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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 22:03
Etant un adepte du twarab de Zanzibar, il est de mon devoir de rendre un Grand Hommage à Bi Kidude (Son vrai nom est Fatuma binti Baraka), une légende du Twarab, qui nous a quittés hier (17 avril 2013) sur son île natale. Originaire de l'île de Zanzibar (TANZANIE), elle serait née en 1910.
Bi Kidude va beaucoup nous manquer mais grâce à son oeuvre et à sa belle voix (voir la vidéo ci-dessous), nous ne l'oublierons pas.
En 2005, elle avait reçu le prestigieux prix World Music Expo (Womex) pour sa contribution extraordinaire à la musique et à la culture de Zanzibar.
Paix à son âme.
Ci-dessous ce qu'on pouvait lire dans une dépêche de l'AFP d'hier :

"Bi Kidude, visage ridé sur une frêle silhouette et voix haut perchée, dépensait une énergie débordante sur scène, frappant un large tambour coincé entre ses jambes, tirant à intervalles réguliers sur une cigarette ou lampant une rasade d'alcool à la bouteille."

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 22:17
ylang-ylanf-en-fumee.jpg
COMORES / POESIE : YLANG-YLANG EN FUMEE*, RECUEIL DE POEMES DE MONSIEUR  ATTOU  VU PAR UNE LECTRICE
 
Par Mme Said Allaoui Asna
 
J’ai lu et relu le recueil de poèmes « YLANG-YLANG EN FUMEE ». Avec un regard de lectrice mais aussi de  compatriote et d’amie de l’auteur  je livre mon sentiment.

Monsieur Attou, vous n’êtes pas un provocateur comme vous vous questionnez dans votre ouvrage. Vous êtes tout simplement un homme qui en a « Ras le bol » pour reprendre le titre d’un poème de votre recueil.  Un homme meurtri par l’état chaotique dans  lequel son  pays cher à son cœur se trouve. Un homme qui se questionne sur le pourquoi, le comment et où va-t-on ? C’est tout à fait légitime. Il n’est pas un provocateur.

Monsieur  Attou,  votre cri du cœur retentit et raisonne bien au fur et à mesure qu’on lit vos poèmes.  

En écrivant ce livre, étiez- vous entre autre dans une démarche thérapeutique pour ne plus avoir à vous sentir coupable de ne pas avoir dénoncé ce qui se passe aux Comores ?  Ou cherchiez-vous tout simplement à vous libérer de vos propres maux, vos souffrances, vos propres brulures dans cette YLANG-YLANG EN FUMEE ?
 Peu importe votre démarche, vos cris ont retenti  dans mes oreilles à travers vos poèmes.

Votre ouvrage m’a beaucoup plus touché aussi bien dans cette démarche thérapeutique, votre colère et  vos interrogations que dans la profondeur et la simplicité des mots.
 
Par contre, Je n’ai pas vraiment accroché au style et au  genre. Choisir un recueil poétique pour narrer une situation chaotique, désastreuse et j’en passe, je trouve cela audacieux mais personnellement je pense que Monsieur Attou , vous auriez  mieux fait peut être d’écrire un livre sous forme d’autobiographie ou de roman relatant votre vécu ou votre  ressenti face à la problématique comorienne.
Sans compter que j’aurais aimé vous  voir approfondir un peu plus des sujets d’actualité oh combien pertinents, et réels que vous avez  soulevés dans votre  œuvre. Mais au lieu de cela vous êtes  resté très scolaire. Est-ce parce que vous êtes enseignant ?
Des sujets tels que l’environnement, la politique, la corruption que vous abordez  avec des mots simples et forts bien cachés ! Tous ces sujets là, à mon avis,  méritent d’être approfondis.

Mais je vous comprends aussi  car j’ai l’impression que vous avez privilégié la thérapie.  Votre démarche ne consiste pas à trouver des solutions aux maux qui rongent notre pays.

Voilà mon ressenti en lisant votre livre. Il n’engage que moi.

J’avoue que j’attends impatiemment votre  prochain livre malgré ma petite déception  expliquée plus haut en espérant que vous  aurez  un gout plus raffiné et plus profond.
A vous tous et toutes qui n’avez  pas encore lu le recueil « YLANG-YLANG EN FUMEE »  de Monsieur Attou,  je vous le recommande vivement. Il  vous incitera aussi à  entamer votre thérapie  dans l’optique d’aller de l’avant malgré les problèmes du pays.

