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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

5 juin 2008 4 05 /06 /juin /2008 09:07
SOURCE : SAINT-DENIS-DE-LA REUNION, 5 juin 2008 (AFP) - 9h16
Le colonel Bacar, ex-président d'Anjouan, condamné à 3 mois de prison avec sursis .
Le colonel Mohammed Bacar, président déchu de l'île comorienne d'Anjouan et les hommes de sa garde rapprochée, ont été condamnés jeudi à trois mois de prison avec sursis par la cour d'appel de la Réunion pour importation d'armes, a-t-on appris de source judiciaire.

Le 29 mars dernier, le tribunal correctionnel de Saint-Denis avait annulé pour vice de forme la procédure engagée contre le colonel Bacar et les 22 hommes (voir ICI) qui l'avaient accompagné dans sa fuite à Mayotte puis à la Réunion. Ils étaient poursuivis pour entrée irrégulière en France, détention, transport et importation d'armes. Le parquet avait fait appel de cette décision.
La cour d'appel a relaxé le colonel Bacar et ses hommes pour entrée irrégulière à Mayotte, invoquant des dispositions de la Convention de Genève. En revanche, tous ont été condamnés pour être entrés à Mayotte en possession d'armes, certains pour importation, d'autres pour détention. La cour a suivi les réquisitions de l'avocat général Michel Baud qui avait requis une peine de 3 mois avec sursis à l'encontre de chacun des prévenus.
Les avocats de la défense avaient plaidé la relaxe estimant que les armes qu'ils transportaient étaient destinées à assurer leur protection pendant leur fuite d'Anjouan et qu'ils les avaient remises à la gendarmerie dès leur arrivée à Mayotte.

Le 6 avril dernier, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a rejeté une demande d'asile en France du colonel Bacar tout en excluant son renvoi aux Comores en raison des risques de persécution (Voir ICI).
Depuis leur arrivée à la Réunion dans un avion de l'armée de l'air française, le 28 mars dernier, le colonel Bacar et ses hommes sont assignés à résidence dans une base militaire. La cour d'appel doit examiner jeudi une demande d'extradition déposée par l'Union des Comores, représentée par Me Jacques Vergès.
Mohamed Bacar, président d'Anjouan depuis mars 2002 mais dont la réélection en juin 2007 avait été jugée illégale par l'Union des Comores et l'Union africaine (UA) a été renversé fin mars par une opération militaire baptisée "Démocratie aux Comores" conduite par l'armée comorienne et des troupes mandatées par l'UA.



© 2008 AFP.
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4 juin 2008 3 04 /06 /juin /2008 21:08

Vous trouverez ci-dessous le communiqué de presse de la Communauté comorienne de Marseille que nous avons reçu hier (03 juin 2008) suite à la nomination récente  par le Président de l’Union des Comores  de Monsieur Stéphane SALORD, ancien attaché parlementaire du député UDF Christian Kert et ancien  adjoint au maire UMP d'Aix-en-Provence  au poste de Consul honoraire des Comores à MARSEILLE. il serait actuellement membre du MODEM de François BAYROU.

 

Monsieur SALORD est  enseignant à l'Institut d'études politiques (IEP) d'Aix-en-Provence.


 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 
C’est avec stupéfaction et colère que nous accueillons la décision des autorités comoriennes de nommer un consul honoraire non comorien et membre du parti majoritaire français ; l’UMP.

 

La mise en place d’un consulat général à Marseille est une vielle revendication de la diaspora comorienne. Nous souhaitons en effet qu’une représentation consulaire permette de soulager les comoriens dans leurs démarches administratives en leur évitant notamment de se rendre à Paris. Or ce qui est en passe de voir le jour à Marseille, non seulement ne répond en rien aux besoins de la communauté comorienne de Marseille, mais qui plus est, cela ridiculise tous les comoriens de la ville.

 

En effet, comment imaginer, que dans une ville qui compte plus de 70.000 originaires des Comores, les autorités ne soient pas capable de nommer autre chose qu’un consul honoraire ? Comment interpréter que le premier représentant consulaire des Comores dans une ville emblématique comme Marseille soit un français proche du pouvoir français en place ? Peut-on accepter qu’un élu de l’UMP ait à statuer sur les situations individuelles d’état civil des comoriens de France au moment où autant de nos compatriotes sont refoulés de Mayotte et où l’UMP est entré dans une logique de quotas face à l’immigration clandestine ? Cela est d’autant plus étonnant qu’il nous avait semblé que le président de l’Union des Comores souhaitait marquer son indépendance par rapport à la France et qu’il a été démontré aux autorités comoriennes, par différents structures de la diaspora, que la mise en place d’un consulat général à Marseille ne lui coûterait absolument rien. 

 

Doit-on comprendre qu’aucun comorien n’est actuellement capable d’être consul général ? Est-ce que les comoriens sont condamnés à être toujours sous l’autorité de la France ? Doit-on laisser faire l’UMP et les quelques comoriens qu’elle instrumentalise dans leur volonté de mettre au pas les comoriens de Marseille ?  La communauté comorienne de Marseille ne peut accepter cette décision qui place toute la communauté comorienne sous tutelle et nous ramène au temps de la colonisation.

 

Tout en respectant les prérogatives des autorités de l’union, nous leurs demandons de revenir sur leur décision et ce, dans le souci de préserver la quiétude des comoriens de Marseille. Nous demandons  aussi aux autorités françaises de preuve de discernement et de respect à l’endroit des comoriens de France.

 

La communauté comorienne de Marseille

 

Contact : Saïd Ahamada, 06 15 91 04 41

 

 

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4 juin 2008 3 04 /06 /juin /2008 20:30

SOURCE : Al-watwan N° 1085 du 04 juin 2008

 


ALWATWAN :Anjouan. Djaanfari : s’offrir une longueur d’avance

 

 

Ouani, la troisième plus grande agglomération de Ndzuwani a accueilli le premier meeting de la campagne de la présidentielle d’Anjouan du candidat Mohamed Djaanfari, dimanche juin. La célèbre place de Msiroju a affiché plein d’hommes et de femmes venus d’un peu partout et particulièrement de Sima, la ville natale du prétendant qui est arrivé dans un cortège d’environ trente véhicules. Il sera accueilli par l’ex-secrétaire de la présidence de l’Union des Comores, Antoy Abdou, et Abdallah Mohamed ancien leader séparatiste. Selon toute vraisemblance, Djaanfari avait jeté toutes ses forces pour réussir ce premier pas de campagne. Dans une brève allocution, le candidat Djaanfari a déclaré : ‘‘Il y a dix ans que je réfléchis dans la recherche d’une voie susceptible de faire sortir Anjouan de la misère. Finalement j’ai eu la conviction que l’avenir de notre île repose sur la pêche et le tourisme’’. Selon lui, près de cinquante bateaux européens pêchent dans les eaux maritimes

comoriennes chaque année. Il propose donc de développer la pêche industrielle pour que ce soit une société comorienne qui vende le poisson aux bateaux européens.

