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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 23:51

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

 

Fomboni, vendredi 19 décembre 2008 (HZK-Presse) – « Diffamation et menace » tel était le chef d’accusation retenu contre Aboulkhairi Ali Mbaraka (alias embargo) tenu de se présenter, hier jeudi devant le tribunal de 1ère instance de Fomboni, pour assister au verdict de son procès. Dans son réquisitoire le procureur de la république, le samedi dernier, avait requis 6 mois de prison ferme pour diffamation et 18 mois de prison dont un mois ferme avec une amande de 75000f pour menace contre le chef de l’Etat et le chef d’état major de l’armée nationale.

 

C’est à la suite des propos qu’il avait tenus dans son discours du 17 novembre 2008, Place de l’indépendance à Fomboni, lors d’un rassemblement politique de l’opposition. Maitre Fahmi, son avocat, qui a quitté hâtivement la salle d’audience 1 heure après le début du procès pour rentrer à Moroni, a soulevé une nullité de procédure, se référant à la disposition de la loi de 1994 portant code de la presse et selon laquelle une durée de 20 jours doit être respecté avant de faire comparaître le prévenu devant le tribunal ce qui n’a pas été le cas.

 

Le tribunal, par son président Idriss Mohamed, a déclaré, lui aussi, lors de la délibération aujourd’hui, une nullité des procédures pour cause de non respect de cette loi dite de citation. Aboulkhairi est-il enfin libre ou les procédures vont encore reprendre à zéro ? C’est la question qu’on se pose ici à Mohéli au sortir de ce procès.

 

Nous avons ce matin rencontré le procureur de la république, qui nous a confirmé en tout cas, que tout va recommencer.

 

Aboulkhair Ali Mbaraka El-amine est né le 8 mai 1972 à Fomboni Mohéli Comores. Il a fait ses brillantes études primaires et secondaires dans sa ville natale, avant d’atterrir au Maroc où il a poursuivi ses études supérieures. Il est économiste, spécialiste de commerce international.

 

Depuis septembre 2005, il a dirigé la chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Mwali, en tant que secrétaire Général de ladite institution, jusqu’à sa nomination à la direction régionale de la Société Comorienne des Hybrocarbures d’où il sera limogé après quelques jours par les autorités du pouvoir fédéral.

 

« Le rôle que j’ai joué a été pour beaucoup sur les institutions actuelles. Ceci étant, je me réserve le droit et le devoir de dire ce qui est bon et ce qui est mauvais pour ce pays sans diffamation ou menace comme vous le prétendez » a précisé l’ex-directeur d’hydrocarbure, lors de son procès.

 

Et cet arbitre internationale, récemment poursuivi pour coup et blessures volontaires contre un responsable de l’équipe Coin nord de Mitsamiouli (lire nos articles précédents), de poursuivre que son devoir pour cette île, l’oblige à entretenir des relations avec l’exécutif de l’île malgré leurs divergences politiques.

 

« Je me place au dessus des partis politiques, je n’ai de préférence pour personne, c’est l’émergence d’un Etat de droit et du développement économique qui m’importe… » A-t-il conclu.

 

Abdou Adinane qui a été poursuivi, lui aussi pour menace et diffamation, contre le chef de l’exécutif de l’ile à Mwali, la veille du premier rassemblement de la COMUNAT (Coordination mohélienne pour l’unité nationale et la tournante), Place de l’indépendance, attendait également hier le verdict de son procès dont la procédure est déclarée aussi nulle faute d’une plainte de la part des autorités de l’ile.

 

« Je vais saisir  l’exécutif de l’ile pour formuler leur plainte » nous a déclaré ce matin Soudjaidine Adinane, le procureur de la république. On aurait appris par ailleurs que pour le cas d’Aboulkhairi la plainte a été déposée par Mohamed Dossar, le directeur de cabinet à la présidence de l’Union chargé de la défense.

 

« Nous voulons voir comment le procureur de la république va s’y prendre pour traiter le dossier de son frère Abdou Adinane », a déclaré un observateur ayant assisté au procès mais qui a requis l’anonymat.

 

N’est-ce pas un poids deux mesures pour la justice comorienne ? Comparativement aux propos tenus par l’opposition à Ngazidja lors du rassemblement contre la loi de citoyenneté. C’est une question que nous avons posée au président du tribunal et qui a répondu tout simplement que « la question est de savoir s’il y a eu diffamations et menaces ou pas. »

 

Mouayad Salim

191208/ms/hzkpresse/15h00


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22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 21:11

Source : Alwatwan.net/19 décembre 2008

Les partisans du katiba vont devoir passer à l’acte en expérimentant le document de la réforme appelé à entrer en vigueur dès la fin de ce mois, plus précisément, les 21 et 27 décembre prochains.

