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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 16:39
Comores - Le concombre de mer: objets de malentendus (Photo : Anissi Chamsiddine, ministre en charge de la pêche de l'Union)

Alors que le gouvernement de Mohéli reproche à la société qui exploite les concombres de mer de ne pas payer correctement les droits, l'Union et les milieux écologistes fustigent une ''activité illégale''.


L
e gouvernement de Mohéli autorise de nouveau une société malgacho-chinoise implantée dans l'île à reprendre l'exploitation des concombres de mer et cela après avoir saisi un moment ses équipements. Le dénouement de ce malentendu est intervenu la semaine dernière peu après le retour dans l'île de l'entrepreneur malgache. Bonovo, la présidence mohélienne, reprochait à l'entreprise de ne pas avoir payé ses droits estimés à 15 millions de francs au trésor de l'île ''trente jours après l'autorisation d'exportation''comme stipulé dans l'accord. L'homme d'affaires malgache a-t-il versé les 15 millions de francs exigés jusque là?

Tout laisse croire que oui. ''J'ai pu récupérer mon matériel. Il n'y a plus de problème. Je ne voudrais pas que vous mentionniez cette affaire dans votre journal. Ma femme est hospitalisée. La batterie de mon téléphone portable est déchargée excusez-moi de ne pas pouvoir vous aider'', s'estil esquivé, au téléphone depuis Mohéli. Il était manifestement peu enclin à parler de son bisness.

Ce ''malentendu'' vient rappeler que malgré l'interdiction de la pêche des holothuries décidé en 2004 par le gouvernement de l'Union, elle se poursuit à Mohéli et cela après leur quasi-disparition des eaux d'Anjouan. Pendant ce temps, les milieux écologiste, l'Ong-Ulanga en tête, n'ont jamais cessé de prêcher la prudence face à une activité qu'ils qualifient ''d'illégale'', voire dangereuse.

''L'exploitation de cet animal marin est un sujet de préoccupation majeure qui interpelle les autorités nationales et la communauté scientifique internationale'', plaide Said Hassane, enseignant chercheur à l'Université et membre actif d'Ulanga. Ce docteur en chimie craint le développement d'une forme de braconnage à l'intérieur même du Parc marin de Mohéli. Même si, en théorie, l'exploitation en cours est censée épargner cette aire protégée qui avait été sélectionnée lors du sommet de la terre à Johannesburg parmi les projets phares de développement durable.

De plus en plus de scientifiques soulignent la nécessité de se conformer à l'interdiction de ramasser les holothuries, en attendant de pouvoir disposer d'un état des lieux fiable.
C'est par exemple l'avis de Didier van Despiel, du musée royal d'Afrique centrale (Belgique) qui a participé à une première étude sur le sujet dans l'archipel. ''Le plus urgent, dit-il, serait de faire respecter l'interdiction de pêche dans toute l'Union afin de permettre aux populations de se reformer. Ce n'est qu'en présence de données scientifiques complètes que l'exploitation des holothuries serait envisageable et pour être durable elle doit impérativement se faire par les populations locales qui, si elles en sont bénéficiaires, verraient un intérêt dans la protection de cet espèce à long terme''.

Il y a bien un ''malentendu''

En droite ligne de l'interminable conflit de compétence entre les îles et l'Union, les autorités mohéliennes ne voient pas pourquoi il leur serait interdit de faire exploiter ce produit.
''Ce que l'Union devrait faire, c'est réglementer l'exploitation afin de savoir à quelle période l'année on peut pécher et quelle taille prélever. Mais, elle ne peut pas en interdire l'exploitation'', affirme un ancien ministre de la production de Mohéli, Darousse Bacar.
Le tout nouveau ministre en charge de la pêche de l'Union, Anissi Chamsiddine, (photo) admet qu'il y a ''malentendu'' entre l'île et l'Union et promet, rapidement, de rechercher ''un cadre de concertation appropriée''. Il confirme que l'interdiction est toujours en vigueur.
''Il faut savoir que la situation actuelle à Mohéli aura été inspirée par le cas de l'île d'Anjouan qui avait autorisé la pêche du concombre de mer après l'arrêté de 2004 au nom de l'autonomie des îles'', se souvient l'ancien vice-président, Ben Massoundi Rachid, actuel directeur national des ressources halieutiques. Dar-Najah avait alors accordé une licence d'exploitation de six mois à un opérateur. Ces six mois lui ont suffi pour tout prendre, au point que le produit a disparu quasiment des côtes d'Anjouan. Et lorsque l'exploitant s'est tournés vers les gisements de Mohéli, un ancien ministre de Fazul a estimé que cette île ne pouvait pas être tenue de respecter l'interdiction que le gouvernement d'Anjouan avait violée, d'après Ben Massoundi qui déplore par ailleurs le caractère ''opaque de l'accord comme si il y avait des choses à cacher''.