Anjouan pourra-t-elle revoir, à ce sujet, les accords signés par l’Union?

Contrairement à ce qu’avaient souhaité certains de ses partisans Djaanfari n’a fait allusion ni au président

Sambi ni au candidat Moussa Toybou pourtant généralement considéré comme son principal challenger.

Cela (malheureusement?) n’a pas été le cas avec son directeur de campagne qui l’avait précédé à la tribune.

Ibrahim Hamza a donné le ton et annoncé les couleurs. ‘‘Anjouan, a-t’il dit, a besoin d’un homme capable

défendre les intérêts de l’île au-delà du mandat du président Sambi, lorsque la tournante reviendra à Mwali’’ (sic). A propos de la double nationalité de son champion, il a invité les Anjouanais à ‘‘considérer cela comme un atout, contrairement à ce que ses adversaires essayent de propager par ici par là’’.

 

Louer son champion

 

Ensuite le directeur de campagne a loué la ‘‘bonté et la générosité’’ de Djaanfari pour justifier la faillite des

deux sociétés de concassage et de transport maritime de son candidat enchaînant : ‘‘Aujourd’hui la ville

de Sima compte dix bateaux, ce n’était pas le cas avant Mohamed Djaanfari’’. Par ailleurs Hamza n’a pas lésiné sur les mots pour louer la ‘‘contribution de Djaanfari dans la libération de Ndzuwani’’ et, à propos de Maore, a ‘‘rappellé’’ que c’est Djaanfari qui avait présidé à l’Assemblée de l’Union, le débat qui avait conduit au vote de la résolution réaffirmant Mayotte comme partie intégrante des Comores. Dans ce même ordre d’idée, il a fustigé certains aspects de la gestion du régime Sambi particulièrement la levée de l’interdiction sur le rapatriement des

‘‘sans papiers’’ de à Mayotte.

 

Abidhar Abdallah

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4 juin 2008 3 04 /06 /juin /2008 12:47

depuis le 2 juin dernier, la délégation comorienne qualifiée par certains de "délégation de la honte" composée d'une dizaine de personnes (Ali Mroudjaé, Ancien premier Ministre, Ali Mlahaili, ancien Ambassadeur des Comores à Paris, Oukacha, Député de l'Union de Mdjoiezi - Mwali, Houdhoir Inzoudine, Cadre du MIREX, Ahmed Abdallah Issoufa, Soifiat Tadjidine, Directrice du plan, Mohamed Nafion, Conseiller politique du Ministre des rélations extérieures, Mohamed Soilih dit Lamartine, Ambassadeur itinérant, Chaharezade, cadre du MIREX...) et à la tête de laquelle se trouve le Ministre des rélations extérieurs, Ahmed Ben Said Jaffar, est arrivée à Paris pour participer à la réunion du groupe de travail de haut niveau franco comorien. celui ci est mis en place en mai dernier à Moroni par les Ministres français Alain Joyandet et Yves Jego. Un de ses objectifs est de "tenter de régler le problème de Mayotte dans la sérénité".

Mais comme l'atteste le billet ci-dessous de notre ami de Comores 4 le séjour de cette délégation ne se passe pas comme elle l'aurait souhaité. Tant mieux !

Eh oui, il ne faut pas abuser de la gentillesse de la jeunesse comorienne qui réfuse "la braderie et la vente de sa terre ancestrale"à laquelle elle est tant attachée.

Et si nos "délégués de haut niveau" se rappelaient tout simplement que leurs ancestres ont toujours défendu l'uniité de ce pays qu'ils représentent aujourd'hui et qu'ils sont morts en leur léguant UN PAYS, UN ETAT, UN PEUPLE ET LE SENS DE LA DIGNITE ?

Et s'ils se rappelaient aussi que "Tarehi do Hakim"(l'histoire est le seul juge) ? 


HALIDI-BLOG-COMORES


Le groupe comorien de ''haut niveau'' refuse de recevoir la société civile.

Aurait-il des choses à se reprocher ?

Arrivée à Paris le lundi 2 juin pour participer à la réunion du groupe de travail de haut niveau (GTHN) franco-comorien, la délégation comorienne, forte d'une dizaine de personnes, a été accueillie à l'aéroport de Paris, d'une part, par la diplomatie comorienne et, d'autre part, par des manifestants comoriens hostiles à cette visite officielle. Ces derniers accusent cette délégation d'être une « bande de corrompus » qui est venu « signer la capitulation des Comores face au colonialisme français », brandissant des affiches et des slogans bien tranchés dont : « La délégation de HONTE Niveau » [à la place de Haut Niveau, ndlr], « La liberté n'a pas de prix », « L'intégrité territoriale n'est pas négociable », «Mayotte n'est pas à vendre, vendez vous, vous-mêmes »...
La délégation s'est dispersée à Paris et serait logée chez de la famille et/ou des amis, tandis que la partie mahoraise [qu'ils devrait rencontrer dès ce matin, ndlr] était à l'hôtel.

Des manifestants en colère devant l'ambassade

Des responsables de la société civile avaient obtenu un accord de principe pour rencontrer la délégation de « Haut niveau » hier mardi à l'ambassade des Comores à Paris. Mais des manifestants étaient arrivés avant les responsables associatifs qui se sont vus opposer un refus de rencontrer la délégation, les accusant ainsi d'avoir « envoyé ces jeunes pour les insulter». «Ces jeunes ne sont pas en âge de nous apprendre à aimer notre pays. Nous l'aimons plus qu'eux (...) Pendant que nous affrontons les difficultés aux Comores, ces jeunes se la coulent douce en France», s'indignait la veille l'ancien ministre et membre de la délégation, Ali Mlahaili.

Le GTHN devait aller lire un "Fatiha" à Ali Bourhane décédé hier à l'hôpital La Pitié Salpetrière.


Une fois dehors, les jeunes se sont pris à eux avec des mots très violents et très durs. Des jeunes étudiants, pour la plupart, qui fustigeaient ces «responsables politiques qui auraient ruiné le pays et qui viennent aujourd'hui vendre la carcasse». Le député Oukacha (membre de la délégation) leur a demandé de rentrer au pays au lieu de rester au chaud et leur en vouloir de « ne pas pouvoir développer le pays ». " Nous sommes ici pour étudier afin d'aller réparer  vos dégâts", lui a répondu un étudiant. «Monsieur Mlahaïli, votre nom en dit long sur votre passé, vous mangez à tous les râteliers (...) et vous venez aujourd'hui achever votre œuvre», lançait un autre. Mais «les Comoriens n'oublieront jamais votre trahison...», renchérit un autre manifestant.

La tension était au comble, mais avec l'intervention des plus âgés, la délégation a fini par partir à l'hôpital sans incident.