Cela fait près de six mois, des jeunes d’Ivoini ont pris l’initiative de réformer le grand mariage ou anda. Une aventure pas aussi évidente quand il s’agit de toucher au ‘‘Pouvoir de l’honneur[/i]’’, devenu dans tout Ngazidja une deuxième ‘‘[i]retraite[/i]’’ pour nombre de wandru wadzima grâce aux multiples pactoles qu’il occasionne. L’idée est venue aux jeunes qui ont fait le constat : ‘‘[i]Nous vivons dans une ère nouvelle, caractérisée par l’avènement des moyens de télécommunications, l’électricité, l’eau, l’enseignement privé et bien d’autres nécessités auxquelles on ne peut s’en passer[/i]’’, explique Yahaya Kaou, un des artisans acharnés de cette réforme. Pour lui, ‘‘[i]nous ne pouvons non plus être en marge de la société. Nous devons combiner toutes les options possibles pour pouvoir nous acquitter des charges inhérentes à l’éducation de nos enfants. Une éducation devenue au cours de ces derniers temps difficilement supportable, puisqu’elle demande des moyens conséquents pour payer l’écolage, les goûters, les frais de transport, etc. Et ces charges n’attendent que nous’’.

Cela fait presque deux ans que Ipwani est raccordé au réseau électrique national. Toutes les familles se battent pour bénéficier de cette nouvelle source d’énergie, indispensable pour toute société. ‘‘Chaque foyer est appelé à honorer des factures qui coûtent des yeux à la tête[/i]’’, se justifient des partisans de cette réforme. Sans oublier les factures du téléphone fixe et le budget de recharge du cellulaire. Des charges que tout le monde est appelé à supporter. ‘‘[i]Ne pas s’y conformer, c’est sacrifier des vies entières et les générations appelées à prendre la relève de demain’’.

Sur le plan social, le village souffre d’une sous représentation sur l’échiquier traditionnelle régionale et voire nationale. Sur les plus de 80 personnes qui se sont acquittés de leur charge sociale en devenant notables, il est aujourd’hui triste de faire le constat suivant : ‘‘les quelques décisions prises à l’issue de leur conclave n’ont jamais été à la hauteur des attentes de la grande majorité des habitants de la localité[/i]’’, estime Maoulida Youssouf. "[i]Cela est dû au fait que cette classe n’est pas homogène et au fait que leur âge trop avancé ne favorise pas leur épanouissement[/i],’’ entend-on du côté des partisans du ‘‘[i]katiba[/i]’’ (la reforme). Dès lors, nous estimons que ‘‘[i]c’est le moment où jamais de repenser à nos us et coutumes (anda na mila) pour faire en sorte qu’ils se conforment à cette nouvelle donne de la société’’.

A les entendre, une telle restructuration ne signifie nullement pas que les partisans de la reforme tentent de se dérober de leurs dettes sociales. Au contraire, ils attachent beaucoup d’importances aux valeurs traditionnelles. ‘‘C’est pourquoi nous voulons par cette reforme faire rajeunir la classe des notables dont le village a tellement besoin pour sa place dans l’échiquier des traditions de l’île et pour sa place tout court dans le concert des villes et villages de Ngazidja[/i]’’. Selon eux, cette approche ‘‘[i]réformiste’’ du mariage coutumier impulsera davantage notre société qui sera mieux représentée.
Selon ces mêmes partisans, le nouveau format du anda va réduire sensiblement les dissensions sociales et permettre à chacun d’avoir une vision mieux ouverte sur l’avenir.
Ce qui est sûr c’est que les réformateurs vont devoir passer à l’acte en expérimentant le document de la réforme qui entrera en vigueur à partir de la fin de ce mois, plus précisément, les 21 et 27 décembre prochains, à l’occasion des festivités du mariage coutumier de Msa Mladjao.

M. Y. Kaiva
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22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 20:30

Source : alwatwan.net/22 décembre 2008 

Reportage-barakani2.gif Perché sur les hauteurs de Ouani, Barakani se remet difficilement de la chute de Mohamed Bacar, aujourd’hui exilé au Bénin. Comment vit le village natal de l’ex-homme fort d’Anjouan? Qu’en est-il de la famille et des biens du colonel déchu? Nos reporters se sont rendus sur place.

