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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 13:24

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, jeudi 29 janvier 2009 (HZK-Presse) Le débat sur la réforme des institutions initié par le chef de l’Etat se focalise sur la question de la prorogation du mandat présidentiel et celle de l’autonomie des îles. La majorité des hommes politiques et personnalités de la société civile que nous avons interviewés jusqu’ici, se montrent plutôt réticents, voire hostiles à une révision de la constitution avant 2010, année d’expiration du mandat du président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, élu en 2006 pour 4 ans.

 

Interrogé pour donner son avis par rapport au projet de révision de la constitution annoncé par le président de l’Union, M. Miftahou Ali, secrétaire général du ministère de la justice chargé des droits de l’homme dira en substance que « le président est dans l’obligation d’agir aussi vite que possible ». Il justifie cet impératif de réviser la constitution de l’Union des Comores par le souci de sortir des blocages auxquels est confrontée l’administration sur tous les plans, indexant les conflits de compétences qui ne sont, selon lui, que le résultat de l’actuelle constitution.

 

Avec ces conflits permanents la population souffre en plus de la cherté de la vie. Le FNJ son parti politique et la coalition gouvernementale soutiennent donc l’initiative du président Sambi, qui agit selon lui dans son plein droit reconnu par la constitution.

 

Par rapport à la prorogation du mandat présidentiel, au centre d’une vive controverse, ce haut fonctionnaire et collaborateur du ministre Mmadi Ali [que nous avons par ailleurs tenté vainement de joindre au téléphone], soutient que « ce n’est pas seulement l’actuel chef de l’Etat qui en bénéficiera, mais surtout ses futurs successeurs qui gouverneront dans un cadre plus apaisé et stable ».

 

Cinq ans, c’est la moyenne dans un pays comme le notre pour qu’un président puisse mettre en œuvre un programme économique et social d’envergure nationale. Sambi a d’ores et déjà conquis la confiance et la crédibilité des institutions et pays amis, notamment du monde arabe, disposés à soutenir ses initiatives de développement pour le pays.

 

A la question de savoir pourquoi le président n’a pas pensé préparer son successeur Mohélien pour conduire ses projets sans avoir à toucher à la durée de « quatre ans » fixée et le principe du respect de la tournante, M. Miftahou estime qu’en réalité « la continuité de l’Etat sera assurée mais au regard des réalités, cinq ans est la moyenne pour un pays comme les Comores sans ressources ».

 

Pour Maître Fahmi Said Ibrahim, leader du parti PEC, il rappelle que son parti a été toujours favorable à la révision de l’actuelle constitution depuis 2007. Maintenant, il y a lieu de distinguer deux choses selon lui : la forme et le fond de cet avant-projet de loi référendaire. Sur le plan de la forme, il est incontestable que « le président a toute la latitude d’user de son droit constitutionnel de demander une révision par voie de référendum ».

 

« Personne, je dis bien personne, insiste Maitre Fahmi, aussi bien physique que parti politique, n’est au-dessus de la volonté du peuple comorien souverain ». Sur le plan de la légalité le dernier mot appartient à ce dernier et on doit tous se soumettre au verdict des urnes.

 

Sur le fond, en revanche, le leader du PEC comprend « que chacun soit libre d’apporter sa contribution en approuvant ou en critiquant le contenu de la réforme envisagée, c’est la démocratie qui l’exige ». Son souhait étant que tout en restant fidèle à ses convictions, chacun respecte l’autre. Le débat contradictoire dans la vie politique est, à ses yeux, « essentiel », c’est ce qui donne vie à la démocratie, soutient-il. Le PEC, fera savoir sa position et ses propositions en temps opportun.

 

Régissant sur la concomitance avec l’organisation d’un référendum à Mayotte, Fahmi dira : « je crains qu’il ne soit trop tard pour s’y opposer, il fallait réagir dès 2003 quand le législateur français se réunit à Versailles en congrès pour modifier la constitution en y insérant l’île comorienne de Mayotte ». En tout état de cause le PEC est disposé à participer à un débat pour défendre ses positions.

 

Son confrère et ancien président de la table ronde de 1991, Maître Ali Abdou Elaniou, déclare pour sa part que le projet de révision : « est une initiative inopportune en ce sens que ce n’est pas le moment de poser une telle question aux comoriens ». Dans son argumentation, Maitre Elaniou soutient que cela soulève immédiatement la question de la tournante et sur le tour de Mohéli.

 

A l’en croire, c’est « une menace pour la paix civile ». Au point de se demander « si nous n’avions pas mieux à faire que de créer de faux conflits », au lieu de s’unir face au défi de la question de Mayotte. Le débat est ouvert, il faut aller jusqu’au bout, ajoute-t-il. Car selon lui « tout sujet qui nous détourne de la résolution de la question de Mayotte est un piège qui ne servira que les intérêts de la France ».

 

Et ce n’est qu’après, poursuit l’avocat, qu’on doit en tirer les conséquences. Concluant ses propos il dit être « convaincu que les français s’amusent de nous voir se quereller en ce moment précis sur des sujets de politique intérieure ». Et le doyen des avocats du barreau de Moroni de regretter « que l’intégrité territoriale de ce pays soit reléguée au second plan ».

 

Dr Sounhadj Attoumane, personnalité de la société civile, manifestera spontanément sa réaction et affirmant en substance avoir depuis toujours soutenu la révision de cette constitution de 2001 : « c’est déjà un pas ». A ses yeux, c’est tout à fait honorable que le président Sambi agisse en vertu de ses prérogatives constitutionnelles.

 

Le texte actuel renferme selon lui « un tas de problèmes qui, au fil des jours, conduit le pays à des impasses ». Sur la période choisie le médecin estime qu’il n’y a pas de choix au regard des multiples problèmes et défis à relever : élections des présidents des îles, débarquement à Anjouan… pour enfin retrouver une stabilité.

 

La question qu’on doit se poser, dit-t-il, est de savoir « que doit-on gagner de cette réforme ? ». Pour la prolongation du mandat d’une année, il pense qu’il appartient aux partis politiques, à la société civile et aux citoyens de voir comment préserver la continuité de l’Etat et rassurer nos partenaires au développement.

 

M. Said Abbas Dahalani, président du parti MOUROI, considère que « le principe de la révision en elle-même est salutaire », toutefois la procédure doit surtout se faire à deux niveaux : institutionnel et économique au travers d’une conférence inter-îles. Par contre, ce n’est pas encore le moment, ajoute-t-il, « le mieux serait d’attendre 2010 ». Organiser un tel référendum en cette période, et vouloir s’appliquer à soi-même la réforme, cela soulève des doutes, et le président Sambi commettrait ainsi « un délit d’initié ». Les prochains candidats à la candidature auraient été associés dans le débat, afin de préserver la stabilité et la paix sociale. Car selon le leader du « Mouroi » l’instabilité permanente qu’a connue le pays est liée à la fois à l’économie et aux institutions.

