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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

26 août 2008 2 26 /08 /août /2008 08:38


Vous trouverez ci-dessous le discours du Président de l'Union des Comores riche en rappel historique prononcé hier devant le parlement de la Tanzanie


UNION DES COMORES

Unité – Solidarité – Développement

-------------------

 

 

 Allocution de

S.E. M. AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI,

Président de l’Union des Comores

devant le Parlement Tanzanien

 

Dodoma, Tanzanie, le 25 aout 2008.

 

                                                     


 

 

-         Excellence Monsieur le Premier Ministre de la République Unie de Tanzanie et Cher Frère ;

-         Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale de la République de Tanzanie;

-         Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale de l’Union des Comores;

-         Excellence Monsieur le Commissaire Régional,

-         Excellence Monsieur le Chef de l’Opposition,

-         Honorables Mesdames et Messieurs les Ministres,

-         Honorables Mesdames et Messieurs les Elus,

-         Excellences, Mesdames et Messieurs.

C’est avec beaucoup de joie, une très grande émotion et une grande fierté  que  je vais faire entendre, la voix de mon pays, l’Union des Comores, au sein de ce somptueux Palais, ou vous m’avez fait le grand honneur, Monsieur le Président, de m’inviter.

Les mots me manquent pour exprimer l’immense bonheur que j’éprouve, en ce jour.

Je ressens d’autant plus cet honneur qui m’échoit, que  c’est la  première fois, dans l’Histoire de mon pays, qu’un Président est invité à s’exprimer dans ce prestigieux lieu de la représentation nationale tanzanienne. Soyez assurés Monsieur le Président de l’Assemblée, Monsieur le Premier Ministre Messieurs et Mesdames les députés,  que je pèse  tout le poids de cet honneur et je vous en  suis  très reconnaissant.

Au delà de l’honneur que j’éprouve du fait de l’importance que j’accorde à cette cérémonie solennelle, c’est la joie ressentie lors des retrouvailles familiales et fraternelles qui m’habite.

Ainsi, je voudrais tout d’abord, en cette mémorable occasion, remercier du fond du cœur le peuple frère ainsi que le Gouvernement tanzaniens, et plus particulièrement le Président de ce grand et beau pays mon Frère Jakaya KIKWETE, pour l’accueil exceptionnel et fraternel et pour l’hospitalité généreuse qui nous ont été réservés, la délégation qui m’accompagne et moi-même, depuis notre arrivée sur le sol tanzanien.  

Je voudrais, en outre, rendre hommage aux autorités et à la population de cette belle ville de Dodoma, que nous découvrons pour la toute première fois, et dont la chaleur spontanée et fraternelle de l’accueil nous ont, tout de suite, permis de nous sentir chez nous.

Je n’en attendais pas moins de mes frères Tanzaniens mais j’ai été heureux de confirmer ma profonde conviction,  que les liens de cœur et de sang qui unissent la Tanzanie et les Comores sont et resteront toujours particulièrement solides.

Ces liens constituent le terrain fertile sur lequel ont poussé la confiance, l’amitié et la solidarité que nous souhaitons consolider aujourd’hui entre nos deux nations.

En effet, pour les Comoriens de toutes les générations, passées et à venir, la Tanzanie n’a jamais été considérée comme une terre étrangère, ni le Tanzanien comme un étranger aux Comores.

Nous savons tous, nous Comoriens, tout ce que nous devons à cette terre voisine, à cette terre sœur.

Nous lui devons, depuis le 18e siècle, le savoir, la culture, la spiritualité  et la richesse.

Le Comorien qui voulait devenir savant se devait de prendre le boutre et se rendre en Tanzanie.

Le Comorien qui voulait devenir riche prenait le boutre et traversait le  mince bras de mer qui sépare nos deux pays frères.

Nos deux peuples ne sont pas liés par de simples liens d’amitié. Ils  sont  liés depuis des siècles et des siècles par des liens de sang, des mélanges qui font que souvent à l’étranger on prend un Tanzanien pour un comorien et un Comorien pour un Tanzanien. Nous Comoriens nous nous glorifions de cette ressemblance.

Nous sommes convaincus que nos origines premières sont swahili, c’est pour cela que nous sommes conscients de  ce que notre langue doit à la votre. Nous savons ce que notre musique doit à la votre spécialement le toirab, nous savons ce que nos habits doivent aux vôtres, nous savons ce  que notre cuisine doit à la votre.

Depuis des siècles et des siècles, des djahazi ont traversé ce bras de mer et nous ont apporté votre sensibilité, votre civilité, votre courtoisie, votre savoir-faire, vôtre savoir-être et vôtre savoir tout court, bref votre Ustan Anrab.

Ces mêmes légendaires djahazi ont contribué à des riches échanges commerciaux  entre nos deux pays.

Aux Comores nous avons deux termes pour designer nos frères du continent : L’Africain et le Msawahılı. Le Msawahılı ou le Mgoudja c’est le cousin Tanzanien avec qui nous partageons tant de choses.

C’est pour cela que mon cœur rayonnant de joie apporte à la Tanzanie, au peuple tanzanien et aux autorités tanzaniennes que mon pays chérit profondément, les salutations fraternelles et la profonde reconnaissance du peuple et du Gouvernement comoriens.