Quatre des manifestants se sont jetés dans la rue, allongés à même le sol pour stopper les véhicules du groupe, en pleurant à chaudes larmes «ces messieurs sont venus vendre ma patrie et je n'aurai plus de pays après»...Mais la sécurité de l'ambassade est intervenu pour que les voitures puissent partir. La police est venue pour les déloger mais, peine perdu, car les manifestants ont brandi l'article 431-1 du Code pénal interdisant le fait « d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de menaces l'exercice de la liberté d'expression (...) de manifestation » qui est « puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende ».
Ils ont bloqué l'ambassade jusqu'à 17h et c'est le GIGN qui est venu les accompagner jusqu'au métro. Une partie de ces actions a été filmée et sera diffusée dès que possible. Les mêmes manifestants étaient présents ce matin devant le Quai d'Orsay pour attendre le (GTHN).

Comores4.skyrock.com



 
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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 20:59

MOI ET LES MEDIAS

« Entre nostalgie et révolte, militantisme et douceur, Halidi nous fait découvrir sa vision du monde et sa vie »

World4.com

 

 


Vous trouverez ci-dessous mon interview audiovisuelle consacrée à mon recueil de poèmes accordée à world4.com en mars 2008.

 

 


 



N'hésitez pas à laisser vos commentaires.

HALIDI-BLOG-COMORES

 

 

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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 19:04

Communiqué de Survie, le 2 juin 2008

Mayotte, laboratoire du « droit du sang » : un projet sans fondements.


Le prétexte de l’immigration d’accouchement pour avoir des enfants français, utilisé par les autorités françaises pour remettre en question le droit du sol au profit du droit du sang dans l’obtention de la nationalité française, est battu en brèche par une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Cette étude sur l’accès aux soins à Mayotte, commandé par l’Agence française de développement (AFD), a porté incidemment sur les motifs des séjours à Mayotte des Comoriens des trois autres îles de l’archipel. Les vraies raisons de cette émigration seraient, selon un exposé fait à Mayotte par l’Inserm, le 20 février 2008 (1) :

 

motif de venue

motif d'installation

économique

49,4 %

49,70%

familial

26,4 %

30,50%

avenir des enfants

2,4 %

8%

autres

2 %

8%

santé

8,8 %

3,80%

études

2,5 %

3,80%

politique

1,5 %

0,30%



On ne retrouve pas ici de ruée de femmes enceintes qui iraient à Mayotte pour y accoucher et ainsi obtenir la nationalité française pour leur enfant (2). Or, François Baroin affirmait au Figaro (du 17 septembre 2005), alors qu’il était ministre de l'Outre-mer, que « les mères viennent accoucher [à Mayotte] pour que leurs enfants obtiennent la nationalité française ». Il entendait appuyer le projet de proposition de loi du député de Mayotte d’alors, Mansour Kamardine, relative au renforcement des dispositions de lutte contre l'immigration clandestine à Mayotte (n° 2534, enregistré le 28 septembre 2005). Dans l’exposé des motifs de celle-ci, il est affirmé : « La situation est [...] alarmante et les chiffres sont édifiants : 80 % des accouchements à la maternité de Mamoudzou sont le fait de femmes étrangères en situation irrégulière ; sur la base des naissances enregistrées depuis, ce sont environ 50 000 naturalisations, par l'effet mécanique du droit du sol, qui interviendront dans les 15 prochaines années, soit un tiers de la population mahoraise actuelle ». Une proportion édifiante... si elle était vraie.

Cette motivation des immigrés est toujours mise en avant par le gouvernement actuel, pour faire de Mayotte le laboratoire du droit du sang. Cette orientation politique, qui touche aux fondements de notre République puisqu’il s’agit de l’attribution de la citoyenneté française, reposerait ainsi sur une justification erronée, voire mensongère. Il nous paraîtrait aberrant et désastreux que le législateur engage la France dans cette voie sur une telle erreur. Au minimum, il devrait étudier la question des raisons de l’immigration à Mayotte, et celle de la réalité ou non du phénomène de reconnaissance de paternité de complaisance.

Au-delà de l’intention, réelle ou prétendue, de modifier le mode d’obtention de la nationalité, rappelons les effets de l’annonce de ce chantier politique. Comme nous l’indiquions dans notre communiqué du 20 décembre 2005, Alerte à Mayotte :
« Les propos tenus en septembre 2005 par François Baroin, ministre de l'Outre-mer, suggérant qu'il fallait remettre en question le droit du sol au profit du droit du sang dans “certaines Collectivités Territoriales”, ont déclenché des défoulements haineux à Mayotte, où des leaders d'opinion appellent les Mahorais à la chasse contre leurs cousins comoriens, qu'ils hébergent ou qu'ils emploient à bon compte grâce au statut de "clandestins", en les désignant comme responsables de tous les maux qui les frappent, et ce dans une large indifférence médiatique.
Or, en droit international, ces "clandestins" ne franchissent aucune frontière. En effet, le 12 novembre 1975, l'archipel des Comores, composé de quatre îles (Ngazidja, Anjouan, Moheli, et Mayotte), était admis à l'ONU comme un État nouvellement indépendant. [...]
Les maisons de ces "clandestins" sont régulièrement incendiées avec la bénédiction de maires, du préfet et sous la protection de la gendarmerie. »

Le rattachement de Mayotte à la France est un facteur de déstabilisation de l’archipel des Comores, qui a subit de multiples coups d’Etat perpétrés ou appuyés par Bob Denard, ou d’autres, puis, à partir de 1997, a été marqué par une crise séparatiste sans précédent, dans laquelle les réseaux français ont joué un rôle majeur. Le colonel Bacar en a été l’un des derniers éléments. En mettant une île sous perfusion économique au milieu d’un archipel dévasté par les services secrets français, la France a fait naître un important flux migratoire qu’elle tente d’endiguer par tous les moyens.
Les déclarations sur le « droit du sang » ont joué comme un coup d’envoi pour cultiver la haine à Mayotte. Cette manipulation des pulsions violentes sur cette île ne grandit pas notre pays, mais sert des finalités politiques de Nicolas Sarkozy. Les expulsions depuis Mayotte dépassent les objectifs chiffrés du gouvernement, et surtout constituent plus de la moitié de ces objectifs au niveau national (plus de 13 000 expulsions de Mayotte sur 25 000 visées au total en 2007). Aujourd’hui, suite à la protection injustifiable que la France accorde au colonel Bacar, ex-dictateur d’Anjouan attendu par la justice comorienne pour répondre de ses crimes, la colère des Anjouanais résidant à Mayotte a porté la tension à son comble sur cette île. Il est temps que le gouvernement français sorte de la culture de la division, car il devra rendre des comptes sur les conséquences qui pourraient advenir.

(1) Données transmises par des membres de Médecin du monde.
(2) La dernière partie du documentaire « Un aller simple pour Maore », d’Agnès Fouilleux, illustre très bien le fonctionnement préfectoral pour empêcher l’obtention de la nationalité française.