 

Le député Mhoumadi Sidi soutient quant à lui que le président de l’Union puisse user de ses attributions. La révision de la constitution est une chose aisée sachant bien que régler une question d’ordre constitutionnel et d’intégrité est nécessaire. Mais force est de nous interroger : « est ce que cette intégrité est acquise au niveau des îles ? Et se demander encore s’il n’y a pas de risque de revenir à la case départ ? » 

 

A.Nabahane

290109/an/hzkpresse/6h00

 

 

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 08:02

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mardi 27 janvier 2009 (HZK-Presse) L’année commence de bon augure pour les opérateurs économiques comoriens. L’Union des Chambres de commerce d’industrie et d’agriculture (UCCIA) vient d’ouvrir une fenêtre vers l’Europe et la France plus précisément. Désormais, l’UCCIA et les Chambres de commerce insulaires seront représentées à Marseille par le biais de la Chambre de commerce franco-comorienne (CCFC). Cela est possible grâce à l’accord de partenariat signé entre ces deux institutions, ce mardi matin en présence de la presse.

 

Ce protocole qui engage l’Union des Chambres de commerce et les Chambres régionales est « une force de frappe très importante pour toucher le maximum de partenaires étrangers notamment », explique le président de la Chambre de Commerce franco-comorienne installée en France depuis 2001, M. Mboussouri.

 

Parmi les grands gagnants du partenariat de ces de deux institutions, la diaspora qui peut obtenir des informations sur les Comores si elle souhaite y investir. Il s’agit d’une destination pour l’UCCIA qui se lance vers l’Europe, le Golf persique et l’ouverture prochaine d’un bureau en Tanzanie.

 

« Cela fait partie de nos missions. On veut chercher un maximum d’investisseurs. Dès le début, la Chambre s’est beaucoup déployée dans le monde arabe, mais on n’a jamais oublié l’Europe. Maintenant, on peut compter sur la CCFC pour mobiliser la diaspora », se félicite Ahmed Ali Bazi, le président de l’Union des Chambres de commerce, lors de la conférence qu’ils ont tenu en commun pour expliquer les fruits d’un tel partenariat.

 

Comme les Chambres de Commerce insulaires sont impliquées, la CCFC sera aussi représentée dans les îles. Ce partenariat intervient à un moment où la Chambre de commerce franco-comorienne vient d’être sélectionnée dans le cadre du programme de Co-développement avec la coopération française.

 

« La coopération entre les deux institutions est nécessaire étant donné que le travail se fait en aval en France pour se terminer aux Comores. Il y aura une synergie dans nos services », soutient Fahmy Thabit, président de la Chambre de commerce de Ngazidja. Le président de la CCIA Mwali estime quant à lui « qu’il va naître un travail de complémentarité entre les deux institutions ».

 

Premier défi à relever dans le cadre de ce partenariat, le forum des investissements de la diaspora qui se tenir le 27 et 28 février prochain à Marseille. Il s’agit d’une manifestation de la CCFC conçue pour présenter les opportunités d’investissements qu’offrent les Comores à des investisseurs, entrepreneurs et créateurs d’entreprise issus de la diaspora et de l’Europe.

 

Ahmed Abdallah

270109/aa/hzkpresse/12h00

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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 01:47

Source : Alwatwan.net/26 janvier 2009

Diaspora-comorienne A combien s’élève le nombre exact de ressortissants comoriens en France? Même à l’ambassade des Comores à Paris, le chiffre varie d’un responsable à un autre. ‘‘On parle de 200 000 Comoriens, selon des statistiques du ministère français des Affaires étrangères’’, nous a déclaré El-Anrif Said Hassane, chargé de la diaspora à l’ambassade. Il estime cependant que ce chiffre est ‘‘gonflé’’. ‘‘Nous sommes environ 100 000 Comoriens. J’ai eu, par le passé, à animer des manifestations de la diaspora et le pic de mobilisation jamais atteint jusqu’ici se situe autour de trois mille personnes’’, a-t-il ajouté. Le conseiller Mohamed Idarousse, en poste à Paris depuis plus d’une vingtaine d’années, pense, lui, que ces dix dernières années, le nombre de ressortissants comoriens dans l’Hexagone a littéralement explosé. C’est aussi l’avis de Toihir Said Nassur qui vient de consacrer son sujet de Master 2 à l’étude de la diaspora comorienne en France. ‘‘Les statistiques du Quai d’Orsay ne doivent normalement souffrir d’aucune remise en cause. La France a beaucoup d’outils de mesure de cette diaspora, notamment la préfecture de Nantes’’, dit-il.
Au-delà de cette bataille de chiffres, il faut dire que l’ambassade mène aujourd’hui un travail sous-terrain de structuration de la diaspora, jusqu’ici inorganisée. ‘‘Ici, il existe à ce jour autant d’associations que de villages aux Comores. Cela crée un désordre. Ce repli sur soi-même n’est pas de nature à enclencher une dynamique nationale de développement’’, regrette Hassane Mohamed, étudiant en sociologie à Paris. Cette transposition en France de la culture nationale, qui porte en elle ce fort sentiment d’appartenance à sa communauté d’origine, nuit à cette nécessaire synergie.

Réussite scolaire

D’où la volonté de l’ambassade des Comores de renverser cette tendance, en tout cas d’amorcer un embryon de cadre de concertation entre les Comoriens de France. ‘‘Nous n’avons pas le choix. La diaspora représente 23% de la population générale. Et toutes les catégories sociales sont ici : étudiants, parents, cadres supérieurs, artistes, etc.’’, indique Said Hassane, qui appelle l’Etat à ‘‘prendre acte de cette diversité’’ pour proposer des services adaptés aux besoins de chacune de ces catégories.
Dans une étude qu’il a adressée au ministère comorien des Relations extérieures et à l’ambassadeur des Comores à Paris, El-Anrif Said Hassane propose de rationaliser les ressources humaines dont dispose la diaspora pour organiser des conférences, séminaires, et débats ou encore orienter, encadrer et assister les jeunes étudiants en France. ‘‘On constate, par exemple, que les familles comoriennes ne sont pas au fait de toutes les opportunités que propose le système éducatif en France. Or, la connaissance de ce système est pourtant un élément fondamental de la réussite scolaire’’, poursuit encore Said Hassane.
L’ambassade entend également jouer un rôle d’aiguillon pour canaliser des financements vers les Comores en proposant un service d’information sur les opportunités d’investissement aux Comores. ‘‘Une coopération avec la chambre de commerce franco-comorienne permettrait une grande efficacité’’ estime un responsable de la Rue Marbeau, siège parisien de l’ambassade des Comores.

