vous voulez qu’en victime, je vous paie pour ce crime? […]“. Après le coup d’Etat du 13 mai 1978, Djohar a tenté deux fois de rendre visite à son frère emprisonné par les mercenaires…

Ahmed Abdallah, le compagnon politique

Entre Abdallah et Djohar, c’est une complicité politique et amicale dans les années 40, après l’affectation de l’instituteur Djohar à Domoni. Une relation renforcée par le partage des idées communes: membre du même parti Vert, Cheikhiste, militant contre les spoliations des terres et pour la souveraineté comorienne.

Djohar raconte la dernière conversation avec Abdallah à la veille de son assassinat: “Je suis navré que vous, car je suis prisonnier de ces mercenaires sans parvenir à cesser leurs actes répréhensibles. Le plus catastrophique, dans tout cela, est que le personnel de la Gp chargé d’assurer ma sécurité, semble ignorer totalement ma présence et mon autorité en obéissant aveuglément à la bande de Bob. […] C’est maintenant que je reconnais la portée de mon erreur monumentale. Je ne peux pas te le cacher, j’ai signé un contrat de dix ans […] Le contrat expirera en 1989.

Et je ne renouvellerai pas, quoi qu’il arrive“. Abdallah trouvera la mort deux jours plus tard assassiné par ceux qui ont été censés le protéger.

Djohar président et bâtisseur

Avant d’être président, l’auteur se définit comme créateur et bâtisseur. Créateur de plusieurs associations sportives et musicales et bâtisseur d’infrastructures, notamment le terrain de tennis de Moroni et les bâtiments administratifs qui devaient accueillir les dirigeants comoriens à Mayotte, capitale des Comores jusqu’en 1962.

Djohar Président, ce sont des souvenirs pathétiques et déprimants de l’ancien président. Pour tous les passionnés des Comores et de l’histoire en particulier, le “plus malgache des Comoriens“ nous offre une lecture personnelle sur l’évolution des Comores, et accessoirement de Madagascar, et cette œuvre serait très riche adaptée au théâtre tant les personnages sont plus loufoques les uns que les autres.

Nakidine Mattoir

 

Source : http://www.alwatwan.net/index.php?home=actu.php&title=Memoires-du-president-des-Comores-Said-Mohamed-Djohar&actu_id=4806

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 23:39

Le Gouverneur de Ndzuwani, Anissi Chamsidine a procédé ce samedi 5 janvier 2013  au deuxième remaniement de l’Exécutif et du Cabinet.

Conformément à l’Arrêté n°13-008/Gouv/I.A.N. et en son Article 1er, sont nommés Secrétaires Généraux des Commissariats de l’Exécutif de l’Ile Autonome de Ndzuwani les personnes dont les noms suivent :

Monsieur Saïd Ibrahim Mouayad, Secrétaire Général du Commissariat aux Finances et à l’Economie ;

Monsieur Afraitane Said Bacar Abdoulhamid, S.G. du Commissariat à l’Enseignement préscolaire, à l’Enseignement primaire et secondaire ;

Monsieur Attoumane Issiaka, SG du Commissariat aux Administrations des Collectivités locales et à la Coopération décentralisée ;

Madame Sitti Attoumane SG du Commissariat à l’Aménagement du territoire de l’Ile et aux Infrastructures de Base ;

Monsieur Dhoihari Toiliha SG du Commissariat à l’Agriculture, à la Pêche artisanale, à l’Elevage, à l’Environnement et au Développement durable et

Monsieur Dainane Kaambi, S.G. du Commissariat à la Santé de Base, à la Solidarité et aux Droits humains.

Conformément à l’Article 1er de l’Arrêté n°13-009/Gouv/I.A.N., sont nommés Commissaires de l’Exécutif de l’Ile Autonome de Ndzuwani les personnes dont les noms suivent :

Monsieur Dhoihir Dhoulkamal, Commissaire aux Finances et à l’Economie ;

Madame Mounir Zaitoune, Commissaire à l’Enseignement préscolaire, à l’Enseignement primaire et secondaire ;

Monsieur Dahilou Omar, Commissaire aux Administrations des Collectivités locales et à la Coopération décentralisée ;

 

Monsieur Mohamed Saïd Abdallah, Commissaire à l’Aménagement du territoire de l’Ile et aux Infrastructures de Base ;

Monsieur Mohamed Houmadi M’Hadji, Commissaire à l’Aménagement du territoire de l’Ile et aux Infrastructures de Base

Madame Assiati Abdallah, Commissaire à la Santé de Base, à la Solidarité et aux Droits humains, Porte parole de l’Exécutif.