Décidément, Barakani n’est plus ce qu’il était. Les militaires aux abords de la résidence privée de Mohamed Bacar et les véhicules de service au détour de chaque ruelle sont désormais un vieux souvenir. Cette petite localité de moins de 300 âmes, située à huit kilomètres de Mutsamudu, ressemble aujourd’hui à n’importe quel autre village d’Anjouan. Comme partout, les cases en paille se comptent par centaines et la pauvreté se lit sur le visage des habitants. N’empêche : on retrouve à Barakani certains témoignages d’une cité qui a vécu les heures fastes de la République. La plupart des ruelles sont en béton et on peut distinguer des maisons d’un standing pas ordinaire.
‘‘Mohamed Bacar s’intéressait au développement de Barakani. Il a beaucoup contribué à l’aménagement des pistes à l’intérieur du village. Sous son règne, la plupart des jeunes ont été recrutés dans divers départements administratifs’’ ; raconte Abdou Houmadi, lui-même chargé du service de reproduction à l’assemblée de l’île. Aussitôt après la chute du régime, Houmadi et ses ‘‘frères’’ ont été licenciés, sans autre forme de procès, et priés de déguerpir. ‘‘Le seul fonctionnaire de Barakani en exercice est monsieur le maire, nommé par le président Moussa Toybou’’, dit-il, pointant son index vers le siège de la mairie.
Madi Attoumani dit ne pas comprendre cette ‘‘chasse aux sorcières’’ au sein de l’appareil administratif de l’île. ‘‘Pourquoi veut-on confondre le destin d’un homme avec celui de tout un village? Ahmed Abdallah est mort, Domoni n’a jamais été victime de cet ostracisme; pourtant, Dieu sait comment il a géré ce pays’’, s’emporte Kassim, un jeune cadre du village.
A Barakani, ne cherchez surtout pas à rencontrer un proche de Bacar. ‘‘Ils ne sont pas là. Les uns sont partis à Mayotte, les autres à la Réunion’’, nous a dit un habitant lorsque nous avions demandé à entrer en contact avec la famille du président déchu. En effet, sa mère est décédée récemment, aussitôt après la libération de l’île, tandis que sa sœur, Fatima Bacar, a trouvé refuge à Mayotte et Abdou, chef incontesté de la tristement célèbre Force de gendarmerie d’Anjouan (Fga), est à la Réunion. Sa femme et ses enfants se sont établis au nord de la France depuis plusieurs années.
Malgré l’absence de la famille Bacar, des habitants de Barakani prennent soin des biens du colonel. Livrée au pillage dans la foulée du débarquement militaire de mars dernier, la résidence de l’ex-numéro un d’Anjouan bénéficie aujourd’hui de l’attention de certains dans le village qui ont érigé des briques à l’entrée principale pour empêcher toute intrusion sur les lieux.
A Barakani, nombreux sont ceux qui sont encore nostalgiques de l’ancien pouvoir. Non parce que Mohamed Bacar était un des leurs, mais ‘‘à cette époque-là, on ne parlait pas de pénurie des denrées de première nécessité et les produits ne coûtaient pas aussi cher’’, disent-ils. ‘‘Aujourd’hui, pour se payer un sac de riz, il en faut plus de 15 000 francs, alors qu’il était à 12 000 sous Bacar. Le coût de vie de la population était sensiblement plus abordable’’, entend-t-on souvent à Barakani.
Le village natal de l’ex-dictateur ferait l’objet d’une étroite surveillance militaire, à en croire des habitants qui témoignent que des bruits de botte résonnent en permanence le soir à Barakani. ‘‘Nous ne savons pas si tous les villages reçoivent ces visites, mais ici c’est le cas’’, selon un jeune du village.

Mohamed Inoussa
Envoyé spécial
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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 07:54
Ci-dessous la suite du feuilleton procédural de l'ancien chef de l'exécutif d'Anjouan, Mohamed Bacar


Source : Mayotte hebdo/19/12/08



La France rejette Bacar et ses proches
     

Parmi les dix dossiers examinés par la cour nationale du droit d'asile, celui du colonel Bacar et sa garde rapprochée ont essuyé un refus. Seuls trois "simples" soldats ont obtenu l'asile politique de la France, rapporte le Quotidien de la Réunion.

Dernier épisode de l'affaire Bacar : la décision rendue par la cour nationale du droit d'asile concernant dix dossiers dont ceux du colonel Bacar et des trois Anjouanais, ses anciens ministres, expulsés vers le Bénin le 19 juillet. Cette haute juridiction a accordé l'asile politique à trois d'entre eux, de "simples soldats Bacar". Une de leurs avocates, Me Marie Briot, s'était rendue en banlieue parisienne le 12 novembre dernier pour défendre leur cas. "Leur retour à Anjouan est impensable, leur demande d'asile politique est pleinement justifiée par la situation aux Comores", avait-elle déclaré.


La décision de la cour nationale du droit d'asile s'est basée sur une jurisprudence s'appuyant sur le degré de responsabilités des hommes au moment de l'affaire Bacar. Cette juridiction a estimé que les postes de ministres tenus par les proches du colonel Bacar impliquaient qu'ils avaient couvert par leur autorité le régime Bacar. C'était pour eux la procédure de "la dernière chance".

Mardi dernier, le dossier de cinq autres soldats Bacar a été étudié par la cour nationale du droit d'asile qui a mis en délibéré sa décision. Il reste en tout encore dix Anjouanais dont le sort n'est pas encore fixé.

   

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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 07:26

Lu pour vous :

Source : rfi.com

Maalesh, tout en douceur

Yelela, troisième album du chanteur comorien

Paris  19/12/2008 - 


Lauréat du prix Musiques de l’océan Indien en 2007 et ancien vainqueur du concours Découvertes de RFI, le Comorien Maalesh réussit avec son troisième album Yelela, sous-titré "Afrique du soleil levant", à planter un décor et à suggérer des images à travers ses chansons empreintes de simplicité qui bercent les esprits. Un voyage aussi dépaysant qu’apaisant.

