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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 15:09

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

  Moroni, mercredi 14 mai 2008 (HZK-Presse)C’est ce mercredi après-midi qu’est attendue à Moroni la délégation ministérielle française, conduite par le secrétaire d’Etat à la Coopération Alain Joyandet, qui sera accompagné par son collègue de l’Outre-mer, Yves Jégo.

 Les deux secrétaires d’Etat auront des discussions à Moroni dès demain jeudi 15 mai, avec la partie comorienne, dans le cadre de la tenue de la première réunion du Groupe de travail à haut niveau (GTHN) dont la création a été décidée lors de l’entretien qu’a eu à Paris le 28 septembre 2007, le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi avec son homologue Nicolas Sarkozy.

 Selon le Quai d’Orsay, le gouvernement français s’en tient à un « commun accord » obtenu avec les Comores de « maintenir le dialogue sur la question de Mayotte dans un cadre strictement bilatéral ». Au menu des discussions franco-comoriennes il existe un certain nombre de questions qui fâchent, notamment celle relative à la participation de Mayotte en tant qu’entité aux jeux des îles de l’Océan indien, ou celle concernant la numérotation téléphonique, suite à l’opposition des Comores à l’attribution d’un indicatif international pour Mayotte, autre que le 269 utilisé pour l’ensemble des 4 îles de l’archipel. Paris espérait rendre dès 2007 cette option « inévitable pour des raisons techniques (passage à des numéros à 10 chiffres, développement de la téléphonie mobile et de l’internet) ».

 Avant de quitter Paris hier mardi, M. Jégo a tenu à préciser l’objectif de cette mission, en déclarant en substance la volonté de Paris d’aller vers « une coopération renforcée » avec les Comores, tout en maintenant une position de « fermeté » sur l’épineuse question de Mayotte.

 C’est en tous cas ce que rapportait hier soir une chaîne de télévision française, qui a interrogé M. Jégo. Pour ce dernier une coopération franco-comorienne renforcée suppose que les deux pays doivent « éviter que bon nombre de Comoriens n'éprouvent le besoin de venir à Mayotte », l’île comorienne restée sous occupation de l’ancienne puissance coloniale, en dépit de la revendication de l’Etat comorien.

 Invité de Canal+, le secrétaire d’Etat ne s’est pas empêché d’évoquer le dossier sensible de ce qu’il appelle « la pression migratoire sur Mayotte », s’agissant des mouvements de population entre Mayotte et ses trois îles sœurs, comme si la France attendait des autorités comoriennes une reconnaissance de fait de ces expulsions massives dénoncées par l’ensemble de la classe politique comorienne et la société civile.

 Or depuis la levée controversée par le gouvernement comorien de l’interdiction du transport de ses ressortissants expulsés de Mayotte, l’on se remet déjà à citer des chiffres, comme d’un résultat de la « fermeté » française de faire appliquer dans l’île cette logique de quotas préalablement fixés depuis Paris des « reconduites aux frontières », qui ont pris une ampleur sans précédent depuis l’instauration en 1994 du visa Balladur exigé à tout comorien désirant se rendre à l’île au lagon.

 « Depuis le 1er mai, nous avons déjà renvoyé 500 personnes », se targue le secrétaire d’Etat, qui rappelle que l’objectif fixé pour l’année dernière était de « 14.000 reconduites », et qu’aujourd'hui l’administration française estime à « plusieurs milliers ceux qui doivent rentrer dans leur pays d'origine [l’Union des Comores, ndlr] » .

 Après un mois d’interdiction formelle d’accueillir ses ressortissant expulsés de Mayotte, le gouvernement comorien est revenu sur sa décision fin avril dernier, en contre partie de l’engagement de la France d’assouplir les procédures de délivrance de ce visa. Une décision qui a suscité une controverse aussi bien à Moroni qu’au sein de la diaspora, notamment à Paris où une manifestation doit se dérouler ce mercredi à 9 heures, devant l’ambassade des Comores.

