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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 09:23

Chers visiteurs du  blog, chers amis, chers proches, 


 
A l’occasion de la  grande fête de tous les musulmans, ide el kabir ou el adha pour les uns et le tabaski pour les autres,  je tiens à vous présenter (vous et vos familles) mes vœux de bonheur, d’amour, de prospérité, de bonne santé et d’entente mutuelle.


 Que la paix et une solidarité sincère règnent dans le monde !

Que les Comores retrouvent la voie du développement !


 
Que les comoriens deviennent des citoyens COMORIENS  dignes de ce nom !

 

 
AMEN.


L'id el-Kabir (signifiant littéralement la grande fête) est l'une des fêtes musulmanes les plus importantes. elle marque chaque année la fin du pèlerinage à La Mecque.

Cette fête commémore la soumission d'Abraham à Dieu, lorsque le patriarche était prêt à sacrifier son fils aîné sur son ordre (Ismaël selon la tradition musulmane, Isaac selon la Bible).

Les musulmans, selon leurs moyens, sacrifient ce jour  un mouton (parfois d'autres animaux, notamment vaches, chameaux ou poulet) en l'égorgeant, couché sur le flanc gauche et la tête tournée vers La Mecque.

 
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 17:32

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mardi 2 décembre 2008 (HZK-Presse) – Six mois après que l’Union des Comores soit déclarée éligible par les Nations Unies au fonds pour la Consolidation de la Paix (FCP), le lancement de ce programme a eu lieu hier lundi à Moroni. Un atelier s’est tenu pour déterminer quels sont les domaines prioritaires pour profiter de cette manne financière estimée à 5 millions de dollars.

 

« Il s’agit d’une initiative unique, car c’est la première fois de son histoire que l’ONU apporte un soutien direct aux effort louables engagés dans des circonstances difficiles, du gouvernement et du peuple comorien pour jeter les bases d’une paix et d’une réconciliation durables », déclare le coordinateur résident des activités opérationnelles du système des Nations Unies, Opia Mensah Kumah lors de ces assises.

 

Ce financement vise à relever un ensemble de défis nés de la crise séparatiste notamment. Ces défis sont liés à la fracture sociale, à l’insécurité alimentaire, les manques de perspectives pour les jeunes, le dysfonctionnement du cadre institutionnel et la recrudescence de la pauvreté. Dans son intervention, le vice-président en charge de la santé, assurant l’intérim du chef de l’Etat en déplacement à l’extérieur, estime que « les crises qu’on a connu ces dernières années dans le pays sont sans doute la conséquence de la pauvreté. C’est pourquoi il faut la combattre ».

 

Après plusieurs débats, l’atelier a défini un certain nombre de pistes pour permettre à la paix de s’installer durablement. Les principales préoccupations inhérentes à la consolidation de la paix sont regroupées autour de trois catégories. Pour le volet sécurité et stabilité, l’assistance recommande « la réhabilitation des casernes d’Anjouan, le poste de gendarmerie de Mohéli.

 

La nécessité d’équiper l’école nationale de la gendarmerie et les prisons s’est fait sentir ». Pour la bonne gouvernance et la cohésion sociale « le renforcement du rôle du parlement et celui de la promotion des conditions de la femmes sont primordiales. La révision de la constitution serait utile », suggère l’atelier.

 

Ce n’est pas la première fois que les Comores bénéficient de ce genre d’aide. La banque mondiale avait elle aussi accordé un financement post conflit au lendemain de l’accord de réconciliation nationale du 17 février 2001. C’est pourquoi il est recommandé de « capitaliser les acquis tout en s’appuyant sur les anciennes expériences ». Il est aussi prévu de « renforcer certaines structures comme le l’observatoire du Karthala, l’université des Comores ou le centre des opération et de secours ».

 

Les Comores seront donc le quatrième pays à bénéficier de ce programme né en 2000 à la suite du rapport Brahimi sur les lacunes du système des Nations Unies. Des experts venus de New York ont assisté aux travaux, aux cotés des représentants des agences des Nations unies en poste à Moroni, pour donner le coup d’envoi de cet important programme très attendu après le rétablissement de l’autorité de l’Etat à Anjouan le 25 mars dernier.

 

Abdallah A.

 021208/aa/hzkpresse/6h00

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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 17:10

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mercredi 26 novembre 2008 (HZK-Presse) – Au cours d’un atelier d’information organisé dans la salle de conférence de l’école de santé et de médecine de Moroni, la ministre déléguée auprès de la présidence de Ngazidja Mme Said Islam Moinaecha a plaidé auprès des juges de paix de l’île pour l’application stricte du code de la famille en vigueur.

