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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 17:09


A l'issue de son congrès tenu dans le village de Bimbini à Anjouan le dimanche dernier, le PSNRDD (Parti pour le Salut - Rassemblement pour la Démocratie et le Developpement) dont le Secrétaire Général est Antoy Abdou, actuel Secrétaire général du gouvernement de l'Union des Comores, a décidé de "soutenir totalement le candidat Mohamed Djaanfari". En contrepartie, le Député de l'Assemblée de l'Union des Comores, Ancien militaire de l'armée française à la retraite et homme d'affaires, Mohamed Djaanffari s'est engagé à "respecter scrupuleusement la constitution, à coopérer avec le chef de l'Etat  pour rélancer les grands chantiers du developpement et à défendre l'unité nationale et l'intégrité du territoire". En réalité, le PSN-RDD ne fait que réiterer son soutien. En effet, avant le report des éléctions, il avait déjà apporté son soutien à Mohamed Djaanfari.

Le candidat, Mohamed Djaanfari, originaire de la ville de Sima s'était déjà présenté aux élections présidentielles de l'Union de 2006 et avait surpris les analystes politiques en occupant la 2eme place à l'issue des primaires d'Anjouan. Il fait aussi partie des politiciens originaires d'Anjouan à avoir reclamé très tôt une intervention militaire pour résoudre la "crise d'Aanjouan"

Mohamed Djaanfari resterait toujours le grand favori des éléctions si elles se déroulent dans de bonnes conditions (voir ICI)

Halidi (HALIDI-BLOG-COMORES)
30 mai 2008

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30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 13:11
Jeudi 1er mai :
Grande manifestation nationale comorienne partout en France et aux Comores

Après le succès des manifestations à Moroni, Mayotte, la Réunion, Paris, Marseille et Nice, les Comoriens de France ont décidé de faire du 1er mai 2008 la journée de la manifestation de leur colère.

Tous les Comoriens vont manifester, SIMULTANEMENT à : Paris, Marseille, NICE, Lyon, Nantes, Dunkerque, Le Mans, Réunion, Moroni...

  Pour exiger l`extradition du dictateur Mohamed Bacar vers les Comores

  Pour que Mohamed Bacar soit juge pour ses crimes aux Comores

  Contre la départementalisation de l`ile comorienne Mayotte

  Pour la suppression du Visa criminel Balladur, responsable de plus de 6000 victimes martyres dans les eaux comoriennes.

A Paris, la manifestation débutera le jeudi 1er mai à 13h30 Place de la République vers la Place de la Bastille.

Métro : Republique, Lignes 3, 5, 8, 9 et 11

Signataires : CAAC-COMORES, SOS DEMOCRATIE, DIASCOM, Watwania, RAHASHIRI, AFAC, gritac, REVEIL,...

Soutien : Le pcf, La lCR, LES VERTs, Le collectif anticolonial, le cercle frantz fanon, la PLATEforme panafricaine, l’amicale panafricaine...

Mustapha Abdou-Raouf

Pour le CAAC (Collectif des Associations et des Amis des Comores) mail. caac.comores@gmail.com

 

 
 

 

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30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 12:53

« J'avais été victime d'une injustice, pour avoir dit les 4 vérités à mes chefs »

Entretien avec le chef d’état-major : Salimou, un général diplômé mais discret « J’avais été victime d’une injustice, pour avoir dit les 4 vérités à mes chefs »
Moroni, mardi 29 avril 2008 (HZK-Presse) – Depuis 3 mois, les comoriens ont découvert un homme, un militaire qui ne recule devant rien et qui met en jeu sa profession et celle de tous ses collègues pour la libération d'Anjouan. Plus médiatique, il rivalise avec Sambi sur les unes des journaux et à la télévision. En l'espace de quelques mois, le lieutenant-colonel promu général Salimou est devenu populaire et même une idole plus qu'un joueur de football brésilien.