 El-Had Said Omar
140508/eso/hzkpresse/6h00

 

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 11:53

 

Le Palais des Sultans à Mutsamudu, Ujumbe, s’est écroulé le jeudi dernier, vers deux heures du matin. D’importants dégâts matériels et un blessé grave sont à déplorer. Heureusement, ces dégâts sont limités uniquement au niveau supérieur  du Palais. C’est la toiture qui cède, emportant avec elle la façade latérale droite. Celle-ci a entraîné à son tour la maison d’en face. Sous deux mètres de hauteur, les gravats et les décombres occupent une quinzaine de mètres de longueur. Quatre boutiques et une pharmacie sont privées d’accès. C’est au milieu de ces décombres qu’on a extirpé Saïd Ali Saïd Omar quelques minutes après la catastrophe. Ce sexagénaire se trouvait au premier étage de sa maison quand celle-ci a accompagné le Palais dans son effondrement.


 
De facto, la ruelle qui longe le Palais en direction de la Mosquée de vendredi est restée coupée. De plus, toute la partie supérieure de l’édifice menace de céder. La façade principale, pourtant visiblement intacte, la façade arrière, la deuxième moitié de la façade droite aussi, toutes, peuvent tomber à tout moment. Elles menacent même la mosquée de vendredi. Aussi, aucune mesure de police n’est prise pour protéger les passants ou les habitations avoisinantes. A Mutsamudu, la population est sous le choc. ‘‘C’est en quelque sorte une bibliothèque qui part en feu’’, se désole le maire de la ville. Il n’a pas tort. Ujumbe, 850 m2 repartis à deux niveaux, est un joyau architectural construit sous le règne du Sultan Abdallah 1er (1792-1803). Avec ses poutres en bois, il est célèbre par ses plafonds en coffre, sa calligraphie arabo-islamique rouge et noire et les moucharabiehs qui ornent ses fenêtres.

 

 Palais royal jusqu’à la fin du Sultanat en 1912, Ujumbe a vu défiler l’essentiel de l’histoire politique de Ndzuani voire de tout l’archipel : c’est dans ce palais que le Sultan Salim reconnaît la présence française à Mayotte en 1846 ; c’est également là qu’Abdallah III est contraint de signer l’accord de protectorat de son Île avec la France en 1887. Durant tout le XXème siècle, Ujumbe servira à tout. Pêle-mêle, il a été siège du Canton, dispensaire, école primaire publique, bureau du cadi, école privée, dojo, musée, salle de répétition théâtrale.

 Inscription à l’Unesco

 Il a même servi de prison sous le séparatisme : les éléments de l’Armée nationale du développement capturés lors du débarquement de 1997 y ont passé quelques jours.

Aujourd’hui, Ujumbe héberge une pharmacie  et deux petits commerces. L’effondrement du niveau supérieur du  palais royal relance le débat sur la préservation et la conservation du patrimoine culturel de ce pays. La catastrophe du jeudi dernier n’est pas une surprise. Selon Houmadi Halifa,chercheur en archéologie au Cndrs- Ndzuani, ‘‘la sonnette d’alarme avait été tirée dès 2004’’. Conscient des menaces qui pèsent sur le patrimoine culturel comorien, Msaanda, une association comorienne basée en France, se mobilise pour l’inscription de la vielle ville de Mutsamudu sur le patrimoine mondial de l’Unesco. Le palais est le premier édifice que Msaanda projette de sauver. Afin de soutenir cette demande, une étude est menée par Pierre Blondin, un architecte urbaniste lillois. Le rapport, adressé à l’Unesco et aux autorités comoriennes, décrit l’état catastrophique du palais. Des mesures urgentes de conservation s’imposent. Mais rien ne sera fait. Plus étonnant encore, Ujumbe est resté un palais royal abandonné. Personne ne s’occupe de l’entretien de ce bâtiment vieux de deux siècles et demi : ni le gouvernement fédéral, ni celui de Ndzuani, ni même la municipalité. Pourtant, ‘‘chaque jour nous voyions les poutres de la toiture céder une à une’’, fait remarquer une dame qui tient un commerce au rez de-chaussée. Saïd Mansoib, voisin du palais et proche parent du seul blessé de ce triste évènement, est très remonté.

 ‘‘J’accuse Shama Sha Ounono de l’état de délabrement d’Ujumbe’’, réagit-t-il. Shama Sha Ounono est une association de promotion de la santé qui a son siège au rez-de-chaussée du palais.

