Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Presentation

  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
  • Contact

A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

Recherche

BIENVENUE SUR MON BLOG

NA MKARIBU HARI MWA YI BLOG YANGU 
Cet outil va me permettre de vous faire decouvrir mon pays natal  et partager quelques unes de mes passions.......à ma façon !!!!
 

Pour revenir à la page d'accueil  cliquez  ICI

Pour recevoir réguliérement les articles que nous diffusons, merci de vous inscrire à la newsletter (Attention : laissez les deux cases (newsletter et articles) cochées) .

Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

MESSAGE IMPORTANT :

 

DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.

 

MERCI DE VOTRE FIDELITE

 

 

CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

gala_final-_maquette--2-.jpg

A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 10:49
Chouchou de DJ SOZE et ROUBOUANTI, deux artistes de la ville de Domoni - Anjouan, est le tube  qui domine en ce moment aux Comores et surtout sur l'île d' Anjouan. Tous les "je viens" en parlent. même ceux qui ont à peine 7 ans est qui ont été aux Comores en juillet et/ou août dernier et qui ne parlent même pas le shikomori chantent chouchou !  Partout où on passe on l'entend : "Adala yi chouchou, adala yi chouchou, adala yi chouchou..."

C'est vraiment impréssionnant !  Les paroles de ce zouk aussi.

Désolé pour la qualité des images.

Maintenant c'est à vous de cliquer sur la vidéo ci-dessous pour découvrir "Chouchou" :


 

HALIDI-BLOG-COMORES
Partager cet article
Repost0
25 septembre 2008 4 25 /09 /septembre /2008 22:52
Le procureur de la République, M. Mohamed Mzé Azad, a remis, mercredi, au ministre comorien de la Justice le projet de loi de mise en œuvre du Statut de Rome, l’acte fondateur de la Cour Pénale Internationale.
 
   

Ce projet de loi a fait l’objet, trois jours auparavant, d’un atelier de travail regroupant plusieurs experts et juristes comoriens assistés d’un consultant international, Me Francis Dako, coordonnateur régional pour l’Afrique francophone de la Coalition pour le Cour pénale internationale (CCPI).

L’atelier avait pour objectif d’incorporer la Statut de Rome dans l’arsenal législatif des Comores.

« Les crimes internationaux, tels que le génocide, les crimes de guerre et autres n’existent pas dans notre code. Il est indispensable d’intégrer tout cela dans la législation nationale et de l’adapter aux réalités juridiques du monde », a déclaré à APA le député Assoumani Youssouf Mondoha, point focal aux Comores de la CCPI.

Cette incorporation législative devait prendre en compte les aspects caractéristiques du droit comorien qui reconnaît, notamment, la peine de mort et qui comporte d’autres lois pas forcément compatibles avec le Statut de Rome.

Le projet de loi remis au Garde des Sceaux, Mmadi Ali, sera examiné en conseil des ministres avant d’être soumis au vote de l’Assemblée nationale pour adoption.

« Une fois ces étapes franchies, les Comores auront non seulement souscris à l’engagement d’appliquer les dispositions du Statut de Rome, mais également de coopérer avec la Cour pénale internationale en exécutant les mandats d’arrêt et en concluant des accords de coopération tels que ceux en rapport avec l’exécution des peines et la réinstallation des témoins », a ajouté M. Mondoha.

Le ministre Mmadi Ali espère qu’avec l’adoption de ce projet de loi de mise en œuvre du Statut de Rome, les Comores ont de fortes chances de pouvoir juger, un jour, Mohamed Bacar, l’ancien président de l’île d’Anjouan chassé du pouvoir en mars dernier et réfugié aujourd’hui au Bénin.

APA 25 septembre 2008

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2008 4 25 /09 /septembre /2008 22:42

 

SOURCE : MALANGO Jeudi 25 Septembre 2008- 21:44:00  - 
   
Le contentieux franco-comorien sur la question de Mayotte était jusqu’à jeudi 25 septembre inscrit à l'ordre du jour de la 63ème Assemblée générale de l'ONU qui s’est ouverte mardi 23 septembre à New York (Etats-Unis). Selon le programme officiel mis en ligne sur le site de l’ONU, la "question de l'île comorienne de Mayotte" a été retirée au dernier moment.
 
 

Nichée entre "la situation dans les territoires occupés de l'Azerbaïdjan" et la "nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les Etats-Unis", la "question de l'île comorienne de Mayotte" se trouvait en 19ème position (sur 155) dans le chapitre "Maintien de la paix et de la sécurité internationales", où figurent également des questions concernant la Palestine, l'Afghanistan, le Moyen-Orient et Chypre. Encore inscrite jeudi après-midi, elle ne l'était plus jeudi soir, à 21 heures (heure de l'archipel).

Comme l'année dernière donc, cette question ne sera selon toute vraisemblance pas évoquée devant l'assemblée planétaire. En 2007, la diplomatie comorienne l'avait déjà retirée au dernier moment, en échange d'une rencontre à l'Elysée entre Nicolas Sarkozy et Ahmed Abdallah Sambi - c'est au cours de cette rencontre officielle que les deux présidents avaient avancé l'idée d'un groupe de haut niveau, formalisé en juin dernier. Aucune explication quant à ce choix n'a été rendue publique par les autorités comoriennes jeudi.

Ce probable retrait était prévisible. Selon des membres de la délégation française présents à Mayotte la semaine dernière dans le cadre du GTHN (Groupe de travail de haut niveau franco-comorien), il était prévu que la "question de Mayotte" soit enlevée. "C'est dans la logique des discussions menées de manière bilatérale dans le cadre du GTHN", affirmait alors un diplomate français, selon lequel "il serait logique que cette question ne soit plus à l'ordre du jour d'ici trois ou quatre ans". De son côté, l'ambassadeur des Comores à Paris, M. Soulaimana, avait fait l'impasse sur la question, même si en aparté il avait réaffirmé la volonté de Moroni de continuer à revendiquer Mayotte.

Avant même son officialisation, ce retrait annoncé ne convainquait personne, tant à Mayotte qu'à Moroni. Les élus mahorais fustigent "le double langage" des autorités comoriennes. "D'un côté, ils viennent discuter chez nous coopération et disent : 'On veut de l'aide, on ne parle pas de cette question de l'appartenance de Mayotte à la France' ; de l'autre, ils remettent le couvert à l'ONU", regrette un proche collaborateur du président du Conseil général, Ahmed Attoumani Douchina.