 

La ministre, appuyée par le secrétaire général du Muftorat, recommandera aux juges de droit musulman (Cadis) de faire usage dorénavant dans leurs délibérations et jugements du code, dans un souci de préserver les droits de la famille. En réponse les juges de paix se disent disposés à appliquer la nouvelle législation, mais à condition que l’autorité assure leur sécurité dans l’exercice de leur fonction de magistrat.  

 

Adopté et promulgué en 2005, le code de la famille en Union des Comores reste encore dans une phase de transition. Pourtant, une vaste campagne de sensibilisation et de vulgarisation a été réalisée sur l’étendue du territoire national par les autorités compétentes, en l’occurrence le ministère de la justice et des droits de l’homme, le muftorat et les organisations de la société civile mandatées à cet effet. L’objectif étant de convaincre la population à s’adapter au nouveau code inspiré de part et d’autre de nos us et coutumes, puisées dans la religion musulmane et notre appartenance à un carrefour de civilisations.

 

Dans ce contexte, le ministère délégué auprès de la présidence de l’île autonome de Ngazidja en charge de la promotion du genre, des droits de l’enfant et la protection sociale, en partenariat avec la direction nationale chargée du genre et le muftorat de la république, a organisé un atelier d’information avec les juges de paix de l’île (cadis) pour plaider en faveur de l’application strict du code dans l’exercice de leur fonctions.

 

Appelé à intervenir pour convaincre les cadis à utiliser le nouveau code de la famille, le secrétaire général au muftorat de la république, Dr Said Bourhane, rappellera à l’assistance que le processus remonte à l’époque de feu le Grand mufti Said Mohamed Abdéremane, mais pour des raisons d’ordre juridique et structurel, le projet avait du attendre des années avant de faire l’objet d’un projet de loi.

 

Au regard de plusieurs paramètres, de par la sensibilité et la fragilité de la population comorienne longtemps imbibée des règles de juridiction musulmane, notamment pour les questions  relatives au statut du personnel, les autorités ont fini par transmettre le document au parlement afin « d’inscrire le pays sur la voie du progrès ». 

 

Pour Dr Said Bourhane, « il est temps d’appliquer le code de la famille car il répond dans sa teneur aux recommandations de notre religion mais aussi aux conventions internationales que les Comores ont ratifiées. Il s’agit de « préserver les droits et la cohésion sociale dans la cellule familiale de sorte qu’il n’y ait plus de discrimination ». Et ceci est considéré comme conforme aux préceptes de l’islam, explique-t-on, recommandant de « préserver les droits et devoirs de chaque membre de la famille ».

 

Il sera plus clair en parcourant les cinq chapitres du code et ses 153 articles, lesquels à en croire le secrétaire général s’articulent autour de la défense du droit de la femme, notamment en garantissant son indépendance vis-à-vis de son époux ainsi que la sécurité sociale des enfants issus d’un mariage contracté à en vertu de ce code.

 

Après un échange d’expériences face aux réticences des hommes et aux manipulations orchestrées par les femmes, les juges de paix sont arrivés à un consensus pour appliquer le code dans leurs jugements.   

 

D’où son vœu formulé à l’endroit des autorités compétentes de doter chaque cadi des conditions de sécurité adéquates afin de consolider son jugement en cas de problème avec des justiciables récalcitrants. Il ajoutera que pour des raisons de défense, l’assistance d’un avocat serait utile et ce, pour permettre à toutes les parties de bénéficier équitablement des avantages du code.

 

C’est ainsi que le secrétaire général du muftorat plaidera pour l’introduction d’un module d’enseignement dès le cycle secondaire afin que les jeunes comoriens s’imprègnent de l’esprit de cette législation surtout en matière d’éducation civique et citoyenne.

 

A. Nabahane

261108/an/hzkpresse/12h00

 

 

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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 09:45

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Comores / Politique & institutions


Moroni, jeudi 4 décembre 2008 (HZK-Presse)
Le tollé qu’a provoqué l’adoption controversée de la loi relative à la citoyenneté économique continue. Après avoir partagé les politiques, cette loi vient mettre dos à dos les notables de Ngazidja. Comme pour répondre à la récente initiative de notables de l’île dont une délégation a fait allégeance le mois dernier au président Sambi, en soutenant son projet de naturalisation massive d’investisseurs du Golfe, l’autre groupe s’est réuni sous la houlette de l’opposition ce jeudi, Place de l’Indépendance.