Même si j’ai le sentiment que l’Ylang-ylang a déjà brulé et enfumé les Comores, je ne désespère pas. Quand est ce que cet ylang ylang va jaillir et parfumer nos belles îles lunaires ?

Merci Monsieur  Attou de nous avoir ouvert, à travers ce livre, la porte de votre vie.

Asna SAID ALLAOUI
 
* YLANG-YLANG EN FUMEE, recueil de poèmes de Monsieur Attou, enseignant et amoureux des lettres et de la musique publié aux  éditions EDILIVRE  en 2012

Biographie de Monsieur Attou

Monsieur Attou est né en 1968. Il fait ses études primaires à la coulée de lave à Moroni et dans la ville de Ouani. Il fréquente par la suite le collège rural de Ouani et s’inscrit au lycée de Mutsamudu. Après l’obtention d’un bac littéraire, il se rend au Maroc pour ses études universitaires en lettres et sciences humaines. Il est actuellement enseignant de langue française au lycée de Ouani après avoir enseigné au lycée de Mutsamudu. L’écriture et la musique sont ses deux passions.

Résumé

Ce recueil retrace, dans un univers poétique, la survie d’une population livrée à elle-même, bercée dans un monde chimérique sous les discours fallacieux d’une classe politique ne craignant pas Allah. Dans Ylang Ylang en fumée, Attoumane Ahmed Cheik met en exergue la pauvreté, les salaires de misère, la hausse incessante des prix de denrée de première nécessité, le chômage des jeunes, les fausses promesses, la destruction de l’environnement, la double souffrance d’une population à la suite de la présence d’une puissance étrangère dans l’île de Mayotte et tant d’autres.
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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 20:18
Daoud Saïdali Toihir, directeur de l’Anpi : “les lourdeurs de notre administration pénalisent le climat des affaires”

Source : Alwatwan.net 12 avril 2013

Daoud_Saidali_Toihir
En seulement trois années d’activités, la direction générale de l’Agence nationale pour la promotion de l’investissement (Anpi) se réjouit des résultats obtenus en matière d’amélioration du climat des affaires. Cet organe, chargé de “vendre“ les opportunités d’investissement aux Comores, dispose désormais d’antennes au niveau de chaque île. Bien qu’il se dise satisfait de l’environnement actuel des affaires, son patron, Daoud Saïdali Toihir, regrette que les choses ne bougent pas au rythme qu’il faudrait. Interview.

Que peut-on retenir de ces trois années d’activités de l’Anpi?


En trois ans, le pays a commencé à mettre en place les bases pour promouvoir l’Investissement. Nous avons beaucoup avancé dans la facilitation de la création d’entreprise. Il faut maintenant créer les conditions d’un environnement plus attractif pour les affaires. C’est ce que nous sommes en train de faire avec les réformes que nous mettons en place.

Plus concrètement, quelles sont les avancées que votre agence a enregistrées?


Auparavant, il fallait dix-sept étapes pour créer une entreprise. Elles sont deux actuellement. Nous avons réduit sensiblement les démarches administratives. Avec le système de guichet unique, nous avons regroupé en un seul point toutes les démarches pour créer une entreprise. C’est beaucoup plus opérationnel à Ndzuwani, où dans un seul point vous pouvez créer votre entreprise. A Moroni, nous avons des facilitateurs.

Pourtant, les Comores végètent toujours au 158ème rang du Doing Business…


Je ne dirais pas cela. En trois années, nous avons gagné cinq places et dans les dix-neuf pays du Comesa, nous sommes le premier pays le plus réformateur.

Qu’est-ce qui pénalise alors l’environnement des affaires aux Comores?


Il y a d’abord les lourdeurs et la complexité de notre administration. Je ne dis pas que l’administration comorienne bloque l’investissement, plutôt elle ne favorise pas l’investissement. A titre d’exemple, c’est toute une difficulté pour payer les impôts. C’est plus pénible pour le secteur foncier où l’immatriculation des domaines est un processus aussi long que couteux.

Sur ce, qu’elle est la proposition de l’Anpi?


Nous avons soumis une note en conseil des ministres pour exiger l’introduction d’un délai à toute l’administration pour délivrer un document. Passé ce délai, l’administration doit justifier le retard.

L’Organisation patronale des Comores (Opaco) est devenue très discrète. N’est-ce pas un danger pour le secteur privé en général?


Ma plus grande crainte est le démantèlement du secteur privé. Il n’y a presque pas d’organisations qui défendent le secteur privé et qui puissent servir de contre-pouvoir. Les hommes d’affaires comoriens jouent en solo.