 Un pan de notre histoire qui disparaît

 

 Il y a ouvert une pharmacie et a mis en location deux petites chambres. Il ajoute : ‘‘J’ai dit aux responsables de l’association de prendre les recettes de leurs activités et de les allouer à l’entretien du bâtiment. Il y avait 920 poutres à remplacer. On ne m’a pas écouté’’. A l’association, on s’en défend. ‘‘Il faut beaucoup de moyens pour entretenir un tel ouvrage’’,avance Salim Djaha. ‘‘Cela fait longtemps que le Palais se porte mal, poursuit-il. Nous avons alerté les autorités qu’Ujumbé finira par tomber. Nous n’avons jamais reçu de subvention de la part des pouvoirs publics. D’ailleurs, nous avons dû, nous-même, aménager le rez-dechaussée lorsque nous voulions ouvrir la pharmacie’’. Localement, seule la Jeune chambre internationale Mutsamudu semble avoir essayé de faire quelque chose pour sauver Ujumbe. Imrane Miftahou, ex-président de cette association, en est convaincu. L’année dernière, elle a organisé une soirée de levée de fond avec comme objectif de gagner un million de francs afin de financer l’édification d’un échafaud de soutien de la toiture. Mais l’opération n’avait pas rapporté grande chose. Aujourd’hui, la population se rend compte de la gravité de la situation. ‘‘Si on ne parvient pas à restaurer ce palais, ce sera une partie importante de notre histoire qui disparaîtra’’, conclut Djounaïd Abdou, un enseignant d’Histoire Géographie.


 
SOURCE : Anzaouir Ben Alioiou

Al-watwan N° 1068 du 12 mai 2008

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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 09:14

C'est officiel maintenant. Le decret du Président de l'Union des Comores est publié hier à Moroni. Les élections tendant à élire le chef de l'exécutif d'Anjouan seront organisées les 15 et 29 juin( au cas où aucun candidat ne sera élu dès le 1er tour).  

La campagne électorale débutera le 30 mai et sera close le 13 juin 2008 pour le 1er tour et du 18 au 27 juin 2008 pour le second tour.

A titre de rappel, il y aura 5 candidats effectifs  qui se présenteront à ces élections.  Il s'agit de :

Bacari Abdou ( Député de l'Assemblée de l'île, originaire de Mutsamudu)
Bastoine Soulaimane (Magistrat et ancien Président  de la commission d’homologation des élections présidentielles de 2002, originaire de Ouani)
 Mohamed Djanffari (Député de l'Union, retraité de l'armée française, Homme d'affaires et candidat malheureux aux dernières élections présidentielles de l'Union, originaire de Sima)
Moussa Toybou (Ancien Ministre de l'époque Djohar, originaire de Ongojou - Gnoumakelé. Il serait le candidat soutenu par le Président de l'Union des Comores, Monsieur Sambi)
Sondi Abdoullatuf (Entrepreneur, originaire de Domoni)

Selon certains analystes politiques, tout se jouera entre les candidats Mohamed Djanffari et Moussa Toybou.

En vérité,  nous risquons d'assister à Anjouan à un véritable affrontement politico-électoral entre Mohamed Djanffari et le Président de l'Union des Comores, Monsieur Sambi par Moussa Toybou interposé. D'ailleurs ce combat est déjà engagé avant l'heure (voir ICI). Car avec tout le respect que nous  devons à Moussa Toybou, nous ne pensons pas un seul instant qu'il a le gabarit politique et populaire de s'y opposer à son adversaire. Et croyez  moi quand j'affirme que je m'éfforce juste de rester objectif ne serait ce qu'un petit peu. 

L'année dernière, le premier était déjà considéré par les analystes politiques comme étant le favori (voir ICI).

 Est ce toujours le cas compte tenu du contexte actuel ? That is the question. Nous espérons qu'on  laissera surtout les Comoriens résidant à Anjouan choisir librement et proprement leur chef de l'exécutif et ce dans l'interêt de tous !

HALIDI-BLOG-COMORES

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8 mai 2008 4 08 /05 /mai /2008 19:02
 
 
 

APA-Moroni (Comores) Le Comité de soutien de Mohamed Djanfari, l’un des cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle à Anjouan, a accusé dimanche le président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, de vouloir influencer le vote des Anjouanais.

Dans une lettre ouverte publiée à Moroni le 3 mai, le Comité de soutien fustige l’attitude du président des Comores qui a pris "fait et cause" pour Moussa Toyb.

«Nous assistons ces derniers jours à Anjouan au début d’une campagne de violation de la démocratie. Cela est d’autant plus inquiétant qu’elle est menée par celui la même qui nous promettait des élections libres et démocratiques » lit-on dans la lettre.