 

Ce rassemblement voulu comme une démonstration de force de dignitaires venus manifester leur indignation par rapport à cette loi. « Il s’agit d’une lettre ouverte au président Sambi. Il doit savoir que pour vendre les Comores il faut d’abord nous enterrer ou nous mettre en prison. Nous vous avons fait élire triomphalement à la magistrature suprême, mais le peuple le regrette amèrement. C’est pourquoi nous nous opposons à la révision de la constitution, car nous constatons que vous vous comportez en monarque, qui voudrait s’éterniser au pouvoir », martèle le notable Mzé Mouigni de Foumbouni, devant près de 2000 personnes, selon les organisateurs.

 

Les politiciens ont aussi marqué de leur présence ce meeting qui a regroupé toutes les couches sociales. Mais la parole était réservée aux notables et chefs religieux. C’est dans ce sens que Oustadh Abdoulkarim s’est adressé à la foule venue des quatre coins de l’île. Faisant allusion à la loi sur la nationalité économique, ce chef religieux estime « qu’il s’agit d’une insulte envers notre pays et notre religion ».

 

« Si le pays a aujourd’hui un minimum de stabilité, c’est grâce l’unité religieuse qui a cimenté notre population. Inversement, si un pays comme Liban souffre encore de la guerre civile, c’est à cause des luttes politico-religieuses que se livrent chiites et sunnites pour contrôler ce pays », ajoute-il, juste avant que le courant ne soit coupé par la société d’eau et d’électricité.

 

A la reprise, c’est Hassane Ahmada, un notable de Ntsaoueni qui est venu mettre à nu les guerres politiques qui ont marqué l’histoire de la société comorienne. Cet orateur s’est évertué à démentir les propos d’un grand notable originaire de Dimani, qui avait parlé au nom de la notabilité de Ngazidja, au sein d’une délégation reçue le mois dernier par le chef de l’Etat. Il suggère même sa « radiation coutumière ».

 

Dans ces assises des notables, un député mohélien a dérogé à la règle. Il a pris la parole au nom des parlementaires qui ont voté contre la loi de citoyenneté économique. Ce député raconte qu’un tel « coup de force à l’assemblée n’est pas étonnant. Le président de l’Union a même violé la constitution, en ajoutant une couleur noire sur le drapeau national, sans y être autorisé. Mais nous mohéliens, l’avons compris. Il entretient l’instabilité pour pouvoir se maintenir au pouvoir… ».

 

Vers la fin du rassemblement, Said Ali Kemal a placé quelques mots en tant que notable. « Sambi a déjà donné la nationalité à plusieurs ressortissants du Golfe moyennant une contrepartie financière considérable. Mais leurs avocats demandent des garanties. C’est pourquoi il veut à tout prix faire passer cette loi, l’argent étant déjà consommé. Si nous sommes ici, c’est pour demander purement et simplement son départ », conclut le leader du parti Chuma, qui est président de la commission des relations extérieures du parlement.

 

Abdallah A.

041208/eso/hzkpresse/15h00

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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 23:14

MOI ET LES MEDIAS : INVITE DE L’EMISSION « ECHO DES ILES COMORES » DU 15 MARS 2008 : Halidi Allaoui 

 

« Les Comoriens ont aussi des militaires vaillants (…) et c’est l’histoire qui va leur rendre ce qu’ils méritent »

 

« Ma poésie, c’est un mélange de mon esprit et de mon cœur »

 

 

Le 15 mars dernier, j’ai été l’invité de l’émission « Echo des îles Comores » diffusée par radio Fréquence Paris Plurielle 106.3 FM et sur Comores-Online.com les samedis de 19H30 à 21H (heure de Paris) .  Normalement, je devrais parler uniquement de mon premier recueil  de poèmes « cris d’ici et d’ailleurs » que je venais de publier chez Komedit. Mais l’actualité brulante des Comores avait tout chamboulé. En effet, l’armée comorienne qui préparait minutieusement à MWALI  l’intervention militaire tant attendue venait de lancer une incursion sur l’île de NDZUWANI et plus précisément dans la ville de  Domoni.