Et pourtant, il n'est pas l'homme public qu'on croit. Un des héros de la libération d'Anjouan, le chef d'Etat-major est très réservé, au point que certains de ses frères d'arme ne le connaissaient pas. Il est si discret que ses amis le qualifient de marginal.
« Des gens et même des frères d'arme pensaient que je n'irais nulle part avec mon attitude de solitaire, mais j'ai toujours cru à mes convictions. Je considérais aussi mon retrait par rapport à la population comme une qualité et non un défaut. Dans tous les cas, mon métier de militaire ne me permet pas d'être partout dans les affaires du village. Cela me met en tous cas à l'abri des manipulations politiques et coutumières », réplique le désormais Général de brigade Salimou.
Ce fils de paysan est né il y a 45 ans dans la ville d'Antsirabé à Madagascar. Envoyé très tôt aux Comores, il fait partie de la première promotion qui ouvre l'école du village de se parents à Dzahadjou dans la région de Hambou au sud de la Grande-Comore. Après le collège à Salimani, le futur général découvre le lycée de la capitale fédérale où il décroche son bac A, trois ans plus tard. Service national oblige, il enseigne l'histoire dans un collège. Une passion qui va le suivre jusqu'à l'université.
Inscrit en première année d'histoire à l'école nationale supérieure de Mvouni, il ne fait qu'une année à cause de l'armée, un métier dont il n'a jamais rêvé. « C'est mon beau-père qui m'a dirigé vers cette profession. Il était dans le service de santé militaire et a eu écho du concours. Il m'a dit qu'il s'agissait d'un concours pour devenir un administrateur dans l'armée. Mais si je savais que j'allais faire l'armée, je n'allais probablement pas m'aventurer à faire ce concours », se souvient encore ce père de 2 enfants.
Malgré sa méconnaissance de l'armée, il sort victorieux du concours qui lui ouvre les portes d'officier. Ironie du sort, il est convoqué dans les services de l'armée comorienne le même jour que le colonel Bacar. « Bacar avait fait un autre concours et moi un autre. On s'est retrouvé au même moment dans les bureaux de l'armée et chacun de nous s'est vu notifié sa destination. Il est parti à Brest et moi à Saint Cyr », explique le général Salimou, le tombeur de Bacar.
L'actuel haut gradé de l'armée comorienne a accédé à l'une des grandes écoles militaires du monde d'où il ressort avec un grade de sous-lieutenant et une maîtrise d'histoire. Avec des débuts difficiles dans cette prestigieuse académie militaire, il termine parmi les meilleurs de sa promotion avant de procéder à l'application à Montpellier dans l'infanterie. De retour au bercail en 1988, il intègre l'école nationale des forces armées et de gendarmerie (ENFAG) en tant que directeur des études.
Depuis cette date, Salimou découvre les dures réalités du métier avec ses hauts et ses bas. Il va parcourir presque tous les services et échelons de l'institution militaire qu'il n'a cessé de servir loyalement depuis vingt ans, par des navettes à la tête des compagnies entre Mutsamudu et Moroni. Ses détracteurs soutiennent « qu'il est rarement présent lors des événements qui secouent l'armée. Donc, il n'est jamais mis à l'épreuve ». Malgré ses multiples fonctions dans la Force armée comorienne (FAC), devenue en 1990 Force Comorienne de Défense (FCD), jusqu'à l'AND créé en 1996, Salimou a su garder son envie pour les études.

Il décroche en 1998, un DEA d'histoire et un diplôme d'Anglais aux Etats-Unis qui lui permettent d'être parmi les plus diplômés de l'armée. Salimou a connu une traversée du désert lors du régime militaire du colonel Azali [1999-2006] où il sera souvent écarté, jusqu'à même écoper d'un blâme. « J'ai été victime d'une injustice. On a voulu se débarrasser de moi parce que j'ai craché les 4 vérités à mes chefs », ajoute-t-il.
L'arrivée de Sambi au pouvoir est d'abord venue le sortir des tiroirs de Kandani. D'abord adjoint, Salimou finit par être nommé chef d'état-major en juillet 2007, en remplacement Du lieutenant-colonel Said Hamza. Avec la libération d'Anjouan le 25 mars dernier, sans aucune perte dans ses rangs, Salimou devient le premier général de l'AND à la tête d'un peu plus de 1000 hommes.

Les mauvaises langues disent que l'effectif de notre armée n'est pas suffisant pour avoir un général. Mais le général soutient que « le grade de général ne répond pas obligatoirement à des considérations militaires. D'autres pays encore plus petits que les Comores comme les Seychelles disposent de généraux. Et pourtant, ils ont des effectifs plus réduits que le notre », réplique le patron de l'armée comorienne.
Entretien realisé par Ahmed Abdallah
Source: Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
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25 avril 2008 5 25 /04 /avril /2008 19:11
SOURCE : ALWATWAN  N° 1057 DU JEUDI 24 AVRIL 2008
   

 

Au moment où l'Union des Comores est en train de célébrer l'Unité nationale retrouvée par la force des armes, il ne faudra pas oublier les intellectuels comoriens qui ont combattu le ''serpent séparatiste'' par les armes de la plume.

Parmi eux,Ahmed Mohamed Chamanga (photo), universitaire installé en France. Au moment où beaucoup de ses pairs avaient fait profil bas pour laisser passer la tempête et que d'autres jetaient de l'huile sur le feu à partir de leur clavier d'ordinateur, Chamanga s'est élevé avec la plus grande énergie contre le séparatisme.