Dans son dernier passage sur l’île, le président Sambi mettait en garde tout Anjouanais qui voudrait s’opposer à ses choix politiques.

«Je n’ai pas libéré l’île pour laisser quiconque faire ce qu’il veut à Anjouan »* avait-il déclaré, faisant allusion à certains actes administratifs du président intérimaire, Lailizamane Abdou Cheik.

Les partisans du candidat Mohamed Djafari dénoncent aussi « une campagne d’intimidation contre ceux qui soutiendraient un autre candidat que celui qu’il a décidé de porter à bout de bras ».

SOURCE : APA NEWS 04/05/2008



NOTRE ANNOTATION :


*Selon le journal Alwatwan (n° 1065 du 07 mai 2008 page 3), le président Sambi aurait tenu les propos suivant " je n'ai pas libéré Anjouan pour laisser quiconque foutre la m... et faire ce qu'il veut". Pour des proches du président,  le souci de celui ci est d'éviter que l'île "ne rétombe pas dans les errements du passé".

Quant à la date de l'élection présidentielle, elle n'est toujours pas officielle. Selon le calendrier convenu entre les différentes parties prenantes, elle devrait normalement avoir lieu les 15 et 22 juin 2008 pour les deux tours du scrutin. Mais on prête au Président Sambi de chercher à racourcir ces délais. "Il veut que le premier tour ait lieu le 8 juin" selon une source parlementaire citée par Alwatwan.

HALIDI-BLOG-COMORES




 
 
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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 09:26

Avis de décès (mercredi 07 mai2008)


Les familles soroda et Chaharane ont la douleur de vous faire part du décès de :

 

Monsieur Chaharane Said Ali

Ancien ministre et ancien ambassadeur des Comores à Madagascar

Survenu  ce matin à l’âge de 69 ans.

Les funérailles auront lieu ce même jour  dans son village natale, Ongojou (Nioumakélé ) à Anjouan.

Priez pour le repos de son âme.



Notre commentaire :

C'est avec grande tristesse que je viens d'apprendre le décès d'un Homme pour qui j'avais beaucoup d'estime. J'ai eu l'occasion de le voir pour la dernière fois allongé sur son lit d'hôpital à Sarcelles, le dimanche 6 avril dernier accompagné de son fils chaher, un de mes grands amis  et d'un ami commun.

Monsieur Chaharane, "mon ami"( c'est comme cela qu'il aimait m'appeler), que j'ai connu tout petit à la coulée de laves, un quartier de Moroni où j'ai passé une grande partie de mon enfance, était resté ce jour là fidèle à lui même en dépit de la maladie incurable qui le detruisait en douceur et il en était conscient : un homme philosophe qui avait le sens de l'humour et aimait beaucoup les Comores. Ce qui nous avait permis de passer un agréable après midi avec lui et d'oublier à ce moment là que ses jours étaient comptés.

Ce jour là, il nous avait beaucoup parlé de notre pays natal, de son militantisme et des politiciens comoriens. Il avait aussi commenté  la manifestation des Comoriens de Paris du 30 mars 2008, l'intervention militaire à Anjouan et la fuite de Mohamed Bacar.

Mais de tout cela,  je me souviendrai toujours et surtout des propos philosophiques  qu'il nous avait tenus ce jour là avec le sourire et une serenité incroyable : "mes enfants, sachez une chose  : la vie n'est pas et ne sera jamais l'amie de l'homme. Il faut s'en méfier. La preuve ? regardez moi. (...) Mais en refléchissant un peu je me dis que finalement je suis bien.  En réalité, ce ne sont pas les soins médicaux et palliatifs qui attenuent mes douleurs et souffrances mais mes pensées. En effet, j'oublie mes souffrances à chaque fois que  je pense par exemple à mes parents, ou à tous ces malades qui sont aux  Comores". A méditer.

Que votre âme répose en paix !

Je présente mes sincères condoléances à toute la famille du defunt et en particulier à mes amis : Chaher, Agnes, Charkane, Chamsia et Naoil

Je pense fortement à vous tous à un moment aussi difficile de votre vie et bon courage.