Par ailleurs des accidents ont été signalés. Au moins deux travailleurs sont morts noyés, ce qui amène à se demander si les règles de sécurité des plongeurs – qui descendent jusqu'à 40 et même 50 mètres de profondeurs– ont toujours été respectées.
Signalons, enfin, que la population d'holothuries ou concombres de mer disparait des côtes malgaches à vue d'oeil. D'où l'intérêt des exploitants pour les Comores.
La grande île et Maurice expérimentent des techniques d'élevage en captivité qui ne sont pas encore au point alors que la demande de ce produit en Asie, notamment, en Chine augmente de manière exponentielle.
C'est dire que si l'Union des Comores laisse faire sans contrôle, le ''bosera'' (nom comorien des concombres de mer) pourrait disparaître des eaux de l'archipel, plus rapidement qu'on ne le pense, ce qui priverai le sable d'un nettoyeur naturel (il le débarrasse de la vase) et la population d'un produit d'exportation prometteur.
Ali Moindjié
Al-watwan N° 1132 du 12 août 2008
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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 16:24

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

  

Moroni, mercredi 13 août 2008 (HZK-Presse) – C’est suite à son premier congrès, dont les travaux se sont déroulés à Itsandra du vendredi 8 au lundi 11 août, que le parti PEC (Parti pour l’entente comorienne), a tenu hier une conférence de presse au Select. Le PEC, créé officiellement en janvier 2008, a au cours du congrès, nommé son bureau exécutif, une équipe dont la plupart des membres avait provisoirement tenu les mêmes postes.

 

Après avoir brièvement présenté l’ensemble de son bureau composé d’une dizaine de personnalités dont une femme et quatre représentants venant des quatre îles de la lune, y compris Mayotte, et passé en revue les orientations politiques, sociales et économiques du PEC, l’un des objets du congrès, dont les  résolutions seront bientôt rendues publiques,  maître Fahmi Said Ibrahim, président du parti, a porté une brève analyse critique de la situation nationale actuelle.

 

Abordant l’exemple de la crise énergétique actuelle le leader du PEC condamne « l’incompétence de la SCH » et blâme « l’inacceptable mécanisme de gestion » dont sont coupables les gestionnaires de la société nationale d’hydrocarbures. Pour ce qui est d’une probable privatisation de ladite société, le parti s’est dit « favorable à une économie libérale,  à l’ouverture des portes à ceux qui sauront apporter leurs savoir faire et plus précisément ceux qui investiront dans les domaines où l’Etat est incapable d’assurer ses missions de service public ».

 

Si l’Etat doit se désengager dans certains secteurs, en acceptant l’ouverture aux capitaux privés, le parti soutient l’économie de marché, mais avec « un libéralisme à visage humain », qui garantira un revenu minimum décent à tout citoyen.

 

Répondant à la question d’une reforme constitutionnelle vraisemblable selon l’opinion publique, le PEC approuve toute initiative visant à changer les institutions actuelles, dont le fonctionnement est jugé « trop onéreux, inefficace et source de confusions » entre les différentes structures de l’Union et des îles autonomes. Il faut privilégier selon lui « un Etat fort, mais fortement décentralisé ».

 

A en croire Fahmi Said Ibrahim, son parti préconisera « un régime semi parlementaire et semi présidentiel, pour plus d’équilibre et de contrôle de l’exécutif par le législatif », car poursuit-il, jusqu’ici les législateurs n’ont aucun contrôle sur les décisions du gouvernement, tout comme le président de la république n’a aucun de contrôle, ou de dissolution de l’assemblée ».

 

Le parti PEC prône le respect et la préservation de l’identité comorienne. C’est ainsi qu’il appuie fermement le rejet du projet de loi de « citoyenneté économique » par l’assemblée, estimant qu’il serait plutôt judicieux d’élaborer les projet pour absorber les 300 millions de dollars promis à notre pays par les bailleurs de fonds lors de la conférence de Maurice tenue en décembre 2005, soit le triple de « l’investissement dérisoire » annoncé des 4000 familles du Golfe en échange de la nationalité comorienne.

 

Pour ce qui est de la gestion de la Fonction publique, le conférencier se dit favorable à la formule d’un départ volontaire d’une partie des agents de l’Etat, dont le poids de la masse salariale pourrait alors être réduite à 30% du budget de la nation, contre 70% actuellement.

 

« Des négociations doivent être menées avec les institutions de Brettons Wood afin que les fonctionnaires qui se reconvertiront dans le secteur privé puissent bénéficier d’un appui financier leur permettant de réaliser leur propres projets d’investissement, dans des secteurs productifs, générateurs de richesses », soutient-il, notamment dans l’agroalimentaire, en cette période de crise alimentaire.

 

Le jeune parti n’attend pas la conquête du pouvoir pour exercer et diffuser ces idées politiques. Mais « La politique autrement » phrase si cher à son leader, est décrit comme étant  le fait de « s’opposer au pouvoir tout comme il est possible de s’opposer à l’opposition. C’est l’honnêteté intellectuelle, car on ne peut réfuter ce qui est bien, ni approuver ce qui est mauvais pour le pays ». Une autre manière de faire la politique qui ne peut être mis en œuvre sans « l’ouverture d’un débat démocratique ».