C'est lui qui a écrit ces lignes dans un article émouvant : ''Chers Anjouanais (. ..) , a-t-il écrit dans un texte qui a frappé les esprits, s'il vous plaît, lorsque vous aurez réussi à faire appareiller votre navire et à hisser les voiles, ne m'emmenez pas avec vous ! Laissez-moi couler tranquillement avec mon îlot solitaire. Je vous souhaiterais bon vent. Mais vous ne m'empêcherez quand même pas de croire que ce serait vraiment dommage. Car, je continue à penser (…) que vous vous embarquez vers une destination inconnue et irréfléchie (…)"

Il avait multiplié les prises de positions fournissant ainsi des textes d'analyse pertinents sur la crise d'Anjouan : ''On fait croire aux Anjouanais que la résolution de leur problème de survie passe nécessairement par la coupure du cordon ombilical qui lie leur île à Moroni, en demandant notamment son rattachement à la France. Comment peut-on berner les gens en avançant un argument aussi saugrenu qu'infantile? … Comment peut-on également faire croire qu'un État indépendant d'Anjouan aussi microscopique puisse garantir une vie meilleure et plus prospère pour sa population, quand on sait ce qui s'y passe? " avait-t-il écrit dans un autre texte.

Chamanga s'était dressé, devant la folie générale armée de sa plume, contre ce qu'il a appelé le serpent à sept têtes. Pour lui rendre hommage Al-Watwan publie ici une lettre ouverte qu'il avait alors adressée aux intellectuels d'Anjouan dans ces colonnes.

 

Lettre ouverte aux intellectuels anjouanais*

Que faire du serpent à sept têtes ?

''Messieurs,

Dans mon premier article paru dans Al-Watwan n° 479 du 29/08/97, je m'étais déjà étonné du silence que vous observez face à la crise anjouanaise. Les informations que j'ai reçues par la suite me font penser, sans risque de me tromper, que vous êtes nombreux à ne pas partager la partition de notre pays. Que vous soyez en France, à la Réunion, à Mayotte ou dans les autres îles des Comores ou ailleurs, je dirai même que vous êtes majoritairement hostiles à toute idée séparatiste. Mais, face à la surenchère des séparatistes, je ne comprends toujours pas votre léthargie. Il est un moment où il n'est pas permis de se retrancher dans un mutisme suspect. L'heure est grave. La terreur - puisque c'est ainsi qu'il faut qualifier l'orientation du mouvement sécessionniste qui sévit à Anjouan - s'abat dangereusement sur la population anjouanaise.

Je sais que le pouvoir de Taki, par ses maladresses, son insouciance et ses gabegies intolérables, a facilité la tâche des séparatistes. En effet, pendant que la population se débattait contre les difficultés de la vie et que les fonctionnaires totalisaient plusieurs mois d'arriérés de salaire, le président Taki passait son temps à faire le tour du monde, à coup de plusieurs millions de francs.

Ne mesurant pas l'ampleur de la crise, non seulement il l'a traitée avec arrogance et mépris, mais aussi avec une méthode d'un autre âge : une poignée de gens envoyés sur l'île en catimini, chacun dans son village, avec une serviette pleine d'argent. Ces émissaires n'ont d'ailleurs pas tardé à être démasqués et ont dû prendre la fuite. Par contre, Mohamed Abdou Madi - malin et opportuniste - (ce n'est pas par hasard qu'il a reçu le sobriquet de Moulin), une fois sur place, s'est empressé de retourner sa veste pour devenir le porte-parole des rattachistes, après avoir empoché les trois millions de francs qui lui ont été confiés par le pouvoir. Cette manière de traiter le problème ne marche pas lorsque le peuple, au bout du rouleau, est en état de révolte, et elle ne permet donc pas d'établir la confiance.

Je me demande pourquoi Taki, dès le début de la crise, n'a pas envoyé à Anjouan et à Mohéli une délégation officielle composée de ministres et de notables grands-comoriens, anjouanais et mohéliens pour tenter d'y apporter un début de solution. C'était sans doute la seule voie qu'il fallait retenir. Malheureusement, Taki en a privilégié d'autres qui sont plus contestables : la corruption et la force. Il porte ainsi une lourde responsabilité dans la dégradation du climat sécessionniste. On est d'ailleurs en droit de se demander s'il souhaite sérieusement le dénouement de la crise. On peut aussi s'interroger sur l'utilité de la pléthore de conseillers qui l'entourent.

Les séparatistes, qui étaient marginaux dans l'opinion anjouanaise, mais très actifs sur le terrain, ont su ainsi profiter du mécontentement général pour s'accaparer la direction du mouvement populaire. Ils ne mettront pas beaucoup de temps pour réclamer le rattachement de l'île d'Anjouan à la France, leur vœu de toujours.

Je voudrais d'ailleurs poser une question à ces soi-disant "vrais Anjouanais" : "Pouvez-vous me dire où se trouve le village de Sada-Mpwani?"