Contact presse : Olivier THIMONIER
olivier.thimonier@survie-france.org Tél. : 01 44 61 03 25

 http://survie-france.org/

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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 17:17

Le Consul Général des Comores à Tunis et Conseiller du Président de l’Union des Comores, Monsieur Ali Bourhane (photo) est décédé ce matin à l'hôpital Pitié-Salpêtrière de Paris à la suite d'un infarctus à l’âge de 62 ans. Il a déjà été victime d’une attaque cérébrale le 25 avril dernier à Anjouan et a été évacué d’urgence à Mayotte.

 

Originaire de Mutsamudu – Anjouan, Ali Bourhane était diplômé en Sciences économiques et Statistiques et un ancien élève de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) en France, promotion Voltaire. Il avait occupé plusieurs  hautes fonctions dans des organisations internationales notamment Economiste principal au FMI (Fonds Monétaire International), Administrateur représentant africain à la Banque Mondiale et spécialiste en gouvernance à la BAD (Banque Africaine de Développement).

 
Mais pour les associations de la diaspora comorienne en France, en dépit de ses capacités intellectuelles et professionnelles, Ali Bourhane était tout simplement un de ces Pro-conseillers français de Sambi (voir le communiqué du Collectif des Associations et des Amis  des Comores publié à Paris le 07 mai 2008) qui étaient hostiles à l’introduction de la question de Mayotte Générale de l’ONU (voir la déclaration signée le 30 septembre 2007 par : Collectif Comores-MasiwaMane (CCMM), Association Comorienne des Droits de l’Homme (ACDH ), Guilde des Artistes Comoriens, Groupe de Réflexion pour l’intégrité Territoriale de l’Archipel des Comores (GRITAC), SOS-Démocratie-Comores  suite au retrait de la question de l’île comorienne de Mayotte de l’ordre du jour de l’AG de l’ONU en cliquant ICI)

 

  Que son âme repose en paix ! Amen.

 

 Pour lui rendre hommage, vous trouverez ci-dessous  un message intéressant qu’il avait envoyé par e-mail à certains d’entre nous le 15 février dernier (en bleu) en réponse à un article  d’Anrmy Bourhane (en rouge):

 

 ( …) On peut tout simplement se demander pourquoi d'aucuns ne se référent pas aux documents sur lesquels l'élite administrative comorienne a travaillé
On y verrait que le développement des Comores n'est pas recherché à travers un rêve de révolution verte mais a travers plusieurs axes stratégiques qui ont été rappelés à Maurice

Les Comores ont un DSRP, ont un quasi programme avec le FMI, se préparent à rencontrer les pays arabes pour présenter nos meilleurs projets porteurs des 3 iles (Agriculture, télécom, infrastructure, santé etc.) et tout cela devrait connaitre un peu plus de publicité
Des commissions sont en place et travaillent
Le MIREX , le Plan et les Finances comme l'Economie et le Ministère des Investissements y travaillent
 
Il n'est pas mauvais d'avoir de bonnes idées, il n'est pas bon d'inventer a chaque fois la roue en ignorant ce qui se fait ou en ne les citant pas
 
Tout le monde peut participer a ce travail de réflexion, mais intégrons déjà ce qui se fait.

Il est aussi urgent de tenir compte de la culture, et ignorer les pseudo-révolutions qui ont eu cours à un moment de notre histoire
 
 
Bon débat
 
Ali
Bourhane

Consul àTunis



Comores : Révolution Populaire pour la IIème Indépendance
Comoriens, retour aux champs, La France dehors !!   
 par Anrmy B : 12 - 02 - 2008

   

6.07.1975, feu Ahmed Abdallah déclare contre toute attente une indépendance unilatérale des Kamar (1) (Iles de la Lune). Mais de quelle indépendance parle-t-on ? Le régime « denardesque » d’Abdallah, « père » d’une certaine indépendance en a dit long. Les conséquences de cet autre régime vitrine de la Françafrique, de cette « indépendance de drapeau » continuent à hanter l’Archipel aux Sultans batailleurs. Ahmed Abdallah a présidé donc les Kamar sans réel projet de société, mais avec comme seule ambition celle de régner avec son clan sous l’œil attentif du vieux « gourou » Foccart, le Bob Denard à l’Elysée.

Le triste constat d’un départ raté

Les Kamar héritent donc d’un système colonial mais sans hommes pour accompagner la transition à la comorienne. Un système qui donc dès le départ est voué à l’échec, car il n’a jamais été conçu pour répondre aux spécificités insulaires, religieuses, historiques et culturelles de l’archipel. Jamais le modèle institutionnel, simple copie de celui du colon, n’a été une panacée pour les Kamar. A-t-on besoin d’une constitution ? Le Comorien comprend-il le rôle de l’Assemblée Nationale ? Le Comorien comprend-il le rôle du vote ? La réponse est sans équivoque NON. Mayotte elle-même restée sous administration française, voit aujourd’hui une grande partie de ses élus ne rien comprendre aux lois fondamentales de la République Française.(2)

Les Kamar se sont vantées pendant des années être les premiers producteurs de vanille et d’huiles essentielles d’ylang-ylang sans se demander si ce modèle économique basé sur la culture de rente était à l’avantage du pouvoir d’achat du comorien. Sur les marchés, la vanille synthétique a remplacé nos belles gousses riches en vanilline pendant que les cours mondiaux de l’ylang-ylang et du girofle font de la plongée sous marine. Cette économie colonisatrice a surtout profité aux familles indiennes du coin, et surtout à la balance commerciale française.

Qu’opiner du legs laissé à la jeunesse comorienne ? Que du rêve...sans les moyens de l’atteindre. Les Kamar appliquent « sagement » depuis lors, un système éducatif calqué à la lettre sur le modèle français - du programme aux vacances scolaires -. Ce système là n’est-il pas en contradiction avec nos origines africano-musulmanes ? Etre éduqué aux Kamar est-ce savoir chanter « sur le pont d’Avignon » ou encore connaître l’histoire de l’Hexagone ?

32 ans après, le constat est amer, aussi amer que des endives faites à la parisienne : un modèle politico institutionnel complexe et non adapté ; un modèle économique qui n’exploite pas les richesses naturelles du pays : la Terre et la Mer ; un modèle d’éducation en décalage avec la vie quotidienne et les intérêts du jeune Comorien.

Devant cet échec cuisant d’une certaine « élite » comorienne, le temps est venu pour un Big Bang national, un dernier effort pour bousculer l’Histoire et oser proclamer L’Indépendance. Il est temps de faire naître une Nation comorienne définitivement débarrassé du poids d’une histoire dominée par la servitude et l’aliénation. La réussite de notre société comorienne à la salsa locale passe avant tout par une conscience collective apte à provoquer le sens de la fierté nationale. Contrairement à 1975, il ne s’agit plus de déclarer l’Indépendance et s’asseoir dans une tour en ivoire dans une citadelle de Domoni - Ndzouani (3), Kamar - gardée par la France. L’urgence d’agir s’impose avec une série de mesures pragmatiques mais qui répondent à un seul intérêt : La Nation.