Que faut-il faire pour y remédier?


Je crois qu’il ne suffit pas de créer une entreprise, encore faut-il la développer et la pérenniser. Malheureusement, l’Etat n’a pas encore une vraie politique pour appuyer le secteur privé. Le Document de stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté (Dscrp) a, certes, identifié les secteurs porteurs. Mais il n’y a pas de politique pour développer ces secteurs. Par exemple, de quel type de tourisme avons-nous besoin ou encore qu’est-ce que nous allons développer dans l’agriculture?

Quelle est la stratégie de l’Anpi pour le secteur privé comorien?


Nous voulons donner confiance et crédibilité aux investisseurs nationaux ainsi qu’aux membres de la diaspora. Leurs réussites serviront à encourager les investisseurs internationaux, assurés de rencontrer des partenaires motivés. Nous sommes un pays insulaire, nous avons les contraintes liées aux transports aérien et maritime, mais aussi à l’électricité. Il faut maintenant pouvoir transformer ces contraintes en opportunités.

Depuis quelques années, des sociétés étrangères s’installent aux Comores. Quels sont vos rapports?


A mes yeux, il n’y a pas encore d’investisseurs étrangers aux Comores.

Et Moroni Terminal, Hss, Semlex et sa filiale locale Lsc,….


Il y a un problème autour de ces sociétés étrangères qui s’installent par des conventions spéciales. Je crois qu’il faudrait impliquer l’Anpi pour assurer un suivi. Semlex serait en train de réaliser des investissements, mais nous n’en savons rien. Pour Moroni Terminal, nous avons été associés au début dans les démarches, mais au moment de la signature de la convention, nous avons été écartés. Je crois que l’Etat doit prendre les leçons du passé notamment avec Cgh.

Que comptez-vous donc faire pour booster l’investissement?


Nous comptons organiser une conférence cette année, peut-être au mois de septembre, avec des hommes d’affaires du Golfe. Ce sera un événement national qui aura lieu à Moroni. L’idée est de promouvoir les partenariats entre les hommes d’affaires comoriens et ceux des pays arabes. Nous avons déjà l’appui de la Banque islamique de développement et l’Apix, l’agence chargée de promouvoir l’investissement au Sénégal.

Souvent, on n’arrive pas à distinguer le rôle de l’Anpi de celui de l’Union des chambres de commerce. Pourquoi cela?


En effet. Je reconnais qu’il y a parfois des chevauchements. Il faut qu’on arrive à différencier les tâches de l’Union des chambres de celles de l’Anpi. Il faut clarifier la mission de chacun afin de pouvoir identifier ce qui n’est pas pris en charge par les deux structures.

Propos recueillis par Toyb Ahmed

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7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 23:19

 

 

avion-accidente-07mars-2013-2.jpgCe dimanche 07 avril 2013 dans les environs de 16H45 un avion de la compagnie  AB aviation en provenance de Moroni - Hahaya avec 13 passagers à bord s’est accidenté au moment de l’atterrissage à l’aeroport de Ouani (Ndzuwani) suite à une crevaison d’un de ses pneus.


L’appareil a quitté la piste et s’est retrouvé dans un champ. Fort heureusement, il n’y a pas de victime. Toutefois, certaines personnes qui se trouvaient à l’aéroport de Ouani au moment de l’accident s’interrogent sur le manque d’intervention rapide : camion d’incendie, pompiers, autorités de l’aviation civile …..

 

avion-accidente-07mars-2013.jpgIl est temps que les autorités comoriennes prennent au sérieux le problème des transports aériens et maritimes. On ne peut continuer à mettre en danger les comoriens. Il s'agit d'un deuxieme accident d'avion en moins d'un an aux Comores !

 

Halidi Allaoui

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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 22:56

CHAMSIDINE MHADJOU : « JE N’AI PAS CHOISI D’ÊTRE COMORIEN, J’AI ASSUMÉ CE QUE JE SUIS »

 

Am.jpg« J’ai choisi de servir mon pays. Et jusqu’à maintenant, je l’ai toujours servi avec loyauté même si quelques fois, comme les autres cadres de l’administration, il m’arrive de rencontrer des difficultés ». Cette phrase résume l’engagement indéfectible de Chamsidine Mhadjou en faveur de la partie indépendante des Comores malgré ses origines mahoraises. Si le Cndrs (Centre national de documentation et de recherche scientifique) et le ministère des Relations extérieures (Mirex) disposent aujourd’hui d’un service des archives, c’est grâce à lui.