Et enfin, conformément aux Arrêtés numéros 10, 11, 12 et 13/Gouv/I.A.N., Mahamoud Mohamed Elarif, Keldi Abdouroihim, Nassuf Said Ali et Abacar Ben Salim sont respectivement nommés Directeur de Cabinet du Gouverneur chargé de la Sécurité Intérieure, Secrétaire Général du Conseil des Commissaires de l’Exécutif de l’Ile Autonome de Ndzuwani, Secrétaire Général du Gouvernorat de l’Ile Autonome de Ndzuwani et Conseiller Spécial chargé des Affaires Economiques auprès du Gouverneur de l’Ile Autonome de Ndzuwani.

 

Quelques constats :

 

Pour les Commissaires, Il y a eu cette fois-ci un profond remaniement contrairement au 13 février 2012. Seuls Monsieur Dahilou Omar et Madame Assiati Abdallah ont été membres de la précédente équipe. Cette dernière redevient porte parole de l'Exécutif. Monsieur Abacar Ben Salim qui assumait cette responsabilité depuis février 2012 est nommé Conseiller Spécial des Affaires Economiques auprès du Gouverneur en remplacement de Monsieur Dhoihir Dhilkamal, bras droit du gouverneur. Celui ci est le nouveau Commissaire aux finances et à l'Economie.

 

Avec la nomination de Madame Zaitoune Mounir, vice présidente de Fawecom, une ONG Régionale reconnue en tant que leadership en matière d’éducation et inspectrice générale de l’Éducation au poste de Commissaire à l’Enseignement préscolaire, à l’Enseignement primaire et secondaire, nous comptons désormais deux femmes dans l'Exécutif de l'île. Le Gouverneur de l'île, Anissi Chamsidine confirme son souci de favoriser la promotion de la femme comorienne de Ndzuwani dans la prise des décisions.

 

La grosse surprise est incontestablement le remplacement des deux hommes clefs du pouvoir de Ndzuwani : Dr Sounhadj Attoumane qui était Directeur de cabinet du gouvernorat chargé de la sécurité intérieure et Chamsidine AChirafi (Chamité), un des collaborateurs du gouverneur depuis son éléction qui était Secrétaire Général du Conseil des Commissaires depuis le 13 février 2012 après avoir été son directeur de cabinet ! Wait and see mais il n'est pas impossible qu'une de ses deux personnalités devienne Ministre de l'Union des Comores lors du prochain remaniement tant attendu. On peut aussi considérer que  peut être le gouverneur de l'île a tout simplement eu la sagesse de mettre fin à ce que certains déploraient fortement et appelaient "la shisiwanisation du gouvernorat de Ndzuwani" pour ne pas ternir son image. Entendez par là l'occupation des postes clefs du gouvernorat (Directeur de cabinet du gouverneur, le Secrétaire Général du Conseil des Commissaires.....) par des personnes de Shisiwani, la région natale du gouverneur.

 

Monsieur Mahmoud Mohamed Elarif qui était Commissaire chargé des Finances, Budget, Commerce, et Investissements) devient le nouveau Directeur de cabinet du gouverneur chargé de la sécurité intérieure.

 

Le choix des secrétaires Généraux des commissariats et du Secrétaire Général du Conseil des Commissaires compte tenu de leur expérience incontestable, technicité et ancienneté dans l'administration de l'Etat comorien nous amène à déduire que le gouverneur voudrait privilégier le bon fonctionnement et l'efficacité de l'Administration de Ndzuwani. 

 

Moins de politique politicienne et/ou partisane contribuera certainement  au changement tant attendu par les comoriens. Mais encore faut-il qu'il y ait une réelle volonté  de tous et à tous les niveaux.

 

 

Halidi Allaoui

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 17:35

Au revoir 2012 et bienvenue 2013.

 


msirojou

Chers fidèles visiteurs du blog,


A l'occasion du nouvel an, 2013, nous vous (vous, votre famille et tous ceux qui vous sont chers) présentons nos meilleurs vœux (bonne santé, bonheur, prospérité, réussite, amour...).


Que 2013 soit tout simplement meilleure que 2012. Qu'elle soit une année favorable à la concrétisation de nos différents projets !

 

Fulera-archives.jpg

 

Kwaheri 2012, Karibu 2013


Wanyu  wantru wa mahaba wangu,


Nisimuɓushuriani mwaha mwemwa wa ɓaraka, na unono, na mahaba, na ɓahati.