A Moroni, l'éventualité d'un retrait avait provoqué l'ire des partisans d'un retour de Mayotte dans l'ensemble comorien début septembre. "Bien évidemment la France répondra que les discussions se poursuivent et que l'AG n'a pas à ouvrir un débat à ce sujet", s'inquiétaient alors une dizaine d'associations pour lesquelles les discussions bilatérales au sein du GTHN "ne sont qu'une diversion" de la part de Paris. Selon elles, une condamnation de la France sur la question de Mayotte aurait porté "un rude coup" au président Sarkozy, "au moment [où il se fait] le chantre du respect de la Charte et des résolutions des Nations Unies" et du "respect de l'intégrité de la Géorgie dans ses frontières internationalement reconnues".

A l'occasion d'une manifestation d'opposition à la départementalisation de Mayotte, organisée mercredi 24 septembre à Moroni, un des organisateurs a stigmatisé la position "paradoxale" de Paris. "Vous condamnez vivement et à raison la Russie et nous vous comprenons et vous soutenons. Alors, convenez avec nous que vérité aux frontières en Géorgie n'est pas erreur au-delà, donc n'est pas erreur aux Comores", a-t-il lancé à l'adresse de l'ambassadeur français.

RC

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2008 4 25 /09 /septembre /2008 22:03
Source : Le matin m.a 25 /09/ 2008 A 11h20

Le Président de la République des Comores, Ahmed Abdellah Mohamed Sambi (photo), a réaffirmé, mercredi à New York, le soutien constant de son pays au Maroc dans l'affaire du Sahara.

"Les Comores seront toujours aux côtés du Maroc concernant son intégrité territoriale", a déclaré à la presse Mohamed Sambi, à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre, Abbas El Fassi.

Le Président comorien a également mis en exergue l'excellence des relations d'amitié et de coopération entre le Maroc et la République des Comores.

"Nous avons toujours eu de relations exceptionnelles et excellentes que nous espérons développer et raffermir encore davantage", a ajouté le chef de l'Etat des Comores.

Cette rencontre s'est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Taib Fassi Fihri.
"Les Comores seront toujours aux côtés du Maroc concernant son intégrité territoriale", a déclaré à la presse Mohamed Sambi, à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre, Abbas El Fassi.

.

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2008 4 25 /09 /septembre /2008 21:05
Vous trouverez ci-dessous le discours prononcé aujourd'hui (le 25 septembre 2008) par le Président de l'Union des Comores, Monsieur Ahmed Abdallah Sambi à l'occasion de la 63ème AG de Nations Unies

"Mon pays considère, d’ores et déjà, comme étant nulle et non avenue, toute consultation qui serait organisée dans le cadre de la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte, déclare le Chef de l’Etat devant la 63ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU"

Allocution de S.E.M. AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI, Président de l’Union des Comores à l’occasion de la 63ème Assemblée Générale des Nations Unies

 Excellence Monsieur le Président ; Excellence Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ; Dignes représentants des pays membres de cette prestigieuse organisation ;

Monsieur le Président, nous sommes très heureux de vous voir présider cette 63ème Session de notre Assemblée Générale.

Je saisis cette opportunité pour adresser nos sincères remerciements à Son Excellence Monsieur Ban Ki-Moon, Secrétaire Général de notre Organisation, pour son engagement et son rôle actif au service de notre Organisation, pour promouvoir ses idéaux de justice et de paix.

Monsieur le Président ; Honorable Assistance ;

Le monde d’aujourd’hui est confronté à d’innombrables défis. Nous qui dirigeons nos pays respectifs, avons une lourde responsabilité et devrons nous préoccuper davantage du sort de notre monde d’aujourd’hui.

Pourquoi traversons-nous toutes ses crises ? Pourquoi y a-t-il autant de foyers de tension dans le monde ? Pourquoi y a-t-il autant de pauvreté et de précarité dans cet univers ? Pourquoi le terrorisme prolifère t-il dans les différents coins de la planète.

Ce sont-là des questions qui interpellent chacun de nous, notre conscience collective et en premier lieu notre noble Organisation dont les objectifs principaux demeurent la défense des idéaux de paix, de justice, de solidarité et de développement.

Aujourd’hui, la réalité est toute autre. Toutes ces valeurs sont, malheureusement, loin de constituer un acquis.

Les nations les plus nanties devraient, de ce fait, se préoccuper davantage du sort de certaines parties du monde et plus particulièrement les pays en développement, où la violence, la faim, les maladies, les injustices de toute sortes, les conflits et leurs corollaires, constituent leur lot quotidien.

La double crise alimentaire et énergétique actuelle, pour ne citer que celle-là, exige l’impulsion d’un nouvel élan de solidarité internationale. Celle-ci, affectant certes le monde entier, est beaucoup plus ressentie dans les pays en développement.

Par ailleurs, nous croyons fermement au multilatéralisme, c’est pourquoi la reforme des principaux organes de l’ONU s’impose aujourd’hui, pour plus d’équité et d’efficacité.

Excellence Monsieur le Président, Honorable Assistance,

Au mois de mars dernier, l’opération Démocratie aux Comores a eu lieu, mettant fin à la rébellion qui avait secoué l’île d’Anjouan et a permis de restaurer la légalité constitutionnelle.

Et comme je l’avais promis, des élections libres, transparentes et démocratiques ont eu lieu sur l’île en juin dernier, ce qui nous a permis de parachever la mise en place des exécutifs des îles de l’Union des Comores.

Ainsi, je tiens à rendre ici un vibrant hommage à l’Union Africaine et à la Ligue des Etats Arabes, aux pays amis notamment la Tanzanie, le Soudan, la Libye, le Maroc, le Sénégal, la France et les Etats Unis d’Amérique qui nous ont tous soutenus moralement, matériellement ou financièrement, pour mener à bien, et sans effusion de sang, cette délicate opération de libération de l’île d’Anjouan.