 

Donc je m’étais trouvé obligé de commenter l’actualité et de parler de mon recueil. Ce qui n'était pas évident. Mais il fallait le faire. Et comme m'ont appris les sages lunaires : "mudru wa ngoma mutru wupara ngomani"

 

Maintenant c’est à vous  de cliquer une fois sur le fichier audio ci-dessous pour écouter l’intégralité de mon intervention en shikomor et en français.



Bonne écoute. Vos commentaires et critiques m’intéressent

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 20:06

Source : alwatwan.net / 03 décembre 2008
 

Conference-Maraton-02. Le Comité d’Organisation du marathon des Comores (Comco) a tenu hier, mardi, une conférence de presse au restaurant Le Select à Moroni. Le but de cette conférence est ‘‘d’éclairer l’opinion’’ sur l’état d’avancement des préparatifs, sensibiliser les jeunes athlètes nationaux, informer sur les critères de participation et annoncer le lancement du site Internet officiel du marathon.

Le marathon et le semi-marathon international des Comores sont prévus le 12 avril 2009 de Mitsamiouli au palais du peuple de Hamramba à Moroni pour le premier soit 42.195km et de l’aéroport international de Hahaya au même palais du peuple sur une distance de 21.100km pour le semi-marathon. Les départs seront donnés respectivement à 6h 30 minutes pour le marathon et à 7h 30 minutes pour le semi a précisé le président du Comité d’organisation, le médecin Abdallah Islam.

Ces deux courses organisées sous le parrainage de la vice-présidence de l’Union des Comores en charge de la Santé seront le point d’orgue d’un ensemble d’animations sur le thème de l’éducation sanitaire qui auront lieu au mois de mai 2009, soit un mois avant. Les inscriptions à ce marathon se font à titre personnel et se font au siège du Comité d’organisation, sis à Hadudja en face de du foyer Aouladil Comores à Moroni.
Ce grand événement sportif est ouvert à tous les jeunes sportifs. Selon le président de la Fédération comorienne d’athlétisme, ce marathon donnera l’occasion aux jeunes comoriens de faire étalage de leurs talents afin de pouvoir rivaliser ultérieurement, qui sait, avec de professionnels de cette activité.

‘‘Nous voudrions, à l’occasion de cet événement, promouvoir l’image des Comores, susciter les vocations des jeunes pour l’athlétisme en général et la course de fond en particulier et nous voudrions aussi que cette épreuve sportive soit une épreuve professionnel et exemplaire’’, a déclaré, pour sa part, le secrétaire général du Comité Alain Le Garnec souhaite vivement l’implication massive et l’encouragement des douze villages que vont traverser les prochains coureurs.

Elie-Dine Djouma

 

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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 09:28
Ci-dessous la  déclaration de l'Assemblée de l'Île de Ngazidja en date du 1er décembre 2008 suite au vote contreversé de la loi sur la citoyenneté économique par l'Assemblée de l'Union des Comores.


UNION DES COMORES

Unité – Solidarité – Développement

---------------------

ILE AUTONOME DE NGAZIDJA

Honneur – Solidarité Développement

----------------

 

ASSEMBLEE DE L’ILE

AUTONOME DE NGAZIDJA

                                                                                               

 

 

DECLARATION

 

 

 

L’Assemblée de l’Ile Autonome de Ngazidja  a suivi avec une attention particulière les débats de l’Assemblée de l’Union relatifs au projet de loi de citoyenneté économique tendant à entériner la vente massive de la nationalité comorienne.

 

L’Assemblée de l’Ile Autonome de Ngazidja a relevé les incidents de procédure qui ont émaillé la séance plénière et l’appel éhonté de certains députés et du gouvernement de l’Union à mettre en veilleuse l’application d’une loi en vigueur, notamment celle relative à la validation des procurations.    

 

L’Assemblée de l’Ile Autonome de Ngazidja considère que les 14 députés et le gouvernement de l’Union, favorables au vote du projet de loi, auraient pu user des voies légales, dignes d’une République, pour valider les procurations mises en cause en demandant une suspension de séance, afin de disposer du temps matériel suffisant pour la régularisation desdites procurations ou, au besoin, recourir à la Cour constitutionnelle. Mais contraints et forcés par une obligation insolite de résultat et de subordination de vote, ils n’ont trouvé mieux que d’organiser une seconde séance plénière « d’adoption » du texte rejeté.