 

Mungu adjaâlie 2013 uke mwaha mwemwa zaidi raha na 2012, uke mwaha mzuri harimwa zintrongo piya. Amin.  


Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES) 

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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 01:06

Comores / Cour Constitutionnelle : Destitution du Président de la Cour Constitutionnelle par ses pairs

La Cour constitutionnelle des Comores n’arrêtera pas de surprendre avec les changements répétitifs de ses présidents dans des conditions ubuesques et brutales ou ses arrêts surprenants. On se souvient particulièrement de cet  arrêt célèbre en date du 8 mai 2010 par laquelle elle s’était en quelque sorte érigée en régulatrice de crise politique au lieu de tirer purement et simplement la conséquence de l’annulation de  loi n°10-003/CAUCI du 1er mars 2010 qui avait fixé  la date des élections du Président de l'Union et des gouverneurs des îles.

 

Nous venons en effet d’apprendre  que lors d’une audience interne à huis clos qui s’est tenue le 26 décembre 2012, les membres de la Cour constitutionnelle ont « destitué leur président », Monsieur Bousry Ali. Ce serait le doyen de la Cour, Monsieur Ali El-Mihidhoir Saïd Abdallah qui assurerait l’intérim en attendant l’organisation de nouvelles élections. Pour l’instant nous ignorons ce qu’on reproche précisément au Président Bousry Ali qui était à la tête de l’institution depuis un an et demi. S’agirait-il d’une  destitution ou d’un constat de démission ? Nous en saurons plus dans les jours qui viennent. Mais comme certains parlent d’une mesure disciplinaire (!), la première hypothèse parait probable. Sur quel fondement ?

Depuis la mise en place en 2004 de la  Cour Constitutionnelle des Comores, nous sommes à la troisième destitution de son Président.

 En effet, Monsieur Ahmed Abdallah Sourette était démis de ses fonctions de président de la Cour constitutionnelle le 9 mars 2007 par ses pairs suite à une saisine du Président de l’Union , pour avoir émis  « des avis et conseils » au ministre de l’Education d’Anjouan, à la demande de ce dernier suite à la non validation du baccalauréat organisé dans l’île. Celui-ci avait parlé d’ un « putsch » et dénoncé « l’illégalité de la procédure suivie pour sa déposition » 

Il y a eu aussi le « départ forcé » en juin 2008 de Monsieur Mouzaoir Abdallah qui avait succédé à Monsieur Ahmed Abdallah Sourette, à quelques jours du second tour de l’élection présidentielle de l’Ile autonome d’Anjouan suite à une lettre en date du 23 juin 2008 du Directeur de Cabinet du Président de l’Union adressé à celui-ci pour lui rappeler que son mandat de membre de la cour avait pris fin le 14 juin 2008 étant donné que sa nomination datait du 13 juin 2002 par décret n° 02-006/PR  et confirmée par le décret n° 04-092/PR du 24 août 2004. Les autres membres de la Cour Constitutionnelle avaient réagi vivement et considéré que « toute tentative de nomination ou toute nomination conforme aux termes de la lettre de Monsieur le Directeur de Cabinet du Président de l'Union serait anti constitutionnel, illégal et compromettrait dangereusement le fonctionnement régulier des Institutions de la Nation. »

Ces changements houleux ne favorisent pas la sérénité, la stabilité  et le bon fonctionnement de la cour constitutionnelle des Comores.

Pour rappel, La Cour constitutionnelle a pour mission  de contrôler la constitutionnalité des lois de l'Union et des îles, veiller à la régularité des opérations électorales du pays, gérer le contentieux  électoral et garantir les droits fondamentaux de la personne humaine et les libertés publiques ainsi que la répartition des compétences entre l'Union et les îles. Elle est aussi chargée de statuer sur les conflits de compétence entre deux ou plusieurs institutions de l'Union, entre l'Union et les îles et entre les îles elles-mêmes.

Nous espérons vivement que lors de la prochaine élection de leur Président,  les membres de la cour constitutionnelle n’oublieront pas  cette règle importante et équitable (ou le principe non écrit) d’un « équilibre des îles » dans la répartition des trois hautes fonctions de la république afin d’éviter une autre crise inutile. En effet, le président de l’Union étant de Mwali et celui de l’Assemblée nationale de Ngazidja, le respect du principe précité ou « la logique équilibriste » voudrait que la présidence de Cour constitutionnelle continue à être occupé par un comorien de Ndzuwani.

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 15:43

Source : Archipel No 243 du 17 décembre 2012

Qu’avons-nous fait ….