Dans ma ferme volonté de consolider la stabilité retrouvée et conformément à l’engagement pris auprès des partenaires, j’ai décidé d’organiser dans les meilleurs délais possibles, une conférence inter-comorienne, qui rassemblera les forces politiques, les exécutifs des îles et la société civile et les partenaires des Comores et qui se penchera sur les aspects institutionnels en suspens qui ont, de tout temps, créé une incompréhension entre le pouvoir central et les entités fédérées.

Des premiers contacts ont été établis avec la Communauté internationale pour apporter l’appui nécessaire à la tenue de cette assise nationale qui s’avère nécessaire en vue d’un meilleur fonctionnement des institutions nationales.

Monsieur le Président ; Honorable assistance ;

Les difficultés économiques ne nous font pas perdre de vue d’autres défis majeurs, parmi lesquels les problèmes environnementaux. Ces derniers frappent en particulier les Petits Etats Insulaires en développement dont font partie les îles de l’Océan Indien.

Aussi en ma qualité de Chef de l’Etat du pays assurant la présidence de la Commission de l’Océan Indien, membre observateur de l’ONU, je voudrais réitérer le souhait de notre Organisation sous-régionale de contribuer à la mise en œuvre de la stratégie de Maurice.

Je saisis également cette opportunité pour remercier l’Union Européenne d’avoir accepté le financement d’un programme d’appui à la Commission de l’Océan Indien, dans le cadre du dixième FED, pour apporter sa part de contribution à la mise en œuvre de la stratégie de Maurice.

Je lance, enfin, un appel aux Nations Unies et à la Communauté internationale pour soutenir les efforts de la Commission de l’Océan Indien pour le développement et l’intégration réussi des pays membres et pour apporter une attention particulière à la question de la mise en œuvre de la stratégie de Maurice.

Majestés, Excellences ; Honorable assistance ;

Chaque homme, chaque peuple aspire à la justice, à la dignité et à la liberté. Ce sont là, Mesdames et Messieurs, les idéaux de l’ONU auxquels nous devons rester fidèles pour que la paix, la sécurité et le développement fassent progresser l’Humanité.

Ainsi, se basant sur le respect de ces valeurs, permettez-moi de faire part à cette auguste Assemblé de la grande préoccupation du peuple et du Gouvernement comoriens, par rapport à la question de l’île comorienne de Mayotte.

Je voudrais préciser ici qu’à la suite des discussions engagées avec la France sur cette question, depuis le mois de septembre dernier, après ma rencontre avec le Président Nicolas SARKOZY, je n’envisageais pas de l’aborder dans le cadre de cette session.

Le Groupe de Travail de Haut Niveau institué à cet effet, sur l’initiative du Président français, offre, à mon sens, un cadre bilatéral idéal pour examiner tous les aspects liés à cette question.

Mais, la détermination affichée, ces derniers temps par les autorités françaises, pour l’organisation d’un référendum, en 2009, en vue de la départementalisation de Mayotte, m’oblige à l’évoquer ici.

Vous conviendrez avec moi qu’une telle décision, intervenant à un moment où les discussions sont engagées entre les deux parties, n’est pas de nature à favoriser un dialogue franc et constructif.

Aussi, pour mieux vous éclairer sur le bien-fondé de la revendication comorienne sur l’île de Mayotte, permettez-moi de vous livrer certains éléments importants à prendre en compte dans l’analyse de ce dossier.

En effet, l’Archipel des Comores composé des quatre îles d’Anjouan, de la Grande Comore, de Mayotte et de Mohéli, a toujours connu, pendant la colonisation française, une unité physique, géographique, confessionnelle, culturelle et linguistique.

Au regard du droit interne français, depuis que les îles de la Grande Comore, d’Anjouan et de Mohéli, ont été érigées en protectorat français, elles ont été réunies avec l’île de Mayotte pour former un territoire unique. Le premier texte intervenu dans ce domaine précis est le décret de septembre 1889.

Depuis cette date, l’unité politique et administrative de l’Archipel des Comores n’a jamais été remise en cause par aucun texte, malgré la multiplicité des dispositions intervenues au sujet des Comores. Je citerai par exemple la loi du 9 mai 1946, la loi du 17 avril 1952, le décret du 22 juillet 1957, la loi du 22 décembre 1961 et la loi du 03 janvier 1968.

Ainsi, chaque fois que le législateur ou le pouvoir règlementaire français est intervenu, il l’a toujours fait en considérant que l’Archipel des Comores constitue un territoire unique.

Eu égard à ce qui précède, il apparaît clairement que la République française n’a jamais remis en cause l’Unité territoriale de l’Archipel des Comores tandis que l’opinion publique internationale a constamment considéré que les 4 îles des Comores forment un territoire unique dépendant de la République française et administré en dernier lieu dans les conditions prévues par les articles 72 et suivants, de la Constitution française.

C’est dans cet esprit, qu’a été mise en œuvre, à la fin de l’année 1974, la procédure prévue par l’article 53 de la Constitution française et qui visait à recueillir le consentement des populations intéressées par l’accession de l’Archipel des Comores à l’Indépendance.

En vertu de la loi du 23 novembre 1974, les populations de l’Archipel des Comores ont été invitées à se prononcer sur la question de savoir si elles souhaitaient que le Territoire accède à l’Indépendance.

Dans l’ensemble des Iles à savoir Anjouan, Mohéli, Mayotte et la Grande Comore, une réponse positive a été globalement apportée, le 22 décembre 1974, à la question posée. La question a été posée au peuple comorien un et indivisible et qui s’est prononcé à plus de 96% de OUI en faveur de l’Indépendance, conformément à la loi découlant de l’article 53 de la Constitution française.

Mais le parlement français d’alors, au lieu de ratifier purement et simplement ce verdict populaire, il a voulu recréer une autre loi, organisant un autre référendum sous prétexte qu’à Mayotte, il y a eu environ 60% de NON.

Mais la question a été posée au peuple comorien composé de la population de Mayotte, de la population d’Anjouan, de la population de Mohéli et de la population de la Grande Comore et le résultat décompté globalement car cela ne changeait en rien la loi quant à sa lettre et à son esprit.

Face aux hésitations du parlement français d’alors à reconnaître ce verdict sans appel du peuple comorien, feu le Président Ahmed Abdallah Abdérémane, et le peuple comorien derrière lui, proclame unilatéralement l’Indépendance des Comores le 06 juillet 1975.