Une Langue, une refonte de l’approche éducative, une Révolution Verte pour Une Nation

La langue est l’un des ciments d’une société, un bien commun qui permet à une Nation de partager un sens d’unité. Sur le papier, nous avons trois langues officielles : le comorien, l’arabe et le français. Qu’en est-il ? La majorité des Comoriens maîtrise peu ou pas la langue de Molière, l’arabe est restée langue des imams menteurs, le comorien existe-t’il vraiment ? Aucune politique linguistique n’a été mise en place pour favoriser l’émergence d’une langue commune maîtrisée par tous et qui respecte nos origines. En observant la composition des langues parlées dans les trois îles de l’archipel, du shindzouani (A Ndzouani), du shimwali (A Mwali), du shingazidja (A Ngazidja) le swahili parlée et écrit par nos voisins du Kenya, de la Tanzanie, de Zanzibar et bien au delà semble être la langue que devrait enfin adopter les Kamar pour rehausser la conscience collective d’appartenir à une Nation.

Naturellement, ce pré requis linguistique ne doit pas faire oublier le chantier urgent de l’encadrement des jeunes pour une meilleure éducation. Une jeunesse délaissée qui préfère aujourd’hui les bancs mortels des Kwassa Kwassa aux bancs de l’école. Loin des Alpes, de Washington, du christianisme nous devons nous assurer que nos jeunes connaissent avant tout le Mont N’Tringui, Koni Djodjo, Thomas Sankara, le monde musulman et les contes de nos grands-mères. Il est temps d’adapter le système éducatif à nos besoins, à notre culture si belle et riche. Ce chantier exige le courage de non seulement remettre en question le système actuel mais aussi valoriser deux approches : formation en Swahili centrée sur des métiers utiles aux Kamar dans les secteurs de l’agriculture, la pêche, l’artisanat, la construction. Dans ce premier volet l’accent serait mis sur la femme rurale et urbaine car instruire une femme c’est fonder une Nation sur des valeurs sûres : le sens de l’effort, le travail, la paix, l’environnement.... la naissance, la Vie. Quant à la deuxième approche, elle consiste à valoriser les écoles coraniques, véritables centres d’éducation religieuse et civique.
Aussi ces deux systèmes seraient fusionnés dans un même Centre ouvert du samedi au mercredi (4) où le jeune apprendrait le socle vital pour être un vrai Comorien et pourra y revenir à tout âge pour accompagner l’évolution de sa société. Une société qui par exemple a longtemps privilégié un système féodal basé sur une notabilité traditionnelle sous Ahmed Abdallah.

Le temps est venu de placer au centre de la société toutes les forces vives du pays en particulier les parias de l’ancien système féodal : les femmes et les jeunes. Mais aussi construire une Nation autour du monde rural - 60 % des Comoriens vivent dans des zones rurales-. Comment peut-on construire les vraies Kamar sans donner avant tout la parole aux paysans, aux pêcheurs, à la vendeuse du marché ?... Cette Elite là, de part son nombre mérite une attention toute particulière, car elle est à même de mieux amorcer la transformation de la société et de provoquer ce Big Bang. Le monde rural détient aussi la clé pour sortir enfin du marasme économique et de l‘illusion parfumée à l’Ylang-ylang et à la vanille entretenue par la France. Comme tous les pays developpés aujourd’hui, le décollage de l’économie comorienne passera par une Révolution Verte véritable réforme agraire plus qu’urgente. Tous les Comoriens doivent rehausser les manches, non plus pour planter de l’Ylang mais pour développer l’agriculture et l’élevage extensifs à même de répondre à leurs besoins nutritionnels.
Cette prise de conscience nous permettra non seulement de vivre à la hauteur de nos moyens et nous évitera aussi de quémander des grains de riz et des aides qui ne font que nous asservir. Début des années 60, le Guinéen Sékou Touré réclamant l’indépendance de son pays rétorque à un De Gaulle orgueilleux " ....nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage ». N’avait-il pas tout résumé ? C’est ce sacrifice qu’il faut aux Comoriens pour demain être riche dans la liberté. Comoriens, osons remembrer notre foncier en vue de sortir de cette agriculture de subsistance familiale que favorise la parcellisation des terres. Reprenons les chemins qui mènent à nos champs, seul remède pour le bien être de la majorité des couches sociales.

L’avenir des Kamar appartient à toutes ces couches sociales qui doivent enfin former une seule grappe pour fonder une Nation à leur image. Dans les années 80 le jeune président Thomas Sankara enflammait l’Afrique et le Monde avec ses discours courageux et visionnaires. Ayant placé le Burkinabé au centre de sa lutte, il renomme la Haute Volta en Burkina Faso « Terre des Hommes Intègres ». Soyons aussi des hommes intègres, renommons Comores en Kamar (Iles de la Lune), rayons de nos dictionnaires ces noms d’emprunt que sont Anjouan, Grande Comore et Mohéli pour les remplacer respectivement par Ndzouani, Ngazidja et Mwali.

Nous pourrons ainsi commencer à écrire notre Histoire loin de la France qui emmènerait avec elle son franc C.F.A (colonies françaises d’Afrique) et ses « accords de coopération militaire ». Débarrassés des ces lourdes chaînes, les trois îles Kamar pourront ouvrir une nouvelle page où elles auront naturellement, le choix de partenariats ouverts avec la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Espagne ou encore les Etats-Unis d’Amérique.

Quel patriote osera relever ces nouveaux défis ?

Anrmy B.
Country Sales Manager à Londres

 

HALIDI-BLOG-COMORES

 

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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 12:39

Comores / Diplomatie

 

 

Moroni, vendredi 30 mai 2008 (HZK-Presse) – Deux semaines après la visite à Moroni d’une délégation ministérielle française venue « relancer la coopération bilatérale », et à 5 jours de la tenue à Paris de la première réunion du Groupe technique de haut niveau (Gthn), la France vient de formaliser son engagement de contribuer à l’apurement partiel de la dette comorienne auprès de la Banque africaine de développement (Bad).

 Ce qui a donné lieu à une brève cérémonie de signature devant la presse d’une convention de subvention d’un montant de 1,6 millions d’euros, soit près de 788 millions de francs comoriens, entre le ministre des finances de l’Union, Mohamed Ali Soilihi, l’ambassadeur de France, Christian Job et le directeur de l’Agence française de développement (Afd), Philippe Collignon.

 Sur un encours total estimé à quelques 24 millions d’euros [11,8 milliards fc], la BAD a accepté une remise à hauteur de 69%, le reste étant pris en charge par un certain nombre de donateurs réunis en novembre dernier à Paris.

 La France qui en fait partie, en tant que chef de file, consentira à travers l’Afd l’équivalent de 1,6 millions d’euros, un effort qui atteindrait 20% selon l’ambassadeur Job, compte tenu de la participation de l’Union européenne « au titre de ses contributions multilatérales ».