Nous n’oublierons jamais le rôle premier que ce grand et beau pays a jadis joué dans la lutte de libération nationale de mon pays, en vue de l’acquisition de l’indépendance, en soutenant les patriotes qui étaient refugiés en Tanzanie et les mouvements de libération nationale de toute la région.

Nous n’oublierons jamais, non plus, le fait que la Tanzanie a été, dès les premières semaines de notre indépendance, l’un des premiers pays à nous soutenir pour pallier le départ précipité des Français.

Votre peuple généreux a soutenu le mien dans ses premiers pas de nation libre, en l’accompagnant dans   l’éducation et dans la création et la formation de notre jeune armée nationale.

J’apporte également la profonde gratitude du gouvernement et du peuple comoriens au peuple tanzanien, à ses représentants et à son gouvernement pour leur engagement sans faille,  dans les multiples étapes visant à mettre fin à la crise séparatiste qui a secoué les Comores, pendant plus d’une décennie, et qui a failli ébranler les fondements même de la nation comorienne.

La reconnaissance de mon peuple et de mon gouvernement est immense et infinie  pour les sacrifices sans limites faits par le peuple et le gouvernement tanzaniens.

Vous n’avez pas hésité  à envoyer, ce que vous avez de plus cher, à savoir vos enfants, pour être à la tête des forces de la coalition africaine venues libérer l’ile comorienne d’Anjouan, pour aider mon pays à consolider son unité nationale et rétablir son intégrité territoriale.

Vous pouvez être fiers de ses vaillants soldats. La nation comorienne leur sera éternellement reconnaissante.

Et pour marquer notre appréciation de l’extraordinaire mission qu’ils ont realisée dans l’ile d’Anjouan, il sera remis à chacun d’entre eux, lors de la célébration de la fête militaire tanzanienne de septembre prochain, un diplôme d’honneur qui sera suivi, prochainement, d’une médaille.

Je saisis cette opportunité pour rendre un vibrant hommage à Son Excellence mon frère le Président KIKWETE, sans qui cette intervention militaire à Anjouan n’aurait jamais eu lieu.

En effet, c’est grâce à son charisme, à son leadership éclairé en sa qualité de Président d’un pays frère mais aussi de Président de l’Union Africaine, à son engagement sincère et à sa détermination à œuvrer en faveur de l’intégrité effective des Comores, que mon pays a pu tourner la page la plus sombre de son histoire, à savoir le séparatisme.

Cet engagement sans faille a permis en effet, une grande victoire militaire et par conséquent la libération de l’Ile comorienne d’Anjouan, et ce, sans effusion de sang. 

Cet engagement confirme, si besoin était, le rôle clé qu’a toujours joué la Tanzanie dans notre continent mais aussi et surtout la disponibilité constante de ce pays modèle,  à toujours mettre à la disposition de ces pays frères, ses moyens humains et matériels ainsi que son expérience, pour préserver la paix, la sécurité, la stabilité et l’Etat de droit.

Je salue, ainsi, toutes les entités et toutes les institutions tanzaniennes et plus particulièrement ce prestigieux Parlement dans lequel nous nous trouvons ce matin, pour leur mobilisation en faveur de la défense de l’unité nationale de mon pays.

Mais je salue également en vous, dignes successeurs de Feu le Président Mwalimu Julius Nyerere, Fondateur de la Tanzanie Moderne, digne enfant de la Tanzanie et de l’Afrique  le charisme, la grande sagesse et la vision, quil vous a légués et qui continuent à guider et à éclairer votre pays et toutes les Nations, à travers les continents, dans leurs efforts pour la recherche de la liberté, de la paix et du développement.

Le Mwalimu était de ces rares hommes qui ont façonné l’Histoire, pas seulement de leur peuple mais de toute l’Humanité.

La terre a produit très peu de ces grands hommes, qui par leur vision, leur conviction et leur sagesse marquent à jamais leur passage sur terre.

Cet homme restera à jamais dans l’esprit des générations présentes et à venir.

Je tiens à dire notre admiration et notre estime pour toutes les grandes figures qui, après Mwalimu Nyerere, ont façonné la Tanzanie et ont renforcé sa crédibilité au sein du concert des Nations et qui ont permis à la Tanzanie de jouer le rôle majeur qu’elle joue aujourd’hui non seulement en Afrique mais aussi dans le monde entier. 

Je veux évoquer Al Hadj Ali Hassan Mouigni, Benjamin William Mkapa et, bien entendu le Président Jakaya KIKWETE qui ont fait de la Tanzanie, dans notre continent, un grand défenseur de l’unité et de l’intégrité territoriales, un pays modèle qui montre la bonne  voie à suivre  aux pays et aux peuples africains, prêt à défendre la liberté la ou elle est étouffée.

Grace à ces hauts dignitaires, la Tanzanie est en effet devenue un pays apaisé, homogène et dynamique et un modèle de stabilité exemplaire, dont le dynamisme et la croissance économique  font l’admiration de l’Afrique.

De l’autre côté de ce bras de mer qui sépare la Tanzanie des Comores, nous suivons avec beaucoup d’attention et d’admiration, l’exemple tanzanien.

Les affinités historiques, culturelles et linguistiques que j’ai évoquées tout à l’heure appellent Comoriens et Tanzaniens à avoir une communauté de destin, tout autant que la proximité entre nos villes respectives de Moroni et Mtwara, qui ne sont reliées que par une trentaine de minutes d’avion, ce qui donne à nos deux peuples, qui effectuent ce trajet, l’impression de se déplacer dans un seul et même pays.