Mr le Président ; Honorable assistance ;

Outre ces dispositions, relevant du droit interne français, je voudrais rappeler, au regard du droit international, le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, ce qui atteste de la conformité de la revendication comorienne au droit.

Je voudrais, enfin, rappeler que les Comores composées de Mayotte, Anjouan, Mohéli et la Grande Comore ont été admises dans cette prestigieuse organisation des Nations Unies le 12 novembre 1975, dans ses frontières, sans que la France manifeste son opposition à cette admission.

Aujourd’hui, notre grande préoccupation suite aux déclarations officielles de la France sur la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte se justifie.

En effet, celles-ci ne cadrent pas avec les principes de justice, d’équité et du respect du droit international qui font la renommée de ce grand pays, la France.

C’est ainsi que mon pays considère, d’ores et déjà, comme étant nulle et non avenue, toute consultation qui serait organisée dans le cadre de la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte.

Voilà Monsieur le Président, honorable assistance, les faits, et les faits sont têtus.

Mais aujourd’hui, il y a Monsieur le Président la réalité : d’un côté, la France est à Mayotte, contrairement aux résolutions pertinentes des Nations Unies et de toutes les autres organisations internationales, régulièrement saisies de la question.

De l’autre, j’ai engagé un dialogue avec le Président français, Son Excellence Monsieur Nicolas SARKOZY, qui a manifesté une bonne volonté à trouver une solution à ce problème.

Il est donc permis d’espérer que cette revendication légitime des Comores sur l’île de Mayotte trouvera très prochainement une heureuse issue. Je suis d’autant plus confiant en cela, que de nombreux problèmes en suspens dans le monde ont été résolus et d’autres sont en voie de résolution, depuis que Son Excellence le Président Nicolas SARKOZY a accédé à la Magistrature Suprême de la France.

Je saisis, d’ailleurs, cette opportunité, pour lancer un appel solennel aux autorités françaises, afin qu’elles œuvrent dans le sens de préserver un climat favorable au dialogue engagé et auquel nous croyons, pour parvenir à une solution négociée, laquelle prendra en compte la préoccupation comorienne, à savoir le respect de son unité nationale et de son intégrité territoriale.

J’exhorte, par ailleurs, la communauté internationale à aider au rapprochement des vues des deux parties, dans ce sens, car l’unité des quatre îles des Comores ainsi que la paix et la stabilité durables de cet archipel sont nécessaires à son développement harmonieux.

Excellence Monsieur le Président ; Honorable assistance ;

Permettez-moi, pour conclure, d’adresser les sincères remerciements de la délégation comorienne à toutes les autorités américaines pour l’accueil particulièrement chaleureux et les bonnes dispositions prises en vue de la réussite de cette soixante troisième Assemblée des Nations Unies.

Je vous remercie.

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2008 4 25 /09 /septembre /2008 09:00
APA-Moroni (Comores) A l’appel de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile des Comores, une marche pacifique s’est tenue ce mercredi 24 septembre à Moroni pour dénoncer l’organisation, en avril 2009 à Mayotte, d’un référendum dont l’objectif est de faire de cette île comorienne un département français.

 L’ancien ministre, Mohamed Ali Mbalia, chef de file du Parti socialiste des Comores (Pasoco) n’a pas mâché ses mots en appelant l’ambassadeur de France à Moroni « à faire ses valises ». « En même temps, nous demandons à l’ambassadeur des Comores à Paris de rentrer. Les deux pays doivent s’accorder un délai de réflexion de 20 ans avant de se retrouver », a ajouté Mbalia. Pas question, pour lui, que la France organise une consultation sur un territoire comorien. «L’histoire de l’Algérie doit vous servir de leçon », a-t-il lancé, s’adressant aux autorités françaises.

Quant à M. Kamardine Mohamed, il a trouvé « assez paradoxal » que la France, sous d’autres cieux, défend l’intangibilité des frontières alors qu’elle fait le juste contraire aux Comores. «Vous condamnez vivement et à raison la Russie et nous vous comprenons et vous soutenons. Alors, convenez avec nous que vérité aux frontières en Géorgie n’est pas erreur au-delà donc n’est pas erreur aux Comores », a-t-il lancé. A maintes reprises, il a fait valoir le droit international pour montrer la justesse de la cause comorienne. « Notre amie la France s’arroge le droit de la force (…) pour organiser en avril 2009 un soi-disant référendum pour ancrage définitif d’une partie de notre sol et ses habitants dans le giron français en faisant d’elle un département français, à 10 000 kilomètres de Paris et à 40 km de Domoni (Anjouan) », a poursuivi Kamardine.

Al’issue du meeting, qui s’est tenu à la Place de l’Indépendance à Moroni, une résolution a été lue, dénonçant les manœuvres de Paris pour morceler les Comores et ancrer définitivement Mayotte dans la République française.

 IM/aft/APA 24-09-2008
Partager cet article
Repost0
23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 23:19

 

 

Oluren Fekre, c’est son nom d’artiste. Mais, il s’appelle Nour El Fikri ALI MOHAMED. Ce diplômé en droit et en sociologie politique qui évolue professionnellement dans les domaines de l’Education, du Social et des Ressources Humaines est aussi un passionné de la littérature, de l’histoire, de la musique et de l’écriture. Il vient de franchir un pas important. Mais cela n’a pas du tout surpris  tous ceux qui le connaissent. Car c’est un jeune homme déterminé, dynamique et ambitieux qui croient à tout ce qu’il fait  et se bat quotidiennement en dépit de multiples obstacles pour concrétiser ses projets. En effet, la  pièce  « je dois m’acheter un mari » concernant les mariages forcés comoriens qu’il a écrite sera jouée au Théranga, un bar à palabre qui se trouve au 20, rue des Dames 75017 PARIS (http://theranga.free.fr/) les 28 septembre, 03 et 04 octobre prochains.

 

« Je dois m’acheter un mari » est une pièce courte (de 40 min), un monologue traitant des mariages forcés.

RESUME

Fatima Djimba est reçue par un acteur social. Elle se confie, elle ouvre
une fenêtre sur sa cour intérieure. Défilent alors ses doutes, sa petite vie,
ses espoirs et sa folie latente.