 


 A regarder de près la carrière de Maalesh, il n’y a guère de doute : la visibilité d’un artiste n’est pas forcément fonction du nombre de lignes que compte sa discographie. Depuis qu’il a remporté en 1995 le prix Découverte de RFI à Dakar, le chanteur comorien n’a enregistré que trois albums, et pourtant son CV musical est d’une densité difficilement imaginable, rempli chaque année de concerts et tournées effectuées en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique ou encore dans l’océan Indien. "Je suis un peu le chemin de Francis Cabrel : il ne fait pas des chansons tous les jours, mais quand c’est le cas il donne tout de lui", commente-t-il quelques semaines après avoir justement pris part à la 28e édition des Rencontres d’Astaffort montées par la vedette française à laquelle il se réfère. A 47 ans, Maalesh nourrit toujours l’ambition de faire davantage connaître sa musique, tout en reconnaissant qu’il n’est pas "du genre à être affamé ou assoiffé de quelque chose". Lui, l’habitué des festivals, voudrait bien "passer de la petite à la grande scène", devenir une vraie tête d’affiche. Mais pas à n’importe quel prix. Quitter Moroni pour s’installer à Paris, "parce que c’est là que tout se passe", ne l’a jamais vraiment tenté. "Si je dois encore apporter un problème de plus en terre française, je préfère rester aux Comores", sourit-il.

 

 


L’expatriation est en réalité une expérience qu’il a déjà vécue. La première fois, il avait quinze ans. Lorsque l’archipel des îles de la lune cesse d’être une colonie française après le référendum d’autodétermination organisé en 1975, la nouvelle République islamique des Comores manque cruellement d’enseignants pour ses écoles. "Le pays a pris son indépendance et moi j’ai pris la mienne", résume le chanteur.

Vers la Tanzanie


A bord d’un bateau qui transporte des zébus, il monte clandestinement. L’embarcation met le cap sur les côtes africaines et accoste à Mombasa, en Tanzanie. Sur place, le jeune garçon ne connaît personne. "Tout ce que j’avais, c’était une vieille guitare, très mauvaise mais qui sonnait", raconte-t-il. Grâce à sa capacité à savoir imiter ce qu’il écoute en utilisant les quelques accords que lui avait appris son compatriote Abou Chihabi, l’une des figures de la musique comorienne, il est rapidement remarqué.

 

On lui propose de travailler dans les clubs et les hôtels "pour faire danser les touristes". Une bonne école pour développer son sens musical. Chaque semaine, il doit enrichir son répertoire de nouvelles reprises de tubes internationaux afin de satisfaire la clientèle. L’aventure dure trois ans. Revenu sur sa terre natale, il choisit de l’abandonner à nouveau pour une autre destination : "C’était en 1982, l’Arabie saoudite venait de s’ouvrir et tout le monde y partait pour les pétrodollars. Là-bas, je ne faisais pas de musique : j’étais vendeur de cigares. Un beau jour, après huit ans, je me suis dit que je ne voyais pas la vie de cette façon, et je suis reparti au pays pour ne faire que de la musique. Ça ne me rapporte pas les sous que je gagnais avec les cigares, mais je m’enrichis en rencontrant d’autres gens, en découvrant d’autres pays. J’ai gagné plusieurs prix, donc ça valait la peine."

Nouvel album, Yelela


De ses séjours en Afrique et en Arabie, les deux mamelles de la culture comorienne, Maalesh a rapporté les ingrédients d’une recette qui lui a permis d’être la révélation du Masa (Marché des arts et spectacles africains, à Abidjan) en 1995. Yelela, son nouvel album enregistré lors d’un passage en France, met un peu plus en valeur cette identité, résultante d’une alchimie aussi naturelle que personnelle. "Je ne suis pas un laboratoire. Tout ce qui passe dans mes oreilles, si c’est bon pour moi, ça reste quelque part. Quand je fais un morceau, je n’ai pas besoin de fouiller ma mémoire, il y a toujours cette façon orientale de faire bouger la vague", explique le chanteur.

En studio, entouré de la poignée de musiciens qui l’accompagnent sur scène et de quelques invités, il a tenu à conserver la simplicité de ses morceaux acoustiques portés par les mélodies. "On m’a toujours reproché de faire de la musique douce", remarque Maalesh. "Mais qui n’a pas besoin d’un câlin dans ce monde où nous vivons, speedés, secoués, avec tant de points d’interrogations dans la tête ? Après une bonne journée de travail, quand on rentre chez soi, on a envie de sentir qu’il y a quelqu’un qui nous masse le corps. Et je crois qu’on a aussi envie d’écouter des choses qui nous amènent à positiver, à rêver." Pourquoi résister ?

 


Maalesh Yelela (Marabi/Harmonia Mundi) 2008

Bertrand  Lavaine

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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 21:02

Quand les occupants se disent occupés !

 

Il ne faut pas se tromper de combat !

S’agissant de Mayotte, les limiers de la coloniale, imités par les séparatistes maorais ont bien assimilé l’adage qui dit : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ». Tant et si bien qu’à coups de campagnes de désinformation et de falsification de l’histoire des Comores, ils arrivent à faire d’une occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte, une affaire « d’immigrés clandestins » (litote désignant, avec une gêne non dissimulée, les Comoriens des autres îles sœurs, qui pourtant, ont plus de connexité, pour ce qui est de l’origine, de la langue, de la religion, des coutumes, et de la tradition…qu’il y en a, entre par exemple, le Corse et le Breton, ou le Basque et l’Alsacien…). Ainsi, par un spécieux tour de passe-passe, de victimes, les Comoriens de Mayotte originaires des autres îles, ont mué, par le bon vouloir du tristement célèbre « Visa Balladur », en « immigrés clandestins » « réprimables », « emprisonnables », « expulsables » et au mieux, taillables et corvéables à merci.