Halidi (HALIDI-BLOG-COMORES)


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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 22:30

L'ancien Premier ministre socialiste, Laurent Fabius, invité de RFO et France O a émis ce soir des reserves sur le changement institutionnel concernant "la collectivité départementale de Mayotte", qui pourrait devenir "un département d'outre-mer", en cas de oui au référendum de mars ou avril 2009.

A la question précise sur le changement du statut de Mayotte, il a répondu ceci : "Je suis assez interrogatif. Si la question posée est : voulez vous devenir un département, la réponse sera à 95% oui. Pourquoi? Parce que les engagements pris sur le terrain social n'ont pas été tenus. Admettons que Mayotte devienne un département. Ce qu'attendent les Mahorais, c'est qu'ils aient exactement les mêmes droits qu'en métropole, est ce que ça va être le cas ? (...). Je ne voudrais pas que les gens soient déçus une fois de plus".

HALIDI-BLOG-COMORES
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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 12:49

UN PRÉSIDENT QUI NE PROTEGE PAS SON PEUPLE, ÇA S'APPELLE UNE TRAHISON


Par l'AFAC

ASSOCIATION FRANCAISE DES AMIS DES COMORES
7, Rue du Maréchal de Lattre de TASSIGNY
92110 CLICHY LA GARENNE
TEL : 06.27.49.85.66 / 06.62.56.11.39
Mail : afaccomores@yahoo.fr


AHMED de Paris, Idris MOHAMED de Moroni et les autres patriotes ont raison de dénoncer SAMBI, et de dire qu'il a trahi. En effet, le président de la République a failli à sa mission 1ère qui consiste à défendre son peuple et ses frontières : En acceptant de recueillir les comoriens expulsés de Mayotte, le chef de l'Etat n'a défendu ni le peuple ni les frontières étatiques. Il a également trahi car il ne s'est même pas donné la peine d'expliquer aux comoriens, les raisons de son spectaculaire revirement, au grand bonheur de l'impérialisme français. Son mutisme total depuis le voyage de la mission française à Moroni est une injure, une offense au peuple comorien. SAMBI oublie qu'il doit rendre compte de son action au peuple par le biais de sa représentation nationale. Sambi et son groupuscule d' ''amis d'enfance", se permettent de prendre des décisions qui engagent la nation toute entière, sans aucune consultation des élus du peuple. Il l'a fait au moment du débarquement, il continue à le faire aujourd'hui. Tout se passe comme si le gouvernement de tout un pays se limite à une famille, même pas à un parti politique. Il s'agit d'une dérive oligarchique grave, qui dépasse de loin l'époque des mercenaires. La démocratie suppose l'application de règles claires, préétablies. La politique étrangère des Comores ne doit pas se décider au salon de messieurs DJAFFAR, DOSSAR, ni même SAMBI. Elle doit se décider à Moroni et au PALAIS DU PEUPLE. Après les nominations de complaisance, (pour ne pas dire familiales) aux postes politiques suprêmes, alors même que ses nominés ont joué un rôle prépondérant pendant les années noires du séparatisme. Sambi prend des allures d'un apprenti monarque, et là aussi, il se rend coupable d'une trahison qui, à nos yeux, sera tôt ou tard, sévèrement jugé par le peuple. Le peuple comorien n'est pas naïf, il a les yeux grands ouverts contrairement à ce que l'on peut penser. Sambi sera très prochainement désavoué et ce désaveu verra le jour à Anjouan, l'île la plus meurtrie par les comportements criminels de l'impérialiste français et de ses acolytes. C'est à Anjouan que se déroulera dans quelques semaines la 1ère élection de l'après Bacar, une invitation aux urnes, qui est le symbole d'une unité retrouvée dans l'île. Malheureusement, Sambi n'a pas su tirer profit de cette atmosphère pour rassurer les Anjouanais et encore moins les comoriens, signe révélateur d'une TRAHISON EN GESTATION.

Fait à Paris, le 05 MAI 2008
Secrétariat du bureau exécutif de l'AFAC
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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 12:40

Comores: Tollé à Moroni après l'expulsion de Comoriens de Mayotte

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5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 23:31

INTERVIEW : Enfin ! Madame SITTOU RAGHADAT, Ancienne  Ministre des Comores, sort de son silence

 

. « L’unité de notre pays est naturelle et ancestrale. Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire ce n’est pas l’ancienne puissance colonisatrice qui l’a faite.»