 Il s’agit d’une action qui s’inscrit dans le droit fil des engagements pris par la France depuis 2005, lors de la conférence des partenaires et amis des Comores tenue à l’île Maurice, une annonce suivie en 2006 par la signature d’un Document cadre de partenariat (Dcp), fixant les grands axes de la coopération française en Union des Comores jusqu’en 2010.

 Dans son discours de remerciement, l’argentier du gouvernement comorien n’a pas manqué de remercier ce geste de notre « premier partenaire bilatéral », prouvant ainsi « sa volonté de nous soutenir dans notre effort de désendettement ».

 La réussite du bouclage de ce tour de table de nos partenaires aura été en tous cas « une étape décisive », soutient M. Ali Soilihi, « car la régularisation des arriérés de la BAD » est considéré comme « un des préalables pour accéder à la conclusion d’un programme formel, tant espéré, avec le Fonds monétaire international ».

 Le gouvernement comorien semble avoir consenti beaucoup de sacrifice, pour parvenir à honorer au cours de l’année 2007 le service de la dette extérieure qui, selon le ministre des fiances, « a atteint le chiffre de 8,4 millions de dollars », en déboursant l’équivalent de 2,27 milliards fc, malgré la situation financière et économique difficile que traverse le pays.

 A en croire Mohamed Ali Soilihi, la dette comorienne constitue un véritable goulot d’étranglement pour les finances publiques, avec près 298 millions de dollars à la fin 2007, soit 63% du produit intérieur brut et 506% des recettes d’exportations, précise-t-il.

 A elles seules la Banque mondiale et la BAD représentent 81% de l’ardoise à rembourser. Un fardeau « insoutenable » selon les propos de l’ambassadeur de France, qui peut compromettre le développement des Comores en l’absence d’un « effort internationale concerté » pour réduire son volume, par le biais des mécanismes à négocier tels que l’initiatives des pays pauvres très endettés (PPTE) ou celle d’allègement de la dette multilatérale (IADM) à défaut de son annulation.

 La remise de dette auprès de la BAD n’étant pas une fin en soi, les autorités comoriennes doivent redoubler encore d’effort en matière d’assainissement des finances publiques et d’amélioration du climat des affaires, pour amorcer une véritable stratégie de croissance économique et de réduction de la pauvreté. Un pari qui n’est pas gagné d’avance, quand on sait qu’en ce début d’année 2008 l’Etat cumule déjà 4 à 5 mois de salaires non versés à ses quelques 12.000 fonctionnaires.

 El-Had Said Omar
300508/eso/hzkpresse/6h00

 

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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 10:33

SOURCE : HZK PRESSE

Comores / Société

 Moroni, lundi 2 juin 2008 (HZK-Presse) – Les odeurs des grandes vacances ont commencé à se faire sentir ici aux Comores. Oui, nous sommes déjà au mois de juin, et nombreux sont les comoriens qui se préparent, soit pour le Grand mariage, communément appelé le Anda, soit pour accueillir les « je viens ».

 Ces derniers dont la majorité réside en France, plus particulièrement, à Marseille et Paris, viennent en masse au pays, à partir de ce mois, pour rendre visite à leurs familles respectives. C’est la période des retrouvailles pour tout et chacun, voire, de toutes les festivités, où l’ambiance est plus que joviale.

 D’abord, leur arrivée est l’occasion pour les « je reste », de bien remplir leur ventre, car le tchayi (thé en langue comorienne) oblige. En effet, les familles des « je viens » invitent leurs proches et amis à un grand festin, manière de lui souhaiter la bienvenue au pays. Ainsi, commence une période bien remplie pour nos frères et sœurs je viens, qui concilient à la fois, réhabilitation ou construction de leurs foyers et toute sorte de loisirs. L’on peut citer les sorties à la plage, en boîtes de nuit, aux concerts, ainsi qu’aux festivités du mariage.

 Cependant, nos hôtes, surtout les femmes, qui ont souvent l’habitude de nous impressionner par leur look totalement fashion (à la mode), parfois sexy, vont devoir se conformer à la tendance actuelle du pays, qui interdit désormais, le port des pantalons, pour les femmes et les filles. Quant aux boîtes de nuit, nos adolescents « je viens », vont certainement s’ennuyer de l’absence des bals des jeunes, qui contribuaient sans nul doute, à rendre inoubliable, leur séjour au pays. Sur la liste des contraintes, s’ajoute l’interdiction de se baigner dans certaines plages de la place, notamment, celle d’Itsandra, l’une des plus fréquentées de la saison.

 De tout cela, le Grand mariage continue d’attirer le plus d’adhérents, surtout les je viens, qui s’investissent toute l’année pour ne pas rater une telle occasion. De juillet à septembre, le calendrier du Grand mariage est plus que rempli, parfois même, les gens ont du mal à se départager d’une invitation à l’autre. Cela s’explique le plus souvent, par l’attente des je viens dont les compagnies aériennes se disputent le marché florissant des 20.000 réservations au prix fort.

 Il se trouve toutefois que cette année, le ramadan commence au début du mois de septembre, raison pour la quelle, les programmes démarrent en ce mois de juin, par anticipation. C’est en fait, une course contre la montre, pour ceux qui ont programmé leur mariage cette année, car ils veulent tous finir avant le mois sacré. Donc, à vos marches!

 Loulou S.I. Alfeïne
020608/lsia/hzkpresse/6h00

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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 09:15

Ci-dessous un message intéressant du FD Fédération de Mayotte et du GRDC en date du 31 mai 2008 destiné au Président de l'Union des Comores.

Bonne lecture !

Excellence, ici l’île comorienne de Mayotte !

 

- Le 25 mars dernier, Mayotte a résonné des fêtes organisées par les originaires des îles voisines pour célébrer la fin du régime Bacar à Anjouan. Perspective  de  vie meilleure et pays à  reconstruire, les projets étaient sur toutes les lèvres et vous étiez, Excellence, le garant de cet espoir nouveau.

- Le 27 mars dernier, la colère s’est emparée de tous ceux qui se sont vu privés du droit de juger et de statuer sur leur Histoire. L’espoir d’une Justice, d’une parole sur les exactions, le séparatisme, les origines de ces maux, s’est envolé avec M. Bacar à la Réunion.  Ceux qui n’avaient jamais été  agressifs ou rancuniers à l’égard des « wazungu » se sont laissés aller à voir en eux les représentants de la politique honnie d’un pays qui, depuis 32 ans, empêche la construction de l’Etat comorien. Certains ont cédé à une violence répréhensible. Tous sont devenus les méchants à chasser du paysage prétendument si généreux de « Mayotte française » et le harcèlement savamment orchestré a fondu sur les innocents. Les marchés ont été « nettoyés », les habitants de « vilaines maisons » tous taxés d’occupants en situation irrégulière et sommés de déguerpir par le nouveau maire de Mamoudzou entre autres.