On en arrive aujourd’hui d’un côté, à sanctifier la politique du fait accompli de la France à Mayotte, qui n’a de cesse de détourner abusivement le principe « des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes » et de l’autre, à occulter le vrai problème, qui est l’occupation illégale par la France de l’île comorienne de Mayotte, en violation des résolutions des instances internationales. De sorte que la prétendue horde d’envahisseurs comoriens frappés du sceau infamant « d’immigrés clandestins », devient en quelque sorte, une espèce d’idée fixe, voire même de lubie de toute la classe politique française et de la plupart des médias dont malheureusement "LIBERATION" que nous saluons au passage, au même titre que des ONG comme la CIMADE, de Dominique Versini etc. pour la révélation d'actes illicites indignes du pays des droits de l'Homme. Cette formidable machination induite par la politique du fait accompli et de la loi du plus fort de la puissance française, réussit pour le coup, à renvoyer pour l’instant aux calendes grecques, la résolution de l’ONU N° 31/4 du 21/10/1975 qui pourtant :

            « 1. condamne les référendums du 8 février et du 11 avril 1976, organisés dans l’île comorienne de Mayotte par le gouvernement français et les considère comme nuls et non avenus, et rejette :

                        a) toute autre forme de référendum ou consultation qui pourraient être organisés ultérieurement en territoire comorien de Mayotte.

                        b) toute législation étrangère tendant à légaliser une quelconque présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte.

                2. condamne énergiquement la présence française à Mayotte, qui constitue une violation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République indépendante des Comores ».

 

GRITAC (Groupe de Réflexion pour l'Intégrité Territoriale de l'Archipel des Comores)

 

Le 18 décembre 2008

 

 

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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 20:56

VOUS AVEZ DIT IMMIGRES CLANDESTINS A MAYOTTE ?

OU UNE VASTE ESCROQUERIE POLITIQUE ET INTELLECTUELLE

 

Il convient une fois pour toutes, tordre le cou à ce battage médiatique sur la prétendue "île française de Mayotte régulièrement envahie par des immigrés comoriens", en faisant mine d'ignorer le récurrent contentieux qui oppose la France aux Comores, s'agissant (je cite la Résolution de L'ONU du 21 octobre 1975), de "la présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte". Une résolution qui : "condamne énergiquement la présence française à Mayotte, qui constitue une violation de l'unité nationale, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la République indépendante des Comores"

 

 

On préfèrera côté français, brandir comme un trophée ou un étendard les 16.000 Comoriens expulsés chaque année et taire le milliers de Comoriens morts en mer depuis l'instauration en 1995 par la France, du tristement célèbre "Visa Balladur". Un visa qui fait entrave à la libre circulation des Comoriens sur leur territoire, conformément à la loi et au droit internationaux.

 

Avec les encouragements et sous la bienveillance de l'administration française à Mayotte, les tenants de la départementalisation n'ont de cesse, vis à vis des Comoriens des autres îles, de s'enferrer dans une logique de haine, d'exclusion de rejet de l'autre, au lieu d'œuvrer pour une démarche d'entente, de rapprochement et de solidarité dans un environnement empreint de tolérance de liberté et de démocratie.

 

Le traitement inhumain et inqualifiable réservé à Mayotte, à tout Comorien originaire des trois autres îles, constitue un grand coup de canif dans la Constitution du Pays des droits de l'Homme. Un coup de canif, des plus nocif et des plus humiliant, qui fait de Mayotte un bout de France dérisoire, une zone de non droit où les lois républicaines n'ont guère droit de cité.

Les tenants de la départementalisation de Mayotte n'ont de cesse de fulminer contre les Comoriens encore appelés "immigrés clandestins" en exigeant de la France, en leur encontre, toujours plus de répressions, d'expulsions, pour venir à bout de "cette invasion". En faisant mine d'oublier, qu'avant l'instauration du "Visa Balladur" en 1995 :

            - les Comoriens des autres îles, dans le cadre des échanges et des rencontres séculaires ne stationnaient pas à Mayotte, dans la mesure où ils pouvaient aller et venir. Du coup, nul besoin de venir clandestinement à Mayotte, avec le risque de perdre sa vie a bord des kwasa kwasa (des milliers de morts en mer). A ce sujet, il faut s'interroger pour quoi la traversée vers Mayotte est souvent entachée de morts souvent suspects, alors que de tout temps, avant l'instauration du "Vsa Balladur" criminogène, le cabotage inter-îles, y compris vers Mayotte, se faisait sans encombre ?

            - Les échanges multiformes (économiques, sportifs, culturels, commerciaux, scolaires etc ) contribuaient à promouvoir des valeurs positives (tolérance, solidarité, respect de l'autre, débats d'idées pourquoi pas contradictoire etc), aux antipodes de la campagne de xénophobie, de haine et de rejet de l'autre (celui que certains Maorais désignent avec mépris, "l'immigré clandestin"), prônée par les tenants de la départementalisation.