 

Alhamdi Abdillah

130808/aa/hzkpresse/6h00

 

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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 16:19

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mardi 12 août 2008 (HZK-Presse) – La regrettable barbarie perpétrée, spontanément ou avec préméditation, par des éléments criminels après le match du championnat qui avait opposé, au terrain de Vouvouni, l'équipe locale, Enfants des Comores à Ngaya de Mdé, tend à compromettre l'avenir du football comorien. L’Union des Comores doit honorer des engagements contractés auprès de la Fifa, sinon notre football, par le biais de la Fcp, paiera les pots cassés. Est-ce assurer son avenir ?

 

De retour de l'Afrique du Sud, à l'occasion du tournoi international du Cosafa, les joueurs des Coelacanthes, équipe nationale des Comores, espéraient mettre en oeuvre les enseignements positifs, vécus et tirés de Johannesburg, par l'amorce du championnat des Comores, surtout la phase régionale. Les atrocités perpétrées, par des éléments criminels après le match Enfants des Comores contre Ngaya, ont contraint la commission de discipline de la Fédération Comorienne de Football (FCF), à assener des mesures radicales : ''aux grands maux, les grands remèdes''.

 

Soulignons que les deux localités déplorent des morts, vont devoir entretenir des orphelins et subvenir aux besoins des veuves. Parmi les mesures radicales et sportives décidées par la FCF figurent : (i) la radiation totale des équipes de football du village de Vouvouni : football féminin, des jeunes et des adultes, dont Cosmos, Karthala et Enfants des Comores, source de cette regrettable situation, (ii) l'arrêt total de toute compétition footballistique sur l'île entière de Ngazidja, toutes divisions confondues, enfin (iii), l'interdiction d'organiser des matches de football sur le terrain de Vouvouni jusqu'à nouvel ordre.

 

Ministres gèlent les matches jusqu'à nouvel ordre

 

Le délai des dix jours a expiré. Pour reprendre la compétition, la Fédération Comorienne de Football devrait adresser une lettre de levée des sanctions aux districts et à la ligue opérant à Ngazidja. Mais le problème de carburant qui secoue l'île, la tenue des examens, Bac et Bepc et éventuellement la période de ramadan qui s’approche, constituent un autre obstacle. ''Actuellement, une note ministérielle cosignée par les ministres de l’île autonome de Ngazidja en charge de la Justice, M. Abdousalam et des Sports M. Adabi, a gelé les matches jusqu'à nouvel ordre'' nous murmure une proche de la FCF.

 

Comores : Caf et Fifa

 

Cette situation paralysera le football national. Rappelons qu'après la tenue des coupes des Comores et des championnats régionaux, la FCF organise des phases nationales, qui mettent en lice Anjouan, Mohéli et Ngazidja et, pour la coupe et, pour le championnat. Ces phases déterminent les équipes qui défendront le flambeau national dans les compétitions internationales continentales (Caf et Fifa).

 

Sans Ngazidja, les phases nationales sont compromises. Une conquête nationale se mérite, mais ne se décrète pas, et moins encore, ne s'achète pas. Dans les règlements en vigueur de la Fifa et de la Caf, les équipes absentes dans les tournois internationaux et officiels encourent inévitablement des sanctions graduelles. Une 1ère défaillance entraîne la suspension des votes de la fédération nationale concernée pendant les forums. Ses membres pourront assister aux réunions internationales, mais sans voix délibératives. Ils peuvent enrichir les débats. Une deuxième défaillance sera sujette à une amende. Une troisième expose la Fédération Comoriennes de Football à un risque de radiation. Comme disait Corneille dans Le Cid : ''Oeuvre da tant de jours en un jour effacé''. Nous entrons à peine dans la Fifa et la Caf par la grande porte. Nous risquons d’en sortir immédiatement par les fenêtres.

 

Les vrais criminels seraient toujours en cavale

 

Cette discipline (football) est prise en otage. Elle est victime des rivalités villageoises. Le sport devient le bouc émissaire des hooligans, assoiffés de troubles, d’accrochages gratuits. L'acte sanguinaire perpétré le mois dernier a été unanimement condamné. Hélas, les vrais criminels sont toujours en cavale, et curieusement bénéficieraient de la complicité des autres. Ce geste enlise le dossier de l'instruction, et ne milite pas en faveur de la promotion du football. C'est un geste négatif. Les auteurs encourent de lourdes peines pour connivence active. Comment s'en sortir, quand on a raison, et que l'autre ignore qu'il a tord ?