Quelle meilleure preuve apporter, sinon ces milliers de comoriens qui, aujourd’hui comme par le passé ont choisi de vivre en Tanzanie et ces milliers de Tanzaniens qui, hier comme aujourd’hui, se sont installés aux Comores ?

Je salue ces Comoriens et ces Tanzaniens qui ont renforcé ces ponts, très solides, existant entre nos deux peuples à travers les deux rives  du Canal de Mozambique, notamment ces Tanzaniens d’origine comorienne qui aujourd’huı occupent des postes de haut niveau au sein des institutions tanzaniennes et qui font la fierté des Comores.

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée,

Honorable assistance,

Nous ne quitterions pas cette enceinte si je devais évoquer ici tout ce que l’Histoire a façonné de commun entre nos deux pays, nos deux nations, nos deux peuples.

 Aussi je me contenterai de rappeler encore une fois les racines communes de nos deux langues. Le Swahili est d’ailleurs une langue enseignée aujourd hui à l’Université des Comores dans le seul but de  contribuer encore davantage à notre compréhension mutuelle.

Mais ce qui est le plus important à souligner c’est que la Tanzanie est en train de devenir l’un de nos premiers partenaires aussi bien dans les domaines économique que social, notamment par :

-         Les liaisons d’Air Tanzanie avec les Comores,

-         les échanges commerciaux tels que l’achat de produits finis et d’animaux vivants,

-         le développement du trafic portuaire,

-         la lutte commune contre les trafics illicites et le terrorisme,

-         La prestation de services bancaires, précisément à travers EXIM Bank Tanzanie,

-         les soins médicaux et,

-         l’Enseignement supérieur.

Aujourd’hui, afin de pouvoir consolider encore davantage cette coopération fructueuse, il serait judicieux  de redynamiser les autres secteurs tels que la promotion des investissements, la culture, le tourisme, les échanges techniques, la formation professionnelle, l’Agriculture et les échanges universitaires.

Enfin, Excellence Mesdames et Messieurs, j’émets le vœu ardent de voir nos deux Parlements se rapprocher encore davantage, afin de contribuer à la concrétisation rapide des ambitions louables de nos deux pays frères et approfondir, ainsi, cette amitié et cette coopération séculaires qui nous sont si chères à tous.

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

L’avenir de nos relations est prometteur.

Par tout ce qui nous lie, nous pouvons construire ensemble, un espace de fraternité, de paix, de prospérité et de développement partagés et être un exemple pour nos autres frères africains.

C’est le message d’espoir que le peuple comorien m’a chargé de transmettre devant cette auguste Assemblée.

Le message de grand espoir, de confiance, de solidarité et d’amitié que j’ai voulu, moi aussi, porter aux frères et voisins tanzaniens.

Je suis convaincu que la Tanzanie et les Comores apporteront ensemble au reste de l’Afrique et du monde entier, ce message d’espoir, de solidarité  et de fraternité.

Vive la coopération entre la Tanzanie et les Comores,

Vive la fraternité Comoro-tanzanienne.

Je vous remercie.

 

 

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23 août 2008 6 23 /08 /août /2008 23:36

 

 

Tout le monde se souvient encore de  ce feuilleton  judiciaire à rebondissement qui  a défrayé la chronique à Moroni ces trois dernières années (voir ICI). Il s’agit de la fameuse affaire  BIC / NICOM qui avait abouti à la condamnation de la Banque pour l'industrie et le commerce (BIC, filiale de la BNP Paribas) au paiement de 4,8 milliards francs comoriens (9,7 millions d'euros) à titre de dommages et intérêts à la société NICOM dont le gérant est l’homme d’affaire Shamir Kamoula (voir ICI).  Du coup, cette affaire commerciale d’ordre privé avait transformé le palais de justice en ring – fort heureusement, nous avons surtout assisté à des combats de salive : conférences de presse accusatrices et dénonciatrices des juges, du procureur général (voir ICI), de l’ordre des avocats (voir ICI)… . L’on se demandait même si nos professionnels du palais de justice de Moroni n’étaient pas devenus fous ou envoutés tellement le spéctacle était grotesque. Et comme si cela ne suffisait pas, elle  était quasiment  devenue une affaire d’Etat : Le Président de l’Union des Comores, de retour d’un voyage à l’étranger, avait tenu à s’exprimer en personne sur l’affaire, intervention du Ministre de la justice, limogeage de deux magistrats sans avoir respecté la procédure…    .

 

Selon la Lettre de l’Océan Indien (LOI) dans son édition du 22 août 2008, « un accord à l'amiable a été trouvé entre les deux parties à l'issue de discussions organisées par les autorités comoriennes, les 18 et 19 août à Moroni, et auxquelles a participé une délégation de la BNP composée de Mamadou Kane (responsable Afrique), Jean-Louis Staub et d'un juriste de la banque française. Ledit accord prévoit le paiement par la BNP d'une compensation financière en cash à Kamoula d'un montant avoisinant les 10% des dommages et intérêts initialement prévus. A cela, s'ajoute l'engagement de la BNP à ce que la BIC accorde à Kamoula une facilité de crédit de plusieurs centaines de milliers d'euros. »


A priori, selon toujours, le même journal, c’est le gouvernement de l'Union des Comores, qui a convaincu la BNP-PARIBAS d’accepter cet accord. Mais en réalité, BNP PARIBAS qui allait être contrainte dans les mois à venir de payer les dommages intérêts  avec, le cas échéant, les intérêts légaux et les frais récupérables d’exécution forcée avait- elle besoin dune pression pour parapher un tel accord qui lui est très favorable ? Comment peut-on refuser de ne payer que 10% du montant qu’on doit à son créancier ? L’on peut toujours nous raconter n’importe quoi !