 

L’Assemblée de l’Ile Autonome de Ngazidja exprime ses vives préoccupations quant à la persistance des pratiques qui minent dangereusement les rapports entre les institutions de la République et discréditent, en particulier, l’Assemblée et le  gouvernement de l’Union des Comores. Elle dénonce vigoureusement l’appel solennel fait par le Ministre d’Etat Chargé de la défense, Directeur de Cabinet du Président de l’Union et du Ministre de la justice de l’Union encourageant, aux antennes de TNC, les députés de l’Union à déclencher le processus de destitution du Président de l’Assemblée de l’Union, pourtant élu pour la durée de la législature, conformément à  la Constitution.

 

 Elle appelle le Président de l’Union, Son Excellence, Ahmed Abdallah Mohamed SAMBI à :

-         Prendre acte du comportement anti-républicain des membres de son gouvernement ;

-         Jouer, sans réserve, son rôle de garant du fonctionnement régulier des institutions de la république

-         Prendre acte du vote régulier de la motion d’irrecevabilité du texte et s’abstenir, par conséquent, de promulguer la prétendue loi déclarée « adoptée » dans des conditions manifestement contraires à la Constitution, à la loi régissant les procurations des députés et au Règlement intérieur de l’Assemblée.

 

Elle appelle, en outre, les élus des Iles comme de l’Union, à une rencontre d’échange et de concertation, afin de mettre fin à la violence politique et créer les conditions favorables à la pacification de la vie publique.

 

Elle appelle tous les acteurs de la société civile à ne ménager aucun effort pour garantir la dignité de l’institution législative.

 

Elle appelle la Communauté internationale présente à Moroni à accompagner les élus des Comores dans une nouvelle dynamique de dialogue, afin de relever le défi de la bonne gouvernance démocratique et politique et le  renouvellement régulier des mandats électoraux.

 

 

 

 

Fait à Moroni, le 1er Décembre 2008

 

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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 09:20

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

  

Moroni, mardi 2 décembre 2008 (HZK-Presse) – Alors que le gouvernement de l’Union se félicite, par médias publics interposés, de l’adoption du projet de loi relatif à la « citoyenneté économique », par l’Assemblée nationale, les partis d’opposition, l’assemblée de l’île de Ngazidja et des organisations professionnelles considèrent pour leur part que le texte a été rejeté pour « exception d’irrecevabilité » par ladite assemblée.

 

La polémique qui a dominé les travaux de la séance plénière très mouvementé du jeudi 27 novembre est même loin de s’apaiser, car les deux camps continuent à faire prévaloir chacun sa victoire. Le vote dirigé par le président de l’Assemblée, M. Said Dhoifir Bounou, avait donné lieu à un rejet pur et simple du projet de loi pour non-conformité au préambule de la constitution, à la demande du député Youssouf Ali Mchangama qui a soulevé « l’exception d’irrecevabilité », une disposition prévue par le règlement intérieur du parlement.

 

Mais en réaction à ce vote, et profitant de la confusion qui a suivi la levée de la séance, le premier vice-président de l’Assemblée, Ibrahim Mhoumadi Sidi, favorable au projet de loi, a cru devoir s’autoriser de remplacer au perchoir le président Bounou, et procéder à un autre vote en l’absence de plus de la moitié des députés et ce, pour faire adopter cahin-caha le texte, comme l’avait clamé « haut et fort » avant lui, le rapporteur de la commission des finances, Attoumane Allaoui alias Ndoudou, provoquant une vive tension dans l’hémicycle.

 

Le Garde des sceaux, ministre de la justice, M. Mmadi Ali, s’adressant aux élus pour l’exposé des motifs, avait tenté de convaincre les élus, en leur assurant de la volonté du gouvernement « d’entourer le projet de loi, de plus de garanties et de garde-fous, qui écartent désormais les inconvénients qui auraient pu découler de son adoption ».

 

Et M. Mmadi Ali de conclure en estimant que « la citoyenneté particulière que nous voulons accorder à des frères du Golfe, désireux et capables d'investir massivement dans notre pays, constitue alors une chance que nous ne pouvons pas laisser échapper ».

 

Dès le lendemain, vendredi 28 novembre, le bureau de l’Assemblée a transmis le procès-verbal de la séance, à la présidence de l’Union et à la Cour constitutionnelle, pour signifier que le projet de loi « a été rejeté par la majorité des députés, à savoir 20 dont 2 procurations ».