NOTE D'INTENTION

Le mariage forcé est devenu un sujet de discussion récurrent chez les jeunes Comoriens vivant en France. Fatima Djimba c'est vous, c'est moi... et des contradictions à n'en plus finir.

Le sujet étant lourd, j'ai voulu l'aborder avec peu de mots, d'où le monologue -court- En l'espace de 40 minutes, avec Fatima Djimba, nous prenons place au carrefour de toutes les hypocrisies, celle des victimes et des bourreaux, celle des diasporas et des sociétés d’origine,
celle des immigrés et des sociétés d’accueil.

Fatima Djimba est partielle, est partiale, dit tout et son contraire. Oui. Sans doute. Précisément parce que Fatima Djimba , c'est vous, c'est moi...des contradictions à n'en plus finir.


BELINDA DUKI

Cette pièce est portée par Bélinda Duki , comédienne d'origine congolaise
formée  chez Alain de Bock, à l’école charpentier art et studio.
Bélinda Duki a joué :
d'Octobre 2006 à janvier 2007 : Le conte d’une femme noire de Jean Small (monologue) à la menuiserie Pantin (reportage et extrait sur www.thotep.com). Mise en scène par Ozùa Tayoro.
en Juin 2005 : La voix des hybrides d’Ozùa Tayoro au théâtre de la Noue à Montreuil.
en Juin 2003 : L’importance d’être aimée d’Oscar Wilde au théâtre de l’Orme à Paris.

 

  «Je dois m’acheter un mari » sera joué au THERANGA , 20 rue des dames, 75017 Paris

les 28 septembre, 03 et 05 octobre 2008
à 19H00
entrée gratuite avec participation au chapeau

http://theranga.free.fr/  

 

Infos + :
- Durée de la pièce : 40 min.
- Nombre de places disponible : 20
- Métro : Place Clichy

 

 


Fikri, comme l’appellent ses proches, est né en 1975 à Moroni aux Comores. Arrivé en France  à l’âge de 14 ans, il a baigné  dans les cultures comorienne, malgache et française. C’est pourquoi il aime se présenter comme un « comoro-franco malgache ».

Fikri ne manque pas de projets et ne compte pas s’arrêter à la présentation de « je dois m’acheter un mari ». Il publiera dans les mois à venir  son premier roman « la vie, cet exil… » dont ci-dessous le résumé :

« Malik, le narrateur, à la suite d’un événement douloureux, se lance sans le savoir dans « une écriture méditative ».
Ce texte est l’évocation des deux années qui viennent de s’écouler. Deux années qui ont provoqué chez lui « un tremblement de repères ». En quelques mois, il est passé d’une île à un continent, du Sud au Nord, de l’adolescence à l’âge adulte. Il a découvert l’Amour et « la vie, la vraie », d’ailleurs, de cette dernière il lui arrive de dire, « la vie m’a tué ».
Par les mots, il essaie de saisir ce qui lui arrive. Au plus près. S’ensuit une évocation, pêle-mêle de la migration, des traditions de son pays d’origine (Les Comores), des crispations identitaires qui se nouent en France, de l’accession du Jean Marie LE PEN au second tour de la présidentielle française de 2002, de l’altérité… Ce sur un ton mi-candide, mi-amer.
A mesure que le temps s’écoule, Malik s’interroge, ces mots qu’il exprime… Sont-ils un linceul dont il se drape ou des promesses de lendemain qu’il s’adresse à lui-même ? »

 Pour avoir plus d’informations sur Oluren Fekre et ses projets, vous pouvez consulter  son site internet : http://olurenfekre.free.fr/

Nous souhaitons bonne réussite,  bonne chance et bonne continuation au jeune artiste Oluren Fekre

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

Partager cet article
Repost0
21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 14:16

Vous trouverez ci-dessous le point de vue de l'historien Mahmoud IBRAHIME sur la question de Mayotte publié aussi par certains journaux comoriens. En principe, cette question devrait être évoquée  par le Président de l'Union des Comores, Monsieur Ahmed Abdallah Sambi lors  de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies, qui se tiendra le 27 septembre 2008. Ce sera peut être l'occasion d'en savoir plus par rapport aux dernières négociations franco comoriennes. Entendez par là ces fameuses négociations du Groupe de travail de haut niveau (GTHN) que certains ont qualifié de groupe de la honte et dont la 3ème réunion s’est tenue du 17 au 18 septembre dernier à Mayotte.

 

Union des Comores. Une diplomatie : pourquoi faire ?

Par Mahmoud IBRAHIME
Docteur en Histoire

 (photo archives)Ce sont des images tristes que celles qui sont diffusées sur le net depuis le 4 juin 2008. Images tristes que celles du Ministre des Relations Extérieures, Ahmed Ben Saïd Jaffar, l’ancien Premier Ministre Ali Mroudjaé et les autres éminents membres du Groupe de Travail de Haut Niveau poursuivis et harcelés dans les rues de Paris par une demi-douzaine de jeunes comoriens aux cris de " Mayotte n’est pas à vendre".

 Un membre du groupe s’est même permis de dire aux jeunes qu’il n’avait pas de leçons de patriotisme à apprendre d’eux parce qu’ils vivaient en France, oubliant que si ces jeunes sont à l’extérieur c’est faute de pouvoir vivre dans leur pays, plongé dans un gouffre par les mêmes hommes politiques.

 C’est terrible qu’après plus de trente ans d’indépendance ce soient des jeunes de 20 à 30 ans, parfois nés à l’extérieur qui refusent que des diplomates adeptes de la « realpolitik » bafouent l’unité et l’intégrité de leur pays.

 Comment sommes nous arrivés à cela ? Comment des fonctionnaires de l’Etat peuvent-ils autant ignorer l’histoire de leur pays, les lois, en l’occurrence la Constitution de l’Union et faire preuve d’autant de naïveté face à notre partenaire historique, celui qu’ils sont sensés le mieux connaître ? A quoi sert la diplomatie comorienne aujourd’hui si elle n’est pas capable de défendre à l’extérieur les intérêts vitaux des Comores ?

 La 63e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies sera ouverte le 16 septembre 2008. La « question de l’île comorienne de Mayotte » est inscrite à l’ordre du jour provisoire depuis le mois de juillet, comme chaque année. Théoriquement, il en sera toujours ainsi tant que cette question n’est pas résolue.