 

En effet, à notre connaissance, la société NICOM attendait juste l’aboutissement de la procédure  de l’exéquatur pour pouvoir procéder au recouvrement forcé de sa créance.

 

Dans le système juridique français, l’exéquatur (un mot latin qui signifie « qu’il soit mis à exécution » est l’ordre d’exécution accordé par l’autorité judiciaire française, d’une décision rendue  par une juridiction étrangère, après contrôle de sa régularité internationale. En effet, le principe en France est que les jugements rendus par une juridiction étrangère ne peuvent  être exécutés  en France sans  exéquatur. Bien évidemment, comme tout principe, il ya des exceptions et des précisions. Mais notre objectif ici est juste de permettre aux profanes de la chose juridique d’avoir une petite idée de cette notion.

 

Une fois l’obtention de l’exéquatur, la société NICOM allait pouvoir récupérer toute la somme due en faisant par exemple bloquer par un Huissier un des comptes bancaires de la banque à Paris. C’est pourquoi, il est incontestable que la BNP-PARIBAS ne pouvait pas continuer à faire preuve de résistance et qu’il était de son intérêt de signer un tel accord.

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 13:18

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Fomboni, mardi 19 août 2008 (HZK-Presse) – Jeudi 14 août dernier, aux environs de 10 h du matin, la salle d’audience du tribunal de première instance de Fomboni, à Mohéli était pleine à craquer. C’était le jour du procès de l’affaire qui opposait les jeunes de Nkangani à ceux d’Itsamia [VOIR ICI].

 

Treize prévenus pour coups et blessures volontaires ont été entendu, tous originaires du village de Nkangani, dont Hamada Bacar âgé de 23 ans fut le chef de la bande et auteur de plusieurs coups de bâtons et planches sur le journaliste correspondant du journal Kashkazi, Daanouni Mssoili, qui n’a pas pu se tenir debout lors de son audition, à cause de ses blessures. 18 coups de battons au total sont tombés sur lui, selon lui. Six autres suspects sont toujours en cavale.

 

Parmi les victimes il y a le précèdent correspondant de HZK-Presse, Habib Nomane qui a eu la chance d’être ligoté sur le poteau de la société Comores Télécom, giflé, on lui a versé du sable et de l’argile sur la tête avant l’arrivée de la police.

 

Yssouf Ali qui était l’aide chauffeur de la voiture qui était prise d’assaut, la tête bandée, a fait une requête de dédommagement de 200.000 fc, ainsi que Faissoil Salim qui demande aussi la même somme à titre de dommages et intérêt. Quant à Habib Nomane, il ne demande que 225.000 fc pour la réparation de sa moto détruite à cette occasion.

 

Le plus touché, Daanouni Mssoili a fait une requête de dédommagement qui s’élève à 2 millions 115 milles francs pour les frais médicaux, frais d’une possible évacuation sanitaire de Fomboni à Moroni, puis de Moroni vers l’île de La Réunion ainsi que le remboursement de son matériel de travail détruit, à savoir un appareil numérique, un clé USB, un téléphone portable, etc.

 

Le temps était venu au réquisitoire du procureur de la république. Après un long discours historique évoquant des faits criminels passés, à l’exemple de l’affaire Hantsindzi-Chezani, puis des récents événements tragiques de Vouvouni-Mdé, le procureur a demandé l’application de l’article 333 et 334 du code pénal relatif à la séquestration. Les auteurs présumés coupables devraient écoper de 2 ans au minimum de prison ferme pour la plupart d’entre eux.

 

D’autres reconnus coupables de coups et blessures volontaires avec préméditation, le procureur a requis 2 ans d’emprisonnement dont 6 mois de sursis avec une amande, en vertu de l’article 295 alinéas 2 et art 44 et 45.

 

Parmi les personnes suspectes, certains sont relâchés sans aucune poursuite judiciaire faute de preuves suffisantes. Tous les inculpés, après avoir reconnu les faits qui leur sont reprochés, ont demandé pardon à leurs frères d’Itsamia, puis aux membres du jury.

 

Mouayad Salim

190808/ms/hzkpresse/6h00

 

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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 09:42

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Fomboni, samedi 16 août 2008 (HZK-Presse) – Le gasoil arrivé, les mohéliens s’attendait à pousser un ouf de soulagement, dans l’espoir de voir l’électricité rétablie. Mais hélas. La situation va de mal en pis. La durée d’éclairage s’est réduite, les coupures intempestives se multiplient, les délestages continuent de plus belle. C’est comme si l’arrivé de ce « dépannage » comme on le dit ici, vient nous enfoncer davantage dans l’obscurité. Qu’est ce qui se passe exactement ?