 

BM Gondet

120808/bmg/hzkpresse/15h00

 

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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 15:49

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, lundi 11 août 2008 (HZK-Presse) – Reportés pour ce mardi 12 août, pour cause de pénurie de carburant, les examens du baccalauréat risquaient d’être boycottés par les enseignants, qui menaçaient de déserter les centres d’examen, et de durcir leur grève, si leurs revendications salariales n’étaient pas satisfaites.

 

Finalement tout semble rentrer dans l’ordre, à la satisfaction des candidats et de leurs parents, qui doivent ce matin pousser un ouf de soulagement, après un suspense qui a duré presque un mois. Cela a été surtout possible, suite à une ultime séance de négociation qui a duré plus de trois heures, et réunissant autour de la table les ministres de l’éducation de l’Union et de l’île, entourés de leurs cabinets respectifs, ainsi que les représentants des principaux syndicats concernés, notamment le syndicat national des professeurs, celui du primaire et celui de l’université.

 

Les discussions qui se sont déroulées dans un climat assez tendu, ont accouché d’un protocole d’accord signé entre toutes les parties, permettant de suspendre la grève et poursuivre les épreuves interrompues depuis trois semaines.

 

Les gouvernements de l’Union et de l’île ont pris l’engagement de payer les reliquats des salaires de février, et de verser le mois de mars avant le 31 août. Quant aux organisations syndicales, elles se sont engagées en contre partie à terminer les examens du BAC et du BEPC aux dates convenues.

 

En revanche, la négociation n’a abouti à aucun accord sur la rentrée scolaire 2008-2009, dont le calendrier fera l’objet d’autres réunions de concertation entre gouvernement et syndicats. Une rentrée qui sera sans doute dominée par les problèmes sociaux liés aux hausses en cascade des produits de première nécessité et des services, dont l’impact sur le pouvoir d’achat ne manquera pas d’influer sur l’évolution des futures négociations.

 

Le secrétaire général du syndicat national des professeurs (SNPC), Chabane Mohamed nous a déclaré qu’il s’agit d’un compromis permettant de sauver le calendrier des examens, avant d’ajouter qu’un durcissement de leur mouvement n’est pas à exclure pour la prochaine rentrée scolaire.

 

Les enseignants continuent en effet à réclamer cinq mois d’arriéré de salaire pour la seule année 2008, auxquels s’ajoute les deux autres mois de 2006, au titre de la deuxième tranche de l’aide budgétaire consentie par l’Union Européenne au secteur de l’éducation. Ils revendiquent aussi une revalorisation de leur indice salarial, tenant compte de l’inflation.  

 

El-Had Said Omar

120808/eso/hzkpresse/6h00

 

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11 août 2008 1 11 /08 /août /2008 10:59

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

 

 

Moroni, lundi 11 août 2008 (HZK-Presse) – Conséquence directe de la hausse des prix des hydrocarbures, le transport en commun devient plus cher pour les usagers. Une hausse variant entre 25% et 42% selon la région desservie sans qu’aucune mesure d’accompagnement ne soit annoncée pour amortir le choc de cette flambée inflationniste.

 

La répercussion a été faite 48 heures après l’arrivée de la nouvelle cargaison de pétrole, par un arrêté interministériel daté du 7 août dernier, signé par le Vice-président en charge du ministère des transports et du tourisme Idi Nadhoim, et le ministre de l’Economie et du commerce, Said Attoumani.

 

Cet arrêté portant fixation des tarifs du transport routier des passagers, s’est basé sur un protocole d’accord que le gouvernement de l’Union a conclu le même jour avec le syndicat des routiers (Wusukani wa Masiwa), la Confédération des travailleurs comoriens (CTC) et l’Association des Consommateurs comoriens (ACC).

 

Les tarifs sont établis pour 21 zones géographiques couvrant toute l’étendue de l’île de Ngazidja. Ils sont passés de 300 à 325 fc pour une course à l’intérieur de la ville de Moroni, et à 350 fc pour l’agglomération de Moroni (englobant les localités limitrophes). Les prix varient entre 450 fc et 1.000 fc au maximum pour la destination la plus éloignée de la capitale.

 

Le problème c’est que cette grille tarifaire négociée avec les principaux partenaires sociaux n’est pas respectée sur le terrain. A titre d’exemple, un passager au départ de Foumbouni à l’extrémité sud de l’île, était contraint de débourser hier dimanche, la somme de 2000 fc pour pouvoir se rendre à Moroni, soit deux fois le prix fixé par le gouvernement.

 

Pour la région de Hamahamet dans le nord-est de l’île, où la hausse du tarif est modérée, passant de 800 fc à 1000 fc, les transporteurs font payer jusqu’à 1500 fc. Dans la capitale, les chauffeurs de taxi font payer la course à la tête du client, entre 350 et 400 fc.      

 

L’explication donnée aux passagers reste le problème de l’approvisionnement insuffisant des stations service en carburant, en dépit de l’arrivée la semaine dernière d’une quantité pouvant, semble-t-il, couvrir un mois de consommation. Où est donc la vérité ?