La commémoration du 37e anniversaire de l’indépendance a fourni au chef de l’état l’occasion d’évoquer la « fierté » et la « dignité » chèrement acquises par l’accession des Comores à la souveraine nationale « Magnifique couronnement de la lutte pacifique menée par notre peuple valeureux ». La ritournelle de chaque Président à chaque 6 juillet a été respectée.

Acquérir la liberté et la dignité est une chose. Mais qu’avons-nous fait pour les préserver. Ikililou Dhoinine aurait été plutôt mieux inspiré de s’interroger sur la malédiction qui’ s’est abattue sur le pays depuis ce « nouveau départ » pris par l’acte du 6 juillet 1975, et qui a conduit le pays à l’état de délabrement que l’on sait. Par quelle malédiction de l’histoire quel acharnement du destin ont pu ainsi conduite les Comoriens à devenir des architectes de leur propre désastre, selon un schéma planifié de destruction nationale.

Moins visible à l’œil nu et indolente durant les années mercenaires cette décadence s’est accélérée avec le nouvel ensemble comorien (Nec), lequel nous a fait franchir sans trop douleur – mais avec d’énormes dommages l’ultime étape de l’éclatement du pays. Avec la quasi disparition de l’Etat, abandonnant progressivement ses prérogatives régaliennes.

L’administration, confiée à des mains ignares, est devenue un fatras de dossiers derisoires qui alimentent régulièrement les étals de vendeuses de cacahuètes, L’insécurité s’installe à pas de chat. La justice laisse à désirer. Il n y a plus d’école publique. L’hôpital est devenu un mouroir – pour une foulure, c' est l' évacuation, et encore pour les plus chanceux.
Plus aucun ressort national ne fonctionne. Les comoriens adhèrent de moins en moins à l’idée d’un destin commun. Le vivre ensemble ne suscite aucune ferveur particulière. Ceux qui croyaient le séparatisme résorbé se trompent énormément. Le séparatisme s’est mû en une vertu républicaine. Tout se définit, tout se négocie, selon les critères insulaires…Nos autorités ne s’adressent désormais plus au comoriens, mais aux anjouanais, aux Gds Comoriens, aux Moheliens…

La cohésion nationale retrouvée n’est qu’un équilibre au bord du précipice. Le fameux « à chacun son champ » lancé par Ali Hassanaly lors de la signature de l’accord de Fomboni (17 février 2001) a fait son œuvre. L’identité est désormais insulaire, Au-delà elle s’estompe. A Ngazidja notamment, chaque région se comporte telle une République. – L’Itsandra, élus compris, refusent que les ordures ménagers de Moroni retraversent « ses » terres... sous le NEC, les démons veillent. Le pays est géré selon les codes des us et coutumes. Dans une relation quasi fusionnelle, l’ordre des notables et le sermon religieux régentent désormais la République (…), Des notables qui ne se contentent plus d’étiquettes ou de préservations des mœurs dissolus, mais investissent les entreprises publiques (MA-Mwe, SCH etc…) certains devenant même leurs équipementiers.

Jamais les valeurs régressives ne se sont tant mieux portés. L’ignorance est devenue levier de progrès. Compétences et probité rasent désormais les murs. L’elite se planque. Elle a renoncé à tout idéal. Elle observe… Des ressources d’envergure nationale se dissolvent dans des activités associatives ou de quartier. Les escrocs son portés aux nues. Le héros nouveau est un gabelou. Elevées au rang de références nationales, l’imposture et la médiocrité se pavanent dans l’agora... désormais investie par des nains politiques empapaoutés de morgue sur leurs ergots. La génération qui aspire à assurer la relève pourrait nous réserver des surprises encore plus amères…
Le peuple lui, ne revendique plus rien. Les pratiques scélérates des dirigeants ont fini par déteindre sur les simples gens qui en sont venus à idolâtrer la rapine. Fini le comédien héraldique. Réduit à un quidam chapardeur, il vénère les malfrats. Il en se bat pour avoir une plus grosse sébile, ou guetter l’occasion d’emporter à son tour le tiroir-caisse.

Trente-sept années d’indépendance, Le pays s’effondre. La liberté c’est acquérir une identité. Quelle identité ? Quelle dignité quant « l’Etat» : a fait de l’obole sa politique de développement (…) Quelle dignité quand le pays est incapable de creuser un trou (à Mboueni)… pour évacuer l’eau de ruissellement Trente-sept ans de souveraineté nationale : Quel progrès, quelle réalisation, quelle prouesse, et dans quel domaine, aurait pu vertébrer chez le comorien une quelconque fierté nationale. On pourrait mentionner les détournements des deniers publics qui valent à leurs auteurs estime et considération. C’est d’ailleurs la seule performance accomplie sans l’aide de quiconque. Et s’il existait des « oscars », nul doute qu’on figurerait sur le podium – et d’ailleurs on y figure.