 
Beaucoup de gens se posaient des questions sur le silence de Madame Sittou Raghadat  Mohamed, Ancienne Ministre des Comores,  depuis l’intervention militaire de l’AND et de ses alliés à Anjouan. Ça y est. C’est fini. Dans cette interview qu’elle vient de nous accorder, elle  fait part de ses points de vue sur  plusieurs sujets  d’actualité (l’intervention militaire d’Anjouan, la question de Mayotte, la révision constitutionnelle…)

 

HALIDI-BLOG-COMORES (HBC) : Avec l’intervention militaire à Anjouan, Peut-on parler de la fin du séparatisme dans notre pays ?

 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED (SRM) -
A mon avis, c'est la fin d'une grosse bataille mais beaucoup reste à faire.  Après l’euphorie de la « libération d’Anjouan » Nous devons nous attaquer aux vrais facteurs de la crise si nous voulons vraiment une solution pérenne. A titre d’exemple, il faut très rapidement mettre en place une réelle politique volontariste de la lutte contre la pauvreté, favoriser  la circulation inter insulaire des comoriens et concrétiser une vraie autonomie des îles.  Ce qui importe à mes yeux est la pratique et non la théorie.


HBC : On parle d’une révision constitutionnelle, est ce que le problème comorien est d’ordre constitutionnel ?


SRM
 : J’ai toujours combattu  la constitution et le système institutionnel actuels. Car ils ont entre autres officialisé le séparatisme. Néanmoins, même si des retouches constitutionnelles me paraissent  dans l’immédiat indispensables, je continue   à penser qu’il  est temps de finir  avec cette incrimination  répétitive  de nos institutions en général et de la constitution en particulier, et de se préoccuper de vrais fléaux de notre pays notamment la lutte contre la pauvreté. Le débat sur la crise qui ronge notre pays ne doit pas se focaliser sur les institutions.  Arrêtons d’apporter à chaque fois de fausses solutions à cette crise. Pour moi, le problème  comorien est surtout  d’ordre économique, social et éducatif. Or à chaque fois,  les solutions préconisées sont institutionnelles et politiques.   Chose que je n’arrive pas à comprendre.  

Comme je l’ai déjà souligné, il faut en réalité  la mise en œuvre d’une politique  volontariste de lutte contre la pauvreté. De plus, il y a un manque de cohésion sociale. Nous devons revoir, en effet, notre façon de faire, notre mode de vie, certains de nos mœurs et coutumes. Il faut,  d’une part, miser sur une éducation et une sensibilisation de la population pour un changement des comportements  et mentalités et, d’autre part, faire en sorte que les comoriens se fréquentent. Ces fréquentations ne doivent surtout pas être artificielles comme c’est le cas actuellement.  Il est par exemple anormal qu’on ne retrouve toujours pas  des fonctionnaires de  l’Etat originaires de NGAZIDJA à MWALI et  à NDZUWANI.  Il faut  élaborer des lois contraignantes  si cela s’avère nécessaire  pour appuyer et faciliter la cohésion sociale des comoriens.  A titre d’illustration, il est inacceptable qu’un grand mariage célébré dans une île ou dans un village n’ait pas la même valeur dans une autre île ou un dans autre village.  Il est aussi indispensable  d’enseigner dans nos écoles, l’histoire et la culture de notre pays à nos enfants. L’éducation civique,  notre histoire et notre culture doivent  occuper une place importante dans nos programmes scolaires.

 Enfin, je pense que les éventuelles retouches constitutionnelles ne doivent pas porter atteinte au  principe de la tournante. Car en vérité c’est après le tour du Président  de l’Union des Comores originaire de MWALI que l’on doit  faire le bilan et tirer les conséquences du système institutionnel actuel même si je continue à croire que celui- ci est très dangereux et inapproprié chez nous.


HBC : Quelle forme juridique étatique sera viable dans notre pays : Etat unitaire, Confédéralisme, Fédéralisme… ?

 
SRM - Les constitutionalistes  définissent  l’Etat unitaire comme étant « celui dans lequel une volonté  politique unique s’impose à l’ensemble des citoyens, lesquels sont par conséquent soumis aux mêmes lois en tous domaines ».

Je pense que c’est exactement ce qu’il faut chez nous. Il est aberrant de voir un petit pays comme le notre avec plusieurs constitutions, assemblées législatives et que sais-je encore.