Prendre conscience

Tout le monde sait que la diaspora comorienne représente aujourd’hui une manne financière importante comme en témoignent les statistiques.
Selon une étude de la Banque africaine de développement (Bad) en date de janvier 2008, les transferts d’argent effectués dans le réseau formel en 2005 s’élèvent à 70 millions d’euros, soit 35 milliards de Fc, ils représentent 24% du Pib national, plus de 140% du budget annuel de l’Etat comorien et 346% de l’aide publique au développement. ‘‘Pourquoi ne pas faire en sorte que des membres de cette diaspora prennent des actions directes dans des sociétés locales’’, se demande toujours El-Anrif Said Hassane.
Encore faut-il que les autorités comoriennes prennent conscience du rôle majeur de la diaspora comorienne. Ce qui, à en croire de nombreux ‘‘Je-viens’’ est loin d’être le cas. ‘‘Les vacances d’été aux Comores ressemblent presque à un voyage en enfer pour bon nombre de ressortissants comoriens. Non seulement il manque de tout et l’économie tourne au ralenti, mais les tracasseries administratives sont insupportables’’, nous a dit Ibrahim Kassim, qui dispose d’une unité commerciale dans la banlieue parisienne. A en croire Soilha Said Mdahoma, franco-comorienne aujourd’hui installée à Moroni, le poids de la diaspora ‘‘n’est plus à démontrer mais elle n’est reconnue que pendant les campagnes électorales’’.
Très malheureusement.

Mohamed Inoussa
Envoyé spécial à Paris
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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 09:04

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mardi 27 janvier 2009 (HZK-Presse) Une nouvelle filière de formation diplômante est ouverte à l’école de médecine et de santé publique de l’université des Comores. Il s’agit d’un département en ophtalmologie devant accueillir des infirmiers d’Etat pour renforcer les services de santé publique des différents centres périphériques du pays, en l’occurrence le centre chirurgical de Mitsamiouli, Hombo, Fomboni et bien d’autres.

 

Ce projet qui date de 2005, c'est-à-dire deux ans après l’ouverture de la jeune université des Comores, a été précieusement préparé par l’institution en partenariat avec l’Organisation pour la Prévention de la Cécité (OPC), une Ong basée à Paris et dirigée par le docteur André Dominique Negrel.

 

Pour rappel ce dernier a déjà exercé aux Comores et reste dans les annales médicales en tant que premier médecin spécialiste ayant crée en 1968 le département d’ophtalmologie de l’hôpital El-Marrouf de Moroni. Admis à la retraite après trois décennies d’exercice, il gardera des souvenirs de notre pays non seulement pour ses fonctions de médecin, mais aussi pour son fils né à Moroni la même année.

 

Dans son parcours, il exercera d’autres fonctions en qualité de professeur à l’université de Montpellier en France, où il enseigné le docteur Chanfi, premier spécialiste comorien dans le domaine. Dr Chanfi allait prendre sa relève à l’hôpital El-Marouf quelques années plus tard. C’est avec lui que le Dr Negrel pondra le projet et la programmation progressive des spécialistes dans le domaine et la formation d’infirmiers d’Etat en ophtalmologie.

 

Des cours d’une durée de deux ans seront ainsi dispensés, sanctionnés par un diplôme universitaire. A cet effet, le ministère de l’éducation nationale, en partenariat avec la vice-présidence en charge de la santé, a lancé samedi 25 janvier dernier l’ouverture de ce département, placé sous la tutelle de l’école de médecine et de santé publique.

 

Mme Mounira Said Mohamed, directrice de l’école de santé, soulignera « l’impact du projet qui vient renforcer les compétences nationales en médecine et augurer une nouvelle filière de formation ». Six infirmiers d’Etat sont retenus à l’issue d’un concours pour suivre cette formation dont trois venant de Mohéli, deux d’Anjouan et un seul de Ngazidja.

 

Le Dr Negrel devait dispenser en premier son cours avant que d’autres professeurs interviennent au fur et à mesure. Notons au passage que la direction de programmation de l’OPC s’emploie depuis son siège à fournir les ressources humaines nécessaires, des outils pédagogiques  et la logistique pour assurer la pérennisation du projet.

 

Toutefois, cette direction a investi pour la formation de deux médecins comoriens spécialistes en ophtalmologie et un troisième sera bientôt retenu pour suivre la formation à Niamey au Niger. Pour Dr Negrel le projet attend former au moins quatre médecins spécialistes et une vingtaine d’infirmiers, et doter le pays de services et moyens adaptés aux besoins, à des coûts accessibles au profit des patients comoriens souffrant de la cécité.

 

Dr Negrel a exercé environ 16 ans au sein de l’OMS où il a réalisé des études au sujet de la maladie en Afrique, Asie et l’Amérique latine. Interrogé sur son choix pour les Comores, il confiera sa « motivation personnelle », de par « mes souvenirs et mes relations avec mon ancien étudiant », dit-il.

 

A.Nabahane

270109/an/hzkpresse/6h00

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 14:57

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, lundi 26 janvier 2009 (HZK-Presse) – C’est devant la presse nationale que le Comité Maore est monté au créneau, samedi 24 janvier dernier, pour demander au président de la république et à son gouvernement de ne pas organiser un référendum constitutionnel au même moment que la consultation que la France prévoit d’organiser à Mayotte le 29 mars prochain.

 

« Cette concomitance de calendrier entre les deux référendums nous semble très dangereux car cela risque de démobiliser l’opinion comorienne et contribuer au fait accompli de la France, déterminée à consacrer définitivement la partition de notre pays », déclare d’emblée Dr Mbaé Toyb, le président du Comité Maore, un collectif de la société civile comorienne qui milite depuis 2005 en faveur du retour de Mayotte dans l’ensemble comorien.

 

Au cours de cette conférence de presse à laquelle ont assisté de nombreuses personnalités politiques, dont l’ancien premier ministre Ali Mroudjaé, les anciens ministres des affaires étrangères Dr Touhtar Charif et Said Mohamed Sagaf, les défenseurs de la souveraineté comorienne sur la quatrième île de l’archipel maintenue sous administration de l’ancienne puissance coloniale, tiennent à prendre la population à témoin, sur ce qu’ils considèrent comme une « grave menace qui se précise de jour en jour » contre l’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays.