Le pays est devenu une fabrique d’illusions, Un ectoplasme d’insignifiance une singularité exotique parfois attachante, souvent encombrante. Le versement régulier des salaires des fonctionnaires dont se vante tant le Gouvernement dépend du nombre des passeports comoriens vendus – même à des truands, comme un miséreux qui vendrait un rein pour pouvoir se nourrir….

Comme ses prédécesseurs, le président Dhoinine tient un discours inaudible. Beit –salam vit hors du temps (en fait, c’est le pays tout entier qui vit hors du temps), dépassé par les exigences de la fonction. Mais serait-il a ce point si ingénu pour croire qu’un brouet de mots suffit à sauver le pays…

A sa décharge, on oublie que Dhoinine a été présenté comme le « relais » du précèdent régime dont il a fait partie. Il ne faudrait donc pas s’étonner que sa gestion diffère de beaucoup de celui qui l’a enfanté. Il n’empêche que son pouvoir bonheur risque de réveiller des mauvais ulcères. Sinon des échéances dramatiques.

Aboubacar M’Changama
Archipel n° 243 du 17 décembre 2012
 
 
 
 
 
 
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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 13:37
Non. Nous n'avons pas le droit d'oublier les évenements douloureux de Madagascar de décembre 1976. On n'en parle moins pour ne pas dire qu'on n'en parle pas du tout. 
 
En décembre, on pense plutôt aux fêtes de fin d'année. Pourtant beaucoup de comoriens doivent detester cette période.
   
En effet, en décembre 1976, ils étaient des enfants, voire même des bébés et avaient assisté en direct au massacre de leurs parents.....Ils sont traumatisés.....
Beaucoup de comoriens ont été massacrés dans la ville de Mahajanga à MADAGASCAR.
 
Curieusement, aux Comores, on fête en ce moment, soi-disant un effacement de la dette par les bailleurs internationaux. Ou encore le fait de figurer sur la liste des pays les plus pauvres.
Oh que c'est ridicule. Fort heureusement, le ridicule ne tue pas.
Vas y le con, mords. Chante, danse, pas de boulot. Plus de dette  aujourd'hui car à la banque c'est l'équilibre : Débit 0 et crédit :0. , c'est la fête lunaire. . wachalboooooooooooo wahidakummmmmmm. yoooooooooo.
 
Moi je pleure comme le ciel parisien  et cet ami d'enfance né à Madagascar qui pense certainement aujourd'hui à ses parents qu'il n'a jamais connus!
   
Quand j'étais enfant, je jouais au ballon dans la poussière de Ouani, ma ville natale, aux Comores, avec lui et d'autres enfants. Des orphelins dont certains ont vu couler le sang de leurs parents. D'autres ont appris tout plus tard. Ils jouaient avec nous mais ils avaient rarement le sourire. Ils n'avaient pas notre chance : rentrer à la maison et retrouver leurs parents. Ils étaient arrivés en catastrophe aux Comores.  
 
Pour connaitre ce qui s'est vraiment passé à partir du 20 décembre 1976 à Mahajanga, je vous propose ci-dessous un article du journaliste comorien Kamal Eddine Saindou   en date de décembre 2006 :
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)
 
   
Mémoires/ Décembre 1976 : Massacre de Mahajanga, la vérité enfouie 
La déchirure provoquée par les massacres de plus de mille Comoriens en décembre 1976 à Mahajanga, entache aujourd'hui encore les relations entre Comoriens et Malgaches. Une chape de silence empêche ces deux communautés d'en faire le deuil. Une enquête réalisée à Mahajanga par Kamal'Eddine Saindou.
 
20 décembre 1976, 20 décembre 2006. Cela fera exactement 30 ans que se sont déroulés dans la ville de Mahajanga, ce que la presse de l'époque et les déclarations officielles nomment les "événements de 1976". Incorrectement, car il s'agit bien d'un massacre tant par le nombre de victimes que par la rapidité avec laquelle cette tuerie a été exécutée. Deux éléments qui font croire plutôt à une opération planifiée qu'à un simple excès de colère d'une famille bafouée dans son honneur.