Lorsque, à travers les médias du monde entier incrédule, vous - intellectuels anjouanais - avez vu les gens arborer et hisser des drapeaux tricolores partout (plus particulièrement sur le minaret de la grande mosquée de Mutsamudu) mais aussi se maquiller le visage avec la peinture tricolore, vous n'avez pas manqué de vous demander si on n'était pas allé un peu trop loin.

''C'est une stratégie : il faut placer la barre très haut pour paraître en position de force lors d'une éventuelle négociation'', vous ont dit les séparatistes. Selon ces derniers, c'était la seule voie pour se faire entendre et aussi empêcher Taki d'intervenir militairement, car il hésiterait à faire usage de la force contre… la France. C'est du moins ce qu'ils vous ont fait croire. Et vous avez mordu à l'appât. C'est là que vous avez fait, à mon sens, preuve d'une très grande naïveté. Vous avez oublié que les courants indépendantistes ou rattachistes d'Anjouan ne datent pas d'aujourd'hui.

Lorsque la demande de rattachement n'aura pas reçu l'accueil que les séparatistes escomptaient de la part de la France, ils n'hésiteront pas à sortir la deuxième tête de leur serpent venimeux : l'indépendance. ''C'est une stratégie ! Nous savons que cela ne va pas aboutir! D'ailleurs, nous ne le souhaitons pas, mais il faut toujours demander plus pour obtenir le minimum!'' vous ont-ils à nouveau assuré. Encore une fois, vous avez pris leur propos pour argent comptant. Vous ne faites même pas attention aux vomis qu'ils crachent sur l'antenne de la "Radio d'Anjouan" contre le "démon" grand-comorien. Vous semblez ignorer les soutiens qu'ils bénéficient de la part de l'extrême-droite française depuis l'indépendance des Comores.

Il faut reconnaître que les séparatistes sont très forts. Ils ont pu vous faire avaler le fait que tout est "stratégie". Le référendum, cette troisième tête du serpent "séparatisme", entre également dans cette catégorie. Les 99,88 % de "oui" obtenus lors de ce scrutin ont permis à nos stratèges de sortir la quatrième, puis la cinquième tête de notre fameux serpent : la formation d'un gouvernement et la prochaine élection présidentielle de "l'État d'Anjouan" où cet homme providentiel de Foundi Abdallah Ibrahim est naturellement candidat.

Le principal reproche que me font les séparatistes, plus particulièrement ceux du défunt "Collectif Anjouanais de France", c'est de ne pas avoir compris cette notion de "stratégie". C'est vrai que j'ai la tête un peu dure. Aussi, ai-je beaucoup de mal à accepter ce qu'ils veulent me faire ingurgiter, d'autant plus que le principal responsable de ce collectif, du moins celui qui en était le porte-parole, ne m'inspire pas une totale confiance, lui qui connaît à peine l'île d'Anjouan. A-t-il déjà oublié le peu d'intérêt qu'il avait toujours manifesté pour cette île ?

Les séparatistes me font remarquer encore que, ne vivant pas la réalité sur le terrain, je ne peux pas, de toutes les façons, comprendre. Je leur répondrai que je ne suis pas aussi naïf qu'ils le croient. Sur mon ignorance de la vie quotidienne des Anjouanais, je dirai tout simplement que j'ai passé une bonne partie de ma vie dans l'île et je crois avoir suffisamment assimilé la manière de penser de mes "co-insulaires". En outre, je ne me suis jamais coupé de mon pays. Je m'y rends régulièrement, pratiquement tous les ans. Et, contrairement à ceux qui prétendent me donner des leçons, je parcours toute l'île de Ndzuani, en visitant même les coins les plus reculés. Ce qui me permet de me rendre compte de visu dans quel état vit la population anjouanaise en particulier. Par contre, la plupart de ceux qui se disent plus Anjouanais que moi n'ont jamais franchi la rivière de Mutsamudu vers l'ouest et ne sont jamais allés au-delà de l'aéroport de Ouani vers l'Est ; de l'intérieur de l'île, ils ne connaissent que l'hôpital de Hombo. Je voudrais d'ailleurs poser une question à ces soi-disant "vrais Anjouanais" : "Pouvez-vous me dire où se trouve le village de Sada-Mpwani?"

Enfin, je voudrais préciser que ma vie en France me permet d'avoir assez de recul pour pouvoir porter un jugement que j'espère objectif. Je suis d'autant plus sensible et conscient de la misère du peuple que, comme d'autres Comoriens, je me serre la ceinture pour pouvoir venir en aide à ma famille et mes amis restés au pays. À ce titre, j'ai mon mot à dire ! C'est à ce titre également que je refuse la solution que préconisent les sécessionnistes.