 

Signé par les deux secrétaires Ibrahim Souef Mdahoma et Mohamed Abdou Ali, qui avaient entouré le président Bounou durant les travaux, le document précise que « après des débats houleux, le président de l’Assemblée a soumis la question d’exception d’irrecevabilité du texte au vote ». Il est indiqué aussi que c’est conformément à la loi n°05-006/AU du 7 mai 2005 invoquée par le député Ben Cheikh, que 4 des 6 procurations présentées lors de cette séance « n’étaient pas conformes ». 

 

L’on apprendra lundi matin, 72 heures après, qu’un deuxième Procès-verbal a été établi par les soins du Vice-président Mhoumadi Sidi, pour attester le vote du projet de loi par 18 députés.

 

Interrogé par HZK-Presse sur cette duplicité de procédure, le député Youssouf Ali Mchangama, qui assure les fonctions de questeur du parlement, répond : « que je sache, il n’y a ici qu’une seule administration de l’Assemblée, celle dirigée par le bureau légalement élu et présidé par M. Said Dhoifir Bounou… »

 

Pour ce député il est clair que le Vice-président Sidi « n’avait pas à présider une séance plénière alors que le président était physiquement présent à l’intérieur du pays et dans l’enceinte du parlement et qu’il n’était pas en situation d’empêchement ».

 

Ce que reconnaît M. Sidi lui-même, qui nous a déclaré qu’effectivement « aucune disposition ne m’y autorisait », avoue-t-il, mais qu’à cela ne tienne, le député persiste et signe : « j’assume la responsabilité de mon acte et si cela était à refaire je le referais ».

 

Pour lui le règlement intérieur de l’Assemblée « n’est pas fait pour être respecté par certains et être violé par d’autres », martèle celui-là même qui s’était illustré en juillet dernier par son opposition farouche à la loi de citoyenneté économique avant d’opérer son revirement spectaculaire, au lendemain d’une mission d’information qu’il avait effectuée 3 mois plus tard (du 10 au 13 octobre) au Koweit à la tête d’une délégation parlementaire chargée de s’enquérir des tenants et des aboutissants de cette affaire politico-financière impliquant Comoro Gulf Holding, présenté comme le principal instigateur du dossier.

 

Dans un communiqué publié samedi 29 novembre, la Convention pour le renouveau des Comores (CRC) a annoncé la décision de sanctionner le député Sidi, en lui infligeant une « exclusion immédiate et définitive » de ses rangs, après avoir constaté de la part de cet élu « un acte de trahison d’une gravité exceptionnelle ».

 

A en croire le communiqué, signé par le secrétariat national, M. Ibrahim Mhoumadi Sidi, qui était jusque là secrétaire fédéral de la CRC à Ngazidja, se serait « ouvertement désolidarisé de la ligne politique de son parti », pour avoir changé de position sur le projet de loi de citoyenneté économique, dont il est devenu le « principal défenseur » après l’avoir combattu à la session de juillet dernier.

 

La direction du parti de l’ancien régime du colonel Azali en conclut que leur député a bafoué « sa propre dignité d’élu » et qu’il a « entaché la moralité de l’institution parlementaire » au sein de laquelle il assume la fonction de premier vice-président.

 

Reste à savoir si le président de la république se paiera le luxe de promulguer une loi dont le vote soulève plus de questions qu’il n’en résout, au risque de créer une nouvelle impasse politique, en plus du conflit des compétences et du débat de la révision constitutionnelle, s’interrogent de nombreux observateurs à Moroni.

 

L’on apprend déjà qu’une manifestation populaire est en préparation pour demain jeudi dans la capitale, à l’initiative de l’opposition, pour dénoncer le projet de loi.          

 

El-Had Said Omar

021208/eso/hzkpresse/15h00

 

 

 

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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 23:48

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, samedi 29 novembre 2008 (HZK-Presse) – « Cet instant est historique car cela fait des années qu’on attend. Historique car d’autres gouvernements ont tenté avant nous, sans jamais y parvenir. Cela montre la crédibilité retrouvée de notre pays au niveau des institutions internationales ». C’est ce qu’a déclaré en substance le ministre des finances de l’Union Mohamed Ali Soilihi, au moment de parapher la lettre d’intention confirmant les engagements de l’Etat comorien auprès du Fonds monétaire international, avec lequel un accord est sur le point d’être conclu.

 

Ce important document signé vendredi dernier marque une étape cruciale qui devrait permettre d’alléger, voir même d’éponger la dette extérieure des Comores aujourd’hui estimée à 96 milliards fc. Encore faut-il que la partie comorienne remplisse les conditions fixées, d’ici fin décembre.