 

« La Ma-Mwé achetait auparavant à 150 fc le litre de gasoil auprès de la Cociété Comores Hydrocarbure (SCH), aujourd’hui après cet arrivage, cautionné par la Exim Bank, la Ma-Mwe achète le litre à 680 fc, et doit en plus payer comptant, ce qui n’était pas le cas auparavant. Et comme les recouvrements de la Ma-Mwé ne suffisaient plus à honorer couvrir les coûts des approvisionnements auprès de la SCH, pour assurer la fourniture normale d’électricité, nous sommes dans l’impasse ». C’est ce que nous a expliqué le chef de branchement de la Ma-Mwé, Azda Hadadi en l’absence du directeur technique, lorsque nous l’avons interrogé dans leur bureau.

 

Quant au directeur régional de la SCH, il s’est refusé de nous communiquer toute information, se contentant de nous renvoyer à la Ma-Mwé car selon lui, ce sont eux qui nous fournissent l’électricité, donc c’est à eux de donner des explications.

 

Une grève qui s’annonce

 

Conséquence de cette crise énergétique dans l’île, un chauffeur de taxi syndicaliste a du passer quelques heures dans les locaux de la police locale de Fomboni, après avoir été interpellé et menotté comme un voleur. Ceci après avoir refusé l’affichage sur la pare-brise de sa voiture, de l’arrêté ministériel portant fixation de la nouvelle tarification du transport en commun, décidée suite à la hausse de carburant.

 

Le maintien du tarif de 150 fc (prix initial, donc pas de changement sur cette ligne) pour le trajet Fomboni – Djoiezi (5km) « n’est pas raisonnable » selon les chauffeurs. Aujourd’hui nous avons assisté à un début de grève qui ne dit pas encore son nom.

 

 Mouayad Salim

160808/ms/hzkpresse/6h00

 

 

 

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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 09:28

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Fait divers à Mohéli :

 

Fomboni, samedi 16 août 2008 (HZK-Presse) – Un chauffeur de la société d’eau et d’électricité Ma-Mwé du nom d’Abacar Sahiyou a attaqué à coup de pierre son collègue de travail, Mohamed Halide, qui est le chef responsable du service de stockage du carburant, et lui a causé des blessures graves sur le crâne. Le blessé devrait être évacué ce week-end au centre hospitalier d’El-Maarouf, à Moroni.

 

Tout a commencé par une demande de 10 litres d’essence, formulée par Abacar Sahiyou auprès de son collègue de travail. « Je lui avais payé de l’avance pour ces 10 litres de carburant pour la voiture de service et quand je lui demande de me les livrer, il refuse », nous a confié Abacar, qui reconnaît que la discussion a mal tourné, lorsque son camarade a tenté selon lui de le frapper. « Pour me défendre j’ai donc lancé ce caillou » qui l’a touché à la tête, a-t-il précisé, lorsque nous l’avons rencontré à la gendarmerie.

 

Quant à la victime, à qui nous avons pu rendre visite dans la salle des urgences du centre hospitalier régional de Fomboni, il se trouvait encore dans un état inconscient, à peine endormi et la tête bandé. Il ne pouvait nous dire quoi que se soit.

 

D’autres informations provenant du journaliste de l’ORTC Mohamed Halidi, Abacar Sahiyou aurait reçu de son directeur se trouvant à Moroni actuellement, l’ordre d’aller récupérer ces 10 litres d’essence auprès de Mohamed Halide. Celui-ci aurait demandé un papier justifiant cette requête de la part du directeur, en l’absence de quoi, il a refusé la livraison, à l’origine de la discorde.

 

Selon l’anesthésiste du CHR de Fomboni, la victime aurait perdu un œil, suite à ces blessures au niveau du crâne. Abacar Sahiyou a été relâché dès l’après midi du jeudi et nous l’avons croisé vendredi matin. De source officieuse, l’on apprend qu’une note de service venant de Moroni a mis fin à ses fonctions.

 

Si de tels actes tendent à se multiplier ces dernières années force est de constater que les coupables, une fois en prison, retrouvent leur liberté le lendemain.

 

Mouayad Salim

160808/ms/hzkpresse/15h00

 

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18 août 2008 1 18 /08 /août /2008 10:49

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, vendredi 15 août 2008 (HZK-Presse) – Le niveau de français, chez certains élèves et étudiants comoriens, ne cesse de régresser, cédant la place à la chasse des diplômes. L’essentiel étant d’obtenir, quelque soit le prix à payer, ce papier cartonné, au détriment du savoir acquis. « La fin justifie les moyens », comme le disait l’autre.

 

« Je pense que ces lacunes sont dues au manque de qualification d’un bon nombre d’enseignants », s’explique le Président de l’Association des Maires, Mohamed Saïd Abdallah Mchangama, selon qui, enseigner, ça s’apprend ; ce qui exige certains critères. Et d’ajouter que tout est lié à la base, notamment, depuis l’enseignement primaire.

 

Il s’avère, en effet, qu’une bonne partie de l’enseignement, surtout au niveau du primaire, est expliquée en comorien. Et par conséquent, nos jeunes élèves issus de certains établissements publics et privés de la place, ont du mal à s’exprimer correctement en français, alors que c’est la langue d’acquisition des connaissances aux Comores, hormis qu’elle soit l’une de nos deux langues officielles, avec l’arabe.