Incontestablement, le problème c'est : non les soi-disant "immigrés clandestins comoriens" , mais bien le "Visa Balladur" criminogène. Et la solution, est sa suppression.

"Un Visa Balladur", qui fait rappelons-le, entrave à la libre circulation des Comoriens sur un même territoire (Mayotte, Anjouan, Moheli et la Grande Comore). Territoire dont l'unité, l'intégrité et la souveraineté, sont garanties par les nombreuses résolutions qui condamnent l'occupation par la France de l'île comorienne de Mayotte. Depuis l'instauration de ce visa criminogène en 1995, par le Gouvernement Balladur, sous la présidence Mittérand, des milliers de Comoriens des autres îles sœurs tapissent le fond des abysses du bras de mer de 75 km, qui va d'Anjouan à Mayotte dans l'indifférence scandaleuse aussi bien des autorités comoriennes que françaises. Des morts sans sépultures qui n'avaient pas hésité à risquer leurs vies pour rejoindre à bord de rafiots qui un parent, qui un ami ou une connaissance pour des raisons certes économiques et sanitaires, mais aussi familiales, cultuelles et culturelles. Des Comoriens que rien n'arrête. Rien ! Pas même l'inertie coupable des autorités comoriennes face à cette hécatombe, ni même l'arsenal imposant de l'appareil répressif, policier et de surveillance français (arrestations abusives et arbitraires, utilisation en mer de vedettes rapides, radars etc. ), encore moins les campagnes de désinformation, ne pourront empêcher les Comoriens de fouler le sol de la terre de leurs ancêtres.

Les limiers de "la coloniale", n'ont de cesse de souffler sur les braises, avec leurs discours et campagnes de haine et de xénophobie, qui font la part belle à la désinformation et à la falsification de l'histoire comorienne. Tant et si bien, qu'ils arrivent d'une part, à être repris, avec ô combien de complaisance, par plusieurs médias français et d'autre part, à faire d'une occupation illégale de l'île comorienne de Mayotte, une affaire "d'immigrés clandestins comoriens". Et de l'île comorienne de Mayotte, reconnue comme telle par les instances et la communauté internationale, "une île française à décomorianiser".

Il est par ailleurs de notoriété publique qu'à Mayotte, les Comoriens originaires des trois îles sœurs, font en permanence l'objet de ratonnades, d'expéditions punitives,  d'expulsions manu militari … Sans oublier, les fréquentes atteintes graves aux libertés démocratiques, qui vont des incendies criminels, aux discriminations à l’embauche, en passant par l'ensevelissement scandaleux de corps de "naufragés clandestins" dans une fosse commune, en violation de nos principes et usages…

Les autorités françaises, se grandiraient en travaillant en direction de rapports harmonieux, dans le sens d'une vraie entente et d'une réelle réconciliation franche et sans ambiguïté, entre Comoriens des 4 (quatre)  îles et non, dans une logique d'exclusion, d'ostracisme et de confrontation. Et ce, en levant pour de bon, l'hypothèque "Bourbier Maorais", non par un huis clos induit par  des stratagèmes du fait accompli et de la loi du plus fort, mais par des négociations franco-comoriennes sous l'égide des instances et de la Communauté internationale, prenant certes en compte, plus de trois décennies d'administration française. Et la suppression du "Visa Balladur" est un préalable. Autrement, tout le tintamarre autour des records d'expulsions "d'immigrés clandestins" n'est que marché de dupes et manœuvres de diversions, destinés à alimenter la récurrente déstabilisation des Comores , un des adjuvants nécessaire et jusqu'ici suffisante à l'occupation illégale de l'île comorienne de Mayotte. Et les autorités comoriennes emmurées dans ce domaine, dans un silence complice ne sont pas sans reproches, dans la mesure où pour n'importe quel pays, l'unité, l'intégrité et la souveraineté ne sont ni cessibles, ni négociables. Pourquoi le seraient-il pour les Comores ?

                                                                                                          Said Hassane Jaffar

 

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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 20:27

Source : Alwatwan.net / 19 décembre 2008

Le président français, vient de fixer la date du référendum qui va faire d'une partie de notre territoire une partie dun territoire étranger, la France. Nos protestations, les résolutions des Nations unies, l'opposition de la Ligue des Etats arabes, de l'Union africaine, du défunt non-aligné et le droit international n'y ont rien fait.

La France a les armes pour nous faire peur, elle a l'argent pour acheter jusqu'à la parole de certaines de nos plus hautes autorités passées et actuelles, elle a les french mic-mac de son contre-espionnage pour tourner en bourrique les pouvoirs africains qui ont entraîné avec eux dans les profondeurs de l’indignité et du déshonneur, l'Afrique française du sud du Sahara et l'Union africaine, les réduire au silence et obtenir leur collaboration passive.
Fort de ce dispositif tissé depuis des années, ce pays peut se permettre deux choses en principe incompatibles et qu'il est le seul à faire au monde en ce début du vingt et unième siècle : être membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, c'est-à-dire la structure au sommet du monde sensée veiller à la défense du droit international, et au même moment, continuer à coloniser un pays en violation flagrante de ce droit et de toutes les résolutions de l'assemblée générale de l'Onu.