 

Pourquoi la société comorienne des hydrocarbures (SCH) continue à rationner au compte goutte les quelques 14 points de vente de l’île, au lieu d’assurer une livraison normale susceptible de stabiliser la situation, et éviter les longues files d’attente qui continuent à entretenir un climat de panique au risque de pousser les consommateurs à adopter des réflexes spéculatives en stockant chez eux des réserves.

 

Déjà l’on a échappé au pire avec l’accident assez grave, survenu dans un quartier de la capitale, vendredi dernier, lorsqu’un incendie s’est déclaré dans une habitation se trouvant à proximité d’une station service, et dont l’origine serait la présence de nombreux bidons remplis d’essence et de gasoil. On n’a toutefois déploré aucune victime, ni blessé, mais seulement des dégâts matériels.

 

El-Had Said Omar

110808/eso/hzkpresse/6h00

 

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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 22:59

MERA MGAZIDJA

Association des Maires de Ngazidja

 

DECLARATION

 

Les maires de Ngazidja, premiers responsables des collectivités locales de l’île, en contact quotidien avec les citoyens, ont jugé nécessaire de saisir les autorités de l’Union et de l’île au sujet de la paralysie du pays, et de la situation préoccupante à tous les niveaux,  que vit la population.

Ils condamnent le manque d’information, qui s’apparente au dédain, sur les raisons et la gestion de pénurie de carburant.  Le gouvernement de l’Union devrait gérer la crise en associant les autorités insulaires, les responsables des collectivités, les opérateurs économiques, les responsables de la sécurité et de la santé, quant au choix des secteurs et entreprises devant bénéficier prioritairement de quotas d’essence.

 Ils ne peuvent accepter que la grève des médecins à l’Hôpital El Maarouf, et de manière générale la crise du premier centre de santé du pays soit purement et simplement ignorée des autorités. El Maarouf est l’hôpital de tous les Comoriens. Si les catégories les plus nécessiteuses sont les premières à souffrir du conflit, aucune clinique privée n’offre à elle seule les compétences d’El Maarouf, ni les conditions de faire face à des épidémies comme le choléra. El Maarouf en crise c’est la santé de toute la population qui est en danger. Les négociations avec les personnels doivent reprendre immédiatement.

Ils déplorent la gestion au jour le jour de l’état, qui, occasionne beaucoup de gênes et des surcoûts financiers aux citoyens. Cet amateurisme déstabilise toutes les catégories sociales. Pour ce cas précis, les enfants, qui, se sont rapprochés des centres d’examens, leur famille d’accueil, les parents et les enseignants. Ce n’est pas au dernier moment que les autorités se sont rendues compte que les conditions n’étaient pas réunies pour faire passer les examens aux dates prévues.

 Les maires sont confrontés à des familles qui peinent à assurer à leurs enfants plus d’un repas par jour. La hausse des prix des denrées alimentaires de base dépasse les 100%. Les enseignants remarquent la hausse de l’absentéisme d’écoliers affamés ; l’insécurité dans les centres urbains croit. La réponse à la crise ne peut pas se limiter à des séminaires. La population attend des mesures d’urgence qui lui permettent de se nourrir, en attendant l’adoption de mesures pour le moyen et le long terme.

 Les responsables municipaux demandent au gouvernement de l’Union de mettre fin immédiatement au visa de sortie, qui n’a aucune utilité sécuritaire mais pénalise lourdement les Comoriens de la diaspora et les touristes. La lourdeur bureaucratique vole du temps au visiteur et donne à notre pays une mauvaise réputation.

Les maires constatent que pour la première fois dans l’histoire du pays, un président de la république a reçu les lettres de créance d’un ambassadeur (de la République de Tanzanie) hors de la capitale de l’Union, au mépris des règles républicaines et peut être même de la loi. Nous demandons aux autres institutions de la république et aux autorités légales de mettre en garde le Président contre les conséquences de son comportement autocratique.

 Les maires continueront d’agir pour être entendus par les autorités pour la recherche de solutions réalistes à la crise sans précédent que vit le pays.

                                                                         Le bureau de l’AMN

 

Moroni le 5 août 2008



Place de la Préfecture  - B.P 1420 Moroni – Union des Comores

amngazidja@gmail.com  -



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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 11:23

LA FETE DE L’INDEPENDANCE DES COMORES

LE 05 JUILLET 2008 À LYON


Conférence  / Débat  sur l’économie de la Réunification de l’Archipel des Comores.

 Ce débat populaire animé par Anrmy (cf. biographie ci-dessous) s’est déroulée  en 2 étapes (1heure).

La première demi-heure s’est orientée sur l’Economie de la Réunification (une première dans le thème ndlr)  au sein de l’archipel des Comores : Maoré, Ndzuani, Ngazidja, Mwali.

Ensuite le débat était ouvert  à un public très divers en origine et en genre.