 

« On ne peut pas être meilleur en Mathématiques, sans une bonne base du français », poursuit l’ancien Président de l’Assemblée fédérale des Comores, qui ne cache pas ses regrets de voir certaines de nos jeunes élites, dans l’incapacité de rédiger une lettre administrative dans la langue de Molière. C’est hélas, incroyable, mais vrai. Il n’est plus rare de rencontrer, de nos jours, un diplômé de l’enseignement supérieur, avec une maîtrise en poche ou au-delà, avec d’innombrables lacunes en français, à en croire M. Mchangama.

 

« Certains fréquenteraient des établissement de complaisance, en Afrique comme en Europe, en vue de l’obtention facile des diplômes ». A la question de connaître les raisons de ces lacunes, notre interlocuteur avance l’idée selon laquelle la société comorienne privilégie beaucoup plus la quantité à la qualité. C’est, en effet, une société de paraître, au détriment de l’être « personne n’est jugée par rapport à ce qu’il est, mais par rapport à ce qu’il a », se désole-t-il ; ce qui se répercute, selon lui, sur la nouvelle génération qui s’est inscrite, en masse, au royaume de la triche, car seuls les résultats comptent.

 

« La triche a surtout commencé au moment où on a donné à une personne moins qualifiée l’opportunité d’enseigner », poursuit-il, avant d’ajouter que tant qu’il n’y a pas de sanctions sévères, les élèves et étudiants comoriens continueront à tricher.

 

L’importance du savoir dans la vie professionnelle

 

« Il ne s’agit pas seulement d’être bachelier ou d’avoir une Licence en main, pour mieux préparer sa vie professionnelle, mais d’acquérir un certain savoir, en vue d’aller plus loin, en occupant des fonctions internationales », souligne-t-il, prenant l’exemple de plusieurs cadres issus des pays de la région qui ne cessent de s’imposer à l’échelle internationale.

 

Mais, tout doit commencer au niveau national. Pour ce faire, des solutions immédiates s’imposent. L’on peut citer parmi elles, la mise en place des structures de contrôle de qualification qui valident les diplômes obtenus à l’extérieur, l’instauration des concours à la fois au niveau des fonctions publiques, privées et dans les organismes, et pour ce qui est des examens, rendre accessibles le contrôle des épreuves.

 

La transparence doit ainsi, être de mise, pour pouvoir, à la longue, gravir tous les échelons. De ce fait, l’enseignement universitaire des Comores devrait être conçu, selon le Président de l’Association des Maires, en fonction de notre position géographique, en mettant en place, des possibilités de choix pour une discipline donnée, en terme de réponse aux besoins de la société.

 

D’autant plus que notre système éducatif aura beau faire des efforts pour former nos futurs cadres, mais sans une meilleure orientation, les problèmes de niveau, quels qu’ils soient, continueront toujours de se poser. Car, c’est bien de collectionner les diplômes, mais il est encore mieux de comprendre ce qu’on a appris ou tout simplement, acquérir le savoir, le savoir faire et le savoir être.

 

Loulou S.I. Alfeïne

150808/lsia/hzkpresse/6h00

 

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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 15:06

Le président Sambi annonce l'envoi prochain d'une force à Anjouan

Comores : « TOUS LES MALHEURS DU PAYS SONT ARRIVES PAR MAYOTTE » 2A MOHAMED SAMBILe président Sambi annonce l'envoi prochain d'une force à Anjouan
Au cours d'un entretien accordé avant-hier à la télévision nationale, le chef de l'Etat a annoncé son intention de demander aux responsables de l'armée de renforcer la sécurité autour d'Anjouan en même temps, qu'il faudra y renforcer la présence des institutions de l'Union.
« Sous la pression des évènements nous n'avons pas suffisamment pensé l'après débarquement ». Si bien qu'aujourd'hui l'île d'Anjouan est certes rentrée dans le giron national mais « kaya redjeya hawema » (la situation n'y est pas complètement sécurisée). Le président a affirmé être au courant de plusieurs initiatives (hostiles) à partir de Mayotte. « Mipango mengi Maore hoho », a-t-il lancé.


De retour dans la capitale fédérale, le président de l'Union, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, s'est expliqué, lundi soir, au cours d'une brève interview à la télévision nationale, sur les raisons de sa retraite d'une dizaine de jours à Mutsamudu. Il séjournait dans l'île depuis plus d'une semaine peu après son retour d'un déplacement aux Etats-Unis et en France.
Le président, qui était interrogé par Ben Abdou, a estimé que les hautes autorités devraient se préoccuper davantage de la situation à Anjouan. Car, à l'entendre, cette île est loin d'être tout à fait stabilisée après le débarquement du 25 mars.

Dans la foulée, le chef de l'Etat a concédé que sous la pression des événements «nous n'avons pas suffisamment pensé à l'après débarquement ». Si bien qu'aujourd'hui l'île d'Anjouan est certes rentrée dans le giron national mais « kaya redjeya hawema » (la situation n'y est pas complètement sécurisée).