 

Une aubaine pour relancer la croissance de l’économie nationale, si l’on en croit le représentant du FMI, Pierre van den Boogaerde qui suit le dossier comorien depuis le début des années 1990. Les documents paraphés vendredi 28 novembre dernier, en présence du gouverneur de la Banque centrale, Ahamadi Abdoulbastoi, et du staff du ministère des finances, consignent des engagements de l’Etat comorien.

 

Il faut toutefois attendre la réponse du conseil d’administration du FMI qui se réunit vers le 15 décembre prochain. « C’est un enjeu de taille », affirme le ministre des finances, car « si notre proposition est acceptée, c’est une nouvelle page qui va s’ouvrir pour notre pays ». Une opportunité inespérée à ses yeux pour bénéficier d’un financement dit « post-conflit », qui servira à remettre l’économie du pays sur les rails. « Mais si par malheur, on rate cette dernière chance, il n’y aura pas de deuxième mi-temps », prévient l’argentier du gouvernement Sambi, visiblement satisfait de l’issue des négociations rondement menées avec la mission du FMI la semaine dernière.

 

Une signature ressentie comme un événement car le gouvernement espère recevoir dans un avenir proche une aide budgétaire exceptionnelle du FMI, pour la première fois depuis 15 ans. A en croire Mohamed Ali Soilihi, une partie de ces fonds serait allouée à l’apurement de quatre mois d’arriérés de salaire des agents de l’Etat au titre de l’année 2008 qui s’achève. Ce qui représente la bagatelle de 7 milliards de francs comoriens, suivant un mécanisme de décaissement rapide, peut-être même avant les fêtes de réveillon, dit-on dans les couloirs du ministère.

 

Des institutions comme la Banque africaine de développement, l’Union européenne, le Fonds koweitien ainsi que des pays amis tels la France et la Chine entre autres ont déjà annoncé leur participation à cette aide financière d’urgence.

 

« C’est le résultat de 4 ans d’efforts et de sacrifice. Nous sommes à l’aube du décollage économique des Comores », martèle Pierre van den Boogaerde, le représentant du FMI dans la région Océan Indien avec résidence à Madagascar.

 

Mais pour arriver au déblocage des fonds, les gouvernements central et ceux des îles autonomes doivent faire preuve de rigueur et prendre les mesures convenues dans le cadre des réformes structurelles d’assainissement de nos administrations. La masse salariale qui ne cesse de gonfler chaque jour, atteignant le chiffre record de 1,2 milliard par mois, est encore pointée du doigt.

 

« Cette signature démontre notre engagement car des efforts considérables doivent être déployés. Les salaires doivent cesser de servir à entretenir des superstructures politiques au détriment des travailleurs. Le FMI exige la diminution du nombre des ministres », explique le ministre des Finances de l’Union. Le nombre des ministres de l’Union et des îles ne doivent pas dépasser 36. L’Union peut nommer jusqu’à 8 ministres sans les vice-présidents. Les exécutifs de Ngazidja et Ndzouani ont droit chacun à 6. Quant à Mwali, son gouvernement est autorisé à avoir 4 ministres.

 

Pour les postes de conseillers qui ne font que percevoir des salaires sans le moindre résultat, le gouvernement envisage d’appliquer les nouveaux organigrammes laissés dans les tiroirs depuis 2 ans.

 

Mais on se demande quel sera le sort de cet accord lorsque des partenaires comme les exécutifs des îles ne l’ont pas paraphé comme cela était prévu. Les autorités de Ngazidja et Mwali ont boycotté la cérémonie de signature. « Nous sommes disposés à travailler avec cette mission mais on ne nous intègre pas. On ignore jusqu’ici le contenu du protocole qui a été signé ce vendredi. En plus l’Union nous ment. Elle n’a pas le même langage que le FMI », s’exclame Kamar Ezamane Mohamed, ministre des Finance de Ngazidja. Les exécutifs de Ngazidja et de Mwali ont encore 2 jours pour changer d’avis avant que ce ne soit trop tard.

 

Abdallah A.

291108/aa/hzkpresse/6h00

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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 23:42

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 



 

Moroni, samedi 29 novembre 2008 (HZK-Presse) – Un atelier de formation a eu lieu au siège de la pharmacie nationale autonome des Comores (Pnac) ce samedi 29 novembre, en vue de doter l’institution d’un nouveau service chargé de la distribution et du marketing des médicaments génériques. Il s’agit d’une direction avec pour mission entre autres : renforcer la collaboration avec l’ensemble des programmes nationaux, les structures sanitaires et les officines privées quitte à faire appliquer les lois régissant le secteur pharmaceutique pour ainsi lutter contre le marché parallèle.