''Si vous n'êtes pas d'accord avec notre indépendance, taisez-vous !'' nous disent les séparatistes. De quel droit veulent-ils nous empêcher de donner notre point de vue sur l'avenir de l'île qui ne leur appartient pas plus qu'à nous ? ''Ah, justement ! Parlons de droit ! Où applique-t-on le droit ou la démocratie que vous nous rabâchez en Afrique?'' nous rétorquent-ils. L'argument est fort. Il laisse augurer un bel avenir pour la population anjouanaise.

Comme moi, vous êtes nombreux à avoir reçu des menaces et des chantages sur vos biens et vos familles. Celles-ci ne manquent d'ailleurs pas de vous appeler à la prudence. Comme vous êtes bien élevés, vous écoutez et obéissez. Pendant ce temps, les séparatistes font semer la terreur par leurs milices "embargos" interposées. Ne pensez-vous pas qu'il est temps de rompre votre silence, au lieu de leur laisser le champ libre? Ne croyez-vous pas que la désobéissance est parfois nécessaire?

Souvenez-vous que, dans les contes comoriens, le coq ou le serpent à sept têtes est un monstre redoutable. Il finit par dévorer tout le pays car personne n'ose s'opposer à lui.

Chers amis, qu'attendez-vous pour agir? Que nous soyons tous dévorés par ce monstre de séparatisme? Pensez-vous que les usurpateurs anjouanais, Foundi Abdallah Ibrahim, Mohamed Abdou Madi, Abdallah Halifa, Charcane… et leurs acolytes expatriés soient suffisamment crédibles pour que vous leur accordiez votre confiance? Le passé de ces gens vous est-il encore inconnu ? Vous ont-ils présenté leur projet de développement de l'île?

Au moment où j'écris ces lignes, je viens d'apprendre que Foundi Abdallah Ibrahim vient de sortir la sixième tête de son serpent : après les présidentielles, il compte organiser à nouveau un référendum pour permettre au peuple d'Anjouan de manifester de manière sans équivoque son désir de rattachement à la France, en indépendance-association.

Souvenez-vous que, dans les contes comoriens, le coq ou le serpent à sept têtes est un monstre redoutable. Il finit par dévorer tout le pays car personne n'ose s'opposer à lui. Mais une femme réussit à prendre la fuite et se réfugie dans une grotte. Elle met au monde un garçon qui sera le sauveur. Ce dernier portera le coup fatal au monstre : il ne se relèvera plus. Notre sauveur crèvera son abcès au niveau du gros orteil et ressuscitera les victimes.

Je vous invite, chers amis, à ne pas attendre l'arrivée d'un sauveur providentiel. Car nous avons ici un monstre d'un nouveau type. Il est très résistant. Pour le mettre hors d'état de nuire, il faut nous unir et nous organiser pour sauvegarder notre unité nationale et notre dignité ! Abandonnez donc votre attitude que d'aucuns qualifient de lâche ou d'opportuniste ! Ne jouez pas à cache-cache ! Les tracts, les déclarations ou les résolutions non signés n'ont aucune valeur. Faites-vous connaître ! Ainsi, ensemble, nous démasquerons les traîtres à la nation comorienne ! Ensemble enfin, pour les Comores de demain, agissons avant qu'il ne soit trop tard, en tout cas avant que le monstre ne sorte sa septième tête qui le rend immortel !”

Mohamed Ahmed-Chamanga

*Ce texte date de juillet 1998

NOTRE COMMENTAIRE :

Merci Alwatwan d'avoir pensé à rendre ce vibrant hommage à cet Homme même si pour ce qui est de la fin du séparatisme dans notre pays, il convient d'être prudent et vigilant. Car il le mérite amplement. Chamanga est un Homme d'une simplicité incroyable et très honorable ; un vrai Comorien digne de ce nom. J'ai eu le privilège de le côtoyer pendant la période dite "séparatiste", une période honteuse de notre histoire. C'était un Homme meurtri qui supportait très mal ce qui se passait dans son île..son pays.  Mais c'était aussi un Grand Homme (il l'est toujours !). Il n'avait pas eu peur  de refuser  d'être "un bon anjouanais" alors que c'était à la mode à cette période là - celui qui devait soutenir aveuglement ce qui se passait à Anjouan. Il était fier d'être "un mauvais anjouanais" car il voulait mettre hors d'état de nuire "ce monstre d'un nouveau type qui était très résistant" et qu'il ne pouvait affronter qu'avec sa plume et son clavier, deux armes redoutables.

Pour Chamanga, ces voyous qui avaient pris  en otage Anjouan étaient malhonnêtes quand "ils faisaient croire aux Anjouanais que la résolution de leur problème de survie passait nécessairement par la coupure du cordon ombilical qui lie leur île à Moroni".