Fin, mars, l'armée comorienne, soutenue par des troupes de l'union africaine, a chassé l'ancien président de l'île, le colonel Mohamed Bacar, actuellement réfugié au Benin. Mais six mois après, le spectre de la déstabilisation plane encore sur l'île d'après le numéro 1 comorien.« Mopango mengi Maoré hoho »

Lundi soir, le président a beaucoup insisté sur la proximité géographique des îles d'Anjouan et de Mayotte qui favoriserait les coups fourrés à l'encontre de l'Union des Comores. « Tous les malheurs du pays sont arrivés par Mayotte », a-t-il affirmé avant de déplorer le fait que « des gens entrent et sortent d'Anjouan comme ils veulent ».Le chef de l'Etat a annoncé son intention de demander aux responsables de l'armée de renforcer la présence des institutions de l'Union.
« Un bateau est entré clandestinement en provenance de Mayotte ». Il a affirmé être au courant de plusieurs initiatives (hostiles) à partir de Mayotte. (Mipango mengi Maore hoho), a-t-il déclaré. « C'est pourquoi je vais demander aux responsables de l'armée de voir comment envoyer une force » en vue de sécuriser l'île et « pour assurer la stabilité du pays ». « Il y a quelques jours des étrangers ont été arrêtés là-bas », dira aussi le premier magistrat du pays.

Il s'est félicité du fait d'entretenir de bons rapports avec les nouvelles autorités d'Anjouan où « les gens sont fatigués des discours et veulent des actes même modestes. Des actes permettant de faire la différence entre l'entourage dans l'Union et le temps (révolu) du séparatisme ». Le président a enfin dit qu'il a besoin dans son action de l'adhérence des responsables religieux des trois îles.
Amj
A-watwan N° 1133 du 13 août 2008
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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 14:58

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Fomboni, mercredi 13 août 2008 (HZK-Presse) – Relâché vendredi dernier après avoir été destitué de ses fonctions et remplacé par un autre, le proviseur du lycée de Fomboni a passé 48 heures dans les locaux de la police. Il est accusé d’être responsable d’une disparition de six millions de nos francs (6.000.000 fc).

 

L’affaire aurait commencé par un fournisseur de tables bancs au lycée, un certain Daniel qui réclamait un million cent mille (1.100.000 fc) au proviseur pour le compte du lycée. Cette somme devait être remise à ce fournisseur depuis très longtemps et tout compte fait, cela n’a pas été le cas.

 

Apres plusieurs tentatives de négociation pour résoudre le problème à l’amiable, Daniel a fini par porter l’affaire à la police. C’est de là qu’il s’est avéré qu’une bonne partie de cette somme d’argent récoltée au titre des frais de dossiers des examens du baccalauréat pour cette année 2007 aurait ainsi disparu.

 

Finalement l’utilisation des quatre millions de francs a pu être justifiée par des factures que l’accusé a pu présenter. Les deux millions restants sont alors portés disparus. D’après les enquêteurs certains agents du personnel de l’établissement scolaire sont aussi impliqués dans cette sombre affaire.

 

Coïncidence ou un coup de balais ?

 

Après avoir été tous entendus par le procureur de la république, un compromis qui a abouti à un contrat de versement par tranche de cet argent détourné, a été trouvé.

 

Ce même jour où le proviseur a été remplacé, une pluie de décrets et arrêtés s’est abattue, mettant fin aux fonctions des trois des cinq secrétaires généraux qui assuraient l’intérim du gouvernement dissout depuis plusieurs jours, et un autre arrêté limogeant le directeur du centre hospitalier régional de Fomboni (CHR) remplacé par un autre. Ce dernier limogeage est lié, pense-t-on, à la grève qui se poursuit jusqu’à maintenant dans le CHR du chef lieu de l’île de Djoumbé Fatima.

 

Mouayad Salim

130808/ms/hzkpresse/15h00

 

 

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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 14:53

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, jeudi 14 août 2008 (HZK-Presse) – Suite à un math de foot qui se déroulait à Wanani dimanche dernier, dans l’après midi, entre l’équipe d’Itsamia et celle de Nkangani, le lendemain matin l’hôpital de Fomboni a reçu des blessés graves et d’autres avec des légères blessures. Les tortues ont été à l’origine de ces affrontements.

 

Itsamia, village dont les tortues demeurent la fierté et le prestige de la localité, accuse leurs voisins de Nkangani d’être les auteurs présumés de plusieurs braconnages des tortues de mer. Ceci après avoir longtemps combattu contre les braconniers venant de Bimbini, un village de Ndzouani qui se trouve en face d’Itsamia.

 

Les jeunes de Nkangani, situé à mi chemin entre Itsamia et Wanani, supportaient mal cette accusation. L’occasion de se laver d’un tel affront fut donc ce match qui sera la première goutte qui va déborder le vase.

 

Un supporteur de l’équipe de Nkangani, originaire de Wanani avait lancé au cours du math « Vous ne pouvez pas vaincre cette équipe d’Itsamia car ce sont des mangeures de tortues, donc très forts ». Un jeune d’Itsamia a immédiatement répondu « nous sommes les éleveurs mais les mangeures sont les gens de Nkangani ».

 

Le lendemain matin, un taxi venant comme d’habitude d’Itsamia pour se rendre à Fomboni la capitale, à son arrivé près de Nkangani, surprit par des barrages, il est pris d’assaut par des jeunes armés de bâtons et de coupes coupes.

 

Ils ont passé à tabac tous ceux qui se trouvaient à l’arrière la voiture. Le correspondant du journal Kashkazi, Daanouni Msoili, originaire d’Itsamia qui venait en moto, a reçu des coups de bâtons à la tête, son appareil numérique, sa clé USB, son téléphone portable seront détruits sur le champs, sous ses yeux.