Bien qu'aucun bilan officiel n'ait été établi ni par les autorités comoriennes, ni par celles de Madagascar, les chiffres avancés par diverses sources font état de près de 2.000 Comoriens tués en trois jours, entre le 20 et le 22 décembre. Des viols ont été également perpétrés, sans compter les centaines de maisons incendiées ou pillées. Les autorités comoriennes de l'époque ont dû rapatrier dans l'urgence les survivants. Plus de 16.000 Comoriens ont ainsi regagné Moroni en quelques semaines. 1.200 ont rejoint Maore au cours des premiers mois de 1977.
 
Gorille, un Comorien natif de Mahajanga, avait 26 ans en 1976 et se souvient de ces trois jours de folie. "Au départ, il s'agissait d'une altercation entre un Grand-comorien et un Betsiberaka à Fifio, à côté de Mandzarsoa. A l'époque, c'était un petit quartier, un petit terrain de foot." Des versions concordantes attestent la cause immédiate du drame. Un enfant Betsiberaka fait à deux reprises ses excréments dans la cour d'une famille comorienne. Excédé, un membre de celle-ci barbouille l'enfant de ses excréments. Nous sommes le 19 décembre. "On ne joue pas avec les excréments. Ça ne plairait à personne" reconnaît Gorille. Au-delà de l'indélicatesse de cet individu, un tel geste constitue une souillure dans la coutume des Betsiberaka, une ethnie issue du sud de la grande île. Informés de l'incident, "les Comoriens ont eux aussi compris la gravité de l'acte et ont accepté de réparer l'affront par un zébu et de l'argent" selon la coutume betsiberaka. Mais à la surprise générale, l'arrangement est refusé. "Les Betsiberaka ayant monté les enchères à 10 zébus, les Comoriens n'étaient pas d'accord" se rappelle Gorille.
 
Pourquoi cet arrangement coutumier n'a-t-il pas fonctionné ? Pour les témoins des événements, c'est là que se joue l'enjeu et les raisons cachées du drame qu'aucun signe précurseur ne laissait envisager. La partie comorienne se disait d'autant plus surprise "qu'elle était tout à fait disposée à ce que l'auteur de ce geste, arrêté le même jour par la police, soit traduit en justice", ajoute Mohamed Hachimo, un vieux Comorien de Mahajanga qui a fait partie des conciliateurs.
TOUJOURS EST-IL QUE les événements se sont précipités. Les Betsirebaka qui voulaient sans doute venger l'affront par le sang, ont investi le poste de police de Mahabibo, demandant qu'on leur livre le malfaiteur. Ce qu'a refusé la brigade de police. Ce refus a-t-il décidé ce groupe à se faire justice lui-même ? C'est en tout cas ce qui est arrivé le 20 décembre avec l'attaque de la mosquée de Mahabibo. "Les Betsirebaka ont jeté des pierres à l'intérieur de la mosquée, les Comoriens présents ont répliqué, il y a eu deux morts" raconte Gorille. Cette première altercation est prise au sérieux par la partie comorienne, mais pas par les autorités. "Nous avons décidé d'organiser des patrouilles [des comités de défense, ndlr] pour nous protéger et empêcher les Betsirebaka de pénétrer dans certains quartiers, notamment à Labattoir, où vivait une grande partie de la communauté. C'est à partir de ce moment-là que les autorités de Mahajanga ont déployé les forces de l'ordre, qui curieusement au lieu de calmer les choses, ont ouvert le feu sur nous. Pendant ce temps, les Betsirebaka ont mis en place un plan d'occupation de la ville par Mourafine, Manga, Tsararano, Labattoir et profité pour mettre à exécution leur stratégie de la terre brûlée en incendiant les maisons, obligeant les gens à sortir et pouvoir ainsi les attaquer."
D'autres groupes ont investi les entreprises où travaillaient les Comoriens et les parcours de passage des bus.
On a compté les premières victimes dans la communauté anjouanaise, dont les membres habitaient dans les quartiers où vivaient les Betsirebaka, et pensaient qu'ils seraient épargnés en se désolidarisant des Grand-comoriens montrés comme les responsables de ces événements. C'est seulement le 22 décembre que le pouvoir malgache a décrété l'état de siège et dépêché les forces stationnées à Diego-Suarez pour instaurer le calme. Les rescapés ont trouvé refuge au camp militaire, pendant que les corps chargés dans des camions étaient jetés dans une fosse commune au cimetière d'Antanimasaja.
Trente ans après, seul le souvenir des événements est intact dans la mémoire de ceux qui les ont vécus, comme Sergent, un autre Comorien natif de Mahajanga Mais personne ne veut vraiment en parler. "Bof, c'est vieux maintenant, ce n'est pas la peine de ressasser", lance un jeune homme adossé à la mosquée du vendredi de Mahabibou, entièrement reconstruite. "De toute façon, les auteurs de ces crimes sont morts ou devenus fous, frappés par le mauvais sort grâce aux prières des musulmans [à Mahajanga, le Comorien est synonyme de musulman, ndlr]. Tous les Betsiberaka ont depuis ces événements déserté la ville" explique Kadhafi, un ami malgache converti à l'Islam.
TOUT SE PASSE COMME s'il fallait effacer toute trace de ces massacres. "Avant, on commémorait ces événements par une cérémonie religieuse, maintenant, on ne fait rien" souligne M. Hachimo. A Antanimasaja, rien ne signale la fosse commune dans laquelle sont ensevelis les victimes de ces massacres. Après plusieurs minutes passées à tourner dans ce géant cimetière, un habitant du coin nous dirige vers un terrain vague. "C'est là qu'ils ont été enterrés." Aucune trace de sépulture. Juste quelques morceaux de roche jonchant la terre rouge sous une herbe sèche. Des roches qui pourraient aussi bien être posées là par hasard... "Il est trop tard pour construire quelque chose à la mémoire des victimes. Les Malgaches le prendraient mal", pense Gorille.
 