Pour parvenir à cette dure réalité pour nous, l'administration d'occupation française a fait exactement tout ce qu'il fallait et a mis de son côté tout ce qu'il fallait.

D'abord, la France a mis tout son poids de puissance planétaire sur la balance en noyautant systématiquement la classe politique comorienne : en effet, il est plus qu’affligeant de constater que des jours après que son président ait fixé la date le jour et l'heure qu'il compte réduire notre pays comme peau de chagrin et ainsi miner définitivement toutes nos chances de nous développer, aucune réaction n'est venue des hommes politiques comoriens qui, pour faire semblant de n'avoir rien entendu, se sont réunis au foyer Aouladil'Comores à Moroni pour "défendre le sunnisme".

Ensuite, à quelques mois de cette échéance fatidique elle a usé de la ruse. Ceux qui s'étaient enthousiasmés ou, au contraire, s'étaient étonnés de la rapidité avec laquelle le président Nicolas Sarkozy avait reçu notre président, comprennent désormais les raisons profondes de cette invitation "improvisée" : commencer à installer le piège Gthn qui aujourd'hui nous prend aux pieds.

En effet, pendant que nos diplomates et autres cadres du ministère comorien des Relations extérieures se pavanaient dans les avions de Moroni à Paris en passant par Dzaudzi en première classe et passaient la belle vie dans des hôtels et tout frais payé par la princesse France, les fonctionnaires du Quai d'Orsay ont mené à bout et inexorablement, sans bavure, la mission pour laquelle leur patrie leur a confiée : nous mettre en pièces.

Pendant ce temps, mes chers compatriotes diplomates, continuez à recevoir des hôpitaux français les kits pour El-maarouf, à remettre des diplômes aux étudiants de l'Ecole nationale technique et professionnelle formés grâce à la coopération française, et à procéder à la pose, en présence – quelle insigne honneur ! – de son excellence l'ambassadeur de France, de la première pierre de la construction de l'internat d'une école.

Madjuwani Hassani
madjuwani@gmail.com
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18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 13:35

Source : Alwatwan.net/18 décembre 2008

Prefet-de-Mitsamiouli.gif La ville de Mitsamihuli a abrité, dans la salle des réunions de l’Adcs, le mardi 16 décembre, la cérémonie de mise en place des comités d’enfants vulnérables de la préfecture du nord-ouest. Cette cérémonie constitue la troisième du genre dans l’île de Ngazidja.
Ces comités sont constitués de seize membres et trente huit coordinateurs venus d’horizons différents à savoir le préfet, les maires, la direction en charge de la protection des droits de l’enfant de l’île, le service d’écoute et de prise en charge des enfants victimes de violence de Ngazidja, l’officier de la police judiciaire, des représentants des associations féminines, le centre de santé du district, les Cipr, les jeunes et les medias communautaires. Ils s’attelleront dorénavant à la sensibilisation mais aussi à la communication des autorités compétentes sur les conditions de vie des enfants vulnérables.
La lutte contre la maltraitance physique et sexuelle, le travail des enfants, l’accès difficile aux services sociaux de base, la discrimination, la délinquance juvénile, la privation du milieu familial et les difficultés d’insertion que sont victimes ces enfants sont les axes principaux de leurs actions.
Beaucoup de personnalités ont assisté à cet événement, notamment, la ministre déléguée charge de la Promotion du genre, des Droits de l’enfant et de la Protection sociale de l’île de Ngazidja, Saïd Islam Moinaecha, le préfet du nord-ouest, Mhamadi Moindzé, de maires des différents villages de la région, ainsi que de notables, de femmes et d’enfants venus de différentes localités.

La vulnérabilité des enfants est une question réelle

La mise en place des comités d’enfants vulnérables dans toutes les préfectures de Ngazidja va dans la logique du Document de la stratégie nationale sur la protection des enfants les plus vulnérables adopté en septembre 2004, par le gouvernement de l’Union des Comores avec l’appui financier de l’Unicef. Ce document s’inspire des principaux documents internationaux et nationaux de référence notamment, les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd), le Document des stratégies de réduction de la pauvreté (Dsrp).

En effet, ‘‘la vulnérabilité des enfants est une question réelle qui touche nos familles, nos quartiers et nos villages respectifs. Cette question n’est ni fictive, ni un sujet imposé par nos partenaires au développement’’[/i], a déclaré, la ministre au cours de son discours. Elle a tenu à rappeler que l’Omd relatif à l’éducation primaire pour tous appelle à ‘‘[i]un relèvement des taux nets de scolarisation et d’achèvement primaire respectivement de 63,2% et de 40,6% en 1991 à 100% en 2015’’. Par ailleurs, elle a indiqué que des études relèvent que 30% des enfants ne fréquentent pas l’école laïque et qu’une investigation réalisée en 2003 par le gouvernement comorien a révélé que 25,8% des handicapés ont moins de 14 ans et près de 60,4% d’entre eux ne fréquentent pas l’école.
Toujours lors de la cérémonie, un autre phénomène inquiétant dans le pays est mis en exergue à savoir l’accroissement de la délinquance juvénile essentiellement dans les centres urbains. Les principales causes de cette augmentation seraient surtout la pauvreté des ménages, la défaillance de l’encadrement familial, l’accès facile des mineurs aux boissons alcoolisées, aux produits stupéfiants et psychotropes (toute substance agissant sur la psychique des personnes).