 

« Ce sont les deux grandes réalisations dont je me sens le plus fier », dit-il. Après son baccalauréat en 1980, Mhadjou a obtenu trois ans plus tard le diplôme d’aptitude aux fonctions d’archiviste à l’Université de Dakar, puis un certificat de fin de stage diplomatique à l’Institut des relations internationales de Cameroun (université de Yaoundé) en 1989. A son retour aux Comores, il occupera divers postes de responsabilités, notamment celui de directeur de cabinet du Secrétaire d’État à l’Information, à la Jeunesse et aux Sports (1990-1991), avant d’être nommé chef du service de la documentation et des archives au ministère des Affaires étrangères et de devenir en 1995 le chargé de l’Onu (Organisation des Nations unies) au département des affaires politiques du même ministère.

 

C’est, en effet, au Mirex que Chamsidinne Mhadjou a passé l’essentiel de sa carrière. Tour à tour conseiller technique du ministre, ambassadeur, puis secrétaire général de 2005 à 2006, il a été inspecteur général et Opl (Officier permanent de liaison) de la Commission de l’océan indien, chargé du dossier Comesa, jusqu’en 2007. Depuis décembre 2012, il occupe le poste de directeur général de la Coopération internationale. Né à Niambadao à Mayotte en 1958 et père de deux enfants (qui sont aujourd’hui à l’université), Chamsidine Mhadjou dit être satisfait de l’évolution de sa carrière.

 

«  Je n’ai jamais eu de difficultés à combiner vie familiale et vie professionnelle. Pendant vingt-six ans de mariage, et avant de devenir veuf, ma femme m’avait toujours soutenu », reconnait-il. La disparition de son épouse fut l’un des moments pénibles de sa vie. « Sans elle, je suis diminué. Mais en bon musulman, je ne peux que m’incliner devant le destin », dit-il. Un souvenir lui est resté en travers de la gorge. C’est lorsque, au bout de seulement quatorze mois, il a été éjecté du secrétariat général du ministère des Affaires étrangères « sans aucune explication ». « On m’a traité comme un moins que rien », peste-t-il.

 

Mhadjou se félicite, cependant, de n’avoir « jamais eu de reproches sur le plan professionnel » et d’avoir eu « une épouse avec qui j’ai partagé vingt-six ans de mariage, en parfaite collaboration et cela, tous les amis peuvent en témoigner ». A ses amis mahorais qui lui conseillent parfois de rentrer à Mayotte, il répond invariablement : « J’assume mon choix. Entre la réussite professionnelle et la réussite matérielle individuelle, j’ai opté pour le premier choix ».

 

Et de poursuivre : « Ce sont plutôt ceux qui sont restés à Mayotte qui ont fait un choix. Moi, j’ai assumé ce que je suis. Je n’ai pas fait le choix d’être Comorien ». Même admis à la retraite, il dit qu’il continuera à servir autrement les Comores. « J’appelle les Comoriens à plus de dignité. Nous avons aujourd’hui tendance à tronquer notre fierté contre des moyens matériels », déplore-t-il. Il constate que « cette fierté d’être Comorien tend peu à peu à disparaître ». Malheureusement.

 

Abouhariat Saïd Abdallah


Huit questions à ...

 

Quelle est la personne qui vous a le plus marqué dans votre vie ?

 

Saïd Kafé (Ndrl : Ministre des Affaires étrangères sous le régime Ahmed Abdallah. Il est d’origine mahoraise). C’était une personnalité intègre qui a servi son pays avec abnégation. Quelquefois, je cherche à lui emboiter le pas.

 

Avez-vous un nom d’une personnalité de référence ?

 

Sans doute le président Ahmed Abdallah, il a aimé ce pays. Je lui reconnais quelques erreurs, mais il a défendu et aimé le pays comme il pouvait.

 

La personne que vous aimez le plus ?

 

Mon père. J’ai aimé mon père parce que malgré la précarité dans laquelle il vivait, il n’avait jamais été complexé.

 

Qu’est ce qui vous fait le plus peur ?

 

Ce qui me fait peur, c’est la balkanisation des Comores. On est arrivé à la conclusion qu’il faut s’identifier à une île pour accéder au pouvoir et cela me fait peur.

 

Quelle est votre devise ?

 

Tous unis, pour le bonheur de nos enfants.

 

Quel est le rêve que vous n’avez pas encore pu réaliser ?

C’est de voir mes enfants entrer dans la vie active, ma femme aurait souhaité voir ses enfants entrer dans la vie active.