 

Dans les propositions d’un projet de développement commun aux 4 îles, Anrmy s’est attardé sur les principales caractéristiques de la structure économique actuelle des 3 îles (Mwali, Ndzuani, Ngazidja). Il évoque  leur histoire économique exportatrice et colonisatrice. Il met ensuite l’accent sur le problème du déficit commercial, de la dette, et de la dépendance.  Quant à Maoré elle reste  soumise à  une économie sous perfusion téléguidée  depuis Paris et Bruxelles.

 A cela, Anrmy expose de manière pragmatique et concise une réflexion sur les mesures économiques  à appliquer dans l’ensemble de l’archipel des Kamars[1] : Une  Révolution dite « Verte et Bleue », comme il la nomme. En somme un plan Terre- Mer axé sur l’agriculture et la pêche respectant parfaitement la structure de la population  à  65 % rurale.

S’inquiétant de  la manière dont le « Plan Terre » se présente, Dhoul, Anjouanais, pense que « le remembrement est un  problème qui peut être résolu par une meilleure formation des agriculteurs afin de mieux exploiter la Terre. »  Quant au plan « Mer »  Yacine, Grand Comorien, s’interroge « s’il est appliqué à titre individuel ou étatique »

Selon l’idée d’Anrmy affirmant que l’Afrique n’a aucunement besoin des pays dits amis pour se développer, Dhoul pense plutôt  «  que la question n’est pas de dire NON à l’aide mais pour quoi faire ? et pour quels objectifs ?. (..) L’Afrique n’est rien sans aide ! »

 D’autre part, réagissant aux arguments de Michel, français, Hydraulique Sans Frontières dénonçant« l’importance de la diaspora dans la manière d’utiliser les fonds envoyés aux Comores » Anrmy propose que ces transferts doivent réduire progressivement pour aller vers des transferts de compétences professionnelles. Ces transferts de fond s’élèvent  à  72 millions euros par an,(cf. le rapport d’octobre 2007 de la Banque Africaine de Développement) soit 1 fois et demi le budget des Comores. De l’avis de Michel, ces fonds doivent « s’orienter vers un investissement productif et non dans des coutumes onéreuses comme le Anda. »(Le Grand Mariage grand comorien)

 Bien évidemment, Anrmy insiste pour conclure qu’aucune de ces réflexions ne pourra être réalisable sans Unité ; sans Solidarité et sans Amour entre les 4 îles issues d’une même tradition, d’une même histoire et du même sang.  « Je rejoins cette idée et félicite l’initiative en encourageant que d’autres conférences de ce type se reproduisent (..) un moyen pour nos enfants et nos futurs d’en connaitre davantage  sur notre pays », ajoute Sandia, 40 ans, Anjouanaise  

Il en va de l’Avenir et de la Réussite économique des Kamars.


 Anrmy BOURHANE



[1] Ce sont les arabes qui ont donné au début d XVIème siècle ce nom :  Kamar (Iles de la Lune)

  Biographie : Né dans l’océan indien aux Kamar, Anrmy B. poursuit des études en Commerce International sous le soleil montpelliérain. Il décroche brillamment  aux Etats-Unis (2001) un Master trilingue en Négociation et Gestion de Projets Internationaux.
Son riche parcours professionnel le mène dans les 4 coins du globe. Après Les Canaries, les Etats-Unis, Puerto Rico, La Réunion, L’Espagne, Dubaï il pose aujourd’hui ses valises à Londres où on lui a confié le développement stratégique des marchés hispanophone et francophone d’une grande société américaine.

Très attaché à sa terre natale,  il s’engage activement dans des actions humanitaires-en particulier le domaine de l’éducation et la santé. Il a aussi l’honneur d’être membre de la famille Rotaract, la branche jeune du Rotary International.

 

 

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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 10:16

 

 

Source : Al-watwan n° 1122 – 1123 du mardi 29 juillet 2008

 

Dix-neuf députés sur trente et trois ont rejeté le projet de loi déposé par le gouvernement relatif à la citoyenneté économique. Ce programme de ‘‘citoyenneté économique’’ allait donner la possibilité à tout investisseur, résidant dans un pays qui a conclu un accord avec les Comores, d’obtenir la naturalisation comorienne. Pour sa part, le gouvernement convaincu du bien fondé de sa démarche projette de soumettre la loi à la prochaine session d’octobre en prenant le soin, cette fois-ci, de mener une consultation large et profonde.

 

Ce programme initié par le chef de l’Etat allait lui permettre de relancer le programme Habitat, gelé par manque de moyens financiers. Le vote des députés a surpris tout le monde, d’autant que le gouvernement et les proches de la compagnie Comoro Gulf Holding, pensaient à son adoption, après avoir passé le cap de son passage au forceps en commission des lois. Ce projet de la citoyenneté économique a soulevé un tollé général, par sa singularité. Poser comme seule condition à l’obtention de la naturalisation, la possibilité d’investir dans l’immobilier un montant de 100.000 dollars est considérée par beaucoup comme ‘‘léger et suspicieux’’, dans la mesure où ‘‘le domaine de la naturalisation est l’un sujet les plus sacrés des nations’’.