* Photo : Le préfet de Mitsamiouli (à gauche) et la ministre Moinaécha S. Islam (au milieu)

Kamardine soulé

 

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18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 13:15
LU POUR VOUS

Source : libération.fr

Mayotte : le centre de rétention, une zone de non-droit

MAYOTTE, correspondance RÉMI CARAYOL

Des dizaines d’hommes entassés dans une pièce dont la grille est fermée à double tour. Et qui crient, refusant d’être ainsi filmés - certains sont torse nu. A quelques mètres, tout près des poubelles où se trouvent les restes du repas, des femmes et des enfants sont couchés sur des matelas de fortune. Des gamins crient, d’autres pleurent. Certains dorment. Derrière les toilettes, un jeune homme qui a fui la promiscuité s’est assoupi à même le sol.

Les images du film que Libération s’est procuré, tourné en octobre par un agent de la Police aux frontières (PAF) de Mayotte au sein du centre de rétention administrative (CRA) de Pamandzi, sont édifiantes. Ce jour-là, il y avait 202 retenus dans le CRA, qui n’est habilité à n’en recevoir que 60…


«Inadmissibles».

«Ce film montre ce que nous vivons au quotidien»,
indique un agent de la PAF qui, après avoir vu les images, a accepté de nous répondre de manière anonyme. Selon lui, «il est très fréquent que le nombre de retenus dépasse les 150, voire les 200». «Le record cette année est de 240», assure-t-il. Quant aux conditions d’accueil, «elles sont inadmissibles. […] Il n’y a que 60 matelas - et encore depuis peu. Les douches sont visibles depuis la salle des hommes. Il n’y a pas de toilettes réservées aux femmes et aux enfants.»


Un autre agent de la PAF de Mayotte va plus loin. «Les conditions de rétention des sans-papiers sont indignes, dit-il. Les gens sont traités comme des animaux. Et nous, on a la pression de la hiérarchie pour faire notre boulot sans rien dire. L’objectif, c’est de répondre aux attentes du ministère.» Si cet agent a accepté de nous parler, c’est d’abord parce qu’il n’a «pas fait ce boulot pour traiter ainsi les gens. Ce que je vois à Mayotte, je ne l’ai vu nulle part ailleurs». C’est aussi «parce que s’il y a un accident un jour, c’est nous, les lampistes, qui payerons, alors que la hiérarchie est parfaitement au courant de ce qui se passe ici. Par exemple, on est obligé de fermer à clé la salle des hommes pour éviter qu’ils s’échappent par le toit. Nous ne sommes que 5 agents, nous ne pouvons donc tous les surveiller. Mais s’il y a un incendie, ils seront bloqués… Nous sommes dans l’illégalité !»


Le CRA de Mayotte détient le record national de reconduites à la frontière avec 16 000 refoulés en 2007 - un sommet qui devrait être égalé en 2008. Des chiffres faramineux s’expliquant par la proximité historique, géographique et culturelle des Mahorais avec les Comores, d’où viennent la majorité des immigrés (lire page suivante).

Malgré les travaux en cours afin d’améliorer les conditions d’accueil - une pièce pour la restauration, des toilettes pour femmes et un coin enfants sont prévus, Flore Adrien, présidente du groupe local de la Cimade, dénonce elle aussi ces conditions d’accueil «indécentes». Surtout, affirme-t-elle, «le droit des personnes n’est pas respecté : des mineurs isolés sont expulsés, des Français qui n’ont pas le temps de montrer leurs papiers ou des Comoriens présents depuis vingt ans sur le territoire aussi…»

En décembre 2006, le syndicat Unsa police Mayotte avait déjà dénoncé «la surpopulation et le "toujours plus" [engendrant] des tensions que le personnel du CRA ne peut plus supporter». «Allons-nous attendre un incident grave pour agir ?» interrogeait le syndicat dans un tract, qui rappelait que «pour satisfaire aux lois de la République, nous respectons les textes en vigueur, mais il faut aussi que l’administration respecte les règles qu’elle a elle-même édictées».


Avertissements.

 Le 15 avril, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait jugé ce CRA «indigne de la République». «Les conditions de vie […] portent gravement atteinte à la dignité des mineurs retenus», notait également la commission. «Malgré ces avertissements, la direction n’a rien changé», déplore l’un de nos informateurs. «Certes il y a des travaux pour améliorer l’accueil, mais la logique de traiter ces personnes comme des chiffres reste la même. Et les moyens ne suivent pas.»

Yvon Carratero, le directeur de la Police aux frontières cité dans un rapport de la commission des lois du Sénat publié début décembre, affirme que le CRA, «qui accueillait naguère 200 personnes», en accueille désormais «50 à 80, grâce à une meilleure organisation des modalités d’éloignement». Le film, tourné après la rencontre du fonctionnaire avec les sénateurs, prouve le contraire. «Rien n’a changé», certifie l’un de nos deux informateurs.

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