- Le 2 avril, l’annonce de l’interdiction des reconduites aux frontières a redonné la dignité à tous les hommes et les femmes qui vivaient dans les brimades quotidiennes et la quête aux papiers introuvables, à tous ceux qui ne sortaient plus de leur quartier depuis parfois plusieurs années pour ne pas subir l’humiliation d’une rafle, à tous  ceux qui s’étaient réfugié dans la brousse par crainte des représailles policières et du harcèlement de ceux qui se clament à tort ou à raison mahorais. Avec cette mesure, tous ont retrouvé le réconfort de se sentir exister, reconnus enfin, alors qu’ils avaient oeuvré à votre élection à la Présidence ; tous ont eu le sentiment de recouvrer leur dignité bafouée, de pouvoir espérer et de compter enfin aux yeux du pays et aux vôtres, Excellence.

 

 

Excellence, ici l’île comorienne de Mayotte !

 

- Le 1er mai dernier, l’annonce de la reprise des reconduites et partant de votre reddition a fait l’effet d’une véritable douche froide et d’un abandon pur et simple plus grave que l’indifférence antérieure. L’embellie si courte et l’absence de toute forme d’explication au plus haut niveau ont permis au doute et aux rumeurs les plus folles de s’insinuer dans les esprits soudain refermés. La politique a repris ses droits. Les mécanismes implacables qui écrasent les petits au nom d’obscures raisons ont été remis à l’ordre du jour et les Comores, un instant redevenues dignes, clairement renvoyées à leur rôle d’îles soumises. C’était trop et on a renoué ave la défiance à l’égard de la politique et des dirigeants de ce pays tant rêvé.

 

Excellence, ici l’île comorienne de Mayotte !

 

- Depuis le 1er mai, soit depuis près d’un mois, ce sont 5 à 7 vols par jour y compris week-end et jours fériés, plus de cent personnes à chaque voyage du Tratinga, pour un ballet incessant des reconduites à une frontière illégale, ballet  orchestré par la puissance occupante et désormais  autorisé par  l’Etat Comorien, le vôtre, Excellence !

- Depuis le 1er mai, ce sont des élèves dûment scolarisés, au collège, au lycée et même en 6e qui sont raflés, renvoyés et qui trois jours plus tard, reviennent en kwasa au risque de leur vie pour retrouver, comme si de rien n’était,  leur place en classe avec leurs camarades.

- Depuis le 1er mai ce sont à nouveau les rafles à la sortie des mosquées, tandis que l’imam s’insurge contre les policiers qui ne respectent même plus la religion.

- Depuis le 1er mai ce sont les camions bleus qui partent au petit matin en quête de leur lot de reconduits menottés, ce sont les courses poursuites à travers les rues, les domiciles privés visités, les fuites dans la brousse avoisinante.

-Depuis le 1er mai la terreur a repris et toutes les voix sont unanimes pour crier :

            « Pourquoi avoir renoncé ? » et « Jusqu’à quand cela va-t-il durer ? »

 

Excellence,

 

Notre peuple doit-il comprendre que vous avez été obligé de céder à un chantage irrésistible et que l’indépendance de ce pays n’est qu’une fiction douce à l’oreille de ceux qui se contentent des mots ?

Notre peuple doit-il comprendre que vous  croyez vraiment à une nouvelle donne de la politique française qui, tandis qu’elle chante la libre circulation des personnes, s’applique à rattraper le retard sur ses quotas et à rafler les gens simples qui vivent chez eux au regard du droit international ?

Notre peuple doit-il comprendre que votre politique est sans projet et sans cohésion, sans perspective à long terme, fondée sur le pari, les initiatives ponctuelles et la mendicité ?

 

En l’absence de toute explication officielle claire et assumée, toutes les interprétations sont possibles, aucune n’est constructive.

Excellence, le temps est compté et quelle que soit l’explication de ce reniement elle doit être donnée et assumée.

Le Peuple et l’opinion internationale attendent  les termes du chantage qui a pu vous être fait.

Le Peuple attend un état clair des soutiens dont dispose réellement l’Union des Comores sur la question de l’île comorienne de Mayotte.

Le Peuple attend de connaître l’espoir réel que vous fondez sur des négociations de haut niveau dont la perspective n’a eu, à cette heure, pour seul effet que de relancer les reconduites aux « frontières » et de les légitimer.

Les originaires des autres îles vivant à Mayotte veulent savoir très clairement quel intérêt vous portez au sort qui leur est fait sur leur terre et quel projet vous fondez à terme sur la question de cette île.

Excellence, la communication s’impose ; il n’est pas trop tard mais le temps presse.

 

 

Excellence,

 

            S’il s’agit pour vous d’adhérer à la perspective d’une relation apaisée avec la France, il importe que vous compreniez qu’aucune politique de soutien français au développement des trois sœurs indépendantes n’empêchera leurs habitants de souhaiter, à un moment ou à un autre de leur vie, pour une durée plus ou moins longue, venir s’installer dans l’autre île soeur qu’ils ont vocation à habiter comme il en a toujours été et qui restera quoi qu’on imagine une fiction de développement attractive. De quel apaisement sera-t-il question quand le prix à payer en restera les rafles quotidiennes des vôtres ?

            S’il s’agit pour vous de croire en un développement possible des Comores indépendantes, il importe que vous compreniez qu’à l’heure où l’imagination s’impose pour un projet à la mesure de ce pays, de ses hommes et de sa culture,  les réponses à concevoir risquent fort d’être invalidées ou contaminées par l’image de ce que Mayotte semble proposer.

            S’il s’agit pour vous de croire en la coexistence possible d’un département français peuplé de Comoriens dont certains sont stigmatisés par leurs frères et d’un Etat indépendant peuplé de Comoriens vivant au gré des prises en charges d’ organismes internationaux où la France tient une place prépondérante, il importe que vous vous rappeliez, Excellence, que Mayotte s’est construite sur le déni de l’autre et constitue une formidable machine à fabriquer de l’exclusion, exclusion dont les Mahorais eux-mêmes seront les victimes à terme.

            S’il s’agit pour vous de croire à la sincérité d’un Etat français qui jusqu’alors n’a jamais ménagé ses coups contre l’intégrité et la stabilité du pays, il importe de ne pas oublier, vous venez d’en faire l’expérience, que la loi du plus fort ne s’embarrasse pas de ce qui gêne et que la politique de la France n’a jamais su s’afficher clairement dans cet Archipel y compris pour ceux là même qui n’ont cessé de brandir leur volonté d’être « français pour être libres ». L’actuel gouvernement français et son chef d’Etat sont enclins à annoncer aux Français des réformes percutantes et de nouvelles donnes : ceux qui vivent le quotidien de la France font actuellement l’amère expérience de la désillusion. On peut donc se demander pourquoi il en irait autrement avec les Comores.