Les personnes bénéficiaires de ces naturalisations, vivant aux Emirats et au Koweït, connus sous le nom de ‘‘Biddon’’, sont en réalité des apatrides exclus de fait à la naturalisation de leurs deux pays d’accueil, au seul motif qu’ils ne prouvent pas leur nationalité d’origine. L’obtention de la naturalisation comorienne allait leur ouvrir les portes aux Emirats et au Koweït et leur donner aussi la possibilité de devenir des Comoriens de droit.

 

L’Organisation patronale des Comores (Opaco) avait été le premier à réagir, à travers un mémorandum demandant au gouvernement ‘‘de retirer le texte pour favoriser une large concertation nationale’’. (Lire notre édition du vendredi)

 

Ce programme de ‘‘citoyenneté économique’’ allait donner la possibilité à tout investisseur immobilier, résidant dans un pays qui a conclu un accord avec les Comores, d’obtenir la naturalisation comorienne. Le projet rejeté par les élus devait conduire à une dérogation de certaines dispositions du code de la nationalité dont l’objectif est ‘‘d’assurer le développement économique et social de l’Union des Comores à travers l’attraction d’investissement étranger dans le domaine de l’immobilier’’. La qualité d’investisseur immobilier est acquise à toute personne présentant une demande en vue d’investir aux Comores une somme minimum de 100.000 dollars. La naturalisation comorienne est accordée, selon ce projet, sans condition de résidence habituelle ni de stage aux Comores. Selon son article 4, la naturalisation ‘‘ne peut être accordée qu’à l’étranger justifiant de sa résidence habituelle dans un pays ayant signé un programme économique avec les Comores’’.

 

Les initiateurs de ce projet annoncent que l’enveloppe financière pour la naturalisation de 4000 familles maximum des Emirats Arabes Unies est d’environ 100 millions de dollars. La naturalisation est ouverte aux conjoints et aux enfants des personnes naturalisées en vertu de la loi. Le gouvernement convaincu du bien fondé de sa démarche projette de soumettre la loi à la prochaine session d’octobre en prenant le soin, cette fois-ci, de mener une consultation  large et profonde.

 

AAA

 

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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 11:51
Comores : Un linguiste propose l’usage du comorien à tous les niveaux de l’école
Des pédagogues et des spécialistes de la langue viennent d'examiner au cours d'un atelier de trois jours à Moroni les conclusions d'une étude réalisée par l'expert comorien résidant à Paris, Mohamed Ahmed Chamanga, (photo) qui propose l'enseignement de la langue comorienne à tous les niveaux, depuis le primaire jusqu'à l'université.
Les participants devaient notamment mettre en place une commission nationale et s'entendre sur des standards généraux s'agissant de la transcription de la langue avant de songer à créer les outils et autres manuels pédagogiques. ''Il serait souhaitable que l'enseignement se fasse intégralement en comorien pendant toute la durée du cycle primaire'', a écrit Chamanga dans son rapport, ajoutant : ''Les expériences menées un peu partout à travers le monde et notamment en Afrique, montrent en effet que les résultats sont beaucoup plus significatifs lorsque la langue maternelle reste langue d'enseignement''.
Au cours de cette rencontre, des spécialistes de la langue et de la pédagogie dont le docteur Said Soilih, enseignant chercheur à l'Université, Fouad Goulam, Jaffar El-Macelie ou encore le traditionnaliste Moussa Issihaka, ont échangé les avis sur les propositions techniques du linguiste. Ils devaient mettre en place, avant-hier après midi, une commission nationale pour la langue et arrêter les règles pour l'orthographe. ''Il convient de souligner qu'il ne s'agit pas d'une opération d'alphabétisation'', a prévenu Said Soilih, au cours d'un entretien avec Al-watwan, précisant : ''nous voulons introduire l'enseignement de la langue''.
De l'avis des participants, les Comores ont quelque peu négligé ce domaine. Il ne faudrait donc pas s'étonner que le pays peine à décoller : ''On parle souvent des exemples mauricien ou seychellois. Ces pays ont privilégié l'apprentissage de leur langue'', fait observer le directeur du Centre national de documentation et de recherche scientifique, Ainouddine Sidi, qui participait à l'atelier cité.