 

Après un constat sans complaisance, la Pnac s’est aperçue que le secteur pharmaceutique est exposé à des multiples dangers risquant de porter atteinte à la santé publique. L’on note entre autres des contraintes externes et internes de par l’inapplication des procédures d’acceptation des médicaments génériques, entraînant la prolifération du marché pharmaceutique parallèle.

 

Certaines structures sanitaires et officines privées de la place s’autorisent à faire des commandes de médicaments sans requérir l’avis de la Pnac dont l’une des missions est d’étudier les dossiers techniques des médicaments avant la commande par la structure importatrice. Une telle pratique viole la loi régissant un secteur pharmaceutique qui a besoin d’être sécurisé, et qui stipule que « les dossiers techniques exigés par la Pnac seront rédigés obligatoirement en français ».

 

Par conséquent passer outre les procédures et les missions de la Pharmacie nationale porterait non atteinte au statut juridique de l’institution censée vérifier et contrôler la conformité de toutes les commandes au travers de sa direction chargée de l’assurance qualité.

 

Face à la prolifération d’un marché parallèle et dans l’impératif de faire appliquer la loi, Dr Ahamada El-Badaoui, directeur général de la Pnac a fait appel aux autorités sanitaires pour qu’elles appuient l’institution, en mettant en place une direction chargée de la distribution et du marketing des médicaments essentiels dans des conditions répondant aux normes de qualité et de sécurité en vigueur en Union des Comores.

 

Il s’appuiera dans son plan d’action sur le volet « renforcement de la coopération régionale et internationale » de la Pharmacie nationale, avec des partenaires de renommée dont la Centrale d’Achat de Madagascar (SALAMA) et la Centrale Humanitaire Médico-Pharmaceutique de Clermont-Ferrand (CHMP) en France. L’objectif visé étant selon le directeur national « d’appliquer les textes réglementaires en matière d’importation et de commercialisation des médicaments ainsi l’exercice de la profession de pharmacien ».

 

Il lancera ainsi une campagne de sensibilisation au niveau de toutes les structures sanitaires afin qu’elles s’approvisionnent à partir de la Pnac. D’où la création de cette nouvelle direction chargée de la distribution et du marketing, pour améliorer l’image de marque de la pharmacie nationale, par le biais de sa direction assurance qualité.

 

Pour mieux accompagner les structures sanitaires de la place (17 districts répartis dans les trois îles), la direction générale de la Pnac a mis en place au niveau de chaque île des dépôts de stockage et d’approvisionnement.

 

Dans cette perspective, des mécanismes de contrôle financier sont opérationnels en vue de réduire les coûts de chaque structure sanitaire affiliée à la Pnac, accordant ainsi des facilités de paiement. Dans un premier temps, après une étude technique menée par la Centrale humanitaire médico-pharmaceutique (CHMP) de Clermont-Ferrand en juin dernier, la Pnac a identifié les freins et les experts lui ont recommandé de rationaliser son système de distribution, en soignant son label d’assurance qualité.

 

En quoi Mussubah Mohamed, chef de service distribution et marketing a appelés tous les services rattachés à sa direction pour déterminer les objectifs attendus par la direction générale dans le courant de l’année 2009 : doubler le chiffre d’affaires de la pharmacie nationale actuellement estimé à 35 millions de francs comoriens par mois.

 

A compter de janvier prochain, les comptes prévisionnels de la Pnac tablent sur un objectif mensuel de 70 millions. « Ceci sera possible, dira le directeur de distribution et du marketing, dès que toutes les structures sanitaires de la place auront adhéré au plan d’action de la Pnac ».

 

Et pour ainsi convaincre ces dernières à suivrent la marche de l’institution, elles vont en contre partie bénéficier d’autres services notamment des formations en gestion informatisée de vente de médicament, sur la base de contrats types.

 

Dr Ahamada El-Badaoui se dit « décidé à redorer le blason de son institution, non seulement en renouant la confiance avec les structures sanitaires mais aussi en s’attaquant aux réseaux de la contre façon de médicaments aux Comores ». Mais il devra faire face à l’autre problème structurel, celui du personnel pléthorique qui traîne encore dans les couloires de son administration.

 

A. Nabahane

291108/an/hzkpresse/12h00

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