 

Ils déplorent surtout « l’immobilisme des autorités comoriennes » dont le discours « manque de fermeté et de lisibilité », à en croire Idriss Mohamed, un des principaux animateurs du Comité. Le processus de départementalisation engagé par Paris, constitue selon lui « un acte gravissime qui doit interpeller le gouvernement et particulièrement le président de la république et son ministre des relations extérieures », car en ne prenant immédiatement aucune mesure de nature à infléchir la position des autorités françaises, cela rendra encore plus difficile toute nouvelle négociation éventuelle avec la France sur un retour de Mayotte dans son giron naturel, expliquent les conférenciers.

 

Mais à la question de savoir s’il est matériellement possible d’empêcher la future consultation des mahorais, M. Idriss estime qu’il suffit que le gouvernement du président Sambi accepte de prendre une série de mesures, telle que l’interdiction des reconduites à la frontières, la saisine des instances internationales, etc. Certes, la récente déclaration du chef de l’Etat selon laquelle il ne signera aucun nouvel accord avec la France « aussi longtemps que des comoriens continueront à périr en mer en voulant se rendre à Mayotte », a été saluée par le Comité Maoré comme un engagement et « un signal fort », mais l’opinion attend des actions concrètes qui vont dans le sens d’une « interdiction immédiate des déplacements forcés de populations entre Mayotte et ses trois îles sœurs », qualifiés de « violations du droit international », selon Oukacha Jaffar, membre de bureau du collectif.

 

Ce dernier estime qu’au stade actuel de l’évolution du contentieux franco-comorien sur la quatrième île de l’archipel, le fameux GTHM [Groupe de travail de haut niveau] « n’a plus sa raison d’être » car la partie française manquerait de sincérité en réduisant les discussions à « de simples échanges sur la vente à Mayotte de tomates et pommes de terre produits à Anjouan » pendant qu’elle est entrain de rendre irréversible la départementalisation d’une partie du territoire comorien.

 

Dans un document publié le 12 novembre dernier, et intitulé « mémorandum contre la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte, pour la préservation des relations d’amitié entre les Comores et la France », remis à l’ambassadeur de France à Moroni à l’issue de la « Journée nationale Maore », les auteurs déclaraient « qu’il suffira d’une reconnaissance formelle et solennelle [par la France] de la vocation de Mayotte à réintégrer l’Etat comorien dans un avenir à définir pour ouvrir toutes les portes ».

 

Le Comité Maore appelle à un « large front uni » de toutes les forces vives du pays « pour stopper l’organisation de la consultation française à Mayotte le 29 mars 2009 », et fait porter une « lourde responsabilité » à tous ceux qui se rendront « complices par leur passivité ». Tout comme il envisage de traduire Edouard Balladur devant le Tribunal pénal international pour avoir instauré en 1994 « le visa criminel », à l’origine de milliers d’hommes, femmes et enfants comoriens morts dans le bras de mer séparant Mayotte d’Anjouan en utilisant des kwasa-kwasa.  

 

El-Had Said Omar

260109/eso/hzkpresse/6h00

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 09:34

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

  

Moroni, vendredi 23 janvier 2009 (HZK-Presse) – Mercredi 21 janvier dernier une cérémonie a eu lieu au siège du Rotary club de Moroni. L’objet était la remise officielle d’une poissonnerie et d’un camion frigorifique au syndicat des pêcheurs de l’ile de Ngazidja. Le Premier à prendre la parole fut M. Chawali, un notable, membre du syndicat. Il a fait un bref historique de l’organisation syndicale et salué les efforts déployés par ses deux principaux dirigeants Ibrahim Mbelizi et Algerie.

 

Il a remercié tous ceux qui sont intervenus de près ou de loin dans le processus de mise en place de la poissonnerie. M. Chawali a loué l’important travail mené par les pêcheurs qui, malgré des conditions de travail difficiles, arrivent à approvisionner le marché en poissons. Il a surtout tenu à mettre en exergue le partenariat qui s’est instauré parmi les différentes institutions comme la chambre de commerce, le ministère de l’Agriculture de l’Union et celui de la Production de l’ile.

 

L’orateur a aussi demandé que les pêcheurs puissent bénéficier leur part des accords de pêche avec l’Union européenne. Mais selon lui, « le prix élevé du gas-oil reste un goulot d’étranglement pour le secteur de la pêche ». C’est pourquoi il demande une baisse pour permettre à la profession de respirer un peu plus.

 

Prenant la parole, le ministre de la Production de l’île a d’abord tenu à excuser l’absence d’un certains collègues retenus par d’autres obligations, l’invitation étant sortie tardivement selon lui. Il a plaidera pour la continuité qui a prévalu au sein des différents ministères, ce qui a permis à ses yeux « de concrétiser le protocole d’accord négocié par les partenaires et cela malgré les changements intervenus au niveau du ministère de l’Union ». « Le travail en synergie est aujourd’hui une nécessité », soutient-il.

 

Quant au ministre de l’Union en charge de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Environnement, Houmadi Abdallah, il a clarifié un certain nombre de points, notamment celui concernant les accords de pêche, qui relèvent du domaine exclusif de l’Etat, même si beaucoup des fonds issus de ces accords vont à la pêche.

 

Pour ce qui est du prix du carburant, il informé les participants que la société des hydrocarbures vend à perte le gasoil destiné à la consommation courante. Et tant que la situation demeurera en l’état, il sera difficile de baisser encore plus le prix actuel.

 

Le ministre a dit toute sa disponibilité de travailler de concert avec son collègue de l’île pour aller dans le sens d’une meilleure prise en compte des besoins de notre population. Après les allocutions d’usage, le ministre Houmadi a remis les clés de la poissonnerie et du camion au ministre de la production de l’ile, lequel a procédé à son tour à les remettre au responsable du syndicat.

 

Ce fut un moment intense où toute l’assistance s’est réjouie de cet esprit de coopération qui anime les différentes autorités impliquées. L’honneur de la coupure du ruban à l’entrée de l’édifice sera laissée à Madame Siti Kassim, l’ancienne ministre de l’Agriculture et de la Pêche, car faut-il le rappeler, elle a été de ceux qui étaient à l’origine de ce projet. On souhaite que le syndicat des pêcheurs puisse relever le défi d’entretenir ce matériel qui est en quelque sorte le bien de tous.

 

Mmagaza

230109/am/hzkpresse/12h00

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 09:27

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, samedi 24 janvier 2009 (HZK-Presse) – « Je jure comme avocat, d’exercer la défense et le conseil avec dignité, conscience, indépendance et humanité ». Ce serment est prononcé 5 fois. Cinq comme le nombre de jeunes qui viennent d’accéder dans le cercle fermé des avocats. Un moment émouvant et solennel ce samedi matin au tribunal de Moroni.