 

Qu’est ce que vous détestez dans vie?

 

Le mensonge et la calomnie

 

Le plus mauvais souvenir que vous gardez ?

 

La perte de mon épouse, et comme par hasard, tout comme en 2005 j’ai été bouleversé également sur le plan professionnel. J’ai été injustement sanctionné alors que j’assumais mon travail de façon régulière.

 

Propos recuillis par

Abouhariat Said Abdallah

 

Source : Al-watwan du 04/04/2013 

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 21:32
Source : http://www.alwatwan.net/
Trois questions à Sittou Raghdat Mohamed, secrétaire général du Rdr : “J’ai longuement réfléchi avant de prendre ma décision ”

18 mars 2013

Sittou_Raghdat_Mohamed
Après plusieurs années consacrées à la vie associative, vous venez de faire un retour à la vie politique en devenant le secrétaire général de votre ancien parti. Qu’est-ce qui a motivé ce come back?

C’est un retour attendu et souhaité depuis longtemps par ma famille politique. J’ai longuement réfléchi avant de prendre la décision de reprendre mes activités politiques au sein du parti Rdr (Rassemblement pour la démocratie et le renouveau), dont j’ai contribué à la création. Comme je l’ai souvent dit dans mes interviews, j’étais choquée et déçue par la chose politique depuis l’éviction humiliante de notre président feu Said Mohamed Djohar et le comportement de beaucoup d’entre nous en 1995. En effet, après son départ forcé en exil à l’île de la Réunion, suite à un coup d’Etat honteux, au lieu de se battre pour le retour au pays de celui qui demeurait l’architecte de notre raison d’être, le Rdr s’était empêtré dans des querelles stériles. Les divisions et les conflits des personnes qui animaient certains hommes politiques s’étaient accentués subitement. C’était le sauve qui peut! Non seulement, je ne pouvais pas cautionner cela mais j’avais aussi compris rapidement que je n’étais pas faite pour faire de la politique de cette façon. Il m’a fallu beaucoup de temps pour me remettre, tout en me mettant au service des organisations non gouvernementales et apolitiques (Ong). En effet, dix sept ans durant, j’ai consacré mon énergie au social et à ma fonction d’enseignante. Aujourd’hui, ayant compris que des militants de mon parti, le Rdr, ont le sens du respect de leurs convictions et pensent comme moi et pour continuer à être utile à mon pays, il m’a paru nécessaire de m’associer à eux pour mutualiser nos forces, qualités et compétences. Notre pays a besoin d’un grand parti comme le Rdr.

Allez-vous combiner les deux et est-ce que cela sera facile de réussir à monter sur deux chevaux qui tous les deux sollicitent autant d’énergie et de temps?

J’ai l’habitude de cumuler plusieurs responsabilités. Et je n’ai jamais eu peur dans ma vie de mener simultanément diverses activités. Je le fais souvent avec aisance et dans de bonnes conditions. C’est une question de volonté et de bonne organisation. Je pourrais donc combiner les deux responsabilités. Mais par souci de vouloir bien faire et d’éviter le conflit d’intérêts, j’ai décidé de me consacrer exclusivement à la reconstruction de mon parti. Mon mandat de Présidente de Fawecom s’achèvera dans quelques semaines.

Le parti est resté très discret pendant très longtemps, peut-on parler d’un réveil? Comment entendez-vous vous organiser pour le remettre sur les rails?

Le parti Rdr n’a jamais fait preuve de discrétion. Il a toujours été présent à tous les grands moments politiques de notre pays. Il prend position sur les différents sujets qui concernent la vie politique. Son ancien secrétaire général a même été candidat lors des élections de l’exécutif de Ngazidja et y a occupé des postes importants. Il suffit de fouiller les archives d’Alwatwan et des autres médias pour s’en convaincre. Le vrai problème est que la conjoncture politique de ces dernières années n’a pas été favorable à l’épanouissement et à la visibilité des grands partis ambitieux et à vocation nationale comme le Rdr. Mais comme les choses changent favorablement, on entend parler du Rdr. Il va de soi qu’il va y avoir une réorganisation et beaucoup plus de dynamisme avec les adhésions qui ne cessent d’augmenter et le plan d’action mis en place. On a commencé à le sentir avec les derniers congrès qui ont eu lieu récemment à Ngazidja, Ndzuwani et Mwali.