DANS CETTE ATMOSPHÈRE lourde de suspicion, ce pacte de silence est plus pesant que les blessures enfouies. Dans un article paru dans la revue Tarehi de décembre 2001, Ali Mohamed Gou, chercheur au Cndrs (Centre national de la recherche scientifique), qui parle de "génocide", égrène une liste interminable de questions sans réponses. Les mêmes que tout le monde se pose depuis trente ans. Pourquoi ? A qui profite ce crime ? Du côté comorien, aucune enquête sérieuse n'a été menée pour tenter d'élucider les vrais mobiles de ce massacre.
La délégation officielle dépêchée à l'époque sur place pour organiser l'évacuation des rescapés s'est arrêtée à Antananarivo. Du côté malgache, 150 inculpés ont comparu devant un tribunal militaire spécial. "Après une audience de plusieurs jours, ce dernier a prononcé à l'encontre des personnes impliquées dans cette affaire 54 condamnations aux travaux forcés, 54 peines d'emprisonnement et 29 peines d'emprisonnement avec sursis.
Seize personnes ont été acquittées", révèle Océan Indien actuel dans son édition de février 1978. Le magazine ne précise à aucun moment les chefs d'inculpation retenus contre les condamnés. Faute d'un rapport circonstancié sur ce drame, chacun spécule.
Beaucoup de Comoriens soupçonnent encore aujourd'hui le président de l'époque, Ali Soilihi, d'avoir comploté pour provoquer un retour massif aux Comores et construire le pays. "Ali Soilihi a grandi à Mahajanga, il savait que les Comoriens d'ici avaient un savoir-faire et une habitude de travail qui pourraient aider le pays. Je me demande par contre s'il savait que les choses allaient tourner au drame", commente un groupe de Zanatani (les Comoriens nés à Mahajanga ou de parents mixtes). Une thèse démentie par Mouzawar Abdallah, ministre des Affaires étrangères d'Ali Soilihi, qui avait conduit la délégation comorienne dépêchée sur place à l'époque. "Le jour où cette ampleur sera mieux cernée, je vous assure que ceux qui ont jeté la responsabilité de ces massacres sur Ali Soilihi, ont commis un crime au niveau national", rapporte M. Gou dans son article sur ces événements.
 
Une possible implication du pouvoir malgache de l'époque est également avancée par des témoins. Plusieurs personnes ont prononcé le nom d'un Comorien que nous appellerons A.C., dont le rôle dans ce dossier est pour le moins équivoque. "Il était un des représentants du parti de Didier Ratsiraka [alors président, ndlr], et nous attestons qu'il était pour quelque chose. Il informait les tueurs et leur montrait les maisons où habitaient les Comoriens. C'est d'ailleurs après qu'il soit parti pour Antananarivo, sans doute pour rencontrer les autorités, que l'armée est intervenue pour limiter les dégâts. Etait-il dépassé par les événements ?" s'interrogent ses accusateurs.
 
L'hypothèse d'une opération politique orchestrée par le pouvoir de l'époque est également celle de M. Hachimo. Cet engagé militaire de 85 ans, impliqué dans la vie malgache depuis 1943, estime que "ces événements sont la conséquence de la connivence entre les Comoriens et le régime de Tsiranana [ancien président évincé du pourvoir en 1972, ndlr] et d'une certaine façon, le prix du rôle ambigu que certains ont joué durant l'insurrection [contre la puissance coloniale française, ndlr] de 1947". Ces événements, démontre t-il, "se sont produits au tout début du régime de Ratsiraka. Un régime révolutionnaire qui se méfiait de tout ce qui pouvait contrecarrer la révolution. Or, pour Ratsiraka, les Comoriens, de par le rôle politique et l'influence qu'ils avaient sur Mahajanga, pouvaient constituer une menace pour son régime".
 