 Mais, personnellement,  la qualification de la forme juridique de notre Etat m’importe peu. Ce qui m’intéresse c’est ce qu’on met dedans.  Je continue, en effet, à croire – je l’avais déjà dit en 1997 dans l’émission de radio Comores « Mjumbi » - que le Comorien moyen ne maîtrise pas la subtilité des concepts juridiques de confédération, État unitaire, Fédération... ce qui compte pour lui, c'est vivre mieux et libre. Tant que la crise économique ne sera pas résolue, l'unité et la stabilité des Comores resteront fragiles. Et toutes les  réformes institutionnelles n’apporteront rien.

Il nous faut un système étatique, peu importe son appellation, approprié au contexte actuel, pour préserver l'unité et l'intégrité des Comores, lutter contre le chauvinisme et permettre l’autonomie  des régions et non des îles. Tous les citoyens comoriens doivent être soumis aux mêmes lois en tous domaines. C’est la raison pour laquelle nous réfutons toute idée d'une assemblée législative ou d'une constitution dans chaque île.  Celui-ci doit être adapté à nos réalités locales. Autrement dit, nous devons éviter tout mimétisme institutionnel à l’aveuglette. Ce système doit aussi conserver le principe de la tournante.

Je pense qu’il faut surtout éviter tout système juridique qui légitimera cette fausse idée selon laquelle les Comores unies sont  une fabrication artificielle de l’ancienne puissance colonisatrice.

A noter aussi que  toute forme étatique ne peut pas être viable si les comoriens ne s'asseyent  pas ensemble pour  se poser  avec sincérité la question suivante : Pourquoi  sommes nous arrivés là aujourd’hui ?

HBC : Que pensez-vous de la sécession d’Anjouan ?

 
SRM  - Certaines personnes ont trompé la population d’Anjouan.  Elles ont exploité  à des fins  personnelles  des revendications légitimes  d’une population désespérée et désabusée.

 Je ne crois pas un seul instant que la population anjouanaise voulait ou  veut réellement se séparer des autres comoriens. Mais pour éviter  l’extrémisme, il faut, comme je l’ai déjà souligné, lutter contre la pauvreté et la mauvaise gestion du pays et  faire en sorte qu’il y ait une réelle cohésion sociale des comoriens. Quand on a faim, on perd,  dès fois, ses repères et on a tendance à se faire manipuler facilement.

Aucune île ne pourra s’auto suffire. Après 11 ans de crise, le constat est là : nos îles se sont appauvries davantage et Anjouan en particulier.  


HBC : pensez-vous que le problème de Mayotte  a eu une influence sur la crise actuelle de notre pays ?


 
SRM
  - Bien sur. Tant que le problème de Mayotte ne sera pas réglé il y aura toujours une instabilité dans notre pays. La crise « d’Anjouan » est aussi une conséquence logique du problème épineux de Mayotte.

HBC : souhaitez-vous le retour de Mayotte dans le giron Comorien ?

 
SRM
  - C’est plutôt une question de devoir et non de souhait.
Les Comores sont un  pays composé de quatre îles ayant proclamé son indépendance le 6 juillet 1975. Je suis très attachée à son unicité et à son intégrité territoriale.

 Mayotte est une partie intégrante des Comores. Nous sommes un  seul  et  même peuple ayant en commun  la même langue, la même religion, la même culture, le  même  mode de vie, la même civilisation…même si le comorien,  de nature,  a tendance à faire passer le patriotisme insulaire, régional ou villageois avant l’intérêt national. L’unité de notre pays est naturelle et ancestrale. Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire ce n’est pas l’ancienne puissance colonisatrice  qui l’a faite. Nous avons le devoir de nous opposer à la spoliation d’une partie de notre terre  ancestrale  par qui que ce soit. C’est entre autres  ce que nous  devons enseigner à nos enfants  dans les écoles.

 
HBC - Croyez-vous que c’est possible un jour ?

 
SRM -
 Bien sur que oui. Il faut juste que nos gouvernants favorisent  ce retour en développant les trois autres  îles et en améliorant la situation vitale des comoriens. Car, en réalité,  les mahorais sont "français" comme beaucoup de comoriens des autres îles uniquement pour avoir une vie meilleure mais dans leur chair, leur sang,  leur foi et leur conscience, ils sont et resteront Comoriens.

 HBC - Que reste-t-il des Comores à Mayotte après 33 ans de séparation administrative ?