 

La gendarmerie et la police ne font qu’interpeller, jusqu’à la mi-journée de ce lundi des jeunes de Nkangani. Nous avons pu rencontrer à l’hôpital de Fomboni un blessé par grenade lacrymogène, originaire de Nkangani mais il a refusé de nous livrer des informations.

 

Mouayad Salim

140808/ms/hzkpresse/16h00

 

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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 17:19

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

 Moroni, mercredi 13 août 2008 (HZK-Presse) – Soeuf Elbadawi, connu pour son implication dans la promotion des arts et des lettres comoriens, vient de publier aux éditions Komedit un recueil de poèmes en hommage à sa mère décédée le 3 décembre 2007 à Moroni. Travail de mémoire. Une œuvre de 63 pages écrites en deux temps, et que malgré l’émotion qui sort de sa plume, se lit en moins d’une cinquantaine de minutes.

 

Tout simplement parce que dès la première phrase, la lecture vous emporte jusqu’à la dernière ligne sans que l’on s’aperçoive du temps qui passe. Un compte rendu en deux parties : l’une portant sur le sentiment du poète pour sa défunte mère, et l’autre sur l’aspect littéraire de l’œuvre.

 

L’œuvre commence par un récit d’une vingtaine de pages au travers duquel l’auteur de « Moroni Blues » et sa suite, fidèle à lui-même, n’en démord pas avec sa franchise, et  se remet en question, en posant un regard interrogateur sur les principes originels de l’éducation et des valeurs acquises vis-à-vis de l’évolution du temps et des mœurs. Il illustre avec des mots sincères, si simples et une écriture d’une fluidité émouvante l’incompréhension entre les générations qui se suivent et ne se ressemblent pas.

 

Dans la deuxième partie il relate l’amour qu’un fils porte à l’endroit de sa défunte mère, comme en réponse au dévouement que celle-ci a su apporter à son entourage, mais aussi au bonheur qu’elle a su rendre à celles et ceux qu’elle a côtoyé.    

 

« Un poème pour ma mère, une rose entre les dents » deux phrases toutes simples mais qui en disent long, en guise de titre pour ce recueil dont la page de garde annonce la couleur de la douleur « Noir » comme le deuil, à l’endroit d’une mère que l’auteur s’approprie parce qu’elle l’a mis au monde, mais qui en réalité fut la mère de toute une génération, porte flambeau de la ville de Moroni, qu’elle a aimée jusqu’à son dernier souffle.

 

Connue pour son activisme social, son honnêteté intellectuelle, son sens du dévouement envers les causes qu’elle a toujours défendues, Mme Zahara Ibrahim puisqu’il faut la nommer, a donné le meilleur d’elle-même pour l’épanouissement de la condition féminine et le respect des droits de l’enfant.

 

Anciennement secrétaire à la Banque des Comores et de Madagascar, Zahara Ibrahim est devenue fonctionnaire de l'Etat comorien, et a travaillé comme assistante au gouvernorat de Ngazidja, puis archiviste documentaliste au ministère de l'intérieur et de la décentralisation, avant de finir sa carrière au Haut Commissariat chargé de la promotion féminine.

 

Mme Zahara s’est justement investie pour le bien-être de la communauté que ce soit pour la création de ces banques communautaires du réseau « Meck » dont elle a été l’une des membres fondatrices en 1998, ou pour la gestion du patrimoine familial, d’où sa qualité de  Chef d'entreprise durant les années 80, à la tête de la Boulangerie Mchinda.

 

Elle a par ailleurs su s’illustrer par son militantisme au sein des associations féminines telles que Mawunati, l’AFEC [Association Féminines des Comores] ou elle a été l’une des champions de la fameuse reforme « Katiba » du grand mariage traditionnel de Moroni. Son engagement ne se limitait pas à cela, mais s’était engagé dans des Organisations Non Gouvernementales comme le Croissant Rouge pour s’investir dans le développement et l’humanitaire. C’est comme cela que je l’ai vue à l’œuvre mener des combats pour le respect de la dignité humaine, contre l’égocentrisme, au cours de différentes occasions comme lors de l’épidémie de cholera de 1978 ; où elle avait pris le devant comme pour motiver les très jeunes volontaires que nous fument, pour l’accompagner œuvrer dans les villages du Sud de la grande île des Comores, en distribuant comprimés et lait à base de Soja, dont nous, jeunes d’antan, nous nous amusions à nommer « Néjambé ».

 

Et je ne vous parlerais pas de ces moments que nous avons passé ensemble au Haut Commissariat chargé de la promotion de la femme, aux cours des réunions passées à la réflexion et la conception de l’actuel Code de la famille, ou encore pour l'évolution du statut de la femme comorienne, aux côtés de Moinaéchat Cheikh, Zahara Toyib, le Muftorat, et j’en passe des meilleurs moments qu’elle savait réserver aux conseils d’une mère, entre deux séances de travail ! Partout où elle a travaillé, Mme Zahara a su laisser des traces de son utilité envers la nation comorienne au travers de laquelle elle s’est en effet toujours distinguée.

 

En fermant le livre, le lecteur ressent un sentiment de respect envers « mère courage » et de nostalgie, à l’endroit d’une époque révolue qui était caractérisée par l’entraide et la préparation du pain au feu de bois – époques postmodernes. Un florilège au goût morose, mais d’une écriture à la portée salvatrice.

 

Haled A. Boina

130808/hab/hzkpresse/12h00

 

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