 

            Excellence,

 

            quoi qu’il en soit, vous avez accepté le principe du groupe de haut niveau, qui vous conduira à traiter non pas d’Etat à Etat dans le cadre du droit international mais de gouvernement à conseillers généraux et parlementaires sous l’égide de la puissance occupante et au gré de sa volonté. On peut se demander de quelle arme disposera l’Union des Comores pour faire valoir ses droits et ceux de ses citoyens.

            Excellence, si vous considérez qu’il n’est plus possible de revenir sur votre engagement  que nous tenons pour une erreur historique, nous vous demandons instamment toutefois de veiller à ce que les Comores ne se conforment pas à l’approche franco-mahoraise de la réflexion sur la question de Mayotte :

-          les originaires des îles indépendantes ne sont pas des clandestins à Mayotte, quel que soit le moyen par lequel ils sont arrivés

-          les originaires des îles indépendantes ne sont pas les fauteurs de trouble au sein d’une société qui s’imaginerait pouvoir aller mieux sans eux

-          les Comoriens ne peuvent renoncer à l’intégrité de leur territoire et à leur dignité en échange de pseudo mesures de développement ; intégrité et dignité ne peuvent faire l’objet d’aucun marchandage

-          les Comoriens ne se satisferont pas de mesures de facilitation de visa qui ne profiteront qu’aux plus habiles, encourageront les pratiques frauduleuses et viendront entériner un fonctionnement anti-constitutionnel du point de vue comorien.

 

            S’il s’avère réellement qu’au sein de cette structure toutes les questions pourront être abordées, il est indispensable d’exiger que la France inscrive son action dans une politique de reconstitution à terme de l’unité de l’Archipel :

 

-          rééquilibrage économique dans la perspective d’une réunification même lointaine

-          arrêt de la réécriture de l’Histoire et lutte active contre tous les discours ostracistes  incitant à la haine et à l’exclusion

-          vigilance réelle à l’égard de tous les dysfonctionnements au regard de la loi française tant qu’elle aura à s’appliquer à Mayotte.

-          vigilance totale de l’Etat français à l’égard des manœuvres des réseaux cherchant à s’ingérer dans les affaires comoriennes et trouvant leur base à Mayotte.

-          fin des mesures destinées à priver, à terme, les Mahorais de leur identité et protection de leur patrimoine foncier

-          politique volontariste en matière de défense de la culture traditionnelle et de la langue

-          vigilance quant aux équilibres communautaires au sein de Mayotte (métropolitains, réunionnais, malgaches, originaires de l’Est de l’Afrique…)

-          réflexion sur un développement mesuré de Mayotte en harmonie avec son environnement régional.

 

Telles sont les attentes que pourrait exprimer l’Etat comorien et la liste n’est sans doute pas close. Mais la plus forte des exigences, condition sine qua none du sens et de la pertinence de toutes les négociations à venir, est la reconnaissance  par la France,  en mots d’abord, en actes ensuite, que Mayotte est comorienne de fait, même si elle reste actuellement administrée par la France compte tenu de la situation héritée de l’erreur historique de 1975.

Sans cette clarté et cette perspective, il ne pourra être question que de marchandages, lesquels ne se feront qu’au prix de la dignité et de l’intégrité des Comoriens.

 

 

On imagine déjà les réactions :

-          utopie, les Mahorais ne se laisseront pas faire, la France n’acceptera jamais !

Sans doute, mais si ceci doit être évidence, alors il n’en est pas moins certain que le rééquilibrage entre trois îles déstructurées et pauvres et une prétendante à une départementalisation, forcément synonyme de développement artificiel et de mainmise de la métropole, est une autre utopie. Or, cette dernière utopie porte  avec elle son cortège de violences, de morts en mer, de rejets de tous ordres, la garantie de désordres toujours plus grands.

 

L’heure est au pari ! Que les visionnaires s’expriment !

Pari sur l’intelligence, la générosité de la France, sur son courage aussi ou pari sur la détermination, le bon droit et l’inventivité comorienne ?

Le paysage est ouvert mais il faut trancher et le dire !

 

Excellence,

 

Si la France impose sa conception de l’ordre des choses, ses lois et la suprématie des lois particulières sur le droit international, si la France fait du chantage, si la France ne veut discuter que de ce qui pourrait convenir à son souci de gérer les migrations dans la zone, alors que les Comores disent NON !

 

Car si les Comores sont pauvres et dépendantes elles sont cependant fortes d’une seule arme et non des moindres : celle de  l’interdiction des reconduites justement.

 

La France menace : grand bien lui fasse !

Que l’assemblée de l’Union soit prise à témoin, invitée à s’exprimer sur l’orientation politique à choisir, partie prenante de la construction du projet politique. Que l’information soit faite ! Que le peuple s’exprime à travers ses représentants et que les Comores prennent en main leur réelle indépendance ! Que les Comores imposent leur volonté !

-     Menace de blocage général de la France sur les financements des Comores au sein de toutes les institutions internationales : qu’elle le fasse ! Sauf à penser que l’ensemble de la communauté internationale soit inféodé à la France, il est plus que probable que d’autres alliances seront possibles ! Que les dossiers soient bloqués pendant trop longtemps constituera sans doute un handicap mais pour qui ? Sûrement pas pour la plus grande partie de la population.

-     Menace d’éviction des Comores de la zone euro : qu’elle le fasse ! Il y a fort à penser que la France elle-même n’a pas grand intérêt à cette mesure qu’elle ne saurait décider seule de toute façon !

Car les faits sont là : c‘est sans doute la France qui a le plus à perdre dans une dégradation accrue de la situation économique comorienne. La gestion de Mayotte et des flux migratoires ne saurait permettre un total désordre, la géostratégie française ne saurait accepter de voir une autre puissance étrangère prendre pied dans les trois îles. Si les Comores sont en difficulté dans cet imbroglio, la France elle-même est prise au piège !

-     Menace de déstabilisation, de coup d’Etat, orchestré par les forces de l’ombre ? Il n’est pas certain que la France ait la volonté ou les moyens de renouer avec sa trop célèbre tradition.

-     Menace d’atteinte à votre vie ? Un pays ne se gouverne pas sous l’empire de la peur et votre popularité est votre meilleur rempart.

 

Excellence,

 

il importe aujourd’hui que vous définissiez clairement votre projet pour l’île comorienne de Mayotte, que vous le rendiez publique et que les politiques, les institutions et le pays tout entier en soient informés et s’en emparent.

 

En acceptant le principe des accords du Rocher, lesquels d’ailleurs ont été et restent à ce jour totalement bafoués par la France, en interdisant puis en autorisant les reconduites, en acceptant le principe de la création du groupe de haut niveau, vous avez pris de lourdes responsabilités et engagé le pays dans un processus sans précédent.

L’avenir des quatre îles Comores en dépend et avec lui le sort de près d’un million d’habitants.

 

Nous voulons savoir !

 

 

Mayotte. 31/05/08. Front Démocratique Fédération de Mayotte. Groupe de Réflexion sur le Devenir des Comores (GRDC)

 

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