Propos recueillis
par Saminya Bounou

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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 21:05
Le juge Rachadi donne sa part de vérité
Le juge Rachadi persiste et signe sur son enquête dans le cadre de l’assassinat du feu colonel Combo Ayouba, ancien chef de corps de l’armée comorienne. Dans un enregistrement vidéo destiné au chef de l ’Etat, et dont La Gazette des Comores s’est procuré une copie, le juge Rachadi reconstitue avec plus de détails le dossier de l’inculpation avec une intime conviction que la piste qu’il a suivie est la bonne. Un enregistrement qui intervient alors qu’il est suspendu. Dans un Cd envoyé au président de la république le magistrat s’expliquait sur les accusations portées contre lui lors du procès et surtout après, car suspendu par le ministre de la justice.

Flanqué d’une chemise blanche et cravate, bien installé au fond d’un coussin en cuire, le visage serein, le juge Rachadi reconstitue avec plus de détails dans une vidéo d’une quarantaine de minutes le déroulement de l’enquête sur l’élimination par arme à feu du Colonel Combo Ayouba, jusque là, chef de corps de l’armée nationale de développement (AND). D’emblée, il commence par des versets du coran, une manière d’afficher sa foi, car l’homme dit être conscient que sa vie est danger.


Pour le dossier du Dr Assad, Ibroihim papa et Faouzia inculpés pour faut témoignage, le juge Rachadi dit s’appuyer sur des pièces remises par le procureur de la République de l’époque parmi lesquels un CD dans lequel est enregistré le témoignage de Faouzia qui aurait dit être présente au coté de Combo au moment de son exécution. « Après avoir visionné ce CD, j’ai constaté que c’est un montage et que le Dr Assad y est pour quelque chose », fait savoir ce juge d’instruction en instruction judiciaire. Selon lui, les enquêtes menées par la police sur ce dossier, lui ont donné raison.


Sur le dossier des trois militaires inculpés pour planification et exécution de ce haut gradé de l’armée comorienne, le juge Rachadi persiste et signe sur leur culpabilité. Dans cet enregistrement, il explique avec précision de la planification à l’exécution, mais aussi les pièces à conviction retrouvées soit sur le lieu du crime, soit au domicile des « exécuteurs ». Rachadi confirme que l’enquête avait révélé « deux tentatives échouées commandités par les mêmes personnes, l’une à la sortie du camp militaire de Kandani et l’autre sur le chemin de la cérémonie d’un Madjliss, d’après les accusées».


Et le juge Rachadi de se défendre d’être un fossoyeur. « Un juge d’instruction cherche des indices et non seulement des preuves. Et ce sont ces indices qui m’ont permis de les inculper », a-t-il conclu. En outre, il balaye d’un revers de la main les faits qui lui sont reprochés, d’avoir torturé les prévenus et de s’introduire à la maison d’arrêt pour interrogation et d’avoir pris comme maitresse l’épouse d’un condamné.

Cet enregistrement intervient alors que le juge Rachadi est suspendu de son dernier poste au tribunal de Fomboni. Il serait au cœur d’une enquête de l’inspection judiciaire. Joint au téléphone, le juge Rachadi a refusé tout commentaire dans cette affaire surtout qu’il dit «n’avoir pas vu le rapport de son audition auprès de l’inspection judiciaire ». D’ailleurs, on se demande où est passé l’enquête sur ce meurtre odieux. Après le procès qui a vu l’acquittement des trois principaux accusés dans cette affaire, seul le juge Rachadi semble inquiété. Et pourtant, « le parquet et la chambre d’accusation avait un œil sur ce dossier ».


Maoulida Mbaé

 

Source : http://www.lagazettedescomores.com

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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 23:11

LA ROSE  ROUGE-NOIRE

 

Où es-tu 2012

Où es-tu Wani

Ou es-tu la rose rouge-noire

Toi qui m’as tant donné

Toi qui m’as enivré

Je ne sens plus ton odeur

Je ne vois plus ta couleur

Je te cherche

Je te chercherai

Je t’aime

Je t’ai aimée

Et voilà

C’est parti

Tu es partie

Je suis parti

Je conjugue à tous les temps

Quel culot

Pourquoi cette lumière

Cette lumière éblouissante

Eblouissante comme les djinns

Les djinns qui dansent au collège

Je m’accroche au noir

Qu’il est beau

Mais point de MAMWE ici

Qu’est ce qu’il me manque

2013 est là

Je ne l’aime point

Car le fundi n’est pas consulté

Le fundi est sourd

Le fundi n’entend pas mes pas cadencés

Mes pas cadencés qui raisonnent

La rose rouge-noire n’est pas fanée

La rose rouge-noire se fane

Les pétales commencent à pleurer

Ses couleurs seront par terre

Il sera trop tard

Je ne pourrai plus la caresser

De peur de les piétiner

Ils n’entendront plus

Les bruits de mes pieds

Pauvres collégiennes en transes

L’hiver est l’hiver

Le kashkazi est le kashkazi

Je ne danserai pas le mdadra

Quel gâchis

!!!