Il n'a jamais changé de position ou joué à l'hypocrisie. Il est tout simplement resté lui même en dépit de fortes pressions dont il a fait l'objet.  Je me souviens encore de ces tracts burlesques où on le présentait nu avec certains amis ; Je me souviens encore de ces gens qui menaçaient de l'agresser physiquement car ils ne supportaient pas ses écrits ; Je me souviens encore de ce procès de la honte de mars 1999 dont il avait fait l'objet mais dont en réalité le vrai but était de
museler  tous les Comoriens originaires d'Anjouan qui en France, refusaient de soutenir le "monstre" ; Je me souviens encore qu'il n'avait pas hésité à refuser un poste de Premier Ministre en dépit des pressions familiales et amicales ; Je me souviens encore qu'il avait su résister à toutes les tentatives de récupération politique de notre combat.

CHAMANGA a tout simplement joué le rôle d'un vrai intellectuel, grâce à son intelligence, à son amour pour les Comores et au soutien de certains amis et proches.

Merci cher ami. Surtout ne change pas. Continue à rester toi même !

Halidi (HALIDI-BLOG-COMORES)

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25 avril 2008 5 25 /04 /avril /2008 15:38

MORONI, 25 avr 2008 (AFP) - 11h21

Le ministre de la Justice de l'Union des Comores, Mourad Said Ibrahim, a vivement dénoncé la décision de la France d'accorder l'asile politique à deux proches de Mohamed Bacar, président déchu d'Anjouan (Comores), jugeant que "les dés étaient pipés" dans cette affaire.
"Cette décision est celle de la honte", a déclaré jeudi soir à l'AFP M. Said Ibrahim.
"Je devine que Mohamed Bacar et son frère bénéficieront de ce grand boulevard que leur ouvre l'Etat français (...) les dés sont pipés" dans cette affaire, a-t-il ajouté.
L'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a accordé l'asile politique à deux collaborateurs du colonel Bacar, et l'a refusé à six autres, a annoncé mercredi la préfecture de La Réunion, île française de l'océan Indien.
Cependant, l'Ofpra a jugé que ces six personnes ne pouvaient pas être renvoyées aux Comores en raison de risques de persécutions. Elles ont été assignées à résidence jusqu'à ce qu'un pays tiers accepte de les accueillir, a précisé la préfecture.
L'Ofpra n'a pas encore statué sur la demande de M. Bacar lui-même et des autres hommes qui l'accompagnaient.
"Je lance un appel à ceux qui veulent avoir l'asile en France: il suffira de se rendre à Mayotte avec des armes; un avion Transall de l'armée française vous amène ensuite à La Réunion d'où l'Ofpra vous remet une carte de résident. Et ceux qui ne l'obtiennent pas, on leur trouve un autre pays d'accueil", a ironisé le ministre comorien.
Mohamed Bacar a été renversé fin mars par une opération militaire de l'Union des Comores appuyée par des troupes mandatées par l'Union africaine et soutenue logistiquement par la France.
Il s'était enfui en territoire français, arrivant sur l'île de Mayotte, avant d'être transféré à La Réunion et placé en détention le 5 avril, avec les 22 hommes qui l'accompagnaient.
La Cour d'appel de Saint Denis de la Réunion avait ordonné le 18 avril sa remise en liberté, ainsi que celle de ses hommes. Tous sont assignés à résidence.
Le gouvernement des Comores réclame l'extradition de Bacar, qu'il accuse de "détournements de fonds publics, homicides volontaires, viols, tortures et autres violences contre les habitants d'Anjouan".

© 2008 AFP.

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24 avril 2008 4 24 /04 /avril /2008 23:54

Dans un avis en date du 14 avril 2008 rendu public par la Cimade, en marge de la publication de son rapport 2007, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), chargé de veiller au respect de la déontologie par les autorités chargées d'une mission de sécurité,  a jugé le centre de rétention administrative (CRA) de l'île comorienne de Mayotte sous administration française "d'indigne de la République". Celle ci  avait été saisie en décembre dernier  par deux parlementaires français de l' UMP et le PCF à la suite du naufrage d'une embarcation transportant des comoriens des autres îles qui voulaient se rendre à Mayotte percutée par une vedette de la police aux frontières (Paf). Deux personnes sont mortes et huit disparues.
La Commission a rappelé dans son avis que "la capacité théorique du centre (60 personnes) doit être respectée comme c'est le cas en métropole". Celle ci étant réguliérement dépassée "pour  atteindre 80 à 90 personnes". "Ce nombre peut s'élever à 200, voire exceptionnellement à 220 personnes" lit-on.
La CNDS a aussi saisi l'occasion pour dénoncer "les conditions de vie au centre (qui) portent gravement atteinte à la dignité des mineurs retenus"et les expulsions illégales des des mineurs non expulsables. 
Elle récommande la construction d'un nouveau centre "annoncé depuis 10 ans s'impose dans les plus brefs délais" et exige la fin du placement en rétention d'enfants "conformément à la réglementation française et internationale en vigueur" pour remplacer ceCRA "indigne" "composé de bâtiments vétustes de type Algeco, sans lit" dans lequel des hommes, femmes et enfants sont "allongées sur de pauvres nattes qui recouvrent parfois un sol en béton brut dégradé".