A l'université aussi

Chamanga propose ''dans un premier temps, l'utilisation de la langue comorienne dans les trois premières années d'enseignement'' en progressant d'une classe chaque année et cela dans des écoles pilotes reparties dans les trois îles. ''Cette phase pilote durera le temps du cycle entier afin de pouvoir juger de son efficacité. Les manuels et les outils pédagogiques et didactiques de chaque niveau devront être préparés au moins un an à l'avance'', écrit-il. Au secondaire, le comorien serait enseigné comme discipline.
Ce serait l'occasion d'initier les élèves aux différentes variantes insulaires de notre langue, et cela dans le but de ''permettre une meilleure communication entre les enfants comoriens, de sorte qu'arrivé à un certain niveau, ils soient à l'aise dans chaque variété linguistique comorienne. Pour toutes les autres matières, le français reste la langue d'enseignement''. Le Comorien serait ensuite enseigné à l'Université sachant que la recherche devra tenir compte des études en linguistique africaine bantu.
S'agissant du choix des caractères, la transcription latine a les faveurs des participants. Motif : ''la graphie arabe nécessite une adaptation. Cela poserait des problèmes techniques considérables tels que la création d'autres signes pour rendre les sons non attestés en arabe. La graphie latine est plus facile à adapter et permettrait une ouverture au continent partageant le même référent culturel'', d'Afrique de l'Est.
Pour rappel, la langue comorienne, qui avait perdu son statut particulier pendant la colonisation, avait été remise à l'honneur sous le président Ali Soilih en 1975. Le Mongozi considérait que l'appropriation de la langue était indissociable de la bataille pour le développement, d'où sa mémorable campagne d'alphabétisation? Celle-ci a laissé des souvenirs contradictoires parmi la population. Mais avec le recul aujourd'hui, Chamanga juge que la campagne d'Ali Soilih ''avait été lancée dans la précipitation et l'impréparation'', en l'absence d'une base théorique d'une part et d'outils pédagogiques d'autre part.
Ali Moindjie
Al-watwan N° 1117 du 21 juillet 2008
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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 00:16

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

 

 

Moroni, mercredi 30 juillet 2008 (HZK-Presse) – Alors qu’un grand tapage médiatique est fait à Moroni autour d’un accord supposé conclu entre les autorités comoriennes et celles de certains Etats du Golfe, sur l’engagement à offrir la nationalité comorienne à des apatrides de ces pays [appelés « Bidoon », ndlr], en contre partie d’un important effort d’investissement estimé à quelques 100 millions de dollars américains [28 milliards francs comoriens], l’on vient d’apprendre par voie de presse, qu’un diplomate Koweitien en poste au Caire (Egypte) a apporté un démenti formel sur cette affaire.

 

Déjà l’on commence à s’interroger à Moroni sur les tenants et les aboutissants d’une telle démarche, initié par le chef de l’Etat Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, quand on sait que la délivrance d’un premier lot de 25 passeports comorien a été effectuée par la partie comorienne, au profit de Bidoon résidant à Dubaï, sans que les responsables aient pris la précaution d’attendre l’issue du vote du projet de loi déposé par le gouvernement relatif à la citoyenneté économique. Un texte rejeté jeudi dernier par la majorité des élus, mais que le gouvernement persiste à vouloir faire adopter à la prochaine session ordinaire d’octobre.

 

Le porte parole du gouvernement et ministre des télécommunications, M. Abdourahim Said Bakar, avait déclaré prendre acte de ce vote négatif du parlement, tout en indiquant que le texte sera de nouveau soumis à un large débat, car il offre à ses yeux « une réelle opportunité pour le développement des Comores ».

 

Et M. Said Bakar de poursuivre : « Si nous avons opté pour la voie législative, c’est pour prouver notre attachement à la démocratie et prendre ainsi les comoriens à témoin ».

 

Le gouvernement devra surtout avoir le courage d’expliquer en toute transparence, pourquoi il s'est engagé dans cette voie sur la base d'accords passés avec des entités privées [Comoros Gulf Holding, possédant actuellement un portefeuille de 9 projets d’investissement aux Comores, financés sur fonds koweitiens], sans consulter le Koweït, un pays pourtant officiellement engagé à investir dans notre pays, notamment dans le secteur hôtelier et où réside une partie des Bidoons bénéficiaires potentiels de la nationalité comorienne.

 

Dans les colonnes du journal Arab Times paru le lundi 28 juillet dernier, l'Ambassadeur du Koweït en Egypte, qui est accrédité auprès de l'Union des Comores, a déclaré qu'aucun officiel koweitien n'a discuté avec des responsables Comoriens sur le statut des Bidoons. Cette question n'a pas été soulevée ni par le Ministre des Affaires Etrangères koweitien Sheikh Mohammed Sabah Al-Sabah, lors de sa visite en février, ni par l'ambassadeur quand il a récemment présenté ses lettres de créances.

 

La presse koweitienne a déjà relaté le rejet par les députés comoriens de la loi visant à octroyer la citoyenneté comorienne aux apatrides du Golfe, présentés comme investisseurs, pour 25000 US $ par famille. L’on apprend même que l'opposition koweitienne s’est emparée de l’affaire en interpellant le gouvernement pour des explications. A Moroni, aussi bien la classe politique que les milieux d’affaires ont émis de sérieuses réserves, pour ne pas dire une réprobation, quant à la gestion pour le moins controversée de ce dossier par le pouvoir du président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi.       

 

El-Had Said Omar

300708/eso/hzkpresse/9h00

 

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