 Les négociations bilatérales, une politique nouvelle ?

 Le 16 septembre 2008, c’est aussi la date choisie par la diplomatie française pour recevoir une délégation conduite par l’Ambassadeur Soulaimana Mohamed Ahmed à Mayotte. Cet Ambassadeur, qui aime à se désigner comme un « réaliste », ne s’est pas montré très combatif jusqu’à présent à propos du droit de l’Etat comorien sur Mayotte. Il ne faut donc pas s’attendre à une nouveauté à l’AG de l’ONU. La question sera de nouveau retirée, sauf si, à force d’humiliations, de la part des fonctionnaires français qui ne viendront pas les poches vides, les Comoriens ont un sursaut d’orgueil.

 Le Gouvernement comorien devrait donc sous peu, comme les années précédentes, transmettre  à notre représentant à l’ONU, l’écrivain Mohamed Toihiri, l’ordre de faire retirer cette question de l’ordre du jour.

 Depuis la présidence du colonel Azali, n’en déplaise à l’actuel Ministre des Relations extérieures, qui pense avoir innové dans ce domaine, ce retrait est justifié par les gouvernements successifs par une volonté de « changer de politique ». Et comme l’énonçait cette année le même ministre, le gouvernement Sambi, entend privilégier la stratégie française de négociations bilatérales, convaincu que le combat au sein des organisations internationales serait devenu obsolète. Il faut dire qu’il s’agit bien d’une politique originale qu’aucun de nos amis (Chine à propos de Taiwan) et voisins (Maurice à propos des Chagos) n’a adoptée. Et pour cause ! Il s’agit de conflits de droit international, et le pays qui se sent privé de son droit a intérêt à demander réparation aux organisations internationales, surtout quand le partenaire feint des négociations depuis plus de 10 ans et renforce progressivement ses positions.

 Le droit du plus fort

 La revendication comorienne sur Mayotte ne se base ni sur le droit comorien ni sur le droit français, mais sur des principes du droit international et des résolutions de l’ONU. Il faut donc se demander pourquoi depuis tant d’années, l’Etat comorien est persuadé que ce problème se résoudra dans des discussions bilatérales alors que la France continue à agir ouvertement comme si le droit international n’était pas applicable s’agissant de Mayotte. Pourtant, une vingtaine de résolutions de l’ONU condamnent sa présence à Mayotte depuis 1975 et la présente au monde telle qu’elle ne voudrait pas l’être : une puissance qui foule aux pieds le droit international et qui met en pratique, dans cette partie du monde, la politique du plus fort.

 De plus, les diplomates français connaissent la faiblesse de la diplomatie comorienne. Ici plus qu’ailleurs en Afrique, les peurs refoulées, le complexe d’infériorité de l’ancien colonisé et surtout les regrets de certains d’avoir rompu les chaînes trop tôt sont des réalités tangibles. Les Français savent qu’à cause de tout cela, dans les discussions bilatérales, ils peuvent mieux manipuler une diplomatie comorienne qui n’a aucun objectif précis depuis plusieurs années, sinon celui d’obtenir des aides. Ils peuvent donc jouer en permanence du chantage à la coopération et obtenir de leurs homologues comoriens qu’ils ferment les yeux sur leurs droits contre des espèces sonnantes et trébuchantes.

 C’est sur ces réflexes de mendiants que comptent des hommes politiques mahorais comme le sénateur Adrien Giraud pour faire fléchir les diplomates comoriens. Lui aussi voudrait jouer un peu du chantage au co-développement.

 Sous la présidence du colonel Azali, le gouvernement a cédé à pratiquement tout. Il a rompu avec le consensus qui avait été établi par les prédécesseurs de s’opposer à l’entrée de Mayotte en tant qu’entité distincte dans l’organisation des Jeux de l’Océan Indien. Il a régulièrement fait retirer la question de l’Assemblée Générale de l’ONU. Il a signé un accord secret promettant à la France de ne pas réintroduire cette question à l’ONU pendant deux ans.

 Entre naïveté et reculades

 Le Président Sambi, qui a été un grand pourfendeur de la politique du colonel Azali, a avalisé les reculades de celui-ci et se compromet dans des pratiques illégales vis-à-vis de la Constitution de l’Union, s’agissant de cette île comorienne. Il a été converti aux vertus des négociations bilatérales. Il y a encore peu, il ne jurait que par sa rencontre avec le Président Sarkozy qui lui aurait promis le règlement de cette question, en particulier par l’introduction de la libre circulation des marchandises et des hommes au sein de l’archipel, Mayotte comprise.

 Lorsque le danger du référendum à Mayotte a été soulevé par les associations de la diaspora, le ministre Ahmed Jaffar n’a pas hésité, en juillet 2007, à dire qu’il n’y aura jamais de référendum et qu’il avait eu des assurances à ce propos. Il venait de rencontrer des fonctionnaires du Quai d’Orsay. Depuis, il n’a pas changé d’avis.

 C’est effarant de voir à quel point les hommes politiques comoriens sont ignorants du fonctionnement des institutions françaises, alors que leur pays a été colonisé pendant près de 150 ans par la France. En 1973, le président Ahmed Abdallah et les leaders du Parti Vert ont cru avoir obtenu l’indépendance des Comores dans l’unité parce que l’exécutif (le Président Giscard d’Estaing et le Premier Ministre Jacques Chirac) leur avait assuré que ce serait le cas. Ils ont oublié la force des parlementaires en France, et surtout de certains réseaux qui ont su agir auprès de ces derniers.

 Aujourd’hui, le Président Sambi et son ministre des Relations Extérieures continuent à croire qu’un responsable français, soit-il Président ou un simple fonctionnaire, peut aller à l’encontre de la loi française en accordant la libre circulation entre Mayotte et les autres îles de l’archipel. Les diplomates français doivent rire, souvent. En tout cas, ils entretiennent le rêve du gouvernement comorien de conférences en rencontres dites de « haut niveau » qui n’ont qu’un seul objectif : flatter l’égo de certains responsables politiques comoriens.