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES) 2008

 

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24 avril 2008 4 24 /04 /avril /2008 23:39
PARIS, 24 avr 2008 (AFP) - 19h56
Le secrétaire d'Etat à l'outre-mer Yves Jégo a souhaité jeudi soir "une action diplomatique ferme de la France vis-à-vis des Comores" pour qu'elle puisse renvoyer dans l'archipel ses ressortissants en situation irrégulière.
"La situation de Mayotte devient extrêmement préoccupante au titre du nombre d'étrangers en situation irrégulière qu'on ne peut pas renvoyer aux Comores parce que le gouvernement des Comores refuse de reprendre ses propres ressortissants", a déclaré M. Jégo à l'AFP.
Le secrétaire d'Etat, qui rencontrera vendredi le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, a jugé "parfaitement inacceptables" les propos du ministre de l'Intérieur des Comores affirmant qu'il n y a "pas de raison que les Anjouanais n'aillent pas à Mayotte car Mayotte était une terre comorienne et qu'elle avait vocation à le redevenir juridiquement".
Selon le président du conseil général de Mayotte, Ahmed Attoumani Douchina (UMP), des dizaines d'Anjouanais arrivent chaque jour à Mayotte par la mer et sont relâchés ensuite par la gendarmerie après un bref séjour au centre de rétention, qui ne dispose que de 60 places.
La France n'est plus en mesure de les reconduire à la frontière et de les renvoyer par avion, la liaison aérienne avec les Comores étant de nouveau interrompue.
"On ne peut pas imaginer que Mayotte soit victime plus longtemps de cette attitude qui n'est pas acceptable de l'Union des Comores, nous sommes aujourd'hui en situation de tension extrême", a déclaré M. Jégo.
La préfecture de Mayotte a été "obligée d'ouvrir un centre de rétention provisoire", a précisé le secrétaire d'Etat, qui a demandé lors de son récent déplacement "qu'on accélère le projet de construction d'un autre centre de rétention" (de 90 places).
La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) a qualifié le centre de rétention "indigne de la République", dans un avis rendu public par la Cimade.
M. Jégo a confirmé que la France était "en train de mobiliser des moyens aériens" contre l'immigration (un hélicoptère) et qu'"un troisième radar doit être installé en juin, çà c'est une garantie".
Le secrétaire d'Etat a par ailleurs indiqué qu'il avait reçu jeudi avec MMe Alliot-Marie une délégation mahoraise au sujet de la départementalisation souhaitée par le conseil général, et qui passe par un référendum local.
"L'Etat sera neutre dans la campagne", leur ont dit les ministres. "Le referendum aura lieu fort probablement au premier semestre de l'année 2009, avant le 18 avril 2009", selon M. Jégo.
"Un groupe de travail va être mis en place" pour une "départementalisation progressive et adaptée", avec "une campagne d'explication sur les avantages et les bouleversements" qu'elle apportera.
"Si les mahorais refusaient la départementalisation, nous apporterions la garantie que Mayotte restera une collectivité nationale importante et qu'elle aura les moyens de son développement", a conclu M. Jégo.

© 2008 AFP.

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24 avril 2008 4 24 /04 /avril /2008 23:27
SOURCE : APA-Moroni (Comores) 24/04/2008

 Un projet de recrutement de magistrats
étrangers dont le projet de loi a été soumis à l'assemblée nationale
par le président comorien, Ahmed Abdallah Sambi, fait polémique dans
l'archipel.

« Le projet de loi relatif au recrutement de magistrats étrangers
est complètement aberrant. Il est actuellement dans un tiroir à
l'assemblée. Nous n'allons jamais l'étudier », a déclaré à APA le
député Ibrahim Soeuf.

Il y a une semaine, le président de l'Union des Comores, Ahmed
Abdallah Sambi, avait appelé, lors d'une cérémonie dédiée à la
libération de l'île d'Anjouan, la population à faire pression sur
les parlementaires pour que le projet de loi du gouvernement portant
recrutement de magistrats étrangers soit adopté.

« Je vous exhorte à interpeller ces élus sur le sujet car le salut
de notre pays passe par l'application d'une justice équitable et
impartiale » avait-il dit.

« Ce projet de loi est une atteinte à notre souveraineté. Après plus
de trente ans d'indépendance, nous ne méritons pas cela », a réagi
l'ancien ambassadeur des Comores en Egypte, Mohamed Ali Dia,
aujourd'hui président du Parti national des Comores (PANACO).

Pour le vice-président de l'assemblée des Comores, Ibrahim Mohamed
Sidi, il s'agit-là « d'une insulte à notre justice ». Et Sidi de se
demander pourquoi le gouvernement comorien veut mettre en doute la
compétence de nos magistrats.