 

Le barreau se fait peau neuve en s’élargissant avec l’arrivée de 5 nouveaux membres, tous des jeunes de moins de 30 ans. Il s’agit de 3 hommes et 2 femmes formés dans des universités africaines qui ont prêté serment devant une foule immense. Agé entre 27 et 35 ans, ils sont titulaires de diplôme universitaire de droit.

 

Cette nouvelle génération vient certes allonger la liste des avocats mais aussi, elle rajeunit le barreau. « Votre arrivée parmi nous augure une ère nouvelle, car non seulement vous venez agrandir la famille judiciaire en apportant un parfum de jeunesse, mais vous constituez, pour nous, vieux routiers de la profession, le gage que la relève est désormais assurée », se félicite Me Harimia Ahmed, bâtonnier de l’ordre des avocats.

 

Désormais le barreau passe de 7 à 12 membres. Dans cette salle d’audience du tribunal de Moroni, la cérémonie a commencé par le réquisitoire du procureur général qui a tracé le parcours de ces nouveaux magistrats debout. Ils viennent du Sénégal, Madagascar, Maroc ou encore la Guinée et l’Egypte.

 

M. Hilal a rappelé ensuite aux jeunes avocats les réalités du métier. « Ce n’est pas un travail facile. Les gens viendront vous chercher parce qu’ils sont victimes ou qu’ils sont tout simplement coupables. Dans votre carrière, vous aurez à travailler en collaboration avec les responsables de votre formation mais vous aurez aussi à vous opposer à eux. Dans ce cas vous devez faire preuve de patience et de retenue car le comorien a tendance à dire que c’est l’avocat qui a mal plaidé sa cause lorsqu’il a perdu le procès », martèle le procureur général.

 

Toujours dans cette même lancée, madame le bâtonnier de l’ordre a aussi interpellé l’attention des jeunes avocats. « Vous vivrez les joies de la profession, le plaisir de gagner vos premiers procès, le sens du travail bien fait. Vous serez souvent traversés par le sentiment de n’avoir pas accompli parfaitement votre mission, mais l’essentiel c’est la confiance en soi… », soutient Me Harimia Ahmed, première femme comorienne à embrasser la carrière d’avocat.

 

Cette cérémonie solennelle n’est que le débout d’un long parcours. Ces jeunes commenceront par un stage au sein des cabinets d’avocat. Mais ces apprentis semblent conscients du travail qui les attend. « Le boulot n’est pas facile mais on l’a choisi », reconnait chaque récipiendaire.

« On est soulagé car enfin on va entrer dans le monde professionnel. Jusqu’ici, on avait travaillé dans des cabinets mais comme assistant. Aujourd’hui, nous allons travailler en tant que professionnels », déclare le tout nouvel avocat Issa Mouhtar Mzé, originaire de Malé dans le Mbadjini.

 

La prestation de serment était d’autant plus émouvante avec la présence dans la salle d’audience du tribunal de Moroni, de Me Toinette Junior, fils de Maitre Jean Bernard Toinette, l’illustre avocat comorien qui nous a quittés, il y a déjà 6 ans.

 

Ahmed Abdallah

240109/aa/hzkpresse/15h00

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 09:17

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Fomboni, samedi 24 janvier 2009 (HZK-Presse) – Deux sacs de viande de tortue marine estimée à 80 kilogrammes et un sac d’œufs ont été interceptés à Mifouni près de Hamba, un village situé au nord-ouest de Mohéli, par des membres de l’association Ulanga. Les auteurs de l’acte ont pu échapper au filet tendu par ces villageois. Un avis de recherche est alors lancé par le procureur de la république, Soudjaidine Adinane.

 

Seul leur complice, le chauffeur de la voiture louée pour la mission à été retrouvé. Après 24h de garde à vue, ce dernier qui attendait des braconniers quelques kilos de viande, du carburant et une enveloppe d’un montant inconnu, a été provisoirement remis en liberté en attendant les auteurs. La viande sera arrosée de pétrole, brûlée et enfouie dans le sous terre, devant le procureur et la gendarmerie.

 

Très tôt le matin du mardi, un membre de l’association Ulanga a aperçu des traces de sang et des mouches près de la plage. C’est alors qu’il s’est trouvé face à face avec cette montagne de viande cachée dans un buisson. « La mission a été faite en pleine nuit, mais la récupération se fera au lever du jour », avait conclu ce villageois qui avait tout de suite alerté ses collègues pour se mettre aux aguets.

 

Quelques heures plu tard, une 205 est apparue. Il s’en suivra une course poursuite en moto jusqu’à Colas (Fomboni) où la voiture avait disparu avant d’être retrouvée par la gendarmerie plus tard, abandonnée avec les sacs de viande et d’œufs de tortue à l’intérieur.

 

« Ils ne tarderont pas à être interpellés sans aucune doute » a déclaré le sous lieutenant Issamidine Ibrahim de la brigade de recherche de Fomboni. Selon le procureur, « un emprisonnement allant de 6 mois à 2 ans assorti d’une amande les attend ».

 

Pour prévenir et sanctionner les actes de braconnage, il a été créé à Mohéli un parc marin de protection de cette espèce menacée de disparition. Un projet qui bénéficie de l’appui de partenaires extérieurs, notamment l’Union européenne.

 

Mouayad Salim

240109/ms/hzkpresse/9h00

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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 13:09

 

Moroni, Comores – Le chef de l’Etat comorien, Ahmed Abdallah Sambi, a remis aux chefs des exécutifs des trois îles autonomes de l'archipel, l’avant- projet de révision de la constitution qui sera soumis à l’approbation populaire en mars prochain, au cours d'une audience vendredi après-midi avec ces derniers.

A l’issue de l’audience, le président de l’île d’Anjouan, Moussa Toybou, a déclaré que l’entretien s’est déroulé dans un climat "de grande sérénité", se refusant de faire le moindre commentaire sur le document qui lui a été remis.

"Le président Sambi s’est dit très satisfait de nous voir répondre tous à son invitation", s'est contenté de dire M. Toybou, dont les relations avec M. Sambi ont toujours été au beau fixe depuis son élection en juin 2008.

"Nous n’avons pas de commentaire, aucune déclaration à faire", a dit de son côté, le président de Mohéli, Mohamed Ali Saïd, rejoint dans cette position par Youssouf Boina, le ministre de la Justice de l’île de la Grande, représentant le président Mohamed Abdouloihabi (en visite à l’étranger).