 
SRM
  - Je me pose plutôt la question suivante : qu’est ce qui manquerait des Comores à Mayotte ?  
Pour moi, tout ce qui est profond  est toujours là : l’histoire, la géographie, la couleur, la langue, la religion, les noms, les mœurs  et coutumes…

Les années de colonisation n'y ont  apporté que des changements artificiels.  Le comorien reste et restera comorien peu importe son île d’origine.

 HBC - Que pensez-vous de l’indépendance des Comores ?


SRM
  - C'est une bonne chose et il fallait devenir indépendant quelque soit le prix à payer. Mais c’est à  nous de bien ou mal gérer cette indépendance.

 Nous sommes pauvres certes, mais la pauvreté n'est pas une honte. Je préfère mourir pauvre que  vivre heureuse sous la domination. De plus, l’indépendance nous a beaucoup apporté contrairement à ce qu’on attend ici ou là.  


HBC - Revenons maintenant à l’intervention militaire à Anjouan. Qu’est ce que vous en pensez ?

 
SRM
  - Ma position sur l’intervention militaire à Anjouan a toujours été claire. Je vous renvoie à mon  point de vue  intitulé « Crise anjouanaise : mettons fin à l’hypocrisie » publié dans le journal Alwatwan n°1014 du 19 au 25 octobre 2007 et dans plusieurs blogs comoriens le 19 octobre 2008 notamment le votre (Pour voir le point de vue cliquez ICI).

J’avais notamment dit ceci : « J’ai du mal à comprendre que, malgré le drame que vit la population anjouanaise (Fonctionnaires licenciés depuis plus de 8 mois, Bacheliers sacrifiés depuis des années. Droits humains bafoués, emprisonnements et tortures fréquents, fuite vers Mayotte avec les conséquences que l’on connaît, fuite vers Mohéli et Ngazidja et subir toute sortes d’humiliations,) l’on puisse hésiter pour un débarquement militaire afin de régler définitivement cette crise qui reste un danger permanent de l’existence de notre pays sous prétexte que la « guerre » est dangereuse et va tuer des innocents. Trop c’est trop. (…) N’ayons pas peur des mots et arrêtons l’hypocrisie. S’il faut intervenir militairement pour régler la crise d’Anjouan qui n’est pas en réalité un problème anjouanais mais comorien, il faut le faire sans état d’âme. C’est un moindre mal par rapport au drame que vivent quotidiennement les Comoriens d’Anjouan. C’est un moindre mal par rapport à la crise économique, social et politique que connaît notre cher pays depuis la naissance de cette crise.  Le temps du balbutiement est révolu ! »

 Donc aujourd’hui, je me réjouis naturellement de cette intervention militaire. Et  je félicite le Président de l’Union des Comores et le chef d’Etat major de l’AND d’avoir assumé avec brio leurs responsabilités. Il était temps !

 Je salue aussi la bravoure et le patriotisme dont ont fait preuve les militaires de l’AND et les militaires  des pays africains  qui nous ont aidés à  réaliser cette opération dans de bonnes conditions. Je crois à cet adage qui dit : « quand on veut on peut ».

 
HBC - Pourquoi la communauté internationale a-t-elle attendu 11 ans pour intervenir militairement à Anjouan ?

SRM  - Il fallait juste des hommes comoriens et des nations africaines  qui étaient à même de faire preuve de volontarisme et  de fermeté pour régler  la crise. A un moment donné, j’avais le sentiment que les négociations diplomatiques tournaient au ridicule.

 
HBC-  Pour finir, qu’est ce que vous pensez de la fuite de Mohamed Bacar ?


 
SRM
  - Il va de soi que je n’arrive pas à comprendre comment Mohamed Bacar et consorts ont pu fuir. Quand on connait géographiquement  Anjouan et la région d’Ouani, en particulier, on est en droit de se demander comment ces gens là ont pu rejoindre facilement Mayotte par mer. Cette fuite a vicié l’opération.


Pour voir une autre interview de Madame Sittou Raghadat Mohamed, cliquez ICI 

HALIDI-BLOG-COMORES /
05 mai 2008

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4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 23:05
Au moins 1500 personnes ont participé à la manifestation comorienne organisée le 1er mai dernier à Paris (Voir l'annonce en cliquant ICI)

Ci-dessous quelques photos de cette grande manifestation :















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