 Azali-Sambi : la continuité

 La question de Mayotte, gelée par le gouvernement du Président Azali, est maintenue au frigo par les hommes du Président Sambi. Les conséquences sont énormes car moins on parle de l’occupation de l’île de Mayotte au niveau international et plus les Français intègrent peu à peu dans l’esprit des dirigeants européens qu’il n’y a pas de conflit entre la France et les Comores s’agissant de Mayotte. Pire, les pays africains et arabes qui ont toujours soutenu les Comores dans cette question reculent. Comment les Comoriens pourraient-ils obtenir l’aide d’autres pays alors que leurs propres gouvernements lâchent sur tous les points ?

 En 2000, le gouvernement Azali a ignoré le référendum permettant à la France de lancer le processus de départementalisation de l’île, il n’y a eu aucune protestation. Voici qu’encore une fois, un autre référendum est annoncé en 2009, et le gouvernement comorien n’a rien à dire, pire, il participe à des réunions dites de « haut niveau » dans lesquelles on lui fait croire que le visa d’entrée à Mayotte va être aboli par la France. Cette même France qui en Europe demande plus de fermeté dans la lutte contre l’immigration ouvrirait à Mayotte un passage plus abordable pour les candidats africains à l’entrée en Europe ?

 Mais il y a plus grave, chaque année une centaine de Comoriens disparaissent entre Mayotte et Anjouan et c’est comme si ces Comoriens n’avaient ni pays ni nationalité. Il n’y a jamais aucune réaction du gouvernement ni pour présenter ses condoléances ni pour demander des explications sur les circonstances au gouvernement français. Ce sont des associations françaises qui ont poussé leur Etat à reconnaître que les interpellations se font dans des conditions telles que certains kwasa-kwasa ne peuvent que se retrouver sous la mer.

 Ne pas fâcher notre principal partenaire et obtenir le plus d’aide économique de lui, voilà le credo de notre diplomatie actuelle. Cela peut-il suffire comme doctrine diplomatique ? »

 Mahmoud Ibrahime
Docteur en Histoire

 HALIDI-BLOG-COMORES 

Partager cet article
Repost0
20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 15:19
Négociations franco-comoriennes : « Mettre fin à 30 ans d’échec »
Pour MM. Leysenne et Soulaimana, (photo), ce troisième round de négociations a été fructueux.
Après deux jours de négociations à Mayotte, les membres des délégations française et comorienne ainsi que les élus mahorais sont parvenus à la signature d'un protocole d'accord dans le cadre du Groupe de travail de haut niveau (GTHN) franco-comorien, jeudi 18 septembre.

La question à l'ONU enlevée ?

Selon des membres de la délégation française présents à Mayotte dans le cadre du GTHN, la question de Mayotte inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU devrait être retirée dans les prochains jours. En 2007 déjà, la diplomatie comorienne l'avait retirée au dernier moment, avant que Ahmed Abdallah Sambi ne soit reçu à l'Elysée par Nicolas Sarkozy.


Mamoudzou accueillait les 17 et 18 septembre le troisième round des négociations du GTHN, après Paris en juin et Moroni en juillet. « Nous avons poursuivi les travaux engagés autour de deux thèmes principaux : la circulation des biens et des personnes, et la coopération économique », a indiqué Philippe Leysenne, ambassadeur délégué à la coopération régionale dans l'océan Indien et chef de la délégation française, jeudi 18 septembre à la fin des travaux. Quatre chantiers sont d'ores et déjà actés par les trois parties : la réouverture d'une antenne consulaire française à Anjouan, qui remettra des visas et évitera ainsi aux Anjouanais désireux de se rendre à Mayotte de se déplacer à Moroni ; la concrétisation d'une action de formation professionnelle à l'initiative du vice-rectorat ; la mise en place d'échanges commerciaux, notamment au niveau agricole – qui demandera cependant une expérimentation et des assouplissements réglementaires de la part des autorités françaises ; et la signature d'un protocole d'accord sur les évacuations sanitaires des Comores indépendantes vers Mayotte. « Nous avons privilégié une démarche de gagnant-gagnant », a indiqué Mohamed Soulaimana, ambassadeur des Comores à Paris et chef de la délégation comorienne. « Toutes les îles de cet archipel doivent participer à un développement commun car nous sommes dans un cadre globalisé », a-t-il poursuivi. « L'avenir passe par de grands ensembles ». MM. Douchina, président du Conseil général de Mayotte, et Robin, préfet de Mayotte, ont également exprimé leur satisfaction.
La route reste cependant semée d'embûches d'ici à la signature d'un accord, programmée pour la fin de l'année. De nombreuses divergences subsistent, comme sur la question délicate de la circulation des personnes. Les deux parties semblent sur ce point à des années-lumière l'une de l'autre. Si pour M. Soulaimana, « l'optimum sera une libre circulation » entre les quatre îles, pour M. Douchina, cette optique est inenvisageable. « Deux principes forts nous guident », tempère M. Leysenne. « Le premier est de faciliter la circulation légale, le deuxième est de dissuader les flux illégaux ». Dans cette perspective, un assouplissement des règles d'obtention du visa et une baisse des prix des transports sont à l'étude. On est encore loin de « la libre-circulation » telle que pratiquée dans l'Union européenne prônée par l'ambassadeur comorien. « Il y a cinquante ans, qui aurait pu affirmer en Europe que les Français et les Allemands n'auraient plus de formalités à faire pour traverser leurs frontières ? Qui aurait cru au fait que le bloc de l'Est n'aurait plus de frontières avec le bloc de l'Ouest ? » a-t-il lancé à la fin des travaux, provoquant la moue d'Ahmed Attoumani Douchina.
Initié en septembre 2007 par les deux présidents français Nicolas Sarkozy et comorien Ahmed Abdallah Sambi lors de leur première rencontre à l'Elysée, le GTHN, qui intègre pour la première fois les élus mahorais, doit permettre d'aboutir à un accord bilatéral début 2009, que le président français viendra signer dans l'archipel. S'il n'est officiellement pas question côté comorien de remettre en cause l'appartenance de Mayotte à la France, il s'agit de renouer des liens basés sur le pragmatisme, a affirmé Philippe Leysenne. Avec une conception nouvelle semble-t-il partagée par les deux chefs d'Etat : « Regarder vers l'avenir et non plus vers le passé », comme l'a répété à plusieurs reprises Mohamed Soulaimana. « Après 30 ans d'échec, nous devons changer de manière de dialoguer. Nous devons arrêter de buter sur des histoires de drapeaux », a-t-il conclu.
Pourtant deux jours plus tôt, M. Douchina avait réclamé en guise de préalable aux négociations à la délégation comorienne la reconnaissance de « Mayotte française », alors que la question de Mayotte est à nouveau à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU.
R.C.
Malango
Partager cet article
Repost0
19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 21:51

 

Source : CLICANOO.COM | Publié le 19 septembre 2008

Ils sont encore 18 à arpenter la base aérienne 181. Les gendarmes du colonel Bacar, ex-président de l’île d’Anjouan, ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être mangés. Sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière depuis six mois, ils cherchent encore un pays d’accueil. Leurs conseils dénoncent une situation « intolérable ».