L’entourage des deux présidents qui, dès le départ s'étaient prononcés contre toute révision constitutionnelle, a informé les journalistes d’une rencontre des gouvernements des deux îles à l’issue de laquelle une déclaration pourrait être faite.

Il faut noter que le président de Mohéli rejette tout projet de révision de la constitution, craignant que le président Sambi veuille prolonger son mandat aux dépens de l'île Mohéli à laquelle échoit la présidence au terme du mandat de M. Sambi.

Moroni - 23/01/2009
Pana


 

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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 13:27


Vous trouverez ci-dessous l'avant-projet de référendaire portant révision de la constitution de l'Union des Comores du 23 décembre 2001 que vient de rendre public la Présidence de l'Union des Comores


Avant-projet de loi référendaire portant révision de la ,Constitution de l’Union des Comores


ARTICLE 1er : L’alinéa 1 du préambule de la Constitution de l’Union des Comores du 23 Décembre 2001 qui stipule, « -puiser dans l’Islam, l’inspiration permanente des principes et règles qui régissent l’Union, », est modifié comme suit : « -puiser dans l’Islam, religion d’Etat, l’inspiration permanente des principes et règles qui régissent l’Union, »


ARTICLE 2 : L’article deux de la Constitution qui stipule, « Art 2- Une loi organique détermine les îles où siègent les institutions de l’Union », est ainsi modifié : « Article 2 : Moroni est la capitale de l’Union. Une loi organique porte statut de cette ville et détermine les îles où siègent les institutions de l’Union. »


ARTICLE 3 : L’alinéa 2 de l’article 7 de la Constitution qui stipule, « Chaque île établit librement sa loi fondamentale dans le respect de la Constitution de l’Union », est ainsi rédigé :

« Dans le respect de la constitution de l’Union, chaque île autonome établit librement sa loi statutaire. Une loi organique détermine les principes fondamentaux du statut ».


ARTICLE 4 : L’alinéa 5 de l’article 7 de la Constitution qui stipule, « Les îles comprennent un Exécutif et une assemblée élus ainsi que des collectivités territoriales dotées d’un organe délibérant et d’un exécutif élus », est supprimé.


Il est inséré après l’article 7 de la Constitution, les articles 7-1, 7-2, 7-3 et 7-4 ainsi rédigés :

« Article 7-1 : Toute sécession ou tentative de sécession d’une ou plusieurs îles autonomes est interdite.

Est qualifié de sécession tout acte ou propos de nature à porter atteinte à l’intégrité territoriale et à l’Unité Nationale. Les auteurs de tels actes ou propos, qualifiés de crime contre la Nation, sont passibles de la peine criminelle maximale prévue par le code pénal.

Est nul de plein droit, tout acte ou toute mesure de nature à porter atteinte à l’Unité de la République ou de mettre en péril l’intégrité territoriale nationale prise par une autorité d’une île autonome ou de l’Union. La nullité est constatée par la Cour Suprême, saisie par le Président de l’Union ou par le Président de l’Assemblée de l’Union ou par cinq Députés de l’Assemblée de l’Union ou par tout citoyen ».


« Article 7-2 : Dans les îles autonomes les fonctions, exécutives et délibératives sont exercées par des organes distincts :

La Fonction exécutive est exercée par un Gouverneur assisté de Commissaires.

Le Gouverneur est élu au suffrage universel direct à un tour, pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.

Le Gouverneur est le Chef de l’île autonome.

Il exerce par voie d’Arrêté les compétences qui lui sont attribuées par la Constitution de l’Union et la loi statutaire de l’île autonome.

Il est le Chef de l’Administration relevant de l’île autonome.

Le Gouverneur nomme les Commissaires dont le nombre ne saurait dépasser 6, et met fin à leurs fonctions.

La Fonction délibérative est exercée par un Conseil de l’île.

Le Conseil de l’île règle par ses délibérations les affaires de l’île autonome.

Les Conseillers de l’île sont élus avec leur suppléant au scrutin uninominal majoritaire à un tour pour un mandat de cinq ans. Une loi de l’Union détermine le nombre de circonscriptions et les modalités du scrutin.

Le nombre des Conseillers de l’île ne saurait dépasser :

 pour Mwali, neuf (09)  pour Maoré, onze (11)  pour N’dzuwani, dix neuf (19)  pour Ngazidja, vingt trois (23)

Le mandat de Conseiller de l’île est gratuit. Toutefois des indemnités de déplacement et de présence pourront lui être attribuées par arrêté du Gouverneur dans la limite fixé par la loi statutaire.

La composition, l’organisation et le fonctionnement du Conseil de l’île ainsi que les modalités et conditions d’élection de ses membres sont fixés par la loi statutaire. Les conditions relatives aux attributions et au fonctionnement du Gouvernorat ainsi que les rapports entre le Gouvernorat et le Conseil de l’île sont fixés par la loi statutaire. »

« Article 7-3 : L’île autonome comprend des collectivités territoriales qui s’administrent librement par des organes, exécutif et délibératif élus, selon les modalités et conditions fixées par la loi de l’Union. »

« Article 7-4 : L’Union est représentée auprès des îles autonomes par un haut fonctionnaire dénommé Délégué Général de l’Union nommé par le Président de l’Union, après consultation du Gouverneur de l’île autonome concernée.

Le Délégué Général, dépositaire dans l’île autonome de l’autorité de l’Union, veille à l’exécution des lois et des règlements de l’Union.

Il est délégué et représentant direct de chacun des Ministres et autres membres du Gouvernement de l’Union. Sous l’autorité des Ministres et autres membres du Gouvernement, il anime et coordonne les services administratifs déconcentrés de l’Union et assure la direction générale de l’activité des fonctionnaires et agents de ces services.

Il est en outre chargé de veiller au respect, par les autorités de l’île autonome, de la répartition des compétences entre l’Union et l’île ainsi que toutes dispositions législatives et réglementaires ; à cet effet, au nom et pour le compte de l’Etat, il défère aux juridictions compétentes les textes législatifs et réglementaires ainsi que tous actes des organes de l’île de son ressort qu’il estime contraire à la légalité. »