J’ai bien dit

Je le répète

Quel pétrole

???

Cherche cherche cherche

Cherchez cherchez cherchez

Le pétrole reste nocif

Peuple des masseras

Enfant du Nkoma

Moi je décroche

Moi je m’accroche

Moi je raccroche

Je joue avec la roche

Oh oui

Comme mes aïeux

Tu lui manques trop

II te manque trop

Il t’aimera pour toujours

Tu l’aimes aussi

Je conjugue avec tout

Moi qui n’aime pas le tout

Quel culot

Vous avez bien compris

Ce n’est point la fin de la messe

Ce sont juste des mayindwas lunaires

Entrecoupés par une toux tonitruante

Un et un font trois

Répètent les collégiennes en transes

Je m’accroche à mes songes

Mes songes me refoulent loin

Loin très loin là-bas

Là-bas loin de Paul Eluard

Je ne suis pas Paul Eluard

Je suis juste l’oiseau de la lune

Qui monte monte monte ….

En quête de sa lune attrapée

Je viens de la lune

Mais ne me demandez pas la lune

Ma lune est noire

Ma lune est belle

Ma lune est ma lune

Moi fils de la pierre de l’eau

Je m’accroche à ma lune

Je scrute ma lune

Ma lune n’est pas sa lune

 

 

Halidi Allaoui

Mars 2013

 

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 23:43

 

      Vous trouverez ci-dessous une lettre ouverte de Maître ELANIOU, avocat au barreau de Moroni (COMORES) en date du 23 février 2013 destinée au gouvernement comorien.

 

 

Source : http:// masiwamane.over-blog.com/ article-justice-et-des-11562107 0.html

 

 

LETTRE OUVERTE

    23 février 2013  

 

  A

 

MONSIEUR LE MINISTRE DES RELATIONS EXTERIEURES
MONSIEUR LE MINISTRE DE LA JUSTICE
DE L’UNION DES COMORES

 

 -

Messieurs les Ministres,

Notre justice connait depuis quelques mois déjà une agitation extraordinaire au sens propre du mot.

Le 6 décembre 2012, un substitut du Procureur de la République du parquet de Moroni s’est permis de décerner mandat de dépôt contre un avocat qui n’a fait que son devoir d’assister ses clients ; qui pis est, l’incarcération s’est déroulée en violation de toutes les règles de la procédure, comme l’ont démontré à la barre tous les avocats du barreau de Moroni, unis autour de leur confrère.

L’audience plutôt kafkaïenne s’est pourtant achevée sur une condamnation lourde de…6 mois d’emprisonnement !!!


Quelques semaines après, le 20 février 2013, ce fut le tour des jeunes magistrats de déclencher un mouvement de grève pour protester contre l’arbitraire et la gabegie dans l’administration judiciaire, et partout dans la presse internationale, ce jugement sans appel : « la justice comorienne n’est plus crédible ! »

Malheureusement, Monsieur le Ministre, aucun juriste, à moins d’être flagorneur ou partisan, ne saurait dire le contraire.

J’en veux pour preuve l’incroyable collaboration que vous voulez imposer aux juridictions comoriennes avec l’occupant de l’île comorienne de Mayotte. 

Il semblerait en effet que les autorités judiciaires de l’occupant entendent arrêter « l’immigration clandestine » en associant nos juges dans la besogne et ils n’ont trouvé rien de mieux que d’ouvrir en zone occupée une information judiciaire confiée au juge BOEHRER, qui a immédiatement saisi d’une commission rogatoire internationale les juges comoriens se trouvant en zone libérée.

Le crime reproché aux mis en examen par le juge BOEHRER c’est d’avoir essayé de se rendre d’un point du territoire comorien (Anjouan) à un autre point (Mayotte.)

 

Cette commission rogatoire « internationale » a été adressée au Ministre comorien des relations extérieures par l’autorité occupant l’île comorienne de Mayotte pour être exécutée par le Ministre comorien de la Justice.