Ce n'est pas ce que soutient le journal malgache L'Eclair dans son édition de mars-avril 1977.
Ce bimestriel favorable au régime de Ratsiraka, le seul journal à notre disposition qui consacre un article à ces "événements", ne lève pas complètement le voile. Latimer Rangers parle cependant de "forces de la réaction" qui "tentent maintenant de rééditer au niveau des ethnies les événements des 20, 21, et 22 décembre 1976". Le journaliste ne laisse pas de doute sur le fait que ces troubles étaient prévisibles.
LE PRÉSIDENT DIDIER RATSIRAKA y avait lui-même fait allusion. Dans un discours de clôture de la campagne électorale de mars 1977, que publie le journal, les propos suivants sont très révélateurs : "C'était une provocation grossière, une action criminelle perpétrée contre nous et le peuple frère comorien. Nous en avons été avertis dès le mois d'octobre [deux mois avant les massacres de décembre 1976, ndlr] par une lettre qu'un étranger nous a adressée. Dans cette lettre, il nous faisait part de ses idées sur les différentes actions qui pourraient se manifester pour abattre le régime malgache. Il soulignait, en particulier, que l'Ouest malgache pourrait servir de cadre à une telle action. Une preuve que certaines personnes résidant en Europe sont plus qu'intéressées par une éventuelle chute du régime." Pour contrer ces actions, le président malgache lance cet appel : "Tous les militants des fokotany [comités de quartier, ndlr] doivent veiller en permanence pour mettre en échec toutes les manoeuvres de sape et de sabotage."
Cet aveu du président Ratsiraka, affirmant savoir deux mois avant les événements qu'il se tramait quelque chose sur la côte ouest, rend plus suspect encore le laisser-faire de la police de Mahajanga et l'intervention tardive des troupes malgaches pour arrêter ces massacres.
L'incident entre les deux familles comorienne et malgache, serait donc l'étincelle qui a mis le feu aux poudres. Cependant, pour Hachimo, on ne peut pas exclure le fait que certains éléments aient pu profiter de ces troubles pour exprimer leurs rancoeurs. "Les Comoriens n'étaient pas très évolués, ni très riches, mais c'étaient des gros travailleurs et ils savaient économiser leur argent, qu'ils dépensaient dans des manifestations de prestige comme leur Grand mariage. Ils menaient aux yeux de certains Malgaches, une vie de pachas en quelque sorte, et affichaient dans leur comportement, un air de supériorité et de prétention qui agaçait certaines franges de la population locale. Je pense aussi que le fait qu'ils constituaient la plus grosse communauté musulmane, a contribué à ce sentiment de supériorité, estimant que leur religion était au dessus des autres. Particulièrement les gens de Grande Comore, semblaient oublier qu'ils n'étaient pas chez eux." Thany Youssouf, un rescapé des massacres qui vit aujourd'hui à Maore, confirme cette attitude : "A Mahajanga, on était chez nous. Moi je me sentais malgache, j'avais toujours vécu là-bas, nous n'étions pas des étrangers. Les Betsimisaraka étaient plus étrangers que nous à Mahajanga Nous étions là depuis des siècles. Mahajanga est une ville comorienne. Pour beaucoup d'entre nous, la nuit est tombée en décembre 1976 : on s'est rendu compte que nous étions des Comoriens, qu'on le veuille ou non."

CETTE DERNIÈRE EXPLICATION rejoint en partie celle du seul Malgache de la ville qui a accepté de livrer son sentiment sur la cohabitation entre les Comoriens et les Malgaches à cette période. Professeur de philosophie, poète et actuel président de l'Alliance française de Mahajanga, Roger Rakotondrasoa se définit comme un humaniste. "Comme j'ai grandi avec les Comoriens, je peux dire qu'ils ont un défaut. Ils croyaient que Mahajanga leur appartenait, était à eux et de fait ne s'intégraient pas. Ils manifestaient un esprit de vanité, d'orgueil. Un peu vantards." S'il ne peut pas approuver les "incidents" de 1976, Roger pense toutefois que "les choses sont revenues à la normale" après...
KAMAL'EDDINE SAINDOU
Kashkazi n°58 décembre 2006

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