ARTICLE 5 : L’article 9 de la Constitution qui stipule « Art 9- Relèvent de la compétence exclusive de l’Union les matières suivantes : Religion, Nationalité, Monnaie, Relations Extérieures, Défense Extérieure, Symboles Nationaux. Une loi organique détermine en tant que de besoin les conditions d’application et les modalités de mise en œuvre des compétences exclusives. Dans les matières de la compétence partagée de l’Union et des îles, les îles ont le pouvoir d’agir aussi longtemps et pour autant que l’Union ne fasse pas usage de son droit d’agir. L’Union n’intervient que si elle peut le faire plus efficacement que les îles parce que : a)le règlement d’une question par une île pourrait affecter les intérêts des autres îles ; b) une question ne peut être réglée par une île isolement ; c) la sauvegarde de l’unité juridique, économique et sociale de l’Union l’exige. En ce cas, les îles disposent, selon les matières, du pouvoir de prendre les mesures nécessaires à l’exécution des principes fondamentaux et des règles définies par l’Union ou à la réalisation des objectifs arrêtés par l’Union. Une loi organique détermine, en tant que de besoin, les matières relevant de la compétence partagée de l’Union et des îles et les modalités de son exercice. Relèvent de la compétence exclusive des îles : les matières ne relevant pas de la compétence exclusive de l’Union ou de la compétence partagée des îles et de l’Union. », est remplacé par les dispositions suivantes :

« Article 9 : Relèvent de la compétence des îles autonomes, les matières suivantes :

-   L’administration des collectivités locales ;
-   L’organisation des établissements et organismes à caractère administratif ou industriel et commercial d’intérêt insulaire autres que les sociétés d’Etat
-   La police urbaine et rurale
-   Les foires et marchés
-   Les allocations d’études et bourses insulaires
-   La voirie
-   L’aménagement des routes secondaires
-   L’aménagement du territoire de l’île
-   La construction, l’équipement et l’entretien ainsi que la gestion des établissements d’enseignement et des personnels, préscolaires, primaires et secondaires
-   La formation professionnelle locale de base.
-   La pêche artisanale
-   La santé de base

Les matières autres que celles mentionnées à l’alinéa précédent relèvent de l’Union. »


ARTICLE 6 : Après la dernière phrase de l’alinéa 4 de l’article 12 de la Constitution qui stipule, « Il assure la plus haute représentation de l’Union dans les relations internationales », il est inséré les dispositions ainsi rédigées :

« Une loi organique détermine les emplois nommés en Conseil des Ministres et pour lesquels en raison de leur importance, pour la garantie des droits et libertés ou la vie économique et sociale de la Nation, le pouvoir de nomination du Président de l’Union s’exerce après avis d’une commission spéciale de l’Assemblée de l’Union dont la composition ainsi que les modalités selon lesquelles l’avis est donné sont déterminés par le règlement de l’Assemblée de l’Union. »


ARTICLE 7 : Il est inséré après l’alinéa 5 de l’article 12 de la Constitution qui stipule, « Il est le garant du respect des traités et accords internationaux. », les articles 12-1, 12-2 et 12-3, ainsi rédigés :


« Article 12-1 : Le Président de l’Union peut, après consultation du Président de l’Assemblée de l’Union, prononcer la dissolution de l’Assemblée de l’Union.

Les élections générales des représentants de l’Union ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution.

Dans ce cas, l’île désigne de nouveaux représentants à l’Assemblée de l’Union issus de son Conseil.

Les anciens représentants des îles désignés à l’Assemblée de l’Union ne peuvent l’être à nouveau que s’il y a renouvellement du Conseil de l’île concerné.

L’Assemblée de l’Union se réunit de plein droit le deuxième jeudi qui suit l’élection. Si cette réunion a lieu en dehors de la période prévue pour la session ordinaire, une session est ouverte de droit pour une durée de quinze jours.

Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit ces élections. »

« Article 12-2 : Le Président de l’Union peut déléguer certains de ses pouvoirs aux Vice-Présidents. »

« Article 12-3 : Lorsque les institutions constitutionnelles, l’indépendance de la nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des institutions constitutionnelles est interrompu le Président de l’Union, après consultation officielle du Conseil des Ministres, du Président de l’Assemblée de l’Union et de la Cour Suprême prend les mesures exceptionnelles exigées par les circonstances.

Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d’assurer aux institutions constitutionnelles, dans les moindres délais, les moyens d’accomplir leur mission.

Le Président de l’Union en informe la Nation par message. L’Assemblée de l’Union se réunit de plein droit. Elle ne peut être dissoute pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels. Elle peut mettre fin à ces pouvoirs exceptionnels par un vote à la majorité des deux tiers des membres qui la composent. »


ARTICLE 8 : Le nombre « quatre (4) » mentionné à la deuxième phrase de l’article 13 de la Constitution qui stipule, « Le Président et les Vice-Présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de quatre (4) ans renouvelable dans le respect de la tournante entre les îles », est remplacé par le nombre « cinq (5). Le terme « renouvelable » est supprimé.


ARTICLE 9 : La première phrase du premier alinéa de l’article 16 de la Constitution qui stipule, « Le Président de l’Union, assisté des deux Vice-présidents, nomme les Ministres de l’Union et met fin à leurs fonctions. », est ainsi rédigée : « Le Président de l’Union, assisté de trois Vice-présidents nomme les Ministres et, les autres membres du Gouvernement et dont le nombre ne saurait dépasser dix (10). »


ARTICLE 10 : La deuxième phrase de l’alinéa premier de l’article 19 qui stipule, « Elle vote les lois et adopte le budget », est ainsi rédigé : « Elle vote les lois, y compris les lois de règlement, adopte le budget et contrôle l’action des Ministres et des autres membres du Gouvernement ».

Le deuxième alinéa dudit article est abrogé.


ARTICLE 11 : Les alinéas 1 et 2 de l’article 20 de la Constitution qui stipule, « Art 20- L’Assemblée de l’Union est composée de représentants désignés par les Assemblées des îles, à raison de cinq députés par île et dix-huit représentants élus au suffrage universel direct dans le cadre d’un scrutin majoritaire uninominal à deux tour. La loi électorale précise les modalités du mode de scrutin ainsi que les circonscriptions électorales dont le nombre ne peut être inférieur à deux par île », sont ainsi rédigés :

« L’Assemblée de l’Union est composée de :
-   de vingt quatre (24) représentants de la Nation, élus au suffrage universel dans le cadre d’un scrutin majoritaire uninominal à deux tours ;
-   des représentants des îles autonomes désignés par les Conseils insulaires en leur sein, à raison de trois (3) par île autonome ;

Les membres de l’Assemblée de l’Union portent le titre de Député de l’Union.

L’Assemblée de l’Union se renouvelle intégralement.

Les pouvoirs de l’Assemblée de l’Union expirent à l’ouverture de la session ordinaire d’Avril, de la cinquième année qui suit l’élection des représentants la nation.

Sauf le cas de dissolution, les élections des représentants de la Nation ont lieu dans les soixante (60) jours précédant l’expiration des pouvoirs de l’Assemblée de l’Union.

Une loi électorale précise les modalités de scrutin ainsi que la circonscription électorale, dont le nombre ne peut être inférieur à trois par île.