Traduit en langage simple, cela veut dire que l’autorité qui occupe une partie de notre territoire (Mayotte) vous demande de reconnaître que cette partie du territoire lui appartient définitivement, relève de sa nation, (la France) et que vous acceptez que les Comores n’ont que trois pattes comme dirait feu le Président ABDALLAH.

Exécuter cette commission, c’est accepter la sécession.

 

Evidemment, dans un pays où la justice n’est pas malade, cette commission serait tout simplement jetée à la poubelle, avant même d’arriver au ministère de la justice.

Je suis au regret de constater que non seulement, vous avez accepté de l’exécuter mais vous avez offert à l’occupant l’occasion de savourer une double victoire, puisque vous lui avez permis de venir faire lui-même dans la partie non occupée, en l’occurrence ANJOUAN, l’enquête judiciaire, se substituant ainsi au juge comorien.

M.BOEHRER, en effet, après une mission exploratoire qui s’est déroulée dans votre ministère dans des conditions qui l’ont surpris lui-même, revient en force avec « trois enquêteurs » , entendez trois policiers pour faire l  a police dans la zone libérée. Il s’agit de :

1.     Gilles REY, capitaine, commandant de la section des Recherches de        Pamandzi 

        2.     Thomas SHNEIDER, maréchal des logis-chef à la Section des                  Recherches de Pamandzi

        3.     Olivier PERRAN, adjudant au Groupement d’Intervention Régional de        Mayotte

En langage clair cela a un nom : faire entrer les loups dans la bergerie !

 

Il ne fait aucun doute que tous les dégâts quels qu’ils soient, matériels juridiques, humains, que ces loups pourraient causer, relèveraient entièrement de votre responsabilité.

je crois savoir que le juge d’instruction comorien spécialement chargé de servir de couverture à l’opération a été nommé par… décret présidentiel (!!!) doyen des juges d’instruction. Dois-je rappeler que la nomination du doyen des juges est une simple mesure administrative relevant de la compétence du président du Tribunal et qu’il est pour le moins curieux qu’on ait voulu enlever d’en haut cette prérogative à ce magistrat ? ?

Comme je comprends les jeunes qui ont refusé de salir leur robe neuve en participant à cette mascarade !

Je n’aborde pas dans cette lettre les aspects juridiques de cette commission rogatoire suis generis, qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs dans le monde, mais je suis prêt à les exposer et à les expliquer « partout où besoin sera » selon la formule bien connue des auteurs de décrets.

 

je me permettrai simplement de vous rappeler que cela fait 38 ans que les Comores se sont libérées (partiellement, hélas !) de la colonisation française et qu’il n’est plus possible de continuer à ignorer le peuple comorien en agissant en son nom sans le consulter, sans consulter sa représentation nationale,

le Gouvernement de l’Union est responsable devant le peuple et c’est seulement ce peuple qui peut lui donner des ordres.

Dans sa lettre du 30 janvier 2013 l’Ambassadeur de France auprès de l’Union des Comores « prie le Ministère des relations extérieures de bien vouloir remercier d’ores et déjà les autorités judiciaires comoriennes pour leur disponibilité, leur diligence, et leur indispensable collaboration dans la conduite de ce dossier sensible. »

C’est, à peine édulcoré par la fausse courtoisie diplomatique, le « nandodje » de Baumer ou de L. Humblot.

 

Le peuple comorien ne peut pas accepter qu’un colonisateur sans vergogne donne l’ordre aux ministres du gouvernement comorien de piétiner le drapeau, la constitution et la législation de l’Union des Comores…… Jamais ! Et l’Histoire qui n’oublie rien s’en souviendra !

 

Vous devez des explications au peuple de votre pays et c’est pour cela que j’ai décidé de vous adresser une lettre ouverte. Les citoyens comoriens partout dans le monde vous regardent et vous écoutent.


 Ali ABDOU ELANIOU

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 21:44

 

Vous trouverez ci-dessous une vidéo qui montre l'actuelle Garde des sceaux et Ministre de la justice française, Madame Christiane TAUBIRA (cliquez ICI pour voir sa biographie) entrain de faire une belle leçon sur la poésie de la négritude à l'Assemblée Nationale.

 

Que c'est beau !!!!!!

 

Savourez ce beau moment litteraire et la pugnacité de cette grande dame politique dont le nom est déjà tout en haut dans l'adoption d'une loi consacrée aux crimes de l'esclavage en France (la loi du 21 mai 2001 publié dans le J. O. R. F. n°119 du 23 mai 2001, page 8175 dite «loi Taubira».)

 

Que j'aime !!!!!

 

 

 


 

 

Halidi Allaoui

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