« Notre justice a des problèmes de moyens, non de ressources
humaines », a-t-il ajouté.

Pour Sidi, la justice et le droit « sont le reflet d'une réalité
sociale. Et ces magistrats étrangers ignorent royalement les
réalités comoriennes ».

Le chef de l'Etat comorien a toujours dénoncé la corruption qui
gangrène aujourd'hui l'appareil judiciaire des Comores. Deux hauts
magistrats de la cour d'appel ont été remerciés en janvier dernier
pour « corruption ».

Ils ont été suspectés de connivence avec une entreprise de négoce,
Nicom, qui avait alors des démêlés judiciaires avec la Banque
internationale des Comores (BIC, une filiale de la BNP dont l'Etat
comorien est actionnaire).

« Ces magistrats ont été placés sur écoute. Et on a relevé de
nombreux entretiens téléphoniques entre eux et la partie Nicom »,
avait dit le président Sambi pour motiver sa décision de
licenciement.

La justice a été l'un des principaux thèmes de la campagne
électorale du candidat en mai 2006. Il a toujours dit sa « volonté
d'assainir les mœurs judiciaires » des Comores.

Depuis son arrivée au pouvoir, ses opposants ne cessent, cependant,
de dénoncer l'interférence du pouvoir politique dans le
fonctionnement de la justice.

« Il suffit que la décision d'un juge ne satisfasse pas le pouvoir
pour qu'il soit relevé de ses fonctions », a fustigé un opposant au
régime, citant le cas de deux autres magistrats rayés du tribunal en
janvier 2007.

IM/aft/APA
24-04-2008
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23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 22:16

SON PORTRAIT

 

Nègre dont l’inconscient est plus verrouillé

captant l’esprit surréaliste d’André Breton

Frère aimé et l’ami du message confié au patron du cotre

jonglant avec le phénix et les laminaires

Bouche des malheurs sans bouche

ingurgitant allégrement les mots

Fleuve à grosses lunettes figées

dénudant la négritude

Imagologue de la route de la redoute
                                           chantant « Nocturne d’une nostalgie »
                                           Toi Grand poète, toi Notre fierté

                                              Halidi Allaoui 
                                              extrait de "Cris d'ici et d'ailleurs"


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23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 19:25
     

« Tout sauf l’unité nationale, la tournante et l’autonomie des îles » 
 
Moroni, lundi 21 avril 2008 (HZK-Presse) – Dans un communiqué conjoint signé à Fomboni le 16 avril dernier, les gouvernements des îles autonomes de Ngazidja et de Mwali se déclarent favorables à la proposition du Chef de l’Etat de convoquer une conférence inter-comorienne après l’élection présidentielle d’Anjouan, pour discuter des aménagements constitutionnels à opérer sur le fonctionnement des institutions actuelles.

Le deux chefs des exécutifs insulaires, Mohamed Ali Said de Mwali et Mohamed Abdouloihabi de Ngazidja rejettent en revanche toute initiative qui tendrait « à remettre en cause les principes de l’unité nationale, de la présidence tournante et de l’autonomie des îles » qui, a priori ne peuvent à leurs yeux faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle, comme semblent l’envisager « certains milieux politiques » que les auteurs du communiqué, visiblement « inquiets », se refusent de nommer.

Pour les nouvelles autorités des îles de Mwali et Ngazidja, qui réaffirment « leur volonté de collaborer et de travailler ensemble pour l’unité nationale et le développement socio-économique du pays », la future conférence nationale annoncée par le président Sambi, devra permettre aux différents participants de « discuter de toutes les questions relatives aux incohérences juridiques et au partage des compétences en souffrance », tout en préconisant la réactivation du comité permanent chargé du suivi du transfert desdites compétences. Ce comité n’a pas siégé depuis l’échec en décembre 2006 des négociations entre le gouvernement de l’Union et ceux des îles autonomes, aggravé par la nouvelle crise d’Anjouan de juin 2007.
 
Le communiqué du 16 avril appelle les autorités de l’Union à renouer le dialogue avec les Iles, à travers la tenue régulière de la conférence des présidents et des conseils intergouvernementaux, inaugurés par le président Ahmed Abdallah Sambi au lendemain de son élection à la magistrature suprême en mai 2006.
 
Signé par le directeur de cabinet du président de Mwali chargé de l’action gouvernementale, Ben Cheikh Mzé Cheikh, et le ministre de Ngazidja chargé des relations avec les institutions, Ahmed Said Issilame, le document se réfère à la constitution de l’Union de 2001 et aux lois fondamentales des îles, des acquis qu’ils considèrent comme « le gage de la stabilité politique » retrouvée.
 
El-Had Said Omar
Source: Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

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