Les modalités et les conditions de désignation des représentants des îles autonomes à l’Assemblée de l’Union sont déterminées par le règlement intérieur du Conseil de l’île concerné. Dans tous les cas leur désignation est renouvelable annuellement.

Après chaque renouvellement de l’Assemblée de l’Union, les Conseils insulaires désignent leurs représentants à l’Assemblée de l’Union selon les modalités et conditions fixées par leur règlement intérieur.

Les fonctions de Député à l’Assemblée de l’Union d’un représentant d’une île autonome, prennent fin en même temps que les pouvoirs du Conseil de cette île.

Tout Député qui cesse d’appartenir au Conseil de l’île, dont il est issu, cesse en même temps d’appartenir à l’Assemblée de l’Union. Il est pourvu à son remplacement. »


ARTICLE 12 : L’article 28 de la Constitution qui stipule, « Art 28- Le Pouvoir Judiciaire est indépendant du Pouvoir Législatif et du Pouvoir Exécutif. Les juges ne sont soumis, dans l’exercice de leurs fonctions, qu’à l’autorité de la loi. Les magistrats du siège sont inamovibles. Le Président de l’Union est garant de l’indépendance de la Justice. Il est assisté par le Conseil Supérieur de la Magistrature. Une loi organique porte organisation de la justice dans l’Union et les îles. », est modifié ainsi qu’il suit : Il est ajouté à la deuxième phrase de son premier alinéa, après les termes, « Conseil supérieur de la Magistrature » les mots, « dont la composition, l’organisation, le fonctionnement et la procédure suivie devant lui sont déterminé par une loi organique. »

Il est ajouté après son alinéa premier les dispositions suivantes : « Une loi organique porte statut des magistrats ».

Les mots « dans l’Union et les îles » contenus dans son deuxième alinéa sont supprimés.


ARTICLE 13 : Il est inséré dans la Constitution un nouveau titre IV et les articles 31, 32 et 33 » ainsi rédigés :

« Titre IV » Des rapports entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.

« Article 31 : Outre les matières qui lui sont renvoyées par d’autres articles de la Constitution, la loi de l’Union fixe les règles concernant.

-   Les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques ; les sujétions imposées aux citoyens en leur personne et en leurs biens ;
-   La nationalité, l’état et la capacité des personnes, le régime matrimonial, les successions et libéralités ;
-   La détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables ; la procédure pénale ; l’amnistie : la création de nouveaux ordres de juridiction ;

-   Le droit du travail, le droit syndical, de droit de la sécurité et protection sociale ;
-   L’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ; le régime d’émission de la monnaie ;

La loi fixe également les règles concernant ;

-   le régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales
-   Le régime électoral de l’Assemblée de l’Union ;
-   La création de catégorie d’établissements publics ;
-   Les statuts des fonctionnaires et des militaires ainsi que les garanties qui leur sont accordées ;
-   Les nationalisations d’entreprises et les transferts de propriété d’entreprises du secteur public au secteur privé ;
-   Les expropriations pour cause d’utilité publique ;

La loi détermine les principes fondamentaux ;

-   De l’organisation générale de la défense et de la sécurité nationale ;
-   De l’organisation générale des inspections administrative, sociales et financières ;
-   De l’enseignement et des diplômes publics nationaux ;
-   De l’information et des Nouvelles Technologie de l’Information ; »

« Article 32 : Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire. »

« Article 33 : L’Assemblée de l’Union met en cause la responsabilité d‘un ou plusieurs Ministres, d’autres membres du Gouvernement par l’adresse au président de l’Union d’une pétition. Une telle pétition n’est recevable que si elle est signée par un tiers au moins des membres de l’Assemblée de l’Union.

Le vote ne peut avoir lieu que quarante huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la pétition, qui ne peut être adoptée qu’à la majorité de deux tiers des membres composant l’Assemblée de l’Union.

L’Assemblée de l’Union ne peut voter plus de deux pétitions par an et aucune pétition ne peut être déposée au cours d’une session extraordinaire.

Le Président est tenu de mettre fin aux fonctions du ou plusieurs ministres, autres membres du Gouvernement visés par la pétition. Il ne peut de le/les nommer, à nouveau des fonctions ministérielles, dans les six mois suivant la date de leur limogeage. »


ARTICLE 14 : Il est inséré dans la Constitution après Titre IV un nouveau Titre V et les articles 36, 37 et 38 :

« Titre V : De la Coopération Interinstitutionnelle et Décentralisée

« Article 36 : Dans le respect de la Constitution de l’Union, en vue de l’examen des questions intéressant la vie, politique, sociale ou économique, nationale, le Président de l’Union peut réunir et présider une Conférence à laquelle participent les Vice-présidents, le Président de l’Assemblée de l’Union, les Gouverneurs et les Présidents des Conseils insulaires.

Un Vice-Président ou le Président de l’Assemblée de l’Union, peut sur délégation du Président de l’Union présider la conférence. »

« Article 37 : Dans le respect de la Constitution et dans la limite de leurs compétences respectives, l’Union et les îles autonomes ou les îles autonomes entre elles peuvent conclure des conventions à caractère social, économique ou financier. »

« Article 38 : Dans la limite de leurs compétences respectives et dans le respect de la Constitution de l’Union des Comores et des engagements internationaux de l’Union, les îles autonomes peuvent nouer et entretenir des relations de coopération avec des collectivités locales ou des organismes non gouvernementaux étrangers.

Aucune convention conclue au titre du présent article ne peut être passée entre une île autonome et un Etat étranger ou une organisation internationale. »


ARTICLE 15 : Les Titres V à VII de la Constitution deviennent Titre VI à VIII.

Les articles 36 à 40 deviennent article 39 à 43.


ARTICLE 16 : Les termes « loi fondamentale », « Président de l’Ile » et « Assemblée de l’Ile » contenus dans les autres dispositions de la Constitution de l’Union sont remplacés par « loi statutaire », « Gouverneur » « Conseil de l’île. ».


ARTICLE 17 : La présente loi s’applique au Président de l’Union actuellement en fonction. L’élection du nouveau Président de l’Union se déroulera en même temps que celle des Gouverneurs. Une proposition de calendrier sera soumise au vote de l’Assemblée de l’Union.

L’élection du nouveau Président de l’Union, se déroulera dans les conditions et modalités déterminées par la loi organique N°05-009/AU du 4 Juin 2005.


ARTICLE 18 : Les élections des Conseillers des îles de Mwali, Ngazidja et Ndzuwani auront lieu à la même date que celle de l’Assemblée de l’Union.


ARTICLE 19 : La présente loi, entre en vigueur dès sa promulgation.


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