Pour tous, la mauvaise blague n’a que trop duré. Les Anjouanais font plus que trouver le temps long, et il faut toute l’autorité de leurs anciens chefs militaires pour calmer les ardeurs. Les gendarmes français ne le diront pas tout de go, mais ils en ont plus qu’assez de jouer le rôle de moniteurs de colonie de vacances. Idem pour les patrons de la base aérienne, la préfecture, et les avocats.

Pas question d’un titre de séjour

Depuis près de six mois, les hommes du colonel Bacar sont assignés à résidence à la base aérienne 181, à Gillot. Mais, de fait, ils vivent une véritable rétention administrative depuis tout ce temps. Ils ont en effet l’interdiction de quitter la base aérienne. Pour leurs avocates, la situation n’est plus tenable.« La rétention administrative n’est censée durer que 32 jours au maximum. On a largement dépassé le délai. Ils sont retenus en pleine illégalité », argumente Me Cécile Bentolila qui pointe une « situation intolérable ». Leur ancien président, le colonel Mohamed Bacar a pour sa part réussi à quitter le sol français pour rejoindre le Bénin, mais la plupart de ses hommes sont restés sur le quai. Sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, ils cherchent aujourd’hui un pays d’accueil. Aujourd’hui, la préfecture de la Réunion envisage de les sortir de la base, et ce à court terme.

On nous avait promis…

Julien Balboni

- « Mais il n’est pas question de leur délivrer un titre de séjour. Ils n’ont pas vocation à rester en France. L’Ofpra a rejeté leur demande d’asile. Ils avaient été assignés à résidence à la base aérienne pour des raisons de sécurité, et celles-ci ne posent plus de problèmes aujourd’hui. Ils seront assignés à résidence dans l’île ou ailleurs, le temps que le Quai d’Orsay leur trouve un pays d’accueil. Nous ferons le point le 29 septembre », explique-t-on en préfecture, d’une manière très ferme. Une situation qui déplaît fortement aux Anjouanais. « Nous avons été innocentés des faits qui nous étaient reprochés. On nous avait promis d’être libérés rapidement après le départ de Mohamed Bacar. On a fait preuve de patience. Aujourd’hui, après six mois, moralement, cela devient difficile. Et nous ne voulons simplement pas être lâchés dans la nature comme des animaux sauvages, sans papiers ni ressources financières », scande Mohamed Doulclin, nouveau « chef » de la communauté, et ancien ministre du gouvernement anjouanais, dont la femme et ses enfants sont français. Aujourd’hui, il ne reste aux réfugiés qu’à communiquer des adresses à la préfecture, afin qu’ils puissent y être assignés à résidence, mais dans une relative liberté de mouvement. Avant d’être amenés à quitter le sol français. L’errance des soldats du colonel Bacar semble ne pas avoir de fin

- Bacar « va bien » Depuis son arrivée au Bénin, Mohamed Bacar, l’ancien président de l’île d’Anjouan semble « bien aller », selon ses proches restés à La Réunion. « Je l’ai eu au téléphone il y a une semaine, et son moral est bon », explique Abdou R., son ancien directeur de cabinet. Le colonel, formé à Brest, envisage toujours de s’installer un jour en métropole, en Loire-Atlantique, où vivent sa femme et ses enfants. Au Bénin, le président déchu dispose d’une voiture avec chauffeur et d’une résidence fournie par les autorités béninoises. L’Ofpra va rendre de nouvelles décisions Le 25 septembre, la Cour nationale du droit d’asile va examiner l’appel déposé par les avocates des hommes de Bacar contre la décision de l’Ofpra. Trois personnes, actuellement assignées à résidence à la BA 181 sont concernées. Vingt autres recours vont suivre dans les semaines qui viennent. Si la Cour infirme la décision de l’Ofpra, alors les Anjouanais pourront alors obtenir le statut de réfugié.

L’ancien directeur de cabinet pointe à l’ANPE

Parmi la garde rapprochée de Mohamed Bacar, Abdou R. est l’un des plus fidèles. Mais lui a eu la chance, ou plutôt l’opportunité de pouvoir rester sur le sol français. La décision de l’Ofpra (Office de protection des réfugiés et apatrides) a été favorable à cet homme de 54 ans, au français parfait, qui fut l’ancien directeur de cabinet de Mohamed Bacar, à Anjouan. Comme les autres, il a pris le kwassa-kwassa pour échapper à l’attaque de l’Union africaine et des Comores, en mars dernier. De notable, Abdou R. est devenu l’un de ceux qui garnissent les files d’attente des agences ANPE. Entre rendez-vous, bilans de compétences, démarches administratives, l’Anjouanais découvre le quotidien des exclus à la française. Ne pas non plus le pleurer : il perçoit depuis peu le RMI, ce qui lui permet d’aider sa famille restée à Anjouan tant que faire se peut. « Aux Comores, l’homme est le chef de famille, il se doit de subvenir aux besoins de ses enfants, je dois pouvoir les aider à faire leurs études », explique-t-il d’une voix posée. Abdou R., réfugié en France, ne peut plus revenir chez lui, sous peine d’être inquiété là-bas, et de ne plus pouvoir revenir sur le sol français. « Je n’ai pas d’autre choix que de rester ici, et je compte tout faire pour m’intégrer. Je me sens déraciné, tout de même. Les Comores restent mon pays, mais je n’ai pas d’autre choix que de l’oublier pendant un certain moment », insiste-il. L’ancien directeur de cabinet cherche un job. Un poste d’enseignant, de formateur ou de traducteur fera l’affaire

 

Partager cet article
Repost0

Pages